Université Libre de Belgique

Université Libre de Belgique

Université libre de Bruxelles

50°48′42″N 4°22′52″E / 50.81167, 4.38111

Université libre de Bruxelles
Devise Scientia vincere tenebras
Vaincre les ténèbres par la science
Informations
Fondation 1834
Type Université libre non confessionnelle
Localisation Bruxelles, Belgique
Campus Solbosch (Ixelles)
Plaine (Ixelles)
Érasme (Anderlecht)
Régime linguistique Français
Fondateur Théodore Verhaegen
Président Jean-Louis Vanherweghem
Recteur Philippe Vincke
Étudiants env. 20 000
Affiliation AUE
AUF
réseau TIME
UNICA
IMCC
Site web ulb.ac.be
Un bâtiment de l'Université libre de Bruxelles

L’Université libre de Bruxelles (ou ULB) est une université francophone belge.

Sommaire

Histoire

Origine

L'Université libre de Bruxelles fut fondée en le 20 novembre 1834, dans cette période qui suivit l'indépendance de la Belgique et qui connut la désorganisation de l'enseignement supérieur.

Les trois universités d'État fondées à l'époque néerlandaise - Gand, Liège, Louvain - sont amputées de plusieurs facultés. Auguste Baron et Adolphe Quetelet avaient imaginé dès 1831 dans leur loge maçonnique Les Amis philanthropes l'idée d'une université « libre ». La création, en 1834, de l'Université catholique de Malines, sous l'impulsion des évêques de Belgique, fut le détonateur qui poussa le monde libéral à réagir rapidement. Le juriste Pierre-Théodore Verhaegen, Vénérable Maître de la loge Les Amis philanthropes, lança en juin 1834 un appel à une souscription dans les milieux libéraux et dans les loges du Grand Orient de Belgique en vue d'une université « libre » qui combattrait « l'intolérance et les préjugés » en répandant la philosophie des Lumières. On fit cependant remarquer à Verhaegen l'utopie de son projet, lui qui ne disposait ni de professeurs, ni de locaux, ni d'argent. C'était sans compter sur l'aide du bourgmestre de Bruxelles et franc-maçon, Nicolas-Jean Rouppe, qui trouva des locaux dans l'ancien palais de Charles-Alexandre de Lorraine, place du Musée. Verhaegen annexa à son projet l'École de médecine et trouva des enseignants parmi les hommes d'expérience du Musée des Sciences et des Lettres. La Faculté de droit fut confiée à des professeurs bénévoles, comme Henri de Brouckère, qui était lui aussi franc-maçon. Dans la foulée, la Ville alloua un subside et le 20 novembre 1834, Auguste Baron pouvait, dans son discours d'inauguration, définir l'esprit de l'université libre :

« Nous jurons d'inspirer à nos élèves, quel que soit l'objet de notre enseignement, l'amour pratique des hommes qui sont frères, sans distinction de caste, d'opinion, de nation ; nous jurons de leur apprendre à consacrer leurs pensées, leurs travaux, leurs talents au bonheur et à l'amélioration de leurs concitoyens et de l'humanité… »

Le XIXe siècle

La première année universitaire pouvait commencer avec ses trente-huit professeurs et nonante-six étudiants. À l'origine, elle porte le nom d’Université Libre de Belgique et se compose de quatre facultés : philosophie et lettres, droit, sciences et médecine. À partir de 1836, elle changea de nom et devint l'Université Libre de Bruxelles.

Jusqu'en 1847, l'université vécut des souscriptions lancées par le Grand Orient et diverses loges maçonniques du pays, dont celle des Amis philanthropes. Outre les difficultés financières, l'Église et l'État faisaient peser des menaces sur la jeune Université libre de Bruxelles. La loi sur l'enseignement supérieur de 1835 supprimait l'université d'État de Louvain, ce qui permit à l'université catholique de Malines de s'installer dans la cité brabançonne où elle prit le nom d’Université catholique de Louvain. Il restait donc deux universités de l'État - Gand et Liège - qui virent dans l'Université libre de Bruxelles une concurrente qui ne pouvait revendiquer le monopole de la libre pensée. Quant aux évêques, ils avaient peine à admettre l'existence d'une université qui se proclamait autonome et qui échappait ainsi à leur contrôle. La presse catholique milita contre l'enseignement dispensé à Bruxelles. Verhaegen répondit à toutes les attaques par un discours académique retentissant où il proclama : « Partis de la liberté d'enseignement, nous réalisons la liberté dans l'enseignement. »

Surmontant ces querelles, l'université libre devint une institution reconnue. La population estudiantine était en progression et l'on put en 1842 déménager dans un nouveau bâtiment, le Palais Granvelle sis rue des Sols et rue de l'Impératrice.

En 1861, les statuts furent révisés et l'article 1 postulera dès lors que  :

« Le libre examen est le principe fondateur sur lequel l'Université base son enseignement et sa recherche. Il prône, en matière de savoir, une totale liberté de jugement et le rejet de l'argument d'autorité. »

En 1873, l'université ouvrit son école polytechnique où un enseignement pratique put être dispensé.

En 1880, elle fut la première en Belgique à permettre aux femmes d'accéder aux cours et ce au sein de son Institut de pharmacie. Avant cela quelques-unes étaient allées étudier dans des universités étrangères, principalement en faculté de médecine. Il n'y avait pourtant en Belgique aucune restriction légale en ce qui concerne l'accès des femmes aux hautes études. Mais traditionnellement, seuls les hommes entraient à l'université, et surtout, aucune école secondaire ne préparait les jeunes filles à de telles études.

Le 7 juillet 1886, un incendie détruisit l'aile gauche de l'édifice rue des Sols. La salle académique, la bibliothèque et une partie des collections minéralogiques disparurent dans les flammes. La reconstruction prit six ans.

Le 20 novembre était depuis l'ouverture un jour de congé à l'Université libre de Bruxelles mais ce n'est qu'en 1888, à l'initiative des étudiants, qu'on organisa les premières célébrations de la Saint-Verhaegen.

En 1893, l'Université libre de Bruxelles bénéficia d'un mécénat de grande envergure qui acheva le développement de la Faculté de médecine : Ernest Solvay la dota d'un Institut de physiologie implanté au parc Léopold à Etterbeek (ces locaux sont actuellement occupés par le lycée Émile Jacqmain, une école secondaire très réputée, assez proche de l'Université libre de Bruxelles) ; Raoul Warocqué, d'un Institut d'anatomie ; Alfred Solvay et quelques autres, d'un Institut d'hygiène et de bactériologie.

En 1899, fut créée l'École des sciences politiques et sociales.

Affaires Dwelshauwers

Si à l'origine issue d'un milieu certes anticlérical mais néanmoins catholique, ou au moins spiritualiste ou déiste, l'université verra au cours des dernières décennies du XIXe siècle le développement d'un courant athée et anti-dogmatique ainsi que l'essor de la démarche scientifique positiviste chère à Auguste Comte, qui affirme le primat absolu de l'expérimentation et de la raison. Cette évolution ne se fit pas sans heurts. Ainsi, en 1890, la thèse de philosophie de Georges Dwelshauwers provoqua de vifs débats par ses positions athées alors que la majorité des professeurs de la faculté de philosophie et lettres étaient toujours déistes.

L'affaire Elisée Reclus

Ces conflits entre doctrinaires et progressistes, puis entre libéraux et socialistes se traduiront également à l'Université libre de Bruxelles par l'affaire Reclus. Élisée Reclus, géographe français anarchiste, avait été invité à donner cours à l'Université libre de Bruxelles en 1892. En 1893, suite à un attentat anarchiste le conseil d'administration s'opposa à sa venue désavouant ainsi le recteur Hector Denis, premier socialiste élu à ce poste. Cela provoqua une scission et la création d'une Université nouvelle (1894 - 1914) (ou l'université dite "bulgare") qui perdura jusqu'à la Première Guerre mondiale.

Début du XXe siècle

L’Institut de sociologie fut fondé en 1902. L'année 1904 vit la création de l'École de commerce Solvay. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, qui entraîna la première interruption des cours de l'université, alors que Jules Bordet, professeur à l'Université libre de Bruxelles se voit attribué le Prix Nobel de médecine (1919), on envisage de déménager suite à la croissance des besoins en espace et à la démolition du palais Granvelle du fait des travaux de la jonction Nord-Midi. Le choix se porte sur le plateau du Solbosch situé à la limite des faubourgs de l'époque. Les travaux débutent en 1921 par le bâtiment U inauguré en 1924. La construction du bâtiment A (qui n'est donc pas le bâtiment le plus ancien contrairement à une idée reçue) (1924-1928) est soutenue financièrement par la Belgian American Educational Foundation[1] (héritier de Commission for Relief in Belgium (CRB)), une organisation américaine (présidée par Herbert Hoover) destinée à restaurer l'enseignement universitaire en Belgique meurtri par la guerre. Elle participe également avec la famille Tournay-Solvay au financement de la cité Héger ouverte en 1933. En 1939, est inauguré l'Institut de cancérologie Bordet, boulevard de Waterloo.

Néerlandais et naissance de la Vrije Universiteit Brussel

Des cours furent donnés en néerlandais à l'Université libre de Bruxelles dès 1935 en faculté de Droit, et en 1963 dans presque toutes les facultés. L'Université libre de Bruxelles fut scindée en octobre 1969 selon la langue, donnant naissance à la Vrije Universiteit Brussel néerlandophone. Cette scission fut confirmée par une loi en 1970 qui consacra la séparation totale des deux entités.

Situation actuelle

Métro de Bruxelles
Descendre aux stations de métro : Delta ou Érasme.

L'université est principalement implantée sur trois campus : le campus du Solbosch et le campus de la Plaine à Ixelles, et le campus Érasme à Anderlecht. Le principal est celui du Solbosch, qui accueille l'administration centrale et la plupart des facultés. Le campus de la Plaine accueille la Faculté des sciences, l'Institut de pharmacie et l'instut d'architecture Victor Horta. La Faculté de médecine et l'Hôpital universitaire Érasme sont quant à eux installés sur le campus d'Anderlecht.

L'Université libre de Bruxelles est totalement indépendante de la Vrije Universiteit Brussel (VUB) bien que le nom de celle-ci soit l'exact équivalent en néerlandais du nom de celle-là, et qu'elles occupent en voisines l'ancienne plaine des Manœuvres (campus de la Plaine). Les deux universités gardent bien entendu des contacts proches, que ce soient par la formation (quelques cours sont en commun) ou par les professeurs, entre autres.

Facultés, instituts et écoles

  • Faculté de Philosophie et Lettres
    • Département d'Arts et archéologie
    • Département d'Histoire
    • Département de Langues et littératures
    • Département de Philosophie et sciences des religions
    • Département des Sciences de l'Information et de la communication
  • Faculté de Droit
    • Département de Droit
    • École des sciences criminologiques
  • Faculté des Sciences sociales et politiques / Solvay Brussels School of Economics & Management
  • Institut d'Études Européennes
    • Section économique
    • Section juridique
    • Section politique
    • Section Histoire et Cultures
  • Faculté des Sciences psychologiques et de l'Éducation
  • Faculté des Sciences
    • Département d'Informatique
    • Département de Biologie
      • Département de Biologie des organismes
      • Département de Biologie moléculaire
    • Département de Chimie
    • Département de Géographie
    • Département de Mathématiques
    • Département de Physique
    • Département des Sciences de la Terre et de l'Environnement
    • École interfacultaire de bioingénieurs
    • Institut de Gestion de l'Environnement et d'Aménagement du Territoire
  • Faculté de Médecine
  • École de Santé publique
  • Institut Supérieur d'Éducation physique et de Kinésithérapie
  • Institut de Pharmacie
  • Faculté des Sciences appliquées
    • École interfacultaire de bioingénieurs
  • Faculté d'Architecture (La Cambre-Horta)

Dépend également de l'Université libre de Bruxelles :

Musées de l'Université libre de Bruxelles

L'Université libre de Bruxelles dispose de onze musées auxquels s'ajoutent des collections universitaires peu accessibles au public (cartothèque géographique, géologie et minéralogie, instruments électriques anciens, moulages en plâtre, numismatique, …).


Site des musées de l'Université libre de Bruxelles

Prix et récompenses

Nobel

L'Université libre de Bruxelles a vu quatre de ses diplômés ou professeurs récompensés par le prix Nobel et non pas trois comme souvent cité (notamment sur le propre site de l'Université libre de Bruxelles), Henri La Fontaine étant souvent oublié (peut-être parce qu'il n'a pas été professeur contrairement aux trois autres).

Prix Francqui

Au cours de ces dix dernières années plusieurs professeurs de l'Université libre de Bruxelles se sont vu décerner le prix Francqui.

Médaille Fields

Une médaille Fields a été décernée à Pierre Deligne en 1978.

Docteurs honoris causa

L'Université libre de Bruxelles honore également des personnalités de renom pour leurs activités diverses en les nommant docteurs honoris causa. Ne sont repris ci-dessous que les docteurs nommés par l'Université et non ceux nommés par les facultés. Par ailleurs, la liste ne remonte pas plus loin que 1973, première année de remise du titre après la scission linguistique.

Anciens étudiants et/ou professeurs célèbres


Voir aussi

Liens externes

SVP n'ajoutez pas de liens vers les cercles étudiants : wikipédia n'est pas un annuaire. Ils sont de toutes façon repris ici.

Notes et références

  1. page histoire du site de la BAEF vu la dernière fois le 19 mai 2007.


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