- Fusee Diamant
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Diamant (fusée)
Pour les articles homonymes, voir Diamant (homonymie).La fusée Diamant est un lanceur de satellites de construction française dont le premier tir a eu lieu en 1965 permettant l'envoi du premier satellite français Astérix A1 (39 kg) sur une orbite basse de 200 km. Diamant est le premier lanceur construit au dehors des États-Unis et de l'URSS. Le programme spatial français des « Pierres Précieuses » qui a abouti à Diamant a été lancé fin 1961 et le dernier lancement de la fusée a eu lieu en 1975. Douze fusées Diamant ont été lancées en tout (3 échecs).
Sommaire
Un lanceur dérivé du programme "Pierres Précieuses"
La fusée Diamant est l'aboutissement du programme des « Pierres Précieuses » qui devait permettre à la France de disposer d'un lanceur spatial national. Le programme comprend plusieurs types de fusées qui ont permis la mise au point des différents composants de Diamant :
- fusées Agathe : mise au point des équipement de mesure embarqués et au sol
- fusées Topaze : mise au point du système de pilotage
- fusées Émeraude : mise au point premier étage Diamant à propulsion liquide
- fusées Rubis : mise au point du troisième étage Diamant
- fusées Saphir : mise au point du pilotage, de la séparation des premier et deuxième étage, du guidage et de la rentrée dans l'atmosphère)
Le 26 novembre 1965, la fusée Diamant lancée depuis la base algérienne d'Hammaguir, met en orbite le premier satellite français pesant 39 kg et baptisé Astérix A1, ce qui qualifie la fusée[1]. Trois versions successives de la fusée Diamant sont mises au point, désignées par A, B et BP4. Toutes les versions ont trois étapes et une charge utile d'environ 150 kg pour une orbite de 200 km.
Douze lancements ont lieu entre 1965 et 1975 dont trois sont des échecs. Les trois premiers lancements ont lieu depuis le Centre interarmées d'essais d'engins spéciaux en Algérie, les suivants depuis le centre spatial guyanais de Kourou en Guyane.
Les différents lanceurs
Trois versions sont successivement développées :
Diamant A
C'est la première version de la fusée Diamant. Elle est utilisée pour mettre en orbite le satellite Astérix puis par la suite trois autres petits satellites au cours de la période 1965 - 1967. Les lancements ont lieu au Centre interarmées d'essais d'engins spéciaux à Hammaguir en Algérie.
Sur les 4 lancements la fusée ne connait qu'un seul échec.
Le premier étage est haut de 10 mètres, a un diamètre de 1,4 mètres et pèse 14,7 tonnes. Les moteurs de type LRBA Vexin à propergols liquides fournissent une poussée de 269 kN pendant 93 secondes. Le deuxième étage fait 4,7 mètres de long pour un diamètre de 80 centimètres. Il pèse 2,9 tonnes et développe une poussée de 165 kN sur une durée de 44 secondes en utilisant des moteurs à poudre. Le troisième étage fait 2,65 m de diamètre. Son poids s'élève à 709 kg. Son moteur à poudre brule durant 45 secondes et développe une poussée de 27 kN à 53 kN. Une fois assemblée, la fusée diamant A fait 18,95 mètres de haut et pèse 18,4 tonnes.
Diamant B
C'est une version plus puissante grâce à l'utilisation de propergols plus efficaces (UDMH+ N2O4) sur le premier étage.
Cinq lancements de satellites ont lieu entre 1970 et 1973, dont les deux derniers ont échoué. Tous les lancements se font à partir du Centre spatial guyanais à Kourou.
Le premier étage est long de 14,2 mètres, avec un diamètre de 1,4 mètres et pèse 20,1 tonnes. Son moteur développe une poussée de 316 kN à 400 kN (en fonction de l'altitude de vol) pendant 116 secondes. Le deuxième étage est identique à celui du diamant A. Le troisième étage a une longueur de 1,67 mètres et un diamètre de 80 centimètres. Il développe une poussée de 24 kN pendant 46 secondes. Une fois assemblée, la fusée Diamant B est haute de 23,5 mètres et pèse 24,6 tonnes.
Diamant BP4
Cette version comporte un deuxième étage à poudre plus puissant permettant de gagner environ 10% sur les performances du lanceur.
Trois lancements réussis sont effectués en 1975, mettant un total de quatre satellites en orbite.
Le deuxième étage dérive du missile missile mer-sol balistique stratégique. Avec une longueur de 2,28 mètres et un diamètre 1,5 mètres il développe une poussée de 180 kN pendant 55 secondes.
Le dernier lancement en 1975 met fin au programme Diamant.
Un lanceur à l'origine du programme européen Ariane
Malgré cette réussite, la France préféra arrêter ce programme pour se consacrer entièrement au programme Ariane :
« Pour la France, le lanceur devait être développé au niveau européen pour deux raisons principales :
- d’une part les coûts étaient trop élevés pour être supportés par la France seule
- d’autre part le marché des satellites d’applications en Europe pour les années à venir serait assez important pour justifier que l’Europe dispose de ses propres moyens de lancement et assure son autonomie spatiale. » [2]
Lancements des fusées Diamant
Date Type Site lancement satellite Remarques 26 novembre 1965 Diamant A Hammaguir Astérix 17 février 1966 Diamant A Hammaguir Diapason 8 février 1967 Diamant A Hammaguir Diadème 1 Échec partiel; orbite trop basse 15 février 1967 Diamant A Hammaguir Diadème 2 10 mars 1970 Diamant B Kourou WIKA & MIKA 12 décembre 1970 Diamant B Kourou Péole 15 avril 1971 Diamant B Kourou Tournesol 5 décembre 1971 Diamant B Kourou Polaire Défaillance du 2ème étage. 22 mai 1973 Diamant B Kourou Castor & Pollux La coiffe ne s'est pas séparée. 6 février 1975 Diamant BP4 Kourou Starlette 17 mai 1975 Diamant BP4 Kourou Castor & Pollux 27 septembre 1975 Diamant BP4 Kourou Aura Les satellites lancés
- A-1 (Astérix) Capsule destinée à vérifier la satellisation (26 novembre 1965)
- D-1 (Diapason et Diadème) Série de 3 satellites scientifiques consacrés à la géodésie (Doppler et laser). 1966 et 1967.
- ( Dial + Wika) (Peole) Essais techniques. Les 2 premiers lancements Diamant B servent à divers tests techniques dont celui du futur satellite Éole.
- D-2A (Tournesol) Diamant B. Étude de la distribution de l'hydrogène stellaire.
- Starlette Diamant BP4. Satellite passif équipé de réflecteurs laser pour la géodésie.
- D5A-D5B (Castor et Pollux) Couple de satellites technologiques porteurs d'expériences scientifiques préparatoires et de propulseurs à hydrazine à l'essai.
- D-2B (Aura) Astronomie (Activité solaire et galactique)
Notes et références
- ↑ Communiqué CNES, juin 2007
- ↑ L’industrie aérospatiale européenne - remarques en fin d'article, repris des fiches techniques du Parlement européen.
Bibliographie
- Shirley Compard, « De Diamant à Ariane 5 : des sables d'Hammaguir à la forêt guyanaise », dans Revue aerospatiale, N° hors série 20 ans d'Aérospatiale, janvier 1990
Voir aussi
- Fusée Véronique
- Fusée Cora
- Centre interarmées d'essais d'engins spéciaux
- Centre spatial guyanais
- Centre National d'Etudes Spatiales
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