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Youenn Olier
Youenn Olier, de son vrai nom Yves Ollivier, est un écrivain et un nationaliste breton de confession catholique.
Né en 1924 à Audierne dans une famille bretonnante, Youenn Olier est une figure de premier plan dans l'histoire du « Mouvement breton ». Sans doute sa vocation bretonne vient-elle en partie d'un expatriement pendant une grande partie de son enfance, à Cambrai. Il s'agit principalement d'un philosophe exclusivement bretonnant, qui a tiré la langue bretonne vers le haut avec une énergie prodigieuse pour y exprimer tous les plis de sa pensée. Même ses détracteurs, Goulven Pennaod notamment dans Al Liamm, reconnaissait qu'il était le seul écrivain bretonnant à avoir une « pensée complète ». En 1945, avec Yann Ar Gall alias, en français, Jean Le Gall, ils publient un périodique nationaliste d'inspiration catholique en français : An Avel.
C'est aussi un écrivain de talent, très prolixe, qui a écrit des dizaines de volumes. On peut citer seulement ce qui est classable comme étant de la littérature, Kelc'h an amzer, un recueil de poèmes (réédité en 1994), ses recueils de textes édités par Al Liamm : Ar Fest-noz, An deiz-ha-bloaz, E Penn-an Hent, ses trois romans : Porzh an Ifern, Poanioù Spered an Tad Gwazdoue, et surtout Enez ar Vertuz, dans lequel il donne sa compréhension de l'Histoire. Son Istor al lennegezh (2 vol. 3 Editions) sur Skol Walarn ainsi que son Istor an Emsav, du XIXe siècle à 1945 sont des ouvrages de référence appréciés par les étudiants à l'université, car il y décrit non seulement les acteurs et les faits, mais donne aussi une critique littéraire de chaque auteur par rapport à leur œuvre, Roparz Hemon notamment. Il y montre clairement le cheminement du mouvement breton, remis dans le contexte historique.
Comme Saunders Lewis au Pays de Galles, il a travaillé et écrit essentiellement pour faire avancer la cause Bretonne et construire une réflexion indépendante, sans en connaître jamais le moindre succès, les circonstances n'étant pas les mêmes de ce côté-ci de la Manche.
Son œuvre monumentale est l'histoire quotidienne du Mouvement Breton au jour le jour, son Deizlevr : son « journal » rédigé en breton depuis 1940 jusqu'à nos jours, à raison d'un volume par an, environ, soit au moins cinquante volumes. 25 sont parus (jusqu'en 1966), qui a fait l'objet d'une pleine page dans Bretagne Hebdo en juillet 2003.
Très présent dans les revues bretonnantes telles Al Liamm, Barr-Heol, Imbourc'h aussi, chaque mois avec ses fameuses « Notennoù Politikel », c'est lui le premier responsable de la revue Emsav, puis Gevred, enfin Imbourc'h en 1969 au moment où avec Pol Kalvez et son neveu Tangi Louarn il fondera Skol An Emsav dont Imbourc'h sera la publication officieuse. Cette structure, 4 ans avant la création Diwan, a formé nombre des cadres nécessaires à l'éclosion de Diwan. Un coup d'œil sur le site internet d'Imbourc'h donne une idée de 35 ans d'édition ininterrompue, à la force du poignet, réalisant de bout en bout à 200 exemplaires plus de 400 numéros, dont beaucoup font 250 p., soit 4 mètres d'étagères dans une bibliothèque.
Le talent est là, mais le lectorat exigu. Youenn Olier fait preuve de ténacité, d'abnégation silencieuse, jusqu'à son hospitalisation en Novembre 2004. Pendant toute sa vie, ayant dû renoncer pour sa fidélité à la Bretagne sa réussite professionnelle, il aura eu des difficultés financières, ayant élevé 8 enfants en breton ainsi que 4 petits enfants (scolarisés à « Diwan »), contribuant fortement à la vie de la communauté bretonnante de Rennes et au-delà, de 1960 à 1990, avec la famille de sa sœur Nouela mariée à Alan Al Louarn (création de Emglev An Tiegezhioù - l'Entente des Familles - en 1949 avec Kerlann, dans la lignée de Skol Blistin, et Skol Sant Erwan d'Armans Ar C'halvez, Saded aussi, préparant ainsi Diwan). Il a eu aussi des difficultés de santé importantes qu'il va surmonter (un an et demi dans le plâtre, accident l'handicapant du genou.) le poussant en fait vers un parcours de penseur plutôt que de politicien, toujours dans une continuelle recherche de Vérité.
Youenn Olier est décédé le 15 décembre 2004 à l'hôpital de Vannes.
Publications
- Chez Imbourc'h : Istor Hol Lennegezh (3 Editions), 2 volumes (Histoire critique de la littérature en langue bretonne)
- Deizlevr 1940-1966 (journal de bord) 25 volumes parus
- Porzh An Ifern (La cour de l'Enfer), roman 400 p.
- An Diskoulm Diwezhel (la Solution Finale), Drame
- Kelc'h An Amzer (recueil de poèmes de Youenn Olier)
en souscription :
- Enez Ar Vertuz (roman de science fiction), 700 p. réédité en 2005.
- Poanioù-Spered an Tad Gwazdoue, 200 p.
- Ar fest-noz Al Liamm 1960
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