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Guéret
Le parc du musée de la Sénatorerie.Administration Pays France Région Limousin Département Creuse (préfecture) Arrondissement Guéret (chef-lieu) Canton Chef-lieu de trois cantons Code commune 23096 Code postal 23000 Maire
Mandat en coursMichel Vergnier
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de Guéret Saint-Vaury Site web http://www.ville-gueret.fr/ Démographie Population 15 071 hab. (2008) Densité 575 hab./km² Aire urbaine 29 244 hab. () Gentilé Guérétoise, Guérétois Géographie Coordonnées Altitudes mini. 350 m — maxi. 685 m Superficie 26,21 km2 Guéret (en occitan Garait [gɒˈraj, gɒˈre]) est une commune française, préfecture du département de la Creuse dans la région Limousin.
Guéret, après avoir été la ville principale de la partie haute du comté de la Marche et le chef-lieu du nouveau département en 1790, est aujourd'hui la préfecture de la Creuse. Pour autant, elle n'a pas oublié ses origines marchoises et le drapeau de la Marche flotte devant la mairie et sur le rond point de l'Europe.
Ses habitants sont appelés les Guérétois.
Sommaire
Géographie
Guéret est situé sur un vaste plateau entre la Creuse et la Gartempe, au pied du Puy de Gaudy et du Maupuy qui atteignent 651 et 689 m. La ville s'incline sur les pentes de la colline de Guéret Grancher ou l'altitude atteint 571 m. Elle marque la limite entre la prédominance du bocage marchois au nord de la Creuse et du domaine forestier au sud.
Climat
Guéret connait un climat plutôt frais et humide en hiver du fait de l'ouverture vers l'ouest du pays ainsi que du relief. Malgré tout, de belles périodes de temps ensoleillé et chaud se produisent régulièrement en été mais également en automne ou bien souvent un été de la Saint-Martin se produit tout comme dans une grande partie du Limousin.
Toponymie
Attesté sous la forme Waractus au VIIe siècle, de Garait vers 1140, Garag 1140 (forme sud-occitane), Garactum vers 1315, Garet en 1451[1].
Selon Albert Dauzat, l'enfant du pays,[2] : « [Guéret] doit son origine à un monastère fondé en 669 dans un vaste guéret. » Ernest Nègre[3] y voit le sens de « friche », précédent la fondation du monastère.
Le terme français « guéret » a plusieurs significations paradoxales :
- Terre inculte, en jachère, pâturage maigre
- Terrain labouré
- (poétique) Champ cultivé, champ couvert de moisson
Le terme est issu du bas latin vervactum / bervactum « terre en jachère, friche » altéré en varactum, puis waractum par influence du germanique sur l'initiale, d'où garet / guéret[4].
Histoire
Moyen Âge
C'est au VIIe siècle que Lantarius, comte de Limoges, persuada le moine Pardulphe (ou saint Pardoux) de rejoindre son domaine rural de Waractus. Pardulphe, jusqu'alors ermite réputé pour ses pouvoirs de thaumaturge, y devint abbé d'un monastère autour duquel un village se construit. L'ensemble fut rasé par les Vikings au IXe siècle, mais une modeste cité y fut reconstruite, donnant naissance à Guéret.
Des guerres de religion à la Révolution française
La ville devint en 1514 capitale de la Marche, et sa vocation de siège administratif fut confirmée en 1790 lorsque la ville fut choisie comme chef-lieu du département.
La ville connaît plusieurs insurrections contre l’impôt, la maltôte : le 1er juin 1705, suivant l’exemple des habitants de Limoges, plusieurs centaines d’émeutiers attaquent les employés des Fermes générales et les huissiers, tous chargés de prélever l’impôt, et lapident l’entrepôt de la ferme des tabacs[5]. Dans ces affaires, la solidarité populaire se manifeste : en 1785, plusieurs centaines d’habitants de la ville réussissent à libérer une femme[6] ; en 1705, les autorités municipales préfèrent ne pas agir[7].
XIXe siècle
En juin 1848, les révoltés d'Ajain sont des paysans des communes d'Ajain, Ladapeyre et Pionnat qui marchent sur Guéret. Ils veulent délivrer leurs camarades emprisonnés pour s'être opposés à l'impôt que l’Assemblée conservatrice vient de voter en juin 1848. À l'entrée de la ville, l'affrontement avec la Garde nationale fait seize morts parmi les manifestants[8]. Pendant la Deuxième République, la commune de Guéret est à gauche (la Montagne)[9].
Depuis le Moyen Âge, comme dans toutes les communes du département, beaucoup d'hommes partaient tous les ans dans les grandes villes sur les chantiers du bâtiment pour se faire embaucher comme maçon, charpentier, couvreur... C'est ainsi que les maçons de la Creuse devinrent bâtisseur de cathédrales, en 1624, ils construisirent la digue de La Rochelle, au XIXe siècle, ils participèrent à la construction du Paris du baron Haussmann. Initialement temporaire de mars à novembre, l'émigration devint définitive : ainsi la Creuse a perdu la moitié de sa population entre 1850 et 1950. On retrouve dans les romans Mémoires de Léonard, ancien garçon maçon de Martin Nadaud et Jeantou, le maçon creusois de Georges Nigremont, la description de cet exode qui marqua si fortement les modes de vie.
XXe siècle
Pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux Creusois requis pour le Service du travail obligatoire rejoignent les camps des maquisards. Parmi eux, trois jeunes de Guéret John Allan Colomb, 21 ans, Robert Janvier, 18 ans et Jacques Nouhaud, 19 ans seront tués par les Allemands le 7 septembre 1943 dans le bois du Thouraud[10]. Albert Fossey alias François était en 1943 le chef départemental adjoint des Mouvements unis de la Résistance (MUR) de la Creuse, puis le chef départemental des maquis de l'Armée secrète de la Creuse. En 1944 il sera le chef départemental des FFI de la Creuse avec le grade de lieutenant-colonel. Le 7 juin 1944 il dirige la première Libération de Guéret puis les Allemands reprennent la ville le 9 juin. Après une guérilla dans l'ensemble du département, Guéret est de nouveau libérée le 25 août 1944 par les maquisards du commandant François[11]. C'est Roger Cerclier qui reçoit la reddition de la garnison allemande de Guéret. Président du Comité départemental de Libération, il exerce ses fonctions avec sang-froid et modération.
Article détaillé : Libération de Guéret.Dans les années 1960, les enfants réunionnais déportés en Creuse étaient accueillis lors de leur arrivée dans un foyer de Guéret. Puis ils étaient envoyés dans des familles d'accueil à travers la Creuse. Aujourd'hui c'est l'Espace Créole qui se trouve dans les bâtiments[12].
Administration
Guéret est la préfecture de la Creuse depuis la création du département en 1790.
Guéret est divisée en trois cantons :
Place Bonnyaud
- La fête foraine sur la place Bonnyaud ici appelée la « Trinité ».
- Le présidial (actuel hôtel de ville).
- La fontaine des Trois-Grâces (en bas à gauche sur la place).
- Le palais de justice (à droite sur la place).
- Les locaux de la Poste (en haut à droite).
- La cour et une partie de l'école Roger-Cerclier (derrière l'hôtel de ville).
- L'esplanade François-Mitterrand (devant l'hôtel de ville).
- Les toits et une partie de l'office de tourisme de la Creuse (en bas à droite).
La commune
Les élus
Lors des élections municipales du 9 mars 2008, la liste menée par le maire sortant M. Michel Vergnier (Parti socialiste) a recueilli 73,12 % des votes soit 29 sièges et la liste menée par M. Dominique Mazure a recueilli 26,88 % soit 4 sièges[13].
Liste des maires et présidents de la municipalité successifs Période Identité Étiquette Qualité 1998 ... Michel Vergnier PS Député, enseignant 1978 1998 André Lejeune PS Député (1981-1993), sénateur (1980-1981, 1998-2009), enseignant mars 1977 1978 Guy Beck PS Député (1973-1978), haut fonctionnaire 1973 mars 1977 Maurice Chantrelle UDR Médecin mars 1971 1973 Olivier de Pierrebourg UDR Député (1951-1973), journaliste mars 1965 1970 Raymond Gadet 1957 mars 1965 Marcel Brunet mai 1953 1957 Jules Lagrange 1944 mai 1953 Hubert Gaudriot Radical-socialiste Ingénieur 1909 mai 1935 Alfred Grand Gauche démocratique Avoué puis sénateur 1909 Philippe Lecante 1870 1873 Joseph-Edmond Fayolle Républicain Avocat et sénateur François Laroche Gauche opportuniste Sénateur en 1885 1815 1818 François Coudert de la Villatte Démographie
Économie
- L'aéroport de Montluçon Guéret qui se trouve à Lépaud.
- La gare de Guéret
- Guéret est le siège de la Chambre de commerce et d'industrie de la Creuse. Elle gère le Centre de formation d'apprentis.
- Guéret est aussi le siège départemental de nombreuses banques et assurances (Crédit agricole, Assurance maladie, Groupama...)
- Les principales employeurs de la ville sont l'hôpital, Sauthon, la mairie, Amis (production de pièces de voitures)... Bientôt devrait voir le jour un projet d'usine de production de biogaz (Abiodis) sur l'actuel site du BSMAT.
Guéret est la ville à la plus forte croissance du département qui se modernise fortement et où le BTP tient à ce jour une place de choix.
Sur les trois dernières années, plusieurs grands projets y ont été porté à terme, notamment la BMI (Médiathèque), la rénovation de la salle polyvalente devenue Espace André Lejeune, le conservatoire départemental Émile Goué et, en cours de construction : le centre de secours principal de Guéret, l'EPAD (maison de retraite), l'hôpital de jour (annexe du CHS La Valette).
Culture
Personnalités
Article détaillé : Personnalités de la ville de Guéret.Monuments et lieux touristiques
Guéret possède deux monuments historiques[17] :
- l'hôtel des Moneyroux[18](appelé aussi à tort « château des Comtes de la Marche »[18], aucun comte n'ayant résidé à Guéret). Cette bâtisse de style gothique flamboyant fut construite au XVe siècle par Antoine Allard, seigneur de Moneyroux et trésorier du comté de la Marche. C'est aujourd'hui le siège du conseil général de la Creuse. On peut le visiter lors des journées du patrimoine. L'hôtel est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 15 juin 1926, à l'exception des éléments suivants : les façades et toitures depuis l'escalier circulaire à l'est, la chapelle des Pénitents, les salles et les cheminées de l'ancien donjon et l'escalier sur plan carré de l'aile ouest qui sont classés au titre des monuments historiques par arrêté du 27 octobre 1941[18]
- le Présidial du XVIIe siècle abritant l'hôtel de ville[19]. Les parties du XVIIe siècle (portail sur la place du Marché, façades en retour d'équerre en granit et décorées de pilastres et cartouches, escalier en pierre et salle au rez-de-chaussée de l'aile en avancée) sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 26 juillet 1934[19].
La ville abrite d'autres lieux notables.
- Le musée de la Sénatorerie. En partie édifié au XVIIIe siècle, l'hôtel de la Sénatorerie servait de résidence aux sénateurs sous Napoléon. Dès 1832, la Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, l'une des plus vieilles sociétés savantes de France, y réunit des collections d'histoire naturelle et d'œuvres d'art. En 1907, l'hôtel de la Sénatorerie devient un musée, entouré d'un parc aux arbres centenaires[20].
- Le monument aux morts d'inspiration pacifiste a été inauguré le 1er juillet 1923. Jean Lagrue en est l'architecte. La sculpture, représentant une pleureuse[21] est du limougeaud Henri Coutheillas (1862 - 1928)[22].
Activités culturelles
Différents lieux et activités culturels s'offrent aux habitants :
- Un cinéma de 5 salles dont une salle équipé 3D, la gestion est assurée par une association en affermage avec la ville de Guérêt[23]
- La Fabrique[24] présente des spectacles de danse, théâtre, musique, lecture et culture urbaine.
- Une médiathèque ou BMI (Bibliothèque multimédia intercommunale) avec un auditorium, des ordinateurs en libre service et un large choix de livres, de DVD…
- Le musée de la Sénatorerie de Guéret. Avec ses différents départements : Sciences Naturelles, Armes, Tapisseries, Sculpture, Peinture, Emaux, Pièces Archéologiques...
- Un parc animalier, le parc animalier des Monts de Guéret ou parc aux Loups.
- Une piscine municipale avec un Bassin de 25 m et un plus petit avec jacuzzi, douche massante et toboggan pour enfants.
- Chaque année une grande soirée sur la plage de Courtille organisée par l'association ADASMUSIC qui réunit parfois plus de 4000 personnes.
- Les Nuits d'été de Guéret : plusieurs concerts sont organisés sur les places Varillas, place du Marché ou place Bonnyaud.
Jumelages
Pour approfondir
Liens internes
Liens externes
- Site officiel
- Site de l'office de tourisme des Monts de Guéret
- Guéret sur le site de l'Institut géographique national
Bibliographie
- Maurice Favone, Histoire de la Marche., Dorbon aîné éditeur, 1939 ;
Notes et références
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, vol. I, Genève, Librairie Droz, 1990, 1871 p. [présentation en ligne], p. 345
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Librairie Guénégaud, 1979, 2e éd., 738 p. [présentation en ligne], p. 336
- Op. cité.
- Étymologie du mot guéret
- Jean Nicolas, La Rébellion française : mouvements populaires et conscience sociale, 1661-1789, Paris, Gallimard, coll. « Folio », 2008, 1076 p. (ISBN 978-2-07-035971-4) [présentation en ligne], p. 108
- Jean Nicolas, op. cit., p. 111
- Jean Nicolas, op. cit., p. 161
- L'inauguration de la plaque commémorative
- Bernard Moreau, Marianne bâillonnée : les républicains de l’Indre et le coup d’État du 2 décembre 1851, Chaillac, Points d’Æncrage, 2002, 109 p. (ISBN 2-911853-05-9), p. 11
- Mémorial GenWeb
- Ordre de la libération
- Réunionnais de la Creuse
- Source : ministère de l'Intérieur
- Insee, Population légale 2008.
- Guéret sur le site de l'Insee
- Population avant le recensement de 1962
- Liste des monuments historiques de la commune de Guéret, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Hôtel des Moneyroux, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Présidial, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Le musée de la Sénatorerie
- http://memorial-genweb.org/~memorial2/html/fr/photo.php?id_source=8751 Photo du monument
- http://histoire-gueret.fr/index.php/?2007/09/11/145-henri-coutheillas-et-le-monument-aux-morts-de-gueret Source : histoire de Guéret
- Le Sénéchal
- La Fabrique
Catégories :- Guéret
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- Ancien chef-lieu de district
- Préfecture
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