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Histoire de l'Inde
Cet article fait partie de la série Histoire de l'Inde Périodes Inde ancienne Sultanat de Delhi Grands Moghols Période Marathe Inde britannique Raj britannique De 1947 à nos jours Voir aussi Histoire du Bangladesh Histoire du Bhoutan Histoire des Maldives Histoire du Népal Histoire du Pakistan Histoire du Sri Lanka Articles connexes Langues de l'Inde Religions de l'Inde Méta Portail Monde indien Index alphabétique Index thématique Page projet L'histoire de l'Inde est particulièrement riche et se divise en trois grandes ères :
- Des origines à l'Empire moghol (dynasties musulmanes venues de Perse et d'Afghanistan), dominant jusqu'au milieu du XVIIIe siècle.
- La période coloniale britannique (1750-1947), l'Empire britannique des Indes comprenant alors le Bangladesh et le Pakistan actuels,
- Depuis l'indépendance de l'Inde (1947-).
Depuis 1947, l'histoire de l'Inde est dominée par des conflits répétés avec le Pakistan (les trois guerres indo-pakistanaises de 1947-49, 1965 et 1971), par la domination intérieure du Parti du Congrès fondé par J. Nehru et M. Gandhi, et par des tensions religieuses récurrentes entre hindous et musulmans (émeutes de 1992 et de 2002).
Sommaire
Maxime Thuot
Les sources primaires de l'histoire de l'Inde sont :
- l'archéologie
- la littérature : les Veda, le Mahâbhârata, le Râmâyana, etc
- les relations des voyageurs étrangers, principalement grecs, chinois, musulmans et européens.
Les hindouistes ne tiennent pas l'Histoire en haute estime. On ne trouve donc pas de chroniques comme par exemple en Chine ou en Occident pour servir de documents primaires aux recherches historiques. En fait l'Histoire ne commence à intéresser les Indiens qu'au siècle dernier, lorsque le sentiment national commence à émerger.
Il existe cependant quelques chroniques royales et de nombreuses inscriptions, célébrant le plus souvent la fondation d'un temple ou une donation faite à ordre religieux, mais celles-ci sont peu fiables en tant que source pour deux raisons:
- D'une part il s'agit de panégyriques non objectifs en l'honneur du roi local, l'étendue du territoire qu'il domine est dans ce but le plus souvent sur-estimée. Par exemple, dans de très nombreuses inscriptions on trouvera l'appellation de cakravartin (voir chakra) ou « souverain universel » pour de petits roitelets le plus souvent feudataires d'un royaume plus puissant. Il est de ce fait difficile à partir de ces seules sources de dessiner la carte politique de l'Inde dans les temps anciens.
- D'autre part le mode de datation varie d'une inscription à l'autre, les dynasties ayant parfois tendance à considérer le début de leur règne comme une nouvelle ère. Il existe quelques modes de datations répandues (comme l'ère Shaka) toutefois pour faire une correspondance avec notre mode de datation encore faut-il être sûr de celui utilisé pour l'inscription.
De ce fait, ces sources nécessitent un recoupement avec des données archéologiques ou des sources étrangères, essentiellement chinoises et tibétaines (les chroniques singhalaises sont également considérées comme relativement fiables même si moins riches) pour pouvoir être exploitées.
Mais l'Inde s'est elle-même peu tournée vers son histoire, les seuls écrits considérés comme historiques étant les épopées, ou les Purâna, histoire mythique plus que réelle faisant intervenir des dynasties d'origines divines et dont les fondements historiques, s'ils ne sont pas exclus, sont difficiles à déterminer.
En effet, le temps historique, celui du monde matériel, de la mâyâ, n'est qu'un monde trompeur qui détourne de la réalisation de soi, de la libération de son âme et auquel il convient d'accorder le moins d'attention possible. L'idéal des hindouistes, des jains et des bouddhistes, même s'ils sont très peu nombreux aujourd'hui, est d'interrompre le cycle des renaissances, un temps cyclique, pour atteindre le nirvāna ou se fondre dans le brahman et connaître donc la dissolution du temps. Le temps sagittal, et le concept de progrès qui l'accompagne, classique dans la civilisation judéo-chrétienne et sur lequel se fonde l'Histoire a été longtemps inconnu, ou méprisé, en Inde et il ne s'est installé dans la pensée indienne qu'à la suite de la contamination par la pensée musulmane tout d'abord, puis occidentale durant la colonisation britannique.
Enfin, jusqu'à la deuxième moitié du XIXe siècle, les colons britanniques, qui sont aussi les premiers indianistes, légitiment leur mainmise sur le pays en minimisant l'ancienneté de la civilisation en Inde. De plus, ils datent les évènements d'une Histoire indienne qu'ils sont les premiers à écrire en sous-estimant leur ancienneté pour les faire cadrer avec les données historiques induites par la Bible.
Du IIe millénaire av. J.-C. au Moyen-Age indien
La civilisation de la vallée de l'Indus
Article détaillé : civilisation de la vallée de l'Indus.L'Inde connaît une civilisation continue depuis XXVIe siècle av. J.-C., depuis que les habitants de la vallée de l'Indus ont développé une culture urbaine fondée sur l'agriculture et le commerce par mer et peut-être par terre avec la Mésopotamie.
Cette civilisation connaît un déclin entre le XIXe siècle av. J.-C. et le XVIIe siècle av. J.-C., probablement en raison des changements écologiques.
La civilisation védique
Articles détaillés : Période védique et Théorie de l'invasion aryenne.Durant le IIe millénaire av. J.-C., des tribus de pasteurs parlant une langue indo-européenne envahirent, à partir du nord-ouest, tout le sous-continent. En s'installant dans la vallée gangétique, elles y assimilèrent les cultures qui les avaient précédées.
Antiquité et Moyen Âge indien
Voir l'article détaillé : Antiquité et Moyen Âge indien
La carte politique de l'Inde antique et médiévale était composée de royaumes innombrables aux frontières fluctuantes. Aux IVe et Ve siècles, le nord de l'Inde a été unifié sous la dynastie des Gupta. Cette période est considérée en Inde comme un âge d'or, la civilisation hindoue ayant atteint un apogée inconnu jusqu'alors.
La période indo-musulmane
Conquête musulmane
Article détaillé : Conquête musulmane de l'Inde.La conquête musulmane débute en 712 avec la prise du Sind par Mohammed ben Kassim qui l'établit comme sa base stratégique[1]. La poursuite de l'invasion dans le Nord de l'Inde échoue pendant trois siècles face aux troupes des rois hindous[1].
Sultanat de Dehli
Article détaillé : Sultanat de Delhi.Aux Xe et XIe siècles, des Turcs et des Afghans envahissent l'Inde et établissent des sultanats à Delhi. Du XIe siècle au XVe siècle, l'Inde méridionale est dominée par les dynasties hindoues Chola et du Vijayanâgara. Durant cette période, les deux mondes - l'hindou dominant et le musulman conquérant - vont se mélanger et connaître des influences culturelles croisées.
L'Empire moghol
Article détaillé : Empire moghol.Au début du XVIe siècle, des admirateurs de Gengis Khan s'infiltrent par la passe de Khyber et fondent la dynastie des Moghols qui dura 200 ans.
La période marathe
Voir article détaillé : Empire marathe
L'Empire marathe est un sursaut hindou contre la domination musulmane des Moghols. Les Portugais finissent par se cantonner à Goa, Daman et Diu, les Français n'ont pas de vision politique, les Anglais mesurent l'intérêt économique de l'Inde.
La période coloniale britannique (c.a. 1750-1947)
Voir articles détaillés : Inde britannique, Raj britannique et mouvement pour l'indépendance de l'Inde.
L'administration par l'East India Company (1600-1857)
Le premier avant-poste anglais en Asie du Sud a été établi en 1619 à Surat sur la côte du nord-ouest de l'Inde. Plus tard au cours du même siècle, la British East India Company ouvre des comptoirs de commerce permanents à Madras, Bombay et Calcutta, sous la protection des dirigeants indigènes.
En 1757, les troupes de la Compagnie anglaise des Indes orientales prennent le contrôle du Bengale dont ils pillent le trésor. Les Britanniques monopolisent le commerce. Les artisans bengalis sont obligatoirement rattachés aux manufactures de la Compagnie, et doivent remettre la production à des prix minimum. Parallèlement, les impôts augmentent fortement. On peut imputer à ce système la famine de 1769-1770, durant laquelle auraient péri de 7 à 10 millions de Bengalis.
Les Britanniques accroissent ensuite leur influence jusqu'à contrôler, vers 1850, la majeure partie du territoire de l'Inde actuelle, le Pakistan, et le Bangladesh. La pénétration britannique, qui commence en 1765 au Bengale, est toutefois lente et progressive. Des Etats musulmans demeurent en place pendant longtemps (Muhammad Bahâdur Shâh, l'empereur moghol, à New Delhi, reste en place jusqu'à la révolte des Cipayes en 1857-58 — il reste nominalement le souverain de l'Inde [2]; l'Arcot (en) et l'Awhad gardent leur autonomie jusqu'au milieu du XIXe siècle; Hyderâbâd, Bhopal, Rampur, Bahawâlpur demeurent en place jusqu'en 1947 [2]).
Le Royaume-Uni n'interfère guère dans la sphère religieuse[2]. Toutefois, en 1772, il remplace le système des qadis, les juges musulmans, par des tribunaux généralement présidés par des Britanniques[2]. Jusqu'en 1864, il reste assisté par un mufti qui l'informe du droit musulman[2]. De plus, le droit pénal musulman reste appliqué à tous, en tant que droit du lieu, pendant une soixante d'années [2], bien qu'il soit réformé dans les aires d'influence britanniques [3]. Les Britanniques recréent alors, à Madras et à Calcutta, à la fin du XVIIIe siècle, les madrasas, écoles juridico-religieuses musulmanes, qui n'existaient plus depuis le XVe siècle[2]. Ils avaient en effet besoin de former le personnel administratif et judiciaire pour appliquer le droit musulman en vigueur[2]. Pour ce qui concerne le statut personnel, on applique aux hindous le droit hindou.
Après l'éclatement de l'empire moghol, en 1707, qui se fragmente sous les invasions musulmanes (Iraniens et Afghans) et hindoues (Marathes), on assiste, pendant le XVIIIe et XIXe siècles, à une période d'expansion économique et de renouveau du soufisme ainsi que de la pensée politique et juridique[2]. L'ijtihâd (interprétation) est rouvert [2], avec un intérêt marqué pour Gazâlî (XIe siècle) et Ibn Tamiyya (XIIIe siècle)[2], apparenté à l'école juridique hanbalite. Les échanges avec La Mecque et les écoles du Yemen se multiplient (Shâh Walî Allâh (en), réformateur religieux, fut l'un des nombreux pélerins-étudiants à faire le hajj[2]). Un tournant important aura lieu en 1808, avec l'importation du néowahhabisme et l'intérêt nouveau des oulémas pour les basses castes (celles-ci étaient jusqu'alors l'objet de l'attention des fakirs appartenant à des confréries soufies hétérodoxes)[2].
L'Empire britannique des Indes (1858-1947)
Suite à une rébellion, en 1857, menée par des soldats indiens révoltés, en Inde du Nord, le Parlement britannique transfère le pouvoir politique de la Compagnie des Indes orientales à la couronne. Dorénavant, le Royaume-Uni administre directement la majeure partie de l'Inde, tout en contrôlant le reste par des traités signés avec les dirigeants locaux.
Vers la fin du XIXe siècle, des premières mesures d'autonomie sont prises concernant l'Inde britannique avec la nomination des conseillers indiens auprès du vice-roi britannique et l'établissement des conseils provinciaux comprenant des membres indiens ; les Britanniques élargiront ensuite la participation aux conseils législatifs. À partir de 1920, Mohandas K. Gandhi transforme le Parti du Congrès (Indian National Congress) en un mouvement de masse combattant la domination coloniale britannique.
Durant la Seconde guerre mondiale, les troupes de l'Indian Army participent à toutes les phases du conflit sous la bannière britannique. Un leader nationaliste, Subhash Chandra Bose, en désaccord avec Gandhi et partisan de la lutte armée contre les britanniques, obtient le soutien de l'Allemagne nazie, puis de l'Empire du Japon. Il fonde à Singapour avec l'aide des Japonais le Gouvernement provisoire de l'Inde libre. Ses troupes, l'Armée nationale indienne, participent en 1944 à l'Opération U-Go, offensive menée en Inde par les Japonais, qui se solde par un échec.
Après la guerre, le mouvement de Gandhi réussit à obtenir l'indépendance en utilisant comme armes la non-violence et la désobéissance civile.
Histoire de la république indienne (1947-)
L'indépendance et la partition de l'Inde
Le 15 août 1947 l'Inde est devenue un dominion dans le Commonwealth, sous la direction du premier ministre Jawaharlal Nehru. Des désaccords violents entre hindous et musulmans entraînent les Britanniques à diviser l'Inde, créant, là où se trouvaient des majorités musulmanes, le Pakistan oriental, futur Bangladesh, et le Pakistan occidental. L'Inde devient une république laïque, membre du Commonwealth, après la promulgation de sa constitution le 26 janvier 1950. Le Pakistan devient une république islamique.
La Partition a entraîné une des plus grandes migrations de l'histoire (on estime à 12 millions le nombre de personnes déplacées) et un traumatisme pour le pays (on compte près de 500 000 morts, de nombreux pillages et violences). Dès 1947, le premier conflit indo-pakistanais survient au Cachemire (1947-1949), territoire à majorité musulmane contrôlé par un maharadja hindou.
La "dynastie" Nehru au pouvoir (1947-1989)
Après l'indépendance, le Parti du Congrès, celui du Mahatma Gandhi et de Jawaharlal Nehru dirige l'Inde avec à sa tête, tout d'abord Nehru, puis sa fille Indira Gandhi et son petit-fils Rajiv Gandhi, excepté durant deux brèves périodes dans les années 1970 et les années 1980. Jusqu'à son décès en 1964, le premier ministre Nehru conduit la nation. Lui succède alors Lal Bahadur Shastri, qui meurt aussi en fonction.
En 1966, le pouvoir passe dans les mains de la fille de Nehru, Indira Gandhi, premier ministre de 1966 à 1977. En 1975, submergée par des problèmes politiques et économiques, Indira Gandhi déclare l'état d'urgence et suspend une grande partie des libertés civiles. Recherchant une légitimité dans les urnes, elle convoque des élections en 1977, mais connaît la défaite au profit de Morarji Desai, qui dirige le Bharatiya Janata Party, une coalition de cinq partis d'opposition.
En 1979, le gouvernement de Desai s'effondre, incapable de faire face à la corruption et à la dégradation de la situation économique. Charan Singh forme un gouvernement intérimaire, qui est suivi par le retour d'Indira Gandhi au pouvoir en janvier 1980. Le 31 octobre 1984, elle est assassinée, et son fils, Rajiv Gandhi, est choisi par le Parti du Congrès (I) - pour « Indira » - comme successeur. Son gouvernement est renversé en 1989 à la suite d'accusation de la corruption et V.P. Sing et Chandra Shekhar lui succèdent.
Une alternance politique ? : le BJP au pouvoir (1989-2004)
Aux élections de 1989, bien que Rajiv Gandhi et le Parti du Congrès aient gagné plus de sièges que n'importe quel autre parti, ils se révèlent incapables former un gouvernement avec une majorité absolue. Le Janata Dal, une coalition des partis d'opposition, forme alors un gouvernement avec l'aide du Bharatiya Janata Party (BJP), parti nationaliste hindou à sa droite et des communistes à sa gauche. Cette coalition hétéroclite s'effondre en novembre 1990, et le gouvernement est alors, pendant une courte période, aux mains d'un groupe dissident du Janata Dal soutenu par le Parti du Congress (I), installant Chandra Shekhar en tant que premier ministre. Cette alliance s'effondre également, entraînant les élections nationales de juin 1991.
Le 27 mai 1991, en campagne au Tamil Nadu pour le compte du Parti du Congrès (I), Rajiv Gandhi est assassiné par un attentat commis par une femme-kamikaze, attribué aux extrémistes tamouls LTTE du Sri Lanka. Durant les élections, le Parti du Congrès (I) gagne 213 sièges au parlement et compose une coalition, retournant au pouvoir sous la conduite de P.V. Narasimha Rao. Ce gouvernement, qui reste aux affaires la totalité de son mandat de cinq ans, lance un processus progressif de libéralisation et de réformes économiques, qui ouvre l'économie indienne au commerce et aux investissements internationaux. La politique intérieure de l'Inde prend également une nouvelle forme, car les regroupements traditionnels autour des castes, religions et appartenances ethniques ont entraîné la création d'une pléthore de petits partis politiques régionaux.
Au printemps 1996, les derniers mois du gouvernement Rao sont troublés par plusieurs affaires de corruption, qui ont contribué aux plus mauvais résultats électoraux de son histoire pour le Parti du Congrès. Le Bharatiya Janata Party (BJP) gagne la majorité relative aux élections nationales de mai 1996, mais sans assez de force pour régner seul. Sous le mandat du premier ministre Atal Bihari Vajpayee, la coalition de BJP détient le pouvoir durant 13 jours. Mais tous les partis politiques souhaitant éviter de nouvelles élections, une coalition menée par le Janata Dal émerge pour former un gouvernement connu sous le nom de Front Uni, commandé par l'ancien ministre en chef du Karnataka, H.D. Deve Gowda. Son gouvernement dure moins d'une année, Le chef du parti du Congrès lui retirant son appui en mars 1997. Inder Kumar Gujral remplace alors Gowda, premier ministre de consensus d'une coalition du Front Uni composé de 16 partis.
En novembre 1997, Le Parti du Congrès retire son soutien au Front Uni. De nouvelles élections, en février 1998 offrent au BJP la majorité relative des sièges au Parlement -- 182 ? qui rate de peu la majorité absolue. Le 20 mars 1998, le président nomme un gouvernement de coalition mené par le BJP avec Vajpayee, à nouveau premier ministre. Les 11 et 13 mai 1998, ce gouvernement effectue une série d'essais nucléaires souterrains. Les États-Unis, sous la présidence de Bill Clinton veulent imposer à l'Inde des sanctions économiques, mais l'Inde refuse toujours de signer le Traité de non-prolifération nucléaire, entré en vigueur en 1994.
En avril 1999, le gouvernement de coalition mené par le BJP s'effondre, entraînant de nouvelles élections en septembre. La Nouvelle Alliance Démocratique, une coalition nationale mené par le BJP obtient une majorité et forme un gouvernement avec Vajpayee en tant que premier ministre en octobre 1999.
Sonia Gandhi et le retour du congrès au pouvoir (2004-)
Aux élections législatives de mai 2004, le parti du congrès, avec à sa tête Sonia Gandhi, veuve de Rajiv Gandhi, remporte un victoire historique qui marque le retour au pouvoir du parti du Congrès après de nombreuses années d'absence. Mais d'origine italienne, Sonia Gandhi est vivement critiquée par les nationalistes du BJP, et après quelques jours de réflexion, cède la place de premier ministre à Manmohan Singh, d'origine sikh.
Le système des castes aujourd'hui
Le système des castes est un principe de stratification sociale propre au sous-continent Indien, dont les origines demeurent incertaines.
On distingue communément quatre castes génériques (les Varna) : Brahmanes (prêtres), Kshatriya (guerriers), Vaishya (commerçants) et Shudra (serviteurs). Ceux qui appartiennent à ces groupes sont les Hindous de caste, les autres, les Intouchables, étant des Hors-castes. En réalité, l’organisation des castes est infiniment plus complexe. La société est divisée en milliers de castes (les Jati), certaines s’étendant sur plusieurs Etats et comptant des millions de membres, d’autres ayant une extension géographique beaucoup plus réduite.
La Constitution indienne affirme l’égalité de tous les citoyens et interdit, dans son article 15, toute discrimination basée sur la religion, la caste, le sexe ou le lieu de naissance. L’article 16 abolit officiellement la notion d’intouchable. L’article 46 prévoit que l’Etat veillera à promouvoir les intérêts économiques et sociaux des parties les plus faibles de la population, en particulier des Sheduled Castes (Intouchables). Sur le fondement de ces dispositions, des quotas ont été mis en oeuvre pour l’accès des Intouchables aux emplois publics.
Dans les faits le système des castes gouverne encore largement l’organisation de la société indienne et réduit sa mobilité sociale.
- Source : Compte rendu de la visite en Inde d’une délégation du groupe sénatorial FRANCE-INDE – du 10 au 20 septembre 2004, Sénat.fr
L'Inde dans les relations internationales depuis 1947
- 1947-1949 : Première guerre indo-pakistanaise à propos du Cachemire.
- 1955 : Conférence de Bandung, création du mouvement des non-alignés
- 1962 : Guerre sino-indienne, défaite de l'Inde à propos des frontières de l'Himalaya
- 1965 : Deuxième guerre indo-pakistanaise à propos du Cachemire.
- Décembre 1971 : Troisième guerre indo-pakistanaise ; le Pakistan Oriental devient le Bangladesh avec l'aide militaire de l'Inde.
- 18 mai 1974 : Essai nucléaire indien au Rajahstan.
- Octobre 1975 : Incidents frontaliers avec la Chine.
- 1987-1990 : Intervention de l'armée indienne contre les séparatistes tamouls au Sri Lanka, qui se solde par un échec et un retrait en 1990
- 1988 : Intervention armée de l'Inde aux Iles Maldives pour empêcher un coup d'Etat
- 1994 : Une résolution des deux chambres du parlement indien refuse de l'autonomie de l'État du Jammu-et-Cachemire.
- 1997 : Affrontements entre troupes indiennes et pakistanaises, en août, à la frontière du Jammu-et-Cachemire dans la région de Kargil.
- Mai 1998 : L'Inde et le Pakistan se dotent successivement de l'arme nucléaire à la suite d'essais nucléaires souterrains.
- Source : "Inde-Pakistan : De la crise au dialogue ?" Rapport d'information du Sénat fait au nom de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées à la suite d'une mission effectuée du 3 au 10 mars 2002 en Inde et au Pakistan
- Voir aussi : Histoire du Pakistan
Annexes
Bibliographie
- Jacques Dupuis, Histoire de l'Inde, 2e ed. (Editions Kailash, 2005), 406 p., ISBN 2842681223
- Alain Daniélou, Histoire de l'Inde (Fayard, 1983), 660 p.
- Sucheta Mahajan, Independence and partition : The Erosion of colonial power in India, New Delhi [u.a.] : Sage 2000, ISBN 0-7619-9367-3
- Michael Mann: Geschichte Indiens vom 18. bis zum 21. Jahrhundert. Schöningh Verlag (UTB), Paderborn 2005, ISBN 3-8252-2694-8.
- Majumdar, Raychaudhuri, Kaukinkar Datta, An Advanced History of India (Macmillan, 1960), ISBN 0-333-90298-X
- Essais
- Jawaharlal Nehru, La Découverte de l'Inde (Editions Philippe Picquier, 2002 [1945]), 660 p., ISBN 2877306194
- Guy Sorman, Le Génie de l'Inde (LGF Poche, 2007 [2002]), 333 p., ISBN 2253120200
- Sur l'histoire des relations franco-indiennes
- Jacques Weber, dir., Les Relations entre la France et l'Inde de 1673 à nos jours (Les Indes Savantes, 2002), ISBN 284654025X
- Jean-Marie Lafont, La Présence française dans le royaume sikh du Penjab (1822-1849) (Ecole Francaise d'Extreme Orient ed., 2005), 553 p., ISBN 2855397685
- Samuel Berthet, Inde-France (1870-1962): enjeux culturels (Institut français de Pondichéry ed., 2006), 676 p., ISSN 0971-3085
- Jacques Weber, Compagnies et comptoirs de l'Inde des Français, XVIIe-XXe siècles (Bibliothèque d'histoire d'outre-mer, 2004), 131 p., ISBN 2859700161
Notes et références
- ↑ a et b Jean-Pierre Duteil, L'Asie aux XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles, Ophrys, 2001, 160 p. (ISBN 2708009877), p. 9-11
- ↑ a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k , l et m Marc Gaborieau. « Les oulémas/soufis dans l'Inde moghole : anthropologie historique de religieux musulmans », in Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 1989, n° 5, pp. 1185-1204. [lire en ligne].
- ↑ David Annoussamy, Le droit indien en marche, Société de législation comparée, 2001, chap. III, « La codification dans l'Inde moderne », p. 41-53
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Dossier de la Documentation Française sur les relations Inde-Pakistan
- Textes sur l'Inde Cliotexte.
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