Meandre

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Méandre

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Formation d'un méandre
Méandres, bras morts et chevelu résultent de la dynamique naturelle des fleuves en plaine
Dans les pays dits développés, depuis 500 ans au moins, les méandres et bras morts tendent à disparaître, au profit d'axes navigables et canalisés, dont les fonctions écologiques sont très dégradées (ex : Rhin ou Rhône en Europe, qu'on tente aujourd'hui de renaturer pour en améliorer la qualité de l'eau

Un méandre est une sinuosité très prononcée du cours d'un fleuve ou rivière qui se produit naturellement lorsque le courant est suffisant pour éroder les berges. Une sinuosité naturelle est accentuée par la force centrifuge qui exerce une pression sur la partie extérieure de la courbe. Cela suppose donc un débit ou une pente assez importants.

Le terme vient du grec Maiandros, désignant un fleuve de Turquie au cours particulièrement sinueux (appelé aujourd'hui le Menderes). Les Grecs anciens l'avaient divinisé (voir l'article Méandre (mythologie)).

Les méandres et le « chevelu » naturels des fleuves évoluent dans l'espace et dans le temps sous l'effet de l'érosion due au courant, celui-ci continuant à éroder la berge concave, tandis que des alluvions se sédimentent sur la rive convexe. Au fil du temps, un méandre peut finir par se recouper, délimitant un bras mort.

Dans les régions agricoles et urbaines, ou ayant fait l'objet d'aménagements hydrauliques, les méandres et les bras-morts tendent à rapidement régresser puis disparaitre au profit de la rectification des canaux (depuis plus de 500 ans en Europe), avec diverses conséquences négatives :

  • accélération des flux d'eau, impliquant ;
  • inondations plus graves et plus fréquentes en aval ;
  • sécheresses accrues en amont ;
  • aggravation de l'érosion, localement ;
  • perturbations écologiques, avec fragmentation écopaysagère et dégradation de l'eau liée à l'artificialisation des berges, et souvent aux écluses et barrages associés à ces aménagements ;
  • moindre alimentation de la nappe phréatique, car la surface et souvent le volume total d'eau du cours des fleuves diminuent, alors que toutes choses égales par ailleurs, c'est la hauteur d'eau qui contrôle la vitesse de percolation vers la nappe (Cf. Loi de Darcy).

Les grands fleuves dont les berges sont depuis longtemps urbanisés ont souvent conservé leurs anciens et principaux méandres (p. ex. la Seine en France, notamment en aval de Rouen), mais ils ont souvent perdu leur « chevelu » et la capacité de ces méandres à évoluer, l'urbanisme ou l'agriculture cherchant à les fixer pour des raisons de protection de la propriété publique ou privée.

Sommaire

Typologie

  • méandres de vallée ou méandres encaissés : au fil des siècles, ces cours d'eau ont taillé le roc selon leur formation en méandres. Leur déplacement latéral est extrêmement lent, sinon absent. De telles rivières s'incisent profondément. Un exemple très connu est le fleuve Colorado, aux États-Unis, qui a forgé le Grand Canyon.
  • méandres libres ou de plaine alluviale : ils se déploient dans le lit majeur du cours d'eau ; il s'agit de méandres très mobiles qui peuvent laisser des secteurs très humides ou abandonnés comme les bayous dans le sud des États-Unis[1],[2].

Écologie

Un double processus (d'érosion et de dépôt) est une source de perturbation naturelle du cours, favorable aux espèces pionnières et à la diversité des habitats aquatiques

La méandrisation fait partie des processus dits de perturbation qui créent de nouveaux milieux, colonisés par les espèces pionnières, puis par un stade secondaire et climacique. ce phénomène contribue à l'hétérogénéité et à la diversité biologique des fleuves, rivières et ripisylves. La méandrisation est un phénomène naturel nécessaire au bon fonctionnement écologique des fleuves, qui devrait être préservé ou restauré pour répondre aux objectifs de bonne gestion de l'eau et de bon état écologique du bassin versant (Cf. Directive cadre sur l'eau en Europe), que l'écologie rétrospective peut intégrer dans les démarches de cartographie des corridors biologiques. Ces processus nécessite que la rivière puisse librement divaguer dans son lit majeur, ce qui est peu acceptable dans les contexte de propriété privée. En France les documents d'urbanismes (SCOT en particulier) peuvent désigner et protéger les zones d'évolution des cours d'eau.

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Méandres remarquables

Belgique

Canada

France

La Meuse dans les Ardennes françaises.
La Canche près de Montreuil.
  • Les méandres de la Seine

Thaïlande

Voir aussi

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Voir « méandre » sur le Wiktionnaire.

Notes

  1. Roger Brunet (dir.), Les mots de la géographie, Paris, Reclus-La Documentation française, 1993, ISBN 2110030364, article « méandre », page 323
  2. Bravard, J.-P. et Petit, F., Les cours d'eau - dynamique du système fluvial, Paris, 1997, ISBN 2200017804, pp. 114-123.

Bibliographie

  • Max Derruau, Les formes du relief terrestre. Notions de géomorphologie, Paris, Armand Colin, 1969, 2001, 8e édition, ISBN 2200210140, page 18
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