Breton (cheval)

Breton (cheval)
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Breton
Trait breton La Rochelle.jpg
Trait breton à La Rochelle

Espèce Cheval (Equus caballus)
Région d’origine
Région Bretagne, Drapeau de France France
Caractéristiques
Morphologie Cheval de trait
Registre d'élevage Syndicat des Éleveurs du Cheval Breton.
Standard français de la race
Taille 1,58 m en moyenne[1]
Poids 800 kg en moyenne
Robe Généralement alezane[1]
Tête Courte et carrée, au profil rectiligne
Pieds Courts et garnis de fanons
Autre
Utilisation Attelage

Le Breton est une race de cheval de trait originaire de Bretagne. Issu de robustes petits chevaux locaux stationnés depuis des centaines d'années dans ce qui deviendra la province bretonne, il est influencé par de très nombreux croisements. Apprécié des militaires comme des paysans pour son amble confortable, puis sa capacité de traction et sa polyvalence, le Breton sert lui-même d'améliorateur pour bon nombre d'autres races de chevaux, et ses juments produisent des mules. En 1909, le registre d'élevage de la race est officiellement créé, avant d'être fermé aux apports de sang étrangers en 1951. Les années 1970 marquent la plus forte réduction de l'élevage, et la réorientation de celui-ci vers la production de viande.

Ce cheval présente souvent une robe alezane aux crins lavés, et malgré sa taille modeste pour un trait, il est à la fois puissant et musclé. Plusieurs chevaux nommés Bretons ont historiquement existé, chacun provenant d'un biotope spécifique. Si le bidet ambleur a désormais disparu, le cheval de Corlay, issu de croisements avec des chevaux de sang, existe toujours, tout comme le Centre-montagne, un petit trait robuste venu des montagnes du centre de la Bretagne. Officiellement, deux types sont reconnus : le postier Breton, fleuron de l'élevage, à l'origine un cheval de poste utilisé aussi bien pour l'attelage que pour les travaux des champs, et le trait Breton, le plus grand et puissant de tous, élevé sur les côtes du Nord de Bretagne et destiné au trait lourd agricole, désormais devenu presque exclusivement un animal de boucherie.

Avec l'essor de l'équitation de loisir dans les années 1990, le Breton retrouve ses anciennes fonctions d'attelage. Il est devenu au début du XXIe siècle l'un des chevaux de trait français les plus présents dans le pays, avec le Comtois, bien que l'expansion récente de son élevage soit surtout liée à l'hippophagie. Grâce à sa rusticité, il entretien les espaces verts et valorise les pâturages de moyenne montagne.


Histoire

Juments de trait bretonnes au repos dans les prés de l'écomusée du Pays de Rennes.

Le Breton est sélectionné depuis toujours pour sa grande force et sa résistance. S'il est présent depuis des milliers d'années dans les montagnes du centre, sa forme actuelle est le résultat de très nombreux métissages depuis le Moyen Âge[2]. La Bretagne est réputée pour être une terre historique d'élevage équin, tout comme la Normandie, avec laquelle elle est fréquemment entrée en concurrence.

Origines du cheval Breton

Les opinions s'affrontent pour savoir comment les chevaux sont arrivés en Bretagne. Une théorie veut qu'ils aient été apportés au cours des migrations aryennes depuis l'Asie voici plus de 4 000 ans, une variante que des chevaux asiatiques se soient alors mêlés à la population équine locale[3]. Une autre école de pensée les fait descendre de chevaux élevés par les guerriers Celtes avant leur conquête de la Grande-Bretagne[4],[5],[2].

Les ancêtres du cheval Breton ont probablement joué un grand rôle pour les peuples gaulois établis en Armorique. L'amour du cheval est en effet « l'une des passions les plus vives des Celtes », la possession d'un tel animal étant exclusivement réservée à la classe guerrière. Monté ou attelé aux chars de guerre, voire aux chariots de commerce dans l'intérieur des terres selon Diodore de Sicile, il n'est par contre jamais attelé à la charrue, ce travail étant l'apanage des bœufs. L'apparition de courses de chevaux en Bretagne remonte à l'époque celtique[6]. Le chant populaire Marzhin barzh (barde Merlin)[Note 1], collecté par La Villemarqué, les célèbre ainsi :

Marzhin barzh, en Breton. barde Merlin, traduction française.
E ebeul ruz en deus sternet
Gant direnn-flamm 'neus hen houarnet
Ur c'habestr 'neus lakaet 'n e benn
Hag un dorchenn skañv war e gein
E kerc'henn e c'houg ur walenn
Hag en-dro d'e lost ur seizenn
Ha war e c'horre 'mañ pignet
Hag er fest nevez degouezhet
E park ar fest pa oa degoue'et
Oa ar gern-bual o vonet
Hag an holl dud en ur bagad
Hag an holl virc'hed o lampat
« An hini en devo treuzet
Kleun bras park ar fest en ur red
En ul lamm klok, distak, ha naet,
Merc'h ar Rou' en do da bried »
E ebeulig ruz, pa glevas,
War-bouez e benn a c'hristilhas
Lammat a reas, ha kounnariñ,
Ha teurel c'hwezh tan gant e fri
Ha luc'hed gant e zaoulagad
Ha darc'h en douar gant e droad
Ken a oa ar re all trec'het
Hag ar c'hleun treuzet en ur red
« Aotroù Roue, 'vel peus touet,
Ho merc'h Linor renkan kaouet »
Il a équipé son poulain rouge
Il l'a ferré d'acier poli
Il l'a bridé,
Et lui a jeté sur le dos une housse légère.
Il lui a attaché un anneau au col,
Et un ruban à la queue.
Et il l'a monté,
Et est arrivé à la fête nouvelle;
Comme il arrivait au champ de fête,
Les cornes sonnaient.
La foule était pressée,
Et tous les chevaux bondissaient.
« Celui qui aura franchi
La grande barrière du champ de fête au galop,
En un bond vif, franc et parfait,
Aura pour épouse la fille du roi ».
À ces mots,
Son jeune poulain bai hennit à tue-tête,
Bondit et s'emporta,
Et souffla du feu par les naseaux,
Et jeta des éclairs par les yeux,
Et frappa du pied la terre;
Tous les autres étaient dépassés
Et la barrière franchie d'un bond.
« Sire, vous l'avez juré,
Votre fille Linor doit m'appartenir »[7]

Les Romains ne sont pas un peuple cavalier, cependant, leurs unités de cavalerie, principalement d'origine étrangère et notamment d'Afrique du Nord, ont peut-être laissé une trace sur le cheval Breton[8].

Moyen Âge

À l'époque des croisades, le croisement des chevaux montagnards originels avec le cheval oriental ramené depuis ces terres lointaines donne le « bidet breton », selon un ouvrage de vulgarisation[9],[Note 2]. Il semble que de grands efforts soient faits pour élever les meilleurs chevaux possible, si besoin en important à grand frais des animaux reproducteurs étrangers[10] : une chronique rapporte qu'« en 1212, le duc Olivier de Rohan ramena neuf étalons arabes qu'il croisa avec le cheval breton »[11]. Une autre affirme que Jean le Roux achète la ville de Brest vers 1260, contre une haquenée blanche et 100 livres de rente[12]. L'animal est un cadeau précieux témoignant d'une haute estime[13], ainsi, le duc de Lancastre offre un cheval à Bertrand du Guesclin pour le remercier de ses prouesses au siège de Dinan[14].

Le duché de Bretagne demande, durant tout le Moyen Âge, un grand nombre de chevaux pour les usages militaires. Les allures confortables sont prisées, à mi-chemin entre l'amble et le trot, celles du cheval Breton font sa popularité comme cheval d'équitation[15],[16]. En raison de cette particularité et de sa taille relativement réduite, il est surnommé le « bidet d'allures »[15].

Vers 1500, deux types se différencient déjà : le massif sommier du nord de la région, utilisé comme cheval de bât et pour les travaux de ferme, et le roussin du pays de Briec, plus fin et léger, monture de guerre également montée pour les longs trajets[5],[17],[9]. Le cheval Breton est toujours monté, les attelage étant traînés par des bœufs. La duchesse Anne, par exemple, a recours à la traction bovine[18].

Du Moyen Âge à la fin du XVIIIe siècle

Le roussin ambleur médiéval se fait connaître, jusqu'au XVIIIe siècle, sous le nom de « bidet de Briec » ou de « cheval de la lande ». Il est à l'origine du fameux « bidet de Cornouaille », ou plus simplement « bidet breton »[19].

En 1664, Jacques de Solleysel écrit qu' « il sort de la Basse-Bretagne, tous les ans, huit à dix mille chevaux assez communs ; mais les meilleurs viennent des trois évêchés : Tréguier, Léon et Cornouaille ; surtout Tréguier, car on tient pour assuré qu'il y a plus de vingt mille cavales dans ce seul évêché. Jugez de cela que si on avait eu de bons étalons, au lieu des chevaux qui servent pour des chasses-marées et pour des fourgons, on y élèverait des chevaux propres pour servir à la guerre, à la chasse, et aux équipages des grands seigneurs; desquels le particulier et le public tirerait un notable avantage, et au triple de celui qu'il a eu jusqu'à présent ». En 1666, Gabriel Calloet-Kerbrat reproche aux éleveurs de nourrir leurs animaux de légumes et de plantes au lieu d'avoine et de foin, et de les faire saillir trop tôt. Enfin, il conseille le croisement de la jument bretonne avec des étalons d'Allemagne et d'Angleterre. Le Boucher du Crosco, membre de l'Académie royale d'agriculture de Bretagne, observe l'administration des haras et propose un plan pour assurer à la province un commerce, dont l'établissement de courses hippiques à l'instar de celles d'Angleterre[20].

Au XVIIIe siècle, les paysans utilisent toujours le bœuf pour les travaux de labour, ainsi que le rapporte Jacques Charpy[21]. L'amélioration des routes pousse toutefois à modifier le bidet, jugé comme un mauvais cheval, afin de le rendre plus rapide et plus fort, mieux adapté à la traction[5]. La région cherche à devenir la première pour l'élevage de chevaux de travail, et y parvient[22]. Cette production florissante fait les beaux jours du pays de Léon, dans l'actuel Nord du Finistère[23]. Deux types de chevaux émergent : le « cheval de Léon », ou léonais, le plus volumineux de tous et le plus proche du cheval de trait, et le « cheval du Conquet », plus léger, de type coursier[24]. Lorsque survient la Révolution française, le grand nombre de réquisitions et l'abandon des élevages par la noblesse portent un coup dur aux animaux[25].

XIXe siècle

Gravure d'un pilhaouer (colporteur) sur un bidet allant l'amble.

Au XIXe siècle, « la race de trait particulière à la Bretagne possède des qualités qui la font rechercher par toute la France et à l'étranger, pour les services du roulage, des diligences, des postes, et du train d'artillerie »[26]. En 1842, près de 30 000 poulains naissent en Bretagne chaque année, la moitié d'entre eux sont vendus aux éleveurs d'autres régions (Normandie, Poitou, Perche, Auvergne, Maine)[26]. Dans toute la Bretagne, l'agriculture, les voitures publiques, le roulage, le service des villes se remontent en chevaux du pays[26].

Le développement du réseau routier à la fin du XIXe siècle modifie la race « de Léon », croisée avec des étalons carrossiers légers et notamment le trotteur Norfolk britannique, qui a une influence déterminante, et abouti au type plus léger du cheval Breton, le postier[9], qui fait la renommée de la Bretagne à l'arrivée du XXe siècle[27]. Le Breton est aussi lui-même beaucoup utilisé pour améliorer d'autres races. Les acheteurs viennent de tous les pays du monde afin d'améliorer leur cheptel. Il a une influence significative sur le cheval canadien, après que des membres de la race aient été envoyés en Nouvelle-France (Canada) au cours du XVIIe siècle. Il est également utilisé pour créer le Franches-Montagnes suisse, et d'autres races de trait lourd[15]. Des Bretons sont envoyés en Inde pour produire des mules, et à l'élevage de Saharanpur, ils sont croisés avec l'étalon anglo-arabe Mystère pour produire des chevaux carrossiers[28].

Utilisation militaire

Le cheval Breton a une bonne réputation militaire, en temps de guerre, il sert surtout de cheval d'artillerie[29]. Il est apprécié par les armées napoléoniennes pour sa résistance durant la campagne de Russie, il l'est plus tard pour la guerre de Crimée[30]. Cependant, l'empereur Napoléon Ier aurait refusé d'en intégrer à son haras personnel car les chevaux proposés étaient castrés, et lui-même n'y acceptait que des entiers[31]. Un classement des chevaux français les plus résistants aux campagnes militaires, effectué de 1845 à 1854, donne la remonte de Guingamp (faite de chevaux bretons) en tête[30]. Ces chevaux militaires sont, en particulier lors des guerres de la République et de l'Empire, réquisitionnés aux cultivateurs. Il en résulte, selon les haras nationaux, une « effroyable dégénération dans la taille et la force des juments » : les réquisitions forcées enlevant toutes les juments capables de porter un soldat, le cultivateur en vient à ne plus vouloir se servir que de « petites juments défectueuses », qu'il est sûr de garder[32]. Face à ce problème très présent en Bretagne, en 1842, un officier des haras français rappelle qu'Henri VIII d'Angleterre, afin de forcer les paysans à élever des animaux propres à être réquisitionnés, avait ordonné l'abattage systématique de tous les chevaux ne dépassant pas une certaine taille. Il en conclue que « c'est de son règne que date la grande supériorité des chevaux anglais sur le reste de l'Europe »[33].

Utilisation paysanne

Marc'h Land, un bidet breton gris truité d'1,48 m, tel que les paysans en montaient avant l'amélioration des routes.
Observation d'un officier des haras français en 1842

On conçoit l'amour des Bretons pour leur race native, quand on les voit franchir d'énormes distances doucement portés sur ces petits chevaux dont la vitesse égale celle des plus rapides trotteurs. [34].

De nombreuses sources d'époque témoignent du statut du cheval par rapport aux paysans, et de l'attachement pour eux, l'animal étant à la fois « leur outil de travail et leur orgueil »[35]. Cet orgueil est si grand « qu'il n'est pas rare de voir, les jours de marché, venir aux villes des charrettes fort peu chargées, traînées par cinq ou six forts chevaux ». Cette coutume appartient surtout au pays de Léon[36].

Paul Sébillot rapporte un proverbe populaire : « Bon dieu d'en haut, prends ma femme, laisse les chevaux ». L'animal est utilisé pour une foule de travaux : déplacer des matériaux tels que la pierre et le bois, labourer, tirer la herse, transporter des personnes, porter des produits de la ferme au marché, ramasser le goémon, etc[35]. La taille d'une ferme est même comptabilisée en chevaux[37]. Une lettre envoyée depuis Morlaix au journal des haras en 1837 fait savoir que les chevaux Bretons sont certes peu élégants, mais « robustes et courageux, sobres et durs à la fatigue, peu sensibles aux intempéries et aux privations de toute espèce »[38].

Les Bretons des montagnes vont toujours à cheval[Note 3]. « Rien n'est plus curieux que de les voir, au retour des foires et marchés, serpenter au flanc des collines ». Leur harnachement consiste ordinairement en un léger bât, garni d'une peau ou d'un coussin, serré au milieu par une sangle. La bride est dure, les étriers sont remplacés par deux cordes doubles, dans lesquelles le pied s'enfonce jusqu'au talon. Les cavaliers se tiennent droits et parfaitement d'aplomb; leurs genoux sont relevés à la hauteur de l'arçon. Ils se rendent aux « Pardons », aux baptêmes, aux enterrements, aux plaisirs ou aux affaires de la famille, mais c'est surtout aux noces que la chevauchée est de rigueur : « malheur au convive qui n'a pas un cheval à monter dans cette occasion solennelle, honneur à celui qui possède un brillant et surtout un rapide bidet, car la fête ne sera pas complète s'il ne se fait plusieurs courses en l'honneur du jeune ménage »[39].

Ces courses ne sont pas réservées qu'aux périodes de noces, puisqu'il s'agit d'une tradition et d'un honneur dans les villages, le vainqueur attachant une branche de laurier à la tête de sa monture, un bidet des montagnes « relativement laid et petit ». L'animal est monté par un adolescent de douze à quinze ans. Ils courent à dix ou douze, quelquefois plus, sur des terrains extrêmement accidentés et sans tomber[40].

Rôle des haras nationaux

La race bretonne conserve de ses racines montagnardes le haras national, principal lieu d'élevage, situé dans le pays de Langonnet[26]. Historiquement, les haras nationaux, manifestation de l'autorité française en matière d'élevage équin, ne cessent toutefois de s'opposer aux éleveurs Bretons en tentant d'imposer leur standard, qui est l'allègement des chevaux : il s'agit « de nationaliser et de civiliser l'animal tout comme les hommes ». Ils s'acharnent particulièrement contre le bidet, qui subit une véritable « stigmatisation »[29], et contre les hommes qui l'élèvent[41].

Le bidet, qu'ils décrient pour son manque d'élégance[42], incarne pour eux la gaucherie paysanne, tandis que l'on assiste à un engouement immodéré pour le Pur Sang anglais[43]. C'est pourquoi, au même moment, du sang arabe et Pur Sang ajouté à la race bretonne des montagnes du centre sous l'impulsion des haras nationaux mène à la création du type dit « cheval de Corlay », afin de fournir la cavalerie de l'armée. D'autres bidets sont croisés avec des Ardennais, pour les petits travaux de traction[27].

Le dépôt d'étalons créé à l'abbaye de Langonnet en 1806 pour le sud de la Bretagne, mal desservi par des routes étroites et peu praticables, est transféré en 1857 à Hennebont dans l'enclos de l'abbaye de la Joie. La création du haras national d'Hennebont en fait la capitale de l'élevage du cheval Breton[44].

Après le XXe siècle

Extrait du roman Le cheval d'orgueil

Trop pauvre que je suis pour posséder un autre animal, du moins le Cheval d'Orgueil aura-t-il toujours une stalle dans mon écurie[45].

Trait Breton dans une reconstitution de la foire aux chevaux de Landivisiau.
Chevaux Bretons sur une foire vers 1900-1910, dans le Finistère.

Avant les années 1900, la Bretagne est encore « une terre de petite agriculture » relativement isolée[46]. La modernisation des transports profite aux chevaux de trait et surtout à leurs éleveurs, qui sortent de leur isolement géographique et exportent leurs animaux dans toute l'Europe, décuplant leurs ventes de chevaux de trait[47]. La région est en effet très propice à l'élevage du cheval. En 1904, Paul Diffloth rapporte que le cheval Breton est « d'une sobriété et d'une rusticité à toute épreuve », bien qu'il manque d'élégance, un défaut « racheté par une vigueur et un courage exceptionnels »[48].

Le stud-book de la race est ouvert en 1909[49], avec deux livres séparés pour les types trait et postier. La tendance est à l'augmentation de la taille de races de chevaux de trait pour gagner plus de puissance, grâce à des croisements. En 1912, les livres sont fusionnés, mais des sections séparées sont utilisés pour chaque type[16]. Les sections sont à leur tour combinés en 1928 en raison d'un flou généralisé quant aux origines géographiques des chevaux[50], tous les types sont enregistrés ensembles depuis cette date. Le postier breton est soumis à des tests de performance à l'attelage. En 1920, la décision est prise de permettre des apports de sang extérieurs afin d'insuffler du sang neuf dans la race. Toutefois, en raison de son endurance et de ses allures, le Breton reste une exception, le métissage est accusé de réduire ses qualités. Dans les années 1930, les infusions de sang d'autres races sont abandonnées[16],[27], mais en 1966, l'ancien cheval Breton, tel qu'il existait avant les croisements, a « pratiquement disparu »[51]. En 1948, « les départements bretons figurent parmi les plus riches en chevaux. On en compte 19 par kilomètre carré dans le Finistère, 13 dans les Côtes-du-Nord, 11 dans l'Ille-et-Vilaine, 7 dans le Morbihan »[52].

Après la Seconde Guerre mondiale, un étalon Breton est utilisé pour améliorer le trait du Schleswig, en Allemagne[53]. En 1951, le registre d'élevage du Breton est officiellement fermé aux chevaux non-issus de parents enregistrés[16] ou nés à l'extérieur de la Bretagne historique, dont fait partie l'actuelle Loire-Atlantique. Au même moment, la motorisation agricole signe la fin de l'utilisation du cheval Breton au travail, les effectifs diminuent alors considérablement, au point que dans les années 1970, le Breton manque disparaître. Seul le marché de la viande lui permet de subsister[54], provoquant une hausse considérable du poids des chevaux.

Étalons influents

Des années 1960 à l'époque actuelle, un certain nombre d'étalons ont une forte influence sur la race. La jument Ninon, née en 1957, donne les deux étalons Var Vella (en 1965) et Arguella (en 1966), qui a eux deux donnent naissance à 24 étalons, eux-mêmes pères de 110 étalons. En 1979, Nirée, un fils de Var Vella, marque fortement l'élevage dans les années 1990 avec Ici Landi (né en 1974), Norgant (né en 1979) et Riton (né en 1983), deux fils de Gouedic et pères de chevaux réputés. Anvers (né en 1988) donne des pouliches de qualité, tout comme ses fils Glomel & Gabarit (né en 1994) et Jackson (né en 1998)[55].

Regain des activités de loisir et politique d'expansion

Cheval breton à Plouescat.

À partir des années 1990, la vague du cheval de loisir, liée au retour à la terre des néo-ruraux, provoque un regain d’intérêt pour le postier Breton d'attelage[56]. Une série de mesures sont mises en place par les haras nationaux pour favoriser ce marché, dont l'interdiction de la caudectomie chez les chevaux de trait en 1996, vue comme une hérésie par certains éleveurs traditionalistes[57]. Le cheval Breton bénéficie alors, comme le Comtois, d'une politique d'expansion régionale qui permet à la moitié du cheptel d'être valorisé dans les zones de moyenne montagne en dehors de leur berceau d'origine, notamment dans les Pyrénées et le Massif Central, en une dizaine d'années. De ce fait, les effectifs de la race doublent entre 1990 et 2002, passant de 1 700 animaux à plus de 3 400. Cette expansion ne concerne quasiment que le marché de la viande, puisque l'utilisation de chevaux Bretons au travail n'a jamais cessé de diminuer jusqu'à l'arrivée du XXIe siècle : vers 1984, les maraîchers Bretons employaient encore 400 chevaux dans leur activité, mais en 2004, tous ou presque ont disparu[58].

La race bretonne est gérée par le Syndicat des Éleveurs du Cheval Breton (SECB)[15] reconnu depuis le 23 avril 2003 comme association nationale de race[59].

Types historiques de la race bretonne

Historiquement, un très grand nombre de chevaux différents portent ou ont porté le nom de « Breton », ce qui explique que les armées cherchant jadis des chevaux de selle vifs pour les officiers et des chevaux d'artillerie pour la traction des canons pouvaient se fournir entièrement sur les foires de Morlaix ou de la Martyre[23]. Les différences entre les types de chevaux s'expliquent largement par le sol et la nourriture : le littoral du Nord produit en général une nourriture abondante, tandis que les montagnes du centre offrent un environnement difficile pour l'élevage[60].

« Après l'introduction des chevaux dans cette contrée, ceux qui se sont reproduits sur les montagnes d'Arée ou dans leur voisinage sont restés sveltes et d'une taille plutôt petite que moyenne; ceux qui se répandirent sur les bords de la mer, sur les terres grasses et humides, se développèrent, prirent de fortes proportions et formèrent les variétés de trait léger ou de gros trait [...] Ceci est le mode de formation de toutes les races domestiques qu'on abandonne le plus aux influences des lieux. Si la Bretagne avait été toute basse et humide, ou toute montagneuse et sèche, nous n'y trouverions qu'une seule sorte de cheval : la diversité du sol a créé des races diverses. »

— Eugène Gayot[61]

Le nom « cheval Breton » désigne par défaut le cheval de trait dès le XIXe siècle[62]. Les aptitudes variées de la race sont liées aux structures agricoles bretonnes : jusqu'aux années 1900, un même cheval devait être apte à tracter la herse au pas dans les champs comme à se rendre au marché au trot sur les routes[63]. Les croisements du Breton avec des Percherons, des Boulonnais et des Ardennais sont souvent des échecs, ces étalons reproducteurs massifs ne convenant pas à la taille réduite des juments bretonnes[9].

Disparus

Un bidet de selle, petit cheval d'1,30 à 1,40 m, type désormais disparu.

Au début du XIXe siècle sont répertoriés la « race de Léon », la « race du Conquet », les « chevaux nains d'Ouessant », les « bidets de Cornouaille », et « la race étique des monts d'Arrée »[27]. Tous ont disparu à l'époque actuelle, le bidet, notamment, a été transformé par croisements suite à la construction des routes, afin d'en faire un cheval d'attelage[64].

Race de Léon

Dans les environs de Saint-Pol-de-Léon et de Morlaix était élevé le « cheval de Léon », de forte constitution. Une revue de 1859 le décrit comme suit : taille de 1,56 m à à 1,64 m, robe généralement baie, quelquefois grise pommelée, rarement alezane, tête carrée et un peu lourde, chanfrein droit ou camus, ganache prononcée, encolure épaisse et un peu courte, crinière le plus souvent double, garrot peu sorti et charnu, épaules également charnues manquant d'inclinaison, croupe arrondie, large, généralement avalée, creusée sur la ligne médiane par un sillon profond, queue attachée bas et aux longs crins. La partie supérieure des membres est puissante, les jarrets sont larges et secs, mais les tendons sont peu détachés et le genou un peu effacé. Les boulets sont, comme la queue, garnis de longs crins. Le pied est grand, évasé et plat. Les chevaux sont néanmoins pleins d'énergie et de vivacité dans leurs allures, sobres et très-durs à la fatigue[65].

Le climat, la position et le sol de cette contrée font que le commerce équin est le principal revenu des habitants au milieu du XIXe siècle, chaque ferme possédant six à sept juments. Les étalons employés y sont fournis par l'administration des haras ou appartiennent à des particuliers. Les étalons fournis avant la révolution française par les états de Bretagne n'étaient pas des chevaux de trait, mais durant l'organisation du haras de Langonnet, des gros trait Bretons, Percherons et Boulonnais ont été envoyés dans le Léon[66].

Race du Conquet

Dans les environs de Saint-Renan, Trébabu et le Conquet, des chevaux de trait léger et carrossiers proviennent des haras entretenus dans cette contrée par de riches propriétaires, ainsi que des étalons qu'y plaçaient les États de Bretagne[67]. Peut-être issus du cheval de Léon, ils sont plus légers dans leurs formes et leur structure en raison des pâturages moins riches que sur le littoral. Ils ont été croisés avec des chevaux danois, allemands et normands importés par les États de Bretagne. De robe baie, quelquefois grise pommelée, leur taille varie de 1,48 m à 1,58 m. La tête carrée est assez légère, le chanfrein droit et quelquefois busqué, l'encolure bien proportionnée, le garrot assez sorti, les épaules moins chargées et un peu plus obliques que sur le cheval de Léon, le corps plus allongé, la croupe arrondie et séparée par un petit sillon, la queue attachée plus haut, les membres un peu grêles comparativement aux autres parties du corps, les boulets moins garnis de crins, les pieds moins évasés, moins plat. Ce cheval est énergique, sobre et dur au travail, mais manque de distinction dans son ensemble. C'est un excellent cheval d'arme pour la cavalerie de ligne[68].

Bidet

Article connexe : Bidet (cheval).
Bidet Breton de Briec, sur une gravure de 1861.

Le bidet Breton (et le « double-bidet ») a été très recherché pour son amble, qu'il connait naturellement ou qui lui est inculqué. Il se trouve dans les environs de Briec et de Carhaix, dans les vallées et sur le couchant des monts d'Arrée, et sur le littoral du Morbihan. Les animaux sont peu homogènes, puisque généralement élevés par des paysans pauvres. Leur robe est surtout l'alezan sous différentes nuances, la taille est généralement petite, de 1,38 m à 1,40 m. La tête est carrée, camuse, un peu forte, mais sèche et ordinairement plaquée. L’œil est vif, l'encolure est droite et assez mince, le garrot peu développé, les épaules sèches, le corps arrondi, ample, court et ramassé, la croupe arrondie et basse, les membres forts, les jarrets larges et bien évidés mais quelquefois clos, les boulets très fournis de crins mais sans longs poils, les pieds très bien conformés. Les animaux des environs de Carhaix sont plus anguleux et ont un peu plus de taille que ceux de Briec et de Châteauneuf[68],[69]. La variété propre à Briec, ou «  bidet de Cornouaille », a connu une très grande popularité[70].

Au début du XIXe siècle, le bidet Breton est « en France, la monture de presque tous ceux que leur profession appelle à monter journellement à cheval »[68]. Il n'est pas rare de voir parcourir à des bidets de train des distances de trente à quarante kilomètres, à raison de vingt-quatre kilomètres à l'heure[34]. Ceux qui trottent ont des allures allongées et très vives, travaillant jusqu'à un âge avancé, sans que leurs aplombs et leurs membres n'en souffrent, tout en se contentant de peu de nourriture[68]. Cette sobriété lui a valu le surnom de « cosaque de la France » durant la campagne de Russie[70]. Dès les années 1850, le bidet devient, du moins au centre de la Cornouaille et du Morbihan, beaucoup moins recherché car l'état des voies de communication généralise l'usage de la traction hippomobile. Il n'est bientôt plus utilisé que dans son pays de naissance, malgré ses qualités de sobriété et de robustesse[68].

Chevaux nains d'Ouessant

La présence de « chevaux nains » est attestée à Ouessant par quelques rares sources. « Très recherchés et remarquables par leur vivacité et l'élégance de leurs formes, non moins que par l'extrême petitesse de leur taille », ils étaient déjà en nette diminution à l'époque de Jean-Baptiste Ogée. Ils sont croisés avec des étalons corses, proches de leur morphologie, au XIXe siècle[71]. François-Marie Luzel en a vu durant sa jeunesse, mais constate lors d'un voyage à Ouessant qu'ils ont disparu[72].

Chevaux de Saint-Brieuc, de Tréguier et de Lannion

D'autres types d'animaux sont répertoriés dans les Côtes-d'Armor, et notamment à Saint-Brieuc. Les chevaux de trait sont proches de ceux du Léon, mais la robe est grise mouchetée ou truitée, gris pommelée et grise clair, quelquefois aubère ou baie, et la taille va de 1,48 m à 1,58 m. Ils se trouvent sur tout le littoral, depuis Saint-Malo jusqu'à Lannion, et sont achetés poulains par des cultivateurs des environs de Dinan et de Rennes, voire du Perche et de la Normandie[73].

Le cheval élevé à Tréguier est à diviser en deux variétés; l'une, plus forte et plus commune que la race du léon, existe principalement dans les environs de Lannion ; L'autre, beaucoup moins grande, mais bien établie et d'assez bonne conformation, se trouve dans les environs de Pontrieux. Le commerce principal de ces localités est celui des chevaux; les poulains sont vendus à 18 mois et 2 ans, et les mères font le travail des fermes[74].

Types survivants

Chevaux bretons de robe baie dans une pâture.

Officiellement, les haras nationaux, le syndicat de la race et la plupart des éleveurs ne distinguent désormais plus que deux types de chevaux Bretons : le trait et le postier. La différence de modèle s'explique par l'utilisation des chevaux, le trait Breton étant destiné à la traction lourde au pas (qui exige des chevaux un placement de l'encolure presque à l'horizontale), et le postier à la traction au trot (qui, au contraire, s'effectue avec l'encolure relevée)[75]. Les éleveurs Bretons mettent en avant les aptitudes mixtes de la race[63].

L'existence de deux autres types historiques survivants, le cheval de Corlay et le « Centre-montagne », est toutefois attestée par de nombreuses sources[76].

Cheval de Corlay

Le cheval de Corlay, sur une gravure de 1861.

Également connu sous le nom de « cheval léger de la montagne », son centre de production historique se situe dans les environs de Corlay, au sud de Guingamp, et dans une partie de l'arrondissement de Loudéac. Avant la Restauration, il n'existe aucun élevage particulier dans cette région[77], les animaux qui s'y trouvent ressemblent aux bidets des pays montagneux, de petite taille (1,20 m à 1,40 m au plus)[78], minces, secs, aux membres grêles un peu crochus et bas du derrière, avec une ligne du dessus proche de celle du mulet, rappelant le cheval barbe avec lequel ils ont peut-être été croisés. Sobres, infatigables, adroits et d'une longue durée, ils vivent à l'état semi-sauvage et se contentent de peu de soins[79].

En 1808, peu de temps après la réorganisation des haras, des étalons arabes et quelques Pur Sangs sont introduits, les croisements deviennent fréquents. La taille du cheval de Corlay augmente, de 1,45 m à 1,58 m. Les robes dominantes sont l'alezan, l'isabelle et le bai, avec quelques gris et des noirs. La tête est carrée, légère, l'œil est ouvert, l'encolure bien proportionnée, le corps arrondi, le garrot élevé, la croupe, comme l'ensemble de la conformation du reste, rappelle le cheval de sang. Les épaules ont une bonne direction, les membres, bien que manquant d'ampleur, sont secs, nerveux et vigoureusement articulés. Les tendons bien détachés, le pied bon, les allures vives et les mouvements gracieux. Napoléon Ier examine ces animaux et se fait dire qu'ils sont capables, sans préparation aucune, de fournir un steeple-chase de plusieurs kilomètres sur tout type de terrain. Le lendemain matin, ce steeple-chase est couru devant lui, sur un terrain très accidenté et détrempé par une pluie torrentielle. Sur 12 chevaux qui courent, 10 arrivent au but sans accident, montés sans selle, sans étriers, conduits par de simples filets ou avec leurs longes par de jeunes paysans[79]. Le cheval de Corlay est d'ailleurs utilisé dans des courses locales, en raison de la vitesse de ses ancêtres arabes et Pur Sang[16]. Il est désormais référencé comme un A.Q.P.S.[76], mesurant 1,50 à 1,55 m. Ses effectifs ont diminué régulièrement[15], il a pratiquement disparu de nos jours[80]. La ville de Corlay a ouvert un musée pour retracer son histoire[81].

Centre-montagne

Également appelé « petit trait Breton » et historiquement issu des zones montagneuses bretonnes, il s'agit de la plus petite des variétés. Il est inclus en 1927 aux types reconnus de la race bretonne, avec le trait et le postier, et toise alors environ 1,40 m. Il descendrait des bidets de montagne, et aurait survécu « parce qu'il y a toujours eu des éleveurs pour monter à cheval, dans la montagne »[82],[27]. Son exportation en Italie est à l'origine de la formation du trait italien, ou T.P.R. (Tiro pesante e rapido)[76] : au cours des XIXe siècle et XXe siècle, les agriculteurs italiens avaient tenté d'utiliser le trait belge pour améliorer leur cheptel local, mais la descendance s'est avérée trop lourde et lente pour le travail de traction demandé[83]. En Espagne, le Centre-montagne est à l'origine de l'Hispano-Breton, issu du croisement entre des juments du nord du Portugal et de l'Espagne avec des étalons bretons, au début du XXe siècle. L'Hispano-Breton est reconnu comme race autochtone de Castille depuis 1998[84].

Postier Breton

Postiers bretons dans une pâture à Daoulas.

Le type postier, « fleuron de la race »[37], est considéré comme « l'un des plus précieux patrimoines zoologiques français »[85], un symbole de la « réussite zootechnique »[84], et l'exemple le plus notoire de la réussite d'un croisement[86]. Il est plus léger et étendu dans ses allures que le trait[84].

La forte demande en chevaux de poste au XIXe siècle pousse à des croisements avec des étalons normands et Percherons, faisant émerger un type dit « Trait Breton percheronisé »[27] et introduisant la robe grise dans la race[22]. Le postier proprement dit est développé suite aux croisements des juments du Léon avec le trotteur Norfolk et le Hackney, au début du XXe siècle[86]. Ses allures très soutenues lui permettent de tenir un train de 10 km/h en tirant le double de son poids[37]. Toisant environ 1,55 m, il est élevé principalement dans le centre de la Bretagne. C'est un bon cheval d'attelage capable de réaliser des travaux de trait léger. Son nom vient de son utilisation historique pour tirer les chariots des postes[15]. Les ancêtres du postier ont été largement utilisés par l'artillerie de la Grande Armée, et décrits comme une version allégée du Suffolk Punch, un trait de Grande-Bretagne[16]. Ce cheval est largement exporté, avec un pic atteint entre les années 1900 et 1940, où des trains remplis de chevaux partent de la gare de Landivisiau vers toute la France, tandis que des bateaux lui font gagner le sud de l'Europe, l'Afrique du Nord, l'Amérique du Sud et le Japon[87].

La sélection pour la viande durant les années 1970 fait que lorsque le succès de l'attelage de pousse les éleveurs à sélectionner des chevaux plus légers, peu de différences existent alors entre le type postier et le type trait, tous deux élevés au poids. Des tentatives de croisements entre chevaux Bretons; trotteurs et Pur Sangs sont initiés pour faire renaître l'ancien postier plus léger, avec peu de succès[88].

Trait Breton

Traits Bretons à Creyssac.

Le trait Breton est issu de croisements avec des Ardennais et des Percherons effectués par les paysans pour leur travail agricole, afin d'obtenir des chevaux plus puissants, et aptes à tracter de pesants outils[89]. L'étalon « raceur » demi-Ardennais Naous, notamment, a eu une grande influence avant la Première Guerre mondiale[90]. Le trait Breton est très fort en rapport avec sa taille, originellement élevé dans la zone côtière du nord de la Bretagne, vers Merléac, il toise environ 1,60 m. Ce type en a absorbé un autre, plus ancien et plus lourd, le « Grand breton », qui a servi d'améliorateur pour de nombreuses autres races de trait[15]. Désormais élevé presque essentiellement pour sa viande, le trait Breton forme le type le plus fréquent chez la race, et peut peser la tonne[84].

Production de mules

Article détaillé : Mule des Pyrénées.

Le Breton a également été beaucoup utilisé pour donner naissance à des mules, par croisement avec l'âne grand noir du Berry ou le baudet catalan.

Description de la race

Le cheval Breton est caractérisé par sa masse très imposante, donnant l'impression d'un cheval « excessivement éclaté dans ses deux bouts ». Ses membres courts le rendent « près de terre ». Il est très musclé aux épaules et aux cuisses[76]. Les poulains enregistrés sont marqués d'une hermine, symbole de la Bretagne, sur le côté gauche de l'encolure[15],[91]. Du fait des nombreux modèles de la race, la taille des animaux varie de 1,45 m minimum à 1,70 m pour les plus grands spécimens, bien que la moyenne se situe entre 1,55 m et 1,63 m, pour un poids de 750 kg[2],[92],[91]. Du fait de la sélection pour la viande, ce poids peut aisément atteindre la tonne[76].

Standard morphologique

Article connexe : Morphologie du cheval.
Tête d'un postier breton.

En France, le cheval breton doit, pour être admis à la reproduction, être conforme à un standard morphologique. Il existe officiellement deux types : le trait, le plus compact, et le postier, plus léger, plus étendu dans ses rayons et ses allures[91].

Tête

La tête est courte et carrée, de volume moyen, au profil rectiligne (certaines lignées possèdent toutefois une tête camuse[92]) et au front large, de taille moyenne, bien proportionnée, avec des naseaux larges et bien ouverts, recherchée expressive et avec l’œil vif. Les oreilles sont petites et très mobiles, assez basses[15],[93],[92],[91].

Avant-main, corps et arrière-main

L'encolure est généralement courte (mais recherchée longue), forte, large et très musclée, légèrement courbée et bien greffée. Le poitrail est très éclaté, la poitrine profonde, le garrot souvent écrasé et peu apparent. L'épaule, souvent courte (mais recherchée longue) et oblique, est attachée à un corps compact, au dos court, tendu, large, puissant et fort. Le cheval a du coffre et ses côtes sont arrondies. L'arrière-main est très puissante, dotée d'une croupe large, arrondie, et souvent double[15],[93],[76],[92],[91].

Membres

Les membres sont courts mais puissants, avec des jointures larges, des pieds bien formés et d'abondants fanons[15],[93]. Les cuisses et les avant-bras sont très musclés, les canons courts et secs[92],[91]. Les genoux sont, par contre, relativement bas. Les membres antérieurs parfois mal appuyés peuvent donner aux chevaux une irrégularité d'allure et les faire billarder[76]. Ces membres courts donnent au cheval Breton un aspect ramassé, qui s'explique par son utilisation historique sur des exploitations au terrain accidenté, nécessitant une meilleur accroche que sur les terrains plats[94].

Robes

Article connexe : Robe du cheval.

Le Breton porte habituellement une robe alezane, souvent avec des crins lavés, mais son standard accepte aussi le bai, l'aubère, le rouan, le noir, le noir pangaré et le chocolat[91]. Si des encyclopédies affirment que le gris est accepté[15], ce n'est pas le cas selon la version du 26 mai 2011 du règlement du stud-book de race[91]. La raison s'explique sans doute par le fait que la robe grise est issue des croisements avec le Percheron[22].

Historiquement, la mode de la robe alezane a rendu le bai beaucoup moins fréquent[95]. La raison est peut-être à chercher, ainsi que l'affirme un éleveur belge, dans les croisements effectués avec des chevaux Ardennais, qui sont presque toujours de robe baie : les éleveurs bretons ont cherché à éliminer la robe baie de leurs élevages, peut-être pour effacer cette particularité qui leur rappelle trop les croisements et le métissage[96]. L'alezan foncé ou brûlé et l'aubère foncé sont particulièrement recherchés. La plupart des chevaux portent beaucoup de marques blanches, dont de hautes balzanes et une large liste en tête, dite « belle face »[92]. Toutefois, les éleveurs tentent désormais de les limiter.

Tempérament et entretien

Ce cheval est réputé robuste, rustique et travailleur, ni exigeant, ni lunatique, familier et gentil[1]. Malgré sa masse et ses membres courts, il possède des allures actives, et notamment un trot vif. Sa bonne résistance aux climats chauds est appréciée à l'exportation[93], ainsi, lorsqu'en 1917 la création d'une race de chevaux de trait est préconisée au Maroc, le Breton est proposé pour l'importation et les croisements[97]. Il en est de même en Algérie en 1913[98].

Une particularité documentée du cheval Breton est celle de se nourrir d'ajoncs, au point de braver les piquants pour attraper de jeunes pousses au bord des fossés[99]. Yann Brekilien rapporte même un proverbe populaire : « Cheval de jonc, cheval Breton », ajoutant que les paysans hachaient la plante pour en nourrir leurs chevaux au lieu d'utiliser l'avoine, et que les bêtes s'en accommodaient très bien[100].

Sélection

En 2003, pour la sélection des animaux, l'attention est portée sur la fertilité des étalons[101] et sur la limitation des marques blanches. La robe pie est en effet interdite par le standard de race. La jument Dame de Pique et l'étalon Océanique ont toutefois transmis de grandes marques blanches à leur descendance, les éleveurs parlant même d'un « empoisonnement des robes »[102]. Les poulains dont les balzanes montent au-dessus des articulations sont généralement vendus pour la boucherie, et les marques blanches ne doivent idéalement pas dépasser le dessus du sabot ni l'étoile en-tête[103]. Cette orientation a été inclue en 2009 au règlement du stud-book de la race, qui prévoit le refus des marques blanches en dehors de la tête et des membres, des balzanes dépassant la base du jarret et le canon, et de la liste prolongée par un ladre ou du blanc sur les naseaux et aux lèvres[91].

Les éleveurs cherchent aussi à alléger le modèle postier pour le sortir du créneau hippophagique, et l'adapter à l'attelage de compétition et de loisir[87]. Les poulains issus d’insémination artificielle et de transfert d’embryon sont inscriptibles au stud-book[91].

Utilisations

Le Breton possède des capacités variées en raison des différents types de la race. Les plus petits et légers peuvent être utilisés sous la selle et pour un travail de trait léger et rapide, tandis que les plus lourds sont idéaux pour la traction lourde et les travaux d'agriculture.

Production de viande

Articles connexes : Hippophagie et Viande de cheval.
Les chevaux Bretons les plus lourds, comme ceux-ci, à Creyssac, restent majoritairement élevés pour leur viande.
Témoignage d'un éleveur belge à propos des chevaux Bretons de boucherie, en 1981

Aujourd'hui, ces gros lourdauds connaissent un regain d’intérêt avec la boucherie; faire du cheval lourd, c'est facile il n'y a pas besoin d'être un bon éleveur [...] Quand je vois ces chevaux faire maintenant une tonne, à quoi ça rime pour la traction ? [...] En trois ans, les aplombs sont foutus, les reins n'en parlons même pas ! Pour le bifteck, d'accord, et c'est pareil pour vos « Bretons » si allants et si forts sous les 800 kg, qui vont bientôt aborder les 1 000 kg de viande sur un squelette et des membres faits pour soutenir des poids bien inférieurs à la tonne ! [...] Pour moi, ce ne sont plus des chevaux de trait, mais des bêtes à viande[104].

Le principal débouché du cheval Breton demeure la production de viande. Il est particulièrement apprécié des éleveurs en raison de sa rusticité et de sa croissance rapide, permettant de produire une viande de qualité en peu de temps[93], notamment à destination du marché italien, grand consommateur de jeune viande chevaline. Le syndicat de la race estime que le maintien de cette production est indispensable en dépit des controverses qu'elle suscite[105].

Loisir et compétition

Toutefois, il cherche désormais à positionner le cheval Breton dans le secteur des loisirs et de la « compagnie » en le recommandant pour la promenade montée et attelée, et dans les clubs d'équitation (dans lesquels il peut aussi réaliser les travaux de cour et d'écurie, ou être monté pour la voltige en cercle)[105]. L'essor de l'équitation de loisir et du tourisme équestre, attelé en particulier (la Bretagne étant l'une des régions où ce secteur est le plus développé, avec plus de 600 km de chemins balisés[37]), a permis à la race de trouver de nouveaux débouchés dans la traction de roulottes et de chariots bâchés. Le cheval Breton est également attelé dans des fêtes de villages et des défilés costumés, il est représenté dans nombre de fêtes bretonnes, mais aussi dans des spectacles à Paris[105],[49]. On le retrouve attelé à des calèches de promenade, ou pour des mariages et des réceptions[105].

Contrairement à bien d'autres races de trait, le postier Breton a toujours été utilisé à la traction[106]. Ils peuvent s'essayer à l'attelage de compétition, secteur qui a très fortement progressé depuis 1995 avec des concours d'utilisation organisés par les haras nationaux français, et des concours ouverts aux jeunes chevaux de toutes les races, organisés par la société hippique française et la fédération française d'équitation. Le cheval Breton dispute ses concours attelés sur quatre épreuves en général, la présentation et le dressage, le marathon, la maniabilité et la traction[105].

Travail et entretien des espaces verts

Trait breton en démonstration de labour à la Fête du Cheval du Poney et de l'Âne, à Rennes.

Le cheval Breton est de retour au travail, restant une aide précieuse pour le débardage forestier, les cultures maraîchères, et les passages minutieux entre les pieds de vigne. La race est utilisée sur de petites exploitations[93], les légumiers de la « ceinture dorée », dans le Finistère nord, l'ont adopté dans leurs champs d'artichauts, de choux-fleurs et de pomme de terres[49],[105] pour le binage, le battage et le transport des têtes de légumes : son utilisation permet de ne pas tasser le sol à l'approche de l'hiver[27]. De plus, le fumier produit par le cheval est valorisé, au point que dans les années 1980, il rapporte davantage à la revente que ne coûte la nourriture de l'animal[107]. Ces chevaux recueillent aussi des algues sur les plages bretonnes, notamment du goémon en pays Bigouden[49]. Le syndicat de race promeut son retour en ville, pour l'entretien des parcs, les travaux d'entretien et de voirie[105]. Depuis 2007, le festival interceltique de Lorient emploie un trait Breton pour la collecte des déchets, l’expérience devant être étendue en 2011[108]. Une épicière de Pluherlin a créé une « équicerie » grâce à une roulotte aménagée et à Stourm, son postier Breton. L'attelage parcourt chaque jour les quinze kilomètres separant Pluherlin et Rochefort-en-Terre, afin de faire des livraisons à domicile[109]

Une autre utilisation de la race est l'entretien des espaces verts par la consommation des végétaux[49], dans des zones de déprise agricole et des zones naturelles sensibles, grâce à sa rusticité. Le cheval Breton est testé dans les régions marécageuses, les dunes et les landes, ainsi qu'à l'estive avec d'autres herbivores. L'une des plus célèbres expériences concerne la forêt de Brocéliande[105].

Diffusion de l'élevage

Article connexe : Élevage du cheval en France.
L'entrée ouest du haras national de Lamballe, avec deux chevaux Bretons au travail.

Le Breton est l'un des chevaux de trait français dont les effectifs sont les plus importants[9], avec 4043 immatriculations en 2007, il a représenté 28% du total des chevaux de trait[37]. Il connaît aussi une forte progression puisqu'en 2001, les 3418 immatriculations de la race représentaient alors 19 % des chevaux de trait[2]. Le nombre d'éleveurs a lui aussi connu une progression, passant de 2599 en 2001 à 2811 en 2002, par exemple[2]. En 2010, il tend à se stabiliser, avec 4 037 nouvelles immatriculations en 2008 contre 4 053 en 2007, accompagnées d'une très légère diminution des juments saillies, des étalons en activité et du nombre d'éleveurs[1], le terme d'éleveur s'appliquant à toute personne en possession d'au moins une jument mise à la reproduction.

L'expansion du cheval Breton est comparable à celle du Comtois, avec un doublement des effectifs entre les années 1990 et le début des années 2000. Il est, comme ce dernier, adapté à la moyenne montagne, de robe principalement alezane, et élevé de manière extensive à destination de la boucherie[106].

Année 1992 1996 2000 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Nombre de poulinages en France[1]. 1772 2221 3285 3508 3649 3870 4053 4037  ?

Si la population de la race reste réduite en comparaison avec les chevaux de selle populaires, elle a été remarquée par les chercheurs pour sa riche diversité génétique[110]. En 2002, 63% des étalons sont stationnés en dehors de Bretagne[9], les anciennes restrictions d'enregistrement n'ont pas empêché l'élevage de se répandre dans toute la France et autour du monde[17], notamment en Italie et au Japon. La plupart des naissances hors Bretagne ont lieu en moyenne montagne, dans le massif central et les Pyrénées[106]. Toutes races confondues, la Bretagne recèle environ 50 000 chevaux[37]. Les habitants témoignent d'un certain régionalisme à travers l’intérêt pour leurs chevaux, leurs concours d'élevages, et les foires qui attirent un public nombreux[49].

Les restrictions ont posé un problème de perte génétique lors de l'enregistrement des poulains Bretons au registre d'élevage, car pendant longtemps seuls les animaux nés dans le berceau d'origine, la Bretagne historique, pouvaient y figurer[9]. Désormais, la notion de berceau n'existe plus et tous les chevaux issus de parents eux-mêmes Bretons sont automatiquement inscriptible au registre d'élevage[111]. Une politique d'enregistrement à titre initial a aussi permit une forte augmentation des effectifs de la race[1].

Le cheval Breton reste élevé principalement au haras national de Lamballe (qui effectue une présentation de ses animaux chaque année[112]), à celui d'Hennebont (la parade annuelle de ses étalons attire des milliers de visiteurs[113]) et autour de La Roche-sur-Yon[17]. En 2008, la grande majorité des éleveurs sont localisés en Bretagne, les autres en Auvergne, Midi-Pyrénées, Aquitaine, Pays de la Loire et Limousin[114]. Le cheval Breton est visible chaque année au salon du cheval de Paris et au salon international de l'agriculture. Le syndicat de la race compte 1200 adhérents en 2002[49].

Ce cheval continue d’être exporté autour du monde, pas seulement pour le marché de la viande puisqu'au début du XXIe siècle, une cinquantaine d'étalons reproducteurs partent chaque année améliorer les souches locales, ou pour le travail agricole. Le Brésil importe un ou deux chevaux chaque année, et constitue le seul pays étranger à posséder un registre d'élevage de la race bretonne. L’Espagne, l'Italie et l'Afrique du Nord sont les trois autres principaux importateurs[115].

Cheval Breton dans la culture

Le cheval Breton est incontestablement un patrimoine culturel, en raison de l'attachement profond entre ses éleveurs, ses utilisateurs, et les animaux[23]. Cet attachement est proche d'une « parenté totémique » : l'éleveur de Bretons emploie par exemple le « nous » pour parler de ses chevaux et de lui, ou de l'ensemble des éleveurs et chevaux de son pays[116].

Cette place culturelle est également transparente dans les écrits et les chansons. Dans le Barzaz Breiz, rapporté par Théodore Hersart de la Villemarqué, le cheval est un symbole guerrier, comme en témoigne le barde Gwenc'hlan dans sa prophétie comparant le roi à un cheval marin[117] :

Diougan Gwenc'hlan. La prophétie de Gwenc'hlan, traduction française.
Me wel ar morvarc'h énep tont,
Ken a gren ann aot gand ar spont.
Dalc'h mat ta, dalc'h mat ta, morvarc'h;
Darc'b gand hé benn, darc'h mat ta, darc'h[117]
Je vois le cheval de mer venir à sa rencontre
Et faire trembler le rivage d'épouvante
Tiens-bon ! Tiens-bon, cheval de mer
Frappe-le à la tête, frappe fort, frappe ! »[118]

La gloire de la chevalerie [...] doit revenir en partie à la Bretagne : c'est dans ses frais vallons que s'élevaient les destriers de Tristan du Léonnais, et des Preux de la Table Ronde; c'est sur ses collines sauvages que bondissaient les cavales de la tendre Guenièvre et d'Iseult de Cornouailles[117].

Un auteur du XIXe siècle remarque que toutes les contrées où la chevalerie est célébrée sont aussi réputées pour la qualité de leur élevage équin[119].

En dehors de la légende, le cheval Breton est utilisé jusqu'au XXe siècle comme principal moyen de locomotion et est associé à tous les évènements de la vie. Sa présence en nombre lors des grands rassemblements populaires, tels que les pardons, les foires ou même les mariages, est également l'occasion d'organiser des cavalcades et des courses[120].

Animal indispensable à la vie paysanne, il fait même l'objet de fêtes particulières, telles le jour de la Saint-Eloi[121], où l'on cherchait à obtenir la bénédiction de Saint Éloi pour son cheval. Les paysans se rendaient en pèlerinage avec une offrande, généralement un fer à cheval, afin de prier et de se faire bénir. Ils arrosaient ensuite les parties génitales de leurs chevaux à une fontaine, un rite de fécondité lié à l'arrivée d'un futur poulain, signe d'abondance. Le rite était si populaire qu'à Quistinic, la fréquentation du pardon en juillet a obligé la construction d'une nouvelle fontaine au XIXe siècle. À Saint-Eloy, le pardon du jeudi de l’ascension attirait des fidèles de toute la France. Il en est de même à Saint-Péver depuis 1888, où les chevaux se baignent dans un étang[37].

L'attachement des paysans bretons pour le cheval de leur pays ainsi que le statut de celui-ci sont largement mis en scène dans Le Cheval d'orgueil de Pierre-Jakez Hélias, adapté au cinéma par Claude Chabrol en 1980[122]. D'autres œuvres parlent de chevaux bretons sans en faire leur sujet principal, Honoré de Balzac en mentionne ainsi dans son roman Les Chouans[123].

La peintre Rosa Bonheur a eu plusieurs fois l'occasion de travailler sur des chevaux Bretons[124]. La place de Callac s'est vue offrir par le ministère de la culture en 1958 une statue du célèbre étalon reproducteur Naous, réalisée à la fin de la vie du cheval. En 1983, la mairie de Landivisiau a érigé la statue d'un cheval Breton à l'endroit où se tenait jadis son célèbre marché au chevaux, qui attirait de très nombreux maquignons[90].

Le domaine de Ménez-Meur, dans les monts d'Arrée, accueille une maison du cheval Breton[125]. En 1998, Jean-Maurice Colombel créé une exposition autour du cheval et des hommes Bretons, qui a été vue à Rennes, Vannes, Vitré et Hennebont, entre autres, jusqu'en 2003[126]. Un postier Breton, Naer, joue avec son dresseur Laurent Jahan un numéro de combat médiéval, présenté notamment à cheval Passion[127].

Notes et références

Notes

  1. Longtemps considéré comme une invention de La Villemarqué, ce chant a été récemment réhabilité, car issu d'un véritable travail de collecte. Voir entre autres Joseph Vendryes, Études celtiques, Volume 27, Société d'Éditions "Les Belles Lettres", 1990, p. 398
  2. La plupart des hippologues s'accordent cependant pour affirmer que ce type de croisement très ancien, s'il a pu avoir lieu, n'a généralement pas laissé de grandes traces sur les chevaux, et se révèle plus proche d'une légende populaire que d'une vérité historique
  3. L'une des particularités de la Bretagne sur les autres provinces françaises est la non-utilisation de l'âne : même les paysans les plus pauvres se doivent de posséder au moins un cheval

Références

  1. a, b, c, d, e et f Syndicat des éleveurs du cheval Breton, « Le trait Breton », les haras nationaux, décembre 2010. Consulté le 28 aout 2011
  2. a, b, c, d et e Dal'Secco 2006, p. 18
  3. Edwards 2006, p. 200
  4. (en) Breton, Oklahoma State University. Consulté le 6 janvier 2008
  5. a, b et c Cegarra 1999, p. 84
  6. Houël 1842, p. 238
  7. Houël 1842, p. 239
  8. Houël 1842, p. 240-241
  9. a, b, c, d, e, f et g Collectif 2002, p. 212
  10. Houël 1842, p. 247
  11. Marcel Girault, Attelages et charrois au Moyen-Age, coll. Colporteur, Nîmes, C. Lacour, 1992, p. 78
  12. Bulletin mensuel de la société polymathique du Morbihan, Vannes, 1888, p. 30
  13. Houël 1842, p. 248
  14. Annales de la Société d'histoire et d'archéologie de l'arrondissement de Saint-Malo, 1996, p. 230
  15. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k et l Bongianni 1988, p. 90
  16. a, b, c, d, e et f Edwards 1994, p. 266-267
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Annexes

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • « Le breton : la marque de l'hermine », dans Attelages magazine, no Hors Série 2, 2002, p. 38-41 
  • A. Puig, « Le breton dans tous ses états », dans Sabots, no 1, 2002, p. 33-35 
  • Yvon Le Berre, « Le breton », dans Sabots, no 8, 2004, p. 38-39 
  • A. Poirier, « Corlay, cœur breton », dans Of course, no 10, 2005, p. 68-71 
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