Rassemblement Du Peuple Français

Rassemblement Du Peuple Français

Rassemblement du peuple français

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Rassemblement du peuple français
Symbole du RPF 
Ancien président Charles De Gaulle
Fondation 14 avril 1947
Disparition 13 septembre 1955
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Présidents du groupe
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Représentation du parti
Députés {{{Députés}}}
Sénateurs {{{Sénateurs}}}
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Idéologie Gaullisme
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Affiliation internationale {{{internationale}}}
Couleurs bleu, rouge
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voir aussi

Constitution française
Politique de la France
Gouvernement français
Président français
Partis politiques français
Élections en France

Le Rassemblement du peuple français (RPF) était un mouvement politique fondé par le général de Gaulle le 14 avril 1947 pour mettre en œuvre son programme politique exposé dans le discours de Bayeux. Durant sa courte existence (1947-1955), le RPF fut le principal mouvement d'opposition à la IVe République (avec le PCF), voulant se situer au-delà du clivage droite/gauche. Le RPF fut le seul mouvement de l'histoire du gaullisme fondé et présidé par Charles de Gaulle et le seul mouvement à réunir tous les gaullistes.

Sommaire

Genèse

Durant la Seconde Guerre mondiale, le général de Gaulle avait refusé de créer un parti politique. En 1945, le MRP avait fait figure de parti de la fidélité dans un premier temps mais la rupture avec les républicains populaires fut consommée dès 1946 à propos du choix des institutions à donner à la France (discours de Bayeux).

La décision de créer le RPF est prise durant l'hiver et annoncée par le général de Gaulle dans son discours de Strasbourg du 7 avril 1947 prononcé depuis l'hôtel de ville de Strasbourg, place Broglie. Lors de l'annonce de sa création officielle, le 14 avril 1947, le Général de Gaulle appelle à le rejoindre « tous les Français et les Françaises qui veulent s'unir à lui pour le salut commun ».

Le général de Gaulle souhaitait que le RPF ne soit pas un parti mais un rassemblement. C'est pourquoi il proposa la double appartenance, permettant aux membres de tous les partis politiques, sauf ceux du PCF et ceux qui se sont compromis avec le régime de Vichy, d'adhérer au RPF tout en restant dans leur parti d'origine mais ce fut globalement un échec.

En un an, le nombre d'adhésions au RPF atteindra le demi-million[1] (juste derrière le PCF), principalement issus de la classe moyenne (artisans, commerçants, cadres moyens et employés). Suite à des heurts avec les contre-manifestants communistes, un service d'ordre (SO) musclé est constitué, sous l'égide de trois ancien Résistants, Dominique Ponchardier, Claude Dumont et Pierre Debizet, qui rassemble 8 à 10 000 militants (dont un certain nombre participeront ensuite au Service d'action civique, le SAC)[2].

Le RPF attire à l'époque plus de femmes que les autres partis politiques (plus d'un quart des effectifs)[citation nécessaire]. Mais son succès est avant tout politique car il attire aussi bien des monarchistes maurrassiens (Pierre Bénouville, le colonel Rémy, qui finit par adhérer à l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain et sera poussé à la démission par de Gaulle) que républicains de gauche (André Malraux, Jacques Soustelle, René Capitant), des modérés (Gaston Palewski, Jacques Baumel), des démocrates-chrétien (Louis Terrenoire, Edmond Michelet) que des radicaux (Jacques Chaban-Delmas, Michel Debré) des socialistes comme Louis Vallon et même Manuel Bridier, dirigeant national des jeunesses communistes .

Programme

Le but initial du « Rassemblement du peuple français » était de lutter contre le régime « exclusif » des partis, de s'opposer à l'avancée du communisme et de promouvoir une nouvelle réforme constitutionnelle privilégiant le pouvoir exécutif. Le RPF est ainsi destiné à être un instrument de combat contre les institutions de la IVe république (priorité absolue) et contre les communistes (discours du 27 juillet 1947, à Rennes où le général de Gaulle qualifia les communistes de séparatistes). Les discours de Bayeux (juin 1946) et d'Épinal (septembre 1946) sont les fondements des propositions gaulliennes en matière institutionnelle. De Gaulle dénonce un régime où « les marchandages des partis passent avant les intérêts de la France » et soutient le principe d'un exécutif fort procédant du peuple.

Le 4 janvier 1948, lors du discours de Saint-Étienne, le général de Gaulle fit également des propositions en matière socio-économique : l'association capital-travail consistant à chercher une troisième voie entre capitalisme et collectivisme. Le RPF se dote d'une Action ouvrière (AO) puissante et bien implantée et se manifeste aussi à travers du syndicalisme indépendant de la CGSI.

En politique extérieure, le RPF fit part de ses inquiétudes concernant l'avancée du communisme dans l'Union française et la situation en Indochine ; Il se méfiait de la renaissance de l'État allemand et désapprouvait les initiatives européennes de la France (création du conseil de l'Europe, plan Schuman, CECA, et CED). Au nom de l'indépendance nationale, le mouvement gaulliste se montra également de plus en plus hostile à l'évolution des relations transatlantiques et préconisa une Europe confédérée basée sur le droit des nations.

En 1951, un livre La France sera la France. Ce que veut Charles de Gaulle est publié pour faire connaître les idées du fondateur du RPF.

Malgré les tentations de la base, le général de Gaulle, très populaire, écarta toutes les solutions de force préconisées par ses partisans et refusa toute dérive bonapartiste du mouvement. Il faut également noter un refus du RPF par certains gaulliens de poids comme François Mauriac.

Succès électoraux et échecs politiques

Le RPF connut un grand succès dès les élections municipales du 19 et 26 octobre 1947 avec 35% des suffrages et de nombreuses mairies conquises, telles celles de Lille, Marseille, Bordeaux (avec Jacques Chaban-Delmas), Strasbourg, Rennes, Versailles, Le Mans, Nancy, et 52 chefs-lieu de département (38 % des suffrages dans les villes de plus de 9000 habitants, 1/3 des villes de plus de trente mille habitants). À Paris, Pierre de Gaulle, frère du général, devient président du Conseil municipal. La pénétration du RPF dans la France rurale (acquise aux démocrates chrétiens du MRP) reste cependant médiocre. Le RPF profita de sa victoire municipale pour demander la dissolution de la chambre des députés. Sans succès. Au contraire, les parlementaires retardèrent les élections cantonales prévues pour octobre 1948 à mars 1949 ce qui amena de Gaulle à organiser la campagne du timbre pour renflouer financièrement le mouvement gaulliste (Près de deux millions et demi de vignettes de cinquante francs sont envoyés par les français).

La gestion des évènements sociaux de l'automne 1947 va contribuer à affaiblir le mouvement gaulliste. En effet, c'est le gouvernement de la troisième force et son ministre de l'intérieur Jules Moch qui rétablissent l'ordre au moment où de nombreux Français craignent un basculement du pays vers un régime communiste. Le recours à de Gaulle semble alors moins nécessaire pour les conservateurs, les modérés et le patronat alors que son image commence à se dégrader dans l'opinion publique.

En novembre 1948, le RPF participe aux élections du Conseil de la république. 42% des sénateurs élus s'inscrivirent à l'intergroupe gaulliste mais seuls 56 sénateurs constituent un vrai groupe gaulliste (Action démocratique et républicaine).

Pendant cette période, le général de Gaulle est alors interdit d'antenne radio alors que les journaux nationaux lui sont très majoritairement hostiles. Il doit donc se déplacer dans toute la France pour faire connaître son programme mais il put compter sur une nouvelle presse affiliée au RPF comme "L'étincelle", "Le Rassemblement" (1948-1954), "Liberté de l'Esprit" (1949-1954) mais aussi sur quelques éditions locales comme le "Démocrate des Charentes", "la Voie libre" (bulletin). Mais toute cette presse gaulliste ne connaîtra qu'une faible diffusion.

Ce sont les déplacements du Général de Gaulle ou de ses portes paroles officiels (Jacques Debû-Bridel, Jean Fribourg, André Malraux, Gaston Palewski, Geneviève de Gaulle, le colonel Rémy, Jean Nocher, Robert Boulin) qui popularisent ses discours. Mais à ces occasions, les réunions du RPF sont accueillis parfois par des militants communistes aux cris de « fascistes! » et des affrontements opposent alors souvent gaullistes et communistes (À Grenoble, le service d'ordre du RPF est mis en cause à la suite de blessures par balles et de la mort d'un militant communiste, Lucien Voitrin, le 18 septembre 1948 [2]).

En 1949, les élections cantonales sont un nouveau succès pour le RPF (bien que le score soit en retrait par rapport aux élections municipales de 1947). Ses places fortes sont le nord de la France (au-delà d'une ligne Bordeaux-Genève) : Alsace, Lorraine, Nord, Paris, Seine, Ouest, littoral atlantique jusqu'au Pays basque.

En dépit de ces succès électoraux, le RPF connut une chute sensible du nombre de ses adhérents alors même que sa position se renforçait dans le monde étudiant par l'entremise de Pierre Dumas ou de Jacques Dominati.

La préparation des législatives de 1951 se fait non sans difficultés et les investitures ou le refus d'investiture de candidats se font dans la discorde ponctuée de plusieurs démissions.

En 1951, le RPF obtient plus de 4 millions de voix (22,3 % des suffrages et 16,8% des inscrits) et 117 députés mais le nouveau système électoral dit des apparentements limita son succès. L'impact souhaité aux législatives n'a pas eu lieu (il souhaitait obtenir plus de 200 élus) et les députés RPF ne sont pas assez nombreux pour infléchir la politique sociale, ni les institutions.

Vers la mise en sommeil du RPF

Dans l'opposition, le RPF vit un véritable ostracisme de la part des autres partis politiques alors que certains de ses parlementaires tentent de renouer malgré tout les contacts contre l'avis du général de Gaulle qui refuse toute compromission. De ce fait, Jacques Soustelle, pressenti pour prendre la présidence du conseil, devra renoncer.

Le 6 mars 1952, les dissensions au sein du mouvement finissent par aboutir à une scission. Vingt-sept députés RPF votèrent l'investiture du gouvernement d'Antoine Pinay contre l'avis du général de Gaulle. Ils sont alors exclus.

En juillet 1952, quarante-cinq députés RPF supplémentaires rompent avec le mouvement gaulliste.

L'année suivante, le 6 mai 1953, le général de Gaulle rendit leur liberté aux parlementaires après le résultat des élections municipales où le RPF perd la moitié de ses suffrages et plusieurs des villes conquises en 47 (Lille, Marseille notamment). Il explique cet échec par la trahison de la droite, coupable de l'avoir abandonné une fois que la menace communiste avait cessé de l'être. Parmi ces personnalités de droite accusées d'opportunisme sont visées les députés qui ont investi Antoine Pinay en 1952 (parmi lesquels Édouard Frédéric-Dupont, Henry Bergasse).

D'autres imputent cet échec du RPF à des rivalités et des ambitions personnelles, au fonctionnement autoritaire du parti, à ses méthodes trop musclées pour certains (avec un service d'ordre lié à la pègre marseillaise) ou à ses méthodes jugées trop timorées pour d'autres. Certains estiment, comme François Mauriac, que le général de Gaulle n'aurait jamais dû s'abaisser à entrer dans l'arène politique alors que d'autres estiment que le rassemblement a échoué faute de criblage suffisant des personnalités ayant rejoint le RPF, allusion faite à certains politiciens comme Édouard Frédéric-Dupont qui avaient voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. L'idée de double appartenance a été un échec et les autres partis l'ont interdit, qualifiant au passage le général de Gaulle de nouveau général Boulanger.

En rendant leur liberté aux parlementaires, De Gaulle essaye de préserver sa base militante.

Ceux des parlementaires restés fidèles à de Gaulle se sont alors retrouvés dans l'Union des républicains d'action sociale (URAS) devenue les Républicains sociaux tandis que les dissidents, derrière Edmond Barrachin, se retrouvèrent dans l'Action républicaine et sociale (ARS). Lucien Neuwirth, un fidèle du général, raconte au Figaro magazine en 1998, les circonstances de la création des Républicains sociaux:

« Après la mise en sommeil du RPF, nous avons crée les Républicains sociaux. S'y retrouvaient des personnalités politiques comme Michel Debré, Edmond Michelet ou Roger Frey. Des jeunes aussi comme Guy Ribeaud. Et surtout quelqu'un qui allait jouer un rôle capital par la suite, Léon Delbecque. Les Républicains sociaux avaient tout d'un groupuscule, mais enfin, cette structure nous permettait de survivre. Survivre, il le fallait, parce qu'au fur et à mesure des développements tragiques de l'affaire algérienne, nous sentions que là-bas, tout allait exploser (...) L'Algérie, c'était une chaudière (...) La IVe République était incapable de résoudre les grands problèmes et notamment ce drame colonial. Tout laissait à penser que la nation allait s'effondrer. De Gaulle était la seule personnalité capable d'empêcher cela. »[3]

Le vote des élus gaullistes participe, avec celui du PCF, à l'échec de la CED en 1954 alors que leurs idées sont entretenues au sein de la société civile.

Le 13 septembre 1955, le RPF est définitivement mis en sommeil. Certains membres des jeunes du RPF (JRF, Paris-jeunes) vont continuer une action solitaire autour du journal "Le télégramme de Paris", future base du mouvement gaulliste de gauche Front du Progrès, du Mouvement pour la Communauté (MPC), organisation de lutte armée contre l'OAS à la fin de la guerre d'Algérie et en 2006 de l'Académie du Gaullisme.

Héritage du RPF

Pour le général de Gaulle, selon ses propres dires relatés par Alain Peyrefitte, le RPF aura été « un demi succès ou un demi échec ». Il aura surtout permis de préparer le « recours » de 1958 quand les anciens réseaux du RPF seront remis en active pour préparer le retour du Général de Gaulle aux affaires puis créer l'UNR, Jacques Foccart, son dernier secrétaire général, regroupant dans le même temps d'anciens membres du service d'ordre du Rassemblement pour constituer le Service d'action civique (SAC).

Le RPF aura servi également à affirmer une culture politique gaulliste basée sur la fidélité personnelle à l'homme, l'Appel du 18 Juin, le souvenir de la résistance, l'aspiration à la transformation sociale par l'association et l'indépendance nationale.

Personnalités historiques du RPF

Secrétaires généraux

Autres personnalités

Délégués départementaux

  • En Lorraine : Jean Lionel-Pélerin, premier délégué de la Meurthe-et-Moselle, Paul Moench[5], second délégué de Meurthe-et-Moselle, Henri André Drillien[6], délégué départemental de la Moselle ( 1951-1953 ).

Citation

  • "J'invite à se joindre à moi dans le Rassemblement toutes les Françaises et tous les Français qui veulent s'unir pour le salut commun, comme ils l'ont fait hier pour la libération et la victoire de la France" - Général Charles de Gaulle, déclaration du 14 avril 1947 annonçant la création du RPF
  • "Voici venir la faillite des illusions. Il faut préparer le recours".- Général Charles de Gaulle, déclaration du 6 mai 1953 au lendemain des élections municipales.

Notes et références de l'article

  1. 409 579, selon Georgette Elgey dans La République des illusions, première partie de Histoire de la IVe République, Fayard, Paris, 1993, p. 491
  2. a  et b Rémi Kauffer, « L'Opération Résurrection : la Ve République naît d'un coup d'État », in Histoire secrète de la Ve République, dir. Roger Faligot et Jean Guisnel, éditions de La Découverte, 2006, pp. 21-32. Extrait en ligne
  3. Lucien Neuwirth, entretien avec Le Figaro Magazine du 5 avril 1998, par Rémi Kauffer
  4. DE GAULLE, Jean LACOUTURE, éd.LE SEUIL, Paris, 1984, 1985 et 1986.
  5. Cf. l'article Famille Moench
  6. Né le 20 octobre 1894, architecte, président de la section du Parti social français de Montigny-les-Metz, dirigeant de CDLR, militant de l'UDSR, membre du comité provisoire du RPF en Moselle

Voir aussi

Bibliographie

  • Alain Peyrefitte, C'était de Gaulle, Paris, Fayard-Fallois, 2000, 680 p
  • Gilles Le Béguec, « Les Antécédents politiques des députés du RPF », dans Bernard Lachaise - Maurice Vaïsse (dir.), De Gaulle et le Rassemblement du Peuple français (1947-1955), Paris, Armand Colin, 1998, pp. 338-351.
  • Jean-François Sirinelli (dir.), Dictionnaire historique de la vie politique française au XXe siècle, Paris, PUF, 1995. Notice de Jean Charlot.
  • Jean Charlot, « Le Gaullisme », dans Jean-François Sirinelli, Histoire des Droites en France, Tome 1, Politique, Paris, Gallimard, 1992
  • Jean Charlot, "Le gaullisme d'opposition" 1946-1958, Paris, Fayard, 1983
  • Jean Charbonnel, A la gauche du Général, Paris, Plon, 1996
  • René Rémond, Les Droites en France, Aubier, 1982
  • Colonel Rémy, Dix ans avec de Gaulle, Paris, France-Empire, 1971
  • Jacques Soustelle, 28 ans de gaullisme, Paris, La Table-Ronde, 1968
  • Jacques Debû-Bridel, Les Partis contre de Gaulle, Paris, Aymeri Somogy Éditeur, 1948
  • Joseph Halléguen, "Aux quatre vents du gaullisme" Tome 1.Introduction au désordre français, Paris, Dervy, 1953

Liens externes


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