- Economie de l'Inde
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Économie de l'Inde
L'Inde connaît un décollage économique depuis le milieu des années 1980 et tout particulièrement depuis le tournant de l'ouverture en 1991. Elle s'est alors détaché de sa politique économique inspirée des modèles socialistes planificateurs et adopté un mélange de politique libérale et social-démocrate. Le secteur public a cédé la place à des groupes privés de toute taille qui s'appuient sur la vieille tradition des castes marchandes et d'entrepreneurs. La libéralisation commerciale a surtout démarré en 1991 avec une forte chute des droits de douane et l'ouverture progressive aux investissements étrangers. La croissance a atteint une moyenne supérieure de 9% entre 2005 et 2007 et le simple ralentissement de 2008-2009 en fera la deuxième croissance du monde après la Chine.
Ces changements de l'économie indienne ont suscité un véritable débat sur la répartition des fruits de la croissance. Un quart de la population est sous le seuil d'extrême pauvreté et un tiers sous le seuil international de 1,25 USD par jour. Ceci a conduit le parti du Congrès au pouvoir depuis 2004 et réélu en juin 2009 a fixer une stratégie de "croissance inclusive" en accompagnement de sa politique de libéralisation. Un ensemble de programmes sociaux dans l'éducation, l'emploi (NREGA) ou la santé visent à améliorer la position des basses castes dans le nouveau jeu économique. La préoccupation numéro un du pays est de créer au moins dix millions d'emplois nécessaires chaque année pour absorber l'arrivée massive des jeunes du baby boom des années 1980 (Planning Commission, Eleventh Five Year Plan, 2008).
En 2007, l'Inde était la 12ème économie mondiale en dollars courants avec un PIB de 1 171 Mds USD soit 2,15% du PIB mondial (Banque Mondiale, Atlas 2008). Cependant, vu la population supérieure à 1,1 milliards d'habitants, cela se traduit par un faible revenu par habitant de 950 USD. Pour prendre en compte le bas niveau des prix intérieurs, on calcule cependant un revenu en parité de pouvoir d'achat qui était en 2007 selon la même source de 2 740 USD. Avec cette méthode de comparaison, le PIB total de l'Inde passe au 4e rang mondial après les Etats-Unis, la Chine et le Japon (3083 Mds USD).
L'Inde n'en est qu'au début de sa "grande transformation" selon le spécialiste de l'économie indienne, Jean-Joseph Boillot. Les deux tiers de sa population vivent en milieu rural et l'agriculture occupe encore la moitié des actifs. L'industrie connaît un grand dynamisme dans quelques secteurs depuis l'essor de la consommation de masse dans les moyens de transports (8 millions de deux-roues vendus chaque année et 1,5 million de voitures contre 50.000 en 1985!) et les télécommunications avec plus de 10 millions d'abonnés supplémentaires chaque mois en 2009. Mais l'industrie crée peu d'emplois et c'est dans les Services que l'Inde connaît les plus grandes créations d'emplois (75%) et les succès que l'on sait à l'échelle internationale où elle joue dans les services informatiques globaux le rôle de la Chine dans l'industrie mondiale.
Comparée à la Chine, les moteurs de la croissance indienne sont beaucoup plus domestiques. Ils s'appuient sur un taux de consommation intérieur équivalent à 70% du PIB contre 40% en Chine où les exportations jouent au contraire un rôle de locomotive. L'investissement est également plus équilibré: 32% du PIB contre 40% en Chine, mais le vrai point noir de l'Inde est la faiblesse de ses infrastructures urbaines, d'énérgie et de transport qui n'est pas sans expliquer celle de l'industrie manufacturière. Elle peut par contre s'appuyer sur une classe moyenne estimée à 300 millions de personnes dont 50 millions à niveau de vie comparable aux occidentaux. Les 300 millions de pauvres sont toutefois un obstacle pour élargir le marché intérieur et faire vivre de façon dynamique les groupes indiens considérés comme très compétent dans la gestion mais moins parfois sur un plan technique.
Sommaire
Une puissance économique émergente
La libéralisation partielle de l'économie
Les structures du gouvernement indien se sont engagées dans une série de réformes économiques depuis 1991 en réaction à une crise monétaire et à un déficit commercial important. Ces réformes incluent la libéralisation des investissements étrangers, des réductions significatives des tarifs douaniers, la modernisation du secteur financier, et des ajustements dans les politiques monétaires et fiscales gouvernementales. Le processus de réforme a eu quelques effets bénéfiques sur l'économie indienne, y compris des taux de croissance plus élevés, la baisse de l'inflation, et l'augmentation des investissements étrangers. Le déficit commercial a été réduit à 1% en 2002-2003. Depuis 1991, la croissance indienne a été en moyenne de 5%, atteignant un record de 8,4% en 2004. Depuis, le rythme de la croissance économique s'est accéléré: 9.6 % en 2007, 8,7% en 2008 malgré la crise économique.
Les dynamisme des investissements étrangers
Comme les autres Etats BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), l'Union Indienne s'affirme comme un des nouveaux grands pays industriels. Depuis quelques années, les flux d'investissements augmentent rapidement, soit 25 milliards de dollars en 2005, mais 66 milliards de dollars en 2006. La crise financière pourrait ralentir conjoncturellement cette tendance.
Le taux de pauvreté
La croissance soutenue a permis d'augmenter le niveau de vie d'une grosse partie de la population de l'Inde. Cependant, les miséreux des bidonvilles de Mumbay ou de Calcutta resteront longtemps très nombreux, même si leur part relative va en s'amenuisant dans cette immense population. En février 2008, le FMI estimait que le taux de pauvreté était tombé lentement de 36% en 1994 à 28% en 2007, soit plus de 300 millions de pauvres, l'équivalent tout-de-même de la population des Etats-Unis.
Industries de pointe
Le secteur de l'informatique emploie un million de personnes en Inde en 2007[1]. Bangalore est l'un des foyers les plus actifs dans la production de logiciels et de matériel de pointe.
D'après Le Monde du 28 juin 2005, l'Inde attire toujours plus d'entreprises de haute technologie comme la société américaine IBM qui emploie 38 196 personnes dans le pays. Profitant des faibles coûts salariaux (un ingénieur indien coûterait 15 000 dollars par an contre 75 000 dollars pour un Américain), la firme informatique dispose de 16 sites d'activité en Inde, dont 5 à Hyderâbâd.
Entreprises
Article détaillé : Liste d'entreprises indiennes.Statistiques
L'agriculture ne compte que pour 18% du PIB, mais elle fait vivre 60% des Indiens. L'industrie représente environ 28% de l'activité; l'économie des services comptent déjà pour 55% de l'activité.[2]
Rang mondial de l'Inde dans quelques secteurs économiques en 2005[3] :
- Millet : 1er (17 millions de tonnes)
- Riz : 2e (128 millions de tonnes)
- Blé : 2e (72 millions de tonnes)
- Charbon et lignite : 3e
Autres statistiques économiques[4] pour 2003 :
- Bovins : 1er
- Canne à sucre : 2e (289,6 millions de tonnes)
- Caoutchouc naturel : 3e (694 000 tonnes)
- Coton fibres : 3e (2,1 millions de tonnes)
- Ovins : 3e
- Fer : 4e (140 millions de tonnes)
- Acier : 8e (31,8 millions de tonnes)
Note : 1 crore=10 million.
- 56,82 roupies=1 € en date du 19 avril, 2007
- 45,3 roupies=1 $ en date du 19 avril, 2007.
- Le droit d'accise : 36.622
- Douanes : 25.205
- Impôt sur le revenu : 25.175
- Impôt sur les sociétés : 20.337
- revenu ou consommation de ménage par part de pourcentage
- le plus bas 10% : 3,5%
- le plus haut 10% : 33,5% (1997)
- l'électricité
- production : 547,2 TWh (2002)
- consommation : 510,1 TWh (2002)
- exportations : 0,35 TWh (2002)
- importations : 1,54 TWh (2002)
- l'électricité - production par source
- combustibles fossiles : 81,7%
- énergie hydraulique : 14,5%
- nucléaire : 3,4%
- autre : 0,3% (2001)
Références
- ↑ Sylvie Kauffmann, « Bangalore souffre d'une pénurie d'ingénieurs et d'informaticiens », dans Le Monde du 11/04/2007, [lire en ligne]
- ↑ Estimation FMI, février 2008
- ↑ Bertrand Badie, Béatrice Didiot (dir.), L'état du monde 2007, Paris, La Découverte, 2006
- ↑ André Gamblin (dir.), Images économiques du monde 2005
Jean-Joseph Boillot, L’Economie de l’Inde, collection Repères, éditions La Découverte 2006 (2e édition à paraître fin 2009)
Voir aussi
Liens externes
- Eco Infos Inde - Sité dédié à l'actualité économique de l'Inde
- ICRIER
- NCAER d'associations, de centres, de Conseils, d'instituts
- IGIDR de l'économie indien(CMIE)
- Economist.com
- Panorama énergétique de l'Inde
Vidéos
- Démocratie et économie de marché : La surprenante modernité indienne Conférence en ligne de Christophe Jaffrelot, spécialiste de l'Inde au CERI (IEP Paris), donnée en avril 2006.
- Chindia : The next Decade Pete Engardio, Responsable Asie de Business Week, compare les progrès de l'Inde et de la Chine dans cette conférence en ligne de mars 2006.
- [1] Quelques minutes de présentation des enjeux du décollage de l'Inde par Jean-Joseph Boillot, spécialiste de l'économie indienne au club du CEPII et cofondateur du Euro-India Group (EIEBG).
Journaux
- Financial Express
- The Economic Times
- Business Standard
- Businness Today
- Businness World
- Outlook Money
- bourse des valeurs de Mumbai (BSE)
- bourse des valeurs nationale de de l'Inde (NSE)
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