- Souverainisme
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Le souverainisme est une doctrine politique soutenant l'acquisition ou la préservation de l'autonomie politique d'un pays ou d'une région dans l'exercice de la souveraineté. Il s'oppose au fédéralisme ainsi qu'au jacobinisme vus dans une perspective du niveau administrative supérieur, actuel ou attendu, et se rapproche des mouvements indépendantistes.
Sommaire
Souverainistes en Europe
Groupes politiques au Parlement européen
Si, par le passé, il a existé des groupes politiques au Parlement européen qui se réclamaient du souverainisme, tel que Identité, tradition, souveraineté, Indépendance/Démocratie ou Union pour l'Europe des nations, depuis l'élection de 2009 et pour la législature actuelle, cette tendance n'est plus représentée par aucun groupe au sein du parlement[1].
En France
Un courant politique milite pour une « Europe des nations », afin que chaque pays voie ses différences et son autonomie respectées. Ses défenseurs se dénomment euroréalistes - en opposition aux fédéralistes européens qui souhaitent les États-Unis d'Europe - et militent pour une Europe confédérale. Ce courant est parfois aussi nommé euroscepticisme.
Le souverainisme est donc opposé au fédéralisme, mais certains[Qui ?] estiment qu'il recouvre parfois un nationalisme non assumé, particulièrement en France pour les partis s'en réclamant (cf liste ci-dessous). Ses adversaires estiment que ce courant s'oppose en réalité à toute idée de construction européenne puisqu'ils refusent de lui attribuer un pouvoir politique réel. Charles Maurras a aussi donné en son temps une définition du fédéralisme, respectant les peuples et les identités.
Le souverainisme, incarné à droite par Paul-Marie Coûteaux, Marine Le Pen, Philippe de Villiers, Nicolas Dupont-Aignan, Max Gallo, ou encore François Fillon, qui le rappelle au 20h de TF1, le 7 novembre 2011, et à gauche par Jean-Pierre Chevènement (ainsi que dans une certaine mesure par Jean-Luc Mélenchon et Arnaud Montebourg), dénoncent le libre-échange international, la mondialisation, estimant que ceux-ci se font au détriment de la France et plus largement des nations européennes. Ils dénoncent en particulier la politique économique menée par l'Union européenne, comme contraire aux intérêts de l'emploi industriel en France. En ce sens, les souverainistes de droite peuvent rejoindre les positions adoptées par les antimondialistes, situées à gauche ou à l'extrême gauche. Pourtant, les souverainistes de droite n'adoptent pas de posture critique envers le capitalisme, qu'ils continuent à soutenir comme étant le meilleur système économique possible.
Mouvements politiques souverainistes de droite
- le Mouvement pour la France (MPF)
- « La seule politique économique raisonnable est la suivante : à l'extérieur, protéger, à l'intérieur, libérer. La concurrence inégale et l'asphyxie par les impôts et charges sont les deux faces d'une même crise. Le socialisme à la française et le mondialisme bruxellois cumulent leurs effets dévastateurs. », Philippe de Villiers, Le Figaro 16 février 2006
- Debout la République (DLR), souverainiste et gaulliste.
- le Rassemblement pour la France (RPF) [1], gaulliste et souverainiste.
- le Rassemblement pour l'indépendance et la souveraineté de la France (RIF), lié au MPF.
- l'Union populaire républicaine, souverainiste.
- le Rassemblement démocrate, souverainiste, centriste et royaliste.
- le Forum pour la France, souverainiste.
- le Forum des républicains sociaux (FRS), catholicisme social, associé à l'UMP.
- l'Action française, monarchiste.
- l'Alliance royale, royaliste.
- l'Union du peuple français[2] (UPF), se revendique du gaullisme.
- Mouvement démocrate français
Mouvements politiques de gauche que l'on pourrait qualifier de souverainistes
- le Mouvement républicain et citoyen (MRC)
- le Pôle de renaissance communiste en France (PRCF), communiste et souverainiste[réf. nécessaire], dissidence du PCF.
- la Confédération des écologistes indépendants (CEI) [2] Mouvement écologiste et souverainiste
- dans une certaine mesure, le Front de gauche
Mouvements nationalistes
- le Front national (FN)
- le Mouvement national républicain (MNR)
Mouvements pan-européens
Ces mouvements réclament un déplacement de la souveraineté du niveau national au niveau supra-national.
Autres organisations
- Le Cercle Nation et République (CNR)
- France bonapartiste
- Nouvelle Union démocratique du travail[3]
- Debout la France (association nationale du député UMP Jacques Myard)
- Rassemblement des citoyens pour la République[4]
Un souverainisme régional ou national
Des territoires et mouvements souverainistes se retrouvent partout dans le monde. Par exemple, un pays ou une région désirant une indépendance politique, territoriale et économique, aspire à la souveraineté.
Un pays se définissant comme souverain signifie qu'il est apte à prendre ses propres décisions et responsabilités. Il se définit comme entité propre et apte à l'autodétermination sous toutes ses sphères.
Cas du Québec
Le souverainisme québécois vise à faire du Québec un État souverain, indépendant de la fédération canadienne. Le souverainisme québécois prétend exprimer la volonté du peuple québécois qu'il soit reconnu comme pays indépendant, d'abord par ses propres citoyens, ensuite par la fédération canadienne et, enfin, par le reste du monde.
Ses motifs viennent du fait que le Québec est le seul territoire majoritairement francophone de l'Amérique du Nord et signale des particularités culturelles importantes. Étant donné sa force économique (parmi les 20 premières du monde selon les dernières estimations), les souverainistes du Québec croient qu'il mérite de parler et agir de lui-même sur la scène internationale.
Historique
Le souverainisme date de l'époque coloniale. Certains colons de la Nouvelle-France refusèrent l'autorité britannique et tentèrent déjà à cette époque de faire l'indépendance ou régime parlementaire basé sur la souveraineté populaire. (voir Louis-Joseph Papineau)
Dans le dernier quart du XXe siècle, le Parti québécois a misé sur les résultats d'un référendum pour obtenir sa souveraineté.
Le référendum est seulement une étape cruciale qui mène à l'indépendance. Pour qu'elle soit prononcée, elle doit d'abord être reconnue par ses citoyens au moyen du référendum. Il y a eu un référendum en 1980, sous le gouvernement provincial de René Lévesque, où le « non » à l'indépendance l'a emporté avec près de 60 %. Un second eut lieu en 1995, sous le gouvernement de Jacques Parizeau, où le camp du « non » l'a emporté une seconde fois, obtenant 50,6 %.
De récentes découvertes relatives au scandale des commandites, processus de financement effectué illégalement par le gouvernement fédéral canadien afin d'accroître sa visibilité au Québec pendant et après le référendum, allégueraient que les commandites aient gonflé les résultats du « non ». Certains font l'hypothèse qu'un autre référendum risquerait d'avoir lieu suite aux révélations de ce scandale. Certains reprochent d'ailleurs au gouvernement fédéral d'avoir naturalisé plusieurs milliers d'immigrants avant le temps de résidence prévu par la loi.
Autres cas
Beaucoup de territoires revendiquent une forme ou une autre de souveraineté. En Écosse et en Irlande du Nord, des mouvements politiques tentent d'obtenir l'indépendance du Royaume-Uni. Le Pays basque et la Catalogne revendiquent leur souveraineté face à l'Espagne et la France. Le nord de l'Italie a un mouvement indépendantiste représenté politiquement par la Ligue du Nord. La Nouvelle-Calédonie et la Corse ont chacune des mouvements indépendantistes face à la France. Les Iroquois de la confédération Haudenosaunee revendiquent leur souveraineté face au Canada et aux États-Unis et ont même fait une demande officielle à l'ONU à cet effet. Un mouvement indépendantiste existe aussi à Taïwan.
Voir aussi
Notes et références
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