Astronomie arabe

Astronomie arabe
Miniature ottomane de l'étude de la lune et des étoiles - XVIIe siècle

Dans lhistoire de l'astronomie, lastronomie arabe renvoie aux découvertes astronomiques accomplies par la civilisation islamique, particulièrement au cours de lÂge d'or de l'Islam (VIIIe siècle-XVIe siècle), et transcrites pour la plupart en langue arabe. Ces découvertes ont été effectuées pour lessentiel dans les sultanats du Moyen-Orient, dAsie centrale, dans lAl-Andalus, en Afrique du Nord, puis plus tard en Chine et en Inde. Les débuts de lastronomie ont procédé d'un cheminement semblable aux autres sciences dans lIslam, par lassimilation de connaissances de létranger et la composition de ces éléments disparates pour faire naître une tradition originale. Les principaux apports sont indiens, perses et grecs, connus par des traductions puis assimilés[1]. Par la suite, lastronomie arabe exercera à son tour une influence significative sur les astronomies indienne[2] et européenne[3] et même sur lastronomie chinoise[4].

Plusieurs étoiles visibles à lœil nu dans le ciel, comme Aldébaran (α Tauri) et Altaïr (α Aquilae), ainsi que plusieurs termes dastronomie comme « alidade », « azimut » et « almucantarat » témoignent par leur morphologie de leur origine arabe[5].

Avec environ 10 000 manuscrits conservés à travers le monde, dont une grande partie na toujours pas fait lobjet d'un inventaire bibliographique, le corpus astronomique arabe constitue lune des composantes les mieux préservées de la littérature scientifique médiévale. Malgré les lacunes bibliographiques, les textes étudiés à ce jour fournissent une image fidèle de lactivité astronomique des peuples de langue arabe[6].

Sommaire

Lislam et lastronomie

Lislam a influencé l'astronomie de manière à la fois directe et indirecte. La discipline religieuse, en posant un certain nombre de problèmes liés au calendrier, a donné un élan décisif à l'épanouissement de lastronomie mathématique, et notamment à la trigonométrie sphérique[1].

Contexte

Au VIIe siècle, chrétiens et Juifs pratiquaient des cérémonies religieuses liées au cycle des saisons, mais dont la date était déterminée par les phases de la lune, comme Pâques et Pessa'h. Ces deux religions étaient confrontées au fait que le mois lunaire, dune durée denviron 29,5 jours, nest pas une division exacte de lannée tropique de 365 jours. Pour résoudre cette difficulté, les chrétiens avaient séparé le calendrier civil et le calendrier des fêtes "mobiles" ; quant aux Juifs, ils avaient adopté un calendrier fondé sur une découverte remontant à -430 par lathénien Méton. Dans l'intervalle du cycle métonique, qui dure 19 ans, on dénombre 12 années de 12 mois lunaires et sept années de 13 mois lunaires. Ainsi, par interposition périodique d'un mois intercalaire, le calendrier annuel hébreu suivait à peu près le cycle des saisons[1].

Les astronomes, quant à eux, exploitaient le modèle de Ptolémée pour déterminer les positions de la lune et des étoiles. La méthode utilisée par Ptolémée pour résoudre les triangles sphériques, imaginée par Ménélaos d'Alexandrie à la fin du Ier siècle, était encore maladroite : elle procédait par intersection de deux triangles rectangles ; une application du théorème de Ménélaüs permettait ainsi de trouver un arc inconnu pourvu qu'on connaisse les cinq autres éléments du triangle sphérique. Par exemple, pour déterminer l'heure à partir de laltitude du Soleil, il fallait plusieurs applications successives du théorème de Ménélaüs. Ainsi, pour les astronomes arabes du Moyen Âge, la recherche d'une méthode trigonométrique plus simple constituait un défi très naturel[1].

Le Coran et lastronomie

Lislam encourage les musulmans à rechercher leur chemin grâce aux astres. Le Coran énonce en effet : « C'est lui qui a placé pour vous les étoiles (dans le ciel) afin que vous soyez dirigés dans les ténèbres sur la terre et sur les mers[7]. » Avec une telle incitation, les premiers musulmans ne tardèrent pas à perfectionner les instruments astronomiques et de navigation, d' vient qu'aujourd'hui encore, la plupart des étoiles naguère utilisées par les marins portent des noms arabes[1].

Le Coran influa également sur l'astronomie arabe « par son enseignement selon lequel lUnivers est réglé selon une loi fondamentale » qui « plonge ses racines dans le concept islamique du tawhîd, lunité de Dieu », ainsi que par « la place plus importante qu'il accorde aux données empiriques que ne le faisaient la civilisation hellène » qui poussa les musulmans à « s'investir davantage dans lobservation du ciel que ne lavaient fait les penseurs grecs, notamment les platoniciens et les aristotéliciens[8] », lesquels se défiaient des représentations des sens et estimaient que la raison suffit pour comprendre la Nature. Laccent mis par le Coran sur limportance de lobservation, de linterprétation et de la contemplation (par la récurrence des verbes « voir », « méditer » et « contempler »), poussèrent ainsi les musulmans à concevoir une méthode scientifique originale accordant une place particulière aux faits dobservation. Muhammad Iqbal écrit à ce sujet[9] :

« Le ton généralement empiriste du Coran suscita chez ses lecteurs le respect des faits, et devait faire d'eux les pionniers de la science moderne. Ce n'était pas un mince progrès que d'éveiller l'empirisme à une époque qui se détournait du visible comme dépourvu de valeur pour lhomme dans sa quête du Divin. »

On trouve dailleurs plusieurs versets cosmologiques dans le Coran (610-632), l'on retrouve le schéma antique de séparation de la terre et des cieux, conçus initialement comme deux surfaces accolées :

« Les infidèles ne voient-ils pas que les cieux et la terre formaient une masse compacte, et que nous les avons séparés[10] ? »
« Nous avons bâti le ciel de nos mains et nous lavons étendu dans lespace[11]. »

Un autre verset évoque le modèle cosmographique grec :

« Ne voyez-vous pas comment Dieu a créé les sept cieux, disposés par couches, s'enveloppant les unes les autres[12]. »

Divers hadiths attribués à Mahomet témoignent aussi qu'il s'est opposé à lastrologie et aux superstitions en général. Par exemple, lorsqu'une éclipse survint à la mort de son fils Ibrahim ibn Muhammad, et qu'une rumeur interprétait ce phénomène comme un signe de la compassion de Dieu, Mahomet aurait affirmé[13] :

« Une éclipse est un phénomène naturel. C'est folie dattribuer de telles choses à la mort ou à la naissance d'un homme[réf. souhaitée]. »

Pratiques islamiques

Plusieurs règles de lislam ont poussé les fidèles à améliorer calculs et observations astronomiques.

Le premier motif est le calendrier musulman. Le Coran édicte en effet que « Le nombre des mois est de douze devant Dieu, tel il est dans le livre de Dieu, depuis le jour il créa les cieux et la terre. Quatre de ces mois sont sacrés ; cest la croyance constante[14],[1]. » Pour cette raison, les musulmans ne pouvaient se contenter ni du calendrier chrétien ni du calendrier hébreu, et devaient en créer un nouveau.

Le second motif est l'interprétation du mouvement lunaire. Les mois, dans la religion musulmane, ne commencent pas avec la nouvelle lune astronomique, définie comme l'instant la lune a la même longitude écliptique que le soleil (elle est donc invisible, noyée dans l'albédo solaire) ; les mois commencent lorsque le croissant lunaire commence à apparaître au crépuscule[1]. Le Coran dit précisément : « Ils tinterrogeront sur les nouvelles lunes. Dis-leur : Ce sont les époques fixées pour lutilité de tous les hommes et pour marquer le pèlerinage de la Mecque[15],[16]. » Pour déterminer les phases de la lune, il fallut développer de nouvelles méthodes de calcul et mettre aux points des instruments adaptés à l'observation de la lune[17].

Les musulmans sont également tenus de prier en se prosternant dans la direction de la Kaaba à La Mecque et dorienter leurs mosquées dans cette direction : il leur faut donc aussi savoir trouver la direction de cet endroit, qu'ils se trouvent sur Terre[18],[19]. Le dernier problème est la détermination du moment de la Salah. Les musulmans doivent pouvoir déterminer les heures de prière à cinq moments de la journée (de laurore au soir) à partir de la position des astres[1],[20].

Recours à la géométrie sphérique

Article détaillé : Mathématiques arabes.

Le calcul du jour le croissant lunaire recommence à devenir visible constituait un redoutable défi pour les savants arabes. Bien qu'en effet la théorie de Ptolémée du mouvement composé de la lune soit assez exacte à l'époque de la nouvelle lune, elle ne donne la trajectoire de la lune que par rapport au cercle de lécliptique. Pour prédire quel jour la lune commence à redevenir visible, il fallait pouvoir décrire son mouvement par rapport à lhorizon, un problème dont la résolution appartient à une géométrie sphérique assez sophistiquée. Ce sont la détermination de la direction de la Mecque depuis un lieu donné et l'heure des Salah qui ont poussé les musulmans à élaborer une telle géométrie. La résolution de ces problèmes suppose en effet que l'on sache calculer le côté d'un triangle sphérique de la sphère céleste à partir de ses trois angles et des deux autres côtés ; pour trouver l'heure sidérale, par exemple, il faut savoir construire le triangle dont les sommets sont le zénith, le pôle nord, et la position du Soleil. Lobservateur doit connaître lascension droite du Soleil et celle du pôle : la première peut être mesurée au sextant, et la seconde n'est autre que la latitude de lobservateur. L'heure est donnée par langle entre le méridien (larc compris entre le zénith et le pôle) et le cercle horaire du Soleil (cest-à-dire larc compris entre le Soleil et le pôle)[1],[20].

Histoire

La connaissance du ciel dans lArabie prémusulmane nétait quempirique : elle se limitait au lever et au coucher des astres. On considère généralement que l'essor de l'islam a provoqué un renouveau de la pensée des Arabes dans ce domaine[21]. Les débuts de lastronomie ont procédé d'un cheminement semblables aux autres sciences dans lislam, par lassimilation de connaissances de létranger et la composition de ces éléments disparates pour faire naître une tradition originale. Les principaux apports sont indiens, perses et grecs, connus par des traductions et commentés.

Lhistorien des sciences Donald R. Hill divise l'astronomie arabe en quatre périodes[21] :

Pratiques astronomiques au temps de l'Hégire (610-700)

À ses débuts, la communauté musulmane de Médine observait les dates de la nouvelle lune pour arrêter la durée des mois lunaires, particulièrement en vue de fixer le Ramadan et les fêtes mobiles.

Vers l'an 638, le calife Omar mit en usage un nouveau calendrier lunaire fondé sur l'enseignement de lislam. Ce calendrier comportait douze mois lunaires, dont le premier jour était déterminé par l'observation du croissant lunaire. L'année résultant de ce calendrier, toujours en usage chez les musulmans[1],[22], est plus courte d'environ onze jours que l'année tropique.

Premiers apports de létranger (700-825)

Cette période est essentiellement marquée par une assimilation et un syncrétisme des doctrines astronomiques hellénistiques, indiennes et perses antérieures.

L'impulsion initiale

Les historiens discernent plusieurs facteurs favorables au développement de l'astronomie arabe. Le premier est la proximité des pays musulmans avec le monde de l'Antiquité classique. Un nombre considérable d'écrits grecs, sanskrits et pehlevis furent traduits en arabe dès le IXe siècle. Ce mouvement était possible grâce au respect envers les savants d'autres cultures[1].

Une autre impulsion résulte des pratiques religieuses propres à l'islam, qui recèlent une foule de problèmes d'astronomie mathématique. La résolution de ces problèmes par les savants musulmans est allée bien au-delà des méthodes mathématiques des Grecs[1].

Autorité des Anciens et traductions

À cette époque, on traduisit pour la première fois un grand nombre d'écrits sanskrits et pehlevis en arabe. La plus célèbre de ces traductions est celle du Surya Siddhanta et des livres de Brahmagupta, parue en 777 sous le titre Zij al-Sindhind[23], et due à la plume de Muhammad al-Fazari et de Yaqūb ibn Tāriq. Les sources disponibles révèlent que ce texte fut traduit après la visite d'un astronome indien à la cour du calife Al Mansour en 770. Le plus remarquable livre en pehlevi traduit à cette époque est le Zij al-Shah, un recueil de chroniques astronomiques compilées sur deux siècles dans la Perse des Sassanides.

Des fragments de cette période témoignent de ladoption par les Arabes des tables de sinus (héritées des mathématiques indiennes) de préférence aux tables des cordes employées par les astronomes grecs[21]. Autre héritage des Indiens, la formule approchée du temps sidéral adoptée par les astronomes arabes[24].

Une page de la traduction en latin de lAlmageste de Ptolémée.

Lintérêt des Arabes pour lastronomie a cru parallèlement à celui pour les mathématiques. De ce point de vue, le rôle joué par lAlmageste (composé vers lan 150) de lastronome alexandrin Ptolémée (vers 100 - 178) est exemplaire. LAlmageste a effectivement fait date en astronomie, rassemblant, à linstar des Éléments dEuclide pour la géométrie, toutes les connaissances contemporaines de leur auteur. Cet ouvrage, dont le titre original est La composition mathématique, acquit au fil des siècles le titre d'usage de Grande Astronomie[25]. Les Arabes lintitulèrent à leur tour Le Très Grand, ajoutant au superlatif grec megiste (« Très Grand ») larticle défini arabe al- : ainsi louvrage a-t-il été transmis à lOccident latin sous le titre dAlmageste[26]. Bien que lessentiel de lenseignement de lAlmageste, et même de ses hypothèses, devînt de plus en plus anachronique au fil du progrès des observations, il demeura un des piliers de l'enseignement de lastronomie tant dans le monde musulman quen Europe jusqu'à la révolution de Maragha et à la Révolution copernicienne[27]. Ptolémée avait par ailleurs composé d'autres ouvrages, comme une Optique, des Harmoniques, et certains pensent quil est aussi lauteur du Tétrabible, célèbre traité dastrologie.

LAlmageste constitue véritablement une somme des connaissances des Anciens par les listes exhaustives des phénomènes sidéraux qui y figurent : des tables chronologiques des rois assyriens, perses, grecs, et des empereurs romains, qui permettent de synchroniser les phénomènes astronomiques et les événements historiques. Outre sa pertinence pour dresser des calendriers précis, il rapprochait les connaissances de civilisations très différentes et très éloignées les unes des autres par leur intérêt partagé pour le ciel et lastrologie. L'ouvrage de Ptolémée devait être recopié et commenté décennie après décennie par les astronomes et les astrologues Arabes, Perses et autres de confession musulmane.

Triomphe du système de Ptolémée (825-1025)

La période qui s'étend du IXe siècle au début du XIe siècle fut marquée par d'intenses recherches, à la suite desquelles on reconnut d'abord la supériorité du système de Ptolémée sur les autres, et on lui apporta diverses précisions. La recherche astronomique étant vivement encouragée par le calife abbasside al-Mamūn, Bagdad et Damas devinrent des centres scientifiques majeurs. Non seulement les califes apportaient à ces travaux un soutien financier, mais ils conféraient aux savants un réel prestige[28].

Astronomie d'observation

Muhammad Al-Khwarizmi, père de lalgèbre, composa le Zij al-Sindh, lune des premières tables astronomiques en langue arabe.

En astronomie d'observation, le premier ouvrage dastronomie proprement arabe est le Zij al-Sindh dAl-Khawarizmi (830). Ce livre, un ensemble de tables donnant les positions successives du Soleil, de la lune et des cinq planètes connues à l'époque, a joué un rôle essentiel par lintroduction des concepts indiens et grecs dans les sciences arabes. Il marque également un tournant dans lastronomie arabe : jusque-, en effet, les astronomes sétaient bornés à appliquer les connaissances anciennes, à traduire des ouvrages devenus classiques et à sassimiler les données d'autrui : le livre dAl-Khwarizmi au contraire innove à la fois au plan de l'approche des faits et du calcul[29].

En 850, Alfraganus rédigea Kitab fi Jawani (« Abrégé de la science des étoiles »). Cétait avant tout un abrégé de la cosmographie de Ptolémée ; toutefois, il corrigeait aussi l'Almageste en sappuyant sur les observations dautres astronomes persans. Alfraganus proposa ainsi de nouvelles valeurs pour linclinaison de lécliptique, le mouvement de précession des apogées du soleil et de la lune, et la circonférence de la Terre. Ces livres, qui connurent une large diffusion dans le monde musulman, furent même traduits en latin[30].

Albatenius (853-929) découvrit que la direction de lexcentricité du Soleil était variable, ce quen termes modernes on exprime en disant que la Terre décrit une orbite elliptique autour du Soleil[31]. Les périodes de retour de la nouvelle Lune, la durée de lannée tropique et de lannée sidérale, la prédiction des éclipses, et ses travaux sur le phénomène de parallaxe mirent, selon Wickens, les astronomes à portée des concepts modernes de relativité et dÂge de l'univers[32]. » Son contemporain, Yahya Ibn Abi Mansour, procéda à des observations et des mesures systématiques, qu'il exploita dans son Al-Zij al-Mumtahan, il corrige entièrement les valeurs données dans lAlmageste[33].

La constellation des Gémeaux d'après le Livre des étoiles fixes dAl-Soufi, qui décrit en détail environ un millier d'étoiles et donnait les premières descriptions de la Galaxie d'Andromède et du Grand Nuage de Magellan.

Au Xe siècle, Al-Soufi décrivit grâce à ses observations la position, la magnitude, la luminosité, et la couleur des étoiles, dessinant les constellations une par une dans son Livre des étoiles fixes (964). Il est aussi le premier à avoir décrit et représenté un « petit nuage » quon appelle aujourdhui la Galaxie d'Andromède : il dit qu'elle se trouve devant la bouche de cette constellation que les Arabes appelaient le « Grand Poisson ». Ce nuage était probablement déjà bien connu des astronomes dIspahan, c'est-à-dire dès avant 905 de notre ère[34]. La première mention connue du Grand Nuage de Magellan est également due à Abd Al-Rahman al-Soufi[35],[36].

Ibn Yunus releva méticuleusement année après année plus de 10 000 positions du Soleil en se servant d'un grand astrolabe (d'un diamètre d'environ 1,40 m). Ses observations des éclipses étaient encore utilisées, des siècles plus tard, par Simon Newcomb dans ses recherches sur le mouvement de la Lune, tandis que ses autres observations inspirèrent à Laplace ses remarques sur lObliquité de lÉcliptique et sur les Inégalités de Jupiter et de Saturne[37].

Al-Khujandi calcula assez précisément langle dinclinaison de lécliptique qu'il trouva égale à 23°32'19" (soit en degrés décimaux 23,53°)[38]. En 1006, lastronome égyptien Ali ibn Ridwan observa SN 1006, la plus brillante supernova de toute l'histoire, et nous a laissé une description détaillée de cet astre éphémère : il dit que cet astre avait deux à trois fois le diamètre apparent de Vénus, à peu près un quart de la luminosité de la Lune, et qu'elle se trouvait bas sur le quadrant sud de lhorizon. On constata par la suite que les moines de labbaye bénédictine de Saint-Gall corroboraient les observations de bin Ridwan sur la magnitude et la position dans le ciel de la supernova.

Premiers modèles héliocentriques

À la fin du IXe siècle, Albumasar développa un modèle planétaire que certains ont interprété comme un modèle héliocentrique, par le fait que les révolutions orbitales des planètes sy font autour du Soleil et non autour de la Terre, et que le seul modèle planétaire cela advient est le modèle héliocentrique. Cette œuvre n'a pas survécu, mais ses tables astronomiques ont été recopiées ensuite par al-Hashimi, Al-Biruni et al-Sijzi[39].

Au début du XIe siècle, Al-Biruni avait déjà rencontré des savants indiens partisans de l'héliocentrisme. Dans ses Indica, il commente les théories de la rotation de la Terre acceptées par Brahmagupta et d'autres astronomes indiens, tandis que dans son Canon Masudicus, il écrit que les disciples dÂryabhata assignent à la Terre un premier mouvement d'Est en Ouest, et une second mouvement d'Ouest en est aux étoiles. Al-Biruni rapport également qu'Al-Sijzi est adepte du mouvement de la Terre et qu'il a mis au point un astrolabe appelé "Zouraqi" fondé sur cette hypothèse[40] :

« Jai vu lastrolabe appelé Zouraqi inventé par Abu Sa'id Sijzi. Je lai admiré et jen ai fait louange, car il est construit sur une idée avancée par certains, selon laquelle les mouvements que nous voyons sont dus au mouvement de la Terre et non à des mouvements des astres. Sur ma vie, voilà un problème difficile à résoudre et à réfuter. [...] car cela revient au même que de supposer que la Terre est mobile dans le ciel. Dans les deux cas, la connaissance astronomique n'est pas remise en cause. Il n'y a que le physicien qui puisse dire s'il est possible de le réfuter. »

Dans ses Indica, al-Biruni évoque un de ses livres (aujourd'hui perdu) sur la réfutation de lhéliocentrisme, la Clef de lAstronomie[40] :

« Les plus fameux astronomes anciens et modernes ont soigneusement étudié la question du mouvement de la Terre, et ont essayé de la réfuter. Nous aussi, nous avons consacré un livre à ce sujet intitulé Miftah 'ilm al-hai'ah (Clef de lAstronomie), et dans lequel nous pensons avoir surpassé nos prédécesseurs, si ce n'est par les mots, du moins par les idées. »

Cosmologie

À la différence des philosophes grecs qui croyaient que lunivers n'avait pas de commencement, les philosophes et les théologiens médiévaux se plaçaient dans le cadre d'une genèse de lunivers. Ce point de vue était celui des trois religions abrahamiques: le judaïsme, le christianisme et lislam. C'est en l'occurrence un philosophe chrétien, Jean Philopon, qui présenta le premier une objection à la doctrine grecque du passé infini. Toutefois, les arguments les plus sophistiqués sont certainement ceux du philosophe musulman Al-Kindi, du philosophe juif Saadia Gaon (Saadia ben Joseph) et du théologien musulman Algazel. Ils y opposaient deux arguments logiques : le premier tiré de « limpossibilité de lexistence d'un infini actuel », qui s'énonce[41] :

« Il ne peut exister un infini actuel. »
« La régression indéfinie dans le temps des événements est un infini actuel. »
« .•. Il ne peut exister de régression temporelle indéfinie des événements. »

Le second argument est tiré de « limpossibilité d'achever un infini actuel par ajouts successifs », s'énonce[41] :

« Un infini actuel ne peut être achevé par ajouts successifs. »
« La succession des événements du passé est complétée par ajouts successifs. »
« .•. La succession des événements du passé ne peut être un infini actuel. »

Ces deux arguments furent adoptés sous une forme ou une autre par des philosophes et des théologiens chrétiens, et le second argument en particulier est devenu célèbre sous la forme que lui a donnée Kant dans sa thèse de la première antinomie concernant le temps[41].

Astronomie expérimentale, astrophysique et mécanique céleste

Au IXe siècle, laîné des frères Banou Moussa, Ja'far Muhammad ibn Mūsā ibn Shākir, apporta des contributions décisives à lastrophysique et à la mécanique céleste. Il fut le premier à formuler l'hypothèse selon laquelle les sphères célestes sont soumises aux mêmes lois physiques que la Terre, alors que les Anciens pensaient que ces sphères étaient régies par des lois distinctes[42]. Dans son traité Du mouvement astral et de La Force dAttraction, Muhammad ibn Musa proposa aussi l'existence d'une force dattraction entre corps célestes[43], annonçant la loi de la gravitation universelle[44].

Au Xe siècle, Albatenius (853-929) introduisit l'idée déprouver les « observations du passé en en faisant de nouvelles[45]. » Cela incita les astronomes arabes à multiplier les observations empiriques et à développer les techniques expérimentales à partir du XIe siècle[46].

Au début du XIe siècle, Alhazen rédigea un traité intitulé Maqala fi daw al-qamar (Sur léclat de la Lune) certainement avant 1021. C'était la première tentative satisfaisante de combiner l'astronomie mathématique et la physique et la première application de la méthode expérimentale en astronomie et en astrophysique. Il démentit l'opinion universellement reçue selon laquelle la Lune réfléchit la lumière du Soleil comme un miroir et conclut qu'elle émet plutôt « de la lumière par les portions de sa surface que la lumière du Soleil frappe. » Pour démontrer que « la lumière est émise depuis chaque point de la surface illuminée de la Lune », il fabriqua un « ingénieux dispositif expérimental ». Alhazen avait « formulée une conception claire des rapports entre un modèle mathématique idéalisé et la complexité des phénomènes observables ; en particulier, il fut le premier à faire varier de façon uniforme et reproductible les conditions expérimentales, dans une expérience montrant que lintensité de la tache de lumière projetée sur un écran par la clarté lunaire à travers deux petits diaphragmes diminue constamment lorsque l'on referme régulièrement l'un des deux diaphragmes[47]. »

Alhazen, dans son Kitâb fi'l Manazîr (Traité d'optique, composé entre 1015 et 1021), découvrit le premier que les sphères célestes ne sont pas faites de matière solide, et il établit en outre que les cieux sont moins denses que lair. Ces idées, reprises par Vitellion, eurent une influence décisive sur les systèmes copernicien et tychonien de lastronomie[48].

Alhazen réfuta aussi les idées dAristote sur la nature de la Voie lactée. Aristote croyait qu'elle résultait de « lignition d'exhalaisons violentes de nombreuses étoiles de grande taille serrées les unes contre les autres » et que « lignition a lieu dans la partie supérieure de latmosphère, dans la sphère sublunaire, une région de l'univers qui touche à la sphère céleste des fixes[49]. » Alhazen réfuta cette opinion en entreprenant pour la première fois de mesurer la parallaxe de la Voie lactée[50] et ainsi il put « établir que, puisque la Voie lactée ne présente aucune parallaxe, elle est extrêmement éloignée de la Terre et ne peut donc appartenir à latmosphère[51]. »

Toujours au début du XIe siècle, al-Biruni introduisit la méthode expérimentale en astronomie et fut le premier à mener des expériences élaborées à propos des phénomènes astronomiques[52]. Il découvrit que la Voie lactée est un ensemble d'innombrables étoiles nébuleuses[53]. En Afghanistan, il observa et décrivit en détail léclipse solaire du 8 avril 1019, et léclipse lunaire du 17 septembre 1019, et produisit les latitudes exactes des étoiles pendant léclipse lunaire[52].

Critique du ptolémaïsme et nouvelles écoles (1025-1450)

Cette période voit léclosion d'une doctrine astronomique proprement musulmane. Dans la tradition grecque et celles qui la suivirent, on distinguait traditionnellement l'astronomie mathématique (dont Ptolémée est un représentant typique) de la cosmologie, branche de la philosophie (représentée par Aristote). Les savants musulmans recherchèrent une configuration physique (haya) de lunivers simultanément compatible avec les axiomes mathématiques et les principes physiques. Dans le cadre de cette tradition haya, les astronomes musulmans mirent en cause les détails techniques du système de Ptolémée en astronomie[54]. Ces critiques, cependant, préservaient le paradigme ptolémaïque, en se confinant aux conceptions géocentriques[55]. Comme le note en effet lhistorien des sciences A. I. Sabra :

« On sait que tous les astronomes arabes, de Thabit ibn Qurra au IXe siècle à Ibn al-Shatir au XIVe siècle, et tous les philosophes de la nature dal-Kindi à Averroès et même après, ont accepté ce que Kuhn appelle l’« univers à deux sphères » ...—les Grecs se représentent le monde comme formé de deux sphères dont l'une, la sphère céleste, faite d'un élément particulier appelé « éther », entoure la seconde, les quatre éléments (terre, eau, air, et feu) sont confinés[56] ».

Certains astronomes musulmans, toutefois, notamment Abū Rayhān al-Bīrūnī et Nasir ad-Din at-Tusi, se demandèrent si la Terre nétait pas elle-même en mouvement et recherchèrent comment rendre cette hypothèse compatible avec les calculs astronomiques et les principes cosmologiques[57]. Plusieurs autres astronomes musulmans, et particulièrement les disciples de lÉcole de Maragha, mirent au point des modèles planétaires, qui, tout en restant géocentriques, divergeaient de celui de Ptolémée : ils devaient plus tard être adaptés au modèle de Copernic dans le cadre de lhéliocentrisme.

Réfutation de l'astrologie

Article détaillé : astrologie.

La première distinction sémantique entre astronomie et astrologie est attribuée à l'astronome persan al-Biruni au XIe siècle[58], bien quil ait lui-même réfuté lastrologie dans un autre de ses livres. D'autres astronomes contemporains, dont al-Farabi, Alhazen, Avicenne et Averroès, critiquaient d'ailleurs cette discipline, pour des motifs tantôt scientifiques (les méthodes des astrologues étant plus conjecturales qu'expérimentales) tantôt religieux (conflits avec les savants musulmans orthodoxes[59]).

Ibn Qayyim al-Jawziyya (1292-1350), dans son Miftah Dar al-SaCadah, employait des arguments expérimentaux pour réfuter lastrologie et la divination[60]. Il découvrit que les étoiles sont bien plus grosses que les planètes, et en tira l'argument suivant[61] :

« Et si vous autres, astrologues, répondez que c'est précisément à cause de leur éloignement et de leur petite taille que leur influence est négligeable, alors pourquoi attribuez-vous une si grande influence au plus petit de tous les astres, Mercure? Et pourquoi avez-vous attribué une influence à al-Ra's et al-Dhanab, qui sont deux points imaginaires [les nœuds ascendants et descendants]? »

Al-Jawziyya découvrit aussi que la Voie lactée est une « myriade de minuscules étoiles groupées ensembles sur la sphère des fixes » et en conclut qu’« il est certainement impossible de pouvoir connaître leur influence[61]. »

Astrophysique et mécanique céleste

En astrophysique et mécanique céleste, al-Biruni définit la gravitation de la Terre comme[62] : « Lattraction de toute chose vers le centre de la Terre. »

Al-Biruni découvrit aussi que la gravité existe aussi pour les corps célestes et les sphères célestes, et il critiqua lopinion aristotélicienne qui leur refuse toute légèreté ou gravité, et qui font du mouvement circulaire une propriété intrinsèque des corps célestes[63].

En 1121, al-Khazini, dans son traité Le Livre de la Balance de Sagesse, affirme[64] : « Pour chaque grave de poids connu placé à une certaine distance du centre de lunivers, sa gravité dépend de son éloignement au centre de lunivers. C'est pourquoi les gravités des corps sont entre elles comme leurs distances relatives au centre de lunivers. »

Al-Khazini est ainsi le premier à avoir proposé une théorie du poids des corps qui dépende de leur distance au centre de la Terre. Ce phénomène ne devait pas recevoir de preuve avant celle de Newton pour la loi universelle de la gravitation au XVIIIe siècle[64].

Les débuts de la tradition hay'a

Entre 1025 et 1028, Ibn al-Haytham (latinisé en « Alhazen »), initia la tradition haya en astronomie arabe avec son livre intitulé Al-Shuku ala Batlamyus (Critique de Ptolémée). Tout en confirmant la réalité physique du géocentrisme, il fut le premier à remettre en cause le système planétaire de Ptolémée, qu'il critiqua pour des raisons expérimentales, pour leur incompatibilité avec les observations du ciel[65], et pour relier les véritables mouvements des astres à des points, lignes et cercles imaginaires : « Ptolémée fait l'hypothèse dun ordre qui ne peut exister, et le fait que cet ordre reconstitue pour son imagination des mouvements qui sont ceux des planètes ne lexonère pas de l'erreur quil a commise en faisant lhypothèse de cet ordre ; car les mouvements réels des planètes ne peuvent résulter dun ordre qui n'existe pas[66]. »

Alhazen élabora un mécanisme du système de Ptolémée dans son Traité de la figure du monde (Maqâlah hay'at al-‛âlam), ouvrage qui occupe une place centrale dans le corpus de la tradition haya[67]. Dans son Abrégé d'astronomie, il insiste sur le fait que les astres « sont justiciables des lois physiques[68]. » On peut aussi faire remonter les bases de lastronomie télescopique à Alhazen, par linfluence de ses études sur loptique sur le cours ultérieur de loptique instrumentale[69].

En 1038, Alhazen décrivit le premier modèle non ptolémaïque dans son traité sur Le Modèle des Mouvements. Cette proposition était étrangère aux préoccupations cosmologiques, car il ne s'agissait que d'une cinématique céleste purement géométrique ; mais elle suscita diverses innovations de géométrie infinitésimale[70]. Ce nouveau modèle était le premier à rejeter équants[71] et cercles déférents[72], à extraire lastronomie de la philosophie naturelle, à délivrer la cinématique céleste de la cosmologie, et à abstraire les entités physiques en entités géométriques. Il faisait aussi intervenir une rotation de la Terre autour de l'axe des pôles[73] et les centres des orbites étaient des points géométriques sans signification matérielle particulière, comme le ferait des siècles plus tard Johannes Kepler[74]. Alhazen développe également une version primitive du « rasoir d'Occam », en tâchant de faire le minimum d'hypothèses sur les propriétés caractéristiques des mouvements astraux, dans la mesure il essaye déliminer de son modèle planétaire les hypothèses cosmologiques qu'on ne peut observer de la Terre[75].

Al-Biruni fut le premier à mener des expériences élaborées touchant les phénomènes célestes, il calcula laccélération des planètes, découvrit que les mouvements apogée solaire et la précession sont distinctes, discuta la possibilité de lhéliocentrisme, et établit que la rotation propre de la Terre autour de l'axe des pôles n'était pas contradictoire avec les observations.

Nouveaux modèles du cosmos

En 1030, al-Biruni commenta les théories indiennes dÂryabhata, Brahmagupta et Varahamihira dans ses Ta'rikh al-Hind (traduits sous le titre dIndica). Biruni y rapporte que Brahmagupta et d'autres considèrent que la Terre tourne autour de son axe polaire et il remarque que cela nentraîne aucun problème au plan mathématique[76].

Al-Sijzi-Abu Said Al-Sijzi, un contemporain dal-Biruni, émit l'hypothèse que la Terre tourne autour du Soleil, ce qual-Biruni de démentit pas[77]. En fait, Al-Biruni était surtout convaincu de la rotation de la Terre autour de l'axe des pôles, et, si au début il resta silencieux au sujet des thèses héliocentriques et géocentrique[78], il finit par considérer lhéliocentrisme comme un problème philosophique[3]. Il remarqua que le fait que la Terre tourne sur elle-même et qu'elle accomplit en même temps une révolution autour du Soleil, nétait pas contradictoire avec ses propres observations du ciel[62],[79] : « La rotation de la Terre ne remettrait aucunement en cause les calculs astronomiques, car toutes les données astronomiques peuvent être expliquées indifféremment par l'une ou l'autre théorie. C'est donc un problème difficile à trancher. »

En 1031, al-Biruni paracheva son encyclopédie astronomique intitulée Kitab al-Qanun al-Mas'udi (traduite en latin sous le titre de Canon Masudicus)[80], dans laquelle il consigna ses découvertes astronomiques et publia ses tables astronomiques. Il y proposait un modèle géocentrique, avec un tableau des distances de toutes les sphères célestes depuis la Terre, calculées selon les principes de lAlmageste de Ptolémée[81]. Ce livre fournit une technique mathématique de calcul de laccélération des planètes, et établit pour la première fois que lapogée solaire et la précession sont distinctes. Al-Biruni découvrit en outre que la distance entre la Terre et le Soleil est plus grande en réalité que lestimation que donnait Ptolémée, dans la mesure Ptolémée négligeait les éclipses de Soleil annuelles[62],[82].

En 1070, Abu Ubayd al-Juzjani, un disciple dAvicenne, proposa un modèle non-ptolémaïque dans son traité Tarik al-Aflak. Dans ce livre, il formule le problème dit de léquant du modèle de Ptolémée, et y propose une solution. Il affirme quAvicenne avait lui-même résolu le problème de léquant[83].

La controverse andalouse

Averroès rejetait la théorie des cercles déférents proposée en son temps par Ptolémée. Pus généralement, il n'acceptait pas le modèle ptolémaïque et était partisan d'un modèle dunivers concentrique.

Au tournant des XIe et XIIe siècles, des astronomes dal-Andalus relevèrent le défi dAlhazen, à savoir développer un modèle de sphères qui éviterait les erreurs du modèle de Ptolémée qu'il avait relevées[84]. Comme la critique dAlhazen, l'ouvrage anonyme andalous intitulé al-Istidrak ala Batlamyus (Récapitulation de Ptolémée) comportait une liste des objections à Ptolémée. Cest le point de départ de la controverse andalouse sur l'astronomie de Ptolémée[85]

À la fin du XIe siècle, Arzachel découvrit que les orbites des planètes sont elliptiques et non circulaires[86], bien qu'il respectât encore le système de Ptolémée.

Au XIIe siècle, Averroès rejetait la théorie des cercles déférents proposée en son temps par Ptolémée, tout comme il repoussait le modèle ptolémaïque : il était partisan du modèle dunivers concentrique d'Aristote[87]. Il écrivit sur le système planétaire de Ptolémée la critique suivante[1] :

« Il est contraire à la Nature de supposer lexistence d'une sphère excentrique ou d'un épicycle. [...] Lastronomie contemporaine ne nous présente aucune vérité, elle n'est conforme quà des calculs, non à la réalité. »

Un contemporain dAverroès, Maïmonide, écrivit à propos du modèle planétaire dAvempace :

« Jai entendu dire quAbu Bakr [Avenpace] avait découvert un système il n'y a plus dépicycles, mais il nen a pas exclu les sphères excentriques. Ses disciples ne me lont pas dit ; et même sil est vrai quil ait découvert un tel système, il ny a pas gagné grand chose, car lexcentricité est tout aussi contraire aux principes posés par Aristote.... Je tai expliqué que ces difficultés ne concernent pas lastronome, car il ne prétend pas enseigner les propriétés véritables des sphères, mais de simplement suggérer une théorie, exacte ou non, dans laquelle le mouvement des étoiles et des planètes est uniforme et circulaire, et en accord avec lobservation[88]. »

Par ailleurs, Ibn Bajjah était davis que la Voie lactée est faite dun grand nombre détoiles mais que la réfraction de latmosphère terrestre lui donne laspect d'un voile continu[49]. Plus tard dans le XIIe siècle, ses successeurs Ibn Tufayl et Alpetragius proposèrent pour la première fois des modèles planétaires dépourvus déquants, épicycles ou excentriques. Alpetragius découvrit également le premier que les planètes ont leur luminosité propre[89]. Ces systèmes planétaires, cependant, furent rejetés car les prédictions des positions des planètes étaient moins précises quavec le modèle de Ptolémée[90], essentiellement parce quils sen tenaient au dogme dAristote de mouvement circulaire parfait.

L'École de Maragha

Article détaillé : Maragha#L'observatoire.

LÉcole de Maragha est à lorigine dune critique radicale de lastronomie ptolémaïque. Cette tradition astronomique commence avec linstitution de l'observatoire de Maragha et se poursuit avec l'œuvre des astronomes de Damas et de Samarkande. Comme leurs prédécesseurs dAndalousie, les astronomes de Maragha s'essayèrent à la résolution du problème de léquant et proposèrent leurs alternatives au modèle ptolémaïque, et le supplantèrent en ceci qu'ils parvinrent à supprimer les constructions auxiliaires de Ptolémée (équant et excentriques), avec une précision supérieure dans le calcul numérique de la position des planètes, cest-à-dire avec une meilleure concordance avec les données dobservation[91]. Les astronomes les plus éminents de lÉcole de Maragha sont Mo'ayyeduddin Urdi († 1266), al-Tūsī (1201-1274), 'Umar al-Katibi al-Qazwini († 1277), Qutb al-Din al-Shirazi (1236-1311), Sadr al-Sharia al-Bukhari (vers 1347), Ibn al-Shatir (1304-1375), Ali Qushji (vers 1474), al-Birjandi († 1525) et Shams al-Din al-Khafri († 1550)[92].

al-Tūsī parvint à résoudre plusieurs difficultés posées par le modèle ptolémaïque en introduisant un mouvement dhypocycloïde, qui devait par la suite retrouver sa place dans le modèle de Copernic.

On a pu qualifier leurs réalisations aux XIIIe siècle et XIVe siècle comme la « Révolution Maragha », la « Révolution de lÉcole de Maragha », ou encore une « Révolution scientifique antérieure à la Renaissance ». Un acquis important de cette révolution est la prise de conscience que lastronomie ne doit plus se borner à décrire le mouvement des corps physiques en langage mathématique, ou nêtre quune hypothèse mathématique, ce qui ne ferait que sauver les apparences (pour reprendre l'expression de P. Duhem). Les astronomes de Maragha se convainquirent aussi que le précepte aristotélicien, selon lequel les mouvements dans l'univers ne peuvent être que circulaires ou rectilignes est faux, puisque lhypocycloïde d'Al-Tusi montre quon peut engendrer un mouvement rectiligne uniquement à partir de mouvements circulaires[93].

À la différence des astronomes grecs qui ne se préoccupaient que de la cohérence entre les axiomes mathématiques et les principes physiques du mouvement des planètes, les astronomes arabes sefforçaient d'adapter les mathématiques au monde qui les entourait[94] permettant un passage de la Physique dAristote à la physique expérimentale et à la physique mathématique à la suite des travaux dIbn al-Shatir. La Révolution Maragha est donc caractérisée par une prise de distance avec les bases philosophiques de la cosmologie aristotélicienne et de lastronomie géocentrique, par un plus grand poids accordé à lobservation et à la mathématisation de lastronomie et des sciences naturelles en général, comme on le voit dans les œuvres dIbn al-Shatir, dal-Qushji, dal-Birjandi et dal-Khafri[95],[96],[97].

Modèle dIbn al-Shatir pour lapparition de Mercure, montrant la multiplication des épicycles fondés sur lhypocycloïde d'Al-Tusi, éliminant par ce moyen les cercles déférents et léquant introduits précédemment par Ptolémée.

Parmi les autres progrès dont on est redevable à lÉcole de Maragha, citons les premières observations prouvant la rotation de la Terre sur elle-même par al-Tusi et al-Qushji[98], l'autonomie donnée par Ibn al-Shatir et al-Qushji à lastronomie par rapport à la philosophie naturelle[99], la réfutation par Ibn al-Shatir du modèle de Ptolémée sur des raisons expérimentales plutôt que philosophiques[91], et la conception d'un modèle mathématiquement identique au modèle de Copernic par Ibn al-Shatir[100].

Mo'ayyeduddin Urdi († 1266) fut le premier des astronomes de Maragha à imaginer un modèle planétaire non ptoléméen, et proposa à cet effet un nouveau théorème, le « lemme Urdi[101]. » Nasir ad-Din at-Tusi (1201-1274), à l'aide de lhypocycloïde qui porte son nom (et dont le principe est celui de l'engrenage de La Hire) parvint à résoudre une grande partie des difficultés propres au système de Ptolémée en se passant du problématique équant imaginé par l'astronome grec[102], et construisit un modèle à orbites elliptiques[80]. Un de ses disciples, Qutb al-Din al-Shirazi (1236-1311), dans un traité intitulé Le summum de la connaissance des cieux, examina la possibilité de lhéliocentrisme. 'Umar al-Katibi al-Qazwini († 1277), qui était également actif à l'observatoire de Maragha, rapporta dans son Hikmat al-'Ain un argument en faveur du modèle héliocentrique, bien qu'il ait abandonné cette doctrine par la suite[77].

Manuscrit médiéval de Qutb al-Din al-Shirazi représentant un modèle planétaire et ses épicycles.

Ibn al-Shatir (13041375) de Damas publia dans son livre Ultime tentative pour corriger la Théorique des planètes le « lemme Urdi », et parvint à supprimer l'équant en introduisant un épicycle supplémentaire (lhypocycloïde de Tusi), corrigeant le système de Ptolémée d'une façon mathématiquement analogue à celle de Nicolas Copernic au XVIe siècle. À la différence des astronomes qui l'avaient précédé, Ibn al-Shatir ne cherchait pas à préserver les principes théoriques de la philosophie naturelle ou de la cosmologie aristotélicienne, mais plutôt à établir un modèle plus cohérent avec les observations. Cest d'’ailleurs ce souci empirique qui le poussa à éliminer les épicycles du système solaire et tous les excentriques, épicycles et l'équant du système lunaire de Ptolémée. Ainsi, son modèle surpassa en précision tous les autres[91], et fut le seul à permettre de faire des expériences[103]. Cette démarche, qui marque un tournant dans l'histoire de l'astronomie, a pu être qualifiée de « Révolution Scientifique davant la Renaissance[91]. » Avec quelques modifications (inverser la direction du rayon-vecteur Terre-Soleil[3]), Copernic en fit un modèle héliocentrique[102]. Dans la version imprimée de son chef dœuvre, De revolutionibus orbium coelestium, Copernic cite aussi les théories dal-Battani, dArzachel et dAverroès parmi ses sources[80], mais les ouvrages dAlhazen et dal-Biruni étaient aussi déjà connus en Europe à cette époque.

Un thème dintenses débats à lÉcole de Maragha, et plus tard dans les observatoires de Samarkande et dIstanbul, était l'éventualité de la rotation de la Terre. Parmi les partisans de cette théorie, on comptait Nasir ad-Din at-Tusi, Nizam al-Din al-Nisaburi (vers 1311), al-Sayyid al-Sharif al-Jurjani (1339-1413), Ali al-Qushji (d. 1474), et Abd al-Ali al-Birjandi (d. 1525). Al-Tusi le premier présenta des preuves fondées sur des observations de la rotation de la Terre, en se servant des positions des comètes par rapport à la Terre, une démonstration qual-Qushji renforça avec de nouvelles observations tout en dénonçant la philosophie naturelle dAristote. Leur arguments sont identiques à ceux qu'utilisera Nicolas Copernic en 1543 pour expliquer la rotation de la Terre[98].

Lastronomie arabe et la Chine

Article détaillé : Astronomie chinoise.

On fit venir en Chine sous la Dynastie Yuan des astronomes musulmans pour y perfectionner le calendrier et enrichir l'astronomie. Au cours du règne de Kubilai Khan, des Iraniens vinrent construire un observatoire et un institut d'études astronomiques à Pékin[104]. Un astronome persan, Djamal ad-Din, offrit en 1267 à Kubilai Khan un coffret de sept instruments astronomiques, comprenant un globe et une sphère armillaire[105]. On sait par ailleurs que plusieurs astronomes chinois travaillaient à lobservatoire de Maragha, en Perse.

La stagnation (1450-1900)

On considère cette période de plus de quatre siècles comme marquée par une stagnation : la pratique traditionnelle de lastronomie dans le monde musulman reste soutenue, mais par comparaison aux siècles précédents et surtout le monde extérieur, linnovation se tarit assez vite[21]. Si pour la plupart des chercheurs il n'y a plus de progrès marquant durant cette période, quelques historiens ont récemment fait valoir que des innovations interviennent encore au XVIe siècle et même plus tard[99],[106]. Quoi quil en soit, après le XVIe siècle, il semble bien que lintérêt pour lastronomie théorique soit éteint, tandis qu'au contraire la pratique de lastronomie d'observation selon la tradition arabe reste soutenue dans les trois empires musulmans de la poudre à canon : lEmpire ottoman, les Séfévides de Perse, et lEmpire moghol en Inde.

Le mouvement de la Terre

Ali al-Qushji (ici présentant ses œuvres au sultan Mehmed Ier) fournit des preuves expérimentales du mouvement de la Terre et séparait entièrement lastronomie de la philosophie naturelle.

Lœuvre dAli Qushji (†1474), qui vécut d'abord à Samarkande puis à Istamboul, est considérée comme un exemple de renouveau tardif de lastronomie arabe et l'on estime qu'il a pu exercer une influence sur Nicolas Copernic du fait de la similitude darguments des deux auteurs sur la possibilité de la rotation de la Terre. Avant Ali Qushji, le seul astronome qui avait présenté un argument empirique en faveur de la rotation de la Terre était Nasir ad-Din at-Tusi (†1274: il s'appuyait sur le phénomène des comètes pour réfuter la thèse de Ptolémée selon laquelle on peut prouver par la seule observation que la Terre est immobile. Al-Tusi, cela dit, convenait que la Terre était immobile en se référant aux arguments de philosophie naturelle du Traité du Ciel dAristote. Au XVe siècle, les oppositions religieuses mirent un frein à linfluence de la physique et de la philosophie naturelle. Ainsi Al-Qushji, dans son pamphlet Sur le caractère prétendument subalterne de lAstronomie par rapport à la Philosophie, dénonçait la physique dAristote et dut séparer entièrement la philosophie de lastronomie, pour permettre à cette dernière de sépanouir en tant que discipline empirique et mathématique. Il put ainsi examiner les alternatives au dogme aristotélicien de la Terre immobile. Il développa la thèse dal-Tusi et conclut, se fondant davantage sur lexpérience que sur la philosophie spéculative, que la théorie d'une Terre en mouvement est tout aussi plausible que celle de la Terre immobile, et quil est impossible de discriminer empiriquement si l'une de ces deux thèses est vraie[98],[99],[107].

Au XVIe siècle, le débat sur le mouvement de la Terre fut relancé par al-Birjandi (†1528), lequel, se demandant quels phénomènes devraient accompagner la rotation de la Terre, en vient à formuler une hypothèse similaire à linertie de rotation de Galilée[108], qu'il évoque (en réponse à une objection de Qutb al-Din al-Shirazi) à propos de l'observation suivante :

« Le rocher, grand ou petit, tombe vers la Terre selon une ligne perpendiculaire au plan (sath) de lhorizon ; l'expérience (tajriba) en témoigne. Et cette perpendiculaire s'écarte du point de tangence de la sphère de la Terre et du plan de lhorizon apparent (hissi). Ce point suit le mouvement de la Terre et c'est pourquoi il n'y a pas de différence quant au point de chute des deux rochers[109]. »

Astronomie théorique

On pensait jusqu'à la fin du XXe siècle que les progrès des astronomes arabes dans la théorique des planètes avaient pris fin avec l'œuvre dIbn al-Shatir au XIVe siècle, mais de nouvelles recherches ont mis en lumière les découvertes remarquables accomplies jusqu'au XVIe siècle, notamment à la suite des travaux de George Saliba sur Shams al-Din al-Khafri (†1550), un glossateur séfévide des écrits des astronomes de Maragha. Saliba écrit à propos dal-Khafri :

« Par sa perception claire du rôle des mathématiques dans la description des phénomènes naturels, cet astronome réussit à porter la tradition haya à des sommets inégalés ailleurs, au plan mathématique comme au plan astronomique. La recherche de modèles mathématiques pouvant supplanter celui de Ptolémée, et l'examen des œuvres de ses prédécesseurs tous en quête d'un modèle mathématique unifié à même de rendre compte de tous les phénomènes physiques, lui firent conclure que toute modélisation mathématique na pas par elle-même de sens physique, et quelle nest qu'un langage parmi d'autre pour décrire la réalité physique. Il se persuada également que les phénomènes décrits par les modèles ptoléméens nadmettent pas de solution mathématique unique soumise aux mêmes contraintes ; quau contraire il existe plusieurs modèles mathématiques capables de rendre compte des observations de Ptolémée ; quils aboutissent aux mêmes prévisions sur les points critiques que Ptolémée avait retenus pour construire ses propres modèles (et quainsi ils ne rendent pas mieux compte des observations que Ptolémée) tout en respectant les conditions imposées par la cosmologie aristotélicienne, admise par les auteurs de la tradition haya[106]. »

Ali al-Qushji améliora aussi le modèle planétaire dal-Tusi et proposa une alternative au modèle de l'orbite de Mercure[110].

Modèle héliocentrique attribué à Nicolas Copernic.

L'astronomie d'observation dans l'empire ottoman

Autre astronome musulman fameux du XVIe siècle, lOttoman Taqi al-Din fit construire en 1577 lObservatoire dIstamboul, il put observer le ciel jusquen 1580. Il dressa des tables Zij (intitulées La perle intacte) et des catalogues astronomiques plus précis que ceux, contemporains, de Tycho Brahe et de Nicolas Copernic. Al-Din est aussi le premier astronome à utiliser la notation à virgule plutôt que les traditionnelles fractions sexagésimales dans les compte-rendus de ses observations[111]. Il inventa aussi entre 1556 et 1580 de nombreux instruments astronomiques, parmi lesquels de très précises horloges astronomiques.

Déjà en 1574, al-Din s'était appuyé sur ses connaissances dastrophysique pour expliquer la doctrine de lintromission de la vision : il avança que, puisque les étoiles sont distantes de millions of kilomètres de la Terre et que la vitesse de la lumière est finie, il faudrait un temps très long pour que la lumière « aille vers l'étoile et revienne à nos yeux. mais tel n'est pas le cas, car nous voyons l'étoile dès que nous ouvrons les yeux. Donc la lumière doit venir de l'étoile, et non de lœil[112]. »

À la destruction de lobservatoire dIstanbul en 1580, lactivité astronomique stagna dans lEmpire ottoman, jusquà lintroduction de la Révolution copernicienne en 1660, avec la traduction par l'érudit ottoman Ibrahim Efendi al-Zigetvari Tezkireci en arabe de la « Nouvelle théorie des planètes » de Noël Duret (publiée en 1635)[113].

L'astronomie arabe en Inde

Du XVIe au XVIIe siècle, lEmpire moghol vit naître une synthèse entre lastronomie arabe et lastronomie indienne, avec l'association des techniques et des instruments dobservation arabe et des techniques de calcul hindoues. Sil semble qu'il n'y ait guère eu d'intérêt pour lastronomie théorique, astronomes musulmans et hindous en Inde firent encore de nouveaux progrès dans lastronomie d'observation et publièrent une centaine de traités Zij. Humâyûn se fit construire un observatoire particulier près de Delhi, et Jahângîr et Shâh Jahân l'envisagèrent également, sans toutefois pouvoir y parvenir. Après le déclin de lEmpire moghol, pourtant, c'est un roi hindou, Jai Singh II dAmbre, qui entreprit de faire renaître la tradition astronomique arabe dans son royaume. Au début du XVIIIe siècle, il fit édifier plusieurs grands observatoires appelés Yantra Mandirs afin de pouvoir rivaliser avec le fameux observatoire de Samarkande, et mettre à jour les tables sultaniennes dUlugh Beg par des observations plus précises. Les instruments et les techniques dobservation mis en œuvre à lobservatoire étaient pour la plupart issus de la tradition islamique, et les techniques de calcul, de la tradition hindoue[114],[115]. En particulier, lun des plus remarquables instruments astronomiques inventés par les Musulmans dans lInde des Moghols est le « globe céleste sans soudure » (cf. infra Globes).

Jai Singh invita par ailleurs à son observatoire des astronomes européens jésuites, qui lui avaient rapporté les tables astronomiques compilées par Philippe de La Hire en 1702. À la lecture du livre de La Hire, Jai Singh conclut que les techniques et les instruments des Européens étaient moins bons que ceux de son pays. On ignore si les astronomes musulmans de lInde ont appris la Révolution copernicienne des jésuites, mais comme ils ne s'intéressaient plus à l'astronomie théorique, les spéculations venues dEurope n'étaient plus susceptibles de retenir leur attention[116].

Lastronomie dans le monde arabe (depuis 1900)

Au XXe et au XXIe siècles, les astronomes musulmans ont réalisé de nouvelles avancées dans l'observation de la Lune, tandis que des astronautes et fuséologues musulmans ont participé à la recherche en astronautique et aux programmes internationaux de recherche spatiale.

Implication des pays arabes dans la recherche spatiale

Fichier:Kerimov21.jpg
Kerim Kerimov, l'un des pionniers du Programme spatial de la Russie.

L'Azéri Kerim Kerimov (alors citoyen de lUnion Soviétique) est un personnage-clef des débuts de lexploration spatiale. Il est l'un des pionniers du Programme spatial soviétique, l'un des architectes à lœuvre derrière les premiers vols spatiaux habités (Vostok 1). Il a été responsable du lancement des premières stations spatiales (programmes Salyout et Mir) et des programmes antérieurs (Cosmos 186 et Cosmos 188)[117],[118].

LÉgyptien Farouk El-Baz travaillait, lui, pour le programme concurrent de la NASA et prit part aux premiers atterrissages sur la Lune avec le programme Apollo, en tant que secrétaire du Landing Site Selection Committee, Principal Investigator of Visual Observations and Photography, président du Astronaut Training Group, participa à la planification des explorations scientifiques de la Lune, y compris le choix des sites d'atterrissage pour les missions Apollo et l'entraînement des astronautes aux observations et à la photographie lunaire[119].

À la fin du XXe et au début du XXIe siècle, on compte aussi déjà un certain nombre dastronautes musulmans, dont le premier est le sultan Salman Al-Saud en tant quexpert étranger, à bord de la Navette spatiale Discovery STS-51-G, suivi de Muhammed Faris à bord de Soyouz TM-2 et Soyouz TM-3 à bord de la station spatiale Mir ; Abdul Ahad Mohmand à bord de Soyouz TM-5 pour Mir ; Talgat Musabayev (lun des 50 astronautes restés le plus longtemps dans lespace) en tant quingénieur de vol à bord de Soyouz TM-19 pour Mir, commandant de bord de Soyouz TM-27 pour Mir, et commandant de bord de Soyouz TM-32 et Soyouz TM-31 pour Station spatiale internationale (SSI) ; enfin Anousheh Ansari, la première femme à travailler à la SSI et le quatrième touriste spatiale.

En 2007, le cheikh malais Muszaphar Shukor rejoignit pendant le Ramadan la SSI avec son équipage Expédition 16 à bord de Soyouz TMA-11 dans le cadre du programme Angkasawan. Pour loccasion, le National Fatwa Council édicta des Règles pour l'accomplissement des rites islamiques (Ibadah) dans la Station spatiale internationale, sur des sujets comme la prière en impesanteur, la recherche de la direction de La Mecque depuis lISS, la détermination des heures de prière, et la pratique du jeûne. Shukor célébra aussi lAïd el-Fitr à bord de lISS. Astronaute et orthopédiste, il fut le premier à effectuer des recherches biomédicales dans l'espace, en particulier en ce qui concerne la multiplication des cellules cancéreuses du foie et la leucémie, la cristallisation de diverses protéines et la multiplication des microbes[120].

Parmi les plus grands chercheurs musulmans qui participent à la recherche et à l'exploration spatiale, on compte Essam Heggy, qui travaille pour la NASA sur le Programme dExploration de Mars, au Lunar and Planetary Institute de Houston ; et Ahmed Salem, Alaa Ibrahim, Mohamed Sultan, et Ahmed Noor[121].

Progrès dans l'observation de la Lune

Selon lislam, les musulmans doivent accomplir des rites religieux certains jours fixés par le calendrier musulman. C'est pourquoi lobservation de la Lune joue un si grand rôle[122]. Récemment, avec les moyens fournis par télécommunications et les nouvelles technologies pour déterminer l'heure de la nouvelle Lune, une nouvelle tendance est apparue chez les musulmans[123],[124],[125] et de nouvelles questions religieuses se sont posées[126].

En 2005, layatollah Ali Khamenei, Faqih et Rahbar dIran, a promulgué une fatwa contre le recours aux technologies modernes pour les Salah. LIslamic Society of North America de Plainfield (Indiana), a intenté un procès l'année suivante. Les musulmans rivalisent de prouesses technologiques lors du rituel annuel de détection de la Lune[122],[127].

Layatollah Khamenei a créé un Comité dObservation de la Lune, composé de clercs qui dépouillent les observations recueillies dans les différents centres d'observation. Les chercheurs notent langle de la Lune, sa position, son illumination, et comparent les observations du terrain avec les cartes calculées qui indiquent en quel point la Lune doit se trouver. En Iran, des groupes dastronomes accompagnés chacun d'un clerc sont dépêchés à travers le pays, certains utilisant des jumelles infrarouges prêtées par larmée iranienne et des lunettes astronomiques à haute résolution prêtés par les universités. LIran missionne également chaque année un avion pour lobservation. Cet avion est équipé dappareils photographiques et dinstruments de haute précision, ainsi que dun ordinateur portable. Des cartographes iraniens de la National Geography Organization in Téhéran ont pu dessiner une carte tridimensionnelle de la région en positionnant les 70 points d' l'on peut le mieux voir la nouvelle Lune[122]. Il y a dautres tentatives similaires dans d'autres pays musulman.

Les astronomes se lancent aussi dans une compétition sur la détection de la nouvelle Lune à lœil nu. Selon le calendrier islamique en vigueur en Iran, le dernier « World Record for Lunar Crescent Sighting » a été battu le 7 septembre 2002 (le 29 Jamadi-al Thani 1423 de lHégire) par Mohsen Ghazi Mirsaeed sur les hauteurs nord-ouest de Zarand (2 110 m) dans le village de Rashk Bala (31°04N 56°28E / 31.067, 56.467). Le record pour l'âge de la nouvelle Lune à la première perception à lœil nu est 11 heures 42 minutes[128].

Observatoires

Lobservatoire astronomique moderne en tant quinstitut de recherches[129] (à la différence des postes dobservation privés tels quils existaient dans lAntiquité[130]) est une conception des astronomes musulmans, qui rédigèrent les traités Zij grâce à ces observatoires. Lobservatoire islamique fut la première institution astronomique spécialisée avec un personnel scientifique[129], un directeur, un programme détudes[130], et des locaux s'accomplissaient la recherche astronomique et les observations. Les observatoires islamiques furent également les premiers centres de recherche à avoir recours à de grands instruments pour améliorer la précision des observations[129].

Les observatoires islamiques médiévaux étaient aussi les premières institutions à promouvoir le travail déquipe (au contraire de la recherche individuelle) et « les investigations théoriques marchaient main dans la main avec lobservation. » En ce sens, ils étaient semblables aux modernes instituts de recherche scientifique[131].

Premiers observatoires

Les sources signalent que les premières observations astronomiques dans la civilisation islamique ont été accomplies grâce au mécénat dal-Ma'moun, et les premiers observatoires islamiques furent aussi construits sous son règne dans lIrak du IXe siècle. Dans plusieurs observatoires privés, de Damas à Bagdad, on mesurait déjà les degrés méridien, on notait les paramètres solaires, et on menait des observations précises du Soleil, de la Lune, et des planètes.

Au Xe siècle, la dynastie des Bouyides encouragea des grands projets, comme la construction d'un instrument de grande taille utilisé en 950 pour lobservation du ciel : cela nous est connu par les tables zij dastronomes comme Ibn al-Alam. Le célèbre astronome Abd Al-Rahman Al Sufi, un protégé du prince 'Adud al-Dawla, rectifia systématiquement le catalogue détoiles de Ptolémée. Abu-Mahmud al-Khujandi, lui aussi, construisit un observatoire à Ray (Teheran) l'on sait qu'il a fait dresser un monumental sextant mural en 994[132]. Charaf ad-Dawla Chirzil construisit un observatoire semblable à Bagdad. On connaît enfin par Ibn Yunus à Tolède, et Al-Zarqali à Cordoue les instruments perfectionnés qu'on utilisait déjà.

C'est Malik Shah Ier qui institua le premier grand observatoire, sans doute à Ispahan. C'est quOmar Khayyam et ses collaborateurs construisirent leurs tables et promulguèrent le Calendrier solaire persan, également appelé calendrier jalali, à lépoque le plus précis calendrier solaire. Une version moderne de ce calendrier est toujours d'usage officiel dans lIran actuel.

Lobservatoire de Maragha aujourdhui.

Observatoires de la fin du Moyen Âge

Les observatoires les plus réputés, cependant, ne furent établis qu'à partir du début du XIIIe siècle. al-Tusi fit édifier lobservatoire de Maragha grâce aux donations de Houlagou Khan au XIIIe siècle. les bâtiments comportaient une résidence personnelle pour Houlagou Khan, ainsi qu'une bibliothèque et une mosquée. Certains des meilleurs astronomes de l'époque s'y sont rendus, et leur collaboration a débouché pendant 50 ans sur d'importantes modifications successives au modèle de Ptolémée. Les observations dal-Tusi et de son équipe ont été rassemblées par écrit dans les tables intitulées Zij-i Ilkhani.

Hommage à Ulugh Beg, fondateur d'un grand observatoire à Samarkande, sur ce timbre des postes soviétiques.

En 1420, le prince Ulugh Beg, lui-même astronome et mathématicien, fit construire un grand observatoire à Samarkande, dont les vestiges ont été retrouvés par une équipe russe en 1908. En 1577, Taqi al-Din bin Ma'ruf fit édifier le grand observatoire al-Din dIstamboul, d'une taille comparable à ceux de Maragha et de Samarkande.

Dans lEmpire Moghol, Humâyûn se fit construire un observatoire particulier près de Delhi, et Jahângîr et Shâh Jahân l'envisagèrent également, sans toutefois pouvoir y parvenir. Après le déclin de lEmpire moghol, pourtant, c'est un roi hindou, Jai Singh II dAmbre, qui entreprit de faire renaître la tradition astronomique arabe dans son royaume. Au début du XVIIIe siècle, il fit édifier plusieurs grands observatoires appelés Yantra Mandirs afin de pouvoir rivaliser avec le fameux observatoire de Samarkande, et mettre à jour les tables sultaniennes dUlugh Beg par des observations plus précises. Les instruments et les techniques dobservation mis en œuvre à lobservatoire étaient pour la plupart issus de la tradition islamique, et les techniques de calcul, de la tradition hindoue[114],[115].

Observatoires modernes

Aujourd'hui, on trouve plusieurs observatoires modernes en Jordanie[133], Palestine[134], Liban[135], Émirats arabes unis[136], Tunisie[137], etc. LIran dispose de matériel moderne à lUniversité de Shiraz et lUniversité de Tabriz. En décembre 2005, Physics Today a révélé les projets iraniens de s'équiper d'un télescope de 2 m d'ouverture[138].

Instruments

Nos connaissances sur les instruments utilisés ou fabriqués par les astronomes musulmans du Moyen Âge nous viennent essentiellement de deux sources : dune part les instruments conservés dans les collections privées et des musées, dautre part les copies de traités et les manuscrits du Moyen Âge parvenus jusqu'à nous.

Les musulmans tout en perfectionnant les instruments des Grecs et Chaldéens en y adjoignant de nouvelles échelles, inventèrent un arsenal de nouveaux outils d'observation : leur contribution à lastronomie instrumentale est donc considérable. Beaucoup de ces instruments ont été imaginés ou construits pour les besoins du culte, comme la détermination de la qibla (direction de La Mecque) ou de lheure des Salah.

Astrolabes

On fabriqua des astrolabes en laiton partout dans le monde musulman, et on les utilisait surtout pout trouver la qibla. Le plus ancien spécimen date des années 927-928. On attribue la fabrication du premier astrolabe du monde musulman à Muhammad al-Fazari[139]. Bien que la civilisation hellénistique ait vu naître des astrolabes primitifs qui servaient à cartographier le ciel, al-Fazari l'a considérablement perfectionné. Les Arabes en systématisèrent l'usage et le perfectionnèrent pour déterminer notamment la date du Ramadan, les heures des prières (Salah), la direction de La Mecque (Qibla)[140].

Au Xe siècle, al-Soufi décrivait 1 000 utilisations possibles de lastrolabe, dans des champs aussi divers que lastronomie, lastrologie, les horoscopes, la navigation maritime, la topographie, la mesure du temps, la Qibla, les Salah, etc[140].

Grand astrolabe

Ibn Yunus releva soigneusement plus de 10 000 positions du Soleil pendant des années en se servant dun astrolabe dun diamètre de près de 1,40 m[37].

astrolabe à engrenages

Les premiers astrolabes mécaniques à engrenages sont apparus dans le monde musulman, et ont été perfectionnés par Ibn Samh (vers 1020). Un de ces appareils, comportant huit roues dentées fut aussi fabriqué sur les indications dAbū Rayhān al-Bīrūnī en 996. Ces instruments peuvent être considérés comme les ancêtres des horloges astronomiques mises au point ultérieurement par les ingénieurs arabes[141].

Astrolabe persan du XVIIIe siècle, conservé au Musée Whipple d'Histoire des Sciences à Cambridge.
Astrolabe de navigation

Le premier astrolabe de navigation est apparu dans le monde musulman au Moyen Âge, utilisait une projection polaire[142]/

Astrolabe à projection orthographique

Abu Rayhan al-Biruni imagina et composa le plus ancien traité connu sur lastrolabe orthographique autour de l'an mil[62].

Astrolabe dal-Andalus daté de l'an 1067.
Scaphées et Zouraqi

Les premiers astrolabes étaient utilisés pour déterminer l'heure du lever et du coucher du Soleil et des étoiles fixes. Au XIe siècle, Arzachel dal-Andalus construisit le premier astrolabe universel : à la différence de ses prédécesseurs, cet appareil ne dépendait plus de la latitude du lieu dobservation : on pouvait l'utiliser n'importe sur Terre. Lastrolabe universel se répandit en Europe sous le nom grec de « scaphée ». Autre astrolabe, le zouraqi (cf. supra) imaginé par al-Sijzi est le seul conçu pour intégrer un modèle planétaire héliocentrique c'est la Terre, et non les cieux, qui sont mobiles[40].

Astrolabe linéaire

Dans un livre célèbre, al-Tūsī décrit un astrolabe linéaire de son crû, parfois appelé « bâton dal-Tusi »[143]

Horloges-astrolabes

Ibn al-Shatir a inventé cet appareil dans la Syrie du XIVe siècle[144].

Calcul analogique

On inventa plusieurs calculateurs analogiques pour calculer la latitude du Soleil, de la Lune et des planètes, lécliptique du Soleil, la date des conjonctions planétaires et aussi pour effectuer des interpolations linéaires.

Équatoire

LÉquatoire était un calculateur analogique inventé par Arzachel dans lal-Andalus, probablement vers 1015. Cet appareil mécanique sert à trouver les longitudes et positions de la Lune, du Soleil, et des planètes sans calcul. Il s'appuie sur un modèle géometrique rendant compte de la position et de lanomalie moyenne des astres[145].

Le planisphère, la plus ancienne carte du ciel, fut imaginée par Abū Rayhān al-Bīrūnī.
Planisphère et carte des étoiles

Au début du XIe siècle, Abū Rayhān al-Bīrūnī composa le premier traité sur le planisphère, la plus ancienne carte du ciel, et sur un calculateur analogique primitif[146],[62].

Calendrier perpétuel à engrenages

Abū Rayhān al-Bīrūnī inventa aussi le premier calendrier luni-solaire à calculateur mécanique utilisant un train dengrenages et huit roues dentées[147]. C'est un exemple primitif de machine de traitement des données à câblage fixe[148].

Le torquetum fut inventé par Geber.
Torquetum

Geber (vers 1100-1150) inventa le torquetum, à la fois instrument dobservation and calculateur analogique permettant de convertir les coordonnées équatoriales[149]. Il permettait de relever la position des astres et de les convertir en trois système de coordonnées: horizontales, équatoriales, et écliptiques.

Astrolabe mécanique à calendrier perpétuel

En 1235, Abi Bakr dIspahan fabriqua un astrolabe équipé d'un calendrier mobile à engrenages en s'inspirant du calendrier mécanique dAbū Rayhān al-Bīrūnī[150]. Lastrolabe à engrenages dAbi Bakr, qui met en œuvre un train réducteur, constitue la plus vieille machine à engrenages fonctionnelle encore intacte[151],[152]

Plaque des conjonctions

Au XVe siècle, al-Kashi mit au point une Plaque des conjonctions, calculateur permettant de trouver la date des conjonctions planétaires[153], et deffectuer des interpolations linéaires[154].

Calculateur planétaire

Au XVe siècle, ce même al-Kashi proposa un calculateur planétaire mécanique quil appela « plaque à orbes », et qui permettait de résoudre graphiquement un certain nombre de problèmes relatifs aux orbites des planètes, dont la prédiction de la longitude vraie du Soleil, de la Lune[154] et des planètes en considérant les orbites comme elliptiques[155] ; les latitudes du Soleil, de la Lune et des planètes ; et lécliptique du Soleil. Cet instrument comportait aussi une alidade et une règle[156].

Horloges astronomiques

Les Musulmans équipèrent leurs observatoires dhorloges astronomiques de haute précision[157].

Horloges astronomiques à eau

Al-Jazari inventa de monumentales horloges astronomiques à eau qui animaient des effigies du Soleil, de la Lune et des étoiles. La plus grande horloge astronomique représentait le zodiaque et les orbites solaire et lunaire. Innovation supplémentaire, cette horloge comportait dans la partie supérieure d'un panneau une bielle permettant douvrir une trappe toutes les heures[158].

Horloges astronomiques à ressort

Taqi al-Din inventa la première horloge astronomique à ressorts, décrite dans un livre intitulé Les plus brillantes étoiles pour la construction d'horloges mécaniques (Al-Kawākib al-durriyya wadh' al-bankāmat al-dawriyya, 1556-1559)[159].

Carillons mécaniques

Taqi al-Din inventa le premier carillon mécanique à heures fixes, décrite dans l'ouvrage cité précédemment. La sonnerie était déclenchée par une bille sur un cadran à roue[159].

Horloges mécaniques dobservation

Taqi al-Din inventa aussi l’« horloge dobservation », qu'il décrit comme « une horloge mécanique à trois cadrans donnant les heures, les minutes, et les secondes. » C'était la première horloge à mesurer le temps en secondes, et il l'utilisa spécifiquement pour mesurer lascension droite des étoiles. On considère que c'est lune des plus importantes innovations d'astronomie pratique du XVIe siècle, dans la mesure les horloges précédentes n'étaient pas assez précises pour l'astronomie[111]. Il améliora encore cette horloge, comme il lexplique dans son Sidrat al-muntaha, en n'utilisant plus qu'un cadran pour indiquer les heures, minutes et secondes. Il décrit cette horloge dobservation comme « une horloge mécanique à cadran unique affichant les heures, minutes et secondes nous avons divisé chaque minute en cinq secondes[160]. »

Cadrans

Les astronomes et ingénieurs musulmans inventèrent d'innombrables types de cadrans pour la mesure du temps, et pour calculer les heures des cinq prières.

Cadrans solaires

Les musulmans apportèrent des contributions significatives à la théorie et la fabrication des cadrans solaires, dont le principe leur venait de leurs prédécesseurs indiens et grecs. Al-Khwarizmi composa des tables qui abrégèrent et facilitèrent considérablement la fabrication de ces instruments. Les cadrans solaires arabes pouvaient être utilisés tels quels nimporte sur Terre. On en plaçait fréquemment au fronton des mosquées pour vérifier l'heure de la prière. Lun des plus beaux spécimens fut fabriqué au XIVe siècle par le muwaqqit (grand horloger) de la mosquée omeyyade de Damas, Ibn al-Shatir[161]. Les astronomes et ingénieurs musulmans furent les premiers à coucher par écrit des instructions sur la construction de cadrans solaires tant horizontaux que verticaux ou polaires[162].

Comme les anciens cadrans étaient des écrans à style avec des lignes horaires rectilignes, ils marquaient des heures inégales (appelées dailleurs « heures apparentes ») qui variaient avec les saisons, chaque jour étant divisé en douze segments égaux : de la sorte, les heures étaient plus courtes lhiver et plus longues lété. Lidée de marquer des heures dégale durée quelle que soit la période lannée est une innovation due à al-Shatir en 1371, suggérée par les découverte en trigonométrie dAlbategnus. Déjà, Ibn al-Shatir savait que « un gnomon parallèle à l'axe de la Terre fait un cadran solaire dont les divisions horaires marquent des heures de durées égales tout au long de lannée  ». Son cadran solaire est le plus vieux cadran à axe polaire encore intact. Ce concept est connu de lOccident dès 1446[163],[164].

Navicula de Venetiis

Il sagit dun cadran horaire universel inventé au IXe siècle à Bagdad. On l'utilisait pour la mesure exacte du temps avec le Soleil et les étoiles, et il pouvait servir sous n'importe quelle latitude[165] (cest son caractère « universel »). LEurope le reçut à la Renaissance sous le nom de « Navicula de Venetiis[166] », et le considérait comme l'horloge la plus précise[167].

Cadran-boussole

Au XIIIe siècle, Ibn al-Shatir inventa la boussole à cadran, une horloge combinant un cadran solaire universel et une boussole : il lutilisait pour trouver lheure des Salah[168].

Globes

Sphères armillaires

Une sphère armillaire s'utilise de la même façon qu'un globe. Il ne subsiste aucune sphère armillaire provenant des pays arabes, mais plusieurs traités ont été composés sur l’« instrument à bagues ».

Miniature ottomane d'une sphère armillaire - XVIe.Lastrolabe sphérique fut inventé par des astronomes musulmans.
Astrolabes sphériques

Les astrolabes sphériques sont apparus pour la première fois dans le monde arabe[169]. C'était une variante régionale de lastrolabe et de la sphère armillaire des Grecs, dont seul un spécimen, daté du XIVe siècle, subsiste.

Globes terrestres

Le premier globe de lAncien Monde fut fabriqué dans le monde arabe au cours du Moyen Âge[170], par des géographes et des astronomes musulmans actifs sous le calife abbasside Al-Mamoun, au IXe siècle[171].

Globes célestes

On utilisa d'abord les globes célestes pour résoudre les problèmes d'astronomie. Aujourdhui, il subsiste 126 de ces appareils à travers le monde, dont le plus ancien remonte au XIe siècle. À l'aide de cet appareil, on pouvait déterminer la hauteur du Soleil, ou lascension droite et la déclinaison des étoiles en marquant la position de lobservateur le long de l'anneau méridien du globe.

Au XIIe siècle, Geber fut « le premier à concevoir une sphère céleste portative pour mesurer et expliquer les mouvements des astres[172]. »

Les globes célestes dune seule pièce

Les globes célestes dune seule pièce fabriqués par des artisans de lEmpire moghol (à Lahore et dans le Cachemire), sont considérés comme lun des plus hauts faits de métallurgie et dartisanat de lépoque moderne. Tous les autres globes connus sont fabriqués par soudure de plusieurs éléments, et encore au XXe siècle, les métallurgistes considéraient quil était impossible de faire un globe de métal sans aucun pli de soudure. Mais dans les années 1980, larchéologue Émilie Savage-Smith découvrit à Lahore et dans le Cachemire plusieurs globes de métal sans soudure. Le plus ancien a été construit au Cachemire par lorfèvre Ali Kashmiri ibn Luqman en l'an 1589 sous le règne dAkbar le Grand ; un autre, coulé en l'an 1659 par Muhammad Salih Tahtawi, porte des inscriptions en arabe et en sanskrit ; un troisième a été coulé à Lahore par l'orfèvre hindou Lala Balhumal Lahuri en 1842 sous le règne de Jagatjit Singh Bahadur. Il existe vingt-et-un autres globes de ce genre. Ces orfèvres du moghol avaient su développer une technique de coulée à la cire perdue pour atteindre ce résultat[173],[174].

Ces globes célestes dune seule pièce sont sans équivalent : un auteur[174] nhésite pas à comparer cette prouesse à ce que peut représenter la pyramide de Khéops pour l'architecture.

Théodolites muraux

Les astronomes et ingénieurs musulmans mirent au point toute une variété dinstruments de visée muraux (quadrants et sextants).

Le quadrant fut inventé par Al-Khawarizmi. Cette illustration a été peinte par Tycho Brahe.
quadrant à sinus

Le quadrant à sinus, inventé par Al-Khawarizmi dans le Bagdad du IXe siècle, servait aux calculs astronomiques[175].

Quadrant horaire

Le premier quadrant horaire qui ne servait que sous certaines latitudes, fut imaginé par Al-Khawarizmi dans la Bagdad du IXe siècle, alors le centre de production de ces instruments[175]. On l'utilisait pour trouver l'heure (surtout les heures des prières) en observant le Soleil et les étoiles[176].

Quadrans Vetus

Le Quadrans Vetus (« vieux quadrant », tel qu'on lappelait en Europe lorsqu'on le connut, au XIIIe siècle) était un quadrant à temps universel. Cet appareil mathématique ingénieux avait lui aussi été imaginé par Al-Khawarizmi dans le Bagdad du IXe siècle. On pouvait l'utiliser sous n'importe quelle latitude et à n'importe quel moment de l'année pour trouver l'heure à partir de laltitude du Soleil. C'est, derrière lastrolabe, le deuxième instrument astronomique le plus répandu au Moyen Âge. Sa principale utilisation dans le monde musulman était le calcul des heures de la Salah[175].

Le Quadrans Novus

Ce quadrantastrolabe, que lEurope a appelé Quadrans Novus (« quadrant moderne ») est apparu en Égypte au XIe siècle ou au XIIe siècle[177].

Quadrant à almucantarat

Le premier quadrant à almucantarat est dans le monde musulman, et se fondait sur les relations de trigonométrie. Le mot « almucantarat » lui-même vient de l'arabe[178]. Le quadrant à almucantarat n'est au départ qu'un astrolabe amélioré[162].

Sextant

Le premier sextant, fabriqué à Ray (Teheran), est lœuvre dAbu-Mahmud al-Khujandi en 994. Il décrit cet instrument, permettant une très grande précision dans les mesures astronomiques, dans son traité, Sur linclinaison de lécliptique et les latitudes des villes[179]. Au XVe siècle, Ulugh Beg fit construire le « Sextant de Fakhri », dun rayon dà peu près 36 m. Il se dressait à Samarkande, en Ouzbékistan, et cet arc édifié avec beaucoup de soin comportait des escaliers de chaque côté pour permettre aux assistants chargés des mesures de se déplacer rapidement.

Optique instrumentale

Diaphragme

On trouve la première référence à un « tube dobservation » dans lœuvre dAlbatenius (853-929), et la première description exacte dun tel tube est due à al-Biruni (973-1048), dans une partie de son livre « consacrée à la vérification de la présence du croissant nouveau sur lhorizon. » Bien que ces diaphragmes primitifs soient encore dépourvus de lentille optique, ils « permettaient à l'observateur de se concentrer sur une zone du ciel en éliminant les interférences de la lumière. » Ces tubes furent adoptés plus tard dans lEurope latine, ils influencèrent le développement de la lunette astronomique[180].

Appareil expérimental à diaphragmes

Pour prouver que « de la lumière est émise de chaque point de la surface éclairée de la Lune », Alhazen fabriqua « un appareil ingenieux » montrant « que lintensité de la tache de lumière formée sur un écran par la projection de la clarté lunaire à travers deux petites ouvertures diminue constamment à mesure que lon obture lun des trous[47]. »

Lentilles de verre

Le premier travail doptique décrivant une loupe intégrée à un instrument est le Traité dOptique (1021) composé par Alhazen[181]. Ses descriptions furent reprises en Europe lors des premières recherches sur la réfraction[182] ; quant à ses autres travaux sur la réfraction, les miroirs paraboliques, et ses autres instruments comme la chambre noire, jouèrent également leur rôle dans la Révolution mécaniste[181],[183].

Anticipation supposée du principe de la lunette astronomique

Taqi al-Din imagina un « appareil pour voir à longue distance », comme il l'affirme dans son Livre de la Lumière de la pupille et de la Vérité des images de 1574 ; il a pu s'agir d'une lunette astronomique primitive : il dit que cet instrument fait apparaître les objets éloignés plus près qu'il ne sont, et qu'il permet de voir les détails d'objets éloignés. Taqi al-Din affirme qu'il a écrit un autre traité (perdu aujourd'hui) il explique la fabrication et lutilisation de cet instrument. Ce qu'il décrit est cependant confus car il ajoute que son appareil est semblable à celui quutilisaient les Grecs au Pharos dAlexandrie[112].

Autres instruments

D'autres instruments astronomiques ont vu le jour dans le monde arabe :

  • boussole astronomique: la première utilisation dune boussole à aiguille aimantée est évoquée dans un traité sur les instruments astronomiques à la plume du sultan yéménite al-Ashraf (†1296) en 1282[184].
  • boussole sèche : en 1282, al-Ashraf fit construire une boussole améliorée comme « index à Qibla », c'est-à-dire pour trouver la direction de La Mecque. Linstrument dAl-Ashraf est l'une des plus anciennes boussoles sèches, et il semble que Pierre de Maricourt ait fait simultanément cette découverte[185]
Une alidade.

Traités célèbres

Les tables numériques (« Zij »)

Article détaillé : Zij.
  • Ibrahim al-Fazari († 777) et Mohamed al-Fazari (d. 796/806)
    • Az-Zij ‛alā Sinī al-‛Arab (vers 750)
  • Yaqub ibn Tariq († 796)
    • Az-Zij al-Mahlul min as-Sindhind li-Darajat Daraja
  • Al-Khawarizmi (latinisé en Algorismus) (vers 780-850)
    • Zij al-Sindhind (vers 830)
  • Al-Battani (latinisé en Albategnus) (853-929)
    • Az-Zij as-Sabi
  • Al-Soufi (latinisé en Azophus) (903986)
    • Livre des Fixes (vers 964)
  • Ibn Younous (vers 950-1009)
    • Zij al-Kabir al-Hakimi
  • Al-Zarqali (latinisé en Arzachel) (1028-1087)
  • Al-Khazini (fl. 1115-1130)
    • Az-Zij as-Sanjarī (Tables de Sinjar) (1115-1116)
  • Nasir ad-Din at-Tusi (1201-1274)
    • Zij-i Ilkhani (Tables dIlkhan) (1272)
  • Al-Kachi (1380-1429)
    • Khaqani Zij
  • Ulugh Beg (1394-1449)
  • Taqi al-Din (1526-1585)
    • La perle intacte (1577-1580)

Almanachs

Le mot « almanach » est détymologie arabe[192]. Lalmanach diffère des tables astronomiques antérieures (comme par exemple les tables babyloniennes, ptolémaïques et les tables Zij) en ceci que « les lignes d'un almanach donnent directement les positions des astres et ne demandent aucun calcul supplémentaire », au contraire des « tables auxiliaires » habituelles fondées sur lAlmageste de Ptolémée. Le plus vieil almanach connu (au sens moderne) est lAlmanach dAzarchel composé en 1087 par Al-Zarqali à Tolède, dans le royaume dal-Andalus. Ces tables donnaient pour chaque jour les positions vraies du Soleil, de la Lune et des planètes pour les quatre années allant de 1088 à 1092, ainsi que plusieurs autres tables. Une traduction latine de cet ouvrage fut publiée sous le titre de Tables de Tolède au XIIe siècle et les tables alphonsines en sont une adaptation du XIIIe siècle[193].

Traités sur les instruments

Au XIIe siècle, al-Khazini écrivit le Risala fi'l-alat (Traité sur les instruments) en sept parties qui décrit différents instruments scientifiques : le triquetrum, la dioptre, un instrument triangulaire de son invention, le quadrant et le sextant, lastrolabe, et divers instruments à miroirs originaux[194].

Dans lÉgypte du XIVe siècle, Najm al-Din al-Misri (vers 1325) composa un traité décrivant plus de 100 types différents dinstruments scientifiques et astronomiques, la plupart de son invention[167].

En 1416, al-Kashi écrivit le Traité sur les instruments dobservation astronomiques, qui décrit une multitude dinstruments différents, dont le triquetrum et la sphère armillaire, larmillaire équinoxiale et solstitielle de Mo'ayyeduddin Urdi, linstrument aux sinus et aux sinus verse dUrdi, le sextant dal-Khujandi, le sextant de Fakhri à lobservatoire de Samarkande, un double quadrant Azimuth-altitude, et une petite sphère armillaire munie d'une alidade de son invention[195].

Autres ouvrages

  • Mohammed Ben Musa (800-873)
    • Livre sur le mouvement des orbes
    • Mouvement astral
    • La Force dattraction
  • Alfraganus (†850)
    • Éléments dastronomie sur les mouvements célestes (vers 833)
    • Kitab fi Jawami Ilm al-Nujum
  • Alhazen (965-1039)
    • De la Figure du Monde
    • Doutes sur Ptolémée (vers 1028)
    • Les Doutes levés (vers 1029)
    • Modèle du mouvement des sept planètes (1029-1039)
  • al-Biruni (973-1048)
    • Kitab al-Qanun al-Mas'udi (Le canon Mas'udi) (1031)
  • Al-Juzjani (vers 1070)
    • Tarik al-Aflak (1070)
  • Al-Istidrak ala Batlamyus (Récapitulation à propos de Ptolémée) (XIe siècle)
  • Al-Khazini (fl. 1115-1130)
    • Risala fi'l-alat (Traité sur les instruments)
  • Nasir ad-Din at-Tusi (1201-1274)
    • Al-Tadhkirah fi'ilm al-hay'ah (Aide-mémoire dastronomie)
  • 'Umar al-Katibi al-Qazwini († 1277)
    • Hikmat al-'Ain
  • Qutb al-Din al-Shirazi (12361311)
    • Le summum de la connaissance des cieux
  • Ibn al-Shatir (13041375)
    • Ultime recherche sur la correction de la théorique des planètes
  • Ali Qushji († 1474)
    • Du caractère prétendûment subalterne de lAstronomie par rapport à la Philosophie
  • Shams al-Din al-Khafri († 1525)
    • Complément à l'explication de lAide-mémoire

Noms d'étoiles d'origine arabe

Bien[Combien ?] des noms modernes d'étoiles et de constellations sont détymologie arabe. Ainsi par exemple : Acamar (θ Eridani), Aldébaran (α Tauri), Algol (β Persei, Altaïr (α Aquilae), Baham (θ Pegasi), Baten Kaitos (ζ Ceti), Caph (β Cassiopeiae), Dabih (β Capricorni), Edasich (ι Draconis), Furud (ζ Canis Majoris), Gienah (γ Corvi et ε Cygni), Hadar (β Centauri), Izar (ε Bootis), Jabbah (ν Scorpii), Keid (40 Eridani), Lesath (ν Scorpii et υ Scorpii), Mirak (au moins trois étoiles), Phad (α Columbae et γ Ursae Majoris), Rigel (β Orionis), Sadr (γ Cygni), Altarf (β Cancri, et Vega (α Lyrae), parmi bien d'autres (voir Liste de noms traditionnels d'étoiles). Certains de ces noms étaient déjà attribués au temps de lArabie Heureuse, mais beaucoup ne furent donnés que par la suite, comme des traductions de descriptions en grec ancien[196].

Notes et références

  1. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l et m (Gingerich 1986)
  2. Virendra Nath Sharma, Sawai Jai Singh and His Astronomy, Motilal Banarsidass Publ., 1995, 810 p. (ISBN 8120812565) 
  3. a, b et c (Saliba 1999)
  4. Benno van Dalen et S. M. Razaullah Ansari (dir.), History of Oriental Astronomy, Islamic Astronomical Tables in China: The Sources for Huihui li, Springer Verlag, 2002, 1932 p. (ISBN 1402006578) 
  5. Arabic Star Names, Islamic Crescents' Observation Project, 2007-05-01. Consulté le 2008-01-24
  6. Mohammad Ilyas, Islamic Astronomy, Pelanduk Publications, 1997 (ISBN 9-67978-549-1) 
  7. Le Coran, « Le Bétail », VI, 97 ; (ar) الأنعام
  8. I. A. Ahmad, « The impact of the Qur'anic conception of astronomical phenomena on Islamic civilization », dans Vistas in Astronomy, vol. 39, no 4, 1995, p. 395403 
  9. I. A. Ahmad, The Rise and Fall of Islamic Science: The Calendar as a Case Study, Faith and Reason: Convergence and Complementarity, Université d'Al Akhawayn, 3 juin 2002, PDF [lire en ligne (page consultée le 2008-01-31)] 
  10. Le Coran, « Les Prophètes », XXI, 30 ; (ar) الأنبياء
  11. Le Coran, « Qui éparpillent », LI, 47 ; (ar) الذاريات
  12. Le Coran, « Noé », LXXI, 14 ; (ar) نوح
  13. James A. Michene, « Islam: The Misunderstood Religion », dans Reader's Digest, mai 1955, p. 6870 
  14. Le Coran, « LImmunité ou le Repentir », IX, 36 ; (ar) التوبة
  15. Le Coran, « La Vache », II, 185 ; (ar) البقرة
  16. Syed Mohammad Hussain Tabatabai, Tafsir al-Mizan, vol. 3 : Surah Baqarah, Verse 189 [lire en ligne (page consultée le 24 janvier 2008)] 
  17. Khalid Shaukat, « The Science of Moon Sighting », 23 septembre 1997. Consulté le 24 janvier 2008
  18. Le Coran, « La Vache », II, 144 ; (ar) البقرة
  19. Le Coran, « La Vache », II, 150 ; (ar) البقرة
  20. a et b Syed Mohammad Hussain Tabatabai, Tafsir al-Mizan, vol. 2 : Surah Baqarah, Versets 142-151 [lire en ligne (page consultée le 24 janvier 2008)] 
  21. a, b, c et d Cf. Dallal (1999), p=162.
  22. What is the Hijrah Calendar?
  23. Ce livre ne doit pas être confondu avec celui dAl-Khawarizmi, intitulé exactement Zij al-Sindh. Sur les tables numériques (zijes), cf. (Kennedy 1956)
  24. (King 2002, p. 240)
  25. (par opposition à la Petite astronomie, qui regroupait plusieurs auteurs : la sphère en mouvement dAutolycos de Pitane, les Sphériques de Théodose, etc. Cf. à ce sujet P. ver Eecke, intr. aux Sphériques de Théodose, Paris, Blanchard .
  26. Greek Astronomy. Consulté le 2008-01-15
  27. Almagest, The Internet Encyclopedia of Science. Consulté le 15 janvier 2008
  28. (en) John J. OConnor et Edmund F. Robertson, « Abu Said Sinan ibn Thabit ibn Qurra », dans MacTutor History of Mathematics archive, université de St Andrews [lire en ligne (page consultée le 2008-01-15)] .
  29. (Dallal 1999, p. 163)
  30. (Dallal 1999, p. 164)
  31. (Singer 1959, p. 151) (cf. (Zaimeche 2002))
  32. (Wickens 1976) (cf. (Zaimeche 2002))
  33. 23rd Annual Conference on the History of Arabic Science, Alep, Syrie, octobre 2001  (cf. (Zaimeche 2002))
  34. George Robert Kepple, The Night Sky Observer's Guide, vol. 1, Willmann-Bell, Inc., 1998 (ISBN 0-943396-58-1) 
  35. Observatoire de Paris (Abd-al-Rahman Al Sufi). Consulté le 2007-04-19
  36. Observatoire de Paris (LMC). Consulté le 2007-04-19
  37. a et b (Zaimeche 2002)
  38. Richard P. Aulie, « Al-Ghazali Contra Aristotle: An Unforeseen Overture to Science In Eleventh-Century Baghdad », dans Perpectives on Science and Christian Faith, vol. 45, mars 1994, p. 2646  (cf. References, 1001 Inventions. Consulté le 2008-01-22)
  39. Cf. Bartel Leendert van der Waerden, « The Heliocentric System in Greek, Persian and Hindu Astronomy », dans Annals of the New York Academy of Sciences, vol. 1, no 500, 1987, p. 525545 [534-537]  qui nous les ont transmises.
  40. a, b et c (Nasr 1993)
  41. a, b et c William Lane Craig, « Whitrow and Popper on the Impossibility of an Infinite Past », dans The British Journal for the Philosophy of Science, vol. 30, no 2, June 1979, p. 165170 [1656] 
  42. (Saliba 1994a, p. 116)
  43. K. A. Waheed, Islam and The Origins of Modern Science, Lahore, Islamic Publication Ltd., 1978 
  44. (Briffault 1938, p. 191)
  45. (Huff 2003, p. 57)
  46. (Huff 2003, p. 326)
  47. a et b G. J. Toomer, « Review: Ibn al-Haythams Weg zur Physik by Matthias Schramm », dans Isis, vol. 55, no 4, décembre 1964, p. 463465 [4634] [lien DOI] 
  48. (Rosen 1985)
  49. a et b Josep Puig Montada, « Ibn Bajja », Stanford Encyclopedia of Philosophy, September 28, 2007. Consulté le 11 juillet 2008
  50. Mohaini Mohamed, Great Muslim Mathematicians, Penerbit UTM, 2000, 4950 p. (ISBN 9835201579) 
  51. Hamid-Eddine Bouali, Mourad Zghal, Zohra Ben Lakhdar, « Popularisation of Optical Phenomena: Establishing the First Ibn Al-Haytham Workshop on Photography », The Education and Training in Optics and Photonics Conference, 2005. Consulté le 2008-07-08
  52. a et b Dr. A. Zahoor, « Abu Raihan Muhammad al-Biruni », Hasanuddin University, 1997
  53. Abu Rayhan Muhammad ibn Ahmad al-Biruni, MacTutor Biography
  54. (Sabra 1998)
  55. Dennis Duke, « Arabic Models for outer Planets and Venus ». Consulté le 2008-01-22
  56. (Sabra 1998)
  57. (Ragep, Teresi et Hart 2002)
  58. Cf. S. Pines, « The Semantic Distinction between the Terms Astronomy and Astrology according to al-Biruni », dans Isis, vol. 3, no 55, septembre 1964, p. 343-349 .
  59. (Saliba 1994b)
  60. John W. Livingston, « Ibn Qayyim al-Jawziyyah: A Fourteenth Century Defense against Astrological Divination and Alchemical Transmutation », dans Journal of the American Oriental Society, vol. 91, no 1, 1971, p. 96103 
  61. a et b John W. Livingston, « Ibn Qayyim al-Jawziyyah: A Fourteenth Century Defense against Astrological Divination and Alchemical Transmutation », dans Journal of the American Oriental Society, vol. 91, no 1, 1971, p. 96103 [99] 
  62. a, b, c, d et e Khwarizm, Foundation for Science Technology and Civilisation. Consulté le 22 janvier 2008
  63. (Iqbal et Berjak 2003)
  64. a et b (Zaimeche 2002, p. 7)
  65. (Sabra 1998, p. 300)
  66. Stanford Encyclopedia of Philosophy, 2004 [lire en ligne (page consultée le 22 janvier 2008)], « Nicolaus Copernicus » 
  67. (Langermann 1990)
  68. (Duhem 1969, p. 28)
  69. (Marshall 1950)
  70. (Rashed 2007)
  71. (Rashed 2007)
  72. (Rashed 2007)
  73. (Rashed 2007)
  74. (Rashed 2007)
  75. (Rashed 2007)
  76. (Nasr 1993, p. 135, n. 13)
  77. a et b (Baker et Chapter 2002)
  78. (Marmura 1965)
  79. D'après G. Wiet, V. Elisseeff, P. Wolff, J. Naudu, History of Mankind, vol. 3 : The Great medieval Civilisations, UNESCO, George Allen & Unwin Ltd, 1975, p. 649 .
  80. a, b et c (Covington 2007)
  81. (Nasr 1993, p. 134)
  82. (Saliba 1980, p. 249)
  83. (Sabra 1998)
  84. (Saliba 1981, p. 219)
  85. Pour davantage de précisions, cf. A. I. Sabra et =Everett Mendelsohn (dir.), The Andalusian Revolt Against Ptolemaic Astronomy: Averroes and al-Bitrûjî, Transformation and Tradition in the Sciences: Essays in honor of I. Bernard Cohen, Cambridge University Press, 23353 p. .
  86. Robert Briffault (1938). The Making of Humanity, p. 190.
  87. «Lépicycle et lexcentrique sont impossibles. Il est donc nécessaire de se livrer à de nouvelles recherches au sujet de cette astronomie véritable dont les fondements sont des principes de Physique» Averroès, Métaphysique, Liv. XII, part. II, chap. 4, com. 45.
  88. Daprès Bernard R. Goldstein, « Theory and Observation in Medieval Astronomy », dans Isis, vol. 1, no 63, mars 1972, p. 39-47 [40-41] .
  89. Bernard R. Goldstein, « Theory and Observation in Medieval Astronomy », dans Isis, vol. 1, no 63, mars 1972, p. 39-47 [41] .
  90. Ptolemaic Astronomy, Islamic Planetary Theory, and Copernicus's Debt to the Maragha School, Science and Its Times, Thomson Gale, 2005-2006 [lire en ligne (page consultée le 22 janvier 2008)] 
  91. a, b, c et d Cf. Saliba (1994b), pp=233-234 & 240.
  92. Cf. Dallal (1999), p=171.
  93. (Saliba 1994b)
  94. George George Saliba, « Seeking the Origins of Modern Science? », dans BRIIFS, vol. 1, no 2, automne 1999 [texte intégral (page consultée le 25 janvier 2008)] 
  95. (Saliba 1994b)
  96. Ahmad Dallal, The Interplay of Science and Theology in the Fourteenth-century Kalam, From Medieval to Modern in the Islamic World, coll. « Sawyer Seminar at the University of Chicago », 2001-2002 [lire en ligne (page consultée le 2 février 2008)] 
  97. (Huff 2003)
  98. a, b et c (Ragep 2001a)
  99. a, b et c (Ragep 2001b)
  100. (Saliba 1994b)
  101. (Saliba 1979)
  102. a et b (Gill 2005)
  103. Y. M. Faruqi, « Contributions of Islamic scholars to the scientific enterprise », dans International Education Journal, vol. 4, no 7, 2006, p. 395-396 .
  104. D'après Richard Bulliet, Pamela Crossley, Daniel Headrick, Steven Hirsch, Lyman Johnson, and David Northrup, The Earth and Its Peoples, vol. 3, Boston, Houghton Mifflin Co., 2005 (ISBN 0-618-42770-8) .
  105. Siben Zhu, The « Mongol Atlas » of China, Taipei, Université catholique Fu-Jen, 1946 .
  106. a et b (Saliba 2000)
  107. Edith Dudley Sylla et Arthur Stephen McGrade (dir.), Creation and nature, Cambridge University Press, 2003, 178-179 p. (ISBN 0521000637) .
  108. (Ragep 2001b)
  109. (Ragep 2001a)
  110. George Saliba, Roshdi Rashed (dir.) et Régis Morelon (dir.), Arabic planetary theories after the eleventh century AD, Histoire des sciences arabes, éditions du Seuil, 1997, 3 vol. brochés 17 × 22 cm x 4 cm (ISBN 2-02030-352-3), p. 58-127 
  111. a, b et c Cf. Sevim Tekeli et Helaine Selin (dir.), Taqi al-Din, Encyclopaedia of the History of Science, Technology, and Medicine in Non-Western Cultures, Kluwer Academic Publishers, 1997 (ISBN 0792340663) .
  112. a et b Hüseyin Gazi Topdemir, Takîyüddîn'in Optik Kitabi, Ankara, Ministère de la Culture, 1999  (cf. Dr. Hüseyin Gazi Topdemir, « Taqi al-Din ibn Maruf and the Science of Optics: The Nature of Light and the Mechanism of Vision », FSTC Limited, 30 juin 2008. Consulté le 4 juillet 2008).
  113. Avner Ben Zaken, « The heavens of the sky and the heavens of the heart: the Ottoman cultural context for the introduction of post-Copernican astronomy », dans The British Journal for the History of Science, Cambridge University Press, vol. 37, 2004, p. 128 
  114. a et b Virendra Nath Sharma, Sawai Jai Singh and His Astronomy, Motilal Banarsidass Publ., 1995 (ISBN 8120812565), p. 89 
  115. a et b Zaheer Baber, The Science of Empire: Scientific Knowledge, Civilization, and Colonial Rule in India, State University of New York Press, 1996 (ISBN 0791429199), p. 829 
  116. Zaheer Baber, The Science of Empire: Scientific Knowledge, Civilization, and Colonial Rule in India, State University of New York Press, 1996 (ISBN 0791429199), p. 8990 
  117. Peter Bond, « Obituary: Lt-Gen Kerim Kerimov », dans The Independent, 7 avril 2003 [texte intégral (page consultée le 22 janvier 2008)] 
  118. Betty Blair, « Behind Soviet Aeronauts », dans Azerbaijan International, vol. 3, no 3, 1995 
  119. Muslim Scientists and Space Exploration - Farouk El-Baz: With Apollo to the Moon - Interview, IslamOnline. Consulté le 15 janvier 2008
  120. The Star, « Mission in space », The Star, 13 octobre 2007
  121. Muslim Scientists and Space Exploration - Essam Heggy: Into the Heart of Mars - Interview, IslamOnline. Consulté le 15 janvier 2008
  122. a, b et c Farnaz Fassihi, « Muslim Moon Hunting Evolves », dans The Wall Street Journal, 15 octobre 2007, p. A8 [texte intégral (page consultée le 24 janvier 2008)] 
  123. Moon Sighting. Consulté le 24 janvier 2008
  124. Hilal-Sighting, Columbia University, New York. Consulté le 24 janvier 2008
  125. Islamic crescent's observation project. Consulté le 24 janvier 2008
  126. Huda, « Moon-Sighting at Ramadan ». Consulté le 24 janvier 2008
  127. Fasting month of Ramadan begins in Qatar today, 23 septembre 2006. Consulté le 24 janvier 2008
  128. A New World Record for Lunar Crescent Sighting By Mr. Mohsen G. Mirsaeed, Islamic Crescents' Observation Project. Consulté le 24 janvier 2008
  129. a, b et c (Kennedy 1962)
  130. a et b Francoise Micheau, Rashed (dir.) et Morelon (dir.), The Scientific Institutions in the Medieval Near East, Histoire des sciences arabes, 1997, p. 9923 
  131. Prof. Osman Bakar (Georgetown University), Islam's Contribution to Human Civilization: Science and Culture, CIC's annual Ottawa dinner, 15 octobre 2001 [lire en ligne (page consultée le 22 janvier 2008)] 
  132. (en) John J. OConnor et Edmund F. Robertson, « Abu Mahmud Hamid ibn al-Khidr Al-Khujandi », dans MacTutor History of Mathematics archive, université de St Andrews [lire en ligne] .
  133. Jordanian Astronomical Society. Consulté le 2008-01-15
  134. Palestinian Astronomical Society. Consulté le 15 janvier 2008
  135. Lebanese Astronomical society. Consulté le 15 janvier 2008
  136. Emirates Astronomical Society. Consulté le 15 janvier 2008
  137. Société Astronomique de Tunise. Consulté le 15 janvier 2008
  138. Feder Toni, « Iran Invests in Astronomy », Physics Today, juillet 2004. Consulté le 22 janvier 2008
  139. Cf. (en) Richard Nelson Frye, Golden Age of Persia, Orion Publ., 2000, p. 163 .
  140. a et b Emily Winterburn (National Maritime Museum), « Using an Astrolabe », Foundation for Science Technology and Civilisation, 2005. Consulté le 22 janvier 2008
  141. Islam, Knowledge, and Science, Université de la Californie méridionale. Consulté le 22 janvier 2008
  142. Cf. Robert Hannah, « The Mapping of the Heavens by Peter Whitfield », dans Imago Mundi, no 49, 1997, p. 161-162 .
  143. Linear astrolabe, Encyclopædia Britannica, 2007 [lire en ligne (page consultée le 22 janvier 2008)] 
  144. (King 1983)
  145. (Hassan)
  146. Will Durant, The Story of Civilization, vol. IV : The Age of Faith, 1950, p. 239-45 .
  147. (Hill 1985)
  148. Tuncer Oren, « Advances in Computer and Information Sciences: From Abacus to Holonic Agents », dans Turk J Elec Engin, vol. 1, no 9, 2001, p. 63-70 [64] .
  149. R. P. Lorch, « The Astronomical Instruments of Jabir ibn Aflah and the Torquetum », dans Centaurus, vol. 20, no 1, 1976, p. 1134 
  150. « Mechanical Universe: The Astrarium of Giovanni deDondi », dans Transactions of the American Philosophical Society, no 56, 1966, p. 1-69 .
  151. Astrolabe gearing, Museum of the History of Science (Oxford), 2005. Consulté le 22 janvier 2008
  152. History of the Astrolabe, Museum of the History of Science (Oxford)
  153. (Kennedy 1947, p. 56)
  154. a et b (Kennedy 1950)
  155. (Kennedy 1952)
  156. (Kennedy 1951)
  157. (Ajram 1992)
  158. (Hill 1991)
  159. a et b Salim Al-Hassani, « The Astronomical Clock of Taqi Al-Din: Virtual Reconstruction », FSTC, 19 juin 2008. Consulté le 2 juillet 2008
  160. Aydin Sayili, The Observatory in Islam, 1991, 289305 p.  (cf. Dr. Salim Ayduz, « Taqi al-Din Ibn Maruf: A Bio-Bibliographical Essay », 26 juin 2008. Consulté le 2008-07-04)
  161. (King 1999a)
  162. a, b et c David A. King, R. Rashed (dir.) et R. Morelon (dir.), Astronomy and Islamic society, Histoire des sciences arabes, Seuil, 1997, broché 17 × 22 cm x 4 cm, 1638 p. 
  163. History of the sundial, National Maritime Museum. Consulté le 2008-07-02
  164. Lawrence Jones, « The Sundial And Geometry », dans North American Sundial Society, vol. 12, no 4, décembre 2005 
  165. (King 2005)
  166. (King 2003)
  167. a, b et c (King 2004)
  168. (King 1983)
  169. Emilie Savage-Smith (1993). "Book Reviews", Journal of Islamic Studies 4 (2): 296-299. « Tandis qu'il n'y a aucune preuve sur lorigine hellénistique de lastrolabe sphérique, toutes les sources connues renvoient à un développement ancien mais clairement arabe. »
  170. Mark Silverberg. Origins of Islamic Intolerence.
  171. Erreur dans la syntaxe du modèle ArticleRichard Covington, « {{{title}}} », dans Saudi Aramco World, 2007, p. 1721 [texte intégral (page consultée le 6 juillet 2008)] 
  172. An overview of Muslim Astronomers, FSTC Limited, 26 December 2001. Consulté le 2008-02-01
  173. Emilie Savage-Smith, Islamicate Celestial Globes: Their History, Construction, and Use, Washington, D.C., Smithsonian Institution Press, 1985 
  174. a et b Najma Kazi, « Seeking Seamless Scientific Wonders: Review of Emilie Savage-Smith's Work », FSTC Limited, 24 novembre 2007. Consulté le 1er février 2008
  175. a, b et c (King 2002)
  176. (King 1999a)
  177. (King, Cleempoel et Moreno 2002, p. 333)
  178. Cf. Noël Tardy, Astrolabes, cartes du cielles comprendre et les construire, Edisud, 144 p. (ISBN 2-7449-0078-8), p. 12  ; Elly Dekker, « An unrecorded medieval astrolabe quadrant from c. 1300 », dans Ann. Sci., vol. 1, no 52, 1995, p. 1-47 [6]. 
  179. [www-groups.dcs.st-andrews.ac.uk/~history/Mathematicians/Al-Khujandi.html Al-Khujandi]
  180. Regis Morelon (dir.) et Morelon (dir.), General Survey of Arabic Astronomy, Histoire de la science arabe, 1996, p. 1-19 
  181. a et b A. I. Sabra & J. P. Hogendijk, The Enterprise of Science in Islam: New Perspectives, MIT Press, 2003 (ISBN 0262194821), p. 85-118 
  182. Cf. Bernard Maitte, La lumière, vol. S28, éditions du Seuil, coll. « Points sciences », 346 p., p. 34 et 71  ; O. S. Marshall, Alhazen and the Telescope, Astronomical Society of the Pacific Leaflets 6, 1950, p. 4 
  183. Richard Powers (University of Illinois), « Best Idea; Eyes Wide Open », dans New York Times, 18 avril 1999 .
  184. Emilie Savage-Smith, « Gleanings from an Arabist's Workshop: Current Trends in the Study of Medieval Islamic Science and Medicine », dans Isis, vol. 2, no 79, 1988, p. 246-266 [263] .
  185. Petra G. Schmidl, « Two Early Arabic Sources On The Magnetic Compass », dans Journal of Arabic and Islamic Studies, vol. 1, 1996-1997, p. 81132 
  186. Josef W. Meri et Taylor and Francis (dir.), Medieval Islamic Civilization: An Encyclopedia, 2006 (ISBN 0415966914), p. 75 .
  187. (King 1999b, p. 17)
  188. (Iqbal 2003)
  189. (King 1997, p. 62)
  190. Shadow square, National Maritime Museum. Consulté le 22 janvier 2008
  191. (King 2002)
  192. (Glick, Livesey et Wallis 2005, p. 29)
  193. (Glick, Livesey et Wallis 2005, p. 30)
  194. Robert E. Hall (1973). "Al-Biruni", Dictionary of Scientific Biography, Vol. VII, p. 338.
  195. (Kennedy 1961)
  196. Cf. (en) Arabic Star names

Voir aussi

Bibliographie

En français
  • Roshdi Rashed (dir.) et Régis Morelon (dir.), Histoire des sciences arabes, vol. I (376 p.) : Astronomie, théorique et appliquée, Paris, éditions du Seuil, 1997, 3 vol. (ISBN 2-02030-352-3) 
  • Abdulhak Adnan, La science chez les Turcs ottomans, Paris, Maisonneuve, 1939, 82 p. 
  • Pierre Duhem, Sozein ta phainomena. Essai sur la notion de théorie physique de Platon à Galilée, Vrin, coll. « Mathesis », 1908 (réimpr. 1992) (ISBN 2-71160-805-0) 
  • Antoine Gautier, Lâge d'or de lastronomie ottomane, vol. 119 : LAstronomie (mensuel fondé par Camille Flammarion en 1882), décembre 2005 
  • Paul Couderc, Histoire de l'astronomie, vol. 165, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 1945 (réimpr. 6e éd. 1974)
    Un ouvrage de vulgarisation un peu daté, mais très clair et particulièrement agréable à (re-)lire.
     
  • Jean-Pierre Verdet, Une histoire de lastronomie, éditions du Seuil, coll. « Points sciences », 1990, 384 p. (ISBN 2-02-011557-3) 
Dans d'autres langues
  • K. Ajram, Miracle of Islamic Science, Knowledge House Publishers (ISBN 0911119434), « Appendix B » 
  • A. Baker, L. Chapter et M. Sharif (dir.), 4. The Sciences, Philosophia Islamica, 2002, partie A History of Muslim Philosophy 
  • Robert Briffault, The Making of Humanity, 1938 
  • Richard Covington, Rediscovering Arabic science, Saudi Aramco World, May-June 2007, 216 p. 
  • Ahmad Dallal et John Esposito (dir.), Science, Medicine and Technology, The Oxford History of Islam, New York, Oxford University Press, 1999 
  • M. Gill, Was Muslim Astronomy the Harbinger of Copernicanism?, 2005 [lire en ligne (page consultée le 2008-01-22)] 
  • Owen Gingerich, Islamic astronomy, vol. 254, April 1986 [lire en ligne (page consultée le 2008-05-18)] 
  • Thomas F. Glick, Steven John Livesey et Faith Wallis, Medieval Science, Technology, and Medicine: An Encyclopedia, Routledge, 2005 (ISBN 0415969301) 
  • Ahmad Y. Hassan, Transfer Of Islamic Technology To The West, Part II: Transmission Of Islamic Engineering [lire en ligne (page consultée le 2008-01-22)] 
  • Donald R. Hill, « Al-Biruni's mechanical calendar », dans Ann. Sci., vol. 42, 1985, p. 139163 
  • Donald R. Hill, Mechanical Engineering in the Medieval Near East, May 1991, 6469 p.  (cf. Donald R. Hill, Mechanical Engineering [lire en ligne (page consultée le 2008-01-22)] )
  • Donald R. Hill, Islamic Science And Engineering, Edinburgh University Press, 1993 (ISBN 0-7486-0455-3) 
  • Toby, The Rise of Early Modern Science: Islam, China, and the West, Cambridge University Press, 2003 (ISBN 0521529948) 
  • Mohammad, Islamic Astronomy, Pelanduk Publications, 1997 (ISBN 9679785491) 
  • Muzaffar Iqbal, « Review: World-Maps for Finding the Direction and Distance to Mecca: Innovation and Tradition in Islamic Science by David A. King », dans Islam & Science, 2003 , juin 2003
  • Muzaffar Iqbal,Rafik Berjak, « Ibn SinaAl-Biruni correspondence », dans Islam & Science, 2003 , juin
  • Edward S. Kennedy, « Al-Kashi's Plate of Conjunctions », dans Isis, vol. 38, no 1-2, 1947, p. 5659 
  • Edward S. Kennedy, « A Fifteenth-Century Planetary Computer: al-Kashi's "Tabaq al-Manateq" I. Motion of the Sun and Moon in Longitude », dans Isis, vol. 41, no 2, 1950, p. 180183 
  • Edward S. Kennedy, « An Islamic Computer for Planetary Latitudes », dans Journal of the American Oriental Society, vol. 71, no 1, 1951, p. 1321 
  • Edward S. Kennedy, « A Fifteenth-Century Planetary Computer: al-Kashi's "Tabaq al-Maneteq" II: Longitudes, Distances, and Equations of the Planets », dans Isis, vol. 43, no 1, 1952, p. 4250 
  • Edward S. Kennedy, « A Survey of Islamic Astronomical Tables », dans Transactions of the American Philosophical Society, vol. 46, no 2, 1956 
  • Edward S. Kennedy, « Al-Kashi's Treatise on Astronomical Observational Instruments », dans Journal of Near Eastern Studies, vol. 20, no 2, 1961, p. 98108 
  • Edward S. Kennedy, « Review: The Observatory in Islam and Its Place in the General History of the Observatory by Aydin Sayili », dans Isis, vol. 53, no 2, 1962, p. 237239 
  • Edward S. Kennedy, Astronomy and Astrology in the Medieval Islamic World, Brookfield, VT: Ashgate, 1998 
  • David A. King, « The Astronomy of the Mamluks », dans Isis, vol. 74, no 4, 1983, p. 531555 
  • David A. King, Islamic mathematical astronomy, Londres, 1986 
  • David A. King, « Two Iranian World Maps for Finding the Direction and Distance to Mecca », dans Imago Mundi, vol. 49, 1997, p. 6282 
  • David A. King et Christopher Walker (dir.), Islamic Astronomy, Astronomy before the telescope, British Museum Press, 1999a, 143174 p. (ISBN 0-7141-2733-7) 
  • King, World-maps for Finding the Direction and Distance to Mecca: Innovation and Tradition in Islamic Science, Brill Publishers, 1999b (ISBN 9004113673) 
  • David A. King, « A Vetustissimus Arabic Text on the Quadrans Vetus », dans Journal for the History of Astronomy, vol. 33, 2002, p. 237255 
  • David A. King, « 14th-Century England or 9th-Century Baghdad? New Insights on the Elusive Astronomical Instrument Called Navicula de Venetiis », dans Centaurus, vol. 45, no 1-4, décembre 2003, p. 204226 
  • David A. King, « Reflections on some new studies on applied science in Islamic societies (8th-19th centuries) », dans Islam & Science, 2004 , June 2004
  • David A. King, In Synchrony with the Heavens, Studies in Astronomical Timekeeping and Instrumentation in Medieval Islamic Civilization: Instruments of Mass Calculation, Brill Publishers, 2005 (ISBN 900414188X) 
  • « A Recently Discovered Sixteenth-Century Spanish Astrolabe », dans Ann. Sci., vol. 59, no 4, 2002, p. 331362 
  • Alhazen (trad. Y. Tzvi Langermann), On the Configuration of the World, New York, Garland, coll. « Harvard Dissertations in the History of Science », 1990 (ISBN 0824000412) 
  • Michael E. Marmura, Review: An Introduction to Islamic Cosmological Doctrines. Conceptions of Nature and Methods Used for Its Study by the Ikhwan Al-Safa'an, Al-Biruni, and Ibn Sina by Seyyed Hossein Nasr, vol. 40, 1965, 744746 p. 
  • O. S. Marshall, Alhazen and the Telescope, vol. 6, 1950 
  • Hossein Nasr, An Introduction to Islamic Cosmological Doctrines, State University of New York Press, 1993 (réimpr. 1993) (ISBN 0791415155) 
  • F. Jamil Ragep, « Tusi and Copernicus: The Earth's Motion in Context », dans Science in Context, Cambridge University Press, vol. 14, no 1-2, 2001a, p. 145163 
  • F. Jamil Ragep, « Freeing Astronomy from Philosophy: An Aspect of Islamic Influence on Science », dans Osiris, 2nd Series, vol. 16, no Science in Theistic Contexts: Cognitive Dimensions, 2001b, p. 4964 & 6671 
  • F. Jamil Ragep, Teresi Dick et Roger Hart, Ancient Roots of Modern Science, Talk of the Nation (National Public Radio discussion; astronomy is discussed in the first fifteen-minute segment), 2002 [lire en ligne (page consultée le 22 janvier 2008)] 
  • Roshdi Rashed, The Celestial Kinematics of Ibn al-Haytham, vol. 17, Cambridge University Press, 2007, 755 p. 
  • Edward Rosen, The Dissolution of the Solid Celestial Spheres, vol. 46, 1985, 1331 p. 
  • A. I. Sabra, « Configuring the Universe: Aporetic, Problem Solving, and Kinematic Modeling as Themes of Arabic Astronomy », dans Perspectives on Science, vol. 6, 1998, p. 288330 
  • George Saliba, « The First Non-Ptolemaic Astronomy at the Maraghah School », dans Isis, vol. 70, no 4, 1979, p. 571576 
  • George Saliba et Joseph Strayer (dir.), Al-Biruni, vol. 2 : Dictionary of the Middle Ages, New York, Charles Scribner's Sons, 1980 
  • George Saliba, « Review: Geschichte des arabischen Schriftiums. Band VI: Astronomie bis ca. 430 H by F. Sezgin », dans Journal of the American Oriental Society, vol. 101, no 2, 1981, p. 219221 
  • George Saliba, « Early Arabic Critique of Ptolemaic Cosmology: A Ninth-Century Text on the Motion of the Celestial Spheres », dans Journal for the History of Astronomy, vol. 25, 1994a, p. 115141 
  • George Saliba, A History of Arabic Astronomy: Planetary Theories During the Golden Age of Islam, New York University Press, 1994b (ISBN 0814780237) 
  • George Saliba, Whose Science is Arabic Science in Renaissance Europe?, Columbia University, 1999 [lire en ligne (page consultée le 2008-01-22)] 
  • George Saliba, « Arabic versus Greek Astronomy: A Debate over the Foundations of Science », dans Perspectives on Science, vol. 8, 2000, p. 328341 
  • George Saliba, Lecture at SOAS, London - Part 3/7, Muslim Heritage & YouTube, 2007 [lire en ligne (page consultée le 2008-01-22)] 
  • C. Singer, A Short History of Scientific Ideas, Oxford University Press, 1959 
  • H. Suter, Mathematiker und Astronomen der Araber, 1902 
  • Seyyed Muhammad Husayn Tabatabaei, Tafsir al-Mizan 
  • G. M. Wickens et Roger M. Savory (dir.), Introduction to Islamic Civilization, The Middle East as a world Centre of science and medicine, Cambridge University Press, 1976, 111118 p. (ISBN 052109948X) 
  • Salah Zaimeche, The Muslim Pioneers of Astronomy, Foundation for Science Technology and Civilisation, 2002 [lire en ligne (page consultée le 2008-01-22)] 

Articles connexes

Liens externes


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Astronomie arabe de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужен реферат?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • ASTRONOMIE —  Ne doit pas être confondu avec Astrologie. L’astronomie est la science de l’observation des astres, cherchant à expliquer leur origine, leur évolution, leurs propriétés physiques et chimiques. Elle ne doit pas être confondue avec la… …   Wikipédia en Français

  • ASTRONOMIE ET ASTROPHYSIQUE — De tout temps, l’homme a été attiré par la voûte céleste, mais pas toujours pour essayer d’en percer les mystères. Il y a des milliers d’années, l’observation des astres lui servait seulement à marquer des étapes dans le déroulement du temps.… …   Encyclopédie Universelle

  • Astronomie babylonienne — Selon la cosmogonie babylonienne, le dieu Mardouk aurait créé les cieux et la Terre en abattant Tiamat, le Chaos primordial (ici représenté comme un dragon). L’astronomie babylonienne désigne les théories et les méthodes astronomiques développées …   Wikipédia en Français

  • Astronomie —  Ne doit pas être confondu avec Astrologie. Nébuleuse M17 : photographie prise par le télescope Hubble. L’astronomie (Grec ancien …   Wikipédia en Français

  • ARABE - Littérature arabe — La littérature arabe a vécu jusqu’au XIXe siècle sur ses propres concepts, en définissant ses propres catégories. C’est dire qu’en ce domaine toute manipulation imprudente conduit à l’incompréhension, tout rapprochement hasardeux altère la… …   Encyclopédie Universelle

  • Astronomie Chinoise — L’astronomie chinoise s est développée sur plusieurs siècles et s est longtemps montré en avance sur celle du monde occidental. Un très grand nombre d observations antérieures à la fin du Moyen Âge sont sans comparaison avec ce qui se faisait… …   Wikipédia en Français

  • Astronomie Pré-télescopique — Astronomie prétélescopique Observatoire astronomique Cheomseongdae (VIIe siècle) en Corée du Sud. En histoire de l astronomie, l astronomie prétélescospique désigne l ensemble des obse …   Wikipédia en Français

  • Astronomie pre-telescopique — Astronomie prétélescopique Observatoire astronomique Cheomseongdae (VIIe siècle) en Corée du Sud. En histoire de l astronomie, l astronomie prétélescospique désigne l ensemble des obse …   Wikipédia en Français

  • Astronomie pré-télescopique — Astronomie prétélescopique Observatoire astronomique Cheomseongdae (VIIe siècle) en Corée du Sud. En histoire de l astronomie, l astronomie prétélescospique désigne l ensemble des obse …   Wikipédia en Français

  • Arabe (ethnie) — Arabes Pour les articles homonymes, voir Arabe (homonymie) …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/148741 Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”