- Castration
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La castration est l'ablation des organes reproducteurs de végétaux, d'animaux ou d'humains. Dans le cas de l'homme, la castration est considérée comme une mutilation génitale et est illégale dans la plupart des pays du monde. On la distingue cependant de l'ablation chirurgicale des testicules (orchidectomie ou encore orchiectomie) qui peut être nécessaire pour des raisons thérapeutiques. La castration concerne dans le règne animal l'ablation des testicules (chez les mâles) et l'ablation des ovaires (chez les femelles), l'ablation de la verge étant appelée penectomie. L'ablation de la verge et des testicules est une émasculation.
Sommaire
Une définition extensive de la castration
La plupart du temps la castration concerne juste l'ablation des testicules (castration ou émasculation partielle), mais il arrive que cela concerne aussi le pénis (castration ou émasculation totale) ; les personnes ainsi opérées sont parfois appelées des eunuques.
Castration chimique
Article détaillé : Castration chimique.La castration chimique, consiste à ingérer des médicaments qui vont déclencher une baisse de la production de testostérone et ainsi diminuer les pulsions sexuelles.
Une pratique traditionnelle
En Europe occidentale, la castration a parfois été pratiquée chez des enfants ou adolescents pour obtenir des castrats, c'est-à-dire des hommes chantant avec une voix aiguë, très recherchés jadis pour certains spectacles lyriques ou pour le chant à l'église (le catholicisme interdisait autrefois aux femmes de chanter dans une église). La pratique de la castration dans le but d'obtenir ce type de voix ayant été interdite par le pape Clément XIV à la fin du XVIIIe siècle, les castrats ont disparu au cours du siècle suivant.
La castration a été pratiquée dans certaines civilisations sur des adolescents ou des hommes pour obtenir des eunuques. Dans l'Empire perse achéménide, en Chine ou au Viêt Nam, ceux-ci pouvaient occuper de hautes fonctions administratives.
Mutilations sexuelles et religions
Durant l'Antiquité grecque, en Asie mineure, où était pratiqué le culte de Cybèle la grande déesse, lors de la commémoration de la mort d'Attis l'amant de la déesse, - le jour du sang - pris de frénésie mystique, des hommes se castraient eux mêmes et dès lors accédaient au rang de prêtres. Lors de l'importation de ce culte à Rome, la castration rituelle lors des célébrations frénétiques du "jour du sang" les hommes s'étant ainsi auto-mutilés étaient appelés par dérision les "Galles" (coq en latin). Les fêtes suivant le jour du sang (célébrant la résurrection d'Attis étaient appelées "Hilaria" (jours de joie).
Mutilations sexuelles et orientations sexuelles
La castration est aussi pratiquée chez les femmes transsexuelles qui veulent perdre les effets de la testostérone. En l'absence de cette hormone qui n'est plus sécrétée suite à la castration, les caractères sexuels secondaires disparaissent. Ainsi donc, les "castrés" se voient diminuer leur musculature, la perte de poils autres que les cheveux et une tendance à une voix plus aiguë. Les castrés ne deviennent jamais chauves si l'opération est effectuée avant la puberté et, dans certains cas, il reste possible d'avoir une érection et donc un coït ; cependant il est impossible de féconder.
Opposition et répression
Les arguments des opposants
Certaines personnes s'opposent vivement à ce phénomène qu'ils considèrent comme étant éthiquement inconcevable. La castration, selon eux, aurait plusieurs aspects néfastes pour l'humain. Elle causerait entre autres le cancer de la moelle épinière, et pourrait, à l'extrême, être à l'origine d'un stress post-traumatique. Lors de la castration physique (sur délits), certains opposants évoquent ce choix comme un retour à l'eugénisme.
Les moyens de lutte
Il existerait, en effet, plusieurs moyens pour lutter contre la castration. Certains pays ont créé un programme regroupant une communauté des personnes victimes de la castration pour manifester. En 1995, en Argentine, 700 castrés se sont révoltés contre le gouvernement argentin pour recevoir un dédommagement.
La castration et la loi
Bien que l'excision ne l'ait jamais été, la castration a été proposée et parfois appliquée aux personnes jugées coupables d'un crime sexuel, et plus spécialement à ceux condamnés pour pédophilie. Dans ce cas, il peut s'agir soit de castration chirurgicale, soit de « castration chimique » : on ne pratique pas d'ablation chirurgicale mais le patient est soumis à un traitement anaphrodisiaque qui inhibe ses pulsions sexuelles.
La castration chimique est très peu appliquée, sauf en Allemagne sur la base du volontariat [réf. nécessaire]. Dans l'Union européenne, la République tchèque est le seul Etat à avoir appliqué des procédures de castration chirurgicale, l'ayant autorisé, lors de la dernière décennie, pour au moins 94 personnes qui avaient consenti à l'opération[1]. Le Comité européen pour la prévention de la torture a qualifié cette procédure en février 2009, d'« invasive, irréversible et mutilante » [1].
Cette pratique est fortement critiquée comme dégradante et inhumaine[1].
En France
En France, la castration est strictement interdite par la loi. Cependant, il existe un dispositif de castration chimique, soumis à la condition du volontariat par les détenus.
Celui-ci consiste en un traitement censé inhiber les pulsions : la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie du deuxième gouvernement Fillon, souhaiterait que ce traitement, dans le projet de loi sur la recidive (prévu d'être examiné en octobre 2009), puisse être prononcé même après la détention, dans les cas où une remise de peine ou obligation de suivi ont été prononcées, imposant ainsi aux criminels sexuels le choix de cette "castration chimique" ou la prison. Le 22 octobre 2009, la ministre Michèle Alliot-Marie, Garde des Sceaux souhaite ouvrir un débat au parlement sur la castration physique pour les délinquants sexuels.États-Unis
Article détaillé : Droits de l'homme aux États-Unis.Le gouverneur de Louisiane, Bobby Jindal, a signé en 2008 une loi ordonnant aux tribunaux d'imposer la castration chimique en cas de récidive de certains crimes sexuels[1]. Outre la Louisiane, ce procédé est imposé ou autorisé au Texas, en Floride et en Californie[1].
Réparation chirurgicale
Castration chez les végétaux et les animaux
Végétaux
Article détaillé : Castration chez les végétaux.La castration est utilisée en sélection végétale et en production de semence, pour le contrôle de la reproduction. Ceci afin notamment de s'assurer d'une production de variété dites hybrides F1. La castration des parties mâles des lignées femelles permet d'assurer le croisement voulu.
Animaux
Article détaillé : Castration chez les animaux.La castration est pratiquée dans l'élevage animal pour produire des mâles moins agressifs, permettre d'éliminer de la reproduction des sujets de qualités insuffisantes, ou pour produire une viande plus tendre et sans odeur sui generis d'origine sexuelle. Citons notamment:
- le bœuf, taureau châtré ;
- le chapon, poulet (coq) châtré.
- le hongre, cheval (étalon) châtré.
- le mouton, bélier châtré.
Elle peut aussi avoir lieu pour éviter la consanguinité ou les rivalités chez les espèces à mâle dominant (avec la quantité faible de testostérone, les mâles peuvent être plus faibles et sans caractéristique physique particulière qui indique la domination (la crinière chez le lion par exemple)).
La castration peut avoir lieu en pratiquant l'ablation chirurgicale des testicules, en ouvrant les bourses à l'aide d'un bistouri.
Une autre méthode est l'utilisation de la pince burdizzo qui ne demande pas d'incision. La pince enserrant les bourses comprime les vaisseaux sanguins et prive les testicules d'oxygène, ce qui entraîne leur nécrose.
Dans le cas de la castration des veaux, le praticien bloque la possibilité de ruer à l'animal en coinçant ses pattes arrières à l'aide d'un ballot de paille par exemple puis se tenant derrière place la pince et la maintient pendant la durée nécessaire à l'obtention de la nécrose des testicules.Références
- (en)Europeans Debate Castration of Sex Offenders, New York Times, publié le 11 mars 2009, page A1.
Articles connexes
Catégories :- Reproduction des animaux d'élevage
- Andrologie
- Contrôle des naissances
- Identité sexuelle
- Mutilation génitale
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