- Peter Lorre
-
Peter Lorre
Peter Lorre en 1946
Données clés Nom de naissance Né László Löwenstein Surnom Lazzy[1] Naissance 26 juin 1904
Rózsahegy (actuelle Ružomberok), Autriche-Hongrie (actuelle Slovaquie)Nationalité Austro-Hongrois, Autrichien,
officiellement américainDécès 23 mars 1964 (à 59 ans)
Los Angeles, Californie, États-UnisProfession Acteur, scénariste, réalisateur Films notables M le Maudit
Vingt Mille Lieues sous les mersPeter Lorre, né László Löwenstein le 26 juin 1904 à Rózsahegy dans l'empire d'Autriche-Hongrie et décédé le 23 mars 1964 à Los Angeles en Californie aux États-Unis, est un acteur, scénariste et réalisateur autrichien puis naturalisé américain en 1941. Révélé par Fritz Lang dans M le Maudit, dans lequel il joue le rôle-titre, il fera une carrière de second rôle aux États-Unis dans des films comme Casablanca, Le Faucon Maltais ou encore Vingt mille lieues sous les mers.
En 1952, il reçoit le Prix de Mention honorable lors de la cérémonie de German Film Awards en Allemagne.
Sommaire
Parcours professionnel
Débuts sur les planches en Allemagne
Peter Lorre, de son vrai nom László Löwenstein, naît de parents juifs à Rózsahegy en Autriche-Hongrie (Rosenberg en allemand, aujourd'hui Ružomberok, Slovaquie), le 26 juin 1904.
C'est à Vienne qu'il commence sa carrière sur les planches à l'âge de dix-sept ans, sous la direction de Richard Teschner. À la fin des années 1920, il part pour Berlin où il travaille avec Bertolt Brecht, notamment dans sa pièce Un homme est un homme (Mann ist Mann). Il joue ensuite le rôle du Dr Nakamura dans Happy End, une comédie musicale adaptée de Brecht et composée par Kurt Weil, aux côtés de Helene Weigel, Carola Neher, Oskar Homolka ou encore Kurt Gerron.
Premiers rôles au cinéma et exil forcé
C'est grâce au film M le maudit (M - Eine Stadt sucht einen Mörder) de Fritz Lang (1931) que Peter Lorre fait des débuts fracassants au cinéma. Il y interprète le rôle-titre, incarnant un tueur d'enfants, personnage le plus emblématique de sa carrière.
D'origine juive, il quitte l'Allemagne en 1933, année de l'avènement d'Hitler au pouvoir, se réfugiant d'abord à Paris, puis à Londres[2]. C'est là qu'il est repéré par Ivor Montagu, coproducteur du film L'homme qui en savait trop (The Man Who Knew Too Much) d'Alfred Hitchcock, grâce à qui il obtient le second rôle du « méchant ». Malgré son faible niveau d'anglais, qu'il rattrape rapidement par un apprentissage phonétique, il réapparaît l'année suivante dans un autre film d'Hitchcock, Quatre de l'espionnage (Secret Agent).
Carrière à Hollywood
En 1935, Peter Lorre part pour Hollywood où il fait ses débuts dans Les Mains d'Orlac (Mad Love) de Karl Freund. Parallèlement, il commence une série de films intitulée Mr. Moto — équivalente à la série célèbre, Charlie Chan —, créée par John P. Marquand, dans laquelle il incarne un détective japonais. Du fait de sa notoriété grandissante, il se voit proposer un rôle dans Le Fils de Frankenstein (The Son of Frankenstein), qu'il refuse à cause de son état de santé.
Néanmoins, l'année suivante, en 1940, on le voit apparaître aux côtés des grands noms du cinéma d'horreur hollywoodien, Bela Lugosi et Boris Karloff, dans You'll find out de Kay Kaiser. Il enchaîne les films d'aventures et de suspense pour la Warner Bros. Il joue successivement aux côtés de Humphrey Bogart dans Le Faucon Maltais de John Huston et Casablanca de Michael Curtiz, la même année 1942 — dans Casablanca il joue Ugarte, un personnage finalement important, puisqu'il est au cœur des évènements : en effet, c'est Ugarte donne à Rick (Bogart) deux sauf-conduits volés à deux soldats allemands qu'il a tués. Il s'illustre aussi dans le rôle de Docteur Einstein dans une comédie signée Frank Capra, Arsenic et vieilles dentelles (Arsenic and Old Lace), sorti en 1944. Il se fait remarquer encore dans Three Strangers, de Jean Negulesco, 1946, aux côtés de Geraldine Fitzgerald et Sydney Greenstreet.
Traversée du désert et chute dans l'oubli
Naturalisé américain en 1941, Peter Lorre connaît une traversée du désert au cinéma après la Seconde guerre mondiale, mais continue d'apparaître dans des émissions de radio et sur les planches. Il retourne en Allemagne où il s'essaie à l'écriture et à la réalisation avec L'Homme perdu (Der Verlorene), en 1951, dans lequel il tient également un rôle, film imprégné du film noir, qui connaîtra un succès critique. Il rentre aux États-Unis où il continue à apparaître dans des films de télévision, notamment dans une adaptation d'un épisode de James Bond, Casino Royale, 1954 dans lequel il incarne le rôle du « méchant » face à un James Bond joué par Barry Nelson. La même année, 1954, il apparaît au côté de James Mason et Kirk Douglas dans l'adaptation du roman de Jules Verne, par les Studios Disney, de Vingt mille lieues sous les mers (20,000 Leagues Under the Sea). En 1959, il fait une brève apparition dans l'épisode Thin Ice de la série télévisée Five Fingers. Enfin, dans les années 1960, il collabore avec Roger Corman dans des films populaires à petits budgets.
Sa maladie et sa mort
Souffrant de troubles chroniques de la vésicule biliaire, Peter Lorre suivra durant toute sa carrière un traitement à la morphine à laquelle il deviendra véritablement dépendant dès 1935[3]. Ajoutée à son problème de surpoids, cette dépendance rendra sa carrière difficile, sa vie privée agitée, et lui fera connaître une longue descente aux enfers. Il meurt prématurément à l'âge de 59 ans, après un accident vasculaire cérébral le 23 mars 1964. Il fut incinéré et ses cendres reposent au Hollywood Forever Cemetery, à côté de celles de sa femme.
Vie Privée
Peter Lorre eut trois femmes : Celia Lovsky (de 1934 à 1945), Kaaren Verne (de 1945 à 1950), Anne Marie Brenning (de 1953 à sa mort en 1964), avec qui il aura son unique fille, Catharine. En 1963, un acteur du nom de Eugene Weingand prétendra être un fils de Peter Lorre de par sa ressemblance physique. Ce fait s'avéra faux, mais l'acteur continuera à se désigner comme le fils de Peter Lorre, même après sa mort[4].
Notoriété et influence
Du fait de sa grande carrière hollywoodienne de second rôle, Peter Lorre possède une étoile au célèbre Walk Of Fame sur Hollywood Boulevard, à Los Angeles.
Sa figure ronde et son accent germanique lui valurent les quolibets des caricaturistes dont, notamment, certains cartoons signés Mel Blanc de la Warner, Birth of a Notion, Hair-rising Hare et Racketeer Rabbit[5]. Mais son apparence particulière et son accent distinctif inspireront également les cinéastes comme Tim Burton et son « ver vert » logeant dans la tête de la protagoniste des Noces funèbres
Filmographie
Acteur
- 1931 : Die Verschwundene Frau, de Karl Leiter
- 1931 : M le Maudit (M), de Fritz Lang
- 1931 : Bomben auf Monte Carlo, de Hanns Schwarz
- 1931 : Die Koffer des Herrn O.F., d'Alexis Granowsky
- 1932 : Fünf von der Jazzband, d'Erich Engel
- 1932 : F.P.1 antwortet nicht, de Karl Hartl
- 1932 : Der Weisse Dämon, de Kurt Gerron
- 1932 : Stupéfiants, de Kurt Gerron et Roger Le Bon (version française de Der Weisse Dämon)
- 1932 : Schuss im Morgengrauen, d'Alfred Zeisler
- 1933 : Was Frauen träumen, de Géza von Bolváry
- 1933 : Unsichtbare Gegner, de Rudolf Katscher
- 1933 : Les Requins du pétrole, de Henri Decoin (version française de Unsichtbare Gegner)
- 1933 : Du haut en bas, de Georg Wilhelm Pabst
- 1934 : L'Homme qui en savait trop (The Man who knew too much), d'Alfred Hitchcock
- 1935 : Les Mains d'Orlac (Mad Love) de Karl Freund
- 1935 : Crime et Châtiment (Crime and Punishment), de Josef von Sternberg
- 1936 : Quatre de l'espionnage (The Secret agent), d'Alfred Hitchcock
- 1937 : Le Serment de Mr. Moto (Thank you, Mr. Moto), de Norman Foster
- 1940 : Le Cargo maudit (Strange cargo), de Frank Borzage
- 1940 : L’Inconnu du 3ème étage (Stranger on the Third Floor), de Boris Ingster
- 1941 : L'Aventure commence à Bombay (They met in Bombay), de Clarence Brown
- 1941 : Le Faucon maltais (The Maltese falcon), de John Huston
- 1942 : L'agent invisible contre la gestapo (Invisible agent), d'Edwin L. Marin
- 1942 : The Boogie Man Will Get You de Lew Landers
- 1942 : Casablanca, de Michael Curtiz
- 1943 : Tessa, la nymphe au cœur fidèle (The Constant Nymph), d'Edmund Goulding
- 1943 : Intrigues en Orient (Background to danger), de Raoul Walsh
- 1943 : La croix de Lorraine (The Cross of Lorraine), de Tay Garnett
- 1944 : Le Masque de Dimitrios (The Mask of Dimitrios), de Jean Negulesco
- 1944 : Passage to Marseille, de Michael Curtiz
- 1944 : Les Conspirateurs (The Conspirators), de Jean Negulesco
- 1944 : Arsenic et vieilles dentelles (Arsenic and Old Lace), de Frank Capra
- 1946 : The Verdict, de Don Siegel
- 1946 : La Bête aux cinq doigts (Beast with Five Fingers), de Robert Florey
- 1946 : L'Évadée (The Chase) d'Arthur Ripley
- 1946 : L'Ange noir (Black Angel) de Roy William Neill
- 1947 : La Brune de mes rêves (My Favorite Brunette), de Elliott Nugent
- 1948 : Casbah, de John Berry
- 1949 : La Corde de sable (Rope of sand), de William Dieterle
- 1951 : L'Homme perdu (Der Verlorene), de Peter Lorre
- 1953 : Plus fort que le diable (Beat the Devil), de John Huston
- 1954 : Vingt Mille Lieues sous les mers (20.000 leagues under the sea), de Richard Fleischer
- 1954 : Casino Royale (Le premier James Bond de l’histoire du cinéma, inédit en France et le seul tourné en noir et blanc pour la série «Climax !» de la télévision américaine), de William H. Brown
- 1956 : Le Tour du monde en quatre-vingts jours (Around the World in Eighty Days) de Michael Anderson
- 1957 : The Story of Mankind, d'Irwin Allen
- 1957 : P'tite tête de trouffion (The Sad sack), de George Marshall
- 1957 : La Belle de Moscou (Silk stockings), de Rouben Mamoulian
- 1959 : Le Cirque fantastique (The Big Circus) de Joseph M. Newman
- 1961 : Le sous-marin de l'apocalypse (Voyage to the bottom of the sea), d'Irwin Allen
- 1962 : L'Empire de la Terreur (Tales of terror), de Roger Corman
- 1963 : Le Corbeau (The Raven), de Roger Corman
- 1963 : Cinq semaines en ballon (Five weeks in a balloon), d'Irwin Allen
- 1964 : Jerry Souffre-douleur (The Patsy), de Jerry Lewis
Réalisateur
- 1951 : L'Homme perdu (Der Verlorene), de Peter Lorre
Scénariste
- 1951 : L'Homme perdu (Der Verlorene), de Peter Lorre
Notes et références
- Biography for Peter Lorre sur The Internet Movie Database. Consulté le 21 avril 2011
- The Man Who Knew Too Much (1934), Tcm.com. Consulté le 2009-06-11
- Classic Images past issues, 1998
- (en) Youngkin, The Lost One: A Life of Peter Lorre, Lexington, Ky., 2005, relié (ISBN 978-0-8131-2360-8) (LCCN 2005009206) [lire en ligne], p. 443
- The Warner Bros. Cartoon Companion: L Costello, E. I.
Voir aussi
Lien externe
- Portail de l'Autriche-Hongrie
- Portail du cinéma
- Portail de la réalisation audiovisuelle
Catégories :- Acteur américain
- Réalisateur américain
- Scénariste américain
- Acteur de James Bond
- Naissance en Autriche-Hongrie
- Naissance en 1904
- Décès en 1964
Wikimedia Foundation. 2010.