Gare de Metz-Ville

Gare de Metz-Ville
Metz-Ville
Metz Bahnhof 1.JPG
Localisation
Pays France
Ville Metz
Adresse 1, place du Général de Gaulle
57000 Metz
Coordonnées géographiques 49° 06′ 35″ N 6° 10′ 38″ E / 49.1098, 6.177249° 06′ 35″ N 6° 10′ 38″ E / 49.1098, 6.1772  
Gestion et exploitation
Propriétaire RFF/SNCF
Exploitant SNCF
Services TGV, EuroCity, Corail, Lunéa, TER Lorraine,
Fret SNCF
Caractéristiques
Ligne(s) Lérouville à Metz-Ville
Metz-Ville à Zoufftgen
Metz-Ville à la frontière allemande vers Ueberherrn
Réding à Metz-Ville
Metz-Ville à Château-Salins
Conflans-Jarny à Metz-Ville
Voies 10 + voies de service
Quais 9
Transit annuel 6,8 millions en 2009
Altitude 179 m
Historique
Ouverture 17 août 1908
Architecte Jürgen Kröger
Classement  Inscrit MH (1975)
Correspondances
Bus 1, 2, 3, 5, 8, 9, 11, 13, 17, Artéo, Gare Lorraine TGV, Aéroport Metz Nancy Lorraine

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Gare de Metz-Ville

Géolocalisation sur la carte : Lorraine

(Voir situation sur carte : Lorraine)
Gare de Metz-Ville

La gare de Metz est une gare ferroviaire située dans la commune de Metz en Moselle.

Cette gare, pour ses façades et toitures (hors verrière), son salon d'honneur, le décor du buffet et son hall de départ, fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 15 janvier 1975[1].

Sommaire

Situation ferroviaire

Centre d'un important complexe ferroviaire, la gare de Metz est située au point kilométrique (PK) 353,700[2] de la ligne de Lérouville à Metz-Ville au PK 154,320[2] de la ligne de Réding à Metz-Ville et au PK 347,0 de la ligne de Conflans-Jarny à Metz-Ville partiellement déclassée. Elle est également l'origine de la ligne de Metz-Ville à Zoufftgen, de la ligne de Metz-Ville à la frontière allemande vers Ueberherrn partiellement déclassée et de la ligne de Metz-Ville à Château-Salins déclassée en totalité.

Son altitude est de 179 m.

Histoire

Le buffet de la gare de Metz au début du XXe siècle.

La gare, longue de plus de 300 mètres et dont la tour de l'horloge s'élève à 40 mètres, a été édifiée de 1905 à 1908 par l’architecte berlinois Jürgen Kröger, assisté des architectes Jürgensen et Bachmann ainsi que du scuplteur Schirmer, dans un style néoroman rhénan[3]. Elle est inaugurée le 17 août 1908[4]. Le chef-lieu de la Moselle était déjà doté d'une gare importante au milieu du XIXe siècle. Cet édifice que l'on nomme aujourd'hui ancienne gare avait remplacé une précédente gare qui, provisoirement construite en bois, avait brûlé sur le même emplacement. Ses bâtiments, situés place du Roi-George, sont à présent occupés par la direction régionale de la SNCF.

On peut donc se demander pourquoi l'administration impériale a pris la décision d'en bâtir une nouvelle, à peine cinquante ans plus tard. La gare alors en usage suffisait aux besoins de la population mais elle demeurait une gare de terminus.

La fonction première de la nouvelle gare de Metz était militaire: terminus de la « Kanonenbahn », une ligne de chemin de fer stratégique entre Berlin et Metz, la nouvelle gare devait répondre à un impératif stratégique de l'Empire allemand. Dans l'éventualité d'une guerre avec la France, l'Allemagne devait pouvoir acheminer ses troupes sur la frontière occidentale, en particulier dans le secteur de la Moselstellung, en un minimum de temps. La gare actuelle permettait à l'empereur de déplacer une armée complète de 750 000 hommes en vingt-quatre heures.

Ainsi les quais sont particulièrement larges et longs, et les voies en nombre important. De plus, sa disposition devait permettre, en cas de guerre, le chargement et le déchargement rapide de la logistique et des chevaux. En effet, chaque voie dispose d'un quai surélevé pour les voyageurs, à l'origine prévu pour faire embarquer et débarquer les chevaux sans différence de niveau avec les wagons, et d'un quai bas de l'autre côté de la voie, actuellement réservé pour le service, mais à l'origine utilisé pour les personnes et les marchandises.

Architecture

Ancien château d'eau de la gare qui approvisionnait en eau les locomotives à vapeur.
Le télégraphiste actionnant le manipulateur. Détail d'un chapiteau de la façade arrivée.

Construite en grès de Niderviller[5] de couleur gris pâle, elle se distingue des bâtiments du centre ancien faits de calcaire ocre jaune très caractéristique (en pierre de Jaumont). Le projet a été réalisé par la Société de construction lorraine[6], de Metz.

Le projet architectural lauréat de Jürgen Kröger, « Lumière et Air », exprimait initialement une facture franchement modern style[7]. Jugé « clair, précis et fonctionnel », son projet dut évoluer pour se conformer à une stylistique romane rhénane qui recueillait l'assentiment de Guillaume II, puisant dans la gloire passée du Saint Empire sa légitimation ; la parenté formelle avec une église[8] (partie départ), vue de l'extérieur, est la plus frappante pour une gare. Pour la partie droite (buffet et hall arrivée), c'est un palais impérial[8] qui est évoqué. La gare réinterprète la symbolique des pouvoirs religieux et temporels de l'empereur au Moyen Âge. Guillaume II qui aimait se rendre dans la cité messine — le Reichsland Elsaß-Lothringen était placé sous son autorité directe — en aurait esquissé le clocheton[6] de l'horloge d'après la presse de l'époque. Le projet conserva toutefois l'organisation et la disposition spatiale et fonctionnelle des volumes.

Attenant au salon d'honneur, le buffet de la gare est l'occasion d'un décor de boiseries travaillées et de frises peintes. Des scènes de victuailles où la représentation sociale des personnages répond avec emphase à la tripartition en classes de voyageurs, viennent s'ajouter aux bas-reliefs illustrant les thèmes du voyage, des moyens de communication et de transports, avec des références orientales[7],[8]. Les figurants émergent des entrelacs courbes de rinceaux sur lesquels ils s'accrochent parfois, les enjambent et vont jusqu'à se donner la main entre deux chapiteaux voisins.

Une profusion de détails sculptés, la statuaire, ou encore les vitraux évoquant la protection de Charlemagne, en écho aux origines locales de la dynastie carolingienne, soulignent la dimension symbolique insufflée à l'édifice. Ceci n'a pas manqué de donner lieu à des mutilations[7] adverses, en 1918 puis lors de la deuxième annexion.

Deux halles métalliques abritaient les quais. Les minces voiles de béton[7] qu'elles supportaient s'étant fragilisées, une dalle en béton armé s'y est substituée en 1974. Selon les préoccupations urbanistiques de l'époque, elle a ainsi été aménagée en parc de stationnement aérien accessible par une rampe hélicoïdale.

Longtemps, l'esthétique massive de la gare au discours impérialiste ostentatoire, lui a valu la désaffection de la population (cf. § La gare de Metz dans les productions artistiques). Néanmoins l'urbanisme du quartier tout entier, dont la gare constitue le point de confluence, est très novateur et d'une grande qualité. Cette composition urbaine s'organise, avec le démantèlement de l'enceinte bastionnée, de part et d'autre d'un boulevard circulaire (actuelle avenue Foch) planté d'arbres, assurant une jonction douce (graduation des gabarits construits) avec les quartiers préexistants.

La gare et son château d'eau (également protégé) prennent assise sur 3 034[6] pieux de fondation de dix à dix-sept mètres de profondeur, réalisés en béton armé suivant le procédé que venait de mettre au point l'ingénieur français François Hennebique[7].

Service des voyageurs

Accueil

Desserte

Depuis le 10 juin 2001, la gare bénéficie du service TGV entre la ville et Nice en remplacement du service corail. Le 25 juin 2006, par anticipation du TGV Est, le premier TGV Paris - Metz - Luxembourg circule mais seulement sur la ligne classique. Depuis le 10 juin 2007, la gare est reliée à Paris en 1 h 23 via la LGV Est européenne. De plus, Metz n'est qu'à 25 minutes de route de la gare de Lorraine TGV. Avec la réalisation du second tronçon de la LGV Est, un TGV Luxembourg - Thionville - Metz - Strasbourg sera peut-être envisagé. La LGV Rhin-Rhône devrait également améliorer les liaisons vers le sud de la France via Lyon. L'itinéraire entre Metz et Lyon via la LGV est à l'étude pour connaitre le meilleur passage entre la ligne via Neufchâteau (comme c'est le cas actuellement) ou la ligne via Épinal.

Le service EuroCity permet de relier Metz aux grandes villes de Suisse et de Belgique. Depuis le 14 décembre 2008, les trains de nuit vers Berlin et Munich font un arrêt dans la gare (avec, 2 ou 3 jours par semaine, extension jusqu'à Moscou).

Les TER en partance de Metz relient avec une grande fréquence Nancy vers le sud, Thionville vers le nord. De nombreux trains rallient également Luxembourg, l'Allemagne (Trèves et Sarrebruck), et toutes les autres directions. Par ailleurs, les principales villes des Vosges (Épinal, Saint-Dié et Remiremont) sont desservies par un aller-retour quotidien avec Metz.

La gare possède un terminal auto/train du service auto-train fonctionnant uniquement en été (du 15 juin au 15 septembre). Les liaisons se font entre Strasbourg et Metz d’une part, et Avignon et Fréjus d’autre part, Nantes et Auray, Bordeaux et Biarritz et enfin Narbonne. Certains trajets « retour » en provenance de Fréjus et Narbonne vont jusqu’à Seclin près de Lille. L’aller s’effectue dans la nuit du vendredi au samedi tandis que le retour a lieu dans la nuit du samedi au dimanche.

Depuis décembre 2009, un aller-retour Paris - Metz est prolongé vers Thionville et Luxembourg. La desserte de la ville vers Paris devrait être également renforcée le week-end. De plus, un aller-retour Metz - Montpellier a été mis en place en TGV et le Lunéa Metz - Port-Bou a été prolongé jusqu’à Luxembourg.

Le 4 juillet 2010, un aller-retour en TGV Metz - Marseille pour la période estivale remplace l’aller-retour en Corail Metz - Port-Bou.

Grandes lignes

TER


Service des marchandises

Cette gare est ouverte au service du fret[9]

Divers

Classement

Vitrail de Charlemagne dans le salon de l'empereur Guillaume II

La gare de Metz est inscrite monument historique depuis le 15 janvier 1975 ; sont protégés, la façade (à l'exception de la verrière) et la toiture sur la place, le hall départ, le salon d'honneur et l'ancien buffet avec le décor intérieur[6].

En 2007, la ville de Metz a proposé à l'Unesco l'inscription de l'ensemble du quartier impérial (quartier gare) à la liste du patrimoine mondial.

La gare de Metz dans les productions artistiques

  • Dans l'esprit revanchard de son époque, Maurice Barrès donne une description mordante de la gare de Metz, blâmant le didactisme stylistique du régime impérial allemand, et n'hésitant pas à qualifier de « tourte » au « style colossâl » l'édifice de Jürgen Kröger, où « tout est retenu, accroupi, tassé sous un couvercle d'un prodigieux vert épinard »[7].
  • Adrienne Thomas évoque avec émotion la gare de Metz, dans son ouvrage Die Katrin wird Soldat[10].
  • Bernard Lavilliers a chanté Le buffet de la gare de Metz dans l'album Le Stéphanois en 1975, évoquant une atmosphère enfumée et étrange de ce rare lieu ouvert tard la nuit.
  • Gilles Taurand a relié à la gare de Metz l’énigme du narrateur de son roman publié en 2005, Exécution d’un soldat en gare de Metz.
  • L'imagerie d'Épinal a réalisé une image de la façade de la gare[réf. nécessaire].

Notes et références

  1. Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00106842 » sur www.culture.gouv.fr.
  2. a et b Livre : Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau ferré français, édité par La Vie du Rail en août 2011, ISBN 978-2-918758-34-1, volume 1.
  3. Vivre à Metz, nº335, juin 2008, p. 18. — La gare a 100 ans.
  4. Journées européennes du patrimoine 19 et 20 septembre 2009 — 1. Gare de Metz, dans Metz Magazine, hors série no 3, 2009, p. 4.
  5. Carrières de Niederviller, site web de la commune.
  6. a, b, c et d Fiche sur la gare de Metz dans la Base Mérimée du ministère de la Culture.
  7. a, b, c, d, e et f André Schontz, Le Chemin de Fer et la Gare de Metz, p. 141, 152 et 200, Éditions Serpenoises, 1990.
  8. a, b et c La gare et le château d'eau, site de la mairie de Metz.
  9. Site fret SNCF : la gare de Metz-Ville
  10. Adrienne Thomas, le fantôme oublié de la gare de Metz

Bibliographie

  • André Schontz, Le Chemin de fer et la Gare de Metz, éditions Serpenoise, 1990 [détail de l’édition]  notamment p. 141, 152 et 200
  • André Schontz, La Gare de Metz, éditions Serpenoise, 2008 [détail de l’édition] 

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes



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