- Jean Casimir-Perier
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Jean Casimir-Perier, né le 8 novembre 1847 à Paris et mort le 11 mars 1907 dans la même ville, est un homme d'État français.
Il est président de la République française du 27 juin 1894 au 16 janvier 1895, date de sa démission. Élu à l’âge de 46 ans, il est le deuxième plus jeune jamais élu à cette fonction, toutes républiques confondues, après Louis-Napoléon Bonaparte.
Sommaire
Biographie
Origines
Jean Casimir-Perier est le fils d'Auguste Casimir-Perier (1811 - 1876), ministre de l'Intérieur dans le gouvernement d'Adolphe Thiers, et de Camille Fontenilliat, et le petit-fils de Casimir Perier (1777 - 1832), président du Conseil sous Louis-Philippe Ier sous la Monarchie de Juillet. Il appartient à la grande bourgeoisie parisienne. Il étudie au lycée Condorcet.
Mariage et enfants
Il épouse à Paris le 17 avril 1873, sa cousine Hélène Perier-Vitet qui lui donne deux enfants : Claude (1880-1915, mort pour la France) et Germaine (Mme Sommier, 1885-1968)
Carrière politique
Il entre dans la vie publique comme secrétaire de son père, ministre de l'Intérieur dans le ministère Thiers.
En 1874 il est élu conseiller général de l'Aube, et envoyé par ce département à la chambre des députés lors des élections générales de 1876 et il est toujours réélu jusqu’à ce qu’il devienne président de la République. Malgré les traditions de sa famille, il rejoint le groupe des Républicains de gauche et est un des 363 qui s’opposent au Seize-Mai (1877). Il refuse de voter l'expulsion des princes en 1883 et démissionne comme député quand la loi est promulguée, à cause de ses liens personnels avec la famille d'Orléans.
Le 17 octobre 1883 il devient sous-secrétaire d'État à la Guerre, poste qu'il occupe jusqu'au 30 mars 1885 dans le gouvernement de Jules Ferry. De 1890 à 1892 il est vice-président de la Chambre, tout en présidant la commission des Finances. En 1893 il accède au « perchoir », c'est-à-dire à la présidence de la Chambre.
Président du Conseil
Quelques mois plus tard, la victoire des « progressistes » aux élections législatives lui dégage la route vers le pouvoir. Le président de la République, Sadi Carnot, le nomme président du Conseil le 3 décembre 1893. Casimir-Perier se fait longuement prier avant d'accepter le poste. Désireux d'écarter du pouvoir les radicaux comme les monarchistes, il décide de gouverner au centre-droit, dans une majorité ouverte aux ralliés. Son gouvernement est constitué de républicains modérés traditionnels, comme l'ancien gambettiste Eugène Spuller. Il prend pour lui même le portefeuille des Affaires étrangères.
Le 9 décembre 1893 a lieu l'attentat (aucun mort) d'Auguste Vaillant à la Chambre des députés, point d'orgue de la vague d'attentats anarchistes qui frappe le pays. En réaction le gouvernement vote les « Lois scélérates » destinées à mettre en place une sévère répression de l'anarchisme en France. Vaillant est guillotiné.
Sur le plan diplomatique, c'est sous Casimir-Perier qu'est signé le 4 janvier 1894 l'Alliance franco-russe qui reste un temps secrète.
Le 3 mars, Spuller appelle dans un discours à la Chambre à la tolérance dans les affaires religieuses. Pour Casimir-Perier ces dernières doivent être examinées dans un « esprit nouveau ». Gestes envers les ralliés, ces déclarations suscitent surtout l'émoi des anticléricaux qui accusent le président du Conseil de « pactiser avec l'ennemi ».
Le cabinet se retrouve alors fragilisé. Lorsque le ministre des Travaux publics Charles Jonnart refuse d'accorder la liberté syndicale aux employés des chemins de fer, la Chambre refuse de voter l'ordre du jour et Casimir-Perier remet sa démission le 23 mai 1894.
Président de la République
Casimir-Perier ne reste pas longtemps inactif puisqu'il retrouve aussitôt la présidence de la Chambre. Le 25 juin 1894, le président Carnot est assassiné à Lyon. Casimir-Perier apparaît comme un successeur plausible du président défunt, qui le considérait d'ailleurs comme son héritier. Mais il se montre très réticent à poser sa candidature, craignant le rôle de représentation qu'on lui ferait jouer à l'Élysée. Il se laisse finalement convaincre.
Le 27 juin 1894, soutenu par la droite, il est élu président de la République par 451 voix contre 195 pour Henri Brisson et 97 pour Charles Dupuy. Cette élection est loin de le satisfaire, d'autant qu'il est très vite considéré par les radicaux et les socialistes comme le « président de la réaction ».
Il devient immédiatement une des cibles favorites de la gauche qui l'exècre pour son appartenance à la haute bourgeoisie. Propriétaire de la majeure partie des actions des mines d'Anzin, il est surnommé « Casimir d'Anzin ». Les campagnes de presse hostiles se multiplient tout comme les procès pour offense au chef de l'État. Homme de peu de caractère, très nerveux, le Président est très touché par ces attaques. Il tente d'intervenir dans la politique du gouvernement, ce que son rôle ne lui permet pas. Il est alors marginalisé par le président du Conseil Charles Dupuy et sombre dans l'abattement.
Sa présidence ne dure finalement que six mois. La démission du ministère Dupuy le 14 janvier 1895 est suivie le lendemain de la sienne. Il l'explique par le fait qu'il se voit ignoré par les ministres, qui ne le consultent pas avant de prendre des décisions et ne l’informent pas des événements politiques, surtout dans le domaine des affaires étrangères.
Fin de sa vie
À partir de ce moment Casimir-Perier abandonne complètement la politique et se consacre aux affaires - surtout à l'exploitation minière. Pendant l'Affaire, lors du procès d’Alfred Dreyfus à Rennes, son témoignage, opposé à celui du général Mercier, est très utile à la cause de l’accusé. En 1899, en pleine crise politique, le président Loubet lui propose la présidence du Conseil, mais il refuse.
Il meurt dans sa soixantième année en 1907, des suites d'une angine de poitrine, après avoir refusé qu'on lui organise des obsèques nationales.
Mandats électifs
- 1876 - 1894 : député de Nogent-sur-Seine (centre gauche)
- 10 janvier 1893 - 3 décembre 1893 : président de la Chambre des députés
- 2 juin 1894 - 27 juin 1894 : président de la Chambre des députés
- 27 juin 1894 - 16 janvier 1895 : président de la République
Fonctions gouvernementales
- 1877 - 1879 : sous-secrétaire d'État à l'Instruction publique, aux Beaux-Arts et aux Cultes
- 1883 - 1885 : sous-secrétaire d'État à la Guerre
- 1893 - 1894 : président du Conseil et ministre des Affaires étrangères
Décorations
- Chevalier de la Légion d'Honneur en 1870 à titre militaire
- Grand croix de la Légion d'Honneur en 1894 en tant que président de la République
Iconographie
Une médaille à l'effigie de Casimir-Perier a été réalisée par le graveur Jules-Clément Chaplain en 1894, pour commémorer l'élection du modèle à la présidence de la République. Un exemplaire en est conservé au musée Carnavalet (ND 0411).
Bibliographie
- Yvert Benoît (direction) : Premiers ministres et présidents du Conseil. Histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernement en France (1815-2007), Paris, Perrin, 2007, 916 pages
- Jean-Paul Ollivier : Président de la République, Les 22 chefs d'État français, 1848-2002, Paris, Reader's Digest, 2002, 208 pages
Liens externes
(en) « Jean Casimir-Perier », dans Encyclopædia Britannica, 1911 [détail de l’édition] [lire en ligne]
Catégories :- Ministre de la Troisième République
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