- Gare de Metz
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Gare de Metz-Ville
Gare de Metz-Ville Localisation Pays France Ville Metz Adresse 1, place du Général De Gaulle
57000 MetzGestion et exploitation Propriétaire RFF/SNCF Exploitant SNCF Services Grandes lignes, TER Lorraine, TGV Est Caractéristiques Voies 6 (+2 sans quais +1 en impasse) Transit annuel 6,2 millions en 2008 Historique Ouverture 17 août 1908 Architecte Jürgen Kröger Monument historique inscrit le 15 janvier 1975 Correspondances Bus 1, 2, 3, 5, 8, 9, 11, 13, 17, A, B Gare Lorraine TGV, Aéroport Metz Nancy Lorraine La gare de Metz-Ville est une gare ferroviaire située dans la commune de Metz en Moselle.
Cette gare fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 15 janvier 1975[1].
Sommaire
Histoire
La gare, longue de plus de 300 mètres et dont la tour de l'horloge s'élève à 40 mètres, a été édifiée de 1905 à 1908 par l’architecte berlinois Jürgen Kröger, assisté des architectes Jürgensen et Bachmann ainsi que du scuplteur Schirmer, dans un style néoroman rhénan[2]. Elle est inaugurée le 17 août 1908[3]. Aujourd'hui, l'édifice accueille le commandant de la région militaire nord-est.
Le chef-lieu de la Moselle était déjà doté d'une gare importante au milieu du XIXe siècle. Cet édifice que l'on nomme aujourd'hui ancienne gare avait remplacé une précédente gare qui, provisoirement construite en bois, avait brûlé sur le même emplacement. Ses bâtiments, situés place du Roi-George, sont à présent occupés par la direction régionale de la SNCF.
On peut donc se demander pourquoi l'administration impériale a pris la décision d'en bâtir une nouvelle, à peine cinquante ans plus tard. La gare alors en usage suffisait aux besoins de la population, mais elle était sise à l'extérieur des remparts et se terminait en cul-de-sac.
La fonction première de la nouvelle gare était militaire : elle devait répondre à l'impératif stratégique, en cas de guerre sur deux fronts, de battre successivement la France puis son alliée la Russie dans le cas d'une guerre en Europe. Une fois le succès du plan Schlieffen acquis, les troupes de l'Empire allemand devaient pouvoir prendre rapidement le train pour se diriger vers les champs de bataille de l'Est. La gare actuelle permettait à l'empereur de déplacer une armée complète en vingt-quatre heures.
Ainsi les quais sont particulièrement larges et longs, et les voies en nombre important. De plus, sa disposition devait permettre, en cas de guerre, le chargement et le déchargement rapide de la logistique et des chevaux. En effet, chaque voie dispose d'un quai surélevé pour les voyageurs (à l'origine prévu pour faire embarquer et débarquer les chevaux sans différence de niveau avec les wagons) et d'un quai bas de l'autre côté de la voie actuellement réservé pour le service (à l'origine utilisé pour les personnes et les marchandises).
Architecture
Construite en grès de Niderviller[4] de couleur gris pâle, elle se distingue des bâtiments du centre ancien faits de calcaire ocre jaune très caractéristique (en pierre de Jaumont). Le projet a été réalisé par la Société de construction lorraine[5], de Metz.
Le projet architectural lauréat de Jürgen Kröger, « Lumière et Air », exprimait initialement une facture franchement modern style[6]. Jugé « clair, précis et fonctionnel », son projet dut évoluer pour se conformer à une stylistique romane rhénane qui recueillait l'assentiment de Guillaume II, puisant dans la gloire passée du Saint Empire sa légitimation ; la parenté formelle avec une église[7] (partie départ), vue de l'extérieur, est la plus frappante pour une gare. Pour la partie droite (buffet et hall arrivée), c'est un palais impérial[7] qui est évoqué. La gare réinterprète la symbolique des pouvoirs religieux et temporels de l'empereur au Moyen Âge. Guillaume II qui aimait se rendre dans la cité messine — le Reichsland d'Alsace-Lorraine était placé sous son autorité directe — en aurait esquissé le clocheton[5] de l'horloge d'après la presse de l'époque. Le projet conserva toutefois l'organisation et la disposition spatiale et fonctionnelle des volumes.
Attenant au salon d'honneur, le buffet de la gare est l'occasion d'un décor de boiseries travaillées et de frises peintes. Des scènes de victuailles où la représentation sociale des personnages répond avec emphase à la tripartition en classes de voyageurs, viennent s'ajouter aux bas-reliefs illustrant les thèmes du voyage, des moyens de communication et de transports, avec des références orientales[6],[7]. Les figurants émergent des entrelacs courbes de rinceaux sur lesquels ils s'accrochent parfois, les enjambent et vont jusqu'à se donner la main entre deux chapiteaux voisins.
Une profusion de détails sculptés, la statuaire, ou encore les vitraux évoquant la protection de Charlemagne, en écho aux origines locales de la dynastie carolingienne, soulignent la dimension symbolique insufflée à l'édifice. Ceci n'a pas manqué de donner lieu à des mutilations[6] adverses, en 1918 puis lors de la deuxième annexion.
Deux halles métalliques abritaient les quais. Les minces voiles de béton[6] qu'elles supportaient s'étant fragilisées, une dalle en béton armé s'y est substituée en 1974. Selon les préoccupations urbanistiques de l'époque, elle a ainsi été aménagée en parc de stationnement aérien accessible par une rampe hélicoïdale.
Longtemps, l'esthétique massive de la gare au discours impérialiste ostentatoire, lui a valu la désaffection de la population (cf. § La gare de Metz dans les productions artistiques). Néanmoins l'urbanisme du quartier tout entier, dont la gare constitue le point de confluence, est très novateur et d'une grande qualité. Cette composition urbaine s'organise, avec le démantèlement de l'enceinte bastionnée, de part et d'autre d'un boulevard circulaire (actuelle avenue Foch) planté d'arbres, assurant une jonction douce (graduation des gabarits construits) avec les quartiers préexistants.
La gare et son château d'eau (également protégé) prennent assise sur 3 034[5] pieux de fondation de dix à dix-sept mètres de profondeur, réalisés en béton armé suivant le procédé que venait de mettre au point l'ingénieur français François Hennebique[6].
La gare aujourd’hui
La gare de Metz est inscrite monument historique depuis le 15 janvier 1975 ; sont protégés, la façade (à l'exception de la verrière) et la toiture sur la place, le hall départ, le salon d'honneur et l'ancien buffet avec le décor intérieur[5].
En 2007, la ville de Metz a proposé à l'Unesco l'inscription de l'ensemble du quartier impérial (quartier gare) à la liste du patrimoine mondial.
La gare de Metz dans les productions artistiques
- Maurice Barrès a satiriquement écrit une description de la gare de Metz, blâmant le didactisme stylistique du régime impérial allemand et où il la qualifiait de « tourte » au « style colossâl » où « tout est retenu, accroupi, tassé sous un couvercle d'un prodigieux vert épinard »[6].
- Bernard Lavilliers a chanté Le buffet de la gare de Metz dans l'album Le Stéphanois en 1975, évoquant une athmosphère enfumée et étrange de ce rare lieu ouvert tard la nuit.
Lignes desservant la gare
Depuis le 10 juin 2001, la gare bénéficie du service TGV entre la ville et Nice en remplacement du service corail. Le 25 juin 2006, par anticipation du TGV Est, le premier TGV Paris - Metz - Luxembourg circule mais seulement sur la ligne classique. Depuis le 10 juin 2007, la gare est reliée à Paris en 1 h 23 via la LGV Est européenne. De plus, Metz n'est qu'à 25 minutes de route de la gare de Lorraine TGV. Avec la réalisation du second tronçon de la LGV Est, un TGV Luxembourg - Thionville - Metz - Strasbourg sera peut-être envisagé. La LGV Rhin-Rhône devrait également améliorer les liaisons vers le sud de la France via Lyon. L'itinéraire entre Metz et Lyon via la LGV est à l'étude pour connaitre le meilleur passage entre la ligne via Neufchâteau (comme c'est le cas actuellement) ou la ligne via Épinal.
Le service EuroCity permet de relier Metz aux grandes villes de Suisse et de Belgique. Depuis le 14 décembre 2008, les trains de nuit vers Berlin et Munich font un arrêt dans la gare.
Les TER en partance de Metz relient avec une grande fréquence Nancy vers le sud, Thionville vers le nord. De nombreux trains rallient également Luxembourg, l'Allemagne (Trèves et Sarrebruck), et toutes les autres directions. Par ailleurs, les principales villes des Vosges (Épinal, Saint-Dié et Remiremont) sont desservies par un aller-retour quotidien avec Metz.
La gare possède un terminal auto/train du service auto-train fonctionnant uniquement en été (du 15 juin au 15 septembre). Les laisons se font entre d'une part Strasbourg et Metz, et d'autre part Avignon et Fréjus, Nantes et Auray, Bordeaux et Biarritz et enfin Narbonne. Certains trajets « retour » en provenance de Fréjus et Narbonne vont jusqu'à Seclin près de Lille. L'aller s'effectue dans la nuit du vendredi au samedi tandis que le retour a lieu dans la nuit du samedi au dimanche.
En décembre 2009, un aller-retour Paris - Metz devrait être prolongé vers Thionville et Luxembourg. La desserte de la ville vers Paris devrait être également renforcée le week-end.
Grandes lignes
- TGV
- Paris Est - Metz - Thionville - Luxembourg
- Metz - Lyon - Nice
- Train de nuit CORAIL Lunéa
- Luxembourg - Metz - Marseille - Nice
- Metz - Avignon - Montpellier - Port-Bou (le week-end et en période estivale)
- Train rapide international EuroCity
- EuroCity Iris : Bruxelles - Luxembourg - Metz - Strasbourg - Bâle CFF - Zürich HB
- EuroCity Vauban : Bruxelles - Luxembourg - Metz - Strasbourg - Bâle CFF - Zürich HB - Coire
- EuroCity Jean Monnet : Bruxelles - Luxembourg - Metz - Strasbourg - Bâle CFF
TER
- TER Lorraine / Alsace
- Ligne 1 : Nancy - Metz - Thionville - Luxembourg (Prolongation au delà de Nancy vers Épinal, Remiremont ou Saint-Dié-des-Vosges avec certains trains, Certifié NF service avec la norme NF EN 13816 délivré par Afnor)
- Ligne 15 : Metz - Forbach - Saarbrücken
- Ligne 16 : Metz - Rémilly - Béning - Sarreguemines
- Ligne 21 : Metz - Morhange - Sarrebourg - Strasbourg
- Ligne 26 : Metz - Longwy - Longuyon - Montmédy - Charleville-Mézières
- Ligne 27 : Metz - Longwy - Longuyon
- Ligne 28 : Metz - Bar-le-Duc
- Ligne 30 : Metz - Verdun
Bibliographie
- André Schontz, La gare de Metz, 2008 [détail des éditions]
Notes et références
- ↑ Base Mérimée
- ↑ Vivre à Metz, nº335, juin 2008, p. 18. — La gare a 100 ans.
- ↑ Journées européennes du patrimoine 19 et 20 septembre 2009 — 1. Gare de Metz, dans Metz Magazine, hors série no 3, 2009, p. 4.
- ↑ Carrières de Niederviller, site web de la commune.
- ↑ a , b , c et d Fiche sur la gare de Metz dans la Base Mérimée du ministère de la Culture.
- ↑ a , b , c , d , e et f André Schontz, Le Chemin de Fer et la Gare de Metz, p. 141, 152 et 200, Éditions Serpenoises, 1990.
- ↑ a , b et c La gare et le château d'eau, site de la mairie de Metz.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- La gare de Metz-Ville sur Gares en mouvement, un site officiel de la SNCF
- Fiche sur la gare de Metz, sur Structurae.fr
- Site SNCF/TER Lorraine
- La gare sur le site web de la mairie de Metz
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