- Paul Doumer
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Paul Doumer Paul DoumerMandats 14e président de la République française 13 juin 1931 – 7 mai 1932
( 10 mois et 24 jours)Élection 13 mai 1931 Président du Conseil Pierre Laval
André TardieuPrédécesseur Gaston Doumergue Successeur Albert Lebrun Président du Sénat 14 janvier 1927 – 11 juin 1931 Prédécesseur Justin Germain Casimir de Selves Successeur Albert Lebrun Ministre des Finances 16 décembre 1925 – 9 mars 1926 Président Gaston Doumergue Président du Conseil Aristide Briand Gouvernement Gouvernement Briand (8) Prédécesseur Louis Loucheur Successeur Raoul Péret 16 janvier 1921 – 15 janvier 1922 Président Alexandre Millerand Président du Conseil Aristide Briand Gouvernement Gouvernement Briand (7) Prédécesseur Frédéric François-Marsal Successeur Charles de Lasteyrie 1er novembre 1895 – 29 avril 1896 Président du Conseil Léon Bourgeois Prédécesseur Alexandre Ribot Successeur Georges Cochery Ministre d'État sans portefeuille, président du comité économique du comité de guerre 13 septembre – 13 novembre 1917 Président Raymond Poincaré Président du Conseil Paul Painlevé Gouvernement Gouvernement Painlevé (1) Président de la Chambre des députés 10 janvier 1905 – 7 juin 1906 Prédécesseur Henri Brisson Successeur Henri Brisson Gouverneur général de l'Indochine française 13 février 1897 – octobre 1902 Prédécesseur Augustin Juline Fourès (par intérim)
Paul Armand Rousseau (indirectement)Successeur Jean Baptiste Paul Beau Biographie Nom de naissance Joseph Athanase Paul Doumer Date de naissance 22 mars 1857 Lieu de naissance Aurillac, Cantal (France) Date de décès 7 mai 1932 (à 75 ans) Lieu de décès Paris 8e (France) Nature du décès Assassinat Parti politique Radical Conjoint Blanche Richel Enfants Fernand Doumer
Hélène Doumer, ép. Émery
Marcel Doumer
René Doumer
André Doumer
Armand Doumer
Lucile Doumer, ép. Crété
Germaine Doumer, ép. LemaireDiplômé de Facultés des sciences et de droit de l'université de Paris Profession Professeur de mathématiques, journaliste Religion catholique
Présidents de la République française modifier Joseph Athanase Paul Doumer, né le 22 mars 1857 à Aurillac (Cantal), mort le 7 mai 1932 à Paris, est un homme d'État français, membre du Parti radical, victime d'un attentat au cours de son mandat de président de la République.
Sommaire
Biographie
Origines familiales
Paul Doumer est issu d'une famille modeste du Quercy, dont les membres sont habituellement manouvriers ou cultivateurs. Il est le dernier enfant de Jean Doumer[1], né en 1814, et de Victorine David, née en 1823. Il a deux sœurs : Renée (1854) et Thérèse (1855).
Au moment de sa naissance, son père est poseur de rails de la Compagnie des chemins de fer d'Orléans. Peu après, la famille quitte Aurillac pour Paris ; Jean Doumer meurt et sa veuve travaille comme femme de ménage[2]. Paul est scolarisé à l'école communale de la rue Ramey.
Formation et débuts professionnels (1869-1885)
Paul Doumer est un cas exceptionnel d'ascension sociale par l'école.
Après avoir obtenu le certificat d'études, il commence à travailler à 12 ans comme coursier ; il devient ensuite ouvrier graveur dans une fabrique de médailles.
Puis, en suivant les cours du Conservatoire national des arts et métiers[3], il est reçu au baccalauréat ès-sciences. Il entre dans l'enseignement comme répétiteur et obtient une licence de mathématiques en 1877 et une licence en droit[réf. nécessaire] en 1878.
En 1877, il est nommé professeur de mathématiques au collège de Mende.
En 1878, il épouse Blanche Richel, dans la famille de laquelle il logeait pendant ses études. De leur mariage naîtront huit enfants :
- Fernand Doumer (1879-1972), officier et industriel ;
- Hélène Doumer (1880-1968) ;
- Marcel Doumer (1886-1918), ingénieur, Mort pour la France ;
- René Doumer (1887-1917), attaché bancaire, Mort pour la France ;
- André Doumer (1889-1914), lieutenant d'artillerie, Mort pour la France ;
- Armand Doumer (1890-1923), docteur en médecine, gazé, Mort pour la France ;
- Lucile Doumer (1893-1918) ;
- Germaine Doumer (1897 - + ), résistante, connue pour avoir abattu un sous-officier allemand le 17 juin 1940[4],[5].
En 1879, il est nommé au collège de Remiremont (Vosges), où il reste jusqu'en 1883. Parallèlement, il entre grâce à son beau-père, ancien inspecteur primaire dans l'Aisne, en contact avec des personnalités parisiennes : l'historien Henri Martin et William Waddington, sénateurs de l'Aisne. Il écrit quelques articles à l'occasion de ses vacances.
En 1883, il quitte l'enseignement pour raisons de santé[6] et devient rédacteur en chef du journal Le Courrier de l'Aisne[6] à Saint-Quentin. Il est sur une ligne très radicale, de sorte qu'à la mort d'Henri Martin, la direction du journal l'oblige à démissionner. Il fonde alors La Tribune de l'Aisne.
Débuts en politique (1885-1896)
Aux élections municipales de 1885, il se présente sur une liste qui obtient la majorité. Il devient conseiller municipal et est remarqué par Charles Floquet qui en fait son chef de cabinet.
En 1888, à l'occasion d'un scrutin partiel, il est élu député de la circonscription de Laon. A la Chambre, il siège dans les rangs de la gauche radicale. Il est cependant battu lors des élections générales de septembre 1889. Il se présente alors à un autre scrution partiel en 1890 à Auxerre et est élu au deuxième tour ; il est réélu aux élections de 1893.
En 1894, il est à l'origine avec Godefroy Cavaignac d'un projet d'impôt sur le revenu, soutenu par Jean Jaurès, mais repoussé par la Chambre. Il se fait remarquer en 1895 comme rapporteur du budget des Colonies par une étude sur la situation financière de l’Annam et du Tonkin, et dès cette époque, on pense à lui pour occuper le poste de gouverneur général de l'Indochine, que son titulaire, Rousseau, souhaite quitter.
En novembre 1895, il devient ministre des finances du ministère Léon Bourgeois, qui est renversé en avril 1896.
Suite au décès du gouverneur général de l'Indochine, Jules Méline lui offre de prendre ce poste. Paul Doumer est nommé le 28 décembre 1896 et remplacé à la Chambre par Bienvenu-Martin.
L'Indochine (1896-1902)
Gouverneur général de l'Indochine de 1897 à 1902, il réorganise la structure de la colonie en basant le gouvernement à Hanoï et en créant les différents budgets de l'Union indochinoise.
Sur le plan des infrastructures, il est un ferme partisan de la construction du chemin de fer Transindochinois (achevé en 1937).
Il achève les travaux du port de Haiphong, commencés sous le mandat de ses prédécesseur Jean-Louis de Lanessan et Armand Rousseau, par le groupe lyonnais dirigé par Ulysse Pila.
Hanoï est la première ville d'Asie à avoir l'électricité, Paul Doumer étant un des premiers administrateurs de la Compagnie Générale d'Électricité (créée par Pierre Azaria).
Il entérine le souhait du pasteurien Alexandre Yersin de création d'un premier sanatorium à Dalat.
Il est favorable à l'acclimatation de l'hévéa, dont la culture est déjà importante en Malaisie britannique et aux Indes néerlandaises dans le terres récemment conquises de Sumatra.
Sa principale réalisation est le chemin de fer du Yunnan[7] pour lequel il obtient un emprunt de 200 millions de francs-or.
Son autoritarisme[réf. nécessaire] et l'apparition de tensions avec la Chine[réf. nécessaire] entraînent son rappel en métropole, alors que Théophile Delcassé et Paul Cambon s'efforcent de surmonter le différend franco-britannique de Fachoda. Il est remplacé par le diplomate Paul Beau.
Carrière ultérieure (1902-1931)
A son retour d'Indochine, il entre en contact avec l'historien et écrivain André Lichtenberger, qui devient son assistant. André Lichtenberger est son chef de cabinet alors que Paul Doumer est président de la Chambre des députés et ils fondent ensemble un périodique appelé L'Opinion[8]
Réélu député de l’Yonne en 1902, il est placé à la tête de la commission des finances. Ayant évolué avec son retour en politique, il fait dès lors figure de modéré et ses anciens compagnons de la gauche radicale le considèrent comme un renégat. Il remporte le 10 janvier 1905 la présidence de la chambre contre Henri Brisson, une partie de la droite modérée ayant voté pour lui. Lors de son élection il promet de « rendre plus fécond le travail législatif ». Particulièrement apprécié grâce à son ardeur au travail et malgré une austérité quelque peu ostentatoire, sa courte présidence ne lui laisse pas le temps de mettre en œuvre ses projets, puisqu’à la fin de la législature, le 31 mai 1906, il cède sa place au « perchoir » à Henri Brisson.
Il perd son siège de député en 1910, mais revient au Parlement en 1912 comme sénateur de Corse. En août 1914 il se met à la disposition du général Gallieni en ces termes : « Je sais commander ; je saurai donc obéir », et ce dernier le charge d’assurer la liaison avec le Gouvernement replié à Bordeaux. Il est nommé ministre d’État du premier cabinet Painlevé de septembre à novembre 1917, devient rapporteur général du budget à la fin de la guerre, puis par deux fois ministre des finances dans les septième et huitième cabinets Briand.
Il fait partie de la Commission de l'Armée du Sénat pendant la Première Guerre mondiale.
Dans les années 1920, il participe au Cartel des gauches, au sein duquel il représentait le secrétaire général du Parti radical.
Il préside le Sénat de janvier 1927 jusqu’en juin 1931.
La présidence de la République et l'attentat de 1932
Sa carrière culmine avec son élection à la présidence de la République le 13 mai 1931 (après sa candidature infructueuse de 1906).
Le 6 mai 1932, il est victime à Paris d'un attentat commis par un émigré russe, Paul Gorgulov, qui tire plusieurs coups de pistolet[9]. Il meurt des suites de ses blessures le 7 mai 1932 à 4 heures 37 du matin.
Après des funérailles à Notre-Dame et au Panthéon, il est inhumé dans le caveau familial du cimetière de Vaugirard.
Divers
Il était franc-maçon[10] et fut impliqué dans l'affaire des fiches (1900).
Le prestige retiré du sacrifice patriotique de ses quatre fils morts pour la France du fait de la Grande Guerre fut un atout essentiel dans l'élévation de Paul Doumer à la présidence de la République. Ils lui avaient inspiré auparavant un ouvrage de morale pour les enfants, intitulé Le Livre de mes fils, édité pour la première fois en 1906.
Récapitulation de ses mandats
Mandats électifs
- 1888 - 1891 : député de l'Aisne (circonscription de Laon, parti radical)
- 1891 - 1895 : député de l'Yonne (circonscription d'Auxerre)
- 1902 - 1910 : député de l'Aisne (circonscription de Laon)
- 1912 - 1931 : sénateur de la Corse
Fonctions exécutives
- 1895 - 1896 : ministre des Finances
- 1921 - 1922 : ministre des Finances du gouvernement Aristide Briand (7)
- 1925 - 1926 : ministre des Finances
- 1927 - 1931 : président du Sénat
- 1931 - 1932 : président de la République
Œuvres publiées par Paul Doumer
- L'Indo-Chine française
- Le Livre de mes fils
Hommages
- Avenue Paul-Doumer à Paris, Reims, Dax (Landes : la sous-préfecture se trouve dans cette avenue), Biscarosse (Landes).
- Cours Paul Doumer à Saintes (Charente Maritime)
- Rue Paul Doumer à Triel sur Seine (Yvelines), Aurillac (Cantal), Aix-les-Bains (Savoie), Rueil-Malmaison (Hauts de seine), Briastre (Nord), Lisieux (Calvados), Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône), Chauny (Aisne), Laon (Aisne)
- Quai du Président Paul Doumer à Courbevoie
- Ecole Paul Doumer à Lisieux (Calvados), La Fare-les-Oliviers (Bouches du Rhône), Aurillac
- Collège Paul Doumer à Nort-sur-Erdre (Loire-Atlantique)
- Lycée Paul Doumer à Le Perreux-sur-Marne
- Centre Paul Doumer à Caen (Calvados).
A Hanoï (Vietnam), le pont Long Biên était auparavant appelé pont Doumer.
On peut ajouter ici les hommages à ses enfants morts pour la France :
- Rue des frères Doumer à Anizy-le-Château (Aisne).
- Rue des quatre fils Doumer à Luxeuil-les-Bains
Bibliographie
- Notices biographiques
- Sur le site du ministère des finances
- Sur le site de l'Assemblée nationale
- Livres
- Madeleine Rebérioux, La République radicale ? 1989-1914, Nouvelle Histoire de la France Contemporaine n°11, Points Seuil. (ISBN 978-2-02-000671-2)
- Amaury Lorin, Paul Doumer, gouverneur général de l'Indochine (1897-1902), L'Harmattan, Paris, 2004, 248 p. [ISBN 2-7475-6954-3]
- Le Contact colonial franco-vietnamien : le premier demi-siècle, 1858-1911, Publications de l'Universite de Provence, 1999, 219 p. [ISBN 2-85399-447-3]
- Charles Fourniau, Vietnam. Domination coloniale et résistance nationale (1858-1914), Les Indes savantes, Paris, 2002, 845 p. [ISBN 2-84654-015-2]
- Articles
- Amaury Lorin, « "La civilisation suit la locomotive" : le credo ferroviaire de Paul Doumer, gouverneur général de l’Indochine (1897-1902) », dans la Revue d'histoire des chemins de fer, 2006, n° 35, p. 41-54. [ISSN 0996-9403] Disponible en ligne : [2]
- Amaury Lorin, « Le grand tournant : Paul Doumer, "démiurge de l'Indochine française" (1897-1902) », dans Ultramarines, 2009, n° 27, pages 14-21.
- Amaury Lorin, « "Un régicide républicain" : Paul Doumer, le président assassiné (6 mai 1932) », dans Criminocorpus, 2011. Disponible en ligne : [3]
- Michel Bruguière, « Le Chemin de fer du Yunnan : Paul Doumer et la politique d’intervention française en Chine (1889-1902) », dans la Revue d’histoire diplomatique, janvier-mars 1963, p. 23-61 ; avril-juin 1963, p. 129-162 ; juillet-septembre 1963, p. 252-278
Notes et références
- L'orthographe du nom varie dans les registres : Doumer, Doumerc, Doumergue
- Notice biographique de l'Assemblée nationale.
- Ancien élève du Conservatoire National des Arts et Métiers
- [1] Olivier Wievorka, "Questions sur l'armée des ombres", dans Les Collections de l'Histoire, n° 37, cf.
- juin 1940, jour où Philippe Pétain appelle à cesser le combat et annonce son intention de demander l'armistice, Germaine Lemaire abat un sous-officier allemand à Cosne-sur-Loire. Présidente de la section de Cosne-sur-Loire de la fédération des déportés et internés résistants, elle est décorée de la légion d'honneur par décret présidentiel le 23 décembre 1970 Le 17
- Assemblée nationale.
- Voir en bibliographie : Fourniau, Bruguière, Lorin.
- Assemblée nationale. Cf. biographie de Maurice Colrat de Montrozier sur le site de l'
- Browning M1910 est conservée au Musée de la Préfecture de Police. L'arme, un pistolet
- Index maçonnique
Catégories :- Ministre de la Troisième République
- Ministre français des Finances
- Président de la République française
- Président du Sénat français
- Sénateur de la Troisième République française
- Ancien député de l'Aisne (troisième République)
- Ancien député de l'Yonne (troisième République)
- Ancien sénateur de la Corse
- Personnalité du Parti républicain, radical et radical-socialiste
- Personnalité de la franc-maçonnerie française
- Personnalité politique française assassinée
- Gouverneur général de l'Indochine française
- Personnalité du Cantal
- Naissance en 1857
- Naissance à Aurillac
- Décès en 1932
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