- Massacre du bois du Thouraud
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Le massacre du bois du Thouraud s'est situé à Maisonnisses, commune du département de la Creuse et de la région Limousin.
Sept jeunes maquisards seront tués, sept autres seront déportés dans les camps de la mort ainsi que deux paysans creusois qui aidaient le camp. Parmi ces neuf prisonniers, seul trois rescapés reviendront des camps.
Sommaire
Contexte
Pierre Laval instaure le 16 février 1943 le Service du travail obligatoire (STO). Le recrutement se fait désormais par classes d'âge entières. Les jeunes gens nés entre 1920 et 1922, c'est-à-dire ceux des classes 20, 21 et 22 sont obligés de travailler en Allemagne (ou en France) à titre de substitut de service militaire. Le STO provoqua le départ dans la clandestinité de près de 200 000 réfractaires, dont environ un quart gagnèrent les maquis en pleine formation. Le STO accentua la rupture de l'opinion avec le régime de Vichy, et constitua un apport considérable pour la Résistance.
Histoire
À partir du début de l'été 1943, un groupe de maquisards s'installe dans le bois du Thouraud. Il est composé de seize réfractaires au Service du travail obligatoire placés sous l’autorité du colonel Leduc. Ces jeunes ont l'appui d'une partie de la population, notamment pour leur fournir de la nourriture. Ils mènent quelques opérations de guérilla contre des collaborateurs. À la suite de la destruction d'une batteuse, une plainte est déposée contre eux auprès des services allemands, qui mènent alors une enquête. Ils envoient dans la région deux jeunes miliciens qui se font passer pour des réfractaires au STO et qui rentrent en contact avec le groupe de maquisards, le 24 aout 1943, par l'intermédiaire de deux paysans qui lui sert de ravitaillement. Ces deux jeunes hommes annoncent qu'ils vont revenir avec des armes.
Le 7 septembre, à l'aube, ils sont bien de retour mais avec une centaine de membres de la Gestapo et de soldats de la Wehrmacht. Ils arrêtent chez eux les deux paysans accusés de porter assistance au camp : Vincent André, 35 ans, et Julien Henry, 38 ans. Ils encerclent ensuite la sape qui sert d'abri aux seize jeunes dont seulement treize sont présents. Se voyant pris au piège, certains tentent de s'échapper, mais ils sont immédiatement fauchés par le feu des mitraillettes. Sept d'entre eux vont tomber : Gabriel Brunet, 23 ans, Georges Cavarnier, 23 ans, John Allan Colomb, 21 ans, Robert Janvier, 18 ans, Jean-Pierre Maitre Allain, 21 ans, Jacques Nouhaud, 19 ans et Bernard Verbeke, 22 ans. Leurs corps seront rassemblés sur le toit du refuge avant que les allemands ne le fasse sauter.
Trois jeunes étaient en permission ce jour là et échappèrent au massacre: François Petit, Jean Saint Marcou et Georges Vergnaud.
La déportation
Les six survivants sont fait prisonniers. Ils s'agit de Marcel Dubreuil, Marcel Guisard, Robert Van Den Eden, 21 ans, Henri Pollet, Emile Aureix, 24 ans, et Roger Riche.
Ils sont transférés, avec les deux paysans faits prisonniers plus tôt, dans la prison de Limoges le 7 septembre 1943 et interrogés par la Gestapo. Puis ils sont transférés vers la prison de Fresnes le 5 novembre 1943, ils y resteront jusqu'au 9 avril 1944. Le 15 avril 1944, ils sont regroupés à Compiègne. Le 27 avril 1944, c'est le départ vers l’Allemagne. Le 30 avril, ils arrivent à Auschwitz.
Seuls Marcel Guisard, Marcel Dubreuil et Roger Riche[1] reviendront des camps de la mort[2].
Mémoire
À l'entrée du bois sur la commune de Peyrabout, une stèle rappelant la tragédie a été érigée. Le monument, réalisé grâce à une souscription publique en 1947, se trouve à l'intérieur du bois à l'endroit où se tenait le camp des maquisards. En 2007, le Conseil général de la Creuse a acheté les terrains permettant la mise en valeur du site.
Pour approfondir
Articles connexes
- Albert Fossey alias François était en 1943 le chef départemental adjoint des Mouvements unis de la Résistance (MUR) de la Creuse, puis le chef départemental des maquis de l'Armée secrète de la Creuse. En 1944, il devient chef départemental des FFI de la Creuse avec le grade de lieutenant-colonel. Le 7 juin 1944 il dirige la première libération de Guéret, puis les allemands reprennent la ville le 9 juin. Après une guérilla dans l'ensemble du département, Guéret est de nouveau libérée le 25 août 1944 par les maquisards du commandant François[3].
- Roger Cerclier reçue la reddition de la garnison allemande de Guéret. Président du Comité départemental de Libération, il exerça ses fonctions avec sang froid et modération.
Source
Notes et références
Catégories :- Massacre ou atrocité de la Seconde Guerre mondiale
- Histoire de la Creuse
- Crime de guerre (France)
- Histoire occitane
- Résistance française
- Résistance creusoise
- Mémoire collective
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