- Film d'horreur
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Le film d'horreur, ou film d'épouvante, est un genre cinématographique dont l'objectif est de créer un sentiment de peur et d'angoisse chez le spectateur. Parmi les films d'horreur les plus connus, il est possible de citer : Frankenstein de James Whale, Dracula de Tod Browning, L'Exorciste de William Friedkin, Halloween de John Carpenter, Vendredi 13 de Sean S. Cunningham, La Colline a des Yeux, Les Griffes de la nuit, Scream de Wes Craven, la saga Resident Evil de Paul W.S. Anderson, la Saga des zombies de George A. Romero, Les Dents de la mer de Steven Spielberg, Shining de Stanley Kubrick, Alien : le huitième passager, de Ridley Scott, Hellraiser de Clive Barker, Carrie au bal du diable de Brian de Palma, Chucky de Don Mancini, Amityville, la maison du diable de Stuart Rosenberg, Saw de James Wan, Ring de Hideo Nakata, The Grudge (Ju-on) de Takashi Shimizu.
Le film d'horreur dans son essence est à dissocier du genre thriller qui correspond plus à un genre destiné à apporter une certaine tension chez le spectateur, ou encore du film fantastique qui apporte une notion de surnaturel sans pour autant avoir pour but de provoquer la peur. De plus, parmi les subdivisions possibles, le slasher est sans doute l'un des plus reconnus avec des personnages de référence comme Freddy Krueger (Les Griffes de la nuit) ou encore Jason Voorhees (Vendredi 13). Ces films à petits budgets où l'histoire des personnages principaux importe peu sont construits autour d'un scenario uniquement destiné à expliciter la manière dont le boogeyman s'applique à taillader ses victimes (slasher vient de l'anglais to slash qui signifie taillader)). Les films impliquant des zombies, des vampires, des revenants, les forces démoniaques ou encore des loup-garous comptent également parmi les classiques du genre.
Sommaire
- 1 Définition du genre
- 2 Historique
- 3 Les films importants par année
- 4 Les acteurs
- 5 Les réalisateurs
- 6 Voir aussi
- 7 Bibliographie
- 8 Lien externe
Définition du genre
La notion peut sembler subjective, et le classement est parfois délicat. En effet, des œuvres telles que King Kong (1933, de Ernest B. Schoedsack & Merian C. Cooper) ou Godzilla (1954, de Ishirô Honda) sont plus largement considérées aujourd'hui comme des films fantastiques ou de science-fiction. Avec l'évolution des mentalités, la perception de l'horreur a changé au fil des générations ; ce qui peut faire basculer un film d'un genre vers l'autre. Au-delà de cette considération, de nombreux films rattachés à l'horreur font également partie intégrante du cinéma fantastique.
Ainsi, l'horreur est affaire de sensibilité personnelle. Si certains films - tels Vendredi 13 (1980, de Sean S. Cunningham) ou Massacre à la tronçonneuse (1974, de Tobe Hooper) -, ne souffrent pas de discussions au sujet de leur appartenance à ce genre, d'autres œuvres, comme Les Dents de la mer (1975, de Steven Spielberg), Salò ou les 120 Journées de Sodome (1975, de Pier Paolo Pasolini) ou encore Shining (1980, de Stanley Kubrick), sont plus sujets à caution en la matière, du fait de la nature même de leur impact sur le public.
Globalement, le genre peut être subdivisé en deux catégories, qui font appel à des émotions différentes et jouent sur des ressorts distincts :
- Le film d'horreur pur exploite principalement la sensation de répugnance, de répulsion ; c'est le domaine, par excellence, de l'horreur graphique : monstruosités (La Monstrueuse Parade, 1932, de Tod Browning ou Frère de sang, 1982, de Frank Henenlotter) ; une influence gore, gourmande de sang et boyaux (Evil Dead, 1981, de Sam Raimi, The Wizard of Gore, 1970, de Herschell Gordon Lewis ou encore Cannibal Holocaust, 1980, de Ruggero Deodato) ; animaux familiers des phobies (pour les araignées , par exemple, Arachnophobie, 1990, de Frank Marshall ; pour les rats , Willard, 2003, de Glen Morgan ; pour les lombrics, La Nuit des vers géants, 1976, de Jeff Lieberman ; etc.) ; matières ou effets repoussants (gluances, corruption corporelle,...) comme avec Street Trash (1987, de Jim Muro), Society (1989, de Brian Yuzna) ou encore Frayeurs (1980, de Lucio Fulci).
- Le film d'épouvante, lui, est davantage basé sur l'angoisse et la frayeur. Il est plus cérébral et joue fortement sur la suggestion du spectateur, ainsi qu'une certaine dimension psychologique dérangeante; de fait, la bande son y joue généralement un rôle plus grand encore que dans la veine "gore".
- L'angoisse naît d'un climat oppressant : musique malsaine, obscurité, claustrophobie, hallucinations et folie, situations inextricables.
- Souvent, la frayeur est causée par un effet de surprise subitement provoqué par une séquence d'une fraction de seconde, accompagnée d'un effet sonore.
On peut facilement y classer des longs-métrages comme Faux-semblants (1988, de David Cronenberg), Emprise (2001, de Bill Paxton), La Maison du diable (1963, de Robert Wise) ou Martin (1977, de George A. Romero), etc.
Historique
Les films muets
L'influence de l'horreur cinématographique se fait sentir dès les débuts du cinéma. On considère communément Georges Méliès comme le pionnier du genre, avec des films tels que Le Manoir du diable en 1896 et La Caverne Maudite en 1898. Méliés invente et rôde de nombreux procédés techniques (apparition/disparition, différence d'échelles et incrustations d'images,...), qui feront le bonheur du genre.
Dès les années 1910 en France, pour le compte de la Gaumont, Louis Feuillade connaît le succès avec des feuilletons, teintés d'événements macabres et de mystères : Les Vampires (1915), Fantômas, À l'Ombre de la guillotine (1913) (qui n'a strictement rien à voir avec la relecture "comique" ultérieure de cette œuvre, par André Hunebelle).
La vogue du public pour ce genre sera véritablement lancée grâce, principalement, au cinéma expressionniste allemand, dont l'œuvre emblématique reste encore Le Cabinet du docteur Caligari (1920 | Das Cabinet des Doktors Caligari | Robert Wiene). Deux ans plus tard, sort l'autre film allemand muet de référence du genre, Nosferatu le vampire (1922 | Nosferatu, eine Symphonie des Grauens | F.W. Murnau), probablement l'une des œuvres les plus importantes pour l'émergence du genre. L'ambiance particulièrement morbide du film et la terrifiante prestation de Max Schreck, dans le rôle de Nosferatu, auront un impact considérable sur le public et les créateurs de l'époque. S'inspirant du roman épistolaire Dracula, sans aucune autorisation légale, le réalisateur perdra un procès face à la veuve de Bram Stoker, ainsi condamné à en détruire les copies sur certains territoires.
Cette adaptation est loin d'être un cas isolé dans ce genre naissant. Le cinéma allemand de l'époque puise abondamment son inspiration dans la littérature (un phénomène loin d'être cantonné à l'horreur, en cette période où le 7e Art tente se donner une légitimité artistique publique). Ainsi, Le Golem (1920 | Der Golem, wie er in die Welt kam | Carl Böse & Paul Wegener) reprend le roman fantastique de l'écrivain autrichien Gustav Meyrink ; le roman de l'écrivain allemand qui inventa la littérature d'horreur, Hanns Heinz Ewers, L'Étudiant de Prague sera porté à l'écran à deux reprises, en une décennie à peine : par Stellan Rye & Paul Wegener en 1913, puis par Henrik Galeen en 1926. Friedrich Wilhelm Murnau puise dans le roman de Robert Louis Stevenson, Dr Jekyll et Mr Hyde, qu'il altère en changeant les noms et le titre pour Le Crime du Dr Warren (1920 | Der Januskopf, Eine Tragödie am Rande der Wirklichkeit), sans l'aval des personnes concernées.
Le cinéma scandinave, bien plus simple à exporter à l'époque du muet, n'est pas en reste. On lui doit un des premiers classiques traitant de magie noire et de commerce avec le Diable. Coproduction suédo-danoise, La Sorcellerie à travers les âges (1922 | Häxan | Benjamin Christensen) exploite un procédé scénaristique extrêmement novateur alors, en parant sa fiction des atours du documentaire, comme pour renforcer l'impact émotionnel du sujet sur le public.
Aux États-Unis, le genre muet horrifique en gestation est dominé par deux personnages hors normes : le réalisateur Tod Browning - ayant fui sa famille très jeune pour devenir clown dans un cirque par amour et qui, ensuite, ralliera Hollywood au sein de la troupe de David Wark Griffith -, et l'acteur Lon Chaney - enfant de parents sourds-muets et acteur de génie, qui s'appliquait lui-même des maquillages de sa fabrication, usant parfois de prothèses très douloureuses à supporter. Leur collaboration s'est avérée prolifique, avec plus de onze films les ayant réunis en une décennie. Si certaines de ses œuvres fleurent trop le mélo pour un public contemporain, elles se nourrissent à peu près toujours d'une certaine « horreur sociale », souvent transcendée par un Chaney au jeu magistral et à la force de conviction irrésistible ; il a ainsi légué une galerie de vilains, aussi inoubliables que flamboyants. Certains des films de Browning sont néanmoins toujours rattachables au cinéma d'horreur, comme Londres après minuit (1927 | London after Midnight) ou bien L'Inconnu (1927 | The Unknown).
D'autres réalisateurs de l'époque contribueront aussi à enrichir la légende de l'authentique star du muet qu'est Lon Chaney. Ainsi, Notre-Dame de Paris (The Hunchback of Notre-Dame, de Wallace Worsley) sort en 1923, et devient le premier film américain important du genre. En 1925, Le Fantôme de l'Opéra (The Phantom of the Opera, de Rupert Julian), produit par Universal Pictures, préfigure l'importance du studio dans l'essor du cinéma d'horreur durant les années 1930.
Durant cette période, une horreur plus graphique apparaissait au détour de certaines scènes de films, qui, pourtant, n’appartiennent pas toujours au genre : décapitation dans Intolérance (1916 | Intolérance | D. W. Griffith) ou la fameuse scène de l'œil tranché en gros plan dans Un chien andalou de Luis Buñuel en 1929. On peut y voir, dans un sens, les lointains ancêtres du gore. On mentionnera également La Chasse au lion, du Danois Ole Olsen en 1906 qui décrit la mort et le dépeçage d'un lion (scène fort éprouvante pour l'époque).
Les années 1930-1940
En 1931, Universal Pictures produit trois films capitaux dans l'évolution du cinéma d'horreur : Dracula de Tod Browning (d'après le roman de Bram Stoker), Frankenstein de James Whale (d'après le roman de Mary Shelley) et Docteur Jekyll et Mr. Hyde de Rouben Mamoulian (d'après le roman de Robert Louis Stevenson). Le succès de ces trois œuvres pousse la compagnie à produire d'autres films de monstres – que l'on nommera les Universal Monsters entre 1932 et 1948 –, dont certains sont aujourd'hui des classiques, tels que La Momie (The Mummy - 1932) de Karl Freund, L'Homme invisible (The Invisible Man - 1933) de James Whale (d'après le roman de Herbert George Wells) et, surtout, La Fiancée de Frankenstein (The Bride of Frankenstein - 1935) du même réalisateur.
En 1932 sort Docteur X de Michael Curtiz, premier film d'horreur en couleur bichromique, et Les Chasses du comte Zaroff (The Most Dangerous Game) de Ernest B. Schoedsack (coréalisé par Irving Pichel), premier film du sous-genre appelé survival. L'année suivante, nous retrouvons Curtiz aux commandes de Masques de cire (Mystery of the Wax Museum) et Schoedsack à la réalisation de King Kong (coréalisé par Merian C. Cooper). Deux films qui rencontreront un énorme succès et restent encore aujourd'hui des classiques du cinéma.
Durant les années 1940, RKO Pictures – déjà à l'origine des Chasses du comte Zaroff et de King Kong – produit nombre de séries B horrifiques, dont trois deviendront des classiques du genre : La Féline (Cat People - 1942) de Jacques Tourneur, Vaudou (I Walked with a Zombie - 1943) du même réalisateur et Le Récupérateur de Cadavres (The Body Snatcher - 1945) de Robert Wise.
Les années 1950
Avec la guerre froide, le maccarthisme, la peur du nucléaire et des expérimentations scientifiques, les années 1950 voient l'apparition de l'horreur dans le cinéma de science-fiction. La Chose d'un autre monde (The Thing from another World de Christian Nyby d'après la nouvelle de John W. Campbell - 1951) et L'Invasion des Profanateurs de Sépultures (Invasion of the Body Snatchers de Don Siegel d'après le roman de Jack Finney - 1956) sont des pamphlets anti-communistes. Des monstres attaquent la ville (Them! de Gordon Douglas - 1954) et Godzilla (Gojira de Ishirō Honda - 1954) voient des animaux mutés sous l'effet de radiations nucléaires. La Mouche noire (The Fly de Kurt Neumann d'après la nouvelle de George Langelaan - 1958) montre un scientifique défiguré par une expérience ratée.
C'est en 1957 que la Hammer Film Productions produit son premier film d'épouvante, Frankenstein s'est échappé (The Curse of Frankenstein) de Terence Fisher. Le succès du film, ainsi que celui du Cauchemar de Dracula (Horror of Dracula, toujours de Fisher) en 1958, mène la firme anglaise à sérieusement s'investir dans le genre (Le Chien des Baskerville (The Hound of the Baskervilles) et La Malédiction des Pharaons (The Mummy) en 1959 de Terence Fisher). La Hammer règne sur l'horreur gothique durant toutes les années 1960.
Enfin, des classiques du genre seront produits en France à l'exemple des Yeux sans visage de Georges Franju en 1959.
Les années 1960
Après avoir tourné plusieurs films pour le studio American International Pictures (AIP) – dont le mythique La Petite Boutique des horreurs (The Little Shop of Horrors - 1960) –, Roger Corman propose aux dirigeants de la firme une adaptation de la nouvelle d'Edgar Allan Poe, La Chute de la Maison Usher. Malgré les réticences, Corman tient bon et tourne son film, qui sort en 1960. Le succès étant au rendez-vous, il réalisera plusieurs autres adaptations de l'écrivain, dont La Chambre des tortures (The Pit and the Pendulum - 1961), Le Corbeau (The Raven - 1963) ou Le Masque de la Mort Rouge (The Masque of the Red Death - 1964) pour les plus fameux. Parallèlement, en Angleterre, la Hammer sort pléthore de films. On retiendra surtout Les Maîtresses de Dracula (The Brides of Dracula - 1960), La Nuit du loup-garou (The Curse of the Werewolf - 1961), La Gorgone (The Gorgon - 1964) et Dracula, prince des ténèbres (Dracula, Prince of Darkness - 1966), tous réalisés par Terence Fisher. En Italie, Mario Bava réalise en 1960 son premier film d'horreur, Le Masque du Démon (La Maschera del Demonio), qui rencontrera un succès international. Il tournera ensuite certains grands classiques de l'horreur à l'italienne, dont Les Trois visages de la peur (I Tre Volti della Paura - 1963), Le Corps et le fouet (La Frusta e il Corpo - 1963) ou encore Opération peur (Operazione Paura - 1966). L'horreur gothique est alors à son apogée, puis s'écroulera durant les années 1970.
C'est en 1960 que sortent deux films qui vont révolutionner le genre en profondeur : Psychose (Psycho) d'Alfred Hitchcock et Le Voyeur (Peeping Tom) de Michael Powell. L'horreur s'ancre dans la réalité, s'affranchit de son aspect fantastique. Les monstres y sont des humains psychologiquement instables, assouvissant leurs pulsions névrotiques dans le meurtre. En 1963, Hitchcock persiste dans le réalisme avec Les Oiseaux (The Birds), où les monstres gothiques sont cette fois-ci remplacés par une nuées de volatiles.
La même année, Mario Bava pose les fondements du giallo avec La Fille qui en Savait trop (La Ragazza che Sapeva troppo). Il tournera le premier grand classique de ce genre en 1964 avec Six femmes pour l'assassin (Sei donne per l'assassino).
Toujours en 1963, Herschell Gordon Lewis réalise avec Blood Feast le premier film gore (ou splatters pour les anglo-saxons), genre qui aura des répercussions fondamentales sur le cinéma d'horreur. Les pires atrocités sont alors exposées au spectateur, de la trépanation à l'éviscération, en passant par l'énucléation ou encore l'égorgement. Lewis tournera une dizaine de films gores dans les années 1960 et 1970, notamment 2000 maniaques en 1964.
En 1968 sort une œuvre majeure pour le cinéma d'épouvante - voire le cinéma dans son ensemble : La Nuit des morts-vivants (Night of the Living Dead, de George A. Romero). D'un pessimisme total, parsemé de scènes d'autant plus éprouvantes qu'elles sont traitées avec un grand réalisme, le film sera un choc et marque durablement les esprits. Au-delà de cela, La Nuit des morts-vivants est une œuvre politique et sociale, portant un regard sans concession sur la société de son époque.
La même année, Roman Polanski réalise Rosemary's Baby (d'après le roman d'Ira Levin), qui voit la religion utilisée comme élément horrifique. Fortes du succès du film, les grandes majors, qui commencent à sérieusement s'intéresser au genre, réemploieront la religion – essentiellement les principes du christianisme – à maintes reprises durant les années 1970.
Les années 1970
En 1970, Dario Argento réalise son premier film avec L'Oiseau au plumage de cristal (L'Uccello dalle Piume di Cristallo - d'après le roman La Belle et la Bête de Fredric Brown), l'un des plus importants gialli. Il continuera l'exploration du genre avec Le Chat à neuf queues (Il Gatto a Nove Code - 1971), Quatre mouches de velours gris (4 mosche di velluto grigio - 1972), et principalement Les Frissons de l'angoisse (Profondo Rosso - 1975). D'autres réalisateurs livreront leur vision de l'horreur, dont Sergio Martino avec La Queue du scorpion (La Coda dello Scorpione - 1971) et Torso (I Corpi Presentano Tracce di Violenza Carnale - 1973), Lucio Fulci avec La Longue Nuit de l'exorcisme (Non si Sevizia un Paperino - 1972) et L'Emmurée vivante (Sette Note in Nero - 1977) ou encore Mario Bava avec La Baie sanglante (Reazione a Catena - 1971).
Le premier long métrage de Wes Craven, La Dernière Maison sur la gauche (Last House on the Left - 1972) est à l’origine du rape and revenge. Sous-genre du film d’horreur, le rape and revenge montre une femme subir des violences sexuelles, suivies de la vengeance de celle-ci contre ses agresseurs. Souvent complaisant et toujours à l’origine de houleux débats quant à l’immoralité de ces œuvres, le genre a tout de même ses « classiques » tels La Proie de l'autostop (Autostop Rosso Sangue, de Pasquale Festa Campanile - 1976) ou Œil pour œil (Day of the Woman / I Spit on Your Grave, de Meir Zarchi - 1978).
En 1973, inspirée par les résultats probants de Rosemary's Baby, la Warner Bros. Pictures produit L'Exorciste (The Exorcist, d'après le roman de William Peter Blatty), réalisé par William Friedkin. Le film est un succès. De ce fait, nombre de métrages traitant de satanisme verront le jour, dont le plus populaire reste La Malédiction (The Omen - 1976) de Richard Donner.
En 1974, Tobe Hooper réalise un film d'horreur qui marque particulièrement l'histoire du cinéma : Massacre à la tronçonneuse (The Texas Chainsaw Massacre). Malgré une violence jouant plus sur la suggestion que sur la démonstration, le film traîne toujours une réputation d'œuvre sanglante, voir gore. La faute à une atmosphère lourde et étouffante, et surtout une mise en scène et un montage particulièrement suggestif Hooper. Massacre à la tronçonneuse est aussi le chef de file du survival horror, sous-genre du cinéma d'épouvante, dont Délivrance (Deliverance de John Boorman) pose les bases dès 1972. On retiendra aussi La colline a des yeux (The Hills Have Eyes de Wes Craven - 1977), digne représentant du genre.
Les Dents de la mer (Jaws de Steven Spielberg, d'après le roman de Peter Benchley) rencontre le succès que l'on connaît en 1975. De nombreuses productions, mettant ainsi en scène des animaux tueurs, voient le jour par la suite, dont l'un des plus connu reste Piranhas (Piranha - 1978) de Joe Dante, produit par Roger Corman.
En 1976, David Cronenberg réalise son premier film d'horreur qu'il nomme Frissons (Shivers). Chez Cronenberg, l'horreur est viscérale et sexuelle, les mutations physiques de ses personnages représentant leurs troubles et névroses. Rage (Rabid - 1977) et Chromosome 3 (The Brood - 1979) sont les deux autres œuvres de son « triptyque médical » entamé par Frissons. La même année, Brian de Palma adapte le roman d'un jeune écrivain alors inconnu : Carrie de Stephen King.
Le slasher naît en 1974 avec Black Christmas de Bob Clark. Ce sous-genre met en scène un tueur masqué utilisant des armes blanches et traquant principalement des adolescents. Il est généralement vaincu par un protagoniste féminin, appelé « la dernière survivante ». Le slasher engendrera un grand nombre d'œuvres cinématographiques durant les années 1980. La même année, George A. Romero, en association avec Dario Argento - qui réalise l'année précédente le film Suspiria - donne une suite à La Nuit des morts-vivants en créant Zombie (Dawn of the Dead). Le film de Romero garde l'aspect social de La Nuit des morts-vivants, dépeignant la société de consommation. La trame de Zombie s'apparente à un film d'action, gardant l'aspect gore qui caractérise les œuvres du genre.
En réponse au succès de Zombie, Lucio Fulci réalise L'Enfer des zombies (Zombi 2 - 1979), premier film de sa trilogie des morts-vivants, composée de : Frayeurs (Paura nella Città dei Morti Viventi - 1980) et L'Au-delà (E tu Vivrai nel Terrore ! L'Aldilà - 1981.). Apportant au genre une sensibilité toute personnelle et une surenchère dans la violence graphique, Fulci insuffle à sa trilogie des morts-vivants une atmosphère à la fois macabre et poétique, très éloignée de la vision critique de George Romero, où la caméra scrute au plus près la torture et la dégénérescence de la chair (thème récurrent au sein du cinéma italien, notamment chez Pasolini). Les producteurs italiens vont s'engouffrer dans la brèche et produire nombre de films de morts-vivants durant les années 1980, pour la plupart de qualité assez médiocre.
En 1979, Ridley Scott réalise Alien, le huitième passager, film mêlant science-fiction et horreur. Son succès lui vaudra trois suites. La même année sort Amityville : La Maison du diable. Stuart Rosenberg réalise ce film d'après le roman de Jay Anson, publié en 1977, inspiré de faits réels selon le remake datant de 2005. Cette information demeure, cependant, sujette à controverse. Le film est suivi de huit suites ainsi que d'un remake.
Les années 1980
Pour surfer sur le succès d’Halloween, Sean S. Cunningham - réalise Vendredi 13 (Friday the 13th - 1980), autre œuvre fondamentale du slasher. Il donne ainsi naissance au personnage de Jason Voorhees, l'une des figures mythiques du cinéma d'horreur. Autre classique du genre, mais à tendance plus fantastique, Les Griffes de la nuit (A Nightmare on Elm Street de Wes Craven) sort en 1984 et voit la première apparition de Freddy Krueger.
En 1980 sort Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato. Le film se scinde en deux parties : la première voit un professeur partir à la recherche de jeunes journalistes disparus dans une forêt d'Amérique du Sud. Il retrouvera les bobines tournées par les reporters. La deuxième n'est autre que la diffusion desdites bobines. Réalisé caméra à l'épaule dans un style documentaire, cette partie du film créera un scandale, Deodato laissant entendre que les atrocités montrées n'y sont pas mises en scène, mais bien réelles. Il devra prouver auprès d'un tribunal que les acteurs de son film sont bel et bien vivants. Bien qu'il ne soit pas le premier du genre – il est communément admis qu’Au pays de l'exorcisme (Il Paese del sesso Selvaggio de Umberto Lenzi - 1973) en est l'instigateur – la production de films de cannibales s'accroît en Italie après la sortie de Cannibal Holocaust.
La même année, William Lustig réalise avec Maniac l'un des films les plus culte du genre. Emmené par un Joe Spinnell hallucinant dans le rôle du psychopathe Frank Zito, Maniac est une œuvre glauque et malsaine, aux effets gore particulièrement sordides de Tom Savini - déjà à l'origine des effets spéciaux de Zombie et Vendredi 13.
Toujours en 1980, Joe Dante révolutionne le thème du loup-garou avec Hurlements (The Howling). Le personnage central ne porte plus sa lycanthropie comme une malédiction, mais la vit pleinement, avec un plaisir certain. L'année suivante sort Le Loup-Garou de Londres (An American Werewolf in London de John Landis), au sujet plus proche du mythe initial que le film de Dante. Le regain d'intérêt pour les films de loup-garou sera à l'origine d'une autre réussite du genre : Wolfen (1981) de Michael Wadleigh (d'après le roman de Whitley Strieber).
En 1981 sort Evil Dead. N'ayant pourtant aucun intérêt pour le genre, Sam Raimi pousse à leur paroxysme les ficelles de l'horreur, en y ajoutant un style proche de la bande dessinée et une dose d'humour slapstick. Il en résulte une œuvre particulièrement efficace, laissant peu de temps mort au spectateur. Raimi donnera deux suites à son film avec Evil Dead II (Evil Dead II : Dead by Dawn - 1987) et L'Armée des Ténèbres (Army of Darkness - 1992).
En pleine apogée durant les années 1970, le giallo disparaît dans les années 1980. Trois réussites en sonneront le glas : le retour de Dario Argento au genre avec Ténèbres (Tenebrae - 1982), le gorissime L'Éventreur de New York (Lo Squartatore di New-York - 1982) de Lucio Fulci et un mélange réussi entre le giallo et le slasher avec Bloody Bird (Deliria - 1987) de Michele Soavi.
En 1982, John Carpenter sort son adaptation du livre Who Goes There? intitulé The Thing. Le film est une réussite aussi bien au niveau de l'intrigue que par ces effets spéciaux incroyablement terrifiants mis au points par Rob Bottin déjà reconnus pour son travail dans Hurlements. L'intrigue se passe en Antarctique où une équipe de chercheurs américains font face à une entité extra-terrestre trouvée dans la glace. La créature a la capacité de prendre les traits et la mémoire de la personne quelle assimile ou dévore, donc un climat de paranoïa et de doute s'installe dès le début du film et ne disparaît jamais plus. Le film sortit au même moment que le E.T., l'extra-terrestre de Steven Spielberg, ne connaît pas le succès à sa sortie sur grand écran, mais avec le développement de la VHS, il obtient une solide notoriété et est désormais qualifié comme l'un des films les plus terrifiant de la création.
Après sa collaboration avec Stephen King pour Creepshow (1982), George A. Romero ajoute un opus à sa série des morts-vivants avec Le Jour des Morts-Vivants (Day of the Dead - 1985). Après la société de consommation dans Zombie, le militarisme et l'aveuglement scientifique deviennent les thèmes ciblés par Romero.
Après Scanners (1981) ayant pour thème les pouvoirs parapsychologiques, Videodrome (1983) et sa critique du pouvoir du média télévisuel, et une adaptation de Stephen King avec Dead Zone (1983), David Cronenberg réalise le comique et horrible La Mouche (The Fly, remake de La Mouche noire) en 1986. Au-delà du thème de la mutation physique et psychologique cher au réalisateur, le film est aussi l'histoire tragique de l'amour face à la maladie. Certains verront dans La Mouche une allégorie sur le SIDA, propos démentis par Cronenberg.
En 1985, Dan O'Bannon (scénariste du film Alien) réalise Le retour des morts-vivants (film, 1985), mélange d'horreur et d'humour noir à voir en parallèle à l'œuvre de George A. Romero. Ce film révèle entre autres une future petite icône du cinéma d'horreur et de la série B des années 1980/1990, Linnea Quigley (considérée comme la reine des scream queens).
Toujours en 1985, avec Underworld et en 1986 avec Rawhead Rex, George Pavlou adapte deux nouvelles de Clive Barker, nouveau génie de la littérature fantastique. Plus que mitigé face au résultat, Barker prend le problème à bras le corps et réalise Hellraiser (d'après son roman The Hellbound Heart) en 1987. Renouant avec une ambiance gothique typique du cinéma d'épouvante anglais des années 1960, l'auteur y insuffle des éléments plus personnels et modernes en prenant pour personnage principal un mort-vivant à la fois horrible et charismatique jouant le rôle d'un amant de vaudeville. Le scénariste Peter Atkins poursuivra la série avec divers réalisateurs et met l'accent sur les Cénobites, démons à l'imagerie gay et sado-masochiste. Le plus connu d'entre eux n'est autre que Pinhead, aujourd'hui une icône du cinéma d'horreur.
En 1989 Tom Holland réalise sur un scénario de Don Mancini Jeu d'enfant où apparaît la célèbre poupée possédée par l'âme du psychopathe Chucky, une comédie horrifique à l'humour très acide qui remportera un franc succès auprès du public.
Les années 1990
Fort du succès de son Hellraiser, Barker se voit confier un budget important par Morgan Creek Productions pour la réalisation de son nouveau film, Cabal (Nightbreed - 1990), film de morts vivants farfelus inspirés des tableaux de Jérôme Bosch et au propos anti eugéniste très proche de Freaks. Trop violent et trop torturé, le studio et la MPAA oblige le réalisateur à retourner plusieurs scènes pour éviter un classement X. Cabal sort dans l'indifférence et sera un échec retentissant.
En 1992, toujours adapté de Clive Barker, Bernard Rose réalise Candyman, l'un des films d'horreur les plus réussis des années 1990. Le Candyman, probablement l'un des monstres les plus touchant du cinéma d'épouvante, est une allégorie des légendes et peurs naissant dans un milieu urbain.
La même année, Peter Jackson réalise le film gore Braindead. Jackson n'en est pas à son coup d'essai, ayant réalisé Bad Taste – une comédie gore – en 1987 et Les Feebles (Meet the Feebles) – une parodie trash du Muppet Show – en 1989. À l'instar de Bad Taste, Braindead est avant tout une comédie utilisant le gore comme élément comique. Bien qu'extrêmement sanglant, le film n'a pas pour but de créer la peur ou le dégoût.
Toujours la même année, le public découvre David Fincher pour le 3e épisode de la série Alien, qu'il revisite de façon très personnelle en y insérant diverses références bibliques. Ce film est sorti en version lourdement censurée et le director's cut est toujours indisponible.
En 1994, Michele Soavi tourne le chant du cygne du film d'horreur à l'italienne avec Dellamorte Dellamore (d'après le roman de Tiziano Scalvi). Si le film contient bien des éléments et scènes horrifiques, il est avant tout une œuvre éminemment poétique, ponctuée de nombreuses scènes humoristiques.
En 1995 Clive Barker réalise son tout dernier film Lord of Illusions adapté de la nouvelle du même nom. La production jugeant le film trop violent et immoral l'obligea à le retourner dans une version d'une qualité discutable et le film connut le même échec que Nightbreed. Barker abandonne alors définitivement le cinéma. (il refera une tentative en 2004, abandonnée toujours pour des raisons de censure).
Après les classiques que sont The Thing (1982 - remake de La Chose d'un autre Monde) et Prince des Ténèbres (Prince of Darkness - 1987), John Carpenter donne une fin à sa « trilogie de l'Apocalypse » avec L'Antre de la Folie (In the Mouth of Madness - 1995). Proche des écrits de Lovecraft, le film bascule dans une dimension où les repères spatio-temporels ont disparu, favorisant l'apparition de créatures mythologiques et plongeant son héros dans les méandres de la folie.
En 1996 Peter Atkins tente de dégager la série Hellraiser de son aspect trop série B et fait réaliser le 4e épisode Bloodline par Kevin Yagher. Malheureusement, le film est jugé trop violent et sera coupé, retourné et remonté dans une version médiocre. Atkins abandonne la série et fait réaliser l'année suivante par Robert Kurtzmann Wishmaster, une comédie horrifique faite de grand guignol spectaculaire rendant hommage aux séries B des années 1980, et dont la tonalité comique et légère permit une certaine tolérance de la part de la censure.
Lorsque sort le slasher comique de Wes Craven Scream en 1996, l'horreur est un genre en sérieuse perte de vitesse. Si les années 1970 et 1980 furent prolixes tant en chefs-d'œuvre qu'en ratages, cette première moitié des années 1990 laisse l'aficionado sur sa faim. Les grandes majors s'étant éloignées du genre, la production a sérieusement chuté, laissant essentiellement aux studios indépendants les rênes de l'épouvante. D'excellents films ont bien sûr vu le jour, tels ceux cités ci-dessus. L'énorme succès de Scream (de Wes Craven) laisse donc espérer une relance du genre, ce qui sera effectivement le cas, mais pas de la façon attendue. Le film relancera avant tout le slasher, mais visant un public adolescent avec une violence atténuée et un second degré des plus mal venus, tel Souviens-toi... l'Été Dernier (I Know what you Did last Summer de Jim Gillespie - 1997) ou Urban Legend (de Jamie Blanks - 1998).
En 1998 sort Ring (Ringu de Hideo Nakata), qui fait un carton au box-office. Même si le film est plus proche du thriller fantastique que du film d'horreur, il va tout de même populariser le cinéma d'épouvante asiatique, essentiellement en Europe.
En 1999, Le Projet Blair Witch (The Blair Witch Project de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez) devient le film le plus rentable de l'histoire, grâce à un budget dérisoire. Présenté comme un documentaire amateur, il montre le parcours de trois étudiants en cinéma partis tourner un reportage sur la sorcellerie dans une forêt.
Les années 2000
Après une vague de slashers post-Scream qui visait principalement un public adolescent (voir Années 1990), les années 2000 marquent un retour à des films d'horreur plus violents, moins « second degré », et résolument plus adultes, rappelant la crudité visuelle des films des années 1970 et début 1980.
C'est en Espagne que le cinéma d'épouvante semble trouver la terre promise de sa renaissance. Le studio de production Fantastic Factory naît sous l'impulsion de Brian Yuzna, et sort trois films en 2001 : Faust (Faust : Love of the Damned de Brian Yuzna), Arachnid (de Jack Sholder) et Dagon (de Stuart Gordon, d'après une nouvelle de H.P. Lovecraft).
Le tournant de 2002-2003
2002 verra le réveil du cinéma de genre, et plus particulièrement d'horreur, du côté de la Grande-Bretagne avec la sortie de 28 jours plus tard, de Danny Boyle, et de Dog Soldiers, de Neil Marshall. La même année, Paul W.S Anderson réalise Resident Evil, film basé sur un jeu vidéo du même nom apparu en 1996. Le film connait un succès.
En 2003 sort le remake de Massacre à la tronçonneuse (The Texas Chainsaw Massacre de Marcus Nispel). L'annonce du projet est particulièrement mal accueillie, en partie à cause de la réputation du producteur associé au projet - Michael Bay. Massacre à la tronçonneuse rencontrera pourtant le succès et lancera la mode, chez les grandes majors, du remake des classiques du cinéma d'horreur.
Encore en 2003 et toujours aux États-Unis, Rob Zombie du groupe de rock White Zombies sort son premier film : La Maison des 1000 morts (The House of 1000 Corpses). Son univers musical s'inspirait déjà très ouvertement du cinéma horrifique (voir le clip vidéo de sa chanson Living Dead Girl, dont les décors reprennent ceux du film allemand Le Cabinet du docteur Caligari) Le film représente aujourd'hui les premiers pas d'un réalisateur phare de cette vague de radicalisation du film d'horreur des années 2000.
La même année, en France, Alexandre Aja réalise Haute tension (produit par Luc Besson). Le film renoue avec un gore brutal et réaliste typique des années 1970-1980. Fort de son succès outre atlantique, Aja se verra confier la réalisation du remake de La colline a des yeux (The Hills Have Eyes) en 2006.
En 2004, Zack Snyder réalise le remake du Zombie de George A. Romero, avec L'Armée des morts (Dawn of the Dead). La principale différence avec le film original réside dans le comportement des morts-vivants qui sont ici plus vifs et capable de courir contrairement aux zombies de Romero. La même année, Resident Evil: Apocalypse, la suite du film R.E, sort en salle et connait un autre succès.
Toujours en 2004, deux anglais (Edgar Wright et Simon Pegg) profitant de la vague du cinéma de genre en Grande-Bretagne vont réaliser Shaun of the Dead (la réalisation étant attribué à E. Wright, Simon Pegg jouant dans le film aux côtés de Nick Frost). Shaun of the Dead est un film humoristique ayant pour toile de fond une invasion « zombiesque », c'est aussi un hommage au genre et à ses réalisateur (ici Romero).
La même année sort Saw de James Wan, thriller horrifique au succès inattendu, dont le succès repose sur l'utilisation de pièges mortels tendus par le tueur "Jigsaw". Il connaîtra six suites : Saw 2, III, IV et V, VI et Saw VII.
L'apogée des années 2006-2007
Après un film de loups-garous (Dog Soldiers - 2002), Neil Marshall s'attaque au survival avec The Descent (2005). Le film se déroule dans une grotte et marquera les esprits grâce à son atmosphère claustrophobique. Il connaîtra le succès, aussi bien public que critique. Toujours en Grande-Bretagne, la sortie de Creep (2005), premier film de Christopher Smith au succès honorable, témoigne lui aussi de la vitalité du cinéma de genre britannique.
L’Australie va également contribuer à cette vague horrifique avec Wolf Creek (2005 – de Greg McLean), film d'horreur au style quasi-documentaire et à la violence sèche et réaliste.
Cette même année, deux réalisateurs vont asseoir leur position de nouveaux « meneurs » de l’horreur cinématographique contemporaine. En effet 2005 verra la production par les États-Unis de Hostel réalisé par Eli Roth, ainsi que de The Devil's Rejects réalisé par Rob Zombie. Ces deux films seront ceux de la maturité pour ces deux réalisateurs, Rob Zombie abandonnant les effets de clip de sa Maison des 1000 morts pour lui donner une suite sanglante et poussiéreuse qui n’est pas sans rappeler certaines œuvres de Sam Peckinpah, et Eli Roth livrant un film à l’histoire original, après ses débuts très référentiels (Cabin Fever en 2002, au pitch de base très proche de celui du Evil Dead de Sam Raimi). En 2007 Paco Plaza réalise le film [●REC] qui se distingue grâce à sa manière de filmer innovante.
En 2006, outre la sortie à travers le reste du monde des cinq films suscités, le français Alexandre Aja, épaulé par son ami et co-scénariste Grégory Levasseur, va réaliser le remake du film de Wes Craven : La colline a des yeux (The Hills Have Eyes – 1977). Cette version 2006 sera un grand succès public et critique en France mais la réception du film sera plus nuancée outre-atlantique.
L'apogée des années 2007-2010
En 2007, nous avons droit à un troisième volet du film Resident Evil intitulé Resident Evil : Extinction. En 2009 David Richard Ellis nous réalise un 4e Destination finale qui ne rapportera pas beaucoup d'argent. De 2007 à 2010, la saga Saw continue d'évoluer mais s'est définitivement arrêtée en octobre 2010 dans le chapitre final de Saw : Saw 3D alias Saw VII. Le 22 septembre 2010, un quatrième Resident Evil sort au cinéma et bénificie de la meilleure technologie 3D au monde. Ce Resident Evil s'intitule Resident Evil : Afterlife et fera un tabac en Amérique et au Japon. En 2011, Wes Craven finit sa réalisation du film Scream 4 (stylisé : SCRE4M) 11 ans après le 3e. (Le 4e aura également beaucoup de succès; cependant, le réalisateur affirma que Scream 4 serait le dernier prévu.) La même année sortira Destination Finale 5, qui cette fois-ci rapportera bien plus d'argent que prévu et serait, selon certaines rumeurs, le dernier épisode de cette saga. Seulement deux mois après la sortie d'Afterlife, Paul W.S. Anderson affirma qu'il y aurait un Resident Evil 5 et sortirait le 14 septembre 2012, toujours avec Milla Jovovich.
La vague d'épouvante asiatique, succès et limites d'un phénomène
De 2002 à 2006, l’horreur asiatique engagée par Ring de Hideo Nakata en 1998 (et auquel il aura fallu plusieurs années avant de rencontrer un succès mondial) va faire l’objet de nombreux remakes américains (The Ring en 2002 donc, The Grudge en 2004, Dark Water et Ring 2 en 2005…), parfois réalisés par les réalisateurs de l’original, invités à venir tourner aux États-Unis (Nakata a réalisé Ring 2 en 2005, remake de son film japonais éponyme de 1999 ; Takashi Shimizu a fait The Grudge en 2003, le remake de son Ju-on – 2000).
Le point d’orgue de cette série de films de fantômes asiatiques ne sera cependant pas un remake, mais Dark Water (Honogurai Mizu no Soko Kara) de Hideo Nakata, réalisé en 2002, et dans lequel l’horreur côtoie le drame familial. Nakata, qui n’a jamais caché son peu d’intérêt pour le genre horrifique, signe ici une œuvre personnelle. Dark Water sera d’ailleurs couronné du grand Prix du Fantastic'Arts Festival de Gerardmer 2003 et fit l’objet d’un remake avec Jennifer Connelly en 2005. La Corée du Sud suit également le mouvement avec notamment Phone, Cello, APT., The Red Choes, The Wig, etc.
Même si le succès commercial est (quasiment) toujours au rendez-vous, le genre commence à s’essouffler, et les films d’épouvante asiatiques montrent leurs limites par leur absence de renouvellement thématique, voir visuel (ces films seront ironiquement appelés films de « filles aux cheveux sales » par la presse spécialisée, en référence à la figure du fantôme présentée dans Ring-(1998), et repris dans quasiment tous les ersatz qui en ont découlé, qui est une jeune femme aux cheveux noirs, longs et sales qui lui masquent le visage). De même, le recyclage des thèmes et visuels de ce genre de films finit par créer un véritable effet de saturation, lassant les spectateurs mais pouvant également faire du tort à des œuvres de qualité qui sortent au milieu d'une avalanche de films moyens du même genre.
La première moitié de l’année 2007 s’est avérée plus calme en termes de production horrifique. On note cependant la récente sortie du français À l'intérieur, d’Alexandre Bustillo et Julien Maury, ainsi que la suite de Hostel, toujours réalisé par Eli Roth et sobrement titré Hostel - chapitre 2.
Aux États-Unis est sorti en août le remake attendu et controversé du classique Halloween de John Carpenter, mis en boîte par Rob Zombie qui, par son approche brutale et réaliste, a souhaité insuffler un second souffle à cette franchise en sérieuse perte de vitesse suite à l’échec retentissant qu’a été le dernier opus en date (Halloween 8, la résurrection).
Le dernier film en date méritant qu'on s'y attarde est sans conteste Insidious, sorti au cinéma le 15 juin 2011, réalisé par James Wan. Le climat malsain qui règne tout au long de ce film fait entrer le spectateur au coeur de l'intrigue. Moins qu'un film d'horreur, mais bien plus qu'un film parapsychologique, on peut considérer qu'Insidious renouvelle le genre.
Les films importants par année
Avant 1950
- Frankenstein de J. Searle Dawley (1910).
- Le Golem (Der Golem, wie er in die Welt kam) de Paul Wegener et Carl Boese (1920).
- Nosferatu le vampire de Friedrich Wilhelm Murnau (Nosferatu, eine Symphonie des Grauens) (1922).
- Le Cabinet des figures de cire (Das Waschsfigurenkabinett) de Paul Leni (1923).
- Dracula de Tod Browning (1931).
- Frankenstein de James Whale (1931).
- Freaks de Tod Browning (1931).
- Double Assassinat dans la rue Morgue (Murders in the Rue Morgue, d'après la nouvelle de Edgar Allan Poe) de Robert Florey (1932).
- Le Testament du docteur Mabuse (Das Testament des Dr. Mabuse) de Fritz Lang (1932).
- Vampyr, ou l'Étrange Aventure de David Grey (Vampyr : Der Traum des Allen Grey) de Carl Theodor Dreyer (1932).
- White Zombie de Victor Halperin (1932).
- L'Île du docteur Moreau (The Island of Lost Souls, d'après le roman de Herbert George Wells) de Erle C. Kenton (1933).
- Les Mains d'Orlac (Mad Love), d'après le roman de Maurice Renard) de Karl Freund (1935).
- La Marque du vampire (Mark of the Vampire) de Tod Browning (1935).
- La Fiancée de Frankenstein de James Whale (1935).
- Le Fils de Frankenstein de Rowland V. Lee (1939).
- Le Loup-garou (The Wolf Man) de George Waggner (1941).
- La Main du diable de Maurice Tourneur (1942), d'après la nouvelle de Gérard de Nerval La Main enchantée.
- La Féline (Cat People) de Jacques Tourneur (1942).
- Vaudou de Jacques Tourneur (1943).
- Au cœur de la nuit (Dead of Night) de B. Dearden, R. Hamer, A. Cavalcanti & C. Crichton (1945).
Les années 1950
- Mort à l'arrivée (D.O.A.) de Rudolph Maté (1950).
- L'Homme au masque de cire (House of Wax) de André De Toth (1953).
- L'Étrange Créature du lac noir (Creature fom the Black Lagoon) de Jack Arnold (1954).
- Le Monstre (The Quatermass Xperiment) de Val Guest (1955).
- Tarantula! de Jack Arnold (1955).
- Rendez-vous avec la peur (Curse of the Demon) de Jacques Tourneur (1957).
- La Marque (Quatermass 2) de Val Guest (1957).
- Frankenstein s'est échappé (The Curse of Frankenstein) de Terence Fisher (1957).
- Danger planétaire (The Blob) de Irvin S. Yeaworth Jr. (1958).
- La Nuit de tous les mystères (House on Haunted Hill) de William Castle (1958).
- Le Cauchemar de Dracula (Horror of Dracula) de Terence Fisher (1958).
- La Revanche de Frankenstein (The Revenge of Frankenstein) de Terence Fisher (1958).
- Le Chien des Baskerville (The Hound of the Baskervilles) de Terence Fisher (1959).
- La Malédiction des Pharaons (The Mummy) de Terence Fisher (1959).
- Crimes au musée des horreurs (The Horrors of the Black Museum) de Arthur Crabtree (1959).
Les années 1960
Les années 1970
Les années 1980
Les années 1990
Les années 2000
Les années 2010
Les acteurs
Les réalisateurs
Voir aussi
- Liste de films de zombies
- Liste de films d'horreur avec des animaux
- Liste des films de Tueurs en Série
- Films d'horreur asiatiques
- Horreur.net
Bibliographie
- Nicolas Stanzick, Dans les griffes de la Hammer, Le Bord de l'eau Editions (2e édition enrichie et augmentée), Paris, 2010, 490 p.
- Martine Roberge. L'Art de faire peur : des récits légendaires aux films d'horreur; Presses universitaires Laval (PUL) 2004
Lien externe
Catégorie Cinéma d'épouvante et fantastique de l’annuaire dmoz
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