- Basque
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Basque
EuskaraParlée en France, Espagne Région Pays basque Nombre de locuteurs Première langue: 775 000 en 2008 chez les 16 ans et plus[1] ou 1 234 000 en incluant les bilingues passifs Typologie SOV + OVS polysynthétique agglutinante ergativité Classification par famille - - hors classification (isolat)
- - basque
Statut officiel Langue officielle de Communauté autonome basque et dans quelques zones de Navarre Régi par Académie de la langue basque Codes de langue ISO 639-1 eu ISO 639-2 baq, eus ISO 639-3 eus IETF eu Échantillon Article premier de la Déclaration des Droits de l’Homme (voir le texte en français) 1. atala
Gizon-emakume guztiak aske jaiotzen dira, duintasun eta eskubide berberak dituztela; eta ezaguera eta kontzientzia dutenez gero, elkarren artean senide legez jokatu beharra dute.modifier Le basque (euskara) est une langue parlée au Pays basque (France et Espagne) et le seul isolat d'Europe. La langue actuelle est issue d'un continuum linguistique de sept dialectes appelée le batua. Désormais enseignée partout, sa normalisation par l'Académie de la langue basque ne date que de 1968. En Espagne, le nombre de locuteurs est de 734 100 (provinces de Biscaye, Alava, Guipuscoa et de Navarre). En France, il y a plus de 67 200 locuteurs (statistique 2005), principalement dans le département des Pyrénées-Atlantiques. 20 000 personnes sont unilingues bascophones. Le basque est aussi parlé dans la diaspora basque. Le nombre total de locuteurs est de 1 234 000, bilingues passifs inclus. (statistique 2008)
Sommaire
Étymologie
Le mot « basque » viendrait du nom d’un peuple antique, les Vascons (en espagnol, basque s'écrit vasco), qui en passant par gascon (adaptation gallo-romaine d’une prononciation germanique Waskon) a finalement donné son nom à la Gascogne. Quant au terme autochtone (endonyme) eusk-, celui que les Basques donnent à leur langue et à eux-mêmes (Euskaldunak : en français : « ceux qui parlent l'euskara »), il vient probablement du nom des Auscii, la principale tribu aquitaine de l'Antiquité qui a donné son nom à la ville d'Auch dans le département du Gers.
Histoire
Le basque est une composante essentielle de l’identité basque. Son origine est antérieure à l'arrivée des parlers indo-européens dont sont issus entre autres le français et l'espagnol, et les langues latines et celtes qui les ont précédées en tant que langues majoritaires dans la région. Au cours des siècles, le basque a reçu de nombreux emprunts lexicaux des langues indo-européennes voisines, mais a gardé sa syntaxe totalement différente de ces langues, ainsi qu'un abondant lexique également sans connexion avec elles. La plus ancienne preuve d'une écriture basque daterait du XIe siècle, il s'agit des Glosas Emilianenses. Toutefois des inscriptions basques ont été découvertes sur le site de Veleia dans la province d'Alava. Elles dateraient du IVe siècle. Certains les tiennent pour un faux, d'autres estiment qu'elles sont authentiques. Il existe également un substrat pré-romain de type basque en Sardaigne, notamment dans la région reculée de la Barbagia et de Nuoro (travaux de Eduardo Blasco Ferrer sur la toponymie sarde), confirmé par le bascologue Michel Morvan (cf. par ex. sarde ospile "lieu frais" et basque ozpil « id. », dans la toponymie paleosarde arru "pierre" et basque arri « id. », gorru « rouge » et basque gorri « id. », aran « vallée » et basque aran "id.", etc.). Le corse contient également des termes substratiques pré-romains identiques au basque comme le gallurais zerru « porc » (basque zerri « id. ») sans doute également apparenté à l'albanais substratique derr « id. ».
À trop vouloir refuser l'origine purement basque de certains termes, et par voie de conséquence les comparaisons avec d'autres langues, on en arrive parfois à des étymologies discutables comme par exemple celle de J. A. Lakarra (ASJU XLIII-1-2, 2009 in « Adabakiak /h/ -aren balio etimologikoaz ») qui fait venir le basque aiher « penchant » (en fait originellement « versant, inclinaison » comme ai en toponymie) du gascon cranhe « craindre ». Il ne faut pas non plus que la reconstruction interne soit un prétexte pour ne pas comparer le basque à d'autres langues. On risque une dérive par systématisation ou extrapolation comme par exemple pour les reconstructions proto-basques du type ihintz « jonchaie » < *inintz (probable) < *ninintz (improbable) ou ohol « planche » < *onol (possible) < *nonol (improbable). Il y a des formes à redoublement comme gogor « dur » mais il convient d'être prudent. Les formes *ninintz, *nonol, *dadar (pour adar « corne, arc, branche ») donnent au proto-basque une allure quelque peu infantile. En revanche des reconstructions comme ahuntz « chèvre » < *anuntz sont parfaites et confirmées par des toponymes comme Anuntzibay au Pays basque même et Bacu Anuntza à Seulo en Sardaigne.[non neutre]
Michel Morvan prétend qu'il y a en diachronie profonde des parentés proches [paléosarde, paléocorse, ibère(?)] et des parentés plus éloignées dans le temps et l'espace et plus diffuses (caucasien, dravidien, sibérien, etc.) et c'est ainsi qu'il explique la présence commune de reliquats ou fossiles préhistoriques en basque et dans ces langues lointaines. Cela serait dû à la très grande ancienneté du basque. Par ex. basque guti « peu, petit », dravidien guti « petit », toungouse nguti « petit », austronésien waray guti « petit ». De plus la comparaison permet d'étudier des termes dont le sens est inconnu en basque même comme *narb par ex. très présent dans la toponymie et dans les patronymes (Narp, Narbaitz, Narbarte/Narvarte, Narbona, Narbe, Narbeburu). Il s'agit peut-être bien d'un hydronyme. Le lien avec le nom de la ville de Narbonne est certain[2],[3]. En Eurasie du nord, on peut relever le fleuve Narva en Estonie, la rivière Narew/Narwo en Pologne du nord-est (affluent de la Vistule) et le terme eskimo narva « lac, lagune ». On aurait donc affaire à une forme nostratique. Morvan estime aussi que la toponymie européenne comporte de nombreux éléments plus ou moins apparentés au basque comme le massif montagneux Estergebirge en Bavière, Esterel en Provence (cf. Ezterenzubi « pont des gorges » au Pays basque). Les hydronymes germaniques comme Urbach ont été interprétés à tort comme signifiant "ruisseau des aurochs" alors qu'il s'agit de l'hydronyme pré-celtique ur "eau" (cf. basque ur "eau").
Classification linguistique
Le basque est considéré comme un isolat en Europe (le seul). C'est aussi l’une des quatre familles linguistiques d’Europe, avec les langues finno-ougriennes (finnois, estonien, same (lapon), hongrois, etc.), les langues altaïques (turc) et les langues sémitiques (maltais) à ne pas appartenir à la famille des langues indo-européennes.
L’origine de la langue basque est très ancienne, encore mal connue et par conséquent débattue. Le préhistorien basque José Miguel de Barandiarán Ayerbe montra l'origine préhistorique de certains termes du vocabulaire basque ; ainsi la hache se dit aizkora, or la racine aiz signifie "pierre". On pourrait y ajouter les doublets zur "bois" et ezur "os" ou encore lur "terre" et elur "neige" également typiques de la préhistoire. Plusieurs hypothèses, dont aucune ne fait encore l'unanimité, ont été proposées, notamment en vue de relier le basque à des familles de langues géographiquement ou historiquement éloignées. Voici les plus connues de ces hypothèses :
- L'ibère : autre langue anciennement parlée dans la péninsule Ibérique, elle montre plusieurs similarités avec le basque. Cependant, il n'existe pas encore suffisamment de preuves pour distinguer une réelle corrélation génétique des deux langues, bien que des progrès soient en cours. L'ibère est lui-même considéré comme une langue isolée[4].
- Les langues kartvèles et nord-caucasiennes (telles le géorgien ou le tchétchène). Cette hypothèse, portée par Michel Morvan[5], s'inspirait du fait que l'ancien royaume géorgien de Karthli était appelé Ibérie par les Grecs et les Romains, du fait que les langues caucasiennes sont aussi des isolats d'après J.P. Mallory[6]
- Les langues vasconiques : cette théorie, proposée par le linguiste allemand Theo Vennemann, stipule qu'il y a suffisamment d'évidences toponymiques pour conclure que le basque est le seul survivant d'une plus grande famille qui s'étendait à travers la majorité de l'Europe, et dont on retrouve des traces dans les langues indo-européennes (plus récentes), en Europe[7].
- les langues dené-caucasiennes : cette théorie, reprise et discutée par Merritt Ruhlen dans son ouvrage L'origine des langues, rattache le basque au groupe des langues sino-caucasiennes, lui même rattaché à la super-famille des langues dené-caucasiennes. Pour le rattachement du basque à la famille dené-caucasienne, Merritt Ruhlen cite les travaux de Bengtson et Trombetti comme étant les principaux chercheurs ayant mis en lumière ce lien. Il explique également que les dené-caucasiens sont isolés entre eux par les autres groupes de langues eurasiatiques arrivés postérieurement. Sur le plan génétique, il dit que pris au niveau mondial le groupe basque ne se différencie pas suffisamment des autres européens pour constituer un groupe vraiment différent. "Les langues ne font pas l'amour" dit-il pour expliquer des différences linguistiques que l'on ne retrouve pas dans les gènes. Selon cet auteur, des Proto-basques auraient occupé l’Europe occidentale bien avant la migration des Indo-Européens au deuxième millénaire avant l’ère chrétienne[8],[9],[10]. Les ancêtres des Basques se seraient alors maintenus vers l’Atlantique et les Pyrénées, dans la région qu’ils occupent actuellement nommée durant la conquête romaine d’après les territoires des Caristes, des Vascons, des Cantabres, des Aquitains, des Vardules et autres tribus. Cette théorie semble aujourd'hui la plus avancée.
- Certains[réf. nécessaire] estiment que le refuge pyrénéen aurait pu servir, durant la dernière glaciation, à plusieurs populations qui se seraient mélangées et que le basque serait effectivement apparenté à certaines langues du Caucase[11], mais aussi à d’autres familles de langues comme les langues sibériennes ou les langues dravidiennes par exemple[12].
- D'autres, comme le paléo-linguiste comparatiste et bascologue français Michel Morvan, suggèrent qu'il est peut-être illusoire de vouloir rattacher le basque à une famille de langues précise. Dans son ouvrage intitulé Les origines linguistiques du basque[13] il privilégie un lien entre le basque et les langues ouralo-altaïques et considère que ce qu'il appelle "le substrat euro-sibérien" du basque n'a pas été suffisamment étudié jusqu'à présent.
- Arnaud Etchamendy[14] dans sa thèse de doctorat d'état intitulée: "Euskera-Erderak: basque et langues indo-européennes : essai de comparaison" et obtenue à l'université de Pau en 2007 suggère que le basque pourrait être une langue Indo-Européenne.
Finalement, la seule chose que personne ne conteste est que le basque est une langue agglutinante.
Des études récentes (E. Blasco-Ferrer, M. Morvan) semblent indiquer que la langue proto-sarde d'avant la conquête romaine était très proche du basque. On aurait ainsi une famille comprenant le basque, l'ibère, le paléosarde et le paléocorse. Mais M. Morvan fait remarquer que les substrats préindoeuropéens devaient s'étendre fort loin et il est surprenant de constater que même une langue comme le wolof africain (mais aussi l'ourdou indien avec taang) a quelques mots communs avec le basque: wolof tank "jambe"/basque zango "id.", wolof men "pouvoir"/basque men "id." et même le drehu (néo-calédonien) men "pouvoir, puissance".
Selon Lilias Homburger elle est, à ce titre, plus proche de l’égyptien ancien, des langues dravidiennes (parlées aujourd’hui en Inde du Sud), et des langues africaines du groupe sénégalo-guinéen (wolof, serer, peul), que des langues indo-européennes. Ce qui laisse penser qu’au néolithique, avant l'extension de l'indo-européen commun, les langues agglutinantes recouvraient probablement l’Afrique, l'Europe méridionale et l’Asie [2]. Toutefois, la longue cohabitation avec les langues indo-européennes voisines a donné au basque actuel les deux tiers de son vocabulaire usuel.
Grammaire
Article détaillé : Grammaire du basque.Si la grammaire basque est d’une originalité radicale, on estime que 75 % du vocabulaire provient de langues géographiquement voisines (celte, latin, gascon, aragonais, roman de Navarre, espagnol, français). Le basque est une langue agglutinante, où des suffixes ou des radicaux peuvent être accolés derrière d’autres suffixes ou radicaux. Le genre (féminin / masculin) n’existe pas, sauf attaché au verbe pour le tutoiement. Mais la particularité la plus importante réside dans le fait qu’en basque on ne conjugue souvent que l’auxiliaire du verbe, et que cet auxiliaire ne s’accorde pas qu’avec le sujet comme en français : celui-ci s’accorde également avec les compléments, dits directs et indirects en français.
Écriture
Article détaillé : Écriture du basque.La langue basque s’écrit avec l’alphabet latin. L’alphabet basque est globalement phonétique, toutes les lettres d’un mot se prononcent à l’exception du h qui est muet dans la plupart des dialectes. Généralement, les voyelles qui se suivent forment une diphtongue[15].
Dialectes
Article détaillé : Dialectes du basque.En 1571, on doit à Jean de Liçarrague, sur ordre de Jeanne d’Albret, la traduction en basque du Nouveau Testament[16]. Les cinq dialectes du basque sont le navarro-labourdin, le guipuscoan, le navarrais, le souletin et le biscayen. Certains sont peu intelligibles entre eux comme le biscayen et le souletin[17]. Un autre dialecte, le roncalais, a vu sa dernière locutrice s’éteindre en 1991 (Fidela Bernat).
Le basque standard, ou « basque unifié », se fonde sur les dialectes centraux comme le guipuzcoan et le navarro-labourdin, mais aussi sur le labourdin classique du XVIIe siècle, précurseur de la littérature basque et trait d’union entre les dialectes continentaux et péninsulaires.
Le basque unifié, ou euskara batua, langue co-officielle avec le castillan dans les communautés autonomes basque et navarraise, y est largement enseigné, et commence à y supplanter les formes dialectales, dorénavant associées aux échanges non formels, voire à la ruralité.
Les locuteurs
Sur une population totale de 2 975 000 habitants répartis dans les 7 provinces du Pays basque, 26,9 % sont bilingues et 15,3 % ont une connaissance approximative du basque, soit 1 255 750 personnes. (881 300 personnes sont des locuteurs bilingues actifs et 454 400 sont des locuteurs bilingues passifs). Du point de vue de leur rapport avec l’euskara, les habitants du Pays basque se répartissent en 4 grandes catégories[1].
- Les unilingues bascophones ne parlent que le basque en France ou en Espagne. Ils sont âgés, mais certain enfants sont mis à l'IKASTOLA (Moins de 0,7 %, ce qui représente tout de même 20 000 personnes).
- Les bilingues basque actifs parlent deux langues, français/basque ou espagnol/basque. Ils sont 26,9 % et se répartissent en 3 sous-catégories :
- 40 % sont bilingues avec le français ou l’espagnol dominant ou l’erdara dominant.
- 29 % sont des bilingues équilibrés, ils connaissent aussi bien le basque que l’erdara.
- 32 % sont bilingues avec le basque dominant.
- Les bilingues basques passifs comprennent ou lisent le basque mais le parlent peu. Ils représentent 15,3 % et sont de plus en plus nombreux, car les cours de langue pour adultes sont très populaires.
- Les non bascophones qui ne connaissent pas le basque. Ils sont majoritairement unilingues espagnol ou français, mais peuvent également être des bilingues voire multilingues par leur connaissance d'autres langues (immigrés non espagnols ni français notamment). Ils forment la grande majorité de la population avec 57,8 %.
Il existe de grandes disparités dans la population au regard du bilinguisme basque selon les provinces. La Biscaye compte 1 141 000 habitants, dont 26,5 % (302 000) sont bilingues et 24,9 % (284 000) de bilingues passifs. Le Guipuzcoa avec 686 000 habitants a le plus grand nombre de locuteurs bascophones, soit 329 000, ce qui correspond à 48 % de la population et 9,5 % (65 000) de bilingues passifs. La Navarre (594 000) n’a que 10,5 % (85 500) de bascophones qui sont regroupés essentiellement dans le nord de la province et 6,8 % de bilingues passifs (40 200). L’Alava avec ses 298 000 habitants a 13,4 % (40 000) de bilingues et 11,1 % (33 000) de bilingues passifs. Le Labourd avec 208 000 habitants a 37,2 % de sa population bilingue (38 600) et 24 600 de bilingues passifs. Quant à la Basse-Navarre et la Soule, les plus faiblement peuplées (30 000 et 17 000), elles ont de loin les plus forts pourcentages de personnes bilingues, avec 60,9 % de bilingues (28 600) et 15,1 % de bilingues passifs (7 000).
Prototype
Un extrait du « Pater Noster » en langue basque[18] :
Gure Aita, zeruetan zirena:
saindu izan bedi zure izena,
etor bedi zure erreinua,
egin bedi zure nahia,
zeruan bezala lurrean ere.
Emaguzu gaur
egun huntako ogia;
barkatu gure zorrak,
guk ere gure zorduner
barkatzen diegunaz geroz;
eta ez gu tentaldirat ereman,
bainan atera gaitzazu gaitzetik.Un extrait du « Sanctus » en langue basque :
Saindu saindu Saindua,
diren guzien Jainko Jauna.
Zeru lurrak beterik dauzka zure distirak.
Hozana zeru gorenetan!
Benedikatua Jaunaren izenean datorrena.
Hozana zeru gorenetan!Exemples
Français Basque Prononciation standard terre lur lour ciel zeru, ortzi sérou, ortsi eau ur our feu su shou air haize (h)aïssé homme gizon guisson femme emakume emakoumé manger jan yan’ / dyan’ boire edan édan’ grand handi han'dia petit txiki/ttipi tchiki nuit gau gaou jour egun égoun mot hitz hits chiffre zenbaki sèn’baki un bat bate deux bi bi trois hiru (h)irou quatre lau laou cinq bost/bortz bocht/borts six sei chei sept zazpi saspi huit zortzi sortsi neuf bederatzi bédératsi dix hamar (h)amar Notes :
Le r est roulé au Pays basque Sud. Au Pays Basque nord, le r simple est roulé, le r double est généralement prononcé « à la française » chez les nouvelles générations. En Soule, le "r" est parfois amuï. Le h est généralement aspiré au Pays basque nord, mais il est tout-à-fait muet au Pays basque sud. Le s est prononcé au Pays basque sud entre s et ch ; au Pays basque Nord, il est pratiquement prononcé comme un ch. Le z est prononcé comme un s partout, et le x est prononcé comme un ch partout[19].
Le j représente en principe le y consonne de yaourt au début d’un mot (à l’intérieur d’un mot, on utilise généralement la lettre i). Cette prononciation est la prononciation standard recommandée pour le basque unifié. Cependant, au Pays basque Sud, on a tendance à le prononcer comme un j espagnol (une espèce de raclement de gorge), alors qu’en Navarre et au Labourd, la prononciation est plutôt un d y palatalisé, comme dans diable et que, en Soule, on prononce même la lettre j comme le j français de journal.
Les noms et adjectifs se déclinent en s’augmentant de suffixes. La forme donnée dans la liste ci-dessus est celle de l’absolutif indéterminé : à cette forme, les noms et adjectifs apparaissent sous leur forme la plus simple, sans aucun suffixe.
(Pour voir une liste plus longue, consultez l’article Liste Swadesh du basque.)
Statut de la langue basque
La situation de la langue basque est très différente selon le territoire : Communauté autonome basque, Navarre ou Pays basque français. Le basque ne dispose d'un statut officiel que dans les deux premiers ; en Pays basque français, malgré de timides avancées ces dernières années, seul le français est langue officielle.
Vie publique
Enseignement
Le basque est enseigné dans les écoles privées dite "Ikastola" ou tous les cours se font en basque et en français (Histoire, Géographie, Science, Mathématiques...).
La langue est aussi enseignée dans certaines écoles, collèges et lycées public en tant que langue facultative. Il existe aussi des cours du soir pour apprendre la langue et la culture basque.
Télévision
- Euskal Telebista : le consortium qui dépend de la communauté autonome basque possède deux chaînes exclusivement en basque :
- ETB 1 : Chaîne généraliste exclusivement en basque créée en 1982. Peut être captée en hertzien dans la CAB, la Navarre et le Pays basque français.
- ETB 3 : Chaîne dédiée aux jeunes créée exclusivement en basque en 2008. Diffusée via la TNT dans la CAB
- ETB Sat: Chaîne disponible via les systèmes satellites et ADSL diffusant une partie des programmes d'ETB-1.
- Hamaika : Chaîne généraliste exclusivement en basque créée en 2009. Diffusée via la TNT dans la CAB.
- France 3 Euskal Herri Pays basque : Décrochage local de France 3 Aquitaine. Une petite partie des informations est diffusée en basque (1 min par jour sur les 6 minutes totales du décrochage d'information ainsi qu'un-tiers des reportages hebdomadaires)
- TVPI
Radio
Communauté autonome basque
Dans la CAB, en plus des stations de service public Euskadi Irratia(groupe EITB), une cinquantaine de radios associatives diffusent en basque.
De nombreuses radios associatives parmi lesquelles Euskalerria irratia à Pampelune, Xorroxin Irratia (Baztan).
Pays basque français
Les radios associatives du Pays basque nord se sont regroupées dans une association nommée Euskal irratiak et diffusent des programmes en commun :
- Gure Irratia créée en 1981 et Antxeta Irratia créée en 1999, basées au Labourd
- Irulegiko Irratia créée en 1982 et basée en Basse-Navarre
- Xiberoko Botza créée en 1982 et basée à Mauléon (Soule)
De plus France Bleu Pays Basque, consacre 55 minutes d'actualité en basque. Il existe également une radio à caractère religieux diffusant en basque depuis Ustaritz, Radio Lapurdi Irratia.
Journaux
Quotidien (egunkaria)
- Berria, quotidien exclusivement en basque. Successeur d'Egunkaria.
- Gara, quotidien en basque et en espagnol.
Hebdomadaire (aldizkaria)
De nombreux hebdomadaires sont écrits en basque parmi lesquels :
- Herria, hebdomadaire du Pays basque nord exclusivement en basque. Créée en 1944
- Argia, hebdomadaire exclusivement en basque.
- Mintza, hebdomadaire exclusivement en basque ajouté chaque jeudi au quotidien basque de langue française Le Journal du Pays basque.
- Iparraldeko hitza, hebdomadaire exclusivement en basque. distribué avec Berria.
Bibliographie
- Lafitte, Pierre : Grammaire basque (navarro-labourdin littéraire), Elkarlanean 1998 (ISBN 978-2-913156-10-4) (reprise complétée d’une édition de 1962 ; édition originale 1944)
- Rebuschi, Georges : Structures de l'énoncé en basque, Paris, 1982.
- Oyharçabal, Bernard : Les relatives en basque, Paris, 1985.
- Urteaga, Eguzki : La langue basque dans tous ses états - sociolinguistique du Pays basque, Harmattan, Paris 2006.
- Peillen, Txomin : Les emprunts de la langue Basque à l’Occitan de Gascogne - étude du dialecte souletin de l’euskara, Univ. Nacional de Educación a Distancia, Madrid 1998.
- Vaskonisch war die Ursprache des Kontinents. in: Spektrum der Wissenschaft. Deutsche Ausgabe des Scientific American. Spektrumverlag, Heidelberg 2002.
- Trask, R. L. : The History of Basque, Oxford, 1997.
- Morvan, Michel : Les origines linguistiques du basque, Presses universitaires, Bordeaux, 1996.ISBN 978-2-86781-182-1
- Orpustan, Jean-Baptiste : La langue basque au Moyen Âge, Izpegi, Baigorri, 1999.
- Morvan, Michel : "Les noms de montagne du Pays Basque", Lapurdum, IV, 1999, pp. 167–190.
- Orpustan, Jean-Baptiste : Les noms des maisons médiévales en Labourd, Basse-Navarre et Soule, Izpegi, Baigorri, 2000.
- Morvan, Michel : Noms de lieux du Pays basque et de Gascogne, Paris, 2004.
- Orpustan, Jean-Baptiste : Nouvelle Toponymie Basque, Presses universitaires, Bordeaux, 2006.
- Diccionario Retana de autoridades de la lengua vasca: con cientos de miles de nuevas voces y acepciones, antiguas y modernas.../realizado por Manuel de la Sota, Pierre Lafitte y Lino de Akesolo, con la colaboración de José Lasa et al., La Gran Enciclopedia Vasca, Bilbao, 1976. ISBN 978-84-248-0248-6.
- Diccionario General Vasco/Orotariko Euskal Hiztegia, Bilbao, 1987-2005.
- Gotzon Garate : "Atsotitzak" 27 173 proverbes dont 14 000 en basque.
- Morvan, Michel : Dictionnaire étymologique basque-français-espagnol, Internet/Lexilogos, 2009-2011.
Notes et références
- Eitb24.com - EAEko herritarren %60 euskara ondo edo hala-hola hitz egiteko gai dira
- Toponynie générale de la France, Ernest Nègre, Volume Ier, page 56, Librairie Droz SA, Genève
- Nouvelle Toponymie Basque, Jean-Baptiste Orpustan, page 32, Presse Universitaire de Bordeaux
- Are Iberian and Basque related? The problem with "magical translators" (Jesús Rodríguez Ramos)
- A Final (?) Response to the Basque Debate in Mother Tongue 1 (John D. Bengston)
- J.P. Mallory, "À la recherche des Indo-européens", 1989
- Theo Vennemann homepage
- ISBN 978-2-7011-1757-7 Merritt Ruhlen : L'origine des langues, Débats Belin, 1997,
- Trask, L. The History of Basque Routledge: 1997 ISBN 978-0-415-13116-2
- Origine unique, multiple origine (article non signé)
- http://www.euskomedia.org/PDFAnlt/riev/15565588.pdf
- hogei "vingt" / Proto-caucasien *HVxGV "id." (rien à voir avec le celte ugeint / latin uiginti "vingt" comme on l’a prétendu), basque ehun "cent" / caucasien du nord-est bechunu-da, behan-da "id." (-da est un suffixe de comptage), basque khe "fumée", tcherkesse k'e "id.", dargwa qhe "toux (causée par la fumée)", basque behi "vache"/behor "jument" du proto-basque *beh- "animal femelle" apparenté au bouroushaski behé "animal femelle", basque bihi "grain" ( < proto-basque *binhi) et indonésien biji "id.", tagalog binhi "id.", basque guti "peu", dravidien kuti/guti "petit", waray guti "id.". Exemples de parentés eurasiennes (extraits du Dictionnaire Étymologique de la Langue Basque) : basque ardan "raisin"/dravidien ardn "baie", basque hagin "dent"/gunzib hagin "id.", basque
- ISBN 978-2-86781-182-1) [lire en ligne] Presses Universitaires de Bordeaux, 1996 (
- [1]
- (eu) Euskaltzaindia: Règle no. 17 du basque standard (Batua), Noms des lettres de l'alphabet basque, Règle votée le 25 novembre 1994.
- Biblia, traduction de toute la bible en navarro-Labourdin
- Les dialectes basques : homogénéité ou dispersion ?
- Gure Aita sur Rosarium
- (es) La grammaire basque
Voir aussi
Articles connexes
- Euskara batua (basque unifié)
- Toponymie basque
- linguistique
- Liste Swadesh du basque
- Pays basque
- Langues régionales ou minoritaires de France
- Langues d'Espagne
- Korrika
- Hyacinthe de Charencey
Liens externes
- Euskaltzaindia - Académie de la langue basque
- Le basque sur lexilogos.com
- Une survivance linguistique apparemment inexplicable
- - hors classification (isolat)
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