Nationalisme breton

Nationalisme breton

Le nationalisme breton caractérise un certain nombre de mouvements qui revendiquent une large autonomie, voire l'indépendance de la Bretagne, ou plus basiquement la simple reconnaissance de la culture bretonne.

Sommaire

Histoire du « mouvement breton »

Traditionnellement, on divise l'histoire du mouvement breton en trois périodes.

Préhistoire du sentiment d'appartenance

Comme le souligne Catherine Bertho dans son article « L'invention de la Bretagne : Genèse sociale d'un stéréotype » publié en 1980, jusqu'à la Révolution française « il n'y avait pas de discours cohérent et organisé sur la province et encore moins sur la région ». Dans son étude, consacrée aux représentations érudites de la Bretagne, elle constate la totale absence dans le corpus littéraire d'ouvrages dont la Bretagne serait le thème spécifique : ainsi aucune étude économique ne choisit-elle la province pour objet d'étude ; les observations à caractère ethnographique n'apparaissent que « par bribes » et jamais pour cerner une spécificité bretonne. Tout au plus peut-on noter un intérêt spécifique des historiens pour des thématiques apparentées à la relation féodale, ainsi « les antiques libertés de la province ». Avant 1800, aucun des stéréotypes qui vont fonder l'identité régionale, de la celtitude au climat pluvieux, n'est encore en place[1].

Si le club breton est aussi initiateur du Club des Jacobins, l'attitude de ses députés (notamment lors de la nuit du 4 août 1789), et celle de la population du nord et de l'ouest de la péninsule malgré le charisme d'un Georges Cadoudal, montrent qu'il n'y a pas de sentiment communautaire à la fin du XVIIIe siècle. Cependant, lors de la nuit du 4 août, les députés bretons se réunissent pour décider quoi faire sur la question de la modification du Traité d'union pour abolir les libertés (ou privilèges) nobiliaires provinciaux. Ils décident de se déclarer incompétents et demandent que les États de Bretagne, l'assemblée provinciale, statuent sur la question. Les États n'auront jamais le droit de se réunir)[2],[3].

Le premier Emsav (jusqu’en 1914) : naissance du mouvement breton

Le mouvement breton est né dans la première moitié du XIXe siècle, dans le courant du nationalisme romantique qui toucha toute l’Europe et suscita de l'intérêt pour :

  • L'histoire du peuple et des nations, alors que l'histoire n'était alors que celle des princes régnants,
  • Les richesses culturelles populaires et nationales, dans la langue du peuple parfois, alors que la culture n'était jusque-là que l'affaire des nobles et des puissants.

En Bretagne, la « renaissance romantique » s'exprima essentiellement au sein d’une noblesse légitimiste marginalisée et se repliant sur ses terres. Celle-ci se caractérise par son ancrage à droite et sa nostalgie de l'Ancien-Régime : fidélité à l'esprit monarchiste et à la religion, aux traditions et aux privilèges féodaux. L'obscurantisme domine : maintenir les traditions pour préserver le peuple breton de l’irréligion et des idées nouvelles issues de la philosophie des Lumières.

Les trois grands axes de ce régionalisme breton naissant sont :

Les principales dates : 1752 : Première édition du Buhez ar Sent, ouvrage en breton qui décrit la vie des saints de l'Église catholique. Ce livre devient rapidement le livre dans la plupart des foyers de la Bretagne bretonnante. Il était lu régulièrement, souvent le soir à la veillée.

  • 1791 : L’Association bretonne est fondée par Armand Tuffin de La Rouërie, royaliste libéral et franc-maçon, héros de la Guerre d'indépendance des États-Unis. La Rouërie rallia la contre-révolution suite à la suppression des lois et coutumes particulières de la Bretagne. Le but de cette organisation était le retour des libertés bretonnes ainsi que la maintien de la monarchie.
  • 1823 : Création de la première revue littéraire bretonne, Le Lycée Armoricain, à laquelle participe Émile Souvestre.
  • 1865 : Création de Feiz ha Breiz (Foi et Bretagne), hebdomadaire en breton qui a paru presque continûment depuis cette époque.

Parus en 1909 et 1911, deux ouvrages du comte de Lantivy-Trédion synthétisent les revendications du mouvement breton (…). L'auteur y évoque une reconstitution de la Bretagne, son autonomie financière et administrative. Les défenseurs du projet vont jusqu'à imaginer une 'grève de l'impôt'.

Le Parti nationaliste breton, à la fois le premier parti politique créé en Bretagne et le premier parti nationaliste breton, crée par Camille Le Mercier d'Erm. À cette époque, le Parti nationaliste breton va rassembler l’essentiel du mouvement politique breton. Quand au Bleun Brug créé en 1905 par l'abbé Perrot, un certain nombre de militants catholiques défendant aussi la langue et la culture bretonne, ce n'est pas un mouvement politique.

  • 1912 : Émile Masson écrit Antée ou les Bretons et le socialisme : pour un socialisme breton, puis lance l'année suivante un mensuel socialiste bilingue : Brug.

Le deuxième Emsav (1914-1945)

La Première Guerre mondiale est une véritable coupure. La Bretagne, comme le reste de la France, est saignée à blanc. Plus de la moitié des hommes bretons entre 20 et 40 ans sont morts, l'impression d'avoir été systématiquement en première ligne est très vive et ravive la victimisation[4]. Après cette guerre, le régionalisme (qui prétend unir la petite et la grande patrie), conservateur, stagne.

Une nouvelle génération, plus active, a des objectifs ambitieux, tournés vers l'avenir :

  • Elle s’investit notamment dans le domaine de la langue. Son chef de file est Roparz Hemon, et son journal de référence Gwalarn, fondé en 1925. La littérature bretonne s'ouvre au monde entier par de nombreuses traductions, rénovation et élargissement des thèmes littéraires (Jakez Riou, Youenn Drezen, etc.) : création d’une littérature moderne en langue bretonne. La langue bretonne est rénovée et actualisée par la rédaction de nombreux dictionnaires et grammaires.
  • L'importance du mouvement artistique, avec notamment les Seiz Breur qui regroupe plusieurs dizaines d'artistes, artisans d'art, créateurs qui veulent donner un nouveau souffle à la création artistique en Bretagne.
  • Parallèlement au succès culturel cet activisme se fait sentir aussi dans le domaine politique.
  • Un groupuscule qui se fait connaître sous le nom de Gwenn-ha-Du fait sauter en 1932 le monument commémorant l'union de la Bretagne à la France, puis commet quelques autres attentats symboliques.

1918 : création de l’Union de la jeunesse bretonne (Unvaniez Yaouankiz Breiz).

Ce qui entraîne l'essor, à l’intérieur du mouvement breton, du nationalisme dur au sein d’une nouvelle génération qui se regroupe autour du journal Breiz Atao en 1919 organe du Groupe régionaliste breton, autour de Maurice Marchal.

L’Emsav rompt explicitement avec le régionalisme français :

  • Cette première génération nationaliste s’investit notamment dans le domaine de la langue. Son chef de file est Roparz Hemon, et son journal de référence Gwalarn, fondé en 1925 avec Olier Mordrel. (Jakez Riou, Youenn Drezen…). La littérature bretonne s'ouvre au monde entier par de nombreuses traductions, rénovation et élargissement des thèmes littéraires : création d’une véritable littérature moderne en langue bretonne. La langue bretonne est rénovée et actualisée par la rédaction de nombreux dictionnaires et grammaires.
  • Importance aussi du mouvement artistique, avec notamment Seiz Breur, qui amène un art breton de haut niveau.

Parallèlement au succès culturel il faut insister sur l'évolution dans le domaine politique :

  • Une partie du nationalisme breton évolue vers le conservatisme au cours des années 1930
  • tandis que d'autres courants vont vers le pacifisme, l'internationalisme, le progressisme de gauche, le fédéralisme social, "l'autonomisme rouge" avec la création de la Ligue fédéraliste de Bretagne (LFB), et l'éphémère Parti national révolutionnaire breton (PNRB) (cf travaux de l'universitaire, journaliste Erwan Chartier).
  • Une autre partie (le Parti national breton, créée en 1932) tend à basculer vers l'idéologie national-socialiste, espérant qu'une Allemagne éventuellement victorieuse en Europe permette l'indépendance d'envers la France. Ils parviennent cependant à poursuivre leur action sur la scène bretonne (à l'instar de la République irlandaise) malgré les pressions et répressions de la République française (François Debeauvais, Olier Mordrel). En 1938, Erwan ar Moal, dit Dirnador condamnera une nouvelle fois le fascisme et le national-socialisme dans un article qui paraît dans Breiz. Il compare ces idéologies à une peste.
  • Plusieurs actes terroristes liés au mouvement breton sont effectués par l'organisation Gwen-ha-Du de Célestin Lainé, à partir de 1932.
  • Une autre partie avec Ar Falz, créé en 1933, représentée par Yann Sohier et soutenue par Marcel Cachin est marquée par le communisme.
  • Une autre est proche de la gauche, comme Charles Brunellière ou Yves Le Febvre, et adopte une tendance fédéraliste pour Maurice Duhamel, ou encore anarchiste avec Émile Masson.
  • 1933 : Fondation du mouvement culturel « Ar Falz » par Yann Sohier pour sensibiliser les instituteurs publics à l'enseignement de la langue bretonne.
  • 1934 : 346 communes bretonnes adoptent le vœu « Ar Brezhoneg er Skol » (le breton à l'école), en faveur de l'enseignement du breton.

Sur cette période, Morvan Lebesque, acteur de l'époque affirmera dans son livre Comment peut-on être breton ? que « les militants de ces années se souviennent de réunions de village improvisées sur le marchepied de quelque vieille Ford, devant des auditoires qu'il fallait surprendre, cueillir à la porte du bistrot ou de la messe et qui, les yeux ronds, considéraient les "autonomistes" à peu près comme des Martiens, hésitant parfois à leur lancer des lazzis ou des pierres. Parfois on appelait le curé, les gendarmes, l'ivrogne local y allait de son numéro ; des mères outragées reprochaient aux orateurs de "faire cela devant des enfants" et il y avait avantage à ne pas tenir le meeting trop près d'une rivière ».

À partir de 1939 la plupart des organisations bretonnes, minées par les divergences entre les engagements de leurs membres éclatent voire le plus souvent disparaissent.

La Seconde Guerre mondiale

Durant la Seconde Guerre mondiale, le mouvement autonomiste organisé sombre dans son ensemble dans la collaboration avec l'occupant nazi et/ou avec le régime de Vichy[5]

En 1940, le général Carl-Heinrich von Stülpnagel, commandant les troupes d'occupation en France, précise sa position sur la question bretonne : soutien à la culture et à la langue bretonnes, refus du soutien aux autonomistes bretons.

Un quotidien couvrant les cinq départements bretons paraît jusqu'en 1944 et une radio subventionnée par les nazis émet en breton également jusqu'en juin 1944. Une ébauche de région Bretagne, tronquée de la Loire-Inférieure, est créée et l'enseignement de l'histoire et de la langue bretonnes sont autorisées pendant l'occupation par le Maréchal Pétain. Toutes ces mesures sont abrogées dès la Libération.

Les comportements des uns et des autres sont l'objet d'une amnésie sélective de guerre qui nourrit toujours des polémiques plus de soixante ans après : « En réalité, à la Libération, au sein du mouvement breton, on minimise la collaboration, on crée le mythe de l'épuration sauvage » [6].

Selon l'ouvrage de Jean-Jacques Monnier, plus de 250 militants des mouvements culturels, linguistiques, politiques régionalistes ou nationalistes bretons se sont engagés au sein de la résistance armée au nazisme, de manière groupée (groupes créés à leur initiative ou réseaux de la résistance classique) ou isolée, mais aussi dans la cache de juifs, d'aviateurs, de réfractaires au STO, plusieurs furent déportés ou fusillés par les Allemands. Cet ouvrage a fait l'objet de plusieurs critiques, dont celle des comités locaux des cantons de Lannion et de Perros-Guirec de l'Association nationale des anciens combattants de la Résistance (ANACR), à la demande de leur président-délégué Serge Tilly, qui jugent cet ouvrage comme « une contre-vérité historique mais aussi une insulte à leur mémoire » le fait « d'assimiler de grandes figures de la Résistance au mouvement breton », qui était « très proche idéologiquement de l'extrême droite dans les années 20 et 30 ». Ils estiment que, « dans l'ouest de notre département, pratiquement tous les résistants s'exprimaient dans leur langue maternelle, le breton, c'est une réalité, mais aucun ne se réclamait de l'identité bretonne[7]. »

Aujourd'hui encore, certains s'inquiètent des tentatives de réhabilitation des collaborationnistes autonomistes menées par des organisations ou des militants bretons[8],[9],[10],[11]. A contrario, d'autres estiment que, au vu de la présentation faite des faits, cela est prétexte à manipulations médiatiques ayant pour but de s'en prendre aux aspirations actuelles, comme la reconnaissance des droits linguistiques[12].

Le troisième Emsav (de 1945 à nos jours)

La Libération

Près de 2000 militants bretons sont arrêtés et « internés administratifs ». Parmi les dirigeants d'organisations pro-nazies, la plupart seront condamnés à la Libération. Un certain nombre d'entre eux réussiront à échapper à la justice et à gagner l'Irlande grâce à la filière de faux passeports montée par Yann Fouéré[13]. Quelques autres sympathisants sont relâchées au bout de quelques semaines, aucune charge n'ayant été retenue contre eux [14]. Les militants du PNB sont poursuivis pour avoir collaboré avec les autorités nazies. Mais peu d'entre eux seront réellement inquiétés :

« Environ 15 à 16 % des membres du PNB ont été traduits devant les tribunaux, rares sont les sympathisants à avoir été jugés. Ce qui fait de l'Épuration un épiphénomène dont la réalité est très éloignée de l'image mythique d'une répression massive, entretenue par la mémoire traumatisée des nationalistes bretons[15]. »

Le comportement des nationalistes bretons a nui à la culture bretonne :

« cette culture de la haine de l’étranger et du mépris du peuple qui habitait les nationalistes les a conduits à faire déconsidérer pour longtemps l’intérêt pour la langue et la culture bretonne dans la région, voire à permettre aux bretonnants de justifier l’abandon du parler breton. Pourtant, dès décembre 1946, à l’initiative des pouvoirs publics, Pierre-Jakez Hélias lançait un nouveau programme d’émissions radiophoniques en langue bretonne sur Radio Quimerc’h[16]. »

Fin des années 1940 et années 1950 : la culture

Suite à la collaboration de la plupart des mouvements autonomistes bretons[17], le militantisme politique est condamné par l'opinion : L'expression « Breiz Atao » (du nom d'une revue autonomiste pro-nazie) servait à désigner indistinctement les militants nationalistes bretons. L'expression « breiz atao mat da lao » (en français : « Breiz Atao, bon à tuer ») ne date pas de cette période. Il s'agit d'une formule imaginée par le curé de Gouézec, à la fin des années 1920, qu'il faisait répéter à ses ouailles pour les pousser à s'en prendre aux « autonomistes »[18]. Mais cette expression sera reprise pour qualifier les "collabos" bretons[19]. L'engagement des militants bretons se fera donc sur le terrain de l’action culturelle :

Ce sont les lieux de rencontre, de réflexion, de recrutement pour les nationalistes. C'est par ce biais que vont être maintenus et transmis le nationalisme breton à une nouvelle génération au cours des années 1940 et 1950. C'est aussi grâce à plusieurs dizaines d'anciens résistants[20] que des mouvements culturels puis politiques bretons (régionalistes notamment) sont lancés ou relancés en bretagne et à Paris[citation nécessaire]. On note la création d'un mouvement politique en 1945, An Avel autour de Youen Olier

Parallèlement, le mouvement breton continue le travail entamé avant-guerre dans le domaine de la langue et de la littérature et crée de nombreuses revues bretonnantes, dont la revue littéraire Al Liamm, continuateur de Gwalarn.

Pierre-Jakez Hélias, Pierre Trépos, et Charles Le Gall recréent des émissions de radio, puis de télévision à partir de 1964, en breton populaire. D'abord de quelques minutes hebdomadaires, ils mènent une véritable « guerre d'usure » contre l'ORTF pour obtenir l'allongement minute par minute de la durée de ces émissions.

On retrouve aussi des mouvements et revues d'inspiration chrétienne, généralement proche des idées de Feiz Ha Breiz, autour des abbés Loeiz Ar Floc'h, Marsel Klerg, et Armand Le Calvez. La fédération Kendalc’h qui regroupe les organisations culturelles du mouvement breton est créée en 1951 ainsi que celle du Kuzul ar Brezhoneg, fédération créée en 1958 qui elle regroupe les associations bretonnes militant pour l'orthographe unifiée du breton.

En région parisienne, la « diaspora » bretonne met en place des cercles où se retrouvent ceux qui ont été condamnés à l'indignité nationale, Ker Vreizh à Montparnasse, La Mission bretonne, la « cité bretonne » de Keranna à Yerres (ancien département de Seine-et-Marne, actuel département de l'Essonne). Dans les années 1950-1960, Jean-Jacques Le Goarnic combat pour la reconnaissance des prénoms en langue bretonne.

La fin des années 1960 voit se créer la maison d’éditions Kelenn qui publiera des textes littéraires en langue française de Glenmor, Xavier Grall et Alain Guel qui lancent le journal nationaliste breton La Nation bretonne au début des années 1970.

En 2000, L'Humanité signale des tentatives de réhabilitation de certains militants séparatistes liés à la Collaboration et des relectures de l’histoire clairement orientées, qui font l'objet d’un travail de fond mené par divers auteurs ou associations autonomistes[21].

Années 1950 et 1960 : l’économie

À partir du début des années 1950, le mouvement breton commence à s’investir dans le domaine de l’économie aussi avec en 1951 la création du CELIB, le Comité d’étude et de liaison des intérêts bretons par Joseph Martray et René Pleven.

1951 : création du CELIB par Joseph Martray et René Pleven. Le CELIB sera à l'origine de l'impulsion économique qui fera sortir la Bretagne de son sous-développement agricole et industriel en constituant une instance officieuse de coordination des collectivités locales à l'échelle de la Bretagne historique (5 départements), dans une optique décentraliste. En 1955 le CELIB devient un Comité Régional d'Expansion (Coder).

Toute une génération d'agriculteurs issue de la Jeunesse agricole chrétienne s'organise au niveau local et régional. Une série de grèves très dures en 1960 pour obtenir les conditions de la modernisation de l'agriculture culmine par la « prise » par 2000 agriculteurs de la sous-préfecture de Morlaix le 8 juin 1961. L'emprisonnement des leaders déclenche une vague de manifestations qui embrase toute la Bretagne jusqu'au 22 juin. Un « modèle agricole breton » se met progressivement en place.

1962 : Le CELIB adopte une loi-programme pour la Bretagne préparée par Michel Phlipponneau. L'État refuse de s'engager sur un plan pluriannuel d'investissements. 1092 conseils municipaux bretons soutiennent la loi-programme. La Bretagne engage la bataille des tarifs ferroviaires pour désenclaver l'économie régionale, forçant l'État à céder.

À partir de la fin des années 1960 : le retour du politique

Indirectement, le CELIB légitime donc la renaissance d’un nationalisme politique en Bretagne, et à partir des années 1960, on observe le retour des nationalistes modérés bretons dans l’arène politique :

En 1957, création du Mouvement pour l’Organisation de la Bretagne (MOB), premier parti politique créé depuis la Seconde Guerre mondiale.

En 1963, scission de la gauche du MOB pour créer l’UDB (Union démocratique bretonne). Le CAB (Comité d'Action pour la Bretagne) rassemble la CFDT, la CFTC, le PCF, la SFIO, le PSU, la FEN, le SNI.

Mais tout cela reste très marginal au cours des années 1960, malgré l’essor sans précédent des mobilisations à caractère et à dimension régionale au sein des mondes ouvrier et paysan.

Dans les années 1960 le macaron BZH fleurit sur les voitures. Il est rapidement interdit (décret Ortoli du 7 août 1967). Plusieurs automobilistes font l'objet de poursuites mais dans l'ensemble la police ferme les yeux.

1966 Le FLB (Front de Libération de la Bretagne) revendique son premier attentat. Le plan routier breton de 1968 est considéré comme une conséquence de ces actions puisqu'on nommera longtemps en Bretagne autoroutes du FLB les deux voies express qui desservent la péninsule. En 1972 le « procès du FLB » devant la Cour de sûreté de l'État se transforme en « procès de la colonisation française en Bretagne »; 2000 personnes viennent soutenir le FLB au palais de la Mutualité à Paris.

La même année 1966 , Alan Stivell commence à chanter, ce qui va susciter une véritable révolution culturelle en France au début de la décennie suivante.

Décennie des années 1970

Une réelle renaissance d’un sentiment d’appartenance régionale en Bretagne avec :

La révolution culturelle en musique

Essor sans précédent de la musique bretonne, à l'initiative d'Alan Stivell. Ne pas oublier l'influence culturelle du chanteur et écrivain Milig Ar Skanv, autrement dit Glenmor, qui fut le premier à réveiller la culture bretonne.

D'innombrables musiciens et chanteurs vont lui emboîter le pas, dont Gilles Servat et les Tri Yann, aussi bien dans les concerts que dans les festoù-noz (fête bretonne, avec de la musique et des danses traditionnelles). Ces festoù-noz, souvent « de soutien » à une cause « de gauche », deviennent le rendez-vous de toute une génération, et progressivement de toutes les générations.

Multiplication des conflits sociaux qui prennent un caractère breton marqué[réf. nécessaire]

  • Multiplication des conflits sociaux qui prennent un caractère breton marqué[réf. nécessaire]
  • Géographie des réseaux de solidarité qui se créent à l’occasion des conflits sociaux qui prennent une dimension bretonne[réf. nécessaire]
  • Rhétorique construite et développée au cours du conflit social qui dénonce l’oppression supposée de la Bretagne par Paris, le « colonialisme intérieur » dont serait victime la Bretagne qui prendrait la forme d’une oppression politique (par le centralisme), économique et sociale (par le capitalisme) et culturelle (par le jacobinisme)
  • Lancement d'un nouveau mouvement musical par Alan Stivell (1967)
  • Création de Skoazell Vreizh en 1969, du foyer culturel de Menez Kamm en 1970

Cette création d’une conscience nationale ou régionale bretonne de gauche par les conflits sociaux, se fait en deux temps :

Multiplication des partis nationalistes bretons

Multiplication des partis nationalistes bretons, presque tous situés à gauche voire à l’extrême gauche, à l’instar du Parti communiste breton, d'orientation mao-guévariste, ou du Front socialiste autogestionnaire breton (1974). Création de Sav Breizh avec Erwan Vallerie et Yann Choucq, de la taupe bretonne avec Jean-Yves Guiomar et Alain Le Guyader. L’UDB reste le plus important parti régionaliste en Bretagne. Strollad Ar Vro est un mouvement attrape-tout, dans la ligne de l'ancien MOB. Aux législatives de mars 1973, Strollad Ar Vro présente 32 candidats, l’UDB en présente cinq.

L'autogestion

L'autogestion, qui est de tous les conflits sociaux en France, est déclinée en Bretagne dans son point de vue politique, l'autonomie, à savoir :

  • le PSU est particulièrement représenté (Yves Le Foll, maire de Saint Brieuc, est longtemps le seul élu de ce parti) ;
  • le colloque Bretagne et autogestion rapproche PSU, PC, CFDT et de nombreux mouvements bretons de toutes tendances ;
  • 1973 : Strollad Ar Vro présente 32 candidats aux législatives de mars et l'UDB en présente cinq ;
  • en 1979 le Plan Alter Breton, un document de 40 pages élaboré par des scientifiques membres du PSU, constitue une alternative déjà écologiste et objectivement autonomiste au plan quinquennal du ministère de l'économie et a un retentissement important chez les militants de tous partis.

Activisme clandestin de « propagande armée »

Dans les années 1970, apparaît un nationalisme clandestin de « propagande armée » : Front de Libération de la BretagneArmée révolutionnaire bretonne. Ces groupes pratiquent une violence symbolique, via des actions violentes, contre les symboles de l’oppression de la Bretagne : contre l’État français, contre le capitalisme. Après une première vague d'attentats à la fin des années 1970, une relative accalmie suit l'amnistie accordée en 1981 par François Mitterrand. Dans les années 1990, on assiste à une reprise des attentats revendiqués par une Armée révolutionnaire bretonne dont les liens et la filiation avec le FLB des années 1970 n'apparaissent pas clairement. Des liens avec l'organisation basque ETA sont mis au jour lors de l'affaire de Plévin. Le 19 avril 2000, une explosion provoque la mort de Laurence Turbec, employée au restaurant McDonald's de Quévert dans la banlieue de Dinan; cet acte non revendiqué est unanimement condamnée (ex. La Bretagne, c'est la vie du Conseil culturel de Bretagne). C'est la première fois qu'une personne innocente est tuée (jusqu’à ce jour seuls deux poseurs de bombes avaient été tués par leur engin en 1976 et 1985). En mars 2004, les quatre militants poursuivis sont acquittés pour ce fait. Le parquet ayant fait appel de trois de ces quatre acquittements[22], cet appel est jugé irrecevable en novembre 2008[23]. Le parquet s'étant pourvu en cassation contre cet arrêt, la Cour de Cassation lui donne tort. Les militants poursuivis sont donc définitivement blanchis[24].

Actualité du mouvement breton et du nationalisme breton

Un mouvement politique divisé :

Le « mouvement politique breton » est représenté par un parti régionaliste, l'UDB, un parti nationaliste de tendance centriste: le Parti breton, ainsi que divers groupes se proclamant fédéralistes, voire des cercles anarchistes, comme Treger Disuj, faisant partie de la Coordination Bretagne Indépendante et libertaire.

  • L’UDB reste le parti régionaliste le plus important, fort de quelques centaines de membres. Il a environ 80 élus municipaux sur des listes d’unions de la gauche ou de gauche anti-libérale, et surtout depuis 2010, quatre conseillers régionaux grâce à une alliance avec les Verts.
  • Le « Parti breton » est un parti nationaliste, démocrate et réformateur, axé sur le rassemblement au-delà du clivage droite-gauche, dans une logique assez comparable à celle du Modem. Il est apparu en 2002 et revendique environ 450 adhérents. Il compte aujourd'hui quelques dizaines d'élus au sein de la structure Askol, Association des élus bretons pour la Démocratie, dont un maire - Gwenole Guyomarc'h à Locquirec.
  • Les royalistes : réapparu dans les années 1980, un mouvement légitimiste, la Fédération bretonne légitimiste (FBL), regroupe la majeure partie des monarchistes bretons dans plusieurs cercles. Fidèle à l'esprit qui anima le combat des grands défenseurs de l'autonomie bretonne dans le cadre de la monarchie française (le marquis de La Rouërie, Georges Cadoudal, etc.), la FBL s'affirme dans sa spécificité bretonne.
  • à l'extrême gauche : Emgann, dont certains des militants ont été impliqués dans l'affaire de Plévin ainsi que des cercles anarchistes, comme Treger Disuj, faisant partie de la Coordination Bretagne Indépendante et libertaire.
    • Adsav [25]. Créé en 2000 par Padrig Montauzier, ce parti indépendantiste revendique 720 adhérents. Il a annoncé sa première participation aux élections cantonales de 2008.
    • Kêrvreizh : groupuscule animé par Yann-Ber Tillenon et Dominique Blanc défendant une approche culturelle basée sur le breton contemporain ethno-différencialiste en lien avec de nombreux groupes européens, africains et asiatiques. La tendance représentée par Dominique Blanc a pour particularité de défendre des positions "national-communistes".
  • Certains élus de partis français ont des positions régionalistes très affirmées, à l’instar de Patrick Mareschal, ancien président socialiste du conseil général de Loire Atlantique et fondateur de Bretagne Réunie ou encore de Christian Troadec, maire de Carhaix (ville principale du centre-ouest-Bretagne), avec l'appel de Carhaix.
  • Pendant les années 1990, émergence du syndicat étudiant régionaliste ou nationaliste modéré et progressiste de transformation sociale, Dazont, qui devient au milieu de la décennie le premier syndicat étudiant en Bretagne mais disparait en 1998. Création d’un syndicat nationaliste breton : Sindikad Labourerien Breizh (SLB) qui prend la suite du syndicat Dazont et obtient en janvier 2006 trois élus à l'université de Haute-Bretagne Rennes-II.

Domaine de l’éducation

La création et la promotion d'un enseignement en breton ne sont pas à relier de manière globale au mouvement politique nationaliste, bien que celui-ci soit présent de manière discrète dans les structures parentales de gestion.

  • 1977 : création de la première école Diwan avec enseignement du breton par immersion. Développement du réseau depuis 30 ans avec aujourd’hui, une trentaine d’écoles (dont 4 collèges et un lycée) et près de 3 000 élèves. Mais Diwan connaît toujours énormément de problèmes : finances, tracasseries administratives, non-reconnaissance officielle par la République française.
  • 1984 : le gouvernement français (socialiste) crée une filière bilingue dans l'enseignement public, qui connaît un réel succès.
  • 1990 : même chose pour l'enseignement catholique, sous le nom de Dihun.
  • Aujourd’hui (rentrée 2009), environ 13 077 enfants sont scolarisés en breton, soit 1,38 % de l’ensemble des enfants de Bretagne.

Vie publique et mouvement culturel

  • Les arts (notamment musique et danse) connaissent un succès croissant depuis 50 ans. Le secteur musical est le plus dynamique avec des centaines de groupes divers, des milliers de joueurs de musique traditionnelle ou d’inspiration bretonne qui demeure très populaire. Plus d’une centaine de bagadoù partout en Bretagne ont atteint aujourd'hui un très haut niveau et on constate l'organisation de très nombreux groupes de fest-noz très inventifs. La musique bretonne est très créative et ouverte sur le monde ; avec des créations telles que la Symphonie celtique d' Alan Stivell, ou plus tard, l’Héritage des Celtes de Dan Ar Braz, ou encore le succès énorme des festivals de musique celtique, comme le Festival interceltique de Lorient. Les danses bretonnes sont également très populaires : quand un fest-noz est organisé, il regroupe généralement plus de 500 personnes.
  • La langue bretonne reste non reconnue dans le cadre de la République française. Jusque dans les années 1950, elle est interdite à l’école et dévalorisée. On comptait dans les années 1950, plus d'un million de bretonnants quotidiens. Il n'en reste aujourd’hui en Basse-Bretagne que 250 000 mais il faut y ajouter les bretonnants de Haute-Bretagne et de la diaspora.
  • Le drapeau breton, assimilé à l'indignité nationale dans les années 1950[réf. nécessaire], interdit dans les années 1960, sur le front des luttes sociales les plus dures dans les années 1970, flotte aujourd'hui sur beaucoup de mairies, dont celles de toutes les grandes villes.
  • Domaine de la vie publique : dans les années 1980 on assiste à un combat pour la signalisation en langue bretonne (Stourm ar Brezhoneg, créée en 1984) avec barbouillage de panneaux, même partiellement en région gallèse (régions de Bretagne ne parlant pas breton mais le gallo). C'est la seule victoire pour les nationalistes bretons avec la mise en place de nombreux panneaux de signalisation routière bilingues. La République française refuse toute introduction du breton dans la vie publique, avec par exemple le refus de ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires.
  • Dans les tendances actuelles, on peut évoquer enfin une certaine institutionnalisation du mouvement breton.
  • Le président de la république Valéry Giscard d'Estaing signe une charte culturelle avec diverses institutions locales en 1977. Elle déclare : « Le propos de la présente Charte est de mettre fin au divorce qui existait entre une culture régionale, toujours riche et vivante, mais qui risquait de se replier sur elle-même, et une culture dominante qui l'ignorait trop souvent ». Un ensemble d’institutions sont créées, dont l’Institut culturel de Bretagne (dont sortira en 2000, l’Office de la langue bretonne, qui est l'organe officiel de normalisation de la langue bretonne). Le Comité consultatif à l'identité bretonne de la mairie de Rennes est créé en 1996. Lancement de la Journée de la langue bretonne en 2004.
  • le 4 octobre 1977, l’État, l’Établissement public régional de Bretagne (appellation de la région dans le document) et les conseils généraux des Côtes-du-Nord (aujourd’hui Côtes-d'Armor), du Finistère, d'Ille-et-Vilaine, du Morbihan et aussi de la Loire-Atlantique, signent la Charte culturelle bretonne. Un ensemble d’institutions sont créées, dont, en 1981, l’Institut culturel de Bretagne/Skol-Uhel ar Vro, organe commun du conseil régional de Bretagne et du conseil général de Loire Atlantique (dont sortira en 1999, l’Office de la langue bretonne/Ofis ar Brezhoneg, qui est l'organe officiel de normalisation de la langue bretonne). Le Comité consultatif à l'identité bretonne de la mairie de Rennes est créé en 1996. Lancement de la Journée de la langue bretonne en 2004.

Domaine économique

  • Regroupement de nombreux patrons au sein de l'Institut de Locarn pour défendre les intérêts des petites et moyennes entreprises en Bretagne.
  • Ces mêmes dirigeants créent le label « produit en Bretagne », qui se veut un label de qualité pour promouvoir l'image de la Bretagne. Il s’appuie notamment sur un patriotisme économique des Bretons et rencontre un succès notable.
  • En 2001, création de TV Breizh, première télévision totalement bretonne[précision nécessaire]
  • En 2002, lancement de la boisson Breizh Cola.
  • En 2004, création d'un opérateur régional de téléphonie mobile Breizh Mobile.

Différences avec les autres nationalismes régionalistes

Il apparaît que le « nationalisme breton », ou mieux nommé « mouvement politique breton », se différencie également assez nettement des nationalismes « officiels » que sont ceux du Pays de Galles ou du Pays basque par exemple :

  • Il est divisé entre des autonomistes, majoritaires (UDB, qualifié de parti « régionaliste » par les analystes électoraux et qui se qualifie parfois lui-même ainsi), et des indépendantistes.
  • Il a peu de représentants élus, alors que des élus nationalistes siègent au Pays basque, en Catalogne, en Écosse, ou encore au Pays de Galles ;
  • Il a une audience électorale limitée qui ne dépasse que rarement les 5 %. L'UDB a recueilli 2,81% des voix aux législatives de 2007, même si la moitié de ses candidats aux élections cantonales de 2008 ont dépassé la barre des 5%.
  • Il ne se définit pas comme nationaliste, sauf quand il est indépendantiste.

Les autonomistes sont surtout membres de l'UDB, le seul parti ayant des élus régionaux, mais il faut aussi mentionner quelques groupes d'audience plus restreinte, comme le Parti breton, ainsi que divers groupes se proclamant fédéralistes, voire des cercles anarchistes, comme Treger Disuj ou d'extrême-droite tel qu'Adsav.

Sentiment d'appartenance

Sondage pour le conseil général du Finistère[26]:

  • Vous personnellement, vous sentez-vous appartenir très fortement…
2002 2004 2005
à l'Europe 13% 21% 18%
à votre commune 46% 51% 48%
à la France 43% 61% 58%
au Finistère 61% 70% 67%
à la Bretagne 65% 75% 73%

Sondage CSA de septembre 2000 :

  • Vous sentez vous d'abord appartenir à…
en Région Bretagne (4 départements) en Loire-Atlantique
la Bretagne 42% 24%
la France 26% 32%
votre commune 24% 20%
l'Europe 6% 7%
votre département 1% 3%
la région Pays de Loire ~ 14%
  • Souhaitez-vous que le département de Loire-Atlantique soit rattaché à la Bretagne ?
en Bretagne 63% ; en Loire-Atlantique 71%

Conclusion

Le nationalisme breton se décline sur l'ensemble du spectre politique, tant à droite qu'à gauche.

Il n'a connu que peu de succès électoraux malgré une culture bretonne très dynamique et une identité de plus en plus revendiquée. En effet, depuis 100 ans, le mouvement breton a connu un réel développement, et une tentative d'intégration sans succès dans la société bretonne.

Mais aujourd’hui le mouvement breton semble rencontrer une limite, ne s’étant pas beaucoup investi dans le domaine politique (comparé à des mouvements similaires dans d'autres nations sans États, comme l'Écosse, le Québec, la Catalogne, la Galice ou la Flandre), ni dans le domaine économique (si l'on excepte l'époque du CELIB).

À l'inverse, les thèmes identitaires soulevés par le nationalisme breton sont politiques et rejetés par la population de la région dans sa plus grande part. La rhétorique nationaliste suppose :

  • La reconnaissance de la souveraineté bretonne par l'affirmation de la caducité du traité franco-breton de 1532 liant la Bretagne à la France ou son strict respect. Traité qui serait « bafoué depuis la révolution de 1789 »[réf. nécessaire] malgré la fameuse nuit d'août 1789 au cours de laquelle fut votée par les députés du tiers état l’abolition de tous les privilèges féodaux.
  • « Colonisation forcée »[réf. nécessaire] dont serait victime la Bretagne de la part de la France (« ruine de l’économie bretonne » à compter du XVIIIe siècle[réf. nécessaire] dont la responsabilité incomberait à la France)
  • Reconnaissance du peuple breton
  • Reconnaissance de l’intégrité du territoire national « Une Bretagne une et indivisible ». C'est la question du rattachement de la Loire-Atlantique à la Région Bretagne, la Loire-Atlantique qui est rattachée à la région Pays de Loire : la première région ne comprenant pas Nantes fut créée en 1941 lors de la création des régions économiques sous Vichy, ces régions furent supprimées à la Libération puis réintroduites lors de la création des régions administratives françaises en 1955/1956 et confirmé par les régionalisation et décentralisation successives et ce sans consultation populaire.

Lieux, personnages, symboles et événements utilisés par le nationalisme breton

Personnalités

Symboles

Évènements

Lieux

Bibliographie

sur le FLB - ARB :

  • Les Bretons le dos au mur : le F.L.B. devant la Cour de sûreté de l'État. La Table Ronde, 1973. Brittia, 2000. de Ronan Caerléon. ISBN 2-84560-006-2.
  • FLB 72 - Procès de la Bretagne. Kelenn, (Kelenn Politique), 1973. compte-rendu du procès devant la CSE de 1972.
  • Bretagne, renaissance d'un peuple, de Jean-Pierre Le Dantec (éd. Gallimard, 1974). Collection Les Presses d'aujourd'hui, Gallimard -etu. ISBN 2-07-029080-8.
  • La question bretonne de Renaud Dulong, Ed FNSP 1975
  • En prison pour la libération de la Bretagne. En prison pour le FLB Nouvelles Éditions Latines, (Les Cahiers de l'Avenir de la Bretagne; 3), 1977. de Yann Fouéré.
  • Histoire résumée du mouvement breton, du XIXe siècle à nos jours (1800-1976). Quimper : Éditions Nature et Bretagne, (Les Cahiers de l'Avenir de la Bretagne; 4), 1977. Yann Fouéré. ISBN 2-85257-027-0.
  • Réquisitoire contre le F.L.B. : attentat de Versailles, Cour de sûreté de l'État, audience du 30 novembre 1978. Texte du réquisitoire prononcé contre les auteurs de l'attentat. Cour de Sûreté de l'État, Imprimerie Administrative, 1979. de Raoul Béteille.
  • La Révolte des régions d'Europe occidentale de 1916 à nos jours, de Christian Gras, éd. PUF 1982
  • Analyse des idéologies : le Front de Libération de la Bretagne, Mémoire de maîtrise, 1984, université Paris X-Nanterre. de Ronan Le Coadic.
  • Le Séparatisme en Bretagne de Michel Nicolas. Beltan. 1986.
  • Bretagne 79 : des années de poudre. Ed. Egina, Carhaix, 1989. 143 ouvrage collectif édité écrit sous le pseudo de Marie-Pierre Bonnet.
  • Le Front de Libération de la Bretagne dans les années 1966-1985 : la tentation de la lutte clandestine au sein du mouvement breton. Mémoire d'études Sciences politiques de Rennes. Erwan Chartier 1994.
  • Les Fronts de Libération de la Bretagne, 1997, Paris II-Assas. Mémoire de DEA de science politique. Erwan Le Quilliec. [2]
  • Breizh Dieub! : une histoire de l'action clandestine en Bretagne, 1966-1985 : FLB-ARB. [Caudan, France] : Kazetenn Emgann, Combat breton, 1998. de Erwan Glanndour. ISBN 2-9512543-0-X.
  • De 1940 à 1941, réapparition d'une Bretagne provisoirement incomplète, un provisoire destiné à durer de Etienne Maignen, bulletin et mémoires de la société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine tome CXIV, p.237 à 258, 2010.

Voir aussi

Notes et références

  1. Bertho 1980, p. 45-47
  2. Le 3 janvier 1789, les Etats ont été suspendus par Louis XVI (roi de France) à cause d'une liste d’exigences du Tiers Etat, préalable à leur participation. Elle était établie de sorte que les deux autres ordres ne pouvaient pas l'accepter. La noblesse et le clergé continuèrent à siéger, malgré la suspension, tout à fait illégale de Louis XVI Etats de Bretagne
  3. Discours de l’Abbé Maury :"C'est l'exécution littérale de ce traité de Vannes en 1532 que réclament les Bretons. Il n'y a plus rien de sacré parmi les hommes si un pareil titre n'est pas respecté [...] tous les engagements des contrats sont réciproques. Il est donc démontré, et je ne crains pas de le publier en présence des représentants de la nation française, que la Bretagne est libre, et que nous n'avons plus aucun droit sur cette province, si nous ne voulons pas remplir fidèlement les conditions du traité qui l'a réunie à la couronne [...] L'une des clauses de ce contrat porte formellement que la Bretagne aura un Parlement, une chancellerie, une chambre des comptes, et qu'il ne sera fait aucun changement relatif à l'administration de la justice dans cette province, sans le consentement préalable de ses Etats." La Constituante a violé à l'évidence les termes des Traités [1]
  4. Voir le Dictionnaire de l'histoire de Bretagne, article « Guerre de 14 », pages 344-345.
  5. Michel Nicolas, Histoire du mouvement breton, Syros, 1982, p. 102 ; Alain Déniel, p. 318 ; voir aussi dans la bibliographie Bertrand Frélaut, Georges Cadiou, Françoise Morvan, Kristian Hamon.
  6. Ronan Calvez, La Radio en langue bretonne: Roparz Hemon et Pierre-Jakez Hélias : deux rêves de la Bretagne, Presses universitaires de Rennes, 2000, 330 pages, p. 91 (ISBN 2868475345).
  7. http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/cotesarmor/resistance-et-identite-bretonne-contre-verite-selon-lanacr-20080124-2329569_1194071.php
  8. http://membres.lycos.fr/leguenne/documents/nationalisme/nationalisme.htm
  9. Georges Cadiou : « Cela fait plusieurs années que je m’intéresse à ce sujet. J’en ai eu assez de lire des réhabilitations de certains collaborateurs convaincus. Et je pense en particulier à un article de Breizh Info qui présentait Yann Bricler comme “un patriote breton assassiné par les staliniens”. Il s’agissait en fait des résistants FTP. ’On ne peut pas raconter n’importe quoi aux jeunes militants. », dans Cap Finistèren°453 du vendredi 16 novembre 2001, à propos de son livre “L’hermine et la croix gammée”.
  10. Renaud Marhic : « Il est en Bretagne des conversations qui fâchent. Celles touchant au devoir de mémoire sont de celles-là. Parce que sur la palette du nationalisme breton, du rouge au brun, l'amnésie semble totale. Quand la presse nationale, en une volée d'enquêtes, rappelle les dérives de l'Emsav (mouvement breton) durant l'occupation, en écho ne revient que le suprême anathème: "jacobinisme!" » http://www.amnistia.net/news/articles/bret/natbret/natbret.htm
  11. http://histoire-sociale.univ-paris1.fr/Collo/BERGERE.pdf
  12. Point de vue de L. Girard
  13. Yann Fouéré, La Maison du Connemara, passim.
  14. Quelques cas particuliers : Un hôtelier, poursuivi pour avoir fait du marché noir et avoir adhéré au PNB , expliqua que son établissement avait été réquisitionné par l'armée allemande et qu'il devait fournir de la nourriture aux occupants; il ne nia nullement avoir eu de la sympathie pour le PNB; il fut acquitté « en raison de nombreux services rendus aux patriotes» (Annik Le Guen, L'épuration dans le Morbihan, page 97, novembre 1992, ISBN 2-909750-24-8); un boulanger, poursuivi pour avoir adhéré au PNB, fut acquitté: sa maison servait de PC au maquis local (Annik Le Guen, L'épuration dans le Morbihan, page 97, novembre 1992, ISBN 2-909750-24-8); «Pierre Ropert, l'ancien président des "Moutons Blancs" de Pontivy, qui est en train de mourir dans un camp de concentration en Allemagne» est visé par un mandat d'amener (Herve Le Boterf, La Bretagne dans la guerre, cité dans Charles Floquet, Pontivy, la liberté retrouvée, page 94, Éditions Keltia Graphic, Spézet, 2003, ISBN 978-2-913953-65-9). Pierre Ropert est effectivement mort en déportation en Allemagne le 28 mars 1945 (Liste de déportés politiques nés ou arrêtés dans le Morbihan, d'après le J.O. 161-14/07/1998)
  15. http://www.fondationresistance.org/pages/rech_doc/bretagne-identites-regionales-pendant-seconde-guerre-mondiale_colloque7.htm
  16. compte-rendu de l'ouvrage par Luc Capdevila paru dans le n° 73 2002/1 de Vingtième Siècle. Revue d'histoire, p. 211-237,
  17. Selon Michel Nicolas « On doit à la vérité de dire que la quasi-totalité du Mouvement breton organisé politiquement a collaboré d’une manière ou d’une autre pendant la guerre. », Histoire du mouvement breton, Syros, 1982, p. 102.
  18. Yeun ar Gow, "Eñvorennoù" (souvenirs), Al Liamm, n° 178, 1978, p. 343?
  19. Francis Favereau, Dictionnaire du breton contemporain, p. 874, Skol Vreizh, 1992.
  20. Francis Favereau, Bretagne contemporaine, culture, langue, identité, Skol Vreizh, page 146 et suivantes, Morlaix 2005, (ISBN 2-911447-72-7),
  21. Pierre Dharréville, « La nébuleuse des nationalistes bretons », L'Humanité, 20 avril 2000.
  22. Le parquet ayant fait appel de l'acquittement de Christian Georgeault, Paskal Laizé et Gaël Roblin pour les attentats contre les Mac Do de Pornic et Quévert et la tentative d'attentat contre le bureau de poste du mail Mitterrand de Rennes, un procès en appel est annoncé pour novembre 2008 Presse-Océan, juin 2008
  23. Ouvert le lundi 17 novembre 2008, le procès en appel tourne court, la cour d'assises spéciale ayant « jugé irrecevable l'appel du ministère public, le parquet général ayant cinq jours pour se pourvoir en cassation »Ouest-France, 20 novembre 2008, pages 1, 4 et 6
  24. La Cour de Cassation a confirmé en juin 2009 l'irrecevabilité de cet appel. Ce dossier pénal est donc closLe Télégramme, p. 10, 26 juin 2009
  25. http://cantonales2008.blogs.letelegramme.com/tag/ADSAV Article du Télégramme du 23.01.08 - "Service d'ordre impressionnant aux couleurs du parti, chant en breton aux accents paramilitaires, bienvenue au congrès annuel d'Adsav. Samedi, l'extrême-droite bretonne était réunie à Lorient pour désigner ses candidats aux cantonales"
  26. Conseil général du Finistère - Accueil -
  27. Arthur de La Borderie, Histoire de la Bretagnelui a décerné le qualificatif de Tad ar Vro, c'est-à-dire « père de la patrie »
  28. (br)Istoér Breih pe hanes ar Vretoned (p. 93)
  29. [http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2435504&rubId=4078 Yves de Tréguier, patron de Bretagne, La Croix 13/08/2010
  30. Site du Conseil Régional de Bretagne
  31. voir l'interview de Jean-Michel Le Boulanger, vice-président de la Région Bretagne Agence Bretagne Presse
  32. L’historien soviétique Boris Porchnev décrit cette révolte comme anti-fiscale, en élargit les causes à une révolte contre les prélèvements des seigneurs fonciers et propose également une analyse patriotique bretonne de ce soulèvement en citant un article de N. Ia. Marr:Le parler de la minorité nationale bretonne, dans Œuvres choisies, vol. IV, p. 211 (en russe) qui fait un parallèle entre la situation des Bretons en France et les « allogènes » caucasiens en Russie tsariste. Boris Porchnev écrit :« Le rattachement définitif de la Bretagne à la France, confirmé par les États de Bretagne, avait eu lieu en 1532. Peut-on parler d'asservissement national et de lutte de libération nationale des Bretons, étant donné que la noblesse bretonne s'était déjà entièrement francisée et que, au fond, seuls demeuraient Bretons les paysans ? La réponse est contenue dans l'état actuel du problème breton en France. En dépit d'une dénationalisation continue d'une partie des Bretons, ce problème demeure typique des « minorités nationales » et ne saurait être résolu dans les conditions d'un régime bourgeois ». Boris Porchnev, Les buts et les revendications des paysans lors de la révolte bretonne de 1675. Boris Porchnev conclut : « Nous trouvons justement dans le XVIIe siècle les racines historiques lointaines de cette lutte ». Boris Porchnev, Les buts et les revendications des paysans lors de la révolte bretonne de 1675
  33. Camille Le Mercier d'Erm, L'Étrange Aventure de l'Armée de Bretagne
  34. France-Culture, Passant souviens-toi (3/4) : Le Camp de Conlie, émission du 16 Février 2004

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