- Quartier impérial de Metz
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Le quartier impérial de Metz désigne un quartier de Metz urbanisé durant l’annexion allemande de 1870 et situé aujourd’hui dans le quartier Nouvelle Ville au sud du quartier Metz-Centre entre le château d’eau de la gare centrale, l’église Sainte-Thérèse et la porte Serpenoise. À proximité, le palais du Gouverneur, square Giraud, derrière la porte Serpenoise, est érigé à la même époque.
Sommaire
Historique
L’appellation « quartier impérial » est l’œuvre de Pierre Beck[Quand ?], président de l’association éponyme des commerçants du quartier.
À l’origine, le nom du quartier est Neue Stadt, les Allemands ayant décidé de construire un quartier neuf au sud de la ville historique, sur les terrains cédés par le fisc militaire grâce au déclassement de l’enceinte médiévale sur ordre de l’empereur Guillaume II en 1898. Ce nom se retrouve dans celui du quartier administratif Nouvelle Ville. La phase majeure de ce projet élaboré par l’empereur est lancée à partir de 1902[1].
Le règlement d’urbanisme de 1903 donne un statut différent à la rive nord du « ring » qui se déploie à l’emplacement des anciens remparts. Il stipule qu’elle doit comporter des maisons entourées de jardins, ayant une hauteur maximale de trois niveaux, afin de ménager une transition entre les immeubles côté sud et les constructions antérieures. Les villas de l’avenue Foch sont de facture soignée, à la pointe du confort de l’époque, dans des styles divers, souvent historistes[2].
Les travaux sont inachevés à la déclaration de guerre de 1914 et vont se poursuivre de 1924 à la fin des année 1930. La consécration de l’église Sainte-Thèrèse-de-l’Enfant-Jésus-et-de-la-Sainte-Face en 1954 marque l’achèvement du quartier.
Le quartier a été proposé par la municipalité à l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco en juin 2007 au titre de l’originalité urbanistique et architecturale :
- mixité des styles, du néo-roman au Jugendstil, en passant par le baroque ;
- variété des teintes des pierres de construction utilisées telle la pierre de Jaumont de couleur ocre, le grès rose ou la pierre blanche.
C’est dans ce quartier, Karolinger Strasse — actuelle rue Charlemagne —, que vécut de 1904 à 1916, l’écrivain Adrienne Thomas.
Principaux lieux et édifices caractéristiques
- Tour Camoufle, au milieu du square Camoufle, avenue Foch : un des derniers vestiges des remparts médiévaux au sud de la ville, avec la porte Serpenoise.
- Place du Roi-George, ancienne place de la Gare (l’ancienne gare).
- Ancienne gare, 1878 (après l’incendie de la gare initiale de 1852).
- place de Maud’huy, 1871.
- Collège Georges-de-La-Tour, 1890.
- Caserne Barbot, actuel collège Barbot, 1890.
- Palais du Gouverneur de Metz, 1902-1905.
- nouvelle gare, le château d’eau et le passage de l’Amphithéâtre, architecte Jürgen Kröger, 1905-1908.
- Poste centrale de Metz, 1905-1911.
- Lycée Georges-de-La-Tour, 1906-1910.
La place Raymond-Mondon, construite au début du XXe siècle en même temps que l’avenue Foch, est l’ancienne place impériale. Guillaume II y fait placer la statue équestre de son père, l’empereur Frédéric III d'Allemagne. Elle est renversée et détruite en 1918 par les Français. Les bâtiments, qui entourent la place, symbolisaient le rayonnement des pouvoirs autour de l’empereur :
- le pouvoir financier avec la banque impériale construite en grès rose, architectes Robert Curjel et Karl Moser, 1907 (aujourd’hui Chambre de commerce et d’industrie de la Moselle, au 10-12 avenue Foch) ;
- le pouvoir corporatiste avec la chambre des métiers, style néo-Renaissance flamande en grès rose, architectes Gustav Oberthur et Ernst Priedat, 1909 (aujourd’hui l’hôtel des Arts et métiers au 1-3 avenue Foch sert de banque et de restaurant) ;
- le pouvoir militaire avec la caserne Prince-Frédéric-Charles (aujourd’hui caserne de Lattre-de-Tassigny et lycée Barbot) ;
- le pouvoir religieux avec une église dont la guerre empêcha la construction (un pâté de maisons en face de l’ancienne gare occupe son emplacement).
Plusieurs autres villas privés remarquables marquent le début de l’avenue Foch[3] :
- villa Bleyler, au no 14, style néobaroque ponctué d’Art nouveau, architecte Ludwig Becker, 1904-1906 ;
- villa Wildenberger, au no 16, décor Jugenstill, architecte Karl Griebel, 1903 ;
- villa Wahn, au no 18, style néo-Renaissance, architecte Conrad Wahn, 1903 ;
- villa Linden, au no 20, style néo-Renaissance, architecte Scheden, 1905 ;
- villa Burger, dite Salomon, au no 22, style néorurale en pans de bois, architecte Eduard-Hermann Heppe, 1904 ;
- villa Lentz, au no 24, style néoclassique XVIIIe siècle, architectes Jules-Geoffroy Berninger et Gustave Kraft, 1904 ;
Cet élan urbanistique ne se limite pas au quartier impérial. De nombreux édifices voient le jour pendant cette période dans l'agglomération messine. Les établissements scolaires notamment n'échappent pas à cette dynamique urbaine[4]. La germanisation de l’architecture des écoles est sensible à l’école de la place de Grèves (Sandplatzschule), à l’école communale des filles de la rue de la Chèvre (Mädchenschule in der Ziegenstrasse), à l’école de la rue Paixhans (Volksschule in der paixhansstrasse), à l’école supérieure de jeunes filles (Höhere Mädchenschule), à l’école pratique supérieure (Oberrealschule), ou encore à l’école normale d’instituteurs (Lehrerseminar).
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Château d’eau à proximité de la gare
Notes et références
- http://fr.structurae.de/projects/data/index.cfm?id=p0000386
- Brochure du programme Constellation, « En attendant l’ouverture du Centre Pompidou-Metz », 136 p., Villas de l’avenue Foch, p. 91.
- Brochure du programme Constellation, « En attendant l’ouverture du Centre Pompidou-Metz », 136 p., Gare et Esplanade, p. 90.
- http://patrimoines.lorraine.eu/fileadmin/illustrations/M011116_134-6.pdf
Liens externes
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