Pompidolisme

Pompidolisme

Georges Pompidou

Georges Pompidou
19e président de la République française
Georges Pompidou - Bundesarchiv B 145 Bild-F020538-0006.jpg
Georges Pompidou, en 1965.

Actuellement en fonction
Mandat
20 juin 1969 - 2 avril 1974
Depuis le 20 juin 1969
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Élu(e) le 15 juin 1969
Parti politique RPF
UNR
UDR
République Ve République
Constitution Constitution de 1958
Premier(s) ministre(s) Jacques Chaban-Delmas
Pierre Messmer
Prédécesseur Charles de Gaulle
Alain Poher (par intérim)
Successeur Alain Poher (par intérim)
Valéry Giscard d'Estaing
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Autres fonctions
2e Premier ministre français
Mandat
14 avril 1962 - 10 juillet 1968
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Président de la République Charles de Gaulle
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Gouvernement Pompidou (1), (2), (3), (4), (5)
Prédécesseur Michel Debré
Successeur Maurice Couve de Murville

Membre du Conseil constitutionnel
Mandat
5 mars 1959 - 14 avril 1962
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Prédécesseur Fonction inexistante
Successeur Bernard Chenot

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Biographie
Nom de naissance Georges Jean Raymond Pompidou
Naissance 5 juillet 1911
France Montboudif, Cantal (France)
Décès 2 avril 1974 (à 62 ans)
France Paris-4e (France)
Nature du décès Maladie de Waldenström
Nationalité {{{nationalité}}}
Conjoint(s) Claude Cahour
Enfant(s) Alain Pompidou (adoptif)
Diplômé ENS Ulm
Sciences Po
Profession Professeur de français, latin, grec
Universitaire
Haut fonctionnaire
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Religion catholique
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Premiers ministres français
Présidents de la République française

Georges Pompidou, né le 5 juillet 1911 à Montboudif (Cantal) et mort le 2 avril 1974 à Paris est un homme d'État français.

Agrégé de lettres, maître des requêtes honoraire au Conseil d'État et ancien directeur général de la Banque Rothschild, il occupe, durant la présidence de Charles de Gaulle, les fonctions de Premier ministre du 14 avril 1962 au 10 juillet 1968, ce qui constitue à ce jour un record de durée à ce poste. Il est ensuite président de la République française de juin 1969 à sa mort.

Sommaire

Biographie

Origines, études et famille

Georges Jean Raymond Pompidou est fils d'enseignants et petit-fils tant du côté paternel que maternel de familles paysannes cantaliennes extrêmement modestes.

Il est à ce titre un exemple parfait de la promotion sociale sous la 3e république: grand-père agriculteur, père instituteur, fils fonctionnaire ou membre du personnel politique.

Il commence sa scolarité à Albi, où son père a été nommé. Élève brillant, il obtient le premier prix de version grecque au concours général en 1927[1]. Après avoir passé son baccalauréat au lycée Lapérouse d'Albi, il fait ses classes préparatoires au lycée Pierre-de-Fermat de Toulouse puis au lycée Louis-le-Grand aux côtés de Léopold Sédar Senghor et d'Aimé Césaire. Hostile à l'Action française il est proche de la LAURS. Reçu à l'École normale supérieure en 1931, il est cacique de l’agrégation de lettres trois ans plus tard et commence une carrière de professeur. Il enseigne d'abord à Marseille au lycée Saint-Charles, puis à Paris au lycée Henri-IV où il est chargé de classes de lettres supérieures et de préparation à l'École coloniale.

Le 29 octobre 1935, il épouse Claude Cahour (1912-2007). Ils ont un fils adoptif, Alain Pompidou (né en 1942).

Il effectua son service à l'école de Saint-Maixent. Il fut mobilisé en 1940, au 141e régiment d'infanterie alpine puis démobilisé après la bataille de France.

Carrière politique

Sous la IVe République (1946-1958)

À la Libération, ce professeur de classes préparatoires au lycée Henri-IV, qui, de son propre aveu, ne s'est pas engagé pendant l'Occupation, par le biais d'amis gaullistes, obtient un poste de chargé de mission pour l'Éducation nationale au Cabinet du général de Gaulle, président du Gouvernement provisoire de la République française. Il devient ensuite maître des requêtes au Conseil d'État. Après le départ du général, il reste un conseiller très proche, s'occupant notamment de la fondation Anne-de-Gaulle ou devenant secrétaire général du RPF. Directeur du Commissariat au Tourisme (1946-1949), il entre avec l'appui d'un ami (R. Fillon) à la banque Rothschild en 1954 jusqu'en 1958, et de début 1959 à 1962.

Sous la présidence du général de Gaulle (1958-1969)

Les débuts (1958-1962)

Lors du retour au pouvoir du général de Gaulle, en 1958, il sort de l'ombre en devenant son directeur de cabinet : de Gaulle l'invite à s'installer à ses côtés dans la voiture présidentielle lors de son investiture. Il est nommé, en mars 1959, au Conseil constitutionnel, où il siège jusqu'en 1962. Il entre en contact avec le FLN lors de discussions qui ont lieu à Neuchâtel et à Lucerne, en Suisse, préparant ainsi les accords d'Évian.

Premier ministre (1962-1968)

Après le référendum d'avril 1962 approuvant les accords d'Évian, il est nommé Premier ministre le 14 avril 1962. C'est un quasi-inconnu que nomme le général de Gaulle pour succéder à Michel Debré. Sa carrière faillit s'interrompre quand à l'été 1962, il mit sa démission en jeu [réf. nécessaire] pour obtenir du Général de Gaulle la grâce du général Jouhaud, l'un des putschistes d'Alger, qui aurait dû être fusillé après sa condamnation à mort.

Malgré quelques secousses (grèves des mineurs en 1963, dissolutions et référendum), Pompidou exerce en pleine Trente Glorieuses, période de croissance économique forte, et restera ainsi aux yeux de certains [Qui ?] le symbole du renouveau, de la modernisation gaullienne de la France des années 1960. Cinq gouvernements se succèdent de 1962 à 1968.

Pompidou forme son premier gouvernement avec cinq ministres d'État: André Malraux qui conserve son poste aux Affaires culturelles, l'éphémère Pierre Pflimlin du MRP à la Coopération, Louis Jacquinot (proche des Républicains indépendants de Giscard) aux DOM-TOM, tandis que Louis Joxe est reconduit aux Affaires algériennes et que Gaston Palewski, qui sera, avec Pierre Messmer, « fortement irradié »[2] lors de l'accident de Béryl le 1er mai 1962, est chargé de la Recherche scientifique et des questions atomiques. Outre ces ministres, on retrouve Maurice Couve de Murville aux Affaires étrangères (qui occupe ce poste depuis 1959, et ce jusqu'à sa nomination à Matignon), Roger Frey à l'Intérieur, Pierre Messmer aux Armées et Valéry Giscard d'Estaing aux Finances.

Suite à la conférence de De Gaulle rejetant l'« Europe intégrée », les cinq ministres du MRP (dont Pflimlin et Maurice Schumann) démissionnent le 15 mai 1962, conduisant à un remaniement ministériel. Deux autres léger remaniements ont lieu en septembre, alors que la droite obtient la majorité lors des sénatoriales, et en octobre 1962.

Le 28 octobre 1962, le succès du référendum sur l'élection au suffrage universel du président de la République renforce la position de De Gaulle. Le choix de ne pas passer par l'article 89 de la Constitution qui prévoit les procédures de révision constitutionnelle conduit l'ensemble des partis, hormis la majorité gaulliste, à voter une motion de censure le 5 octobre 1962 contre le gouvernement. Pompidou présente alors sa démission, refusée par de Gaulle, qui préfère dissoudre l'Assemblée nationale le 10 octobre. Jusqu'au référendum, le gouvernement se contente d'expédier les affaires courantes.

Le président du Sénat, Gaston Monnerville (GD), parle quant à lui de « forfaiture » et saisit le Conseil constitutionnel, qui se déclare, le 6 novembre 1962, incompétent pour juger inconstitutionnelle une réforme approuvée par référendum, quand bien même elle n'aurait pas respecté l'art. 89. Pompidou forme alors son deuxième gouvernement, fin novembre, qui durera jusqu'à 1966. Celui-ci a une composition semblable au premier, formé majoritairement de membres de l'UNR gaulliste et de quelques Républicains indépendants, représentant la tendance libérale (au sens économique), regroupés autour de Giscard.

Aux cantonales de mars 1964, la gauche progresse nettement, de même que lors des sénatoriales de septembre 1965. Lors des municipales de mars 1965, la droite ne l'emporte qu'à l'aide des candidats divers droite, non affiliés aux partis principaux: le PCF obtient autant que les Républicains indépendants (3,7 %) et la SFIO obtient légèrement plus que l'UNR gaulliste (8,7 % contre 8,5 %).

Début 1966, Pompidou forme son troisième gouvernement, qui dure jusqu'en avril 1967. La Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS), qui rassemble à l'initiative de François Mitterrand les courants non-communistes depuis décembre 1965, dépose au printemps 1966 une motion de censure, défendue par Guy Mollet, contre le gouvernement[3]: l'opposition socialiste proteste en effet contre le retrait du commandement intégré de l'OTAN, décidé par de Gaulle en mars, Maurice Faure (du Rassemblement démocratique) déclarant alors « si chacun de nos alliés se comportait comme vous le faîtes et prenez les décisions que vous venez de décréter, cela ne signifierait rien d'autre que le retrait de toutes les forces américaines du continent européen. »[3]

Lors des législatives de mars 1967, Pompidou est élu député de la seconde circonscription du Cantal dès le premier tour. Les législatives marquent néanmoins un recul de la majorité, au profit de la gauche, qui confirme son avantage lors des cantonales de septembre 1967. A la demande de De Gaulle, Pompidou forme alors son quatrième gouvernement, qui dure jusqu'au 31 mai 1968.

Pendant les événements de mai 1968, tout en négociant avec les représentants syndicaux les accords de Grenelle - avec l'aide précieuse de son Secrétaire d'État à l'Emploi Jacques Chirac -, il préconise auprès du général de Gaulle la dissolution de l’Assemblée. Beaucoup [Qui ?] dans l’entourage du général jugent cette proposition « suicidaire » et penchent pour un référendum, pensant que c'est l'alliance de Gaulle-Pompidou (fermeté du général-négociations du Dauphin, comme pour les négociations de Grenelle) qui va faire sortir le pays de ce séisme. De mauvaise grâce, le président finit par se rallier aux conseils de son Premier ministre et les élections qui s’ensuivent (23 et 30 juin 1968) sont un triomphe pour l’UDR (Union pour la défense de la République) qui rassemble l’ancienne UNR (devenue entre temps UD-Ve) et quelques ralliés [Qui ?]. Georges Pompidou est réélu dans le Cantal, la gauche est battue, nombre de ses leaders ne sont pas réélus, en particulier Pierre Mendès France. Mais de Gaulle, irrité d’avoir eu tort contre Pompidou, contraint celui-ci à démissionner le 10 juillet, le plaçant « en réserve de la République ». Il est remplacé par Maurice Couve de Murville.

Lorsque Georges Pompidou, le 13 février 1969, fut interrogé dans un entretien à la Télévision suisse romande sur le fait de savoir s'il pensait avoir un avenir politique, il répondit : « Je ne pense pas avoir d'avenir politique; j'ai un passé politique; j'aurai peut-être un jour, si Dieu le veut, un destin national » [réf. nécessaire]. Cette déclaration lui vaut une remontrance officielle de l'Élysée, qui la déclare prématurée.

C'est aussi à cette époque post-68 qu'éclate l'affaire Markovic (garde du corps d'Alain Delon assassiné) où l'on tente de compromettre sa femme en faisant circuler des rumeurs à son sujet (on parle de photos d'orgies où Claude Pompidou, sa femme, figurerait, photos qui se sont avérées être des faux grossiers). Blessé à l'extrême, il reprochera à l’Élysée de ne pas l'avoir averti, d'avoir laissé cette rumeur déshonorante, basée sur les paroles d'un voyou, se propager. C'est le point de rupture définitif entre le général et Pompidou. Il se consacre alors à ses mandats locaux : conseiller municipal de Cajarc (Lot) de 1965 à 1969, député du Cantal de juin 1968 à juin 1969 où il siège à l’Assemblée nationale au sein du groupe gaulliste Union des démocrates pour la République (UDR).

La présidence de la République (1969-1974)

Élection présidentielle de 1969

Après l'échec du référendum d'avril 1969, le général de Gaulle se retira aussitôt de ses fonctions et des élections furent organisées.

Georges Pompidou se déclare candidat le 29 avril. Il obtient aussitôt le ralliement de l'UDR. Seule une partie des gaullistes de gauche derrière René Capitant (qui envisage même un moment de se présenter) et Louis Vallon ne le soutiennent pas. Valéry Giscard d'Estaing mène un jeu plus complexe : il cherche à susciter la candidature d'Antoine Pinay, qui se récuse, puis rencontre Alain Poher avant de rallier Georges Pompidou le 30 avril.
Pompidou, ayant reconstitué l'ancienne majorité, s'attache à réaliser une ouverture en direction des centristes. Répondent à son appel René Pleven, Joseph Fontanet et Jacques Duhamel. La gauche étant incapable de présenter une candidature unitaire, au contraire de 1965, son rival le plus sérieux devient vite le président du Sénat qui exerce l'intérim de la fonction présidentielle. Les premiers sondages donnent d'ailleurs ce dernier vainqueur.
Pompidou sait renverser la tendance, menant une campagne active en province, mettant en valeur les ralliements qu'il a obtenus. Au premier tour, qui se déroule le 1er juin, il arrive nettement en tête avec 10 051 783 voix (44,5 %) devant Alain Poher (23,3 %) et Jacques Duclos (21,3 %), Gaston Defferre n'ayant obtenu que 1 133 222 suffrages (5,01 %).
Le Parti communiste appelant à l'abstention, le second tour n'est plus qu'une formalité.
Le 15 juin 1969, Georges Pompidou est élu président de la République avec 11 064 371 voix (58,21 %), face à Alain Poher qui en obtient 7 943 118 (41,79 %). Il entre en fonction le 19 juin[réf. nécessaire] et nomme, le 20 juin, Jacques Chaban-Delmas au poste de Premier ministre, fonction que celui-ci occupa jusqu'au 5 juillet 1972, date à laquelle lui succède Pierre Messmer, demeuré en fonction jusqu’au 27 mai 1974.

Considérations générales

Sa première initiative en politique extérieure est de convoquer un sommet des chefs d'État des six membres de la Communauté économique européenne pour rompre l'isolement diplomatique de la France et donner une nouvelle dynamique à la construction européenne : c'est la relance de La Haye. Si la défense des intérêts nationaux de la France sont prioritaires, il se montre sincèrement européiste[4].

Sur la scène internationale, Georges Pompidou continue la politique gaullienne d'indépendance tout en l'assouplissant, notamment à l'égard des États-Unis et de la Grande-Bretagne.

Au niveau national, George Pompidou entend moderniser la France : il continue la modernisation économique et l'industrialisation, tout en devant faire face à des conflits sociaux et aux premiers contrecoups du choc pétrolier de 1973.

Il développe l'automobile au détriment des autres modes de transport. Il dit à ce propos en 1971 : « Il faut adapter la ville à l'automobile ». Le nombre de cyclistes régresse et le nombre d'automobilistes augmente significativement. Dans bon nombre de villes beaucoup de vieux quartiers sont détruits pour faire place à des voies express ou élargir certains axes comme à Lyon avec le tunnel de Fourvière[réf. nécessaire]. C'est cependant à tort qu'on lui attribue généralement la paternité du plan autoroutier pour Paris qui a davantage été conçu par les services techniques, les architectes et urbanistes de la ville de Paris. Georges Pompidou fait partie de la classe politique ayant fermé de nombreux réseaux de chemins de fer secondaires au nom de la modernité. De ce fait, beaucoup de campagnes de nos jours ne sont accessibles qu'en voiture.

Il favorise le développement de l'agriculture intensive et de l'agro-industrie par la mécanisation et l'utilisation d'engrais et de pesticides[5]. Dans le même temps, il lance les premiers labels et les appellations d'origine.

Grandes étapes de sa présidence
Gouvernement Jacques Chaban-Delmas (20 juin 1969 - 5 juillet 1972)
  • 1969 :
    • 26 juin : Chaban-Delmas présente son programme « la nouvelle société » basé sur l'élargissement des libertés publiques, la participation dans les entreprises, l'accroissement des pouvoirs régionaux et le développement de la solidarité.
    • 8 août : Dévaluation du franc de 12,5 %.
    • 16 septembre : Discours de politique générale de Jacques Chaban-Delmas qui exprime le souhait d'organiser une compétition véritable entre les deux chaînes de télévision de l'ORTF, et se traduit par la création de deux unités autonomes d’information puis par deux directions distinctes.
    • décembre : loi sur l'actionnariat ouvrier chez Renault, inauguration de la première ligne de RER (Nation-Boissy Saint-Léger), abandon par la France de la filière graphite-gaz pour la filière nucléaire.
    • 15 décembre : Passionné par la culture et l'art, Georges Pompidou annonce la création d'un centre d'art contemporain à Paris (qui porte aujourd'hui le nom de centre Georges-Pompidou).
Le président Pompidou avec le président américain Nixon, en 1973, à Reykjavik (Islande).
Gouvernement Pierre Messmer (7 juillet 1972 - 27 mai 1974)

Fin de vie

Le 24 quai de Béthune, lieu du décès de Georges Pompidou

Dans les derniers mois de sa vie, sa maladie de Waldenström et les corticoïdes déforment son visage. Malgré la rumeur concernant sa santé, les déclarations officielles font état de « simples grippes ». On annonce le 2 avril 1974 sa mort dans son studio de l’île Saint-Louis[7]. Il a été emporté par une septicémie foudroyante [8],[9].

Une polémique se développe alors au sujet du secret tenu autour de sa maladie et la classe politique "convient" alors que les futurs présidents de la République devront rendre compte de leur état de santé (François Mitterrand, qui s'était engagé durant sa campagne de 1981 à publier des bulletins de santé réguliers, dissimula malgré tout, lui aussi, la gravité de sa maladie après son accession au pouvoir).

Décorations

Actions en justice durant son mandat présidentiel

Saisi en référé par Maître René Floriot représentant le président Pompidou, le Tribunal de grande instance de Paris a, en 1970, interdit au journal L'Express de publier une publicité litigieuse utilisant l'image du président de la République. La photo prise pendant les vacances présidentielles en Bretagne montrait Georges Pompidou à bord d'un bateau équipé d'un moteur de marque Mercury, commanditaire de la publicité.

Postérité

De nombreuses voies de circulation et établissements scolaires ont été baptisées au nom de Georges Pompidou, en France et dans d'autres pays, en hommage au président défunt.

Citations

  • 1966, à Jacques Chirac qui lui faisait signer de nouveaux décrets : « Mais arrêtez donc d'emmerder les Français » (cité par Thierry Desjardins).
  • « L'année 1968 a eu un goût de cendre » (Pour rétablir une vérité)
  • 28 février 1970, à Chicago : « L’emprise de l’homme sur la nature est devenue telle qu’elle comporte un risque de destruction de la nature elle-même. Il est frappant de constater qu’au moment où s’accumulent et se diffusent de plus en plus de biens dits de consommation, ce sont les biens élémentaires les plus nécessaires à la vie, comme l’air et l’eau, qui commencent à faire défaut ».
  • 10 novembre 1970, lors d'une allocution télévisée consécutive à la mort de Charles de Gaulle : « Français, Françaises, le général de Gaulle est mort, la France est veuve. […] »
  • 1971 « Il faut adapter la ville à l'automobile ».
  • 1972 « Chère vieille France ! La bonne cuisine ! Les Folies-Bergère ! Le Gai-Paris ! La Haute-Couture […] ! C'est terminé ! La France a commencé et largement entamé une révolution industrielle » (15 novembre 1972, conférence de presse)
  • « Les Français aiment la bagnole ! »[11]

Notes

  1. Georges Pompidou sur le site de la mairie d'Albi
  2. Messmer: « Nous avons été fortement irradiés », Le Nouvel Observateur n°1608, 31 août 1995
  3. a  et b Assemblée nationale : le débat de censure, ORTF - 19/04/1966 - 00h20m51s (sur les archives de l'INA)
  4. Marie-Thérèse Bitsch « Le sommet de La Haye. L’initiative française, ses finalités et ses limites » dans la Revue d'histoire de l'intégration européenne.
  5. (fr) Colloque de l'association Georges-Pompidou sur sa politique agricole
  6. décret du 3 avril 1974, article 1
  7. Déclaration du conseil constitutionnel, vacance de la présidence de la République suite à la mort de Georges Pompidou le 2 avril 1974 à 21h
  8. Pompidou sur http://www.fnclcc.fr
  9. Ces malades qui nous gouvernent sur http://www.agoravox.fr
  10. Il possède de droit cette décoration en tant que président de la République
  11. Citation - Les Français aiment la bagnole. - Dicocitations

Bibliographie

Ouvrages de Georges Pompidou

Ouvrages sur Georges Pompidou

Notes et entretiens

  • Jacques Foccart, Journal de l'Élysée (mis en forme et annoté par Philippe Gaillard), Fayard et Jeune Afrique, 1997-2001. Cinq volumes, dont :
    • Dans les bottes du Général. 1969-1971, Fayard et Jeune Afrique, Paris, 1999, (ISBN 2-213-60316-2)
    • La France pompidolienne. 1971-1972, Fayard et Jeune Afrique, Paris, 2000, (ISBN 2-213-60580-7)
    • La Fin du gaullisme. 1973-1974, Fayard et Jeune Afrique, Paris, 2001, (ISBN 2-213-60796-6)
  • Jacques Foccart, Foccart parle. 2, [1969-1996] : entretiens avec Philippe Gaillard, Fayard et Jeune Afrique, Paris, 1997, 525 p.-[16] p. de planches (ISBN 2-213-59498-8)
  • Jean Mauriac, L'Après-de Gaulle. Notes confidentielles, 1969-1989, Fayard, Paris, 2006, 540 p. (ISBN 2-213-62765-7)
  • Alain Frerejean, C'était Georges Pompidou, Fayard, Paris, 2007, 434 p. (ISBN 2-286-04076-5)

Études

  • Stéphane Rials, Les Idées politiques du président Georges Pompidou, Presses universitaires de France, coll. « Travaux et recherches de l'Université de droit, d'économie et de sciences sociales de Paris II. Série Science politique » no 9, Paris, 1977, 192 p. [pas d'ISBN] – Texte abrégé d'un mémoire de D.E.S. de sciences politiques, présenté à Paris II, en 1975.
  • Bernard Esambert, Georges Pompidou, capitaine d'industrie, Odile Jacob, Paris, 1994, 277 p. (ISBN 2-7381-0239-5)
  • Éric Roussel, Georges Pompidou. 1re édition : Jean-Claude Lattès, Paris, 1984, 567 p.-[16] p. de planches [pas d'ISBN] – 3e édition, revue, augmentée, établie d'après les archives du quinquennat (1969-1974) : Georges Pompidou : 1911-1974, Jean-Claude Lattès, Paris, 1994, 686 p.-[16] p. de planches (ISBN 2-7096-1376-X) – Réimpression en 2004 de la 3e édition : (ISBN 2-7096-2592-X) – Nouvelle édition, basée sur l'édition de 1994 : Georges Pompidou (1911-1994), Perrin, coll. « Tempus » no 60, Paris, 2004, 686 p. (ISBN 2-262-02168-6)
  • Association Georges Pompidou, Georges Pompidou, homme d'État, 1962-1974 : guide d'orientation bibliographique, Association Georges Pompidou, Paris, 1996, 262 p. (ISBN 2-911612-00-0)

Actes de colloques

  • Georges Pompidou et l'Europe : colloque, 25 et 26 novembre 1993 (publié par l'Association Georges Pompidou ; avec une préface d'Édouard Balladur et une postface de Jacques Chirac ; sous la direction de J-R Bernard - F. Caron - M. Vaïsse), Éditions Complexe, coll. « Interventions », Bruxelles et Paris, 1995, 691 p. (ISBN 2-87027-525-0)
  • Culture et action chez Georges Pompidou : actes du colloque, Paris, 3-4 décembre 1998 (organisé par l'Association Georges Pompidou ; sous la direction de Jean-Claude Groshens - Jean-François Sirinelli), Presses universitaires de France, coll. « Politique d'aujourd'hui », Paris, 2000, XII-454 p. (ISBN ISBN 2-13-050908-8)
  • Un politique, Georges Pompidou : actes du colloque des 25 et 26 novembre 1999 au Sénat (organisé par l'Association Georges Pompidou ; sous la direction de Jean-Paul Cointet - Bernard Lachaise - Gilles Le Béguec - Jean-Marie Mayeur), Presses universitaires de France, coll. « Politique d'aujourd'hui », Paris, 2001, XIII-436 p. (ISBN 2-13-051568-1)
  • Georges Pompidou face à la mutation économique de l'Occident, 1969-1974 : actes du colloque des 15 et 16 novembre 2001, [Paris], Conseil économique et social (organisé par l'Association Georges Pompidou ; sous la direction d'Éric Bussière), Presses universitaires de France, coll. « Politique d'aujourd'hui », Paris, 2003, V-418 p. (ISBN 2-13-053598-4)
  • Action et pensée sociales chez Georges Pompidou : actes du colloque des 21 et 22 mars 2003 au Sénat, Paris (organisé par l'Association Georges Pompidou ; sous la direction d'Alain Beltran - Gilles Le Béguec), Presses universitaires de France, coll. « Politique d'aujourd'hui », Paris, 2004, XIII-428 p. (ISBN 2-13-054275-1)

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