- Stabilisateur automatique (économie)
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Dans le domaine de l'Économie, un stabilisateur automatique est un mécanisme économique ayant une activité régulatrice, passive, et anti-cyclique.
Ces mécanismes stabilisateurs diffèrent selon les niveaux locaux à globaux, considérés.
Ils peuvent être modifiés et perturbés par la mondialisation et globalisation de l'économie et de la finance.Sommaire
Éléments de définition
Dans le domaine de la finance publique, pour Raphaël Espinoza[1], la stabilisation automatique est « la capacité des finances publiques à atténuer les conséquences des évènements conjoncturels sur l'activité. Lorsque l'économie est en expansion, les impôts augmentent avec la hausse de la consommation et de l'emploi et les prestations sociales baissent avec le recul du chômage. La hausse des impôts et la baisse des prestations conduit alors à une réduction de la croissance. L'augmentation initiale de l'activité est donc réduite par le fonctionnement des stabilisateurs automatiques. La situation est symétrique lorsque l'économie connaît un ralentissement » [2].
Les stabilisateurs automatiques permettraient - de ce point de vue - d'amortir et d'éliminer des fluctuations transitoires ne nécessitant pas d'ajustement structurel (exemple : une mauvaise récolte). Par contre ils retardent l'adoption de mesures adaptées (et donc les rendent plus rudes) en cas de choc dont les effets persistent (exemple : choc pétrolier).
Exemples
Les mécanismes d'indemnisation du chômage permettent d'éviter une forte chute de la consommation des chômeurs en cas de crise économique, et évitent ainsi de l'aggraver par une chute de la demande. Comme cependant (hormis d'un certain point de vue le temps ou les services écosystémiques), rien n'est a priori gratuit (un repas gratuit, ca n'existe pas) ; les sommes versées aux chômeurs viennent de quelque part ; soit elles ont été offertes, soit il a fallu les épargner au préalable, soit il faut les emprunter et il faudra les rembourser plus tard, toutes situations impliquant nécessairement une baisse de la demande (ailleurs, avant ou après l'épisode).
Capacité de stabilisation en France
Des avis contradictoires sont donnés sur cette capacité par différents économistes, qui utilisent différents critères et modèles pour leurs évaluations.
- En 2001, dans une étude commandées par la Commission Européenne sur les capacités de stabilisation des économies des pays européens, Brunila et son équipe considéraient, selon le type de chocs et sur la base du calcul des sensibilités respectives des budgets publics, que la France, était grâce à une charge fiscale élevée, le premier pays en termes de capacité de stabilisation (23% après un choc de consommation, 13% après un choc de productivité)[2].
- Deux ans avant, PaulVan den Noord en comparant une vingtaine de pays de l'OCDE, considérait, lui, que la France était avec (une atténuation potentielle de 14%, selon lui), derrière la Finlande (58%) ou l'Allemagne (31%). Une sensibilité plus faible des finances publiques à l'activité expliquait ce classement[2].
- Pour la période 2000-2003, R. Barrel et A.M. Pina - sur la base du modèle NiGEMet - considéraient que la France disposait d'une capacité de stabilisation de 7%, derrière l'Allemagne (18%) ou l'Espagne (13%), à cause d'une propension à consommer induisant un faible multiplicateur budgétaire[2].
Voir aussi
Articles connexes
Thèmes généraux
Liens externes
- L'économie politique selon W. Stanley Jevons, 1878. Mis en ligne le 19/06/2010
Bibliographie
Notes et références
- modèle MESANGE Raphaël Espinoza est économiste à l'Université d'Oxford, et a étudié les estimations de la capacité de stabilisation automatique des finances publiques à court terme établies pour la France, avec le
- Les stabilisateurs automatiques en France Raphaël Espinoza ;
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