- Amazone (fleuve)
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Amazone
(Apurímac, Ene, Tambo, Ucayali, Amazonas, Solimões)
Vue satellite de l'embouchure de l'Amazone.
Carte du bassin de l'Amazone.Caractéristiques Longueur entre 6 259 km et 6 800 km Bassin 6 950 000 km2 Débit moyen 209 000 m3⋅s-1 (embouchure) Régime Pluvial tropical Cours Source Falaise d'Apacheta · Localisation Nevado Mismi, Arequipa, Pérou · Altitude 5 170 m · Coordonnées Embouchure Océan Atlantique · Localisation Brésil · Altitude 0 m Géographie Principaux affluents · Rive gauche Marañón, Caquetá, Negro · Rive droite Ucayali, Purus, Madeira, Tapajós, Xingu, Tocantins Pays traversés Pérou, Colombie, Brésil Principales villes Iquitos, Manaus, Belém, Leticia L'Amazone (en espagnol Río Amazonas, en portugais Rio Amazonas[1]) est un fleuve d'Amérique du Sud. Son débit moyen de 209 000 m³/s[2]est plus élevé que celui de tous les autres fleuves de la planète et représente l'équivalent des débits réunis des six fleuves immédiatement en dessous de lui. Avec environ 6 500 km, c'est le plus long fleuve de la Terre avec le Nil[3]. L'Amazone draine une surface de 6 950 000 km² soit 40 % de l'Amérique du Sud et l'équivalent d'une fois et demie la surface de l'Union européenne (le Congo, deuxième fleuve pour la superficie de son bassin atteint seulement 3,8 millions de km²). Le bassin s'étend des latitudes 5° nord jusqu’à 20° sud. Le fleuve prend sa source dans les Andes et se jette dans l'océan Atlantique. Après avoir traversé le Pérou, la Colombie et le Brésil, il se jette dans l'océan Atlantique au niveau de l'équateur. Son réseau hydrographique compte plus de 1000 cours d'eau. L'Amazone est à lui seul à l'origine de 18% du volume total d'eau douce déversée dans les océans du monde.
Le fleuve est navigable pour les vapeurs jusqu'à Iquitos, à 3 700 km de la mer, et pour les plus petits vaisseaux, sur encore 780 km jusqu'à Achual. Au-delà, les petits bateaux utilisent fréquemment le Pongo de Manseriche.
Source et hautes terres
La source originelle de l’Amazone dans les Andes péruviennes n'a été fermement établie que récemment. C’est un ruisseau situé dans la Région d'Arequipa sur un sommet de 5 507 m d’altitude, le Nevado Mismi, approximativement à 160 km à l'ouest du lac Titicaca et à plus ou moins 650 km au sud-est de Lima. Cette montagne fut suggérée pour la première fois comme la véritable source en 1971 mais ne fut pas confirmée avant 2001.
Le ruisseau s’écoule depuis le Nevado Mismi jusqu’à la rivière Apurímac. L’Apurímac est un affluent de l'Ucayali, qui se joint au Marañón. Il prend alors le nom d'Amazonas au Pérou et en Colombie, puis celui de Rio Solimões en entrant au Brésil au niveau de Tabatinga, et à nouveau celui d'Amazona à la hauteur de Manaus, après avoir été rejoint par le Rio Negro. La longueur totale du fleuve de sa source à son embouchure est de 6 280 km, ce qui en fait le deuxième plus long des fleuves après le Nil (6 690 km), mais est le premier par son débit.
En aval du point de confluence entre l’Amazone et le Huallaga, le fleuve quitte la zone des Andes et pénètre dans les plaines inondées. À partir de ce point jusqu’à l'Ucayali, sur environ 2 400 km, les rives forestières sont à peine hors d’eau et restent longtemps inondées avant que le fleuve n’atteigne son niveau maximal. Les rives peu élevées sont interrompues par seulement quelques collines, puis le fleuve pénètre l’énorme forêt amazonienne.
Selon une étude récente, la longueur de l'Amazone serait de 4 225 milles (6 800 kilomètres), Le Nil s'étirant lui sur 4 160 milles (6 695 kilomètres) faisant de l'Amazone le plus grand fleuve du monde[4].
Régime hydrologique
Le débit du fleuve a été observé pendant 69 ans (1928-1996) à Óbidos, ville de l'État brésilien du Pará située à 537 km de son débouché dans l'Océan Atlantique[5].
À Óbidos, le débit annuel moyen ou module observé sur cette période était de 176.177 m³/seconde pour une surface drainée de 4 640 300 km², soit 79,27 % du bassin versant total qui compte quelque 5 853 804 km². En effet la surface étudiée ne comprend notamment ni les importants bassins "droit" du rio Tapajós et du rio Xingu, ni les plus petits bassins "gauche" tels celui du Rio Jari, étant donné que le confluent de ces rivières se trouve en aval de la ville d'Óbidos.
La lame d'eau écoulée dans l'ensemble de la surface étudiée atteint le chiffre de 1.197 millimètres par an. C'est plus de trois fois plus que pour le bassin du fleuve Congo, second fleuve du monde pour son débit et dont la lame d'eau écoulée mesurée à Kinshasa - c'est-à-dire pour la quasi totalité du bassin - , ne s'élève qu'à 359 millimètres par an[6].
Débits moyens mensuels de l'Amazone (en m³/seconde) mesurés à la station hydrométrique d'Óbidos
Données calculées sur 69 ans (Annuel 176 000 m3/s )Estimation Débits moyens mensuels de l'Amazone (en m³/seconde) à l'embouchure en prenant en compte ses 4 derniers affluents (annuel 209 000 m³/s)
La forêt amazonienne
La forêt amazonienne débute à l’est des Andes. Elle est d’une grande importance écologique, étant capable d’absorber de gigantesques quantités de dioxyde de carbone. La conservation de la forêt amazonienne est un des plus grands problèmes écologiques de ces dernières années.
La forêt tropicale est issue du climat extrêmement humide du bassin amazonien. L’Amazone et ses milliers d’affluents s’écoulent lentement à travers le paysage, par une pente si faible que c’est en réalité la poussée de l’eau en amont qui pousse le flux vers la mer. La ville de Manaus à 1 000 km de l’Atlantique est située seulement à 44 m au-dessus du niveau de la mer.
La biodiversité de la forêt amazonienne est très importante : la région abrite plus de 2,5 millions d’espèces d’insectes, des dizaines de milliers de plantes, et quelque 2 000 espèces d'oiseaux et de mammifères. Une espèce d’oiseaux sur cinq est représentée dans la forêt amazonienne.
La diversité de la flore dans le bassin amazonien est la plus forte du monde. Certains experts estiment qu’un kilomètre carré peut contenir jusqu’à 90 000 tonnes de matière végétale vivante.
Crue (débordement)
Les pluies saisonnières entraînent des crues, inondant de vastes zones bordant l’Amazone et ses affluents. La profondeur moyenne du fleuve pendant le gros de la saison des pluies est de 40 m et la largeur peut atteindre 40 km. Le niveau de l’eau commence à s’élever en novembre, puis le volume grossit jusqu’en juin, avant de chuter jusqu’à la fin octobre. La crue de son affluent le Rio Negro n’est pas synchronisée ; la saison des pluies ne débute pas dans sa vallée avant février ou mars, en juin son niveau est au plus fort et commence à chuter avec l’Amazone. Le Madeira a, quant à lui, exactement deux mois d’avance sur l’Amazone dans sa crue et sa décrue.
Pendant la saison des pluies, l’Amazone inonde d’un bout à l’autre de son cours sur une surface de plusieurs centaines de kilomètres carrés, couvrant ainsi les plaines inondées. Le niveau du fleuve est, à certains endroits, 12 à 15 m plus haut que pendant la saison sèche. Pendant la crue, le niveau à Iquitos est de 6 m ; à Teffe de 15 m ; près de Obidos, 11 m ; et à Para, 4 m, au-dessus du niveau le plus bas pendant la saison sèche.
Vers la mer
La largeur de l’Amazone est, à certains endroits, de 6 à 10 km d’une rive à l’autre, la largeur peut atteindre 40 km. À certains endroits sur de longues distances, le fleuve se divise en deux cours principaux avec, entre eux, et sur leurs rives de nombreux bras, qui sont connectés entre eux par un compliqué réseau de canaux naturels, et qui découpent les basses plaines de l’igapo (jamais plus de 5 m au-dessus du niveau du fleuve) en d’innombrables îles.
À la passe d’Obidos (600 km avant la mer), l’Amazone se resserre, s’écoulant uniquement dans un seul lit d’un peu plus d’un kilomètre de large et de plus de 60 m de profondeur, par lequel l’eau se précipite vers la mer à une vitesse de 6 à 8 km/h.
À partir du village de Canaria (au niveau du grand coude du fleuve) jusqu’au Negro 1 000 km en aval, il y a seulement de très basses plaines, ressemblant à celles de l’embouchure de l’Amazone. Les vastes surfaces de plaines de cette région sont submergées par les eaux montantes, seules les hautes branches des sombres forêts apparaissent encore à la surface. Près du confluent du Rio Negro, presque au niveau du fleuve Madeira, les rives de l’Amazone sont basses mais en s’approchant de Manaus, elles s’élèvent et forment des collines ondulantes. À Obidos, les collines forment une falaise, à 17 m au-dessus du fleuve. L’Amazone inférieur semble avoir été un golfe de l’océan Atlantique, dont les eaux ont baigné les falaises près d’Obidos.
L’eau drainée en aval d’Obidos ne représente que seulement 10 % environ de l’eau totale débitée par l’Amazone ; une très petite part de ces 10 % provient du versant septentrional de la vallée. La zone de drainage du bassin amazonien au-dessus d’Obidos est d’environ 5 millions de km², et, en dessous, d’un million de km² soit 20 % (bassin du Tocantins non compris).
Dans les plus petites sections droites du fleuve, la rive nord consiste en une série d’abruptes collines à sommet plat, elles s’étendent depuis le fleuve Xingu jusqu’au mont Alegre. Ces collines alignées et abruptement découpées, contrastent avec le fleuve.
Le mont Alegre atteint une altitude de plusieurs dizaines de mètres. Sur la rive sud, au-dessus du fleuve Xingu, un alignement quasi ininterrompu de basses falaises s’étend jusqu’à Santarem en formant de légères courbes avant de tourner vers le sud-ouest et de se fondre avec les falaises qui forment les terrasses de la vallée du fleuve Tapajos.
Embouchure du fleuve
La largeur de l’embouchure du fleuve est habituellement mesurée de Cabo do Norte jusqu’à Punto Patijoca, ce qui fait une distance de 330 km ; mais ceci inclut l’embouchure du fleuve Para (60 km) qui doit être déduite, car ce cours d’eau appartient au Tocantins. Cela inclut également la façade atlantique de Marajó, une île mesurant à peu près la taille de la Suisse et qui se trouve dans l’embouchure de l’Amazone.
Le volume d'eau douce déversé dans l'océan Atlantique est si élevé que la salinité et la couleur sont modifiées jusqu'à 300 km des côtes.
Vague déferlante
Longeant les côtes, un peu au nord de Cabo do Norte, et sur 160 km le long de la marge de la Guyane, il existe une ceinture d’îles quasi submergées ainsi que des bas-fonds et des bancs de sable. Ici un phénomène de marée appelé mascaret (vague déferlante), ou Pororoca, se produit, là où la profondeur n’excède pas 7 mètres. La vague déferlante débute par un simple rouleau, grossissant constamment, et progressant à une vitesse de plus de 60 km/h, et une hauteur de 1,5 à 4 mètres. Le mascaret est la raison pour laquelle l’Amazone ne possède pas de véritable delta ; l’océan emporte rapidement le vaste volume de vase drainée par l’Amazone, cela rend impossible la formation d’un delta.
Faune de l’Amazone
Les eaux de l’Amazone abritent une faune riche et variée. Avec l’Orénoque, le fleuve est l’un des principaux habitats du Boto, également connu sous le nom de dauphin de l’Amazone. C’est la plus grande espèce de dauphin d’eau douce, pouvant atteindre 2,6 m.
Également présent en grand nombre, les célèbres piranhas, poissons carnivores qui se regroupent en de larges bancs et qui peuvent s’attaquer au bétail et même à l’homme. Bien que beaucoup d’experts pensent que leur réputation de férocité soit injustifiée, un banc de piranhas est apparemment responsable de la mort de 300 personnes qui chavirèrent près d’Obidos en 1981.
L’anaconda géant vit également dans les eaux troubles du bassin amazonien. C’est l’une des plus grandes espèces de serpent. L’anaconda passe le plus clair de son temps dans l’eau, avec seulement ses narines dépassant à la surface. Quelques attaques de pêcheurs par des anacondas ont été rapportées.
Le fleuve abrite également des milliers d’espèces de poissons, d’amphibiens, de crabes et de tortues.
L'Amazone regroupe divers types de biotope qui possèdent plusieurs qualités d'eau qui influent sur les biotopes. On distingue habituellement trois types de cours d'eau, les eaux noires (agua preta), les eaux blanches (agua blanca), les eaux claires (agua clara).
L’eau noire
C'est une eau marron foncé, couleur thé bien concentré. Elle doit sa couleur à l’énorme quantité de matières végétales en décomposition qui la charge de matières humiques.
Malgré cette couleur, l’eau n’est pas trouble mais limpide, et la visibilité y est importante. Son pH est très acide et est compris entre 3,5 et 5. Ces eaux sont exemptes de carbonates et sa dureté totale est quasi inexistante. Les végétaux y sont très rares; la pénétration de la lumière dans l’eau étant fortement atténuée par la coloration de celle-ci et son acidité est également incompatible à leur développement. Le fond des rios est sablonneux, d’un sable clair et fin et jonché de feuilles et de branches tombées à l’eau.
Les principaux rios à eaux noires sont : le Rio Negro, le Rio Abacaxis, le haut Rio Trombetas et le haut Rio Nahmunda.
L’eau blanche
Contrairement au nom qu’elle porte, l'eau de ces cours d'eau est ocre-jaune. Son aspect trouble et sa couleur lui est donnée par la grosse quantité d’argile en suspension qu’elle contient. Son pH est compris entre 6,2 et 7,2 et sa dureté totale inférieure à 1°.
Dans ce type de biotope, la visibilité dans l’eau est quasiment nulle et la pénétration de la lumière dans celle-ci est encore moins forte que dans les eaux noires. Par contre, le fond des rios, constitué d’argile, est jonché des mêmes matières que dans l’eau noire, à savoir feuilles et branchages.
Les principaux rios à eaux blanches sont : le Rio Solimoes, le Rio Amazonas, le Rio Madeira et le Rio Branco.
L’eau claire
Les cours d'eaux limpides et translucides sont appelés cours d'eau claire. Ils prennent de temps en temps une couleur verdâtre quand elle est chargée en phytoplancton. La visibilité y est exceptionnelle. Son pH est compris entre 4,5 et 7,5. Son taux de carbonates est aussi très bas ainsi que sa dureté totale.
L’extrême clarté de l’eau permet la pénétration de la lumière jusqu’à une profondeur substantielle, ce qui permet la fonction chlorophyllienne, condition indispensable au développement de plantes ou d’algues. Le fond des rios est constitué de sable clair et fin et jonché de feuilles et de branches.
Les principaux rios à eaux claires sont : le Rio Tapajós, le rio Xingu, le Rio Tocantins et le Rio Argueria.
Adaptation de la faune à l'Amazone
Le bassin de l'Amazone est favorable à la faune mais particulièrement exigeant. Nulle part au monde, le mélange de l'eau et de la terre n'est aussi intime. Chaque année, 65 000 km² de terre sont inondées pendant plus de 6 mois. Le fleuve, en lui-même assez pauvre en nutriments, se déverse bien au-delà des berges, là où pousse une riche végétation. Les animaux, terrestres ou aquatiques, se sont, au fil du temps, très bien adaptés et tirent un profit maximum de cette situation exceptionnelle.
Ainsi, chez certains mammifères terrestres, la morphologie a évolué afin de réduire les inconvénients de ces inondations : Queues préhensiles chez le tamanoir, l'opossum, le kinkajou et le porc-épic ; Transformation en animal amphibie chez le cabial.
Suite à l'obligation pour les animaux aquatiques de se nourrir en grande partie des aliments terrestres, certains poissons ont acquis des molaires leur permettant de consommer des fruits. D'autres ont subi une transformation stomacale augmentant la capacité de stockage des graisses.
D'autres animaux se sont peu à peu équipés d'organes sensoriels leur permettant de percevoir le monde sans besoin de la vue. En effet, la visibilité dans l'eau est très réduite en raison de la présence importante de sédiments.
Ces adaptations diverses ont permis à ces espèces, non seulement de survivre, mais aussi, grâce à la richesse des plaines alluviales de l'Amazonie, d'atteindre des poids et dimensions imposantes. C'est là que, entre autres, on trouve les tortues fluviales, les loutres, les rongeurs, les serpents et les aigles les plus grands du monde.
L’exploration européenne
Pendant l’année 1500, Vicente Yañez Pinzon, aux commandes d’une expédition espagnole, devint le premier Européen à explorer le fleuve, parcourant seulement son embouchure qu’il découvrit en remarquant de l’eau douce en mer.
Ce fut donc depuis sa source que l’Amazone fut réellement explorée. La première descente complète de l’Amazone par les Européens depuis les Andes jusqu’à la mer a été faite par Francisco de Orellana en 1541, cette descente eut lieu par hasard car Orellana fut seulement envoyé en reconnaissance pour rechercher des vivres, entraîné par le courant il ne put revenir en arrière et continua jusqu’à l’Atlantique. Le nom Amazone provient d’une bataille qui eut lieu contre la tribu des Tapuyas durant laquelle les femmes de la tribu se battirent aux côtés des hommes, comme c’était la coutume parmi les Tapuyas. Orellana dériva le nom amazone des anciennes Amazones d’Asie et d’Afrique qui furent décrites par Hérodote et Diodore.
La première remontée complète du fleuve par les Européens fut faite en 1638 par Pedro Texeira, un Portugais, qui fit la route inverse d’Orellana et atteignit Quito en passant par le Rio Napo. Il y retourna en 1639 avec les deux pères jésuites Acuna et Artieda, qui furent délégués par la vice-royauté du Pérou pour accompagner Texeira.
Edward Stafford a parcouru à pied les 6500 km que fait l'Amazone depuis sa source jusqu'à l'Océan Atlantique.
En 2009 , le nageur Martin strel de la Slovenie aurait parcouru le fleuve à la nage en toute sa longeur.
Le nom
Avant la conquête de l’Amérique du Sud, le Río de las Amazonas n’avait pas de nom général, à la place les différentes tribus indigènes avaient des noms qui désignaient chacune des sections qu’ils occupaient, tels Paranaguaza, Guyerma, Solimões et d’autres.
Vicente Yañez Pinzon qui fut le premier explorateur du fleuve l’appela le fleuve Río Santa Maria de la Mar Dulce, du fait de l’absence de salinité en mer au niveau de l’embouchure. Ce fut rapidement abrégé en Mar Dulce, puis enfin pour quelques années, après 1502, il fut connu sous le nom Río Grande.
Les compagnons de Pinzon appelèrent le fleuve El Río Marañón. Le mot Marañón a, pour certains, des origines indigènes. Cette idée fut développée pour la première fois dans une lettre de Pierre Martyr d'Anghiera adressée à Lope Hurtado de Mendoza en 1513. Cependant, ce mot peut aussi dériver de l’espagnol maraña — qui signifie un enchevêtrement, une pagaïe — il représenterait ainsi les difficultés rencontrées par les premiers explorateurs lors de la navigation non seulement de l’embouchure du fleuve mais aussi des multiples canaux, et des rives découpées qui forment l’actuel État brésilien du Maranhão.
Mais ce fut Francisco de Orellana qui définitivement lui donna le nom d'Amazone pour la simple raison que pendant son voyage sur le fleuve, il fut attaqué le 24 juin 1541 par une tribu de femmes guerrières (des amazones)[7].
Exploitation
Durant les 350 années qui suivirent la première exploration européenne de l’Amazone par Pinzon et Orellana, les populations amérindiennes d'Amazonie subirent le choc des épidémies. On estime qu'entre 50 et 95 % de la population ont disparu par les effets conjugués de la variole, de la coqueluche, de la grippe, etc. À cela il faut ajouter les "courses" des marchands d'esclaves raflant des villages entiers, les guerres inter-tribales encouragées par les rivalités entre les grandes nations européennes (essentiellement les Espagnols et les Portugais), ainsi que les regroupements forcés de populations liés aux exigences de l'évangélisation (cela a multiplié le pouvoir destructeur des épidémies). On sait aujourd'hui que les grandes cultures des rives de l'Amazone, succinctement décrites par les premiers explorateurs (notamment Carvajal), avec leur petites villes, leur culture matérielle raffinée, leurs temples, leurs chefs (ressemblant sous certains aspects à de vrais rois) furent balayées en quelques décennies à peine. La rareté des textes de l'époque ont jeté dans l'oubli ces cultures précolombiennes d'Amazonie que l'on est aujourd'hui en train de redécouvrir. Il est donc difficile d'estimer la démographie de l'Amazonie avant le contact avec les Européens, mais il est fort probable qu'il fut bien plus important que ce que l'on a avancé jusqu'à récemment.
Quelques comptoirs ont été établis par le Portugal sur les rives de l’Amazone et de ses affluents, dans le but de commercer avec les Amérindiens et de les évangéliser. En 1850, la population totale dans le bassin brésilien de l’Amazone était d’environ 350 000 habitants, dont les deux tiers étaient des Européens ou des esclaves, on comptait alors 25 000 esclaves.
La principale ville commerciale, Para, regroupait entre 10 000 et 12 000 habitants, esclaves compris. La ville de Manáos, maintenant Manaus, située à l’embouchure du Rio Negro, en comptait entre 1000 et 1500. Les autres villages, jusqu’à Tabatinga / Leticia sur la frontière entre le Brésil, la Colombie et le Pérou, étaient relativement modestes.
Le 6 septembre 1850, l’empereur, Pierre II du Brésil, autorisa la navigation des vapeurs sur l’Amazone, et délégua à Barao Maua (Irineu Evangilista de Sousa) la tâche de mettre cela en œuvre. Il fonda la « Compania de Navigacao e Commercio do Amazonas » à Rio de Janeiro en 1852 ; dans les années qui suivirent il débuta les opérations avec trois petits vapeurs, le « Monarch », le « Marajo » et le « Rio Negro ».
Au départ, la navigation se limitait au fleuve principal. En 1857, le gouvernement obligea la compagnie à effectuer un service mensuel entre Para et Manáos avec des vapeurs d’une capacité de 200 tonnes, une seconde ligne, effectuant six liaisons par an entre Manáos et Tabatinga, et une troisième reliant deux fois par mois Para et Cameta. Ce fut un premier pas vers l’ouverture du vaste espace intérieur.
Le succès rencontré par cette entreprise attira l’attention sur les opportunités d’exploitation économique de l’Amazone, bientôt une seconde compagnie fut créée et entreprit son commerce sur le Madeira, le fleuve Purus, et le Negro ; une troisième établit une liaison entre Para et Manáos ; et enfin une quatrième trouva bénéfique de faire naviguer les plus petits vapeurs. Durant cette même période, la Compagnie de l’Amazone agrandit sa flotte, et de petits promoteurs privés se lancèrent avec leur petit navire à vapeur sur l’Amazone et ses affluents.
Le 31 juillet 1867, le gouvernement brésilien, sous pression constante du pouvoir maritime et des pays encerclant le bassin amazonien supérieur, décréta l’ouverture de l’Amazone à tous les pavillons, tout en la limitant par des points définis : Tabatinga sur l’Amazone, Cameta sur le Tocantins, Santarem sur le Tapajos, Borba sur le Madeira, et Manáos sur le Rio Negro. Le décret prit effet le 7 septembre 1867.
Manáos (Manaus), Para et Iquitos sont maintenant des villes commerciales certes prospères mais minées par les inégalités sociales, la délinquance et le trafique de drogue. Les premiers échanges commerciaux entre l’étranger et Manáos débutèrent en 1874. Le commerce local fut ensuite mené par le successeur britannique de la Compagnie de l’Amazone : « the Amazon Steam Navigation Company » (la Compagnie de navigation à vapeur de l’Amazone) ainsi que par les multiples petites compagnies de vapeurs engagées dans le commerce du caoutchouc. Les principales exportations de la vallée étaient le caoutchouc, le cacao, les noix brésiliennes et quelques autres produits d’importance mineure.
Inquiétudes du XXe siècle
Autrefois, le total des surfaces cultivées dans le bassin amazonien était probablement inférieur à 65 km², incluant les surfaces grossièrement cultivées des montagnes entourant les cours supérieurs de l’Amazone. Cette situation a dramatiquement changé durant le XXe siècle.
La déforestation de la forêt amazonienne est sans doute à l'origine de la grave sécheresse de 2005 qui a entraîné une baisse spectaculaire du niveau de l'Amazone, d'une amplitude jamais vue auparavant[8].
Principaux affluents
Le fleuve Amazone possède plus de 1 000 affluents. Quelques-uns des plus notables sont :
Article détaillé : bassin amazonien.Voir aussi
Liens internes
- Liste de fleuves dans le monde classés par continents
- Organisation du traité de coopération amazonienne
- Liste des plus longs fleuves
- Bassin amazonien
Notes et références
- Autres noms : Apurímac, Ene, Tambo, Ucayali, Amazonas, Solimões
- http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_6/colloques2/42687.pdf Molinier et al.
- 6 259 km et 6 800 km pour l'Amazone et 6 499 km[réf. nécessaire] et 6 700 km pour le Nil :
- Dictionnaire Hachette : Nil = 6 671 km ; Amazone = 6 280 km
- Dictionnaire Larousse : Nil = 6 700 km ; Amazone = 7 000 km depuis les sources du Río Apurímac
- Le Robert encyclopédique : Nil = 6 671 km ; Amazone = 6 762 km
Entre l'Amazone et le Nil, le plus long est sujet à débat depuis plus d'un siècle. Le consensus actuel est de considérer le Nil comme le plus long. Néanmoins les mesures varient entre - National Geographic Source :
- GRDC - Amazon Basin - Station: Obidos
- GRDC - Congo Basin - Station: Kinshasa
- Encyclopædia Britannica I, 717
- Sécheresse sur l'Amazonie: incendie en Bolivie et Amazone peu navigable au Pérou
Catégories :- Cours d'eau du bassin amazonien
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