- Alexandre Millerand
-
Alexandre Millerand, né à Paris le 10 février 1859 et mort à Versailles le 6 avril 1943, est un homme d'État français d'abord de tendance socialiste puis qui évolue à droite au fur et à mesure de son parcours ministériel. Il est surtout connu pour avoir été le premier socialiste (quoique indépendant) à entrer dans un gouvernement français.
Sommaire
Ses débuts
Né à Paris en 1859, il est le fils de Jean-François Millerand, négociant en drap installé dans le quartier du sentier, d'ascendance auvergnate[réf. nécessaire], et de Mélanie Caen (née en 1835).
Licencié en droit, il s'inscrit au barreau de Paris en 1881 et devient un avocat d'affaires important. Il entame parallèlement une carrière de journaliste - il collabore notamment au journal de Clemenceau, La Justice - et une carrière d'homme politique.
Il épouse le 26 octobre 1888 en la mairie du 9e arrondissement de Paris, Jeanne Levayer. Ils ont quatre enfants, Jean, Jacques, Alice et Marthe.
Socialiste
Élu député de la Seine en 1885, il siège à l'extrême gauche. Il est réélu sans interruption jusqu'en 1919. Il fait signer les « décrets Millerand » qui règlementent et réduisent le temps de travail tout en garantissant un temps de repos hebdomadaire. Il préconise en 1892 la nationalisation de toutes les mines.
Son entrée au gouvernement de Défense républicaine de Pierre Waldeck-Rousseau en 1899, en pleine affaire Dreyfus, aux côtés du général Galliffet, suscite la désapprobation de très nombreux socialistes, dont Jules Guesde et Rosa Luxemburg. Jaurès, ainsi que le radical-socialiste Clemenceau, le soutiennent toutefois.
Droite
Il devient patriote à partir de 1914, et créa la Fédération des gauches puis la Ligue républicaine nationale, sa carrière politique culmine en 1920, d'abord avec sa nomination comme président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, puis par son élection à la présidence de la République le 23 septembre, après la démission de Paul Deschanel dont il assura d'abord l'intérim à la tête du Gouvernement (du 21 au 23 septembre 1920).
Président de la République
Alexandre Millerand, qui était le président du Conseil de Paul Deschanel, lui succède le 23 septembre 1920 en obtenant de l'Assemblée nationale (le Sénat et la Chambre des députés réunis) 695 suffrages sur 892 voix. Le président de la République connaît des relations difficiles avec les présidents du Conseil en raison de son intention d'appliquer la Constitution à la lettre et qui de fait donne une importance réelle au chef de l'État. Il se heurte au refus du président du Conseil, Raymond Poincaré, de soumettre une réforme de la Constitution en 1923. Mais c'est avec le président du Conseil Aristide Briand que les relations sont les plus difficiles car Briand voulait tendre la main à l'Allemagne alors qu'Alexandre Millerand était pour une politique de fermeté, au sujet des réparations notamment.
Alexandre Millerand s'engage dans la politique intérieure notamment dans son discours d'Évreux en 1923, dans lequel il témoigne son attachement à la majorité sortante. Le Cartel des gauches, qui gagne les élections législatives de1924, le lui reproche et demande sa démission. Dans un premier temps, Alexandre Millerand refuse car rien ne l'y oblige. Par provocation, il charge même un député de droite, ministre des Finances du gouvernement Poincaré, Frédéric François-Marsal, de former le nouveau gouvernement. La Chambre des députés lui refuse sa confiance.
La droite nationaliste propose à Millerand de faire un coup d'État mais il s'y refuse.
Il présente alors sa démission dans une lettre aux deux Chambres avec ces mots simples : « Monsieur le Président [du Sénat], j'ai l'honneur de vous présenter ma démission de Président de la République ».
Dix mois plus tard, Alexandre Millerand est élu sénateur de la Seine puis de l'Orne jusqu'en avril 1943.
Le 10 juillet 1940, il ne prend pas part au vote entraînant l'investiture du maréchal Pétain à la présidence du Conseil, étant affaibli et âgé de 81 ans à cette date.
Il décède à son domicile, rue Mansart à Versailles, le 7 avril 1943.
Synthèse des fonctions politiques
Mandats parlementaires
- 1885 - 1919 : député de la Seine
- 1925 - 1927 : sénateur de la Seine
- 1927 - 1943 : sénateur de l'Orne
Fonctions ministérielles
- Ministre du Commerce, de l'Industrie et des Postes et Télégraphes dans le gouvernement Pierre Waldeck-Rousseau du 22 juin 1899 au 7 juin 1902
- Ministre des Travaux publics et des Postes et Télégraphes dans le gouvernement Aristide Briand (1) du 24 juillet 1909 au 3 novembre 1910
- Ministre de la Guerre dans le gouvernement Raymond Poincaré (1) du 14 janvier 1912 au 12 janvier 1913
- Ministre de la Guerre dans le gouvernement René Viviani (2) du 26 août 1914 au 29 octobre 1915
- Président du Conseil, gouvernement Alexandre Millerand (1) du 20 janvier 1920 au 18 février 1920
- Président du Conseil, gouvernement Alexandre Millerand (2) du 18 février 1920 au 24 septembre 1920
Annexes
Bibliographie
- Yvert Benoît (dir.), Premiers ministres et présidents du Conseil. Histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernement en France (1815-2007), Paris, Perrin, 2007, 916 p.
Galerie de photographies
Notes et références
- Dominique Frémy, Quid des présidents de la République... et des candidats, éditions Robert Laffont, Paris, 1987, p. 40, (ISBN 2-221-05360-5).
Lien externe
Catégories :- Ministre de la Troisième République
- Ministre français des Transports
- Ministre français des Postes et Télécommunications
- Président de la République française
- Président du Conseil de la Troisième République
- Ancien député de la Seine (troisième République)
- Sénateur de la Troisième République française
- Ancien sénateur de la Seine
- Ancien sénateur de l'Orne
- Personnalité du Parti républicain-socialiste
- Académie des sciences morales et politiques
- Lauréat du Concours général
- Récipiendaire de l'ordre de l'Aigle blanc
- Naissance en 1859
- Naissance à Paris
- Décès en 1943
Wikimedia Foundation. 2010.