Barrême

Barrême
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43° 57′ 15″ N 6° 22′ 07″ E / 43.9541666667, 6.36861111111

Barrême
Église Saint-Jean-Baptiste
Église Saint-Jean-Baptiste
Armoiries
Détail
Administration
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Alpes-de-Haute-Provence
Arrondissement Digne-les-Bains
Canton Barrême
(Chef-lieu)
Code commune 04022
Code postal 04330
Maire
Mandat en cours
Jean-Louis Chabaud
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Moyen Verdon
Démographie
Population 481 hab. (2008)
Densité 13 hab./km²
Géographie
Coordonnées 43° 57′ 15″ Nord
       6° 22′ 07″ Est
/ 43.9541666667, 6.36861111111
Altitudes mini. 685 m — maxi. 1621 m
Superficie 37,05 km2

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

Barrême (en vivaro-alpin et en provençal : Barrema dans la norme classique et Barrèmo dans la norme mistralienne) est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Ses habitants sont appelés les Barrémois.

Sommaire

Géographie

À la confluence de l’Asse de Moriez (affluent) et de l’Asse de Blieux, cette commune située à 722 m d’altitude[1] se trouve à 118 km de Nice, 30 km de Digne-les-Bains, 90 km de Grasse et à 76 km de Draguignan. Elle est au carrefour des RN 202, RN 85 et RD 4085, qui est l’ancienne RN 85 départementalisée. RN 85 et RD 4085 font partie de la route Napoléon.

Sur le territoire de la commune, l’Asse forme le Saut du Loup.

La commune est desservie par le train des Pignes.

Hameaux

  • Gévaudan, sur un sommet proche de la route nationale 202
  • la Basse-Palud

Sommets et cols

Géologie

La commune attire des géologues du monde entier du fait de sa richesse en fossiles caractéristiques (les ammonites), allant jusqu'à donner son nom à une période de l'ère secondaire (appelée Mésozoïque) : le barrémien (4e étage du Crétacé inférieur).

Communes voisines

Histoire

Toponymie

La localité est citée sous la forme sancti Jacobi de Barrema en 1215. Le nom est formé sur la racine oronymique (désignant une montagne) *BAR[2]. Selon Rostaing, ce toponyme serait antérieur aux Gaulois[3].

Le nom du village de Gévaudan est probablement issu de Gabalatanus, dont l’origine serait un domaine fondé par un Gaulois de la tribu Gabali[4].

Moyen Âge

Barrême apparaît pour la première fois dans les chartes en 1040[1], alors qu’il vient d’être détruit par un incendie[5]. Le village, qui était établi sur le col Saint-Jean et fortifié, se reconstruit dans la plaine.

En 1235, le baron de Castellane cède ses droits sur Barrême au comte de Provence[6]. Le village reste propriété des comtes de Provence jusqu’en 1348, date à laquelle la reine Jeanne l’échange contre une terre du royaume de Naples[7]. Il devient alors le fief des Villeneuve jusqu’en 1748[7]. À cette date, sept autres familles nobles possèdent des droits de co-seigneurie sur la commune, et cinq y résident[8]. En 1390, le village est rançonné par Raymond de Turenne[9].

Barrême est le chef-lieu d’une baillie dont le territoire est détaché de celui de la baillie de Digne à la fin du XIVe siècle[10]. Elle reste chef-lieu de viguerie du XVe siècle jusqu’à la Révolution[11], viguerie dont dépendaient Clumanc, Lambruisse, Tartonne (les terres dites Baussenques, du nom de Raymond des Baux, qui les possédait de la dot d’Étiennette de Provence au XIIe siècle[12]), Saint-Jacques et Chaudon, dont dépendait Norante.

Le village de Gévaudan constitue un fief distinct de celui de Barrême[13].

Temps modernes : XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles

À partir du XVIe siècle au moins, la communauté désigne trois consuls pour son administration : deux sont élus par les Barrêmois, le troisième par Saint-Lions ou Gévaudan alternativement un an sur deux[14].

En 1536, lors de l’invasion de la Provence par Charles Quint, toutes les récoltes de l’arrière-pays furent détruites, y compris celles de Barrême[15].

En 1559, Antoine de Mauvans pille les chapelles et brûle les archives communales[16]. Pour se protéger des bandes catholiques et protestantes qui passaient sur les chemins, une muraille est érigée en 1589-1590[17], mais ces murailles construites à la hâte étaient très peu solides et, en 1688, elles avaient disparu et étaient complètement oubliées des Barrêmois[18].

En 1629, l’épidémie de peste atteint Barrême malgré le cordon sanitaire établi en amont, et la touche durement[19]. Très appauvrie, la commune est classée comme « commune impuissante » en 1639, et autorisée à vendre ses terres pour payer ses dettes (49 000 livres)[20]. Une foire de rayonnement local se tenait à Barrême jusqu’à la Révolution[21].

En 1703, l’évêque de Senez Jean Soanen détruit le menhir. La peste de 1720 n’atteint pas Barrême, peut-être en raison du cordon sanitaire établi sur le Verdon[22].

Révolution française et Empire

Le cahier de doléances de la communauté de Barrême est rédigé le 29 mars, à la chapelle Notre-Dame-du-Pont, l’hôtel de ville étant trop petit pour accueillir toute la population ; le même jour, les députés de la communauté sont élus pour le porter à Digne[23].

La nouvelle de la prise de la Bastille est accueillie favorablement, cet événement annonçant la fin de l’arbitraire royal et, peut-être, des changements plus profonds dans l’organisation de la France. Immédiatement après l’arrivée de la nouvelle, un grand phénomène de peur collective s’empare de la France. Des rumeurs de troupes de plusieurs milliers d’hommes en armes, soldés par les aristocrates et dévastant tout sur leur passage, se propagent à grande vitesse et provoquent la panique. On sonne le tocsin, on s’arme, on envoie des messages aux villages voisins pour se renseigner, ce qui propage la peur. Les solidarités se créent ainsi ; les milices formées à cette occasion constituent la base des bataillons de la Garde nationales. Cette Grande Peur, venant de Digne et appartenant au courant de la « peur du Mâconnais », atteint Barrême et sa région le 31 juillet 1789 avant de s’éteindre, en bout de course[24].

Les suites de la Révolution sont encore bien accueillies : elle permet par exemple à la commune d’acheter ses biens au seigneur, le marquis Pierre Louis d’Aiminy, en 1792 et 1794[25]. Le curé de Barrême et son vicaire prêtent serment à la constitution civile du clergé[26]. En janvier 1791, le hameau de Saint-Lyons demande son détachement comme commune, qu’il obtient en mars 1791[27].

La société patriotique de la commune fait partie des 21 premières créées dans les Basses-Alpes, avant juin 1792[28].

Avec la déclaration de guerre à l’Autriche (avril 1792), la garde nationale est organisée en juillet, et deux des cloches et la croix du clocher sont descendus pour être envoyées à la fonte. De même, la chapelle Saint-Blaise est utilisée pour stocker du fourrage pour l’armée des Alpes, et en septembre, seize Barrêmois se portent volontaires et rejoignent l’armée[29]. Avec la proclamation de la République (21 septembre), deux chênes sont plantés comme arbre de la liberté pour l’un et arbre de la fraternité pour le second[30].

Le 5 frimaire an III, le représentant en mission Gauthier épure la société populaire (le club)[31].

Durant les Cent-Jours, l’Empereur Napoléon Ier passe la nuit du 3 au 4 mars à Barrême, suivi le 5 par les troupes royales à sa poursuite[32].

XIXe siècle

L’épidémie de choléra fait quelques morts en 1834, puis 25 à l’été 1835[33]. Le village est ravagé par une crue de l’Asse en 1860.

La commune connaît un certain essor industriel grâce au tissage de la laine. La fabrique est ouverte vers 1843 par Ravel, sur le modèle de la fabrique Honnorat de Saint-André-de-Méouilles[34]. Cette activité disparaît à la fin du XIXe siècle[35].

Le premier train entre en gare de Barrême le 15 mai 1892.

Héraldique

Blason de Barreme

Blasonnement: « De gueules fretté de six lances d'or, entresemé de petits écussons du même, et sur le tout un écusson d'azur chargé d'une fleur de lys d'or. » [36].

Les armoiries de Barrême reprennent celles des Villeneuve, seigneurs du lieu pendant près de quatre siècles[7].

Économie

La commune compte une scierie.

En 1974 il est créé un camping, le camping Napoléon.

Administration

Municipalité

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
         
1983 (?)   Michel Blache[37]    
mars 2001 mars 2008 Jean-Marie Gibelin[38] PR[39] Ancien conseiller général
mars 2008   Jean-Louis Chabaud[40]    

Éducation

La commune est dotée d’une école primaire[41].

La commune possède une bibliothèque municipale informatisée, qui fait aussi office de BCD (catalogue en ligne).

Démographie

Évolution démographique
Années 1315 1471 1765 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841
Population 140 feux 61 feux 1081 897 823 1077 1012 997 1077 1124
Années 1846 1851 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891
Population 1137 1130 1114 1066 1102 1000 1026 973 971 1437
Années 1896 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
Population 865 820 737 761 707 682 686 643 547 512
Années 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 - -
Population 514 510 435 421 473 433 509[42] 495[43] - -
Notes, sources, ... Population sans doubles comptes de 1962 à 1999 ; population municipale depuis 2006
Sources : Baratier, Duby & Hildesheimer pour l’Ancien Régime[10] ; Insee[44], EHESS[45], pour les chiffres issus des recensements légaux
Courbe d'évolution démographique de Barrême depuis 1793

Lieux et monuments

Église Saint-Jean-Baptiste
  • Églises : Saint-Jean-Baptiste (1875) ; Sainte-Anne, façade ocrée, à Gévaudan (XIXe siècle), reconstruite en 1837[46]
  • Chapelles : Saint-Jean, église de l’ancien village, restaurée, qui abrite des ex-votos anciens (1765 et 1836[47]) ; Notre-Dame-de-Miséricorde, à l’entrée du village ;

L’église Saint-Jean-Baptiste succède à l’ancienne église, fermée en 1846 et 1862 car en trop mauvais état et dangereuse. Le prêtre nommé en 1864, Jean-Esprit Pellissier, entame la construction de l’église actuelle. L’ancien château est détruit pour lui laisser la place, et l’église construite de 1870 à 1871. Le chœur est voûté d’ogives[48].

Personnalités liées à la commune

Voir aussi

Livres sur Barrême

  • Oxent Miesseroff, Au maquis de Barrême, souvenirs en vrac, Égrégores

Articles de Wikipédia

Liens externes


N85   Route nationale 85   Drapeau de la France
Direction Méditerranée
Clue de Taulanne
Barrême Direction Grenoble
Clue de Chabrières


Sources

Bibliographie

  • Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, Imprimerie Louis Jean, 1986, 559 p.
  • Sous la direction d’Édouard Baratier, Georges Duby, et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Librairie Armand Colin, Paris, 1969
  • J.-F. Cruvellier, Histoire de Barrême, Société scientifique et littéraire des Basses-Alpes, 1re édition 1889, 180 p

Notes

  1. a et b Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », 1989, Relié, 72 (non-paginé) p. (ISBN 2-7399-5004-7) 
  2. Charles Rostaing, Essai sur la toponymie de la Provence (depuis les origines jusqu’aux invasions barbares, Laffite Reprints, Marseille, 1973 (1re édition 1950), p 89
  3. Charles Rostaing, « Toponymie d’origine pré-gauloise » in Baratier, Duby & Hildesheimer, op. cit., carte 11 et commentaire
  4. Rostaing, op. cit., p 380
  5. a et b J.-F. Cruvellier, Histoire de Barrême, Société scientifique et littéraire des Basses-Alpes, p 12
  6. Cruvellier, op. cit., p 21
  7. a, b et c Cruvellier, op. cit., p 28
  8. Cruvellier, op. cit., p 29
  9. Cruvellier, op. cit., p 31
  10. a et b Sous la direction d’Édouard Baratier, Georges Duby, et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Librairie Armand Colin, Paris, 1969, p. 163
  11. La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 107
  12. Cruvellier, op. cit., p 19
  13. Baratier, Duby, Hildesheimer, op. cit., p. 177
  14. Cruvellier, op. cit., p 16-17
  15. Cruvellier, op. cit., p 37
  16. Cruvellier, op. cit., p 40
  17. Cruvellier, op. cit., p 47
  18. Cruvellier, op. cit., p 71
  19. Cruvellier, op. cit., p 54-55
  20. Cruvellier, op. cit., p 58
  21. Baratier et Hilsdesheimer, « carte 122 : Les foires (1713-1789) », in Baratier, Duby & Hildesheimer, op. cit.
  22. Cruvellier, op. cit., p 76-77
  23. Cruvellier, op. cit., p 87
  24. Michel Vovelle, « Les troubles de Provence en 1789 », carte 154 et commentaire, in Baratier, Duby & Hildesheimer, op. cit.
  25. Cruvellier, op. cit., p 89
  26. Cruvellier, op. cit., p 94
  27. Cruvellier, op. cit., p 95
  28. Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires», La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 296-297
  29. Cruvellier, op. cit., p 99
  30. Cruvellier, op. cit., p 100
  31. Alphand, p 333
  32. Cruvellier, op. cit., p 110-116
  33. Cruvellier, op. cit., p 120
  34. Mireille Mistral, L’industrie Drapière dans la Vallée du Verdon, thèse de doctorat d’État en Sciences économiques, Académie d’Aix-en-Provence, Nice, 1951, 231 p., p 135
  35. Mireille Mistral, op. cit., p 191
  36. Louis de Bresc, Armorial des communes de Provence, 1866. Réédition : Marcel Petit CPM, Raphèle-lès-Arles, 1994
  37. Michel Blache est l’un des 500 élus qui ont parrainé la candidature de Pierre Boussel (MPPT) à l’élection présidentielle de 1988, cf Conseil constitutionnel, liste des citoyens ayant présenté les candidats à l’élection du Président de la République, Journal officiel de la République française du 12 avril 1988, page 4795, disponible en ligne, consulté le 29 juillet 2010
  38. Jean-Marie Gibelin est l’un des 500 élus qui ont parrainé la candidature de Frédéric Nihous (CPNT) à l’élection présidentielle de 2007, cf Parrainages élection présidentielle 2007, consulté le 28 juillet 2010
  39. Parti radical, liste des élus, consultée le 25 septembre 2010
  40. Site de la préfecture des AHP
  41. Inspection académique des Alpes-de-Haute-Provence, Liste des écoles de la circonscription de Digne, publiée le 6 avril 2010, consultée le 31 octobre 2010
  42. Insee, population municipale au 1er janvier 2006, consulté le 9 janvier 2009
  43. Insee, Historique des populations par commune depuis le recensement de 1962 (fichier Excel), mis à jour en 2010, consulté le 21 juillet 2010
  44. Barrême sur le site de l'Insee
  45. EHESS, notice communale de Barrême sur le site Cassini, consultée le 17 juillet 2009
  46. Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, Imprimerie Louis Jean, 1986, 559 p., p 380
  47. Raymond Collier, op. cit., p 532
  48. Raymond Collier, op. cit., p 387-388

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Barrême de Wikipédia en français (auteurs)

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