- Tour Eiffel
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Pour les articles homonymes, voir Tour Eiffel (homonymie).
Tour Eiffel Données générales Entrepreneur Gustave Eiffel & CieIngénieurs Architecte Études Commencées en 1884Construction 1887 - 1889
(précisément : 2 ans, 2 mois et 5 jours)Inauguration 31 mars 1889
(pose du drapeau au sommet)Localisation Champ de Mars, Paris.Propriétaire Exploitant 2006 - 2015 : Société d'exploitation de la tour Eiffel (SETE)
1981 - 2005 : Société nouvelle d'exploitation de la tour Eiffel (SNTE)Personnel ≈500, dont :
250 directement employés par la SETE
250 par les différents concessionnaires installés sur le monumentVisiteurs depuis 1889 236 445 812 (au 31 décembre 2007)Données techniques Hauteur Hauteur du plancher du 1er étage : 57,63 m
Hauteur du plancher du 2e étage : 115,73 m
Hauteur du plancher du 3e étage : 276,13 m
Hauteur totale avec antenne : 324 m (en 2000)Poids Total : 10 100 t
De la charpente métallique : 7 300 tCharge au sol 4,5 kg / cm2
(équivalent à un homme assis sur une chaise)Matériau Fer puddlé provenant des aciéries de Pompey en LorraineComposition 18 038 pièces métalliques
2 500 000 rivetsSite web tour-eiffel.fr/ La tour Eiffel est une tour de fer puddlé de 324 mètres de hauteur[o 1] située à Paris, à l'extrémité nord-ouest du parc du Champ-de-Mars, en bordure de la Seine. Construite par Gustave Eiffel et ses collaborateurs pour l'Exposition universelle de Paris de 1889, et initialement nommée « tour de 300 mètres », ce monument est devenu le symbole de la capitale française, et un site touristique de premier plan : il s'agit du neuvième site français le plus visité en 2006, et du premier monument payant visité au monde, avec 6,893 millions de visiteurs en 2007[1].
D'une hauteur de 312 mètres[o 1] à l'origine, la tour Eiffel est restée le monument le plus élevé du monde pendant 41 ans. Sa hauteur a été plusieurs fois augmentée par l'installation de nombreuses antennes, pour culminer à 324 m. Utilisée dans le passé pour de nombreuses expériences scientifiques, elle sert aujourd'hui d'émetteur de programmes radiophoniques et télévisés.
Présentation générale
Contestée par certains à l'origine, la tour Eiffel fut d'abord, à l'occasion de l'exposition universelle de 1889, la vitrine du savoir-faire technique français. Plébiscitée par le public dès sa présentation à l'exposition, elle a accueilli plus de 200 millions de visiteurs depuis son inauguration[o 2]. Sa taille exceptionnelle et sa silhouette immédiatement reconnaissable en ont fait un emblème de Paris.
Imaginée par Maurice Koechlin et Émile Nouguier, respectivement chef du bureau des études et chef du bureau des méthodes d'Eiffel & Cie[2], la tour Eiffel est conçue pour être le « clou de l'Exposition de 1889 se tenant à Paris. ». Elle salue également le centenaire de la Révolution française. Le premier plan est réalisé en juin 1884 et amélioré par Stephen Sauvestre, l’architecte en chef des projets de l'entreprise, qui lui apporte plus d'esthétique.
Le 1er mai 1886, le ministre du Commerce et de l'Industrie Édouard Lockroy, fervent défenseur du projet, signe un arrêté qui déclare ouvert « un concours en vue de l’Exposition universelle de 1889 »[3]. Gustave Eiffel remporte ce concours et une convention du 8 janvier 1887 fixe les modalités d'exploitation de l'édifice. La galerie Vittorio Emanuele II, au centre de Milan, fut une source d'inspiration, pour sa structure métallique.[réf. nécessaire]
Construite en deux ans, deux mois et cinq jours, de 1887 à 1889, par 250 ouvriers, elle est inaugurée, à l'occasion d'une fête de fin de chantier organisée par Gustave Eiffel, le 31 mars 1889[o 3]. Sa fréquentation s'érode rapidement ; la tour Eiffel ne connaîtra véritablement un succès massif et constant qu'à partir des années 1960, avec l'essor du tourisme international. Elle accueille maintenant plus de six millions de visiteurs chaque année.
Ses 300 mètres de hauteur lui ont permis de porter le titre de « plus haute structure du monde » jusqu'à la construction en 1930 du Chrysler Building, à New York. La tour Eiffel, située sur le Champ-de-Mars, près de la Seine, dans le 7e arrondissement de Paris, est actuellement exploitée par la Société d'exploitation de la tour Eiffel (SETE). Le site, sur lequel travaillent plus 500 personnes (dont plus de 250 directement employés par la SETE), est ouvert tous les jours de l'année[o 1].
La tour Eiffel est inscrite aux monuments historiques depuis le 24 juin 1964[4] et est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1991, en compagnie des autres monuments parisiens.
Données techniques
Article détaillé : Données techniques de la tour Eiffel.Voici les principales dimensions de la tour Eiffel.
- Fondations
- Hauteur du sol (au-dessus du niveau de la mer) : 33,50 mètres
- Longueur de l'écart intérieur entre 2 piliers : 74,24 mètres
- Longueur de l'écart extérieur entre 2 piliers : 124,90 mètres
- 1er étage
- Hauteur du plancher au-dessus du sol : 57,63 mètres
- Hauteur du plancher au-dessus du niveau de la mer : 91,13 mètres
- Côté extérieur (au niveau du plancher) : 70,69 mètres
- Superficie (au niveau du plancher) : 4 200 m²
- 2e étage
- Hauteur du plancher au-dessus du sol : 115,73 mètres
- Hauteur du plancher au-dessus du niveau de la mer : 149,23 mètres
- Côté extérieur (au niveau du plancher) : 40,96 mètres
- Superficie (au niveau du plancher) : 1 650 m²
- 3e étage
- Hauteur du plancher au-dessus du sol : 276,13 mètres
- Hauteur du plancher au-dessus du niveau de la mer : 309,63 mètres
- Côté extérieur (au niveau du plancher) : 18,65 mètres
- Superficie (au niveau du plancher) : 350 m²
- Flèche
- Hauteur totale avec antennes (mesure 2000) : 324 mètres
- Hauteur totale avec antennes (mesure 1994) : 318,70 mètres
- Hauteur totale avec antennes (mesure 1991) : 317,96 mètres
- Hauteur totale avec drapeau (mesure 1889) : 312,27 mètres
- Hauteur totale sans drapeau (mesure 1889) : 300 mètres
Description de la tour étage par étage
Les informations ci-dessous décrivent les principales données techniques de chaque étage, ainsi que les principales curiosités qui s'offrent au visiteur, une fois sur place[5].
La base
La tour s'inscrit dans un carré de 125 mètres de côté, selon les termes mêmes du concours de 1886. Haute de 324 mètres avec ses 116 antennes, elle est située à 33,5 mètres au-dessus du niveau de la mer.
- Des fondations aux appuis
les deux piliers situés du côté de l'École militaire reposent sur une couche de béton de 2 mètres, qui elle-même repose sur un lit de gravier, la fosse faisant en tout 7 mètres de profondeur. Les deux piliers côté Seine sont même situés en dessous du niveau du fleuve. Les ouvriers travaillèrent dans des caissons métalliques étanches dans lesquels était injecté de l'air comprimé (procédé Triger).
16 massifs de fondation soutiennent 16 arbalétriers inclinés à 54 degrés par rapport au sol[a 1], qui forment les arêtes des quatre piliers. D'énormes boulons d'ancrage de 7,80 mètres de long fixent un sabot en fonte, qui contient un contre-sabot en acier moulé, lequel sert d'appui à l'arbalétrier. Durant les travaux, un vérin hydraulique amovible placé entre le sabot et le contre-sabot permettait de les faire coulisser de quelques centimètres l'un par rapport à l'autre, et éventuellement d'ajuster les cales en fer qui règlent leur espacement. Ce dispositif, ajouté aux boîtes à sable des pylônes provisoires soutenant les parties hautes des arbalétriers durant les travaux, permettait au contremaître de montage d'effectuer les réglages nécessaires, en particulier lors du raccordement des quatre piliers avec les poutres horizontales du premier étage, tout en parant à l'éventualité d'un tassement des maçonneries ou du sol[a 2].
Suivant les calculs des ingénieurs, la pression sur les sommiers en pierre de taille de Château-Landon placés directement sous les sabots est de 18,70 kg/cm², compte tenu des efforts dus à la fois au poids de la tour et aux vents. La pression exercée sur les fondations de béton sur le sol, composé de sable et de gravier, n'est plus que de 4,9 à 5,3 kg/cm² suivant les piles[a 3].
- Soubassements
le Champ de Mars étant orienté du sud-est au nord-ouest, chacun des quatre piliers est orienté en direction d'un point cardinal. Les bases des quatre piliers sont abritées dans des soubassements carrés de 25 mètres de côté et de 4 mètres de hauteur, composés d'une ossature en fer et de pierres factices en béton comprimé. Ils furent réalisés du 28 septembre 1888 au 4 janvier 1889[a 4].
De nos jours, les caisses pour l'achat des billets occupent les piliers nord et ouest, les ascenseurs sont accessibles depuis les piliers est et ouest. Les escaliers (ouverts au public jusqu'au deuxième étage, et comprenant au total 1 665 marches jusqu'au sommet) sont accessibles depuis le pilier est. Et enfin, le pilier Sud comprend un ascenseur privé, réservé au personnel et aux clients du restaurant gastronomique Le Jules-Verne, situé au deuxième étage.
- Les arcs
Tendus entre chacun des quatre piliers, les arcs s'élèvent à 39 mètres au-dessus du sol et ont un diamètre de 74 mètres. Bien que très richement décorés sur les croquis initiaux de Harry Bellod, ils le sont beaucoup moins de nos jours. Leur rôle est « purement décoratif »[a 1].
Le premier étage
Situé à 57 mètres au-dessus du sol, d'une superficie de 4 200 mètres carrés environ, il peut supporter la présence simultanée d'environ 3 000 personnes.
Une galerie circulaire fait le tour du premier étage et permet d'embrasser une vue à 360 ° sur Paris. Cette galerie est ponctuée de plusieurs tables d'orientation et longues-vues permettant d'observer les monuments parisiens. Face à l'extérieur sont inscrits en lettres d'or les noms de soixante-douze personnalités du monde scientifique des XVIIIe et XIXe siècles (Français ayant vécu entre 1789 et 1889).
Ce premier étage abrite le restaurant 58 Tour Eiffel qui s'étend sur deux niveaux. Celui-ci offre d'un côté, une très belle vue panoramique sur Paris, et de l'autre, une vue sur l'intérieur de la tour.
On peut également voir certains vestiges liés à l'histoire de la tour Eiffel, notamment un tronçon de l'escalier en colimaçon qui, à l'origine du monument, montait jusqu'au sommet. Cet escalier a été démonté en 1986, lors des très importants travaux de rénovation de la tour. Il a été ensuite découpé en 22 tronçons dont 21 ont été vendus aux enchères, et achetés pour la plupart par des collectionneurs américains.
Enfin, un observatoire des mouvements du sommet permet de retracer les oscillations de la tour sous l'effet du vent et de la dilatation thermique. Gustave Eiffel avait exigé qu'elle puisse supporter une amplitude de 70 centimètres, ce qui ne fut jamais le cas puisque dans les faits, lors de la canicule de 1976, l'amplitude de l'oscillation a été de 18 cm et de 13 cm lors de la tempête de fin décembre 1999 (vent de 240 km/h). Pierre Affaticati et Simon Pierrat ont d'ailleurs su remédier à ce problème d'amplitude en 1982 en incorporant des matériaux composites à l'armature connexe. Une des particularités de la tour est qu'elle « fuit le Soleil ». En effet la chaleur (et donc la dilatation de l'acier) étant plus importante du côté ensoleillé, le sommet s'oriente légèrement à l'opposé.
Le deuxième étage
Situé à 115 mètres au-dessus du sol, d'une superficie de 1 650 mètres carrés environ, il peut supporter la présence simultanée d'environ 1 600 personnes.
C'est de cet étage que la vue est la meilleure, l'altitude étant optimale par rapport aux bâtiments en contrebas (au troisième étage, ils sont moins visibles) et à la perspective générale (nécessairement plus limitée au premier étage). Lorsque le temps est dégagé, on estime que l'on peut voir jusqu'à 55 kilomètres au sud, 60 au nord, 65 à l'est et 70 à l'ouest.[réf. nécessaire]
À travers le plancher, des hublots vitrés ont été installés afin de permettre une vue plongeante sur le sol en contrebas. Des grillages métalliques de protection sont présent afin d'empêcher toute tentative de saut dans le vide, qu'il s'agisse d'un suicide ou d'un exploit sportif.
Le restaurant Le Jules Verne est un restaurant gastronomique d'une capacité de 95 couverts, récompensé d'une étoile par le guide Michelin, d'un 16/20 et trois toques au guide Gault et Millau. Le restaurant a été repris en main par le groupe d'Alain Ducasse et a rouvert ses portes fin décembre 2007 après 120 jours de travaux, coordonnés par Patrick Jouin. Un ascenseur « privé » (il sert aussi au personnel d'entretien de la tour), situé dans le pilier sud, mène directement à une plate-forme d'environ 500 m2, à exactement 123 mètres de hauteur.
Le troisième étage
Situé à 275 mètres au-dessus du sol, d'une superficie de 350 mètres carrés, il peut supporter la présence simultanée d'environ 400 personnes.
L'accès se fait obligatoirement par un ascenseur (l'escalier est interdit au public à partir du deuxième étage) et donne sur un espace fermé ponctué de tables d'orientation. En montant quelques marches, le visiteur arrive sur une plate-forme extérieure, parfois dénommée – à tort – « quatrième étage ».
On peut apercevoir à cet étage une reconstitution du type « musée Grévin » montrant Gustave Eiffel recevant Thomas Edison qui ne fait que renforcer l'idée selon laquelle Gustave Eiffel aurait utilisé l'endroit comme bureau. La réalité historique est différente. Dans les faits, l'endroit a d'abord été occupé par le laboratoire météorologique, avant qu'il ne le soit par Gustave Ferrié dans les années 1910 pour ses expérimentations de télégraphie sans fil (TSF).
Tout en haut de la tour, un mât de télédiffusion a été installé en 1957, puis complété en 1959 pour couvrir environ 10 millions de foyers en programmes hertziens. Le 17 janvier 2005, le dispositif a été complété, avec le premier émetteur TNT français, portant à 116 le nombre d'antennes de télédiffusion et radiodiffusion de l'ensemble.
Historique
Articles détaillés : Histoire de la tour Eiffel et Chronologie de la tour Eiffel.Contexte
Dès la première exposition universelle (Great Exhibition of the Works of Industry of All Nations, Londres, 1851), les gouvernants s'aperçoivent que derrière l'enjeu technologique se profile une vitrine politique, dont il serait dommage de ne pas profiter. En démontrant son savoir-faire industriel, le pays accueillant l'exposition signifie par là même son avance et sa supériorité sur les autres puissances européennes, qui régnaient alors sur le monde.
Dans cette optique, la France accueille à plusieurs reprises l'exposition universelle, comme en 1855, en 1867 et 1878. Jules Ferry, président du Conseil de 1883 à 1885, décide de relancer l'idée de la tenue d'une nouvelle exposition universelle en France. Le 8 novembre 1884, il signe un décret instituant officiellement la tenue d'une exposition universelle à Paris, du 5 mai au 31 octobre 1889. L'année choisie n'est pas innocente, puisqu'elle symbolise le centenaire de la Révolution française.
C'est aux États-Unis que naît l'idée d'une tour de 300 mètres. En effet, lors de l'exposition universelle de Philadelphie en 1876, les ingénieurs américains Clark et Reeves imaginent un projet de pylône cylindrique de 9 mètres de diamètre maintenu par des haubans métalliques, ancrés sur une base circulaire de 45 mètres de diamètre, d'une hauteur totale de 1 000 pieds (environ 300 mètres). Faute de financement, ce projet ne voit jamais le jour, mais est quand même décrit en France dans la revue Nature.
Dans la même lignée, l’ingénieur français Sébillot puise, aux États-Unis, l’idée d’une « tour-soleil » en fer qui éclairerait Paris. Pour ce faire, il s’associe avec l’architecte Jules Bourdais, qui fut à l’origine du Palais du Trocadéro pour l’exposition universelle de 1878. Ensemble, ils concevront un projet de « tour-phare » en granit, haute de 300 mètres qui connaîtra plusieurs versions, concurrencera le projet de tour de Gustave Eiffel, et qui finalement, ne sera jamais construit.
L'élaboration du projet
En juin 1884, deux ingénieurs des entreprises Eiffel, Maurice Koechlin et Émile Nouguier, respectivement chef du bureau d’études et chef du bureau des méthodes, se penchent à leur tour sur un projet de tour métallique de 300 mètres. Ils espèrent pouvoir en faire le clou de l’Exposition de 1889.
Le 6 juin, Maurice Koechlin dessine le premier croquis de l’édifice. Le dessin représente un haut pylône de 300 mètres, où les quatre piles incurvées, se rejoignant au sommet, sont reliées par des plates-formes tous les 50 mètres. Gustave Eiffel voit cette esquisse, dit ne pas s’y intéresser, mais concède toutefois à ces concepteurs l’autorisation de poursuivre l’étude.
Stephen Sauvestre, architecte en chef des entreprises Eiffel, est sollicité et redessine complètement le projet pour lui donner une autre envergure : il rajoute de lourds pieds en maçonnerie et consolide la tour jusqu’au premier étage par le truchement d’arcs, réduit le nombre de plates-formes de cinq à deux, surplombe la tour d’une « coiffe » la faisant ressembler à un phare, etc.
Cette nouvelle mouture du projet est à nouveau présentée à Gustave Eiffel qui, cette fois-ci, se montre enthousiasmé. À tel point qu’il dépose, le 18 septembre 1884, en son nom et ceux de Koechlin et Nouguier, un brevet « pour une disposition nouvelle permettant de construire des piles et des pylônes métalliques d’une hauteur pouvant dépasser 300 mètres ». Et bien vite, il rachètera les droits de Koechlin et Nouguier, pour détenir les droits exclusifs sur la future tour, qui par voie de conséquence, portera son nom.
Gustave Eiffel n'a donc pas conçu le monument, mais s'est appliqué à faire connaître son projet auprès des gouvernants, des décideurs et du grand public, pour pouvoir construire la tour, puis, une fois que cela fut fait, à en faire, aux yeux de tous, plus qu’un simple défi architectural et technique ou encore un objet purement esthétique (ou inesthétique selon certains). Il a aussi financé avec ses propres fonds quelques expériences scientifiques menées directement sur ou depuis la tour Eiffel, qui auront permis de la pérenniser.
Pour commencer, il va s’employer à convaincre Édouard Lockroy, le ministre de l’Industrie et du Commerce de l’époque, de lancer un concours ayant pour objet « d’étudier la possibilité d’élever sur le Champ-de-Mars une tour en fer à base carrée de 125 mètres de côté à la base et de 300 mètres de hauteur ». Les modalités de ce concours, qui eut lieu en mai 1886, ressemblent beaucoup au projet défendu par Gustave Eiffel, même si ce dernier ne les a pas écrites. Grâce à cette similitude, son projet a de grandes chances d’être retenu pour figurer à l’Exposition universelle qui se tient trois ans plus tard.[réf. nécessaire] Encore faut-il convaincre que l’objet n’est pas purement un bâtiment d’agrément et qu’il peut remplir d’autres fonctions. En mettant en avant l’intérêt scientifique qui peut être retiré de sa tour, Eiffel marque des points.
L’issue du concours n’est pourtant pas acquise d’avance à Eiffel. La concurrence est rude. 107 projets sont déposés. Gustave Eiffel gagnera finalement ce concours, l’autorisant à construire sa tour pour l’Exposition universelle de 1889, juste devant Jules Bourdais qui avait entre-temps, troqué le granit pour le fer.
Deux problèmes se posent alors : le système d’ascenseurs qui ne satisfait pas le jury du concours, obligeant Eiffel à changer de fournisseur, et l’emplacement du monument. Au début, il est envisagé de lui faire enjamber la Seine ou de le coller à l'Ancien Palais du Trocadéro devenu aujourd'hui le palais de Chaillot, avant finalement de décider de la placer directement sur le Champ-de-Mars, lieu de l’Exposition, et d’en faire une sorte de porte d’entrée monumentale.
L’emplacement, mais aussi les modalités de construction et d’exploitation font l’objet d’une convention signée le 8 janvier 1887 entre Édouard Lockroy, ministre du Commerce, agissant au nom de l’État français, Eugène Poubelle, préfet de la Seine, agissant ici au nom de la ville de Paris et Gustave Eiffel, agissant en son nom propre et non pour son entreprise. Cet acte officiel précise notamment le coût prévisionnel de la construction, soit 6,5 millions de francs de l’époque, payés à hauteur de 1,5 million de francs par des subventions (article 7) et pour le reste par une société anonyme ayant pour objet spécifique l’exploitation de la tour Eiffel, créée par Gustave Eiffel et financée par l’ingénieur et un consortium de trois banques. L’écrit précise aussi le prix des entrées qui devra être pratiqué durant l’Exposition universelle (article 7), que, à chaque étage, une salle spéciale, devra être réservée pour mener des expériences scientifiques et/ou militaires, restant gratuitement à disposition pour les personnes désignées par le Commissaire général (article 8) etc. Enfin, l’article 11 stipule qu'après l’Exposition, Paris deviendra propriétaire de la tour, mais que M. Eiffel, comme complément du prix des travaux, en conservera la jouissance pendant 20 ans — jusqu'au 31 décembre 1909 —, délai au bout duquel elle ira à la ville de Paris.
La construction de la tour
Aperçu des différentes étapes de la construction de la tour Eiffel :
Initialement, Gustave Eiffel (ingénieur passé maître dans l'architecture du fer) avait prévu douze mois de travaux ; en réalité, il faudra compter le double. La phase de construction qui débute le 28 janvier 1887, s’achèvera finalement en mars 1889, juste avant l’ouverture officielle de l’Exposition universelle.
Sur le chantier, le nombre d’ouvriers ne dépassera jamais les 250. C’est que, en fait, une grande partie du travail est fait en amont, dans les usines des entreprises Eiffel à Levallois-Perret. Ainsi, sur les 2 500 000 rivets que compte la tour, seulement 1 050 846 furent posés sur le chantier, soit 42 % du total. La plupart des éléments sont assemblés dans les ateliers de Levallois-Perret, au sol, par tronçons de cinq mètres, avec des boulons provisoires, et ce n’est qu’après, sur le chantier, qu’ils sont définitivement remplacés par des rivets posés à chaud.
La construction des pièces et leur assemblage ne sont pas le fruit du hasard. Cinquante ingénieurs exécutèrent pendant deux ans 5 300 dessins d’ensemble ou de détails, et chacune des 18 038 pièces en fer possédait son schéma descriptif.
Sur le chantier, dans un premier temps, les ouvriers s’attaquent à la maçonnerie en réalisant notamment d’énormes socles en béton soutenant les quatre piliers de l’édifice. Cela permet de minimiser la pression au sol de l’ensemble qui n'exerce qu'une très faible poussée de 4,5 kg/cm2 au niveau de ses fondations.
Le montage de la partie métallique proprement dite commence le 1er juillet 1887. Les hommes chargés de ce montage sont nommés les voltigeurs. Ils sont dirigés par Jean Compagnon. Jusqu’à 30 mètres de hauteur, les pièces sont montées à l’aide de grues pivotantes fixées sur le chemin des ascenseurs. Entre 30 et 45 mètres de hauteur, 12 échafaudages en bois sont construits. Une fois passés les 45 mètres de hauteur, il fallut édifier de nouveaux échafaudages, adaptés aux poutres de 70 tonnes qui furent utilisées pour le premier étage. Est ensuite venue l’heure de la jonction de ces énormes poutres avec les quatre arêtes, au niveau du premier étage. Cette jonction a été réalisée sans encombre le 7 décembre 1887 et a rendu inutiles les échafaudages temporaires, remplacés dans un premier temps par la première plate-forme (57 mètres), puis, à partir d’août 1888, par la seconde plate-forme (115 mètres).
En septembre 1888, alors que le chantier est déjà bien avancé et le deuxième étage construit, les ouvriers se mettent en grève. Ils contestent les horaires de travail (9 heures en hiver et 12 heures l’été), ainsi que leur salaire considéré comme maigre eu égard aux risques pris. Gustave Eiffel argue du fait que le risque n’est pas différent qu’ils travaillent à 200 mètres d’altitude ou à 50, et bien que les ouvriers soient déjà mieux rémunérés que la moyenne de ce qui se pratiquait dans ce secteur à l’époque, il leur concède une augmentation de salaire, mais en refusant de l’indexer sur le facteur « risque variable selon la hauteur » (ce qui était demandé par les ouvriers). Trois mois plus tard, une nouvelle grève éclate mais cette fois-ci, Eiffel tient tête et refuse toute négociation.
En mars 1889, le monument est achevé à temps et aucun accident mortel n'a été déploré parmi les ouvriers (un ouvrier y trouve toutefois la mort un dimanche ; il ne travaillait pas et perdit l'équilibre lors d'une démonstration à sa fiancée). Il a coûté 1,5 million de francs de plus que prévu, et a pris le double de temps à être construit que ce qui était initialement prévu dans la convention de janvier 1887.
L’édifice achevé ou presque, il restait à prévoir un moyen pour que le public se rende à la troisième plate-forme. Les ascenseurs Backmann, qui étaient initialement prévus dans le projet présenté au concours de mai 1886, ayant été rejetés par le jury, Gustave Eiffel fait appel à trois nouveaux fournisseurs : Roux-Combaluzier et Lepape (devenus Schindler), la société américaine Otis et enfin Léon Edoux (qui a fait ses études dans la même promotion que Gustave Eiffel).
La tour Eiffel de 1889 à la Première Guerre mondiale
Le 6 mai 1889, l’Exposition universelle ouvre ses portes au public, qui peut grimper sur la tour Eiffel à partir du 15 mai. Alors qu’elle avait été décriée pendant sa construction, elle connaît, pendant l’Exposition, un succès populaire immédiat. Dès la première semaine, alors que les ascenseurs ne sont même pas encore en service, ce sont 28 922 personnes qui grimpent à pied en haut de l’édifice. Finalement, sur les 32 millions d’entrées comptabilisés pour l’Exposition, ce sont environ 2 millions de curieux qui s’y presseront.
Le monument, qui est alors le plus haut du monde (jusqu’en 1930 et l’édification du Chrysler Building à New York), attire aussi quelques personnalités, dont Thomas Edison.
Mais, une fois l’Exposition finie, la curiosité retombe vite et le nombre de visiteurs avec elle. En 1899, seules 149 580 entrées sont comptabilisées. Afin de relancer l’exploitation commerciale de sa tour, Gustave Eiffel baisse le prix des billets d’entrée, sans que l’impact ne soit significatif. Il faudra attendre l’Exposition universelle de 1900 ayant lieu à Paris, pour que remonte le nombre de curieux. À cette occasion, plus d’un million de tickets seront vendus, ce qui est largement supérieur aux dix années précédentes, mais bien inférieur à ce qui aurait pu être permis. En effet, non seulement les entrées sont deux fois moins nombreuses qu’en 1889, mais, en part absolue, la baisse est encore plus forte, compte tenu du fait que les visiteurs de l’Exposition universelle de 1900 étaient encore plus nombreux qu’en 1889.
La chute du nombre d’entrées reprend dès 1901, de sorte que l’avenir de la tour n’est pas assuré passé le 31 décembre 1909, fin de la concession d’origine. Certains avancent même l’idée qu’elle puisse être détruite.
Expériences scientifiques et radiodiffusion
Conscient du danger de destruction de la tour, Gustave Eiffel, qui avait, dès le départ, imaginé qu'elle puisse servir d’un point de vue scientifique, multiplie les expériences menées depuis le monument. Définitivement retiré des affaires depuis 1893, suite à son implication dans le scandale de Panamá, l'ingénieur finance même une partie de ces expériences.
En 1889, Éleuthère Mascart, le (premier) directeur du Bureau central météorologique de France créé en 1878 (ancêtre de Météo-France), fait installer, avec l’autorisation de Gustave Eiffel, une petite station d’observation en haut de la tour Eiffel.
En octobre 1898, Eugène Ducretet établit la première liaison téléphonique hertzienne entre la tour Eiffel et le Panthéon, distant de 4 kilomètres. En 1903, le capitaine Gustave Ferrié, militaire de son état, cherche à établir un réseau télégraphique sans fil, sans le financement de l’Armée qui ne le soutient pas dans la mesure où elle privilégie à cette époque les signaux optiques et les pigeons voyageurs, jugés plus fiables. Malgré ce contexte et alors que la TSF n’en est qu’à ses balbutiements, Gustave Eiffel soutient à ses frais le projet du capitaine en acceptant qu’il installe une antenne au sommet de sa tour. L’expérience se révélera un succès.
Le réseau de TSF à usage strictement militaire dont fait partie l’émetteur de la tour Eiffel va basculer vers un usage civil à partir des années 1920. À partir de 1921, des programmes radio sont régulièrement diffusés depuis la tour Eiffel et Radio Tour Eiffel est officiellement inaugurée le 6 février 1922. En 1925, la tour Eiffel sert de cadre aux débuts de la télévision en France. La technique s’améliore et des émissions encore expérimentales sont proposées entre 1935 et 1939. À la Libération, l'émetteur Telefunken du Fernsehsender Paris est utilisé pour les premières émissions en 441 lignes. Après son incendie il est remplacé par un émetteur 819 lignes en service jusqu'à l'arrêt des émissions en noir et blanc de TF1. La télévision se répand ensuite dans les foyers, d’abord en noir et blanc, puis en couleur. En 1959, l’installation d’un nouveau mât de télédiffusion fait culminer la tour Eiffel à 320,75 mètres et arrose 10 millions de personnes. Enfin, en 2005, un émetteur pour la télévision numérique terrestre est installé.
En 1909, une petite soufflerie est construite au pied de la tour Eiffel, qui sera remplacée en 1912 par une soufflerie beaucoup plus vaste, installée cette fois-ci rue Boileau, dans le XVIe arrondissement.
La tour Eiffel a donc bien un potentiel scientifique qui mérite d’être exploité, ce dont se rendent compte les autorités, qui décident donc, en 1910, de prolonger la concession et l’exploitation pour soixante-dix années supplémentaires. La tour apparaît d’autant plus utile qu’il s’agit du point le plus élevé de la région parisienne et que son émetteur de TSF aura été stratégique pendant la Première Guerre mondiale. Grâce à la tour Eiffel, plusieurs messages décisifs seront captés dont le « radiogramme de la victoire », qui permettra de déjouer l’attaque allemande sur la Marne, ou encore ceux qui permettront d’arrêter Mata Hari.
Le virage de 1937
La société d'exploitation change et la tour subit un sérieux lifting à l'occasion de l'Exposition spécialisée de 1937 : les décorations démodées du premier étage sont enlevées et un nouvel éclairage est installé.
La tour depuis la Seconde Guerre mondiale
La tour est réquisitionnée par la Wehrmacht pour communiquer avec les troupes. Elle y installe également le seul émetteur de télévision fonctionnant en Europe pendant la guerre, le Fernsehsender Paris. Les émissions, principalement en français, étaient destinées aux militaires allemands blessés se trouvant dans les hôpitaux de la région. Les Allemands placent un faisceau lumineux dans la tour pour guider les avions, dans la nuit. Après avoir échappé à la destruction prévue par Hitler en 1944, elle passe, à la libération, sous contrôle allié et les Américains y installent un radar.
En 1952, la tour Eiffel se voit aussi doter d'un phare aéronautique de balisage, remplaçant celui du mont Valérien détruit pendant la guerre. De par sa hauteur et sa position, celui-ci pouvait balayer les quatre points cardinaux sans être interrompu par le relief. Les faisceaux pouvaient porter jusqu'à trois cents kilomètres.
À partir des années 1960, le tourisme international de masse commence à se développer, et le nombre de visiteurs de la tour augmente pour atteindre progressivement le cap des 6 millions d’entrées annuelles (cap passé pour la première fois en 1998). Une rénovation a lieu dans les années 1980, autour de trois axes :
- l'allégement de la structure de l'édifice ;
- la reconstruction totale des ascenseurs et escaliers ;
- la création de moyens de sécurité adaptés au succès populaire de la tour.
La tour Eiffel se trouve ainsi allégée de 1 340 tonnes superflues, est repeinte et traitée contre la corrosion, les ascenseurs de la troisième plate-forme sont remplacés, le restaurant gastronomique Le Jules-Verne est installé ou encore un dispositif d’éclairage composé de 352 projecteurs au sodium est mis en place. Les noms de savants du premier étage sont remis en valeur par de la dorure comme à l'origine.
En 2002, le cap des 200 millions d’entrées cumulées est dépassé.
Le 1er janvier 2006, s’ouvre une nouvelle période d’exploitation de dix ans, le concessionnaire étant la société d'économie mixte SETE (Société d'exploitation de la tour Eiffel), dont le capital est détenu à 60 % par la ville de Paris.
Évocations de la tour
Article détaillé : Représentation de la tour Eiffel dans l'art.Protestation des artistes contre la tour
Des articles, souvent pamphlétaires, sont publiés tout au long de l'année 1886, dès avant le début des travaux.
Alors que les fondations de l'édifice n'avaient commencé que quelques jours plus tôt, le 28 janvier 1887 exactement, une lettre de protestation signée par une cinquantaine d'artistes (écrivains, peintres, compositeurs, architectes, etc.) paraissait dans le journal Le Temps le 14 février 1887[o 4]. Signée de grands noms de l'époque (Alexandre Dumas fils, Guy de Maupassant, Charles Gounod, Leconte de Lisle, Charles Garnier, Sully Prudhomme, etc.) et restée célèbre sous le nom de Protestation des artistes contre la tour de M. Eiffel, elle se montrait très virulente à l'égard de la hauteur de la tour qui viendrait, selon eux, défigurer Paris[o 4] :
« II suffit d’ailleurs, pour se rendre compte de ce que nous avançons, de se figurer une tour vertigineusement ridicule, dominant Paris, ainsi qu’une noire et gigantesque cheminée d’usine, écrasant de sa masse barbare : Notre-Dame, la Sainte-Chapelle, la tour Saint-Jacques, le Louvre, le dôme des Invalides, l’Arc de triomphe, tous nos monuments humiliés, toutes nos architectures rapetissées, qui disparaîtront dans ce rêve stupéfiant. Et pendant vingt ans, nous verrons s’allonger sur la ville entière, frémissante encore du génie de tant de siècles, comme une tache d’encre, l’ombre odieuse de l’odieuse colonne de tôle boulonnée. »
— Collectif d’artistes, « Les artistes contre la tour Eiffel », Le Temps, 14 février 1887.
Un débat houleux mêlant des personnalités de l'époque, des responsables politiques, des journalistes, des ingénieurs suit cette déclaration.
Gustave Eiffel répondit à la protestation des artistes, dans un entretien avec Paul Bourde qui fut reproduit dans le même numéro du journal Le Temps , à la suite de la protestation[o 4].
Le ministre Édouard Lockroy remit au directeur des travaux, Jean-Charles Alphand, une réponse qui pourrait avoir été rédigée par un obscur fonctionnaire nommé Georges Moineaux, qui deviendra célèbre sous le nom de Georges Courteline.
Gustave Eiffel écrivit plus tard que
« cette page bien française a dû étonner quelque peu les expéditionnaires du ministère ; la correspondance administrative n'est malheureusement d'ordinaire ni si vive, ni si gaie, ni si spirituelle ; sa sévérité s'accommode mal à nos vieilles traditions gauloises. Si M. Lockroy pouvait faire école, l'exercice des fonctions publiques serait moins monotone et certainement mieux apprécié. Le ministre avait su mettre les rieurs de son côté. Son procès était gagné. »
La tour Eiffel a attiré les foules après son inauguration, faisant taire les réticences petit à petit. Par exemple, deux ans après avoir signé la « protestation des artistes », Sully Prudhomme prononce un discours favorable à la tour.
On put lire ailleurs :
- « ce lampadaire véritablement tragique » (Léon Bloy) ;
- « ce squelette de beffroi » (Paul Verlaine) ;
- « ce mât de fer aux durs agrès, inachevé, confus, difforme » (François Coppée) ;
- « cette haute et maigre pyramide d'échelles de fer, squelette disgracieux et géant, dont la base semble faite pour porter un formidable monument de Cyclopes, et qui avorte en un ridicule et mince profil de cheminée d'usine » (Guy de Maupassant) ;
- « un tuyau d'usine en construction, une carcasse qui attend d'être remplie par des pierres de taille ou des briques, ce grillage infundibuliforme, ce suppositoire criblé de trous » (Joris-Karl Huysmans).
Peinture
Avant même la fin de la construction, Georges Seurat ou encore Paul-Louis Delance peignent la tour Eiffel. En 1889, le peintre Roux la représente à la Fête de nuit à l’Exposition universelle de 1889 et Jean Béraud la fait apparaître en arrière-plan de son Entrée de l’Exposition de 1889.
Puis plusieurs peintres viendront directement s'en inspirer : le Douanier Rousseau, Paul Signac, Pierre Bonnard, Maurice Utrillo, Marcel Gromaire, Édouard Vuillard, Albert Marquet, Raoul Dufy, Marc Chagall, ou encore Henri Rivière[o 5].
Mais le peintre le plus prolifique et inspiré vis-à-vis de la tour Eiffel reste Robert Delaunay, qui en fait le sujet central d'une trentaine de toiles, réalisées entre 1910 et 1925[6].
Photographie
La première photo de Marc Riboud publiée dans Life en 1953, celle du « peintre de la Tour Eiffel» en noir et blanc, est très célèbre.
Littérature
Au moment de son édification et au tout début de son exploitation, le monument a avant toutes choses fait l’objet d’analyses critiques personnelles, le plus souvent publiées dans des journaux de l’époque et le plus souvent négatives, les artistes abordant les thèmes récurrents du défi technique, industriel et commercial que la tour représentait à l’époque, de son influence sur le rayonnement de la France à l’étranger, l’aspect esthétique ou au contraire inesthétique de la tour ou encore de son intérêt scientifique potentiel ou au contraire de son inutilité.
Par la suite, devant le succès populaire qu’elle a remporté auprès du grand public, un grand nombre d’écrivains ont revu leurs considérations, balayant leurs dernières réserves.
Roland Barthes décrit ce sentiment d'attrait/répulsion des artistes vis-à-vis de la tour Eiffel :
« Regard, objet, symbole, la tour est tout ce que l’homme met en elle, et ce tout est infini. Spectacle regardé et regardant, édifice inutile et irremplaçable, monde familier et symbole héroïque, témoin d’un siècle et monument toujours neuf, objet inimitable et sans cesse reproduit, elle est le signe pur, ouvert à tous les temps, à toutes les images et à tous les sens, la métaphore sans frein ; à travers la tour, les hommes exercent cette grande fonction de l’imaginaire, qui est leur liberté ; puisque aucune histoire, si sombre soit-elle, n’a jamais pu la leur enlever. »
— Roland Barthes, La Tour Eiffel, Delpire Éditeur, 1964.
Léon-Paul Fargue revient sur l’analyse critique de ses pairs, sur la tour à ses débuts (Le Piéton de Paris, 1932-1939), de même que Pierre Mac Orlan, qui tout en rappelant qu’au départ, pour les artistes, « vitupérer contre la tour […] était un brevet de sensibilité littéraire et artistique », souligne l’intérêt scientifique et militaire qui a ensuite été reconnu à la tour (La Tour, Javel et les Bélandres, Villes, in Œuvres complètes), enfin dernièrement, Pascal Lainé aborde l’histoire de la conception, de la construction et des premières années d’exploitation de la tour à travers une narration romancée (Le Mystère de la tour Eiffel, 2005). En cela, il se rapproche de Dino Buzzati, qui dans Le K., mettait en scène un ouvrier fictif qui aurait travaillé sur le chantier de la tour en 1887-1889. Néanmoins, Buzatti procède différemment de Lainé, son texte étant un nouvelle, pas un roman, et le ton utilisé étant fantastique et non réaliste comme pour Pascal Lainé.
En poésie, Guillaume Apollinaire en a fait un calligramme souvenir de guerre, dans 2e canonnier conducteur du recueil Calligrammes (1918), et l'évoque dans un vers de Zone en 1913, vers que René Étiemble considère, dans Essais de littérature (vraiment) générale, comme un exemple d’haïku occidental (« Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin »).
En juillet 1888, François Coppée fustige la tour Eiffel, qu’il traite de « mât de fer aux durs agrès / Inachevé, confus, difforme », de « symbole de force inutile », d’« œuvre monstrueuse et manquée » ou encore de « mât ridicule » (Sur la tour Eiffel, deuxième plateau, Poésies). En mai 1889, par poésie interposée, Raoul Bonnery lui répond : « Tu mis la fleur de ta science/ A m'appeler « Monstre hideux » / Un peu plus de reconnaissance / T'eût convenu peut-être mieux. », ou encore « Quel sang dans tes veines circule / Pour t'écrier avec mépris, / Que je suis un mât ridicule / Sur le navire de Paris. / Un mât ? J'accepte l'épithète, / Mais un mât fier, audacieux, / Qui saura, portant haut la tête, / Parler de progrès jusqu'aux cieux. » (La tour Eiffel à François Coppée, le jour de ses 300 mètres, in Le Franc journal). Au contraire des exemples précédents, Vicente Huidobro, Blaise Cendrars et Louis Aragon lui rendent hommage (respectivement dans Nord-Sud, n°6-7, 1917, La tour en 1910 in Dix-neuf poèmes élastiques, 1913 et La tour parle in La Tour Eiffel de Robert Delaunay). Pierre Bourgeade, dans une nouvelle intitulée La Suicidée, relate, via le témoignage d'un gardien, le suicide d'une inconnue ayant sauté du 3e étage de la tour (in Les Immortelles, Gallimard, 1966).
Au théâtre, la tour Eiffel a fait l’objet des pièces Une visite à l'exposition de 1889, vaudeville en 3 actes et en 10 tableaux (Henri Rousseau) et Les Mariés de la tour Eiffel (Jean Cocteau, 1921).
Le monument du Champ-de-Mars a également été traité sous des formes particulières : journal (Jules de Goncourt et Edmond de Goncourt, Journal, tome VIII, 6 mai et 2 juillet 1889), récit de voyage (Guy de Maupassant, La vie errante, 1890), où l’écrivain dit son dégoût de la tour Eiffel (Dès les premières lignes, le ton est donné : « J’ai quitté Paris et même la France, parce que la tour Eiffel finissait par m’ennuyer trop »), étude sémiologique (Roland Barthes, La Tour Eiffel, 1964), mais aussi préface de livres, discours à une conférence, article dans une revue, etc.
Cinéma-télévision
Dès que l'ingénierie cinématographique commence à se développer, la tour Eiffel est filmée par les cinéastes les plus illustres, mais dans un premier temps uniquement sous la forme du documentaire (Panorama pendant l'ascension de la tour Eiffel, Louis Lumière, 1897, Images de l'exposition 1900, Georges Méliès, 1900).
La première fiction ayant la tour Eiffel comme décor principal est un moyen métrage français, Paris qui dort (René Clair, 1923). Dans ce court film (35 minutes), un scientifique plonge Paris dans le sommeil. Le gardien de nuit de la tour et quelques aviateurs échappent au sort réservé aux autres habitants de la capitale grâce à l'altitude. Ils se rejoignent dans les hauteurs de la tour Eiffel,
En 1930, avec La Fin du monde, Abel Gance réalise le premier long métrage (1 h 45) et pousse les recherches pour mettre en valeur l'esthétisme des structures de la tour.
Dans les années 1940, l'imagerie véhiculée par la tour Eiffel commence à s'intégrer dans des films américains. Ainsi Ninotchka, un des plus grands succès d'Ernst Lubitsch, réalisateur d'origine allemande émigré aux États-Unis, utilise l'image de la tour Eiffel d'une manière symbolique.
En 1949, Burgess Meredith réalise L'Homme de la tour Eiffel (The Man on the Eiffel Tower), première adaptation au cinéma d'un roman de Georges Simenon. Charles Laughton, qui incarne le commissaire Maigret, doit résoudre un meurtre commis à la tour Eiffel, ce qui le pousse à revenir plusieurs fois sur les lieux à la recherche d'indices.
Le 4 juin 1966 est diffusé le premier téléfilm important ayant un rapport avec la tour Eiffel, La Rose de fer, 39e épisode de la première série (1958-1973) des Cinq Dernières Minutes.
À partir des années 1980, la tour Eiffel apparaîtra dans plusieurs grands films américains. En 1985, Dangereusement vôtre (A View to a Kill), le quatorzième James Bond produit au cinéma par EON Productions et le dernier des sept films tourné par Roger Moore dans ce rôle, met en scène la tour Eiffel dans un film d'action grand public (budget de 30 000 000 de $, 42,9 millions d'entrées dans le monde et 152 400 000 de $ de recettes au total pour l'exploitation au cinéma) ; dans le film Rush Hour 3, une scène très impressionnante de bagarre se passe dans la tour Eiffel.
Puis le cinéma américain sera de plus en plus friand d'apparitions de la tour, notamment pour son effet pratique et symbolique : elle permet de signifier en un seul plan ou une seule séquence, même courte, que l'action se situe en France, ou à Paris. Ainsi, dès 1953, Byron Haskin la montre détruite dans son adaptation de La Guerre des mondes.
Ce genre d'images (la tour Eiffel détruite) sera par la suite souvent utilisée dans des films américains pour signifier un danger planétaire immédiat et grave, comme dans Independence Day et Mars Attacks! en 1996, Alien, la résurrection de Jean Pierre Jeunet en 1997, Armageddon en 1998 et G.I. Joe de Stephen Sommers en 2009.
Autres formes artistiques
En plus d'un siècle d'existence, l'image du célèbre monument parisien a été utilisée maintes fois, sous de très nombreuses formes (monnaies, billet de banque, timbres, logotypes, etc.) ; citons à titre d'exemple les domaines suivants :
- Monnaie
en 1989, pour le centenaire de la tour Eiffel, une pièce de 5 francs a été frappée. Cette œuvre de Joaquin Jimenez et Frédéric Joubert a obtenu le prestigieux prix Coin of the Year 1989.
- Bandes dessinées
une des bandes dessinées la plus connue pour son utilisation de la tour Eiffel, est peut-être Adèle Blanc-Sec, t. 2 : Le Démon de la tour Eiffel de Jacques Tardi[7].
La tour Eiffel apparaît sur la couverture d'un album de Blake et Mortimer dessiné par Edgar P. Jacobs, S.O.S. Météores (tome 8), sans toutefois jouer le moindre rôle dans l'histoire[8].
Sans être à proprement parler une bande dessinée, André Juillard a réalisé 36 vues de la tour Eiffel, a la manière d'Hokusai avec ses Trente-six Vues du mont Fuji (estampes, 1831) et Henri Rivière avec ses 36 vues de la tour Eiffel (lithographies, 1902)[9].
- Jeux vidéo
dans le jeu de stratégie en temps réel Command & Conquer (1995), la tour Eiffel est un des objectifs de mission possible du GDI (en français, Groupement de défense internationale ou en version originale Global Defense Initiative). Cinq ans plus tard, elle apparaît de nouveau dans Command & Conquer : Alerte Rouge 2 (2000). Dans le jeu pour Playstation Twisted Metal 2 (1996), la tour Eiffel apparaît dans un des 11 niveaux (le niveau « Monumental Disaster » qui se passe à Paris). La tour apparaît aussi de manière plus ou moins importante dans Onimusha 3: Demon Siege (2004), Evil Genius (2005). La même année, elle apparaît dans Astérix et Obélix XXL 2 : Mission Las Vegum dans le niveau de Lutèce et dernièrement dans Blazing Angels: Squadrons of WWII (2006). Elle apparaît également en feux dans Call of Duty: Modern Warfare 3 lorsque le joueur prend d'assaut le pont d'Iéna victime de l'invasion russe. La tour finit par s'effondrer sur le joueur suite à un bombardement.
Données chiffrées
Une tour de très grande hauteur
A son inauguration, la tour Eiffel est la structure la plus haute au monde avec ses 300 mètres. Elle dépasse de 130 mètres la précédente plus haute structure au monde, l'obélisque de Washington, et conserve sa première place pendant environ 40 ans (la grande pyramide de Gizeh a détenu ce record pendant environ 4 000 ans), jusqu'en 1930, où elle est dépassée par le Chrysler Building, avec 319 mètres.
La pierre ne permet pas de dépasser une certaine hauteur. L'obélisque de Washington en est la preuve. Il était prévu à l'origine que le monument, fait de marbre, de grès et de granit, atteigne 180 mètres de hauteur. Achevé le 6 décembre 1884, et officiellement ouvert au public le 9 octobre 1888, il mesure 169 mètres, soit 10 de moins que prévus. C'est alors la plus haute structure du monde.
La technique du fer permet ensuite de dépasser cette limite. Que ce soit en Angleterre, en France ou aux États-Unis, les projets vont se multiplier pour atteindre l'objectif de 300 mètres. En 1833, Richard Trevithick, expert britannique des machines à vapeur, propose un projet de colonne en fonte ajourée, haute de 1 000 pieds (≈300 mètres).
En France, dans les années 1880, le principal concurrent de Gustave Eiffel est Jules Bourdais, qui a imaginé et construit, avec Gabriel Davioud, le palais du Trocadéro, dans le cadre de l'exposition universelle de 1878. Bourdais imagine d'abord une tour de 300 mètres en granit, mais le projet ne prenant pas assez en compte le problème de la résistance des matériaux, ce matériau sera finalement remplacé par le fer en 1886, lors du concours qui l'oppose à Gustave Eiffel pour construire une tour de 300 mètres pour l'Exposition universelle de 1889. Si Jules Bourdais est resté connu comme un concurrent sérieux d'Eiffel, c'est qu'il a su promouvoir, comme son adversaire, son projet de tour auprès des hommes politiques, des médias et du grand public. 107 projets sont déposés lors de ce concours. Même s'ils ne semblent pas tous réalistes, cela prouve que Gustave Eiffel est loin d'être le seul ingénieur à avoir planché sur ce projet de très haute tour.
La place de la tour Eiffel parmi les plus hauts bâtiments de 1889
En 1889, avant que la tour Eiffel ne soit officiellement achevée, seules trois structures dépassaient 150 mètres, soit la moitié de sa taille : la cathédrale de Rouen (150 mètres), la cathédrale de Cologne (169 mètres) et l'obélisque de Washington (169 mètres). Avec ses 300 mètres, la tour Eiffel dépasse donc largement tous les autres grands bâtiments du monde existants à l'époque[10].
Fréquentation de la tour Eiffel
Article détaillé : Fréquentation de la tour Eiffel.Après le succès populaire pendant l’Exposition universelle de Paris de 1889 et le demi-succès de l’Exposition universelle de 1900, le nombre de visiteurs ne décollera qu’une fois la Seconde Guerre mondiale terminée.
Ainsi, entre 1901 et 1914, entre 120 000 et 260 000 personnes en font l’ascension chaque année, de 1915 à 1918 inclus, elle est fermée du fait de la Première Guerre mondiale, de 1919 à 1939, la tour Eiffel attire en moyenne 480 000 visiteurs par an avec des pics à 800 000 entrées pendant l’Exposition coloniale de 1931 et l’Exposition spécialisée de 1937, de 1940 à 1945 inclus, elle est de nouveau fermée pour cause de Seconde Guerre mondiale.
Une fois cette période passée, le nombre de visiteurs annuels ne cessera d’augmenter : 1 300 000 en moyenne de 1946 à 1962 et ce n’est véritablement qu’à partir de 1963 que les entrées se développent, notamment grâce à l’essor du tourisme international. En effet, en 1963, la tour Eiffel repasse pour la première fois le cap des 2 millions de visiteurs, soit le même que pour son année inaugurale soixante-quatorze ans plus tôt, à la différence majeure que cette fois-ci, ce cap symbolique de 2 millions d’entrées sera amélioré chaque année. En 1972 le cap des 3 millions d’entrées est dépassé, en 1984 c’est celui des 4 millions, en 1989 celui des 5 millions, et enfin en 1998 celui des 6 millions.
À l’heure actuelle, ce sont donc plus de 236 millions de visiteurs qui ont foulé de leurs pieds la tour Eiffel. Au rythme actuel, cela signifie que le cap des 300 millions de visiteurs serait franchi vers 2017, et en réalité probablement avant cela, le nombre d'entrées progressant régulièrement.
D'après l'Observatoire régional du tourisme d'Ile-de-France, la tour Eiffel est le cinquième monument le plus visité d'île-de-France en 2004 avec 6 229 993 de visiteurs, derrière Notre-Dame de Paris (12 800 000 de visiteurs), Disneyland Paris (12 400 000), la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre (8 millions) et le musée du Louvre (6 600 398)[11].
Exploitation commerciale
Différents exploitants
Résultats financiers de la Société nouvelle d'exploitation de la tour Eiffel (SNTE), en 2003/2004[12] 2004 2003 Produits (TTC) Entrées 47,4 44,1 Sous-concessionnaires TDF... 6,8 6,5 Autres (location de salles, droits d'image) 1,1 1,3 Produits financiers 1,1 1,2 TOTAL DES PRODUITS 56,3 53,1 Charges Frais de personnel 18,5 19,6 Autres frais de gestion 7,8 7 Frais d'animation 1 0,6 Impôts et taxes 4,6 4,3 Entretien 19,7 18,6 TOTAL DES CHARGES 51,6 47,7 Solde bénéficiaire Versé à la Ville de Paris 4,7 5,7 Société 0,3 0,4 Propriété de l'État français pendant l'Exposition universelle de 1889, la tour Eiffel est ensuite devenue propriété de Paris (article 11 de la convention du 8 janvier 1887). Selon ce même article, Gustave Eiffel devient (en son nom propre) l'exploitant de la tour Eiffel. Il possède la jouissance commerciale de la tour pour une durée de vingt ans, du 1er janvier 1890 au 31 décembre 1909, après quoi, l'édifice est susceptible d'être détruit. Devant l'intérêt scientifique reconnu au monument, Gustave Eiffel obtient une prolongation de son autorisation d'exploiter commercialement la tour Eiffel, à partir du 1er janvier 1910 et pour une période de 70 ans supplémentaires.
La gestion du monument a ensuite été confiée, de 1980 à 2005, à la Société nouvelle d'exploitation de la tour Eiffel (SNTE), société d'économie mixte détenue à 30 % par Paris et à 70 % par la SAGI (Société anonyme de gestion immobilière), elle-même détenue à hauteur de 60 % par Perexia, une filiale du Crédit foncier de France (Groupe Caisse d'épargne) et à 40 % par Paris.
Le 13 décembre 2005, le conseil de Paris décide la création d'une nouvelle société d'économie mixte, la Société d'exploitation de la tour Eiffel (SETE), détenue à hauteur de 60 % par Paris et à 40 % par des partenaires privés (BTP Eiffage, Unibail, LVMH, Dexia Crédit local et EDF), pour prendre le relais de la SNTE dans la gestion du monument dans le cadre d'une délégation de service public[13]. Cette société doit être l'exploitant de la tour du 1er janvier 2006 au 31 décembre 2015.
En 2011, l'exploitation de la tour Eiffel donne du travail à plus de 500 personnes, dont plus de 250 directement employés par la SETE[o 1]. De nos jours, l'exploitation de la tour Eiffel est rentable. Ainsi, l'édifice est un des rares monuments français, sinon le seul, à avoir une réalité économique puisqu'elle ne fait appel à aucune subvention.[réf. nécessaire]
Revenus de l'exploitation
La tour Eiffel a coûté 7 8 millions de francs-or. L'État français a versé 1 5 millions de francs-or sous forme de subventions et une société anonyme a été spécialement créée à l'occasion de l'édification de la tour, avec un capital de 5 1 millions de francs-or. Cette société était détenue pour partie par Gustave Eiffel lui-même et pour partie par un consortium de trois banques. Les bénéfices obtenus à l'issue de l'Exposition universelle de 1889 ont permis de rembourser intégralement le capital aux actionnaires.
Textes officiels
Les textes désignant les exploitants de la tour Eiffel sont les suivants :
- Convention du 8 janvier 1887, entre Gustave Eiffel, Édouard Lockroy et Eugène Poubelle, autorisant l'exploitation de la tour par Gustave Eiffel, en son nom propre, du jour d'ouverture au public lors de l'Exposition universelle de 1889 jusqu'au 31 décembre 1909 ;
- prolongation de l'autorisation de gestion et d'exploitation de la tour Eiffel donnée à Gustave Eiffel pour une période de 70 ans, à compter du 1er janvier 1910 ;
- délibération du Conseil de Paris du 17 février 1981, « portant sur la concession de la tour Eiffel », accordée à la SNTE pour une période de vingt-cinq ans, allant du 1er janvier 1981 au 31 décembre 2005 ;
- délibération du Conseil de Paris du 13 décembre 2005 ;
- attribution de la délégation de service public pour la gestion et l’exploitation de la tour Eiffel, accordée à la SETE pour une durée de dix ans, à partir du 1er janvier 2006.
Les rénovations
De 2008 à 2010, l’ascenseur du pilier ouest est rénové par SPIE[14].
La 19e campagne de peinture de la tour a lieu de 2009 à 2010[15].
En 2012 et 2013, le premier étage de la tour sera rénové par l'agence Moatti-Rivière. À cette occasion, le bord intérieur de l'étage sera prolongé par des dalles transparentes bordées par un garde-corps vitré, afin de donner une vue sur le sol[16]. Cette opération, financée en totalité par la Société d'exploitation de la tour Eiffel, a pour but d'augmenter la fréquentation du 1er étage, les visiteurs ayant tendance à préférer les autres étages[16]. La salle de réception et de conférence Gustave-Eiffel sera détruite puis reconstruite, afin de la moderniser et d'améliorer la vue depuis l'intérieur[16]. Le pavillon Ferrié sera également détruit puis reconstruit[16].
Informations diverses
Les illuminations de la tour
La tour Eiffel est régulièrement animée par des jeux de lumière[o 6].
Dès 1888, avant même son achèvement, des feux d’artifices étaient tirés depuis le deuxième étage, et encore maintenant, il est le lieu de rendez-vous des parisiens à chaque fête nationale française.
En 1889, et dans un premier temps, les éclairages de la tour se font à l'aide de 10 000 becs de gaz, mais dès l’Exposition universelle de 1900, qui se tient à Paris, ils se font à l’électricité.
En 1925, André Citroën fait installer une énorme publicité lumineuse pour sa marque, s’étendant en hauteur. Les illuminations par 250 000 ampoules en six couleurs figurent neuf tableaux, le dernier étant le nom « Citroën » avec un lettrage stylisé version Art déco. Elle reste en place jusqu'en 1933 bien que la commune ait multiplié par six sa taxe en 1926.
En 1937, pour l’Exposition internationale des arts appliqués, André Granet conçoit un nouvel éclairage mettant en valeur la structure en dentelle de la tour.
En 1985, la SNTE (Société nouvelle d'exploitation de la tour Eiffel), le nouvel exploitant depuis le 1er janvier 1980, fait installer un éclairage jaune orangé placé à l'intérieur des structures de la tour, composé d’un dispositif de 352 projecteurs au sodium.
Pour le passage à l'an 2000, la tour a été équipée d'un faisceau lumineux tournant à la manière d’un phare rappelant ainsi le projet initial de Gustave Eiffel. Les deux faisceaux lumineux balayant le ciel parisien jusqu’à une distance de 80 kilomètres sont produits par quatre projecteurs motorisés de type « marine » munis de lampes au xénon de 6 000 W. Les projecteurs, qui effectuent chacun un quart de tour, sont pilotés par ordinateur et synchronisés de façon à ce que l'ensemble forme un double faisceau en croix pivotant à 360 °.
En outre, sur toute la hauteur de la tour, un système de 20 000 flashes est venu compléter l'éclairage habituel. Ces 20 000 ampoules à baïonnettes crépitaient tous les jours pendant dix minutes à midi, et de la tombée de la nuit à une heure du matin, en plus de l’éclairage doré habituel, elles s’illuminaient pendant cinq minutes à chaque nouveau passage d’heure. Enfin, à une heure du matin, pour clore le spectacle, les ampoules brillaient pendant dix minutes, mais cette fois-ci seules, c’est-à-dire sans l’éclairage habituel de la tour.
Dispositif des 20 000 flashes pour le passage à l’an 2000 :
- 20 alpinistes pendant 3 mois toutes les nuits, pour installer le dispositif.
- 20 000 ampoules à baïonnettes, pesant en tout 8 tonnes.
- 800 guirlandes électriques de 25 kg chacune en moyenne, pour une longueur de 18 km en tout.
- 60 000 colliers souples pour fixer les câbles, 20 000 attaches, 3 kilomètres de cornières.
- 230 armoires électriques et 30 kilomètres de câbles d'alimentation.
- 400 kW de puissance (autant que l'illumination).
En juin 2003, le dispositif scintillant de l’an 2000 est remis en place, mais avec une nouvelle technique conçue par la société AE&T[17]. De la tombée de la nuit à 1 heure du matin l’hiver ou 2 heures du matin l’été, au passage de chaque heure, il vient se superposer à l’éclairage habituel qu’arbore la tour depuis 1986. Composé de 20 000 flashes, le scintillement a lieu pendant 10 minutes et pour finir, soit à 1 heure du matin l’hiver et 2 heures du matin l’été, il se fait seul, l’éclairage doré étant éteint.
Dispositif des 20 000 flashes mis en place en juin 2003 :
- Un dispositif conçu pour durer 10 ans.
- 25 alpinistes pendant 5 mois.
- 20 000 lampes à éclats (5 000 par face) fixées à la main une par une.
- 40 kilomètres de guirlandes lumineuses et câbles d’alimentation.
- 40 000 attaches et 80 000 pièces métalliques diverses, soit 60 tonnes de serrureries et pièces métalliques.
- 230 armoires et coffrets d’alimentation sont nécessaires.
- 10 000 m² de filets de sécurité.
- Une puissance de 120 kW.
- Budget total de 4,55 millions d’euros HT.
Du 24 janvier au 29 janvier 2004, un dispositif est mis en place pour célébrer le nouvel an chinois à Paris, qui avait lieu cette année-là le 22 janvier. Mis en place avec le partenariat d’EDF (intervenant via le Groupe Citelum), ce système fut lancé le 24 janvier à la suite d’un défilé organisé sur les Champs-Élysées célébrant le nouvel an chinois à Paris. Il fut inauguré par Jean-Jacques Aillagon, le ministre français de la Culture et de la Communication, par Sun Jiazheng, son homologue, ministre chinois de la Culture et des maires de Paris, Bertrand Delanoë et Pékin, Wang Qishan.
Dispositif de l’éclairage du nouvel an chinois du 24 au 29 janvier 2004
- 280 projecteurs, répartis au sol pour 88 d’entre eux et sur l’ouvrage lui-même pour les 192 restants, d’une puissance total d’environ 1 500 kW.
- Pour le montage qui a eu lieu du 12 au 24 janvier 2004 inclus, intervention de 30 techniciens, dont la moitié travaillait de jour et l’autre moitié de nuit.
De juillet à décembre 2008, à l'occasion de la présidence française du conseil de l'Union européenne, la tour Eiffel fut éclairée en bleu et, entre le premier et le second étage, 12 lumières en forme d'étoiles furent installées pour évoquer le drapeau européen.
Les concerts sur ou à côté de la tour
Le 25 septembre 1962, pour le lancement du film Le Jour le plus long, le producteur Darryl F. Zanuck organise un spectacle à Paris. À cette occasion, Édith Piaf chante depuis le premier étage de la tour Eiffel[o 7] devant 25 000 Parisiens. En 1966, pour le lancement de la campagne mondiale contre la faim, Charles Aznavour et Georges Brassens y chantent. Le 14 juillet 1995, c’est au tour de Jean-Michel Jarre de donner un concert au pied de la tour Eiffel pour célébrer les 50 ans de l'UNESCO, devant plus d'un million de spectateurs[18]. Le 10 juin 2000, Johnny Hallyday y donne un concert et un spectacle pyrotechnique, devant 600 000 personnes, dont il tirera un disque : 100% Johnny - Live à la tour Eiffel.
Modélisation
En 2010, un modèle numérique de la tour a été réalisé par le Centre technique des industries mécaniques en collaboration avec DEKRA, pour la Société d'Exploitation de la Tour Eiffel. Grâce à ce modèle, il est possible de simuler le comportement de la structure en fonction des efforts appliqués (vent, gel, neige, poids des visiteurs), ou d'anticiper les conséquences de modifications importantes[19].
Les répliques
Article détaillé : Répliques et imitations de la tour Eiffel.À Lyon, sur la colline de Fourvière, se trouve la tour antenne-radio de Lyon, réplique du troisième étage de la tour Eiffel.
À Prague (République tchèque), la tour de Petřín, d'une hauteur de 60 mètres, s'inspire également de la tour Eiffel.
Droit d'auteur
Dès 1889, la tour Eiffel fait l'objet de très nombreuses reproductions, on la retrouve par exemple sur des bouteilles, des bougies, des chromos, des pieds de lampe, etc.
Gustave Eiffel envisage alors d'exploiter commercialement l'image de sa tour. Jules Jaluzot, directeur du Printemps, lui propose même de lui racheter les droits exclusifs de reproduction pour fabriquer des copies en série et les vendre dans son magasin. Mais l'initiative provoque un tollé de nombreux artisans et Gustave Eiffel renonce à son idée initiale en abandonnant ses droits d'auteur dans le domaine public.
Ainsi, Gustave Eiffel s'est privé d'une source de revenus importante. L'exploitation commerciale de l'image sur les cartes postales représentant la tour Eiffel aurait pu lui rapporter beaucoup d'argent.[réf. nécessaire] Avec plus de 5 milliards d'unités, en cumulé depuis 1889, les cartes postales représentant le monument sont les plus vendues au monde[20]. Mais Gustave Eiffel a une importante fortune personnelle et la seule exploitation commerciale des entrées lui rapporte suffisamment.[réf. nécessaire]
La Société d'exploitation de la tour Eiffel (SETE) revendique des droits sur la publication de la tour illuminée[21], en s'appuyant sur une décision de la Cour de cassation du 3 mars 1992 relative à des illuminations mises en place en 1989, pour le centenaire de la tour. Selon la Cour, « la composition de jeux de lumière destinés à révéler et à souligner les lignes et les formes du monument constituait une « création visuelle » originale, et, partant, une œuvre de l'esprit[22]. »
Ventes de tronçons d'escalier
L'escalier hélicoïdal de 1889 reliant à l'origine le deuxième au troisième étage a été démonté en 1983 et découpé en 24 morceaux dont 20 ont été vendus aux enchères[23]. Certains de ces morceaux sont occasionnellement remis aux enchères.
Plateforme d'observation
La plateforme d'observation supérieure de la tour Eiffel est, dans l'Union européenne, la plus haute zone d'un bâtiment accessible au public.[réf. nécessaire]
Victor Lustig : « l'homme qui vendit la tour Eiffel »
En 1925, Victor Lustig a vendu la tour Eiffel en pièces détachées à un ferrailleur[24],[25]. Il avait lu dans la presse que celle-ci pourrait être bientôt démolie. Il a alors eu l'idée de fabriquer des faux documents à l'en-tête du ministère des Postes et Télégraphes, organisme responsable de la tour, et d'inviter les cinq plus importantes compagnies récupératrices de métaux ferreux à l'hôtel de Crillon, place de la Concorde, à Paris, prétendument pour effectuer la transaction en toute discrétion. Seuls étaient censés être dans la confidence le président de la République, le ministre, le sous-ministre (incarné par Victor Lustig) et son chef de cabinet (incarné par Dan Collins, son complice). Il a conduit ses invités à la tour Eiffel en limousine et la leur a fait visiter, avant d'annoncer au ferrailleur le plus crédule qu'il avait remporté le marché. Celui-ci a accepté de payer par chèque une avance représentant soi-disant le quart de la soumission, augmentée en plus d'un pot-de-vin.
Après avoir encaissé le chèque, les deux escrocs se sont enfuis en Autriche. Quelque temps plus tard, ils sont revenus à Paris pour retenter leur chance avec de nouveaux ferrailleurs, mais la police, qui les surveillait, les a forcés à s'échapper en bateau à New York.
Cet exploit fut repris dans le livre L'Homme qui vendit la tour Eiffel (The Man Who Sold the Eiffel Tower) de James F. Johnson et Floyd Miller, paru en 1961 chez Doubleday pour la version originale et en 1963 chez Calmann-Lévy pour la traduction française[26]. En 1964, Claude Chabrol réalisa un court-métrage inspiré de cette histoire et intitulé L'Homme qui vendit la tour Eiffel dans le film à sketches Les Plus Belles Escroqueries du monde.
Exploits sportifs
- Saut dans le vide
- Le 25 juin 1987, le Néo-Zélandais A.J. Hackett réalise un saut à l'élastique (non autorisé) depuis le 2e étage de la tour Eiffel.
- Le 21 octobre 1991, Thierry Devaux, accompagné d'un guide de haute montagne, réalise six sauts à l'élastique (non autorisés) depuis le 2e étage de la tour Eiffel face au Champ de Mars. Entre chacune des figures acrobatiques, il remonte à l'aide d'un treuil électrique portatif[27].
- Le 29 mai 2010, le champion de roller Taïg Khris établit le record du monde de saut dans le vide en roller en s'élançant d'une plate-forme située au niveau du premier étage de la tour Eiffel. Après une chute de 12,5 mètres, la réception s'effectue sur une rampe haute de 30 mètres.
- Montée/descente des marches
- Le 9 septembre 1891, un boulanger landais, Sylvain Dornon, monte sur des échasses les marches qui mènent au premier étage.
- Le 26 novembre 1905, le quotidien Le Sport organise le « championnat de l'escalier » regroupant 227 concurrents. Le vainqueur atteint le deuxième étage en 3 minutes 12 secondes.
- En 1921, première descente en rappel.
- Le 2 juin 1923, Pierre Labric dévale à vélo les marches depuis le premier étage de la tour Eiffel.
- Aviation
- Le 19 octobre 1901, Alberto Santos-Dumont parcourt en 30 minutes 42 s, avec son ballon dirigeable n°6, le trajet aller-retour de Saint-Cloud à la tour Eiffel. Il gagne le prix de 100 000 francs offert en avril 1900 par Henry Deutsch de la Meurthe à la première machine volante capable de réaliser, avant octobre 1904, l'aller-retour en moins de 30 minutes ;
- Le 18 octobre 1909, le comte de Lambert survole la tour Eiffel aux commandes d'un Wright.
- Le 11 août 1991, un inconnu à bord d'un Cap B 10, déclaré volé à l'aéroclub de Lognes, passe sous l'Arc de Triomphe et la tour Eiffel.
- Équilibre acrobatique
- Le 6 juin 1952, la trapéziste Rose Gold effectue une démonstration sans filet à 118 mètres au-dessus du sol.
- En août 1989, l'équilibriste Philippe Petit rallie l'esplanade du Trocadéro depuis le deuxième étage de la tour Eiffel sur un fil d'une longueur de 760 mètres.
- Le 31 décembre 1996, le grimpeur urbain français Alain Robert monte à mains nues et sans protection la tour Eiffel. Parti de la base à 23 h 15, il escalade la face Ouest par -10 °C et atteint le sommet vers minuit[réf. nécessaire].
Les accidents
La tour Eiffel n’a connu qu'un seul accident mortel durant sa construction.
Le 4 février 1912, Franz Reichelt, un tailleur d’origine autrichienne, décide de sauter du premier étage de la tour Eiffel, muni d’une voilure de son invention, et de se filmer. Il s’écrase au sol. L’autopsie montre qu'il est mort d’une crise cardiaque, avant d’avoir touché le sol.
Selon le Quid, il y avait eu 366 morts en 2006, tous motifs confondus : défis sportifs ratés, accidents, suicides, etc[20]. Depuis plusieurs décennies, la société exploitant le monument a mis en place un système de filets de sécurité empêchant les accidents et dissuadant les aventuriers. Malgré cela, certains arrivent encore à passer outre et à braver le danger. Ce fut le cas le 17 mai 2005, lorsqu’un Norvégien de 31 ans se tua vers 22 heures en voulant sauter en parachute du deuxième étage de la tour Eiffel. Malgré les protections, il réussit à s'élancer de la tour mais frappa peu après sur les structures du premier étage, mourant sur le coup[28],[29].
Écoulement de l'électricité
Seize tuyaux de fonte de 50 cm de diamètre courant le long des quatre piliers jusque dans la couche aquifère permettent d'écouler l'électricité lorsque la tour Eiffel est frappée par la foudre[30],[31].
Émetteurs
La tour Eiffel est l'émetteur principal de diffusion hertzienne de la région parisienne, en particulier pour les programmes de radio FM et de télévision analogique et numérique. De nombreuses liaisons sont également réalisées depuis les antennes disposées à son sommet. Plus d'une centaine de faisceaux hertziens assurent la transmission des signaux entre la tour et les différents opérateurs (studios, régies, ...).
FM-Radio
Une trentaine de programmes FM est diffusée depuis la tour, dont :
Programme Fréquence (MHz) PER (kW) France Inter 87,8 10 Le Mouv' 92,1 10 France Culture 93,5 10 France Musique 91,7 10 France Info 105,5 10 FIP 105,1 10 TV
- Télévision numérique
Article connexe : Télévision numérique terrestre en France.Depuis le 31 mars 2005, la Télévision numérique terrestre (TNT) est diffusée depuis la tour Eiffel. La Tour Eiffel est passée au tout numérique le 8 mars 2011.
Canal multiplex numérique Numéro de canal R1 (chaînes publiques) 35 R2 25 R3 27 R4 30 R5 28 R6 32 M7 (TMP - Mobile) 37 L8 (local) 33 DemainTv, IDF/Cineaps, IDF1, NRJparis, CAP24 R9 (HD) 28 TF1HD, France2HD, ArteHD, M6HD Notes et références
- Nouveau record pour la tour Eiffel dans Le Figaro du 13 février 2008.
- Fiche d'identité de la société Eiffel & Cie. Note : fr.structurae.de,
- [image] Image:Arrêté 1er mai 1886.GIF, Image:Arrêté 1er mai 1886 (2).GIF, Image:Arrêté 1er mai 1886 (3).GIF.
- Notice no PA00088801, sur la base Mérimée, ministère de la Culture.
- La Tour Eiffel. Publiée par SEP-Trésors IDF (Le Parisien et les Éditions Fabbri). Septembre 2005 (notamment pour l’ensemble de la section « Histoire – Approche générale »).
- la tour Eiffel de Delaunay. cnac-gp.fr,
- ISBN 2-203-30502) Note : Éditions Casterman, 48 pages, 1976.(
- Edgar Pierre Jacobs, Blake et Mortimer, t. 8 : S.O.S. Météores, Lombard, 1959, album cartonné, en couleurs, 1×24×31 cm, 63 p. (ISBN 978-2-87097-015-7).
- ISBN 978-2-910150-18-1) Note : Édition Christian Desbois, 80 pages couleurs, 30 × 24 cm, novembre 2002,(
- Exposition internationale (1889 ; Paris). Éditeur scientifique, L'Exposition de 1889 et la tour Eiffel, d'après les documents officiels, Paris, Gombault et Singier, 1889, illustré, in-18, 208 p. (notice BNF no FRBNF33385354x) disponible sur Gallica Biographies de Gustave Eiffel (pages 11 à 14), Maurice Koechlin (pages 17 et 18), Stephen Sauvestre (pages 19 et 20), Émile Nouguier (pages 15 et 16) et Édouard Lockroy (pages 67 à 70) et liste des plus hauts bâtiments en 1889 (page 53).
- chiffres clés du tourisme 2004 en Île-de-France , page 6/8. ORTIF (Observatoire régional du tourisme d'Île-de-France), d'après CDT-OTCP, Musées et monuments, CMN, RMN, DMF. [PDF]
- fiche d'identité SNTE. societe.com,
- Attribution de la délégation de service public pour la gestion et l’exploitation de la tour Eiffel (site de la mairie de Paris - Consultation en ligne des débats et délibérations du Conseil de Paris) Source : v2asp.paris.fr,
- http://www.spie.com/actualites/communiques-2008/spie-participe-a-la-renovation-dun-ascenseur-de-la-tour-eiffel.html
- http://www.lemoniteur.fr/181-innovation-chantiers/article/actualite/604086-la-tour-eiffel-une-belle-brune-de-120-ans
- http://www.lemoniteur.fr/155-projets/article/actualite/863547-paris-reamenagement-sensationnel-en-vue-pour-le-premier-etage-de-la-tour-eiffel?15496512=863543
- Le scintillement de la Tour Eiffel, in Magazine Sono, numéro 38, juillet 2003, consulté le 14 novembre 2010.
- Biographie 1990-1999 sur Site officiel de Jean-Michel Jarre. Consulté le 15 août 2011
- http://www.lemoniteur.fr/187-informatique-construction/article/actualite/768229-la-tour-eiffel-s-offre-sa-version-2-0
- Quid 2006. Cartes postales les plus vendues au monde (page 580b) et morts depuis la tour Eiffel depuis son inauguration (page 130c).
- ici « La publication de photos de la tour de jour sont libres de droits mais la publication de photos de la tour illuminée est soumise à autorisation et à versement de droits auprès de la Société d’exploitation de la tour Eiffel (SETE) ». Voir
- Cass. 1re civ., 3 mars 1992, RIDA 1994 (no)159, p. 113.
- Un tronçon d'escalier de la Tour Eiffel vendu 180.000 euros aux enchères, AFP, 19 novembre 2007.
- l'homme qui a vendu la tour Eiffel sciencepresse.qc.ca, 24 Septembre 2006,
- (en) vectorsite.net, 1 novembre 2005, the Confidence Artists.
- (en) James Francis Johnson et Floyd Miller, The man who sold the Eiffel Tower, Doubleday, 1961, 216 p. Traduction française : James Francis Johnson et Floyd Miller (trad. Roland Mehl), L'Homme qui vendit la tour Eiffel [« The man who sold the Eiffel Tower »], Calmann-Lévy Mayenne, impr. Floch (1963), 1963, 253 p. Version originale :
- (en) Eiffel Tower sur sunny dream, 21 octobre 1991. Consulté le 14 juin 2010
- un belge saute en parachute de la tour Eiffel et s'en sort indemne fr.news.yahoo.com, 18 mai 2006,
- un norvégien meurt en sautant en parachute de la tour Eiffel. skyscrapercity.com,
- http://www.cosmovisions.com/monuEiffel.htm
- lire en ligne sur Gallica « L'Exposition de 1889 et la tour Eiffel, d'après les documents officiels »,
- [PDF] Tout savoir sur la tour Eiffel, site officiel de la tour Eiffel. Consulté le 23 septembre 2011.
- p. 2
- p. 23
- p. 7
- p. 9
- p. 16
- p. 18-19
- p. 23
- Gustave Eiffel, « Une tour de trois cents mètres », 1900
- p. 12
- p. 101-102 et 106-108 à propos des vérins, p. 75 à propos des cales en fer et du tassement du sol
- p. 67-68
- p. 95
Pour approfondir
Galerie d'images
Pour découvrir un ensemble de photographies, libres de droits et classées par thèmes, voir l'article : Photographies de la tour Eiffel.Ressources documentaires
Pour accéder à une bibliographie détaillée et aux sites internet consacrés à l'édifice, voir l'article Ressources documentaires sur la tour Eiffel.
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