- Arabe Littéral
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Arabe standard moderne
Arabe standard moderne
العربية [al ʿarabīya]Parlée dans 22 Pays arabes (y compris Palestine), ainsi qu'à :
Chypre Iran Israël
Érythrée Mali Niger
Malte Tchad TurquieRégion Moyen-Orient Nombre de locuteurs 280 millions Classement 5 Typologie VSO [1]
FlexionnelleClassification par famille * langues afro-asiatiques - langues sémitiques
- arabe
- arabe standard moderne
(Dérivée de la classification SIL) Statut officiel et codes de langue Langue officielle de 25 États ISO 639-1 ar ISO/DIS 639-3 (en) arb
- littéraltype : L (langue vivante) étendue : I (langue individuelle) SIL ARB Échantillon Article premier de la Déclaration des Droits de l'Homme en arabe standard (voir le texte en français)
المادة 1
يولد جميع الناس أحرارًا متساوين في الكرامة والحقوق. وقد وهبوا عقلاً وضميرًا وعليهم أن يعامل بعضهم بعضًا بروح الإخاءmodifier L'arabe standard moderne, ou littéral, est le nom que la majorité des universitaires occidentaux[1] donnent à une variante moderne de la langue arabe, celle qui est enseignée dans les classes, par opposition à l'arabe ancien (langue de la poèsie préislamique), l'arabe coranique et l'arabe classique, ou littéraire (la langue de la civilisation arabo-musulmane). Il s'agit d'une variante moderne et standardisée dont la source est l'arabe poétique et coranique normalisée par les grammairiens des premiers siècles de l'islam. La modernisation de l'arabe s'est produite au début du XIXe siècle, dans le grand mouvement de renaissance arabe appelé la Nahda (renaissance), essentiellement opérée par des intellectuels syriens, libanais, palestiniens et égyptiens. Ils procédèrent à l'isti'rab (arabisation) : simplification de la syntaxe et introduction de nouveaux mots pour décrire des objets ou des concepts modernes (comme train ou démocratie) par le procédé de l'analogie (al-qiyas) - 60 % du vocabulaire arabe classique actuel est issu de cette modenisation, qui a également affranchi la langue du domaine religieux[2].
C'est cette variété d'arabe sécularisée qui est employée dans la plupart des écrits et, à l'oral, dans les situations officielles ou formelles (discours religieux, politiques, journaux télévisés), dans tous les pays dont l'arabe (sans autre précision) est langue officielle, et comme langue commune entre pays arabes.
L'arabe standard moderne se distingue ainsi de l'arabe dialectal, langue vernaculaire parlée au quotidien, expression de l'appropriation de la langue du conquérant par les populations locales, un processus commencé dès les premiers temps de l'expansion de l'islam. Cette variété idiomatique recouvre plusieurs dialectes locaux pouvant varier assez fortement d'un pays à l'autre. Dans tous les pays arabes, la langue nationale est composée des divers dialectes locaux plus ou moins éloignés de l'arabe classique, chacun apportant sa richesse.
Cependant, avec l'élévation du niveau de l'éducation et la modernisation des modes de vie, l'écart entre la langue écrite standard et les langues vernaculaires tend à se réduire. Dans la réalité des échanges linguistiques, il n'y a pas de séparation étanche entre arabe littéral et arabe dialectal, mais plutôt un continuum où dominent les formes mixtes, les locuteurs combinant, de manière variable selon les contextes, des éléments propres à leur parler et d'autres qui sont empruntés à la langue écrite.
Sommaire
Linguistique
Morphologie
L'arabe, comme l'hébreu, est une langue sémitique. Leur morphologie fonctionne sur le principe de radicaux principalement verbaux à trois consonnes (le plus souvent). Des voyelles s'y ajoutent pour former les différentes formes des flexions verbale et nominale ainsi que des dérivés, parfois au moyen d'affixes et d'alternances vocaliques. On retrouve là un fonctionnement proche de celui des langues indo-européennes, du moins au départ.
Par exemple, sur le radical ktb (ﻛﺘﺐ) « écrire », on peut former :
- des dérivés verbaux :
- kataba (ﻛﺘﺐ): « écrire » ;
- ʼi-kta-ta-ba (ﻋﻜﺘﺘﺐ): « copier »
- des dérivés nominaux :
- kitaab (ﻛﺘﺎﺏ) : « livre » ;
- kaatib (ﻛﺎﺘﺐ) : « écrivain » ;
- ma-ktaba-h (ﻣﻜﺘﺒﻪ) : « bibliothèque » ;
- mi-ktaab (ﻣﻜﺘﺎﺏ) : « machine à écrire » ;
- des formes fléchies :
- ya-ktubu (ﻳﻜﺘﺐ) : « il écrit » ;
- kutub (ﻛﺘﺐ) : « (des) livres ».
Ajouté au caractère flexionnel (et parfois introflexionnel) de la langue, il n'est pas facile de reconnaître rapidement un radical sans bien connaître la grammaire. Les recherches dans le dictionnaire ne sont donc pas facilitées.
Système phonologique
Article détaillé : Phonologie de l'arabe.Grammaire
Article détaillé : Grammaire arabe.L'arabe possède deux types de phrases : la phrase nominale et la phrase verbale. Dans le premier cas elle se compose d'un sujet (mubtada) et d'un attribut (khabar, « information »). Elle exprime une constatation ou une définition et le verbe est sous-entendu. L'attribut s'accorde en genre et en nombre si le sujet est au singulier, au duel et s'il s'agit d'un pluriel relatif aux êtres humains :
- An-naasu kathiiruuna : « les gens sont nombreux ».
En revanche l'attribut prend la marque du féminin singulier s'il s'agit d'un pluriel d'animaux ou de choses inanimées ou encore s'il se rapporte à un nom d'unité ou à un nom collectif.
- Al-kutubu kathiirah : les livres sont nombreux.
Les noms
L'arabe littéraire ou classique connaît un duel marqué ainsi qu'une flexion casuelle.
La terminaison des noms est déterminée par leur fonction. Il ne s'agit souvent que d'une modification de la dernière voyelle (donc invisible à l'écrit quand la graphie n'est pas vocalisée ; cf. Alphabet arabe - et rarement prononcée à l'oral). Exemples :
- -u à la fin des noms masculins singuliers indique que le nom est au nominatif (en général, le sujet, mais pas toujours) ;
- -a à la fin des noms masculins singuliers indique que le mot est à l'accusatif (en général, le complément d'objet direct, mais pas toujours) ;
- -i à la fin des noms masculins singuliers indique que le mot est au génitif (en général, le complément d'objet indirect, mais pas toujours).
L'ordre des mots dans la phrase n'est pas libre comme dans d'autres langues connaissant une flexion casuelle telles que le grec et le latin.
Le possessif est indiqué grâce à un suffixe (madrasatuka : « ton école »).
Verbes
L'arabe standard moderne possède deux aspects : l'accompli (expression du passé dans laquelle l'action est achevée), qui s'obtient par la suffixation d'éléments pronominaux à la racine du verbe et l'inaccompli, qui exprime le présent, le futur mais aussi toute action passée qui se prolonge au moment de la narration (l'inaccompli possède trois modes qui diffèrent par leurs désinences à certaines personnes).
- l'accompli ou maaDii : se traduit souvent en français par un passé composé ou un passé simple ;
- l'inaccompli ou muDaari`' (il peut être marfuu`, manSuub et majzuum) : outre le présent et le futur, on peut le rendre aussi par l'imparfait, surtout lorsqu'il est précédé de kaana et par le plus-que-parfait lorsque kaana est à l'inaccompli.
Ainsi, contrairement aux langues indo-européennes qui privilégient la situation sur la flèche du temps[pas clair], les langues sémitiques privilégient l'état accompli ou non. Cela donne un éclairage nouveau sur les textes bibliques : pour Dieu, une action accomplie peut se situer temporellement dans le futur. De telles choses sont difficiles à rendre dans une langue indo-européenne car si l'on choisit le futur, on perd la notion d'inéluctabilité, et si l'on choisit le passé, on fait un contresens.
- l'impératif se construit à partir du muDaari` majzuum et ne s'applique qu'aux deuxièmes personnes singulier et pluriel.
Écriture
Article détaillé : Alphabet arabe.Notes
- ↑ Pour beaucoup de locuteurs arabes, la distinction n'est pas si nette, il y a plutôt une série de niveaux différents de la même langue
- ↑ Edward W. Said : « Faut-il préférer le classique au dialectal ? La langue arabe, la Rolls et la Volkswagen » in Le Monde Diplomatique, août 2004
Voir aussi
- Portail des langues
- Portail du monde arabe
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