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Yères
l'Yères L'Yères à Touffreville-sur-Eu, vue du viaduc de l'ancienne voie ferrée Eu-Dieppe Caractéristiques Longueur 40 km Bassin 327 km2 Bassin collecteur l'Yères Débit moyen 2,7 m3⋅s-1 (Touffreville-sur-Eu) Régime pluvial océanique Cours Source près du Mont Gournoy (209m) · Localisation Aubermesnil-aux-Érables · Altitude 128 m · Coordonnées Embouchure la Manche · Localisation Criel-sur-Mer · Altitude 0 m · Coordonnées Géographie Principaux affluents · Rive gauche le ruisseau le Douet · Rive droite néant Pays traversés France Principales villes Foucarmont, Saint-Martin-le-Gaillard, Criel-sur-Mer L'Yères est un fleuve côtier français de Seine-Maritime, situé dans le Petit Caux, et qui se jette dans la Manche. Sa vallée, à l'écart des grands courants de circulation, se révèle être, avec ses villages tranquilles, ses vieux moulins, une des plus pittoresques de Normandie.
Sommaire
Étymologie
Le nom Era fluvius (devenu Yères) est attesté depuis 1034, terme hérité probablement de l'ancien toponyme Atura[1].
Géographie
L'Yères prend sa source dans la basse forêt d'Eu, à Aubermesnil-aux-Érables, au sud de Foucarmont, à un kilomètre au nord-ouest du Mont Gournoy (209 m), à une altitude de 128 mètres. Son cours, de 40 kilomètres[2], adopte rapidement la direction sud-est/nord-ouest, selon un axe parallèle à celui de la Bresle avant d'aboutir à la Manche à Criel-sur-Mer. Le fleuve côtier coule entre des contreforts formés des craies marneuses du Turonien, et des craies à silex du Coniacien[3]. La vallée, dont le fond est formé d’alluvions sablo-graveleuses récentes, est bordée par des plateaux couverts de limons loessiques, enrichis en argiles et silex sur les pentes[3].
Aménagements
L'Yères est un cours d'eau poissonneux, abritant notamment des lamproies de Planer et de rivière, des chabots ; elle présente les caractéristiques permettant la remontée des saumons, malheureusement cette dernière est rendue impossible par le busage du cours au niveau de l'estuaire[4].
D'autre part, l'A 28 traverse l'Yères, au nord de Foucarmont sur la commune de Fallencourt[5]. Au sud de Foucarmont, se trouve la basse forêt domaniale d'Eu (2 800 ha) tandis qu'au nord, et en rive droite de l'Yères, se situe la haute forêt domaniale d'Eu (3 500 ha).
Département, communes et cantons traversés
Sans sortir des limites de la Seine-Maritime, l'Yères arrose 14 communes[2] et 3 cantons. Il prend sa source à Aubermesnil-aux-Érables puis traverse Villers-sous-Foucarmont, Foucarmont, Fallencourt, Saint-Riquier-en-Rivière, Dancourt, Grandcourt, Villy-sur-Yères, Sept-Meules, Cuverville-sur-Yères, Saint-Martin-le-Gaillard, Canehan, Touffreville-sur-Eu et Criel-sur-Mer, où se situe son embouchure.
Pour ce qui est des cantons, le cours de l'Yères prend sa source dans celui de Blangy-sur-Bresle, traverse le canton de Londinières, et se jette dans la Manche dans le canton d'Eu.
Hydrologie
Le débit de l'Yères, dans le cadre d'un régime typiquement pluvial océanique, ne dépasse pas 3 m³/s à l'embouchure (environ 2,7 m³/s à Touffreville-sur-Eu). La relative indigence de l'Yères[6] s'explique par la faible superficie de son bassin versant et donc du caractère réduit de son réseau tributaire, surtout composé de rus ; son affluent principal (et seul référencé au SANDRE[2]), en rive gauche, est un ruisseau de faible longueur, (2,4 km), le Douet[7], qui conflue sur le territoire de la commune de Grandcourt.
À Touffreville-sur-Eu, à guère plus de 5 kilomètres de son embouchure, le débit de l'Yères, observé depuis 43 ans, atteint en moyenne 2,65 m³/s pour un bassin versant de 267 km² (soit près de 85 % de sa superficie totale). Le fleuve côtier présente des variations modérées du module[6] : la période des hautes eaux correspond à la période hivernale et au début du printemps (la moyenne mensuelle atteint en février des chiffres compris entre 3,43 m³/s et 3,69 m³/s) ; les basses eaux interviennent à la fin de l'été et au début de l'automne avec des débits de 1,82 m³/s à 1,93 m³/s (le minimum étant enregistré en septembre). Les périodes d'étiage, tout comme les crues, sont limitées.
En établissant une comparaison entre le débit et le bassin versant, l'Yères présente un module tout à fait honorable ainsi que l'atteste une lame d'eau de 320 mm/an (légèrement supérieure à la moyenne nationale qui est de 300 mm, mais supérieure à celle du bassin de la Seine qui atteint 225 mm) et un débit spécifique (ou Qsp) de 10,1 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin, des chiffres très proches de sa voisine, la Bresle (pour comparaison : 9,5 l/s/km² pour l'ensemble des cours d'eau français, 7,1 l/s/km² dans le cas du bassin de la Seine)[8].
La vallée de l'Yères
Sa vallée encaissée, occupée par des prairies, aux coteaux boisés de hêtres et de chênes, avec ses petits villages, ses anciens moulins, ne manque pas de pittoresque, surtout dans sa partie aval. Peu urbanisée, véritable coulée verte, elle offre des possibilités de randonnées pédestres[9] et équestres dans un milieu préservé. Près de Touffreville-sur-Eu, un élégant viaduc en brique (de l'ancienne voie ferrée de Eu à Dieppe) offre un magnifique point de vue sur le cours du fleuve.
À proximité de sa source, le gros bourg de Foucarmont conserve les vestiges de la riche abbaye cistercienne Notre-Dame et Saint-Jean-Baptiste[10], édifiée au XIIe siècle (à partir de 1130), par le comte Henri d'Eu et, en majeure partie, détruite lors de la Révolution. Non loin de là, à Aubermesnil, les habitants n'eurent sans doute jamais conscience que la spécialité de leur village durant l'Ancien Régime, la fabrication de perles de verre, les rendait acteurs de la traite négrière (la verroterie servant de monnaie d'échange dans le cadre du commerce triangulaire)[11]. Une quarantaine de moulins, destinés essentiellement à moudre les céréales, jalonnent ensuite le cours de l'Yères : 4 à Saint-Riquier-en-Rivière, 7 à Sept-Meules comme son nom l'indique, 2 à Cuverville-sur-Yères, Le moulin de Villerelle dans le premier village cité et celui de Becquerelle à Saint-Martin-le-Gaillard sont encore les témoignages de cette activité meunière. Un des moulins de Saint-Martin-le-Gaillard animait une scierie qui fonctionna jusqu'aux années 1960[12].
À Criel-sur-Mer, l'Yères longe le manoir de Briançon, château édifié au XVIe siècle, en brique et en pierre, et transformé, en 1685, par Mademoiselle de Montpensier en école de jeunes filles à laquelle fut adjoint un hospice. Plus en aval, une nécropole mérovingienne, riche de plusieurs centaines de tombes, fut découverte en 1990 sur les pentes du Mont Joli-Bois qui domine, de ses 107 mètres (plus haut point des falaises de la côte d'Albâtre), l'embouchure du petit fleuve[13].
Voir aussi
Bibliographie
- Albert Hennetier, Aux sources normandes : Promenade au fil des rivières en Seine-Maritime, Éd. Bertout, Luneray, 2006, pp. 62-67 (ISBN 2867436230).
Notes et références
- ↑ Ernest Nègre, Toponymie générale de la France - Volume 1, Librairie Droz, Genève, 1990.
- ↑ a , b et c SANDRE, « Fiche fleuve l'yeres (G11-0400) ». Consulté le 8 juin 2008.
- ↑ a et b Frédéric Pitois et Alain Jigorel, Mesure du concrétionnement calcaire dans les rivières de Haute-Normandie, INSA de Rennes, 2004, p. 30.
- ↑ L'Yères sur le site Natura 2000. Consulté le 8 juin 2008.
- ↑ La sortie n°6 la plus proche est à 4 km environ de Foucarmont.
- ↑ a et b Station hydrologique de Touffreville-sur-Eu. Naviguer sur la page pour obtenir les différentes données hydrologiques, code station: G1003010. Consulté le 8 juin 2008.
- ↑ SANDRE, « Fiche ruisseau le douet (G1109000) ». Consulté le 8 juin 2008.
- ↑ Les chiffres délivrés pour le bassin versant de la Seine correspondent aux données enregistrées à la station hydrologique du Havre, code : H9950010. Consulté le 8 juin 2008.
- ↑ Quelques propositions de randonnées dans la vallée de l'Yères sur le site Autour de Dieppe. Consulté le 8 juin 2008.
- ↑ L'abbaye de Foucarmont sur patrimoine de France.org. Consulté le 8 juin 2008.
- ↑ Albert Hennetier, Aux sources normandes : Promenade au fil des rivières en Seine-Maritime, p. 75.
- ↑ Albert Hennetier, Aux sources normandes : Promenade au fil des rivières en Seine-Maritime, pp. 76-77.
- ↑ Des informations complémentaires sur le magazine du conseil général de la Seine-Maritime de février 2005, pp.42-43 lire en ligne. Consulté le 8 juin 2008.
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