- Glandèves
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Entrevaux
Entrevaux
DétailAdministration Pays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Département Alpes-de-Haute-Provence Arrondissement Castellane Canton Entrevaux Code Insee abr. 04076 Code postal 04320 Maire
Mandat en coursGilbert Laurent
2008-2014Intercommunalité sans Démographie Population 878 hab. (2006) Densité 15 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 414 m — maxi. 1541 m Superficie 60,37 km² Entrevaux (Entrevaus en occitan vivaro-alpin et provençal) est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Ses habitants sont appelés les Entrevalais.
Entrevaux a reçu le label « village et cité de caractère ».
Sommaire
Géographie
La ville est située au confluent du Var et de la Chalvagne, à 472 m d’altitude[1].
On y accède par le train des Pignes ou la route nationale 202. Le sentier de grande randonnée GR4 traverse la commune.
Sommets
- Sommet du Gourdon
- Crête de l’Alette
Hameaux
- Le Brec
- Le Plan d’Entrevaux
- Le Haut-Agnerc
- Bas-Agnerc
Toponymie
La localité apparaît pour la première fois dans les textes vers 1200 (Entrevaus) ; ce nom est formé sur l’occitan entre et le mot vau (vallée) au pluriel, dont la lecture est transparente[2].
Histoire
Antiquité
Sous l'Empire romain, la cité celte-ligure s’appelait « Glanate » et se situait sur la rive droite du Var. Glanate était un point stratégique puisque situé au carrefour des routes de la voie prétorienne reliant Cemenelum (Cimiez) à Apt.
Moyen Âge
La cité épiscopale, évêché dès le Ve siècle, porte le nom de la Sedz (civitas sedis) tandis qu’à 1 km en amont se préfigure la ville d’Entrevaux. La site, plus facilement défendable que celui de Glandèves et moins exposé aux crues du Var, est occupé au XIe siècle (la plus ancienne mention, Interrivos, date de 1040[1]).
La seigneurie des lieux passe en 1250 des barons de Beuil aux Féraud, originaires de Thorame, qui prennent le titre de barons de Glandèves.
À partir du Xe siècle, la ville se transfère sur la rive gauche du fleuve et s’installe sur l’éperon rocheux où sa situation entre les vallées lui vaut le nom d’Entrevaux Inter Valès. Sous l’impulsion des barons de Glandèves, elle voit son sort définitivement lié au royaume de France avec le rattachement de la Provence à la France à la fin du XVe siècle.
En 1494, la place prise par le duc de Savoie, grâce à une trahison. Le sire de Mirabeau reprend ensuite la ville pour le roi de France.
Époque moderne
À la Renaissance, les guerres d’Italie opposent François Ier et Charles Quint qui convoite la Provence et s’empare d’Entrevaux en 1536, grâce à la trahison du seigneur de la ville, Jacques de Glandevez. La moitié de la population est massacrée et la ville est incendiée. La ville se révolte cependant, le gouverneur espagnol est égorgé et la population et son seigneur, Jacques de Glandevez, reprennent la ville, qui se donne se donne au roi de France. Reconnaissants, le Dauphin et le roi déclarèrent par la charte d’Avignon, Entrevaux ville royale du royaume de France, dépendant directement du roi et exemptée de toutes tailles, emprunts, services et devoirs (1541). C’est aussi à cette époque que la cathédrale de Glandèves est abandonnée et le siège épiscopal définitivement transféré à Entrevaux.
Paulon de Mauvans, capitaine protestant, pille la ville à l'été 1560[3]. Entrevaux est le chef-lieu du territoire dit des Terres adjacentes (vallée du Var).
L’isolement d’Entrevaux aux confins du royaume créait une situation périlleuse, aussi tous les souverains veillèrent au renforcement des fortifications. En 1624, Richelieu décide de les compléter et de les renforcer. En 1658, la Porte royale et le pont sur le Var, gardé par une tour à chaque extrémité, sont construits.
Le roi Louis XIV décide de consolider le corset des forteresses qui protège la frontière alpine (Briançon, Embrun, Seyne, Colmars, Entrevaux). Bien que Vauban ne visite pas la ville, il signe les plans de Niquet à Saint-Paul-de-Vence en 1692[4],[5]. Les travaux ne sont pas réalisés en entier, mais la ville comme la citadelle sont renforcées : le chemin fortifié date de cette époque. Les portes d’Italie et de France sont également renforcées. La citadelle, perchée sur son piton rocheux, témoigne encore des efforts pour prévenir les tentatives d’invasion. La place forte résiste au siège des Savoyards commandés par le chevalier de Blaignac en juin 1707.
En 1721, les habitants font une sortie et battent les Piémontais qui allaient mettre le siège.
Révolution et Empire
À la Révolution, l’évêché est supprimé. Dans la nuit du 17 au 18 janvier 1792, le maire Carros, contre-révolutionnaire (la municipalité inquiète ainsi la société populaire[6]), tente un coup de force contre la Révolution, qui échoue devant l’opposition populaire[7]. La société patriotique de la commune fait partie des 21 premières créées dans les Basses-Alpes, avant juin 1792 : elle est fondée au moment de la tournée des administrateurs départementaux[8]. Le 5 frimaire an III, le représentant en mission Gauthier épure la société[9].
Depuis la Révolution française
Le rattachement de Nice (1860) éloigne la frontière. Cependant, la forteresse est utilisée jusqu’au début du XXe siècle, et sert de prison pour les officiers allemands durant la Première Guerre mondiale.
Héraldique
Blasonnement :
D’azur à un pont d’or entre deux rochers d’argent, mouvants des deux flancs de l’écu, et une rivière du même, coulant sous le pont.[10]Économie
Administration
Liste des maires[11] Période Identité Parti Qualité mars 2001 en cours (2008) Gilbert Laurent Indépendant[12] Conseiller général La commune possède une bibliothèque municipale informatisée (catalogue en ligne).
Démographie
Courbe d'évolution démographique d’Entrevaux depuis 1700
Lieux et monuments
L’ancien site de la ville, Glandèves, est siège d’un évêché à la fin de l’Empire romain, mais aucune découverte archéologique de la période gallo-romaine n’est intervenuea été effectuée[17].
Le village, bien que d’allure médiévale, date essentiellement du XVIIe siècle[18].
La citadelle Vauban est située en haut d'une barre rocheuse, avec un chemin d'accès très escarpé et fortifié (classée monument historique).
Les fortifications de la ville sont également classées par les Monuments historiques[19]. Elles comprennent trois portes, du Midi ou Nationale, de France ou de Guillaumes et de Savoie. Les remparts, bâtis sur l’à-pic au-dessus du Var, sont soutenus par des arcs[18]. La cathédrale est intégrée à l’enceinte : son mur sud surélève la courtine, son clocher est crénelé et sert de tour d’observation. Les remparts dateraient, pour l’essentiel, de 1628[20]. Du côté du Var (qui est le côté menacé), le rempart est renforcé sur ordre de Vauban par deux tours bastionnées[21]. La porte de Savoie, défendue par le clocher de la cathédrale et un ouvrage à cornes ou cornichon, est équipée de deux pont-levis successifs et de trois portes, et aménagée en chicane[21].
Le chemin fortifié d’accès à la citadelle est bordé d’un mur côté ville, parfois percé de meurtrières, et coupé de loin en loin par dix-sept portes, ouverts par des portes en plein cintre [20]. Construit de 1724 à 1746[22], il donne également accès à deux fortins ou redoutes[20], le fort Langrune (au-dessus de la porte de Guillaumes) et le fort Pandol (au-dessus de la porte de Puget ou d’Italie) qui sont les deux extrémités d’une fortification prévue pour appuyer la défense de la ville, mission que la citadelle ne pouvait remplir[23]. La citadelle, qui est l’agrandissement (1682) d’un noyau médiéval [20], a été déclassée le 30 novembre 1928[20].
La cathédrale d’Entrevaux, aujourd’hui église paroissiale (inscrite aux monuments historiques), abrite un grand tableau de l’Assomption de la Vierge, peint par François Mimaut vers 1647, et un orgue fabriqué par Jean Eustache en 1717. Elle possède encore cinquante stalles du XVIIe siècle.
Chapelles : Saint-Jean-du-Désert (dans la montagne), Saint-Pierre (au Brec), avec dans son mobilier deux grands porte-cierges en bois doré, ornés d’un décor végétal (pampres)[24], Notre-Dame-de-la-Seds ou de l’hôpital (installé dans l’ancien palais épiscopal du XVIIe siècle), inscrite aux monuments historiques[25], Saint-Jean-Baptiste (au Plan), Saint-Joseph (au Haut-Agnèrres), du Bay, Saint-Louis.
Le moulin à huile, daté du XVIIIe siècle, est le seul du département à fonctionner encore[26]. La maison Fulconis porte un cadran solaire qui daterait de 1572, le plus ancien du département[27].
L’été, un train touristique du XIXe siècle relie la ville à Annot et Puget-Théniers.
Sur la route nationale 202, en amont d’Entrevaux, se trouvent les ouvrages des Éléphants (pont-bâches au dessus de la voie ferrée et de la route). Musée de la Moto.
L’ouvrage à cornes de la Porte d’Italie et le clocher crénelé de la cathédrale
Ponts-bâche dits ouvrages des Éléphants, sur la RN 202 et la ligne Nice—Digne
Manifestations
Un pélerinage à saint Jean a lieu tous les ans, le 24 juin. Un festival médiéval au mois d’août.
Dans le centre ancien se trouve également un musée de la moto, qui possède une riche collection de modèles anciens européens. À l'extérieur de la ville, on peut visiter un moulin à huile du XIXe siècle, encore en activité.
Personnalités liées à la commune
- Louis Laboissette (1921-1974), peintre
- Liste des évêques de Glandèves (nom officiel des évêques installés à Entrevaux)
Voir aussi
Articles de Wikipédia
- Liste des communes des Alpes-de-Haute-Provence
- Anciennes communes des Alpes-de-Haute-Provence
- Commanderie templière d’Entrevaux
Liens externes
- Site officiel
- Cité médiévale d'Entrevaux
- Portail d'Entrevaux
- Entrevaux sur le site de l'Institut géographique national
- La Ferme de Félines Fêtes Spectacle Auberge Médiévale
Bibliographie sur le sujet
- Franck Mallet, Entrevaux en Provence, Nice, Editions Serre, collection Les Régionales volume XXIII, 1990, 197 p, ISBN 2-86410-141-6
Sources
- Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, 1986, 559 p.
- Amis des forts Vauban de Colmars et Association Vauban, Vauban et ses successeurs dans les Alpes de Haute-Provence, Association Vauban, Paris, 1992
Notes
- ↑ a et b Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », Paris, 1989, Relié, 72 (non-paginé) p. (ISBN 2-7399-5004-7)
- ↑ Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, Genève : Librairie Droz, 1990. Collection Publications romanes et françaises, volume CVCIII. Volume II : Formations non-romanes ; formations dialectales § 20302, p 1076
- ↑ Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980, (ISBN 2-7242-0785-8 ), p 211
- ↑ Henri Ribière, « Colmars-les-Alpes », in Amis des forts Vauban de Colmars et Association Vauban, Vauban et ses successeurs dans les Alpes de Haute-Provence, Association Vauban, Paris, 1992, p 94
- ↑ Claude Gugole, « Entrevaux », in Amis des forts Vauban de Colmars et Association Vauban, Vauban et ses successeurs dans les Alpes de Haute-Provence, Association Vauban, Paris, 1992, p 99
- ↑ Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires», La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 300
- ↑ André Lombard, « Violences et troubles de 1789 à l’An VI », La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 156-157
- ↑ Alphand, p 296-300
- ↑ Alphand, p 333
- ↑ Louis de Bresc Armorial des communes de Provence 1866. Réédition - Marcel Petit CPM - Raphèle-lès-Arles 1994
- ↑ Site de la préfecture des AHP
- ↑ Carte des cantons et Liste des élus, sur le site du Conseil général des AHP, consultée le 14 mai 2008
- ↑ EHESS, notice Cassini, consultée le 4 janvier 2009
- ↑ Entrevaux sur le site de l'Insee
- ↑ INSEE, Population municipale au 1er janvier 2006, consulté le 11 janvier 2009
- ↑ Claude Gugole, « Entrevaux », in Amis des forts Vauban de Colmars et Association Vauban, Vauban et ses successeurs dans les Alpes de Haute-Provence, Association Vauban, Paris, 1992, p 103
- ↑ Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, 1986, 559 p., p 37-38
- ↑ a et b Raymond Collier, op. cit., p 327
- ↑ Ministère de la Culture, Fiche Entrevaux de la Base Mérimée, disponible en ligne [1] , consultée le 6 juin 2008
- ↑ a , b , c , d et e Raymond Collier, op. cit., p 328
- ↑ a et b Raymond Collier, op. cit., p 329
- ↑ Claude Gugole, op. cit., p 103
- ↑ Claude Gugole, op. cit., p 102
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 474
- ↑ Arrêté du 27 juin 1996, notice de la Base Mérimée, consultée le 8 novembre 2008
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 432
- ↑ Raymond Collier, op. cit., p 448
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