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Gaillon
La ville vue depuis le château
DétailAdministration Pays France Région Haute-Normandie Département Eure Arrondissement Les Andelys Canton Gaillon Code commune 27275 Code postal 27600 Maire
Mandat en coursBernard Ledilavrec
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes Eure-Madrie-Seine Démographie Population 7 052 hab. (2008) Densité 692 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 8 m — maxi. 144 m Superficie 10,19 km2 Gaillon est une commune française, située dans le département de l'Eure et la région Haute-Normandie.
Ses habitants sont les Gaillonnais.Sommaire
Géographie
- Gaillon est située en Madrie. La commune est bordée par la Seine et s'étend jusqu'aux coteaux boisés bordant la vallée.
Gaillon est à 13 km des Andelys, à 14 km de Vernon, à 16 km de Louviers, à 18 km de Val-de-Reuil, à 23 km d'Évreux et à 41 km de Rouen.
Toponymie
- Hydrographie : la Seine ; ruisseau de Grammont ; fontaine de la Colonie.
- Bois : bois de Grammont ; bois de Rouen ; bois Saint-Paul.
- Hameaux et écarts : Angreville ; les Artaignes ; l'Aunaie (ferme) ; le Clos Morice ; les Douaires (ferme) ; Gailloncel ; la Garenne ; les Granges Dîmes ; Mont Martin ; la Muette ; Notre-Dame de la Garenne ; les Sables ; le Val d'Any (ferme).
- Autres toponymes : les Carreaux ; les Crayons ; Croix Gilles Philippe ; les jardins du Bas (ancien parc) ; le Pot à l'Eau ; ravin des Préaux (vallon) ; les Trente Acres (sablière).
Étymologie
Le village de Gaillon est attesté en latin médiéval au XIIe siècle sous les formes Gaillo, Guaillum, Wallio et Gaallonii.
Albert Dauzat et Charles Rostaing[1] considèrent qu'il s'agit du nom de personne germanique *Wadal (Förstemann (de) cite l'anthroponyme Wadilus) suivi du suffixe -o /-one de localisation. Cependant, François de Beaurepaire[2] indique que ce mode de composition est tout à fait inusuel avec un nom de personne germanique.
Il suggère donc un rapprochement avec Wail (Pas-de-Calais, Wadhil 1066), Gaël (Ille-et-Vilaine, Wadel 816) que Maurits Gysseling considère comme issus de wadellu(m) « passage à gué ». Il est lui-même dérivé du vieux bas francique *wad que certains spécialistes[3] considèrent aussi comme probable étymologie du terme gué.
Il serait dans ce cas suivi du suffixe -o / -one et signifierait « lieu du gué ». D'ailleurs, Gaillon est traversé par un ruisseau en provenance de Sainte-Barbe-sur-Gaillon. On note près de Gaillon, le hameau de Gailloncel désigné sous sa forme normande de Waillonchel en 1231.
Homonymie avec Gaillon-sur-Montcient dans le département des Yvelines.
Histoire
Une ville gallo-romaine ?
Sans remonter à la Préhistoire qui laissa pourtant quelques traces en notre contrée, c’est au cours de l’époque romaine qu’il faut commencer à voir un appréciable regroupement de populations dans la vallée et surtout sur les hauteurs la dominant[réf. nécessaire].
Saint-Aubin-sur-Gaillon est peut-être la ville gallo-romaine d'origine, puisque l'archéologie y a exhumé des bains publics et des fana[4]. D'ailleurs avec l’avènement du christianisme, Saint-Aubin fut longtemps paroisse mère de Gaillon. Par contre, l'archéologie moderne n'a pas révélé de trace d'un oppidum celtique sur le site du château de Gaillon. De même, on ne sait rien du nom ancien de l'endroit.
Époque médiévale
Un château ducal destiné à défendre la frontière de Normandie contre le roi de France est édifié vers le XIe siècle et il fait alors partie de tout un système de fortifications majoritairement construites le long de l'Epte côté normand (Malassis, Gasny, Baudemont, Écos, Château-sur-Epte, etc.), mais aussi entre Eure et Seine (rive gauche) parmi lesquelles Gaillon.
En 1192, au terme d'un accord conclus entre Philippe Auguste, le roi de France et Jean Sans Terre, le roi d'Angleterre et duc de Normandie, Gaillon passe sous la domination du roi de France, au même titre que le Vexin normand et quelques autres places fortes, dont Évreux. Jean Sans Terre n'est qu'un roi suppléant pendant la captivité de son frère Richard Cœur de Lion, mais dès sa libération et son retour en terre normande en 1194, ce dernier récupère quelques-unes de ses possessions après avoir défait le Capétien à Fréteval, mais pas Gaillon et Vernon que Richard perd au terme d'un traité avec Philippe. C'est pourquoi il consolide ses positions en faisant construire Château-Gaillard aux Andelys sur l'autre rive de la Seine. Ce n'est cependant qu'en 1204, après la chûte de la place forte et la conquête de toute la Normandie qui s'ensuit, que Gaillon est définitivement rattachée au domaine royal.
L’amitié entre deux hommes allait engendrer la célébrité de Gaillon. En effet, Saint Louis (Louis IX), roi de France, possédait le manoir féodal, vestige de l’ancien château fort des ducs de Normandie, attribué à Cadoc (ce même Cadoc à qui nous devons les armes de Gaillon). Le bon roi ne s’intéressait guère à cette propriété et c’est grand plaisir qu’il fit à son ami Eudes Rigaud, archevêque de Rouen, en lui cédant tours et murailles médiévales contre une rondelette somme d’argent et menus avantages.
Georges d'Amboise
Les archevêques se succédèrent ensuite sur le siège épiscopal de Rouen mais en 1453, l’un d’eux, Guillaume d'Estouteville, célèbre bâtisseur normand, entreprit la construction de ce qu’il devenait convenable de nommer un château.
En 1494, son successeur, futur légat du Pape et premier ministre de Louis XII, grand mécène des arts, féru d’Italie, allait être la chance de Gaillon.
Georges d'Amboise entreprit, dès 1500 jusque vers 1509, la réalisation d’un palais, qui allait devenir le premier château de la Renaissance en France : vastes bâtiments accompagnés de galeries et de jardins, dont le Lydieu est alors la perle. IL dépense pour 50 000 livres pour la réalisation du chateau. Il reçoit en 1508 la visite du roi Louis XII et de sa femme Anne de Bretagne. Gaillon fonctionna comme une cour en miniature.
Les successeurs du Cardinal d'Amboise s’efforceront de maintenir le château dans le meilleur état possible, y apportant même des embellissements.
En 1563, Monseigneur de Bourbon fonde la chartreuse dans la plaine d’Aubevoye, en complément logique de son palais.
Détruite par un violent incendie en 1764, elle fut reconstruite et vécut en tant que monastère de l’ordre des Chartreux jusqu’en 1790, pour être démolie à l’occasion de sa vente à un fermier, en 1834. L’affiche de cette vente portait la mention : « Ce domaine est des plus beaux de France ».
La ville fut secouée par une violente révolte paysanne, une jacquerie d'une certaine ampleur (on trouve notamment référence à cet épisode dans les mémoires de Madame de Sarry): après que le seigneur ait décidé de pendre le "gueux" Pierre Deschamps pour braconnage, les paysans se révoltèrent pour protéger celui qui était considéré comme "l'idiot du village", et qui était normalement pris en charge par les moines.
Pendant ces temps, les visiteurs célèbres se succédaient à Gaillon : Henri III, Henri IV, Louis XIV, le chancelier Séguier, Monseigneur de Harlay, mécène des lettres, auteur du Mercure de Gaillon les recevait royalement, accompagnés qu’ils étaient de la fine fleur des gentilshommes du moment.
Le fils du ministre Colbert, à son tour archevêque, fera embellir les lieux par les soins qualifiés de Mansart et de Le Nôtre, tandis que le Cardinal de la Rochefoucauld y recevra Benjamin Franklin et Louis XVI.
À la Révolution, le château bien de l’Église devient bien national. Il est mis en vente en 1792. Son nouveau propriétaire le dépèce et met en vente les éléments sculptés. Alexandre Lenoir, conservateur du musée des Petits Augustins de Paris, fera remonter certaines pièces de l’édifice dans la cour des Beaux-Arts. Le reste du château allait devenir par les soins de Napoléon Ier un pénitencier, signant ainsi sa déchéance.
Le XIXe siècle voyait la région bouleversée par des affaires retentissantes secouant le monde de la bourgeoisie locale : affaire Tournebut, relative à la Chouannerie normande ou le drame du château de Jeufosse[5]. En 1840, on rendait hommage aux cendres de l’Empereur glissant par la Seine vers Paris.
On accueillait Louis-Philippe, mais bientôt, de décembre 1870 à mars 1871, Gaillon subissait la botte prussienne. En cette triste occasion, le mot de Victor Hugo resta célèbre: "les Gaillonnais sont à l'Allemagne ce que Cicéron était à Rome: peu d'amour, bien trop de dédain".
Un Camp d'internement français pendant la Seconde Guerre mondiale
Gaillon dans l’Eure, pour les internés politiques et de droit commun, et de transit pour les Juifs raflés.
Résumé de l’histoire de la ville en quelques dates
- 892 : Rollon, chef viking, ravage Gaillon et sa région.
- 1192 : Philippe Auguste, dans sa lutte contre Richard Cœur de Lion pour conquérir la Normandie, s’empare du château fort de Gaillon.
- 1262 : Le château fait l’objet d’un échange entre Louis IX et Eudes Rigaud, archevêque de Rouen.
- 1419 : La ville est assiégée par le Duc de Clarence, reprise par les Français et de nouveau vaincue. En 1424, le Duc de Bedford ordonne la démolition de toutes les fortifications, épargnant uniquement l’habitation de l’archevêque.
- 1497-1509 : Georges d'Amboise, archevêque de Rouen et ministre de Louis XII, construit un château Renaissance qui sera considéré comme « l’un des plus excellents bâtiments de France ».
- 1730 : La nouvelle grande route de Paris à Rouen traverse la ville.
- 1797 : Le château est vendu comme bien national.
- 1812 : Le château de Gaillon est transformé en maison de détention. Cette prison fonctionne jusqu’en 1905 et compte environ 1 500 détenus.
- 1840 : Sont créées l’écluse de Notre-Dame-de-la-Garenne et la ligne de chemin de fer Paris - Rouen - Le Havre.
- 1866 : La colonie des Douaires abrite un établissement agricole de redressement des jeunes délinquants mineurs.
- 1899 : La première course de côte pour automobiles a lieu sur la côte de Sainte-Barbe.
- 1940-1944 : Un Camp d'internement français pour les internés politiques et de droit commun, et de transit pour les Juifs raflés.
- 7 novembre 1954 : Visite de Pierre Mendès France, président du Conseil.
- 9 juillet 1958 : Visite du Général de Gaulle, président de la République. Inauguration de l'exposition « Les Jardins du château ».
- 18 octobre 1988 : Inauguration par François Mitterrand, président de la République, de la statue de Pierre Mendès France. À cette occasion, le président est accueilli par le Maire, Maurice Maire, et le sous-préfet, Pierre Kherzakov.
Héraldique
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2001 mars 2008 Serge Champey UMP Maire mars 2008 mars 2014 Bernard Ledilavrec PS Maire Gaillon est chef-lieu du canton de Gaillon mais aussi d'un canton dont elle ne fait pas partie : le canton de Gaillon-Campagne.
Démographie
Évolution démographique
D’après le recensement Insee de 2007, Gaillon compte 6 880 habitants (soit une stagnation par rapport à 1999). La commune occupe le 1 413e rang au niveau national, alors qu'elle était au 1 331e en 1999, et le 9e au niveau départemental sur 675 communes.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués à Gaillon depuis 1793. Le maximum de la population a été atteint 2007 avec 6 880 habitants.
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement jeune. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (17,6 %) est en effet inférieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (19,8 %). À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (50,6 %) est du même ordre de grandeur que le taux national (51,6 %).
La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :
- 49,4 % d’hommes (0 à 14 ans = 22,3 %, 15 à 29 ans = 24,5 %, 30 à 44 ans = 19,6 %, 45 à 59 ans = 17,2 %, plus de 60 ans = 16,5 %) ;
- 50,6 % de femmes (0 à 14 ans = 18,6 %, 15 à 29 ans = 25,1 %, 30 à 44 ans = 18,8 %, 45 à 59 ans = 18,8 %, plus de 60 ans = 18,7 %).
Monuments et lieux touristiques
- Collégiale Saint-Antoine du XIIIe siècle, détruite au XVIIIe siècle.
- Église Saint-Ouen du XVIIIe siècle.
- Oratoire Saint-Jean-Baptiste des XVIIe et XIXe siècles.
- Chapelle de la Colonie pénitentiaire de la seconde moitié du XIXe siècle.
- Château de Gaillon du Xe siècle remanié plusieurs fois jusqu'en 1707.
- Manoir de l'Aunay du XVIIe siècle.
- Lavoir de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
- Nombreuses maisons anciennes.
Économie
Festival
- Gaillon possède son propre festival de peinture, le Festival Aquarell'Eure [12], qui se déroule la première semaine de juin.
Les objectifs de ce Festival d'aquarelle sont multiples. D’une part, pour les artistes :
- Promouvoir l’aquarelle, faire mieux connaître ce médium
- Disposer d’un évènement important dans la moitié Nord de la France. Les grandes manifestations nationales liées à l’aquarelle sont exclusivement organisées dans la moitié Sud.
- Permettre les rencontres entre artiste internationaux et aquarellistes amateurs régionaux
Et d’autre part pour le public :
- Permettre au public Normand, Parisien, etc.,… d'avoir des expos de haut niveau à proximité
- créer un évènement phare afin de faire mieux connaître la ville et la région
- participer au développement de l’activité touristique.
Personnages célèbres
- Albert Demangeon, géographe, né à Cormeilles en 1872, a passé son enfance à Gaillon. Il a poursuivi ses études à Évreux puis à Paris ; élève de l'école normale supérieure, professeur à la Sorbonne, il est mort à Paris en 1940.
Jumelages
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- Gaillon sur le site de la Préfecture de l'Eure
- Histoire et monuments de Gaillon
- Gaillon sur la carte de Cassini
- Gaillon sur le site de l'Institut géographique national
Bibliographie
- Evelyne Thomas, "Gaillon, chronologie de la construction", dans L'architecture de la Renaissance en Normandie, Actes du colloque de Cerisy-la-Salle (30 septembre - 4 octobre 1998), Presses universitaires de Caen, 2003, t.1, p. 153 à 161.
- Monique Chatenet, Evelyne Thomas, "Le château de Georges Ier d'Amboise à Gaillon", dans L'architecture de la Renaissance en Normandie, Actes du colloque de Cerisy-la-Salle (30 septembre - 4 octobre 1998), Presses universitaires de Caen, 2003, t.2, p. 13 à 30.
- Élisabeth Chirol, Le Château de Gaillon : un premier foyer de la Renaissance en France, M. Lecerf, Rouen, 1952.
- Thierry Garnier, Mémoires de deux Cités, Gaillon historique et mystique (t.1 & 2), M2G éd., 2005.
- Jean Mineray, "Gaillon, un château, des villages, des histoires..."Edit. Bertout (Luneray), (1984).
- Jean Mineray, "Récits et documents pour servir à l'histoire de Gaillon et d'alentour",Edit. Bertout (Luneray),(1991).
- Pierre Deschamps, "Histoire d'une enfance douloureuse: le calvaire eureux". 2009
Notes et références
- Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, éditions Larousse, 1968.
- François de Beaurepaire (préf. Marcel Baudot), Les Noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, Paris, A. et J. Picard, 1981, 221 p. (ISBN 2-7084-0067-3) (OCLC 9675154)
- [1] Étymologie du terme gué :
- [2] Revue Persée :
- http://www.ville-saintaubinsurgaillon.fr/Site/pages/Hameau%20de%20Jeufosse.htm
- Banque du Blason
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur site de l'École des hautes études en sciences sociales. Consulté le 20 novembre 2010
- Évolution et structure de la population (de 1968 à 2007) sur Insee. Consulté le 20 novembre 2010
- Recensement de la population au 1er janvier 2006 sur Insee. Consulté le 20 novembre 2010
- Évolution et structure de la population à Gaillon en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 20 novembre 2010
- Résultats du recensement de la population de l'Eure en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 20 novembre 2010
- http://aquarelle-eure-festival.over-blog.com
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