- Panafricanisme
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Le panafricanisme se définit comme le mouvement politique et culturel qui vise à unir les Africains et les descendants d'Africains hors d'Afrique, à régénérer l'Afrique, ainsi qu'à encourager un sentiment de solidarité entre les populations du monde africain. Le panafricanisme glorifie le passé de l'Afrique et inculque la fierté par les valeurs africaines.
Edward Wilmot Blyden est considéré comme le père du mouvement panafricaniste moderne.
Le mouvement Rastafari de Jamaïque est né du panafricanisme. Quand Marcus Garvey a déclaré « Tournez vous vers l'Afrique pour le couronnement d'un roi noir », les Rastas se sont tournés vers Hailé Sélassié Ier d'Ethiopie.
Le Panafricanisme révolutionnaire existe aujourd'hui encore, notamment à travers le message de retour en Afrique prôné aux États-Unis par Khalid Abdul Muhammad, ou en France par Kemi Seba.Il existe une autre interprétation du panafricanisme, c'est l'afrocentrisme, qui s'appuie sur les travaux du scientifique sénégalais, Cheikh Anta Diop, notamment repris par Molefi Kete Asante, théoricien afrocentriste, afro-américain, ainsi qu'en France par Jean-Philippe Omotundé, Réné Louis Etilé Parfait. Ce mouvement tente de réexaminer l'histoire de l'Afrique et sa diaspora d'un "point de vue africain" en s'opposant à l'eurocentrisme. Il s'agit d'un retour à des concepts dits traditionnellement africains et à la « culture africaine ». La civilisation égyptienne, ainsi que d'autres, sont alors considérées comme puisant leurs origines en Afrique.
Des départements d'études panafricaines existent dans de nombreuses universités d'Amérique du Nord depuis les années 1960. Ama Mazama, professeur antillaise y enseigne en Pennsylvanie, ainsi que Théophile Obenga professeur congolais y enseigne dans l'État de la Californie.
Le panafricanisme a été défendu par un certain nombre de leaders politiques comme Kwame Nkrumah,qui a été président du ghana, il organise les 6e et 7e conférences panafricaines avec George Padmore en 1953 à Kumasi et 1958 à Accra, qui est également la première conférence des États Indépendants d'Afrique.Il s’engage en 1958, à poursuivre avec ses homologues africains, « une politique africaine commune ».
En 1958, il est le premier à apporter son soutien à la Guinée indépendante de Ahmed Sékou Touré, en lui accordant un prêt de dix millions de livres sterling. Il tente un premier pas vers une réalisation concrète du panafricanisme en formant le 1er mai 1959 une union avec la Guinée, rejoint le 24 décembre 1960 par le Mali. Mais si cette union n’est jamais dissoute, elle n’a aucun pouvoir.
En mars 1963, il participe activement à la rédaction de la charte de l’Organisation de l’unité africaine, même si son idée de créer un gouvernement central africain n’est pas retenue.
Sommaire
Symbole
Un des symboles du panafricanisme est le poing de la gloire (Fist of Glory), le symbole du mouvement Black Power. Plusieurs groupes ont repris ce symbole, comme Otpor, en Europe de l'Est.
Des couleurs seraient dites panafricaines : le vert, l'or et le rouge, couleurs provenant d'Éthiopie. On les retrouve aujourd'hui dans de nombreux drapeaux de pays africains.
Les couleurs rouge, noir et vert ont été déclarées couleurs officielles de la "race africaine" par l'UNIA (Universal Negro Improvement Association and African Communities League) en 1920.
Médias
Dans le domaine des médias ayant une vocation clairement panafricaine, on peut relever :
- l'Agence panafricaine de presse ou PANAPRESS, qui fournit des contenus en français, anglais, portugais et arabe ;
- AllAfrica.com, développé en anglais et en français ; www.yakalafm.com une webradio panafricaine diffusant de la musique "panafricaine" de années 60 à aujourd'hui.
Bibliographie
- Gilbert Oloko, Le néo-panafricanisme, Panafrica Plus, 1991.
- Oruno D. Lara, La naissance du panafricanisme, Maisonneuve & Larose, 2000.
- George Padmore, Panafricanisme ou Communisme? La prochaine lutte pour l'Afrique, Présence africaine, 2000.
- Rémy Sim, Panafricanisme: Les nouvelles perspectives, Éditions Nekhen, Londres, 2003.
- Albert Hilbold, Lissia Jeurissen, Aggée-Célestin Lomo Myazhiom, Martial-Ze Belinga, « Panafricanisme : Piège post-colonial ou construction identitaire non-blanche » dans Latitudes Noires 2003-2004, Homnisphères, 2003.
Voir aussi
Wikimedia Foundation. 2010.