- Calendrier
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Un calendrier est un système de repérage des dates en fonction du temps. Un tel système a été inventé par les hommes pour diviser et organiser le temps sur de longues durées. L'observation des phénomènes périodiques du milieu où ils vivaient - comme le déplacement quotidien de l'ombre, le retour des saisons ou le cycle lunaire - ont servi de premières références pour organiser la vie agricole, sociale et religieuse des sociétés.
Sommaire
Étymologie
Le mot « calendrier » dérive du latin calendae signifiant « qui sont appelées », du verbe calare (« appeler »). Les calendes désignaient chez les Romains le premier jour du mois qui était le début de la nouvelle lune et les jours étaient comptés à l’envers à partir des calendes, des nones, cinquième ou septième jour du mois, des ides, treizième ou quinzième jour du mois. Ce jour-là, les pontifes annonçaient la date des fêtes mobiles du mois suivant et les débiteurs devaient payer leurs dettes inscrites dans les calendaria (« livres de comptes »).
Unités du calendrier
Tous les calendriers historiques sont basés sur des unités naturelles de durée définies par des phénomènes astronomiques.
Le jour
Dans toutes les civilisations, l’alternance du jour et de la nuit semble avoir été l’unité fondamentale du repérage de l'écoulement de l'année. Celle-ci étant due à la rotation de la Terre, le changement du jour n’est pas simultané d’un point à l’autre du globe terrestre.
Le repère de passage d'un jour à l'autre est d'ailleurs une notion arbitraire qui a différé selon les civilisations : la journée peut être mesurée de midi à midi, de minuit à minuit, à partir du coucher du soleil pour le calendrier hébreu, ou à partir du lever du soleil[1]. Jusqu'à une époque récente chaque civilisation, voire chaque ville fixait sa propre heure[2].Cela n'était pas gênant dans la mesure où les contacts entre les civilisations s'établissaient au rythme des diligences. Le développement des transports et la possibilité de diffuser l'heure ont amené à définir, au cours du XIXe siècle, la notion de fuseau horaire pour faire correspondre une heure donnée avec une position apparente du soleil sur la voute céleste.
La lunaison
Les phases de la Lune étant simples à observer, elles ont fourni un moyen commode de mesure du temps. On utilisait les lunaisons pour compter les temps supérieurs à quelques jours. Dans les régions du globe où les saisons sont peu marquées, comme en Polynésie, la lunaison est longtemps restée après le jour l’unité fondamentale de mesure du temps.
Là encore le temps d'une lunaison peut être mesuré entre deux pleines lunes, ou à partir de l'apparition du premier croissant de lune. Le début peut être déterminé par l'observation, ou par le calcul, ou encore fixé arbitrairement à 29 ou 30 jours.
Dans le calendrier musulman moderne, qui est un calendrier lunaire, le début du mois dépend de l'observation du croissant de lune : la date de début du mois de ramadan, par exemple, peut être différente dans des pays pourtant limitrophes.
Le cycle des saisons
Marquant les saisons, la révolution de la Terre autour du Soleil, c'est-à-dire l'année tropique, semble avoir pris de l’importance avec le développement de l’agriculture. Ce cycle est d’une durée relativement longue et son écoulement peut se repérer par exemple par des phénomènes comme les solstices. Il est donc probable que les hommes aient utilisé l’allongement des ombres pour repérer le déroulement de l’année, associé au trajet apparent du soleil par rapport aux constellations du zodiaque.
Dans une grande partie des calendriers, il y a quatre saisons : le printemps, l'été, l'automne, et l'hiver. Ces saisons ne sont pas toujours placées de la même façon dans le cours de l'année, et si, par exemple, les chinois ou les celtes ont mis l'été de mai à juillet du calendrier grégorien, le solstice d'été, jour le plus long étant à peu près en son milieu, dans le calendrier moderne européen, l'été commence avec le solstice d'été.
En Chine, l'année commence avec le printemps, mais, dans des pays scandinaves, elle commence avec la fête de la mi-hiver (Midtvintersblot), le solstice d'hiver, devenu Noël plus récemment. Cela montre également que, dans leur calendrier, les solstices marquaient les milieux de saisons et non pas le début des saisons comme aujourd'hui.
Le premier calendrier basé sur l’année solaire semble avoir été le calendrier égyptien. Il était axé sur les fluctuations annuelles du Nil, mais faisait cependant appel à l'astronomie. La montée des eaux intervenait peu de temps après le lever héliaque de l'étoile Sothis (Sirius) dans le ciel égyptien. L'apparition de l'étoile constituait le repère marquant le retour de la saison de la crue.
Selon certaines théories, les mégalithes des sites de Nabta Playa ou Stonehenge, ou les formes des temples aztèques et mayas pourraient avoir servi à mesurer les années.
Combinaison des unités naturelles
Les phénomènes astronomiques présentés plus haut étant indépendants, les unités qu’ils définissent ne sont pas commensurables : leur rapport n’est pas un nombre entier.
À notre époque, une année vaut 365,242201 jours. La durée moyenne d’une lunaison est de 29 jours 12 heures 44 minutes et 2,8 secondes (29,53 jours). Une année solaire comporte 12,36827 lunaisons.
Face à cette difficulté, les peuples ont choisi soit de laisser le calendrier se désynchroniser soit de le recaler empiriquement sur les phénomènes célestes, quitte à perdre la continuité des jours. On dit alors qu’un calendrier est plutôt arithmétique ou plutôt astronomique.
La plupart des calendriers sont lunaire ou solaire selon qu’ils privilégient le mois basée sur les cycles de la lune, ou l’année basée sur les saisons c'est-à-dire sur le temps de révolution autour du soleil.
Quelques calendriers complexes, généralement basés sur des concepts religieux, ne sont ni lunaire ni solaire ; par exemple : le calendrier liturgique catholique, calculé par le comput.
Calendrier lunaire
Article détaillé : Calendrier lunaire.De nos jours, le principal calendrier lunaire encore utilisé est le calendrier musulman. Un calendrier lunaire ne tient pas compte de l'année solaire, mais se cale uniquement sur les phases de la lune. Aussi, les différents mois ne sont pas caractérisés par une saison, mais les parcourent toutes au cours d'un cycle.
La durée moyenne d’un mois doit s’approcher de celle d’une lunaison : 29,5305882 jours[3]. En faisant alterner des mois de trente et de vingt neuf jours, une année lunaire ordinaire de 12 mois compte 354 jours.
La durée d'une lunaison étant un peu supérieure à 29,5 jours, il est nécessaire d'intercaler un jour supplémentaire environ tous les 30 mois. Dans le calendrier musulman, ces années de 355 jours sont dites « années abondantes ».
Calendrier luni-solaire
Article détaillé : Calendrier luni-solaire.Certains calendriers mixent les deux approches. Il s’agit de calendriers lunaires qui sont ajustés à l’année solaire à l’aide de mois intercalaires :
Pour établir l'année calendaire et donc conserver un accord entre les mois et les saisons, les calendriers chaldéen et romain ajoutaient tous les trois ans, un treizième mois à leur calendrier. Mais l’harmonisation restait très imparfaite.
Tous les calendriers qui ont atteint un certain niveau de précision ont abandonné l’idée de synchroniser à la fois le mois lunaire et l’année solaire et sont soit purement solaires comme le calendrier grégorien soit purement lunaires comme le calendrier musulman. Par exemple dans le calendrier grégorien, les mois ne suivent pas les phases de la Lune : l'année est divisible en exactement douze mois. Ceux-ci peuvent être groupés par 2 pour former un bimestre, 3 pour un trimestre et 6 pour un semestre ; ces deux derniers correspondant à une ou deux saisons.
On peut cependant citer l’exception du calendrier hébraïque moderne qui se base sur le cycle métonique : 19 années correspondent à deux cent trente cinq mois. Sur un cycle de dix-neuf ans ce calendrier définit donc sept années de treize mois et douze de douze mois. Il doit cependant être régulièrement synchronisé sur le cycle de la Lune car l’année et le mois ainsi définis sont tous deux légèrement excédentaires.
Calendrier solaire
Article détaillé : Calendrier solaire.Dans tous les calendriers solaires, tel que le calendrier grégorien, les mois ne sont pas synchronisés avec la révolution lunaire. Le nombre de jours dans un mois est fixé de façon arbitraire, mais la durée de l’année doit être proche de celle de l'année tropique, soit d’environ 365,242201 jours.
Le calendrier égyptien, puis le calendrier julien et enfin le calendrier grégorien sont de bons exemples des efforts successifs qui ont été faits pour arriver à synchroniser l’année avec le cycle de la Terre autour du Soleil.
Même notre calendrier actuel présente toujours une légère désynchronisation de l’année, évaluée à quelques jours (3 jours) sur 10 000 ans. Il est aujourd’hui illusoire de vouloir encore améliorer l’ajustement grégorien.
Périodes et unités associées
Les autres systèmes de division et de repérage du temps ne sont que des multiples ou des sous-multiples des trois unités naturelles décrites plus haut. Purement arbitraires, elles ont donc fortement varié d’une civilisation à l’autre.
L’ère
L’ère est une période de temps assez vague et subjective qui s'étend depuis un évènement historique marquant ou fondateur servant de point de départ et choisi par convention comme année 1 dans une chronologie. Elles ont été nombreuses au cours de l’histoire et ne sont jamais exclusives.
Dans un sens plus vieilli et rarement employé, l'ère désigne également l'évènement fondateur lui-même.
L'ère chrétienne démarre l'année supposée de la naissance de Jésus-Christ. L’anno Domini, qui détermine aujourd'hui l'an 1 à la base du calendrier grégorien, a été déterminée par Dionysius Exiguus (Denys le Petit) en 532.
Selon des calculs et une tradition relativement tardive par rapport à l'histoire du peuple juif, puisqu'ils remontent au IIe siècle, l’ère judaïque du calendrier hébreu commence le 7 octobre 3761 av. J.-C. correspondant selon les chronologistes juifs à la création du monde. À la même époque, d'autre exégètes, chrétiens pour leur part, calculent la date de la création du monde (Anno Mundi) en -5509, date parfois utilisée pour les calendriers des Églises orthodoxes. Le Chronikon d'Eusèbe de Césarée choisit 5199 av. J.C..
L'ère olympique (utilisée par les grecs de l'antiquité) commence en 776 av J.-C (année des premiers Jeux Olympiques). L’ère de Rome commence avec la fondation de Rome, le 21 avril -753. Les Romains décomptent ainsi les années Ab Urbe condita (« à partir de la fondation de la Ville »). L’ère julienne du calendrier julien, mis au point par l'astronome Sosigène d'Alexandrie sur ordre de Jules César, entre en vigueur le 1er janvier -45, et sa création est utilisée comme an 1.
L'éveil du Bouddha Gautama (le dernier Bouddha historique) -543 pour le calendrier bouddhiste.
L’Hégire, le départ de Mahomet pour Médine, marque le début du calendrier musulman, soit le 16 juillet 622 du calendrier julien.
Les Mayas de l'époque classique (IIIe, IXe siècle après J.-C.) pensaient que les divinités refaisaient plus ou moins régulièrement les hommes dans diverses matières (bois, maïs par exemple) et qu'ils en attendaient certains comportements pour les maintenir ou non dans l'existence et l'abondance ou la disette. Quoi qu'il en soit, les scribes mayas estimaient vivre dans une n-ème création commencée un jour 4 Ahau 8 Cumku de leur calendrier rituel, le jour origine numériquement noté 0.0.0.0.0. dans leur numération vigésimale. Les spécialistes s'accordent généralement pour faire correspondre l'origine de l'ère maya au 11 août 3114 avant J.-C. Il semble établi que cette n-ième création devrait durer 13 baktunob (c'est-à-dire 5200 tunob ou 5200 'années mayas de 360 jours', ou encore 1 872 000 jours solaires): elle devrait donc, selon cette croyance, se terminer très bientôt, en décembre 2012, et laisser place à la (n+1)ème humanité[réf. nécessaire].
Le siècle
Siècle est un mot d’origine romaine mais les Latins lui attribuaient une signification beaucoup plus vague puisque selon les auteurs il pouvait représenter de vingt-cinq à cent seize ans.
Contrairement à la croyance couramment répandue, les années séculaires comme 1800, 1900 ou 2000 sont les dernières de leur siècle. Par définition un calendrier commence en l’an 1 ; il est en effet nécessaire que l’an 100 appartienne au Ier siècle pour qu’il fasse cent ans. Ainsi, le XXIe siècle a commencé le 1er janvier 2001.
Le lustre
Le lustre est une période de 5 ans. À Rome, il représentait l'espace de temps séparant deux recensements.
La semaine
Les Égyptiens, les Chinois et les Grecs groupaient les jours en dizaines, les Javanais par cinq jours. Attention, dans l'usage francophone actuel, le mot décade désigne une période de dix jours, alors que le mot anglais decade correspond à dix ans et se traduit généralement par décennie. La première mention d’une semaine de sept jours apparaît chez les Hébreux qui pourraient l’avoir emprunté aux Chaldéens. Cette durée est à peu près celle d’une phase de la Lune. L’adoption du shabbat (samedi) comme jour de repos est dû à un commandement biblique. Par généralisation, une année sabbatique revient tous les 7 ans. Alors qu'il faut attendre 50 ans pour retrouver une année jubilaire et son Jubilé.
En Mésopotamie, le nombre 6 était considéré comme faste et le nombre sept comme néfaste ; il était donc recommandé de ne rien entreprendre les 7, 14, 21 et 28 du mois, ce jour néfaste était appelé « sabbatu ». Il fut adopté par les Hébreux.
En Occident, l’emploi du découpage en semaines date seulement du IIIe siècle de notre ère. L’adoption du dimanche comme jour de repos est dû à un décret de l’empereur romain Constantin Ier en 321.
Dans le calendrier grégorien, puisque un mois moyen comporte environ 4,34812 semaines, la semaine n'est pas une subdivision du mois. Il en va de même pour la quinzaine (deux semaines). Sauf évidemment pour les mois de février d'années non bissextiles qui comportent exactement quatre semaines ou deux quinzaines.
Le calendrier républicain reprendra la division du mois en décades.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Sources
Bibliographie
- Émile Biémont, Jean-Claude Pecker, Rythmes du temps: astronomie et calendriers, 1999 (ISBN 2804132870, 9782804132873)
- Charles Schneider, Calendrier perpétuel dès l'an un, Editions Publibook, 2008 (ISBN 2748342992, 9782748342994)
Notes et reférences
- Calendrier perpétuel dès l'an un, Ch. Schneider, page 12
- Calendrier perpétuel dès l'an un, Ch. Schneider, page 43
- Rythmes du temps: astronomie et calendriers, Émile Biémont et Jean-Claude Pecke, page 292
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