- Nationalisme occitan
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Le nationalisme occitan repose essentiellement sur la théorie de l’ethnisme et prends pour référence les combats de la décolonisation. Pour François Fontan, théoricien de l’ethnisme, l’Occitanie mérite le titre de Nation non seulement en fonction du principe qu’une langue est égale à une nation, mais surtout parce qu’elle a toutes les caractéristiques d’une Nation.
« Toutes les caractéristiques d'une nation, autres que la langue, se retrouvent en Occitanie et l'on peut constater ici aussi à quel point la langue est l'indice synthétique de la nation. L'originalité occitane est bien marquée par rapport aux ethnies voisines, et cela à tous les points de vue :
- racial (composé racial où le sang O est plus fréquent qu'en France, qu'en Italie ou qu'en Catalogne, moins prédominant qu'en Euzkadi)
- origine du peuplement (Ligures, Ibères et Gaulois, fort contingent latin, faible apport Wisigoth) ;
- ethnopsychologique,
- politique (soulèvements aquitains sous les Carolingiens, État national des comtes de Toulouse, union de tous « les gens de notre langue » contre l'invasion française, puis constants soulèvements paysans dans toutes les provinces, États indépendants lors des guerres de religion : Marseille, Montauban et surtout Béarn guerre des Camisards, autonomisme des Girondins, enfin depuis le XIXme siècle, vote oppositionnel constant donnant des majorités dites "de gauche" ou assurant le succès de ce qui est apparu momentanément comme le plus protestataire (poujadisme, Mitterrand) ;
- culturel (de la civilisation des troubadours, appelée par Engels une pré-Renaissance jusqu'à Mistral et à notre littérature contemporaine);
- enfin (et certains diront surtout) démographique, économique et social : faible natalité, dépeuplement et immigration étrangère, sous-développement et régression relative face aux ethnies voisines (Italie, Catalogne, Euzkadi et surtout France), autrefois évasion de capitaux et maintenant non-utilisation ou pillage de nos ressources par la France, prédominance numérique de la classe des petits-propriétaires[1]. »
— François Fontan, La nation occitane, ses frontières, ses régions
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Le nationalisme occitan actuel est modéré, démocratique et antifasciste[2] de gauche voire d’extême-gauche [3]. Dans sa forme actuelle, c’est une revendication récente comparée à d’autres nationalismes puisqu’elle est née dans les années 60. Le nationalisme reste minoritaire au sein de l’occitanisme, car celui-ci est prioritairement un mouvement culturel même s’il s’est parfois engagé sur le terrain du politique. Ainsi Lutte occitane, la principale organisation politique occitaniste et marxiste en 1971 affirma nettement son refus de tout nationalisme occitan, comme de tout séparatisme. Le principal parti se revendiquant du nationalisme occitan est le Parti de la nation occitane.
L’Occitanie n’a jamais constitué un État. De plus, avant même la constitution des États espagnol, français et italien, les différentes composantes de l'Occitanie ont connu des histoires séparées et n'ont jamais cherché à se doter d'une structure politique commune. Il s'agit principalement d'une organisation fédérale qui est prônée par les nationalistes, dans le cadre de l’indépendance au sein de l’Union européenne et de l’ONU. Le nationalisme occitan est en concurrence avec des nationalismes d’États : le nationalisme français et le jacobinisme, le risorgimento et l’irrédentisme italien, ainsi que le nationalisme espagnol. Il est tantôt adversaire et tantôt en synergie avec des nationalismes d’États disparus : nationalisme niçois, catalanisme.
Notes et références
- François Fontan (extraits de : La nation occitane, ses frontières, ses régions, 1969)
- Statuts du PNO, article 8 : Conformément aux traditions démocratiques du peuple occitan, le parti recourt aux seuls moyens de lutte légaux, notamment aux élections, ainsi qu'à une propagande intensive. Article 9 : Le parti défend la justice sociale. Il combat toutes les formes d'intolérance et de racisme.
- Quelques longs mots à propos de la réponse de Gèli Grande « Anti-colonialiste, anti-impérialiste, anti-capitaliste, défenseur des droits des femmes, de l’homosexualité, etc » Claude Sicre
Voir aussi
Articles connexes
Types de revendication :
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