Agriculture Intensive

Agriculture Intensive

Agriculture intensive

L'intensification de l'agriculture industrielle a été permise par la production d'intrants (engrais, pesticides), mais aussi par la mécanisation
Serre en Espagne

L'agriculture intensive est un système de production agricole caractérisé par l'usage important d'intrants, et cherchant à maximiser la production par rapport aux facteurs de production, qu'il s'agisse de la main d'œuvre, du sol ou des autres moyens de production, tel que le matériel agricole.

Elle est parfois qualifiée de productiviste, terme en vogue lors de l'après-guerre dans les pays totalitaires et occidentaux, mais à connotation parfois péjorative au début du XXIe siècle. Elle repose sur l'usage optimum d'engrais chimiques, de traitements herbicides, de fongicides, d'insecticides, de régulateurs de croissance...

Elle fait appel aux moyens fournis par la technique moderne, machinisme agricole, sélection génétique, irrigation et drainage des sols, culture sous serre et culture hors-sol, etc. en cherchant à profiter des progrès techniques permis par l'avancée des connaissances agronomiques et scientifiques.

En maximisant les rendements, l'agriculture intensive permet de réduire, à production égale, les surfaces cultivées. A titre d'exemple, en France entre 1989 et 2005, le rendement moyen toutes céréales est passée de 60 à 70 q/ha, permettant une augmentation de la production de 11,3 % et une réduction de 2,7 % du sol consacré à ces cultures, libérant environ 259 000 hectares de terre[1]. C'est l'augmentation des rendements qui a permis, depuis l'après-guerre, d'augmenter sensiblement le taux de boisement du pays, malgré la stérilisation croissante de surfaces agricoles urbanisées.

Sommaire

Notion relative

La notion d'agriculture intensive est relative. Elle peut chercher à maximiser la productivité du sol, en augmentant les facteurs humains et financiers. C'est par exemple le cas des élevages hors-sol ou des cultures en serre. Elle peut au contraire chercher à réduire la main d'œuvre par le recours à la mécanisation sur de grandes surfaces, c'est le cas de la céréaliculture des pays développés. Elle s'oppose en cela à l'agriculture extensive.

Histoire

L'agriculture intensive a permis, au cours du XXe siècle, d'augmenter très fortement les rendements et par voie de conséquence la production agricole, et de diminuer corrélativement les coûts de production. Les gains de productivité réalisés ont autorisé la très forte diminution de la population agricole dans les pays développés (elle ne représente plus que 2 à 3 % de la population active), en répondant aux besoins alimentaires et de fibre (coton) de la population agricole et non agricole et en trouvant de nouveaux marchés via l'exportations massive d'une partie de la production, contribuant parfois à corriger, en partie au moins, les déséquilibres alimentaires existant sur la planète, mais parfois en les accentuant en cassant les marchés locaux non concurrentiels.
L'industrialisation agricole a fait reculer la pénibilité des conditions de vie et/ou de travail des agriculteurs, souvent en augmentant leurs revenus, mais avec une forte perte d'emploi agricole.

L'intensification de l'agriculture datant des années 1960 à 1980 est aussi connue sous le terme de révolution verte. Elle a assuré la sécurité alimentaire, tant en quantité qu'en qualité, des pays développés et a contribué à améliorer l'approvisionnement de certains pays en voie de développement, notamment l'Inde.

Les pays dits « en voie de développement » n'ont souvent pas pu bénéficier des avantages ou des richesses espérées permises par l'agriculture moderne. Les raisons les plus citées en sont des sols et climat souvent défavorables, l'insuffisance d'eau, de capital financier, de formation adaptée et dans un certain nombre de pays de conditions politiques, économiques ou juridiques défavorables, ou les déséquilibres induits par certaines taxes ou protection de marchés, ou surtout par les subventions massives donnée à l'agriculture industrielle des pays riches.

Agronome mesurant la pousse du maïs et d'autres données
Agricultural Research Service, Département d'agriculture

Controverse sur les impacts environnementaux de l'intensification

L'agriculture intensive est parfois accusée d'être pratiquée aux dépens des considérations environnementales, d'où son rejet par un certain nombre de producteurs et de consommateurs, ce à quoi certains défenseurs de l'intensification arguent que l'agriculture intensive ne peut atteindre ses objectifs de rendement qu'en fournissant aux plantes des conditions optimales de croissance, en compensant la perte de fertilité naturelle du sol par des intrants remplaçant les éléments exportés. Leurs détracteurs répondent que justement les engrais et les pesticides contribuent à la perte d'humus et à une dégradation des qualités pédologiques du sol, et que le drainage et l'arrosage ont des impacts en amont et en aval (coûts externes) non compensés.
D'autres enfin notent que certaines agricultures traditionnelles avaient développé d'autres formes d'intensification, sans mécanisation, par exemple avec les rizières traditionnelles, le bocage, l'agrosylviculture ou comme en Amérique en plantant des haricots grimpants sur les tiges de maïs (double récolte, la légumineuse enrichissant le sol en azote au profit du maïs), produisant des récoltes comparables ou dépassant parfois celles permises par la mécanisation et les intrants chimiques.

L'intensification et l'agriculture industrielle sont souvent associée (quelquefois à tort) au développement et à l'utilisation des organismes génétiquement modifiés, et ont pu être mises en rapport avec l'apparition croissante de plantes résistantes à des désherbants totaux, ainsi qu'à des crises telles que la maladie de la vache folle, dioxines dans certaines viandes, ou dispersion de virus tels que le H5N1. Les agriculteurs sont cependant souvent également des victimes de crises liées à l'industrialisation, mais aussi parfois induites par des accidents industriels, ou des pollutions urbaines ou de séquelles de guerres en amont ou en aval de l'agriculture.

Notes et références

  1. Agreste, statistique agricole annuelle, Céréales, oléagineux, protéagineux 1989-2005 définitif, 2006 semi-définitif, données disponibles en ligne

Voir aussi

Bibliographie

  • Marcel Mazoyer, Laurence Roudart: Histoire des agricultures du monde : Du néolithique à la crise contemporaine, Paris: Seuil, 2002, ISBN 2020530619

Articles connexes


Liens externes

  • Portail de l’économie Portail de l’économie
  • Portail de l’agriculture et l’agronomie Portail de l’agriculture et l’agronomie
  • Portail de l’environnement et du développement durable Portail de l’environnement et du développement durable
Ce document provient de « Agriculture intensive ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Agriculture Intensive de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем решить контрольную работу

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Agriculture intensive — L intensification de l agriculture moderne a été permise par la mécanisation associée au remembrement et par l utilisation d intrants (semences, engrais, pesticides) …   Wikipédia en Français

  • Agriculture sud-nord — Agriculture Culture intensive de pomme de terre en plein champ L’agriculture (du latin agricultura) est un processus par lequel les hommes aménagent leurs écosystèmes pour satisfaire les besoins de leurs sociétés[1] …   Wikipédia en Français

  • Agriculture En Grèce Antique — L olivier, l une des bases de l agriculture grecque ici à Carystos en Eubée. L’agriculture est le fondement de la vie économique en Grèce antique. Par la mise en valeur intensive d un terroir restreint, malgré un outillage et une terre… …   Wikipédia en Français

  • Agriculture dans la Grèce antique — Agriculture en Grèce antique L olivier, l une des bases de l agriculture grecque ici à Carystos en Eubée. L’agriculture est le fondement de la vie économique en Grèce antique. Par la mise en valeur intensive d un terroir restreint, malgré un… …   Wikipédia en Français

  • Agriculture en Grece antique — Agriculture en Grèce antique L olivier, l une des bases de l agriculture grecque ici à Carystos en Eubée. L’agriculture est le fondement de la vie économique en Grèce antique. Par la mise en valeur intensive d un terroir restreint, malgré un… …   Wikipédia en Français

  • Agriculture en grèce antique — L olivier, l une des bases de l agriculture grecque ici à Carystos en Eubée. L’agriculture est le fondement de la vie économique en Grèce antique. Par la mise en valeur intensive d un terroir restreint, malgré un outillage et une terre… …   Wikipédia en Français

  • intensive agriculture — ➔ agriculture * * * intensive agriculture UK US noun [U] (also intensive farming) ENVIRONMENT ► farming that uses a lot of machinery, labour, chemicals, etc. in order to grow as many crops or keep as many animals as possible on the amount of land …   Financial and business terms

  • agriculture — ag‧ri‧cul‧ture [ˈægrɪˌkʌltʆə ǁ ər] noun [uncountable] FARMING the practice or science of farming: • Agriculture accounts for over 25% of net domestic production. agricultural adjective : • sales of agricultural machinery exˌtensive ˈagriculture …   Financial and business terms

  • Agriculture Extensive — Élevage extensif de porcs. L agriculture extensive est un système de production agricole qui ne maximise pas la productivité à court terme du sol en faisant appel à des intrants chimiques, à l arrosage ou au drainage, mais plutôt aux ressources… …   Wikipédia en Français

  • Agriculture Biologique — Pour les articles homonymes, voir Label d agriculture biologique et Bio. L’agriculture biologique est un système de production agricole basé sur le respect du vivant et des cycles naturels[1], qui gère de façon globale la production en favorisant …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”