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Shimon Peres
שמעון פרס
شمعون بيرسShimon Peres, en novembre 2009.Mandats 9e président de l'État d'Israël Actuellement en fonction Depuis le 15 juillet 2007
( 4 ans, 4 mois et 3 jours)Élection 13 juin 2007 Premier ministre Ehud Olmert
Benyamin NetanyahouPrédécesseur Dalia Itzik (intérim)
Moshe KatsavPremier ministre israélien 4 novembre 1995 – 18 juin 1996 Président Ezer Weizman Prédécesseur Yitzhak Rabin Successeur Benyamin Netanyahou 13 septembre 1984 – 20 octobre 1986 Président Chaim Herzog Prédécesseur Yitzhak Shamir Successeur Yitzhak Shamir 22 avril 1977 – 21 juin 1977
(intérim)Président Ephraim Katzir Prédécesseur Yitzhak Rabin Successeur Menahem Begin Biographie Nom de naissance Szymon Perski Date de naissance 2 août 1923 Nationalité Israélienne Parti politique Kadima Conjoint Sonya Gelman
(1945 - † 2011)Enfants Himara Tziki Walden-Peres
Yoni Perers
Chemi PeresRésidence Beit HaNassi, Jérusalem Signature
Prix Nobel de la Paix 1994
Présidents de l'État d'Israël
Premiers ministres israéliensmodifier Shimon Peres (en hébreu : שמעון פרס, en arabe : شمعون بيرس), né le 2 août 1923[1],[2] à Wiśniew (Pologne, actuelle Biélorussie), est un homme politique israélien.
Ministre à de nombreuses reprises, Shimon Peres occupe la fonction de Premier ministre d'Israël en 1977 (par intérim), de 1984 à 1986, puis de 1995 à 1996. Leader du Parti travailliste durant de nombreuses années, il rejoint le parti centriste Kadima en 2005.
Prix Nobel de la paix 1994 avec Yasser Arafat et Yitzhak Rabin, il est élu président de l'État d'Israël le 13 juin 2007. Il entre en fonctions le 15 juillet 2007. Shimon Peres est le premier président de l'État d'Israël à avoir exercé la charge de Premier ministre.
Sommaire
Jeunesse et carrière professionnelle
La famille de Szymon Perski émigre vers Tel Aviv en 1934, alors que ce dernier est âgé de 11 ans. Celui-ci suit des études à l'école de Geula de Tel Aviv, puis à l'école agricole de Ben-Shemen.
En 1947, Shimon Peres s'enrôle dans le Haganah, prédécesseur des forces israéliennes de défense, dont il devient un dirigeant.
Il est nommé, en 1953, directeur général du ministère de la Défense, quatre ans après sa rencontre avec le Premier ministre David Ben Gourion. À cette fonction, il s'implique particulièrement dans l'achat d'armes pour le jeune État d'Israël, ce qui contribue à en faire la 6e puissance atomique mondiale[3].
Il se rend en France en 1954 et fait la rencontre d'Abel Thomas, directeur général du ministère de l'Intérieur, qui lui présente Maurice Bourgès-Maunoury. Ensemble, ils mettent en place une coopération entre les services de renseignements dans la lutte contre l'ennemi commun égyptien, accusé par la France de soutenir les indépendantistes algériens. En 1956, Bourgès-Maunoury devient ministre de la Défense dans le gouvernement Guy Mollet. Une étroite coopération franco-israélienne s'amorce. Les efforts de Peres sont efficaces et il réussit à acquérir, auprès de la France, le premier réacteur nucléaire de Dimona et, auprès de l'avionneur français Marcel Dassault, le Mirage III, un avion de combat à réaction.
Vie personnelle
Shimon Peres a épousé Sonya Gelman en 1945. Ils ont eu trois enfants : une fille, Himara (Tziki) Walden-Peres, une linguiste, et deux fils, Yoni et Chemi, président de Pitango, une importante société israélienne de capital risque.
Sonya Peres, l'épouse de Shimon, née en 1923, est décédée à Tel-Aviv le 20 janvier 2011.
Carrière politique
1959 - 1977 : premiers portefeuilles ministériels
En 1959, il est élu pour la première fois député à la Knesset (Parlement israélien), sur la liste Mapaï (composante du Parti travailliste). Il est constamment réélu depuis.
Shimon Peres est vice-ministre de la Défense de 1959 à 1965, au moment de son implication dans l'affaire Lavon avec Moshe Dayan. Avec celui-ci, il quitte le Mapai de David Ben Gourion pour former un nouveau parti, le Rafi, qui se réconcilie avec le Mapai en 1968.
En 1969, Peres est à nouveau nommé ministre et, en 1970, il devient ministre de l'Immigration, des Transport et des Communications. Après avoir été briévement ministre de l'Information, il est nommé ministre de la Défense dans le gouvernement d'Yitzhak Rabin, de 1974 à 1977.
Premier ministre à trois reprises entre 1977 et 1996
Bien qu'il n'ait jamais mené son parti à une victoire aux élections, Shimon Peres a occupé le poste de Premier ministre à trois reprises.
Devenu leader du Parti travailliste, il occupe cette fonction par intérim, d'avril à juin 1977, suite à la démission d'Yitzhak Rabin. Mais la gauche perd les élections législatives, et Shimon Peres devient le chef de l'opposition jusqu'en 1984.
Il redevient Premier ministre en septembre 1984, à la tête d'un gouvernement de coalition avec le Likoud. Dans le cadre d'un accord avec Yitzhak Shamir, il cède comme prévu sa place à ce dernier, en octobre 1986. Il occupe alors le fonction de vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères jusqu'en 1988. À ce poste, il tente en vain de trouver une solution à la question palestinienne, conjointement avec la Jordanie.
Ministre des Finances au sein d'un nouveau cabinet de coalition, Shimon Peres retourne dans l'opposition de 1990 à 1992. Cette même année, battu par Yitzhak Rabin à la direction du Parti travailliste, il est de nouveau nommé ministre des Affaires étrangères, et se bat en faveur de négociations sur l'avenir des territoires occupés, avec l'OLP de Yasser Arafat. En 1993, Shimon Peres est l'un des artisans des accords d'Oslo. Cela lui vaut, l'année suivante, de se voir décerner le prix Nobel de la paix, avec Yitzhak Rabin et Yasser Arafat.
Quelques minutes avant l'assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin, le 4 novembre 1995, Shimon Peres se trouve aux côtés de ce dernier. Alors qu'Ygal Amir s'apprête à les abattre tous les deux, le Premier ministre retourne remercier les organisateurs de la manifestation en faveur du processus de paix israélo-palestinien, tandis que Peres, hésitant, décide finalement de partir[4]. Ygal Amir se résout à lui laisser la vie sauve, et conserve ses munitions pour Yitzhak Rabin.
Suite à cette mort brutale, Peres redevient Premier ministre et réaffirme sa volonté de poursuivre le processus de paix. Il décide d'avancer de six mois le scrutin qui doit déésigner le Premier ministre israélien au suffrage universel par les citoyens. Les semaines précédents l'élection, la cote de popularité de Shimon Peres s'effondre. Son adversaire Benyamin Netanyahou met alors l'accent sur le mauvais bilan des travaillistes en matière de sécurité. Le 29 mai 1996, le Premier ministre sortant est battu de justesse par le candidat du Likoud, qui recueille 50,5 % des voix. Pour beaucoup, cet échec signe le glas de sa carrière politique.
Traversée du désert puis retour sur la scène politique
Shimon Peres continue d'agir en tant qu'« ambassadeur » non officiel d'Israël, grâce au prestige et au respect dont il jouit dans l'opinion publique internationale et dans les cercles diplomatiques. Il s'efforce de contrecarrer l'activité de propagande des cercles internationaux pro-palestiniens[réf. nécessaire]. L'année de sa défaite, le président de la Confédération suisse, Jean-Pascal Delamuraz, lui décerne le « prix de la fondation » lors du forum de Crans-Montana. En 1997, il fonde le « Centre Peres pour la paix », et reste un défenseur résolu des accords d'Oslo et de l'autorité palestinienne, en dépit des deux Intifadas.
Nommé ministre de la Coopération régionale par Ehud Barak le 6 juillet 1999, il subit un nouvel échec personnel lors de l'élection présidentielle de 2000, lorsqu'il est battu, à la surprise générale, par Moshe Katsav. Contre toute attente, il accepte la fonction de vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Ariel Sharon. Shimon Peres défend le droit pour Israël à une politique de sécurité, répond aux critiques internationales contre la « barrière de sécurité » élevée par l'État israélien. Il soutient la politique d'Ariel Sharon dans sa volonté d'utiliser les forces armées israéliennes pour contrecarrer la « guerre de la terreur », engendrée par les nombreux palestiniens transformés en bombes humaines, et pour déraciner l'infrastructure politique et militaire de la « résistance » palestinienne et de ses réseaux terroristes. Il qualifia toutefois l'assassinat, en juillet 2002, de Salah Shehadeh (Hamas), de « tragédie », en raison de l'importance des pertes civiles lors de ce bombardement. Il a très longtemps tardé à admettre l'idée d'un État palestinien souverain et ne reconnaît pas le fait de l'occupation israélienne, restant sur la position officielle (« territoires disputés »), ni l'idée d'un retrait de la totalité des territoires occupés.
Rupture avec le Parti travailliste en 2005
En 2005, Shimon Peres est battu à l'élection interne du Parti travailliste, qui désigne Amir Peretz comme son nouveau dirigeant. Celui-ci précipite des élections législatives anticipées, en annonçant le départ des travaillistes du gouvernement Sharon.
Le 5 janvier 2006, moins de 24 heures après l'hospitalisation du Premier ministre Ariel Sharon suite à une hémorragie cérébrale, un des responsables de Kadima affirme sous certaines conditions que Shimon Peres devrait être nommé Premier ministre. Mais celui-ci annonce sur Aroutz 1, le 9 janvier, qu'il n'a pas l'intention de redevenir Premier ministre, même si cela lui était proposé. En revanche, il devient le numéro 2 (derrière Ehud Olmert) de Kadima, nouveau parti à vocation centriste créé par Sharon en vue des élections anticipées de mars 2006. Le 15 janvier 2006, il démissionne de son poste de député pour lever les obstacles juridiques à la poursuite de sa carrière au sein de son nouveau parti[5].
Après la victoire de Kadima, il devient vice-Premier ministre du gouvernement de coalition qu'Ehud Olmert forme avec les travaillistes. Il a également le porte-feuille de ministre du Développement régional chargé de la Galilée et du désert du Néguev.
Président de l'État d'Israël depuis 2007
Suite à la démission de Moshe Katsav, accusé de viol, de fraude et d'obstruction à la justice, Shimon Peres est candidat à l'élection présidentielle. Le 13 juin 2007, soutenu par Kadima, il arrive en tête du premier tour de scrutin organisé à la Knesset : il obtient 58 voix contre 37 pour Reuven Rivlin (Likoud) et 21 à Colette Avital (Parti travailliste). Mais aucun des trois candidats n'ayant obtenu la majorité absolue de 61 voix requise pour être élu dès le premier tour, un second tour a lieu le même jour. Dès l'annonce des résultats, ses deux concurrents se retirent de la course, laissant la voie libre au vice-Premier ministre, déclaré président par 86 voix contre 23.
Il devient ainsi le 9e président de l'État d'Israël, et entre en fonctions le 15 juillet 2007, après avoir prêté serment devant les députés de la Knesset.
Le 13 novembre 2007, Shimon Peres est le premier président de l'État d'Israël à prononcer un discours devant la Grande assemblée nationale de Turquie.
En novembre 2008, le président Peres reçoit des mains de la reine Elizabeth II l'Ordre de Saint-Michel et Saint-George lors d'une cérémonie organisée à Buckingham Palace, à Londres. Lors de la cérémonie, le chef de l'État israélien s'est dit « très ému de recevoir, en tant qu'émissaire d'Israël, un tel honneur ».
En janvier 2009, au World Economic Forum de Davos, en Suisse, Shimon Peres et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan ont une violente discussion autour de l'intervention israélienne à Gaza. Le chef du gouvernement turc, énervé, déclare qu'il se « souvient très bien de ces enfants qui sont morts sur la plage ». Le président israélien réplique alors qu'il « faut savoir se mettre à la place des autres : que feriez-vous si des dizaines, des centaines de roquettes s'abattaient sur Istanbul ? ». Erdoğan décide alos de prendre ses affaires et de quitter le débat. Acclamé par ses partisans de l'AKP qui voient en lui un héros, l'opposition turque rappelle cependant que l'État d'Israël reste un allié et que le Premier ministre Erdoğan a manqué de respect à un Prix nobel de la Paix.
Le 18 février 2009, Shimon Peres entame des consultations pour la formation d'un nouveau gouvernement. Dès lors, il se dit favorable à une grande coalition. Le 24 février, il ouvre la 18e Knesset. Le 20 mars, Peres rencontre au Beit HaNassi, la résidence présidentielle, le vainqueur désigné des élections législatives, Benyamin Netanyahou et le charge de former un gouvernement. Le 31 mars, Netanyahou est nommé Premier ministre et est investi le lendemain par la Knesset.
En février 2009, le pape Benoît XVI, en visite officielle en Israël est salué par le président Peres au Beit HaNassi.
Détail des mandats et fonctions
- Du 21 décembre 1959 au 25 mai 1965 : vice-ministre de la Défense
- Du 15 décembre 1969 au 22 décembre 1969 : ministre sans portefeuille
- Du 22 décembre 1969 au 27 juillet 1970 : ministre de l'Immigration
- Du 1er septembre 1970 au 10 mars 1974 : ministre des Communications, ministre des Transports
- Du 10 mars 1974 au 3 juin 1974 : ministre de l'Information
- Du 3 juin 1974 au 20 juin 1977 : ministre de la Défense
- De 1977 à 1992, de 1995 à 1996 et de 2003 à 2005 : leader du Parti travailliste
- Du 13 septembre 1984 au 23 décembre 1984 : ministre des Affaires religieuses
- Du 13 septembre 1984 au 24 décembre 1984 : ministre des Affaires intérieures
- Du 13 septembre 1984 au 20 octobre 1986 : Premier ministre
- Du 20 octobre 1986 au 22 décembre 1988 : 1er vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères
- Du 22 décembre 1988 au 15 mars 1990 : 1er vice-Premier ministre et ministre des Finances
- Du 13 juillet 1992 au 22 novembre 1995 : ministre des Affaires étrangères
- Du 4 novembre 1995 au 22 novembre 1995 : ministre de la Défense
- Du 5 novembre 1995 au 22 novembre 1995 : Premier ministre par intérim
- Du 22 novembre 1995 au 18 juin 1996 : Premier ministre, ministre de la Défense, suite à l'assassinat d'Yitzhak Rabin
- Du 6 juillet 1999 au 7 mars 2001 : ministre de la Coopération régionale
- Du 7 mars 2001 au 2 novembre 2002 : vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères
- Du 10 janvier 2005 au 23 novembre 2005 : vice-Premier ministre
- De 2005 à 2007 : numéro 2 de Kadima
- Du 4 mai 2006 au 4 juillet 2007 : 1er vice-Premier ministre, ministre du Développement du Néguev et de la Galilée et du Développement économique régional
- depuis le 15 juillet 2007 : président de l'État d'Israël
Prix et distinctions
- Prix Nobel de la paix en 1994
- Prix Conscience Planétaire décerné en 2002 par le Club de Budapest[6]
Citations
- « La paix consiste à mettre un terme à une histoire écrite à l'encre rouge pour en écrire une autre à l'encre verte[7]. »
- « Si un problème n'a aucune solution, ce peut ne pas être un problème, mais un fait - sa finalité n'étant pas d'être résolu mais de passer l'épreuve du temps. »
- « Vous pouvez tuer mille personnes ; vous pouvez abréger une vie ; mais vous ne pouvez pas tuer une idée » — après l'assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin.
- « Avec les religieux vous pouvez à peine négocier. Ils pensent qu'ils ont la permission suprême de tuer des personnes et d'aller faire la guerre. »
- « Les Arabes ont commencé à comprendre que la pauvreté ne crée pas la terreur, mais que la terreur crée la pauvreté. Ils sont les victimes de leurs propres erreurs. »
- « La cour a ignoré le fait que le droit de vivre est un droit fondamental de l'homme. L'efficacité du tribunal est dans sa capacité réelle à faire reculer la terreur, et pas seulement contre ceux qui la combattent. » — au sujet des opposants juifs au mur de sécurité.
- « Vous non plus n'avez pas le choix. Ce sera vous ou le Hezbollah. » — à l'attention du peuple libanais, le 24 juillet 2006.
Notes et références
- Sa fiche sur le site internet du Premier ministre d'Israël
- calendrier hébreu, à la date du le 20 Av, qui correspondait au 2 août lors de sa naissance en 1923, et qui correspond au 4 août en 2007, au 21 août en 2008, et au 10 août en 2009 : cf. Greer Fay Cashman, « Peres turns 84 today… and on Shabbat », The Jerusalem Post, 1er août 2007 Il célèbre son anniversaire notamment en suivant le
- « Biographie de Shimon Peres » sur le site de TF1-LCI
- « Yitzhak Rabin, le “camp de la paix” frappé au cœur », Marianne, n°644, août 2009
- « Shimon Peres quitte la Knesset », Le Nouvel Observateur, 18 janvier 2006
- (en) Source Site officiel du Club of Budapest
- Shimon Peres, « Ecrire l’histoire à l’encre verte », dans Le Monde diplomatique, mai 1998 (ISSN 0026-9395) [texte intégral (page consultée le 2 septembre 2010)]
Voir aussi
Articles connexes
- Premiers ministres d'Israël
- Liste des présidents d'Israël
- Liste des dirigeants actuels
- Parti travailliste, Kadima
- Prix nobel de la Paix, Processus de paix israélo-palestinien
Liens externes
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