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Loing
Pont de Moret-sur-Loing selon Alfred Sisley vers 1885.Caractéristiques Longueur 166 km Bassin 4 150 km2 Bassin collecteur Seine Débit moyen 19 m3⋅s-1 (Épisy) Régime pluvial océanique Cours Se jette dans la Seine Géographie Pays traversés France Le Loing est une rivière de France, longue de 166 km, affluent de la rive gauche de la Seine, dont le cours traverse les départements de l'Yonne, du Loiret et de Seine-et-Marne.
Sommaire
Géographie
Il prend sa source à Sainte-Colombe-sur-Loing et arrose la Puisaye et le Gâtinais (dont il constitue en quelque sorte « l'épine dorsale »), passant à Saint-Fargeau, Châtillon-Coligny, Montargis, Nemours et Moret-sur-Loing (peu avant son confluent avec la Seine). Il occupe en réalité le cours de la Loire aux temps géologiques où celle-ci rejoignait la Seine avant d'être contrainte à obliquer vers le sud-ouest à hauteur de la ville actuelle d'Orléans. Ceci explique pourquoi les canaux successifs construits pour relier les deux bassins empruntent la vallée du Loing.
Le cours du Loing est resté navigable jusqu'au début du XVIIIe siècle, assurant la subsistance de nombreuses familles (voituriers par eau, mariniers, flotteurs) tout au long de son cours. Les principales marchandises transportées : textiles et surtout sous-produits de la vigne (vin, vinaigre).
L'irrégularité du débit du Loing (aujourd'hui oubliée en raison de la construction de nombreux bassins de retenue) a très tôt conduit à la canalisation de son cours, puis à son doublage par des ouvrages d'art : le canal de Briare, au début du XVIIe siècle, quittant la Loire à Briare pour rejoindre le Loing à Rogny et suivant son cours jusqu'à sa jonction, peu après Montargis, avec le canal d'Orléans (aujourd'hui désaffecté) et le canal du Loing (construit dans les années 1720, et qui prend le relais pour suivre la rivière jusqu'à son confluent avec la Seine à Saint-Mammès).
Étymologie
Il est possible de rapprocher le nom de la rivière d'un terme gaulois signifiant « la bête ». Breton moderne loen : « bête », « monture ». Gallois moderne llwyn.
Une autre explication le rattache à l'ancien français leu (loup), hypothèse étayée par l'existence à Moret du prieuré du Pont-Loup [1].
Communes traversées
Les communes traversées par le Loing sont :
- Dans l'Yonne
- Sainte-Colombe-sur-Loing ~ Saint-Sauveur-en-Puisaye ~ Moutiers-en-Puisaye ~ Saint-Fargeau ~ Saint-Martin-des-Champs ~ Saint-Privé ~ Bléneau ~ Rogny-les-Sept-Écluses
- Dans le Loiret
- Dammarie-sur-Loing ~ Sainte-Geneviève-des-Bois ~ Châtillon-Coligny ~ Montbouy ~ Montcresson ~ Conflans-sur-Loing ~ Amilly ~ Montargis ~ Châlette-sur-Loing ~ Cepoy ~ Girolles ~ Fontenay-sur-Loing ~ Nargis ~ Dordives
- En Seine-et-Marne
- Château-Landon ~ Souppes-sur-Loing ~ La Madeleine-sur-Loing ~ Poligny ~ Bagneaux-sur-Loing ~ Saint-Pierre-lès-Nemours ~ Nemours ~ Montcourt-Fromonville ~ Grez-sur-Loing ~ Bourron-Marlotte ~ Montigny-sur-Loing ~ La Genevraye ~ Épisy ~ Écuelles ~ Moret-sur-Loing ~ Veneux-les-Sablons ~ Saint-Mammès
Affluents
- Rive gauche
- le Vernisson qui prend naissance à La Bussière et se jette dans le Loing à Montargis.
- le Puiseaux qui prend naissance aux Choux et se jette dans le Loing à Montargis.
- le Solin qui prend naissance à Le Moulinet-sur-Solin et se jette dans le Loing à Châlette-sur-Loing.
- la Bézonde qui prend naissance à Nesploy et se jette dans le Loing à Châlette-sur-Loing.
- Le Fusain qui prend naissance à Batilly-en-Gâtinais et se jette dans le Loing à Château-Landon.
- Rive droite
- la Chasserelle qui prend naissance au hameau Septfonds et se jette dans le Loing à Bléneau.
- le Milleron qui prend naissance à Aillant-sur-Milleron et se jette dans le Loing à Châtillon-Coligny.
- l' Aveyron (anciennement Averon) qui prend naissance à Champcevrais et se jette dans le Loing à Montbouy.
- l' Ouanne qui prend naissance à Ouanne et se jette dans le Loing à Conflans-sur-Loing.
- la Cléry qui prend naissance à Saint-Loup-d'Ordon et se jette dans le Loing à Fontenay-sur-Loing.
- le Betz qui prend naissance à Domats et se jette dans le Loing à Dordives.
- le Lunain qui prend naissance à Egriselles-le-Bocage et se jette dans le Loing à Épisy.
- l'Orvanne qui prend naissance à Saint-Valérien et se jette dans le Loing à Moret-sur-Loing.
Hydrologie
Débits du Loing à Épisy
Le débit du Loing a été observé sur une période de 60 ans entre 1949 et 2008, à Épisy, localité du département de Seine-et-Marne située à environ 10 km de son confluent avec la Seine[2]. Le bassin versant de la rivière y est de 3 900 km² sur un total de 4 150. Les chiffres suivants portent donc sur 94 % du bassin versant total (en fait seules manquent les données du bassin de l'Orvanne).
Le débit moyen inter-annuel ou module du Loing à cet endroit est de 18,3 m³ par seconde.
Le rivière présente de fortes fluctuations saisonnières de débit, typiques des rivières du sud du bassin de la Seine, et que l'on retrouve aussi dans le bassin de l'Yonne (Yonne, Armançon) mais avec un écoulement nettement moindre pour le Loing et ses affluents, ceci en raison de précipitations très atténuées. Les hautes eaux se produisent en hiver, et portent le débit mensuel moyen à un niveau de 23 à 33,3 m³ par seconde, de décembre à avril inclus (avec un maximum en février), et les basses eaux en été, de juillet à octobre, avec une baisse du débit moyen mensuel jusqu'au niveau de 8,00 et 7,97 m³ aux mois d'août et de septembre, ce qui reste confortable. Mais ces moyennes mensuelles cachent des variations bien plus importantes sur de courtes périodes .
Aux étiages, le VCN3[3] peut chuter jusque 3,2 m³, en cas de période quinquennale sèche, ce qui reste assez élevé.
Ce sont surtout les crues qui peuvent être importantes et qui sont assez fréquentes. Le QIX 2 et le QIX 5, ou débits calculés pour une crue biennale et quinquennale, valent respectivement 99 et 150 m³. Le QIX 10, ou débit calculé de crue décennale, est de 190 m³ par seconde. Quant aux QIX 20 ou débit de crue vicennale, et QIX 50 ou débit de crue cinquantennale, ils se montent respectivement à 220 et 270 m³[4].
Le débit instantané maximal enregistré a été de 315 m³ par seconde le 11 janvier 1982, tandis que la valeur journalière maximale était de 296 m³ par seconde à la même date. D'où l'on doit conclure que la crue de janvier 1982, dont mention a été faite plus haut, était de niveau plus élevé que cinquantennal, peut-être centennal, en tous les cas très exceptionnel.
À titre de comparaison, le QIX 10 de l'Eure à Cailly-sur-Eure[5] vaut 90 m³ par seconde pour un bassin de 4 598 km², tandis que son QIX 50 est de 120 m³. Le QIX 10 comme le QIX 50 du bassin du Loing sont de plus du double de ceux de l'Eure, alors que le bassin versant de ce dernier est un peu plus vaste et que les deux bassins sont relativement proches l'un de l'autre.
La lame d'eau écoulée dans le bassin du Loing est de 148 mm annuellement, ce qui est très inférieur à la moyenne d'ensemble de la France (320 mm), et aussi à la moyenne de la totalité du bassin versant de la Seine (245 mm). Le débit spécifique (ou Qsp) se monte à 4,7 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
Débits des cours d'eau du bassin du Loing
Nom Localité Débits en m³ par seconde Côte
max(m)Max.
instant.Max.
journ.Lame
d'eau
(mm)Surface
(km²)Module VCN3
(étiage)QIX 2 QIX 5 QIX 10 QIX 20 QIX 50 Loing Montbouy 1,95 0,023 17 27 33 40 48 1,48 60 35,9 151 409 Aveyron Chapelle/Aveyron 0,494 0,020 10 16 20 24 28 1,67 34 22,6 158 99 Ouanne Gy-les-Nonains 4,79 0,510 46 75 95 110 140 1,99 137 103 172 883 Loing Châlette-sur-Loing 12,40 0,880 92 140 180 210 260 2,35 292 235 170 2 300 Vernisson Nogent-sur-Vernisson 0,217 0,001 2,6 4,2 5,2 6,3 - 1,40 6,4 4,5 102 67.5 Puiseaux St-Hilaire/Puiseaux 0,464 0,001 4 6,7 8,4 10 12 1,55 11,4 8,1 156 94 Bézonde Pannes 1,48 0,021 18 28 35 42 50 2,76 53,6 42,1 138 339 Cléry Ferrières 1,45 0,450 - - - - - 1,59 20,5 16,5 170 270 Betz Bransles 0,66 0,040 7,1 12 15 18 - 1,29 19 10,3 133 157 Fusain Courtempierre 1,34 0,084 9,5 13 16 19 - - 16,6 15,6 113 375 Lunain Épisy 0,71 0,120 3,2 5 6,3 7,5 9,1 1,26 12,1 8,9 89 252 Loing Épisy 18,30 3,200 98 150 190 220 270 3,47 315 296 149 3 900 Alimentation en eau de Paris - L'aqueduc du Loing et du Lunain
Une partie des eaux de certains affluents du Loing alimente la ville de Paris en eau potable. Cette eau est transférée à Paris par l'aqueduc du Loing et du Lunain, qui complète l'aqueduc de la Vanne.
Cet aqueduc suit en partie le trajet de l'aqueduc de la Vanne. Ce dernier est rejoint par l'aqueduc du Loing et du Lunain en forêt de Fontainebleau, au niveau du quartier de la Croix du Grand-Maître, à moins de deux kilomètres au sud-est d'Avon. Les eaux sont hissées par l'usine élévatoire de Sorques à Montigny-sur-Loing, elle-même approvisionnée en énergie par une chute du Loing. Les eaux sont ainsi amenées à la cote 92 mètres, après quoi elles se dirigent plein nord à travers la forêt. Les deux aqueducs sont ensuite parallèles jusque Paris.
Mais l'aqueduc du Loing ayant été construit au début du XXe siècle n'a pas du tout la même allure que celui de la Vanne son aîné. Il est le plus souvent enterré. À Cachan ou il passe comme l'aqueduc de la Vanne en direction du réservoir de Montsouris, il traverse la vallée de la Bièvre par un pont-siphon à plusieurs paliers, situé plus au sud que le célèbre pont-aqueduc de la Vanne.
Les eaux ainsi transportées sont celles des sources de Chaintreauville (236 à 248 litres/seconde) et de la Joie à Saint-Pierre-lès-Nemours, de Villemer (33 à 76 litres/s), de Saint-Thomas (60 litres/s), des Bignons et du Sel à Bourron. Ensemble ces sources procurent environ 51 000 m³ par jour en moyenne, c'est-à-dire 390 litres par seconde[6].
Activités économiques
Bien qu'étant un pâle reflet des activités meunières du passé (le cours du Loing était accompagné de très nombreux moulins), la minoterie n'a pas tout à fait disparu de ses rives. En témoigne la persistance du moulin de Cepoy, dont une pierre meulière daterait, selon les affirmations d'un érudit local, de l'époque romaine[réf. nécessaire].
Sites touristiques
De nombreux sites touristiques jalonnent le Loing et ses environs dont :
- Le Pays du Puisaye avec les villages et sites de Sainte-Colombe-sur-Loing, Saint-Sauveur-en-Puisaye, le chantier médiévial de Guédelon, Saint-Fargeau et le lac du Bourdon, Bléneau et les sept écluses de Rogny-les-Sept-Écluses
- Dans le sud du Gâtinais : le château de Châtillon-Coligny, les ruines gallo-romaine de Montbouy.
- Dans le centre du Gâtinais : les villes et villages de Montargis, Ferrières-en-Gâtinais et Dordives.
- Dans le nord du Gâtinais : les villes et villages de Château-Landon, Nemours et Moret-sur-Loing.
Notes et références
- Moret - Flâneries dans les siècles, D. Bretonnet
- Banque Hydro. Station H3621010. Le Loing à Épisy
- Le VCN3 est la quantité minimale écoulée ou débit minimal sur trois jours consécutifs.
- Le QIX 50 est la valeur du débit calculé pour une crue cinquantennale, c'est-à-dire une crue n'ayant statistiquement lieu que tous les 50 ans. On calcule aussi le QIX 20 ou débit calculé pour une crue vicennale, c'est-à-dire une crue n'ayant statistiquement lieu que tous les 20 ans et qui dans le cas du Loing est de 220 m³ par seconde. Enfin le QIX 2 et le QIX 5 sont les débits calculés pour une crue biennale et quinquennale. Ils permettent d'apprécier les risques à plus court terme.
- Banque Hydro. Station H9331010. L'Eure à Cailly-sur-Eure (ne pas cocher la case "Station en service")
- Dictionnaire géographique et administratif de la France, Paul Joanne, Hachette, Paris, 1906
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Banque Hydro - Recherche des données de débit d'un cours d'eau (ne pas cocher la case "Station en service")
- Site du SANDRE
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