Franches-Montagnes (cheval)

Franches-Montagnes ou FM
Népal, étalon franches-montagnes, propriété du Haras national suisse HNS.
Espèce	Cheval (Equus caballus)
Région d’origine
Région	District des Franches-Montagnes,  Suisse
Caractéristiques
Morphologie	Cheval de trait léger et cheval de selle
Taille	1,50 m à 1,60 m
Poids	550 kg à 650 kg
Robe	Généralement baie ou alezane
Caractère	énergique, docile, résistant et de pied sûr
Autre
Utilisation	Attelage, saut d'obstacles à petit niveau, dressage et randonnée TREC
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La race des Franches-Montagnes, ou Freiberger en allemand, est la dernière race chevaline suisse, provenant du district des Franches-Montagnes. Elle a été constituée à partir de croisements entre des juments indigènes robustes et des étalons de diverses races européennes, en particulier d'Anglo-normands. Le cheval Franches-Montagnes est de taille moyenne, moyennement lourd, et dispose d'allures souples. Élevé dans toute la Suisse et se développant en France, c'est un cheval polyvalent, mais l'attelage reste sa discipline de prédilection. Il est le dernier représentant du cheval de trait léger en Europe de l'ouest.

Histoire de la race

La présence d'une race autochtone est avérée dans le district des Franches-Montagnes dès le XVII^e siècle, où le cheval Franches-Montagnes est décrit comme beau, robuste, résistant, mais avec une tendance à la cécité, probablement en raison de la proximité de marécages dans la région. Au XVIII^e siècle, l'élevage chevalin se développe et de nombreux sujets sont exportés, en particulier vers la France. Mais le XIX^e siècle amène l'effondrement de l'élevage suisse. Celui-ci est en effet fragilisé par la révolution française et les réquisitions faites par Napoléon Ier pour la lutte contre les Autrichiens^[1]. Après le congrès de Vienne en 1815, le canton de Berne mène une politique engagée pour favoriser la relance de l'élevage^[2], principalement au moyen de primes^[1]. La jumenterie est alors estimée à près de 4 000 animaux. Mais avec l'arrivée du chemin de fer, le cheval perd en partie de son utilité, les chevaux de selle comme les carrossiers^[2]. Sous l'impulsion du canton de Berne, la Confédération s'implique dans l'élevage chevalin et permet l'importation de nombreux chevaux étrangers, à savoir, dans un premier temps des chevaux demi-sang anglais et français, puis dans un second temps, des chevaux Anglo-normands^[1]. C'est à la fin du XIX^e siècle que naissent les deux principaux étalons fondateurs de la race : Vaillant né en 1891 à Saignelégier et Imprévu, un Anglo-normand, né en 1886 à Caen et importé en 1889. Au début du XX^e siècle, l'élevage s'oriente vers le type trait. Des étalons Belges et Postiers Bretons sont utilisés. Au cours de la première Guerre mondiale, les chevaux Franches-Montagnes sont fortement sollicités. On les utilise pour le trait, le bât ou la selle. Le Registre généalogique de la race Franches-Montagnes est créé en 1924. En 1930, on recense ainsi 3 415 juments inscrites au studbook^[1]. La Seconde Guerre mondiale entraine de nouveau une forte utilisation des Franches-Montagnes, et ce, autant dans l'armée qu'en agriculture. La motorisation et la mécanisation de l'après-guerre ont fortement fait chuter les effectifs de la race^[2]. La race tend à s'alourdir afin de répondre aux exigences de la boucherie. Il faut attendre les années 1970 pour que des mesures de soutien à la race soient engagées^[1]. La Fédération suisse d’élevage du cheval de la race des Franches-Montagnes (FSFM) a été fondée en 1997 et assure aujourd'hui le maintien, l'encouragement et la promotion de la race^[3].

Morphologie et caractère

Tête d'un cheval Franches-Montagnes au salon du cheval de Paris 2009

C'est un cheval compact d'aspect général^[4], noble et harmonieux^[5]. Sa tête est de taille moyenne^[4], élégante, avec une expression douce^[5]. Il a de grands yeux et de larges narines^[4]. Ses oreilles sont courtes et droites^[4]. Il possède un beau port de tête sur une encolure robuste, forte^[4] et bien attachée^[5]. La poitrine est large et profonde^[5], le dos court et le rein puissant^[4]. Le garrot est bien sorti et l'épaule est longue et inclinée^[5]. Ses membres sont secs et bien proportionnés avec des paturons de taille moyenne, des jarrets droits et se terminant par des sabots bien formés^[5]. La robe du cheval Franches-Montagnes est le plus généralement baie, mais on trouve de plus en plus de sujets alezans et même quelques gris^[5]. C'est un cheval sûr, sociable et posé^[6].

État de l'élevage

Le cheval Franches-Montagnes est aujourd'hui élevé dans toute la Suisse et il est aussi de plus en plus présent et apprécié en France.

En Suisse

Présentation de chevaux Franches-Montagnes lors du Marché-concours de Saignelégier

La population suisse est estimée à environ 25 000 sujets, dont 4 000 juments d'élevage et 180 étalons^[5]. Pour préserver la sélection faite pendant de nombreuses années, les critères d'approbation des animaux sont très stricts. Ainsi pour être inscrits au studbook, les poulains doivent obligatoirement passés une épreuve de modèles et allures au cours de leur première année, puis les chevaux sont représentés à trois ans à un Test en terrain, où à la présentation de modèles et allures s'ajoutent aussi des épreuves d'attelage, d'équitation et des tests de comportement^[5]. De même, les étalons sont présentés à une commission d'experts qui sélectionne les sujets qui participeront au Test en station, qui se déroule pendant 40 jours dans les installations du Haras national suisse situé à Avenches^[7]. L'un des plus célèbres concours d'élevage est organisé chaque année en août lors du Marché-concours de Saignelégier^[8].

En France

En France, la race est reconnue depuis décembre 2006 dans la catégorie « trait »^[9]. Le règlement du stud-book est identique à celui qui existe en Suisse à l'exception de la section « croisement » qui n'existe pas en France. L'élevage de Franches-Montagnes est présent à l'est et dans le centre du pays. On recense environ 750 sujets en France dont 62 juments saillies et 6 étalons en activité^[5].

Utilisations

Chevaux Franches-Montagnes lors d'un concours d'attelage de tradition au salon du cheval de Paris 2009

Ce cheval, très polyvalent, est utilisé encore en petits effectifs par l'armée suisse. Grâce à son excellent caractère, il convient pour de nombreux sports équestres en particulier en attelage de loisir et de compétition, et en attelage de tradition, où il excelle, mais aussi en saut et en dressage, en monte western, en voltige, en endurance, et en TREC. C'est aussi un merveilleux compagnon de randonnée aussi bien monté qu'en bât. Il est également utilisé en équithérapie. Le cheval Franches-Montagnes est un cheval de famille par excellence^[10],[5].

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

• Liste des races chevalines
• Marché-concours de Saignelégier

Liens externes

• Site officiel de la Fédération suisse d'élevage du cheval de la race des Franches-Montagnes
• Site du Haras national (Suisse)
• Syndicat chevalin du Tramelan Erguël (Jura bernois, Suisse) fondé en 1907

Bibliographie

• Pierre-André Poncet, Le Cheval des Franches-Montagnes à travers l'histoire, Société jurassienne d'émulation, 2009 
• Jean-Pierre Beuret, François Noirjean, Clément Saucy, Franches-Montagnes, pays du cheval, Société jurassienne d'émulation, 1997, 143 p. (ISBN 9782940043118) 
• Laetitia Bataille, Races équines de France, France Agricole Editions, 2008 (ISBN 9782855571546) [lire en ligne], p. 159-162 

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