Tibet historique

Tibet historique

Tibet

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Tibet
Tibet-claims.jpg
Localisation Chine continentale : anciennes provinces tibétaines de
l'Ü-Tsang, de l'Amdo et du Kham.
Langues Geman Deng
Groma
Tibétain
Capitale Lhassa
29°39′23″N 91°7′42″E / 29.65639, 91.12833
Superficie 2 500 000 km2
Statut Entités autonomes tibétaines de
la République populaire de Chine
Population[1] 5 020 000 Tibétains
1 470 000 Hans
790 000 Autres ethnies
Tibet culturel/historique et revendications territoriales diverses
Tibet historique revendiqué par les tibétains en exil
Territoires désignés comme tibétains par la RPC
Région autonome du Tibet
Revendiqué par l'Inde comme partie de l'Aksai Chin
Revendiqué par la RPC comme partie de la Région autonome du Tibet
Autres zones de la sphère d'influence historique tibétaine

Le Tibet (en tibétain བོད་ Bod, en mandarin 西藏 Xizang) est l'aire asiatique habitée par le peuple des Tibétains. Cette zone à populations tibétaines ainsi que le « Tibet des trois provinces » (U-Tsang, Kham et Amdo) [2],[3] revendiqué par le gouvernement tibétain en exil – ou « Grand Tibet » dans la terminologie du gouvernement chinois – sont composés de trois régions : le Ü-Tsang (dont la plus grande partie du territoire est aujourd'hui comprise dans la Région autonome du Tibet), l'Amdo (correspondant aujourd'hui globalement aux provinces chinoises du Qinghai et du Gansu) et le Kham (dont le territoire est partagé entre les provinces du Sichuan et du Yunnan et la Région autonome du Tibet). Le nombre de Tibétains dans l'ensemble de ces régions est de 5 020 000, selon le bureau des statistiques de Chine[1]. Le gouvernement tibétain en exil à Dharamsala (Inde) donne une estimation proche de ce chiffre de 6 millions de Tibétains vivant actuellement au Tibet. Il faut ajouter à ce chiffre les 150 000 Tibétains, environ, qui vivent actuellement en exil, principalement en Inde, et dont une partie a fui le Tibet.

La superficie du Tibet varie de 1 221 600 km2 (pour la région administrative, qui correspond à peu près au territoire qui était indépendant de facto entre les deux guerres mondiales, mais est plus réduite que celle du territoire administré par les dalaï-lamas sous la dynastie Qing)[4] à 2 500 000 km2 pour le Tibet historique ou Grand Tibet. La population de la Région autonome comptait 2 616 000 habitants en 2000[5]. La capitale historique qui, traditionnellement, concentre l'autorité religieuse et temporelle du Tibet, est Lhassa.

Tibet se voit parfois orthographié Thibet, notamment dans les récits de la célèbre exploratrice et orientaliste Alexandra David-Néel.

Sommaire

Définitions du Tibet

Lorsque la République populaire de Chine utilise le terme Tibet, elle fait référence à la région autonome du Tibet, dont la capitale est Lhassa, l'une des cinq régions autonomes de la RPC ; elle y inclut la plus grande partie de l'État indien de l'Arunachal Pradesh dont elle revendique la possession.

Lorsque le gouvernement tibétain en exil et la diaspora tibétaine utilisent le terme Tibet, ils se réfèrent aux régions correspondant aux provinces historiques de l'Amdo, du Kham et de l'Ü-Tsang, recouvrant à la fois la région autonome du Tibet et les entités autonomes tibétaines des provinces du Qinghai, du Gansu, du Sichuan et du Yunnan.

Généralités

Les entités administratives autonomes tibétaines de la République populaire de Chine.

Selon le gouvernement tibétain en exil, le Tibet est composé de trois régions :

  • le dBus-gTsang ou Ü-Tsang (prononcé [ytsaŋ] en tibétain central), en chinois « Wei-Zang 卫藏 », correspond à l'actuelle Région autonome du Tibet,
  • l’A-mdo, en chinois Anduo 安多, au nord, concerne des provinces chinoises du Qinghai, du sud du Gansu, et du nord du Sichuan (district de rNga-ba 阿坝),
  • le Khams, en chinois Kang 康, à l'est et au sud-est, qui correspond aujourd'hui à une partie de l'est de la région autonome et de deux provinces chinoises : le Yunnan et le Sichuan (district de dKar-mdzes 甘孜).

L'ensemble de ces régions a été unifié au VIIe siècle sous le règne du roi Songtsen Gampo, mais aussi au XVIIe siècle sous le 5e dalaï-lama[6]. Cependant, des populations non tibétaines sont installées, parfois anciennement, dans certaines zones ; c'est notamment le cas des Hans autour de Xining et dans l'est du Kham, ou des Mongols autour du lac Kokonor et dans le bassin du Qaidam.

Les Tibétains parlent le tibétain, une langue de la famille tibéto-birmane, et sont majoritairement bouddhistes, pratiquant plus précisément le bouddhisme vajrayâna.

L'économie du Tibet est peu développée. Les principales activités sont l'élevage du mouton, de la chèvre et du yack, la culture des céréales (dans les vallées du Sud et du Sud-Est) et l'exploitation du bois (dans le Sud). Le tourisme est aujourd'hui possible, bien qu'encore encadré, et représente une part importante de l'économie.

Histoire

Article détaillé : Histoire du Tibet.
Drapeau du Tibet, créé en 1916 par le 13e dalaï-lama et ayant servi à des fins militaires et officielles jusqu'en 1951, il continue à être employé par le Gouvernement tibétain en exil, mais est interdit depuis 1959 en République populaire de Chine

Le drapeau du Tibet, créé par le 13e dalaï-lama en 1916, a été proscrit par la République populaire de Chine en 1959, neuf ans après l'intervention militaire chinoise. Il est aujourd'hui l'emblème du gouvernement tibétain en exil. Ce drapeau s'inspire des motifs de drapeaux antérieurs utilisés par les régiments tibétains, en particulier la figure du lion des neiges, laquelle remonterait au règne du roi du Tibet Songtsen Gampo au VIIe siècle siècle [7].

« Les Cinq peuples rassemblés », le Drapeau de la République de Chine de 1912 à 1928, représentant les Hans, les Mandchous, les Mongols, les Ouïgours et les Tibétains - les cinq peuples principaux de la République de Chine[8]
Carte de la Chine des Qing en 1892 ; le Tibet y est représenté rattaché à la Chine (comme la Mongolie.) Toutefois, la plupart des cartes le représentent comme distinct (Cartes-Maps)

L'histoire, notamment les événements du XXe siècle, ont donné lieu à une double interprétation relevant du domaine de l'historiographie.

Avant 1950

Au VIIe siècle, le Tibet unifié est fondé par Songtsen Gampo, qui crée un vaste et puissant empire. Pour consolider ses alliances politiques, il prend pour épouses la princesse népalaise Bhrikuti, fille du roi Amsuvarma, et la princesse chinoise Wencheng Gongzhu, nièce de l'empereur Tang Taizong. Les Tibétains attribuent l’introduction du bouddhisme et la fondation du temple de Jokhang à ces deux reines, considérées comme deux incarnations du bodhisattva Tara.

Entre 742 et 797 (?), Trisong Detsen, deuxième « roi selon la doctrine bouddhique », fait du bouddhisme la religion d'État, invite des maîtres indiens, dont Padmasambhava, Shantarakshita et Vimalamitra, à qui sont attribués l'introduction du bouddhisme tantrique au Tibet. Il y a traductions de textes bouddhiques du sanskrit en tibétain. L'expansion de l'empire se poursuit. Les Tibétains occupent la capitale chinoise Chang'an (Xi'an) en 763.

De 815 à 838, Tri Ralpachen est le troisième « roi selon la doctrine bouddhique ». On assiste à de nombreuses traductions en tibétain de textes bouddhiques sanskrits et chinois. La Chine et le Tibet signent plusieurs traités de paix. Celui de 821-23, gravé sur trois piliers dont l'un est encore visible à Lhassa, place Chinois et Tibétains sur un rang d'égalité et établit les frontières entre les deux pays.

De 838 à 842, sous le règne de Langdarma, qui fut assassiné par un moine, on assiste à la fin de la « première diffusion du bouddhisme » et le pays est à nouveau morcelé en petits fiefs.

De la deuxième moitié du Xe siècle au XIIe siècle, on assiste à la « deuxième diffusion du bouddhisme ». Des Tibétains se rendent en Inde auprès de grands maîtres. L'activité de traduction de textes bouddhiques reprend. Plusieurs grands maîtres fondent des écoles dont Marpa le traducteur (1012-1097), dont un disciple est le célèbre Milarepa (1040-1123), est à l'origine de l'ordre des kagyus et Khön Köntchok Gyalpo (1034-1102) fondant en 1073 l'ordre des Sakya. Enfin, Atisha, moine indien, arrive au Tibet en 1042 et fonde l'ordre des kadampas. Ce dernier ordre influera tant les ordres existant qu'il se répandra dans les autres ordres et disparaitra en tant que tel dans les siècles suivants. L'école se référant à la « première diffusion du bouddhisme » prend le nom de Nyingma ( « les Anciens»).

Chine, Dynastie Yuan mongole, 1294

Après l'invasion et le contrôle par le pouvoir mongol de la Chine au XIIe siècle et la fondation de la dynastie Yuan par Kubilai Khan, les relations politiques entre les chefs des écoles du Bouddhisme tibétain et l'Empereur de Chine, Mongol à l'époque, débutèrent. Kubilai Khan interagit avec les Sakya qui conserveront leur rôle politique.

1357 voit la naissance de Tsongkhapa, fondateur de l'ordre des Gelugpa (les « Vertueux »), école dont seront issus les dalaï-lamas.

En 1368 débute la dynastie chinoise des Ming qui durera jusqu'en 1644. La dynastie Ming aurait patronné l'activité religieuse du Tibet selon les historiens chinois de la RPC.

De 1643 à 1949, le Tibet était gouverné par le dalaï-lama et le gouvernement tibétain, parfois en tant que chef d'État, parfois en tant que vassal de l'Empereur de Chine et soit comme 1er grand Lama soit en partageant le pouvoir avec le panchen-lama.

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle et au début du XXe siècle, une situation de concurrence se développe entre la Russie et la Grande-Bretagne, la Grande-Bretagne cherchant à contrôler le Tibet depuis l'Inde, et la Russie cherchant à l'en empêcher pour maintenir son influence en Asie centrale. Par leur expédition militaire conduite par le colonel Francis Younghusband, qui écrase dans le sang en 1904 la défense tibétaine, les Britanniques finissent par s'imposer au Tibet, et s'y attribuent des privilèges commerciaux et diplomatiques[9].

En 1908, la Chine, profitant du départ des troupes britanniques, envahit le Tibet pour en reprendre provisoirement le contrôle[10] en tant que puissance suzeraine, jusqu'à la révolution de 1911 qui marque l'effondrement de l'Empire Qing et l'installation de la République de Chine. Cette invasion entraîne la fuite en Inde du 13e dalaï-lama qui est déposé par la Chine.[10].

Les troupes et les autorités officielles chinoises sont expulsées du Tibet en 1912 par les Tibétains. En 1912, suite à une lettre de Yuan Shikai souhaitant restaurer le rôle du dalaï-lama, celui-ci répond qu'il ne demande aucun titre du gouvernement chinois car il entend exercer son pouvoir spirituel et temporel au Tibet[11] Cette lettre est considérée comme une déclaration d'indépendance.[10] Le 13e dalaï-lama proclame publiquement puis par un édit l'indépendance du Tibet en 1913. La même année le Tibet et la Mongolie (indépendante depuis 1911, qui avait adopté le bouddhisme tibétain et était devenue vassale de l'Empire chinois) signent un traité de reconnaissance mutuelle de leur indépendance de la Chine en présence d'Agvan Dorzhiev. Mais, selon Charles Bell, le Kashag et le 13e dalaï-lama n'auraient pas reconnu cet accord[12],[13]. Selon Charles Bell, la communauté internationale n'a pas reconnu l'indépendance de la Mongolie, ni celle du Tibet[14].

Dès 1912 le 13e dalaï-lama engage de profondes réformes, notamment des modifications des structures administratives. Thubten Gyatso décide notamment de créer en complément des pièces de monnaie tibétaines, des billets de banque tibétains, des timbres spécifiques au Tibet. On lui doit aussi la création du drapeau du Tibet à partir des différents drapeaux des armées des frontières.

En 1914, à l'issue de la Conférence de Simla où la Grande-Bretagne, le Tibet et la Chine sont représentés, les régions de population tibétaine sont divisées en « Tibet Extérieur » administré directement par le dalaï-lama et « Tibet Intérieur » administré par la Chine et sous l'autorité uniquement spirituelle du dalaï-lama, les deux secteurs étant considérés comme étant sous la « suzeraineté » chinoise[15]. Bien que représentée, la Chine ne signa pas cette convention, ce qui introduisit une durable incertitude sur sa reconnaissance de cette proposition et donc sur ses possibles revendications sur le Tibet.

En fin de compte, cette division entre un « pays Intérieur » administré par la Chine et un « pays Extérieur » administré par un gouvernement local, fut appliquée après la Première Guerre mondiale au Tibet et à la Mongolie. Au Tibet, le « pays Extérieur » était composé de la partie occidentale de l'actuelle Région autonome, à l'ouest de Lhassa incluse. Le « pays Intérieur » était composé des régions de Koukou-Nor (actuel Qinghai) et de Tchouan-Pieng (ou Kham: est de l'actuelle Région autonome, et ouest du Sichuan).

Durant la Longue Marche en 1935 effectuée par l'Armée rouge pour échapper à l'armée nationaliste du Kuomintang durant la Guerre civile chinoise, les troupes de Mao Zedong traversent des régions tibétaines et subissent plusieurs embuscades des Tibétains. Selon Frédéric Lenoir et Laurent Deshayes, la population tibétaine conserve un souvenir dramatique des communistes et des nationalistes qui ont jalonné leurs périples de scènes d'horreur, tortures et pillages [16].

En 1946, après la guerre sino-japonaise, les représentants du gouvernement tibétain rencontrent le gouvernement du Guomindang qui dirige aujourd'hui Taiwan et considère toujours le Tibet comme faisant partie de la Chine à Nanjing [17].

Après 1950

En 1950, l'Armée populaire de libération entre dans la région tibétaine orientale de Chamdo pour envahir le Tibet[18] et rencontre peu de résistance de la part d'une armée tibétaine faible et mal équipée[19].

Le 23 mai 1951, des représentants du Dalaï-lama signent à Pékin l'Accord en 17 points sur la libération pacifique du Tibet, sous la menace d'une poursuite de l'avancée de l'APL[20].

En 1954, le 14e dalaï-lama, le 10e panchen-lama et le 16e karmapa se rendent à Pékin pour discuter de la question du Tibet avec Mao Zedong[21]. Lors d'une entrevue avec le dalaï-lama, Mao lui donne l'assurance que l'identité tibétaine sera respectée et qu'aucune grande réforme ne sera entreprise au Tibet pendant six ans[22].

Les États-Unis, dans une visée anticommuniste, apportent leur soutien à la guérilla tibétaine opposée au parti communiste chinois, entraînent les guerriers tibétains[23], et invitent le dalaï-lama à s'exiler en Inde[24].

En 1956 a débuté à Litang dans le Kham une révolte des Tibétains contre l'occupant chinois, qui s'est étendue aux autres secteurs du Kham, puis en 1957 et 1958 dans les secteurs de l'Amdo, puis en 1958 et 1959, dans le Ü-Tsang, la Région autonome du Tibet, avant de s'étendre à l'ensemble du territoire. En 1959, l'insurrection éclate à Lhassa, le dalaï-lama fuit le Tibet pour se réfugier en Inde. Il sera suivi d'environ 100 000 Tibétains. Cette révolte fut sévèrement réprimée par les autorités chinoises. Le nombre de victimes tibétaines, important sujet de désaccord entre la Chine et le gouvernement tibétain en exil, est généralement estimé à plusieurs dizaines de milliers de personnes.

À partir de 1959, juste après avoir réprimé ce qu'il qualifie de révolte de l'ancienne classe privilégiée de l'ancien Tibet, le gouvernement communiste met en place au Tibet une série de réformes, notamment et selon ce même gouvernement, l'abolition du servage[25]. Cependant, l'existence du servage au Tibet est sujet à controverse.

Selon Amnesty International, depuis 1987, plus de 214 tentatives de manifestations pour l'indépendance ont été réprimées et les manifestants arrêtés expédiés dans des camps de travail. Tous ont été condamnés à des peines allant de 3 à 20 ans de prison.

Alors que Hu Jintao était le responsable politique au Tibet en 1989, une manifestation de Tibétains finit dans un bain de sang, au moins 450 personnes furent tuées[26]. Selon Tang Daxian, un journaliste chinois dissident, la police de Lhassa avait reçu l'ordre de Pékin de provoquer un incident[27].

Jeunes moines bouddhistes du monastère de Drépung.

Les autorités chinoises ont installé des caméras de surveillance à Lhassa pour contrôler les manifestations éventuelles. De nombreuses associations internationales dénoncent une répression de la religion au Tibet, comme l'illustrent par exemple la mise en résidence surveillée de Gedhun Choekyi Nyima, en 1995, juste après sa reconnaissance comme 11e panchen-lama par le 14e dalaï-lama, ou la destruction en 2001 de l'institut bouddhiste de Serthar fondé par Khenpo Jigme Phuntsok, également mis en résidence surveillée et disparu dans des circonstances douteuses, ou encore la condamnation à une peine de prison à vie de Tenzin Delek Rimpoché en 2005. La plupart des grands maîtres du bouddhisme tibétain ont été contraints à l'exil, comme l'ont illustré la fuite de Rigdzin Namkha Gyatso Rinpoché en 1998, et celle à la veille de l'an 2000 du 17e Karmapa, Orgyen Trinley Dorje[28].

En mars 2008, des manifestations de moines contre le pouvoir chinois à Lhassa dégénèrent en violentes émeutes dirigées contre les habitants non tibétains et leurs biens. Elles surviennent quelques mois avant les Jeux Olympiques d'été de 2008. D'autres manifestations ont également lieu en dehors de la capitale, en particulier dans la région tibétaine de l'Amdo, autour du monastère de Labrang dans la province du Gansu. Selon les autorités de la Région autonome du Tibet, le bilan est de 19 morts, victimes des émeutiers, et d'un millier de commerces et bâtiments publics détruits. Selon le Gouvernement tibétain en exil, au moins 209 Tibétains seraient morts, victimes de la répression. Des manifestations de soutien aux partisans d'un Tibet indépendant ont eu lieu lors des étapes de Londres et de Paris du relais de la flamme olympique 2008.

Article détaillé : Troubles au Tibet en mars 2008.

Rapports entre la République populaire de Chine et les Tibétains

La question des rapports entre la République populaire de Chine et le Tibet donne lieu à deux interprétations opposées :

  • La République populaire de Chine considère le Tibet comme un territoire relevant de sa souveraineté et avance des arguments historiques (une ancienne présence chinoise, le protectorat de 1720-1910), politiques et économiques (l'abolition du régime de théocratie féodale et la modernisation du pays) et stratégiques (la protection de la Chine). Cette vision, qui est intégrée dans la politique d'une seule Chine, est celle admise par la plupart des pays de la communauté internationale. Il y a en 2008 au Tibet plus de Hans que de Tibétains, ce qui induit des questions sur la possibilité d'une autonomie. Par ailleurs, l'indépendance ferait perdre 25% de son territoire à la Chine et pourrait donner des idées comparables de sécession à d'autres entités chinoises.

Statut du Tibet selon la Chine

Argument historique

Les cinq langues de la dynastie Mandchoue des Qing (palais d'été à Chengde) : de gauche à droite, caractères mandchous, ouïghours, chinois, tibétains et mongols

La République populaire de Chine souligne que les relations entre la Chine et le Tibet sont anciennes et remontent au XIIe siècle : c'est ainsi, par exemple, que la majorité des bâtiments impériaux chinois comportent depuis plusieurs centaines d'années les cinq principales écritures que sont les sinogrammes, le mandchou, le mongol, l'ouïghour et le tibétain, une habitude qui semble dater de la dynastie mandchoue des Qing.

En 1260, le Mongol Kubilai Khan s’installe à Pékin, fonde la dynastie Yuan à la façon chinoise et lui-même devient empereur de Chine[30]. A cette époque là, le Tibet est incorporé dans l’Empire du Grand Khan, qui s'étend au-delà de la Chine jusqu'à la Mandchourie et au lac Baïkal.

La dynastie Ming (1368-1644) hérite de la dynastie Yuan le pouvoir d'administration du Tibet[31]. En 1722, l'empereur Yongzheng institue le Yonghegong de Pékin comme temple tibétain. L'empereur Qianlong fait construire un palais tibétain au Palais d'été de Pékin et des monastères tibétains à Chengde, dont en 1771 le Putuo Zongcheng qui est une réduction du Palais du Potala de Lhassa.

La dynastie Qing (1644-1911) affirme sa souveraineté sur le pays, en laissant à Lhassa deux ministres (Amban) et une petite garnison[32]. En 1846, les missionnaires français Évariste Huc et Joseph Gabet sont expulsés du Tibet sur ordre de l'Amban[33].

Carte de la République de Chine, 1914

La chute de la dynastie Qing en 1911 va cependant bouleverser la donne : ainsi, le lien personnel unissant l'empereur mandchou au dalaï-lama étant de facto supprimé, les liens entre les deux pays seraient, selon certains, rompus.

En 1913, la République de Chine ne manifeste aucune considération pour la proclamation de l'indépendance du Tibet par le 13e dalaï-lama et ne réagit pas. Elle récuse la Convention de Simla de 1914 qui divise la région peuplée par les Tibétains en un Tibet externe autonome administré par le gouvernement du Tibet et un Tibet interne où seule l'autorité spirituelle du dalaï-lama serait reconnue, les deux étant sous suzeraineté chinoise et l'appartenance du Tibet à la Chine est également reconnue [34].

Dans la relation internationale, le Tibet reste une province chinoise[35],[36].

Argument politique

Le pouvoir chinois affirme être retourné au Tibet en 1949 afin de libérer le pays des « impérialistes étrangers[37],[38] » et son peuple vivant sous la domination d'une oligarchie et d'une théocratie féodales. Par exemple, avant la prise de pouvoir des communistes, le servage était légal et pratiqué au Tibet[39], comme dans le reste de la Chine.

Les autorités chinoises affirment que la liberté religieuse est de nouveau assurée depuis 1983[40].

Les Tibétains, comme les autres ethnies (appelées nationalités en Chine) minoritaires, bénéficient d'une discrimination positive[41]. Par exemple, les étudiants appartenant à l’ethnie tibétaine ont des bonus pour rentrer à l'université, les travailleurs appartenant à l’ethnie tibétaine sont prioritairement recrutés par les établissements publics par rapport à ceux de l'ethnie Han[42].

Le Tibet est la seule région de la Chine qui bénéficie des soins gratuits[43] et d'une éducation primaire gratuite avec le logement et la nourriture gratuits, cette éducation est bilingue[44],[45].

Arguments économiques et sociaux

Les autorités chinoises affirment que le développement économique du Tibet mené sous leur égide a permis de désenclaver le pays, notamment grâce à la construction de voies ferrées, qui favorisent le développement du tourisme dans la région autonome du Tibet[46].

Le correspondant du quotidien économique français Les Echos note en mars 2008 que « Depuis sa « libération » par la Chine, la région aurait enregistré un recul de la mortalité infantile et de l'analphabétisme ainsi qu'une hausse de l'espérance de vie. » De même, « Les experts indépendants admettent que le PIB du Tibet a doublé entre 2002 et 2007 et que sa croissance annuelle dépasserait régulièrement les 12%. »[47].

Cependant, selon Les Echos, la croissance a largement profité aux Hans émigrés au Tibet et « À l'écart d'une petite classe moyenne tibétaine, travaillant avec les décideurs hans, la majorité des Tibétains n'aurait que peu profité de cette croissance chinoise et vivrait encore dans une grande misère. »[48].

À l'inverse, certains avancent que la présence chinoise au Tibet n'est pas désintéressée d'un point de vue économique en ce qui concerne :

  • les matières premières minières : le Tibet « est surtout riche par son sous-sol truffé d'or, de cuivre, et de plomb. » rappelle le quotidien Libération[49].
  • les ressources hydrauliques : « S'y ajoutent les fleuves himalayens, prometteurs en barrages hydroélectriques et en eau. La Chine, avec ses 7% des ressources de la planète pour un quart de la population est obsédée par l'eau » poursuit Libération[49].

Argument géopolitique

La Chine considère le Tibet comme une région stratégique pour sa sécurité[50].

Certains considèrent cette présence comme défensive, le Tibet étant « Un immense désert qui fait office de bouclier contre l'Inde, puissance aujourd'hui menaçante » selon le quotidien français Libération[49].

D'autres, y voient une position potentiellement plus offensive. Pour le géopolitologue Aymeric Chauprade, « celui qui tient le Tibet peut déferler sur la Chine, l'Inde, le Xinjiang et la Mongolie intérieure »[51].

Statut du Tibet selon le gouvernement tibétain en exil

La question de la légitimité de la présence chinoise

Les partisans de l'autonomie ou l'indépendance du Tibet s'appuient sur les votes par l'assemblée générale de l'ONU de plusieurs résolutions[52],[53] condamnant les violations des droits fondamentaux et des libertés du peuple tibétain, les coups portés à sa culture et sa religion, ceci en 1959 (résolution 1353 (XIV)[54]) et en 1960 (résolution 1723 (XVI)[55]). Dans cette dernière, il est fait état d'un droit à l'autodétermination du peuple tibétain. Enfin, la dernière résolution en date, celle de 1965 (résolution 2079 (XX)[56]) fait référence aux précédentes dont elle reprend les thèmes mais sans mention expresse à l'autodétermination. En aucun cas la Chine n'est désignée expressément comme responsable des atteintes portées au peuple tibétain[réf. nécessaire].

Ces résolutions votées par l'Assemblée générale sont de simples recommandations, elles ne sont pas contraignantes. De plus, comme elles ont été adoptées alors que la République populaire de Chine ne faisait pas partie de l'ONU, ce pays n'a pas pu participer aux débats et de ce fait ne reconnaît pas ces résolutions. Depuis 1965, celles-ci n'ont jamais été reconduites, et lors de l'admission de la Chine à l'ONU, en 1971, il n'en n'a pas été tenu compte. Tous les gouvernements des états membres de l'ONU reconnaissent que le Tibet fait partie de la Chine.[réf. nécessaire]

La question du nombre de morts

Selon le gouvernement tibétain en exil, plus d'un million deux cent mille Tibétains seraient morts directement ou indirectement du fait de l'occupation du Tibet par la République populaire de Chine entre 1949 et 1979 [57],[58],[59],[60],[61],[62].

Cette évaluation est récusée par un chercheur chinois, Yan Hao, employé de l'Institut de recherche économique du département d'État de la commission de planning à Pékin, qui affirme que les chiffres sont exagérés et que les évaluations données par le gouvernement tibétain en exil reposent en partie sur des sources fabriquées [63].

Toutefois l'analyse présente un oubli. Lorsqu'il tente de dénombrer le nombre de morts lors des combats, il indique qu'au « Tibet politique » (la future région autonome) : « la résistance atteignit son apogée en 1959, mais le soulèvement fut surtout confiné à Lhassa et il fut maté par l'armée populaire de Chine en deux jours. La résistance organisée ne s'est poursuivie ailleurs que pendant un autre mois ». Or la guérilla Kampa a perduré pendant de nombreux mois, Yan Hao n'évoque pas celle-ci[64].

En 2003, Patrick French, écrivain anglais et ancien président démissionnaire de l'association Free Tibet Campaign remet en cause le nombre de 1,2 millions morts tibétains. Ayant été autorisé à consulter les données brutes et à vérifier leur traitement, il constata que celles-ci, obtenues à partir du témoignage de réfugiés, ne permettaient pas d'obtenir le chiffre total annoncé. En lieu et place de noms, French ne trouva que « des chiffres insérés de façon apparemment aléatoire dans chaque rubrique et dupliqués de façon systématique, incontrôlée », par exemple un même affrontement armé, relaté par cinq réfugiés différents, se retrouvait comptabilisé cinq fois. De plus, il s'aperçut que sur les 1,1 million de morts comptabilisés, il n'y avait que 23 364 femmes, ce qui impliquait la disparition de 1,07 million des 1,25 million de Tibétains du sexe masculin, une impossibilité. French estime toutefois qu'un demi million de Tibétains seraient morts directement en raison de la politique chinoise au Tibet[65][citation nécessaire]. Ce chiffre est estimé en relation avec un calcul de Warren W. Smith basé sur les recensements du Tibet montrant 200 000 Tibétains "manquants" au Tibet, nombre que les Chinois attribuent à la famine qui causa plus de 20 millions de morts en Chine après le Grand Bond en avant[66].

Le livre de French a été critiqué par Jamyang Norbu [67].

La question de la répression et des droits de l'homme

Les opposants à la présence chinoise estiment que, sous prétexte de lutte contre l'indépendantisme, les Tibétains sont fermement contrôlés par le pouvoir central[68], que la Région autonome du Tibet serait sous la surveillance du pouvoir central et que la présence de l'armée et de la police s'y ferait sentir plus que dans d'autres parties de la Chine[69]. Ils soulignent par exemple le fait que les monastères soient sévèrement contrôlés[70].

La question de la destruction de la culture tibétaine

Les Tibétains en exil, notamment en Inde et au Népal, dénoncent un risque de disparition de leur culture, qui était intimement associée au bouddhisme.

Celle-ci peut se faire par la répression. Ainsi, durant la Révolution culturelle chinoise, au Tibet, l'Institut Chakpori de médecine tibétaine fut totalement détruit par l'armée chinoise. En 1961, le 14e dalaï-lama refonda à Dharamsala l'Institut de médecine et d'astrologie tibétaine. L'Institut Chakpori de médecine tibétaine fut refondé à Darjeeling également en Inde.

Elle serait également due à une désacralisation de certains aspects de cette culture qui leur ferait perdre leur signification originelle. Selon le TCHRD, les monastères au Tibet servent souvent davantage un intérêt touristique que spirituel[71]. À Pékin, un temple lamaïque tibétain, le temple de Yonghe, lamasserie en activité aujourd'hui, est une des principales attractions touristiques.

Moine dans le temple de Yonghe Gong à Pékin.

Certains soulignent cependant que c'est dans toute la Chine que les religieux ont subi des interdictions et répressions depuis la prise de pouvoir du parti communiste, surtout pendant la Révolution culturelle, et pas seulement au Tibet.

Selon le linguiste Nicolas Tournadre «  En moins de cinquante ans, la langue tibétaine est devenue une langue menacée, condamnée à un déclin irréversible, voire à la disparition en deux générations si la politique linguistique actuelle est maintenue. La responsabilité du gouvernement régional et du gouvernement central est, dans ce domaine, évidente. »[72].

La sinisation par peuplement

Les exilés tibétains à Dahramsala soulignent que de nombreux Hans, l'ethnie majoritaire de la Chine, viennent s'installer au Tibet[73], alors qu'en même temps, les Tibétains trouvent difficilement du travail[74].

Liaison ferroviaire directe Pékin-Lhassa

Article détaillé : Ligne ferroviaire Qing-Zang.
Façade de la gare ferroviaire de Lhassa

Le 1er juillet 2006, Hu Jintao inaugure le premier train pour Lhassa à la gare de Golmud, dans la province du Qinghai. Cette nouvelle ligne ferroviaire relie désormais le Tibet au reste de la Chine, mettant Pékin à deux jours de train [75]. Grâce à elle, 4 561 km sont franchis pour environ 80 Euros.

Elle devrait, à ce que disent les autorités chinoises, favoriser l'intégration économique, le développement économique et touristique de la région autonome du Tibet, mais, d'après les anciens prisonniers tibétains du Gu-Chu-Sum cités par le journaliste Bruno Philip, accélérer la sinisation du Tibet [76].

La chanteuse tibétaine Han Hong a composé une chanson intitulée « La Voie du ciel » (天路, tian lu en chinois mandarin), qui décrit cette ligne de chemin de fer, qu'elle nomme le « Dragon de fer ». Elle rappelle l'ouverture qu'elle va donner au plateau du Tibet, cette région enclavée, sur le reste du monde, et ses bienfaits pour la population (apports de ressources vitales), comme pour le reste du monde (découverte de la culture et de l'accueil tibétains) [77]. Cette chanson est également interprétée en tibétain par la chanteuse tibétaine Basang (巴桑, bāsāng) [78] sur un album portant le nom de la chanson.

Certains[évasif] craignent que cette ligne ne favorise une migration en provenance du reste de la Chine (notamment de l'ethnie han majoritaire) et qu'elle n'amène les Tibétains à devenir minoritaires dans leur région. On[évasif] craint également que le gouvernement chinois n'utilise la ligne pour renforcer sa présence militaire au Tibet, et qu'il n'augmente l'exploitation des ressources naturelles avec tous les risques que cela représente pour l'environnement fragile du Tibet. L’Inde, pays voisin de la Chine, considère cette ligne de chemin de fer avec inquiétude en raison des implications militaires et du renforcement potentiel de l'armée chinoise déjà importante au Tibet, y compris dans sa capacité à déployer des armes nucléaires tactiques [79].

Lors de l’ouverture de la voie de chemin de fer, le dalaï-lama demandait aux Tibétains d’attendre pour évaluer le bénéfice ou les nuisances que pourrait apporter cette nouvelle ligne de chemin de fer. Il accueillait favorablement la voie ferrée « à la condition qu’elle bénéficie à la majorité des Tibétains ». Mais, fin janvier 2007, il affirma que Pékin utilisait la nouvelle liaison ferroviaire pour inonder le Tibet de mendiants, de prostituées et de sans-emploi, mettant en danger la survie de la culture et des traditions tibétaines [80],[81].

Pour Gregory Clark, ancien responsable au Ministère australien des affaires étrangères et vice-président de l'université internationale Akita, si l'établissement de cette ligne ferroviaire de 1 142 km de long à 5 000 m d'altitude est un péché, faut-il pour autant laisser les Tibétains à jamais confinés dans un isolement rétrograde ? [82].

Droits de la personne au Tibet

Les accusations contre la Chine

La Commission internationale des juristes a qualifié dans un rapport de 1959 les massacres perpétrés au Tibet par les autorités chinoises de génocide[83], l'ensemble des événements liés à l'occupation ayant entraîné la mort de plus d'1,2 million de Tibétains entre 1949 et 1979 selon le gouvernement tibétain en exil et les associations des Tibétains en exil luttant pour la liberté du Tibet et le respect des Droits de l'Homme pour les Tibétains.

L'agence de presse anglo-saxonne Reuters rapporte que les autorités chinoises sont actuellement poursuivies par la cour de justice espagnole pour génocide à l'encontre du peuple tibétain[84].

Par ailleurs, outre la torture dans les prisons du Tibet et le fait que celle-ci n'épargnerait pas les mineurs, la Ligue internationale des droits de l'homme fait également état de méthodes particulières appliquées aux femmes tibétaines dans le cadre du contrôle des naissances au Tibet. Alors que les autres minorités ne font pas partie de la politique de contrôle des naissances en Chine, les femmes tibétaines y sont incluses et seraient stérilisées et obligées d'avorter au-delà du premier enfant, d'après la Commission des droits de l'Homme, rapport de 1999[85].

Autel comportant les portraits de Mao Zedong et du 10e panchen-lama dans un lieu de fête populaire tibétain en 2007

Les photos du dalaï-lama sont interdites, sous peine de prison[86], mais pas celles du panchen-lama Choekyi Gyaltsen, qui a été remplacé et qui est maintenant de culture chinoise[réf. nécessaire]. Les manifestations pour l'indépendance du Tibet sont violemment réprimées : deux nonnes bouddhistes qui avaient réclamé la libération du Tibet ont été enfermées dans la prison de Drapchi, à Lhassa en 1990[86]. Lhundrub Sangmo et Rizin Choekyi ont été libérées respectivement en 1999 et en 2002, après avoir vécu un véritable calvaire dans leurs geôles (tortures, brimades et manque de nourriture). 140 prisonniers d'opinion tibétains sont aujourd'hui détenus dans la prison de Drapchi[86]. Parmi les prisonniers d'opinion actuels les plus connus, citons Gendhun Choekyi Nyima, Ngawang Sangdrol, Tenzin Delek Rinpoché et Dolma Kyab.

Depuis 1987, d'importantes manifestations ont eu lieu en faveur de l'indépendance. Durement réprimées (des centaines de morts), elles furent suivies d'un an de loi martiale (1989-90).

La dernière en date, selon le TCHRD, s'est produite le 1er août 2007 à Litang, lors des cérémonies du 80e anniversaire de l’Armée de la libération populaire chinoise. Un nomade tibétain de 52 ans, Runggye Adak, a appelé au retour du 14e dalaï-lama, à la libération du panchen-lama et à la liberté pour le Tibet avant d’être arrêté par la Police de Kardzé. Malgré la promesse faite par les autorités et des manifestations de soutien des populations, Ronggay Adrak serait toujours détenu. La situation reste très tendue et plus de 3 000 membres des forces de l’ordre seraient mobilisés[87],[88].

Le gouvernement tibétain en exil et le dalaï-lama, s'ils reconnaissent que la situation de la Chine s'améliore, affirment toutefois que la situation au Tibet ne fait qu'empirer, en particulier pour les Droits de l'Homme qui sont bafoués, et pour l'environnement qui se dégrade gravement. Dans les prisons les tortures sont systématiques pour les prisonniers politiques tibétains, qui sont plus de 100. La liberté religieuse est loin d'être respectée, comme l'illustre la fuite au passage de l'an 2000 du 17e Karmapa, Orgyen Trinley Dorje. Les Tibétains subissent une discrimination notamment pour les emplois, de nombreux avantages étant donnés aux Hans[89].

La position de la Chine

Les autorités chinoises mettent d’abord en avant le fait que, tout juste après l’entrée des troupes de la Chine communiste au Tibet, la pratique du servage auquel était soumis le peuple tibétain, encore en vigueur sous le dalaï-lama, a été supprimée par les autorités de Pékin[39].

Selon les autorités chinoises, actuellement, les Tibétains ne seraient pas soumis à des discriminations particulières car ils disposent des mêmes droits que l’ensemble des citoyens de la République Populaire de Chine, avec les mêmes devoirs et les mêmes restrictions.

Selon les autorités chinoises, depuis le début des années 1990, la situation des droits de l’Homme s'est améliorée et le niveau de vie des Tibétains a considérablement augmenté.

Poubelle à tri séléctif dans le parc naturel protégé de Pota Tso

Le gouvernement chinois met aussi en avant son souci de l’environnement. Il a mis en place des réserves naturelles protégées, comme le Parc national de Pota tso afin de preserver faune et flore. Seuls les éleveurs de yaks peuvent y exercer librement leur travail. Des circuits touristiques y sont autorisés, mais gardés sous la vigilance de services de propreté, des panneaux solaires sont utilisés pour produire l’énergie nécessaire à certaines installations, des poubelles à tri séléctif y sont systèmatiques, des cabines fumeurs (l’environnement y est hautement inflammable) et des toilettes vertes y sont aménagées.

Des équipes de lutte contre le braconnages ont été mise en place, comme l'équipe de Kekexili qui lutte contre le braconnage de l'antilope du Tibet, animal en voie de disparition et à donné lieu à un film retranscrivant le travail de l'épquie pour sensibiliser la population locale.

Géographie

Article détaillé : Géographie du Tibet.

S'étendant d'est en ouest sur une distance d'environ 2 400 km, et du nord au sud sur environ 1 000 km, le plateau du Tibet est situé entre les longitudes 78°24' et 104°47' Est et les latitudes 26°2' et 40°3' Nord au cœur du continent asiatique. C'est un pays gigantesque d'environ 2,5 millions de km² (soit 5 fois la France) avec une altitude moyenne de 4 200 m, qui rassemble les plus hautes montagnes du monde.

Le nom occidental Tibet, apparenté au nom mongol Töbüt, n'est pas lié au nom indigène Bod. En chinois, le nom ancien du Tibet est Tufan (吐蕃, incorrectement prononcé Tubo par beaucoup de Chinois), mais le nom actuel de la région autonome est Xizang (西藏), qui signifie littéralement « la maison des trésors de l'ouest », gTsang occidentale, faisant référence à cette région du Tibet.

Les noms de lieux tels que gZhi-ka-rtse ont été changés en Xigaze depuis la promulgation du système unifié de romanisation par la RPC (République Populaire de Chine) : le Pinyin. Aussi, un même lieu au Tibet peut avoir de nombreuses « orthographes » : le nom en caractères chinois, dont la transcription peut être en pinyin ou en Wade-Giles (anglo-saxons) et le nom en tibétain, qui peut aussi être translittéré de différentes façons. La meilleure solution est d'utiliser la translittération Wylie de l'orthographe tibétaine, selon l'usage des tibétologues aussi bien occidentaux que chinois, bien que celle-ci rende compte de l'orthographe et non de la prononciation.

Environnement

Panneau prévenant des hauts risques d'incendie, dans le parc protégé de Pota tso en tibétain zang, chinois han et anglais.
Article détaillé : Arme nucléaire au Tibet.

L'équilibre écologique du plateau tibétain est très fragile en raison du climat et de l'altitude qui ralentissent le renouvellement biologique. On y trouve une importante biodiversité de la faune et de la flore comparable à celle de la forêt amazonienne. Une partie du Tibet est aujourd'hui encore considérée comme une des dernières zones écologiques vierges de notre planète ; il s'agit du nord-ouest du Chang Tang ou Plateau Tibétain, au sud du désert du Taklamakan dans le Xinjiang. Michel Peissel l'a partiellement exploré avec son équipe[90]. Les régions tibétaines s'étendent de la haute steppe glacée jusqu'aux déserts des hauts plateaux, aux forêts tropicales, et aux prés alpestres. Le Tibet est également la source de l'ensemble des grands fleuves d'Asie, comprenant le Gange, le Salween, le Huang He (ou fleuve Jaune), le Mékong, le Brahmapoutre, le Yangzi Jiang (ou Yangtzé), le Sutlej et l'Indus ; ils sont alimentés par une précipitation moyenne de 100 mm dans le nord du pays jusqu’à plus de 1 000 mm dans le sud-est.

La pérennité de l'environnement du Tibet est mise en danger par l'exploitation de mines, notamment celle d’uranium à Têwo (préfecture autonome tibétaine de Gannan, province de Gansu), ouverte en 1980 par le département d’État de l’industrie nucléaire comme source la plus importante d’uranium. Le matériel radioactif de la mine a été incorrectement manipulé, induisant un nombre élevé de cancers et de malformations congénitales chez les populations avoisinantes. Avant que la mine ne soit ouverte en 1980, l'environnement était peuplé par une grande variété de poissons, d’oiseaux, de plantes et d’espèces animales, mais est depuis devenu une terre stérile. Le bétail souffre également d’un taux de mortalité exceptionnellement élevé. Les médecins locaux rapportent que près de la moitié des décès dans le secteur sont dus à des cancers, dissimulés en raison "de secrets d’État". Aucune mesure préventive n’est prise pour protéger la vie humaine et animale[91],[92].

À proximité des rives du lac Kokonor, dans le district de Haiyan, au sein de la préfecture autonome de Haibei, Deng Xiaoping supervisa la construction d'un centre de recherche d'armes nucléaires sur le plateau tibétain au début des années 1960 appelé la Neuvième Académie[93]. C'est là, entre 1958 et 1964, que furent développées la première bombe atomique chinoise et, 2 ans plus tard, la première bombe à hydrogène chinoise. À la fin des années 1970, une usine d'enrichissement d'uranium fut construite sur le site du lac Kokonor, usine qui produisait quotidiennement près de 400 kg d'uranium. Dans le livre «Industrie nucléaire contemporaine» écrit par Li Jue, directeur de la Neuvième Académie, les Chinois reconnaissaient que jusqu'en 1991, l'usine de Haiyan était toujours leur centre principal de recherche militaire nucléaire. Leurs déchets nucléaires auraient été longtemps stockés dans le lac lui-même et dans les années 1970 de nombreux enfants de nomades ont été atteints de leucémies et de malformations. Le lac Kokonor, le plus grand lac d'eau salée du Tibet, est contaminé par la radioactivité.

La Chine débuta la construction de son premier centre de stockage de déchets nucléaires au Tibet en 1993, dans une région aride de la province de Gansu, rapportait une dépêche du 11 novembre de l’agence Reuters. La Chine prévoyait alors la construction de trois autres centres de stockage pour promouvoir son développement en énergie nucléaire. Le premier centre de Gansu aura une première capacité de stockage de 60 000 m2 de déchets radioactifs, qui sera portée à 200 000 m2. À l’époque, aucune précision n’avait été apportée sur le mode de traitement et de stockage des déchets radioactifs[94]. L'agence de presse chinoise Xinhua a reconnu que des déchets nucléaires étaient déposés au Tibet. Le 19 juillet 1995, elle rapportait l'existence d'une décharge de 20 m2 pour les polluants radioactifs dans la préfecture autonome tibétaine de Haibei, près des rives du lac Kokonor[95].

Il existe plusieurs sites fortement contaminés par la radioactivité au Tibet. Pourtant, les effets des polluants radioactifs déversés dans l’eau du plateau tibétain se feront sentir bien au-delà car dix des plus grands fleuves d’Asie y prennent source. De plus, les vents de haute altitude qui soufflent au Tibet peuvent transporter la radioactivité à de grandes distances.

Ressources naturelles

Yaks décorés.

Le Tibet a de nombreuses ressources naturelles notamment en pétrole[96], en gaz[réf. nécessaire], en bauxite, en étain, en arsenic, en charbon, en jade, en saphir, en quartz, en sel[97], en chrome, en cuivre, en borax, en uranium, en lithium, en fer, en or, en argent, en plomb, en zinc et en cobalt. Le potentiel du Tibet en ressources minérales est estimé à 78,4 milliards de dollars[98]. Décidées par Pékin, l'ouverture des voies d'accès et l'exploitation des gisements miniers ont souvent été réalisées sans considération pour l'environnement. Le résultat : des niveaux alarmants de pollution qui affectent l'hydrographie, l'atmosphère et les sols.

Par ailleurs le Tibet est la source de nombreux fleuves : le Yangzi Jiang, le Huang He, le Mékong, l'Indus, le Brahmapoutre, le Salween, l'Irrawaddy, le Sutlej et deux affluents du Gange : le Ghaghara et le Gandaki. Le potentiel hydraulique et hydroélectrique est donc énorme. 30% des ressources hydrauliques chinoises se situeraient au Tibet[98].

Des zones forestières autrefois verdoyantes comme le Kongpo au sud-est du Tibet, ont été transformées en un paysage lunaire. En 1949, les forêts recouvraient 221 800 km2, soit près de la moitié de la superficie de la France. En 1985, la moitié de la surface de la forêt était rasée. Selon une étude récente du World Watch Institute, la déforestation atteindrait maintenant 85 %.

Le déboisement cause de sévères problèmes d'érosion et de glissements de terrain, tandis que le niveau de vase dans des fleuves tels que le Yangzi Jiang (Yang-tseu-kiang) est sans équivalent dans le monde. Les effets dépassent maintenant le Tibet et se traduisent par des inondations dévastatrices en Chine, Inde et Bangladesh. Le gouvernement chinois a reconnu le rôle de cette déforestation massive dans les inondations catastrophiques de ces dernières années : en 1998, on a recensé plus de 10 000 morts, 250 millions de sinistrés et des millions de sans-abris suite aux crues du Yangzi jiang.

Climat

3 700 m d'altitude, la végétation est encore dense autour des lacs.

Le climat du Tibet est très continental, froid et sec. Paradoxalement, la température moyenne annuelle est supérieure à celle de l'atmosphère à une altitude équivalente (rayonnement de la terre). Cet effet provoque d'importants gradients nord-sud de pression, et participe activement au phénomène de mousson. Les changements de températures sont assez brusques sur le plateau du Tibet : par un temps ensoleillé et chaud, la température peut chuter brusquement, si des nuages viennent couvrir le ciel.

Géologie

Modèle Numérique de Terrain du plateau tibétain et des chaînes de montagne périphériques.

Le plateau tibétain résulte de la collision depuis 50 millions d'années entre les plaques indienne et eurasienne. Il est de loin le plus haut (plus de 5 000 m) et le plus vaste plateau au monde (plus de cinq millions de km²). Il est bordé par différentes chaînes de montagnes (Tien Shan au NW, Qilian Shan au NE, Himalaya au Sud. Sa taille exceptionnelle résulte directement de la collision de l'Inde et de l'Eurasie, à une vitesse rapide (15 cm/an avant la collision, 5 cm/an actuellement). Les déformations associées à cette collision se retrouvent dans une grande partie de l'Asie, jusqu'en Sibérie. Le très faible relief du plateau, malgré la haute altitude, est lié aux limites rhéologique de la croûte continentale : la collision provoque son épaississement (60 à 90 km d'épaisseur), soit plus du double d'une croûte normale. La croûte continentale contient des isotopes radioactifs du thorium, de l'uranium et du potassium qui produisent de la chaleur. Cette plus forte concentration d'isotopes radioactifs provoque un réchauffement de la croûte : elle devient « molle », et ne permet plus de supporter un épaississement plus important. On observe alors une déformation extensive (failles normales au sein même de la zone en compression) et la propagation de la déformation horizontalement. Les tremblements de terre sont fréquents sur le plateau du Tibet : afin d'en limiter les effets, les maisons sont construites autour de gros piliers faits de troncs d'arbres entiers.

Démographie

Groupes ethnolinguistiques de langue tibétaine (1967) (Voir la carte complète, qui comporte une légende)

L'ethnie tibétaine est historiquement la principale composante de la population du Tibet. Les groupes ethniques monba, lhoba, mongol et hui (Chinois musulmans) y sont également présents.

Selon la tradition, les premiers ancêtres du peuple tibétain, représentés par les six bandes rouges du drapeau tibétain, sont les Se, les Mu, les Dong, les Tong, les Dru et les Ra.

La question de la proportion des Hans dans la population du Tibet est politiquement très sensible. Le gouvernement tibétain en exil affirme que la République Populaire de Chine pratique une politique favorisant l'immigration han dans le but de rendre les Tibétains minoritaires dans leur propre pays, ce que contestent vigoureusement les autorités chinoises.

Vision de la communauté tibétaine en exil

Maisons traditionnelles du Kham

Entre les années 1960 et 1980, de nombreux prisonniers (plus d'un million, selon Harry Wu) ont été envoyés dans des camps de travail (laogai) de la province tibétaine de l'Amdo (Qinghai). Depuis les années 1980, la mise en œuvre de la libéralisation économique et une plus grande mobilité à l'intérieur de la Chine ont entraîné un afflux de Hans au Tibet. Leur nombre réel reste cependant contesté. Le gouvernement tibétain en exil donne le chiffre de 7,5 millions de non-Tibétains dans le Tibet historique, pour 6 millions de Tibétains. Selon lui, c'est la conséquence d'une politique active de submersion démographique du peuple tibétain qui réduit les chances d'indépendance politique du Tibet, en violation de la Convention de Genève de 1946 qui interdit aux puissances occupantes l'installation de colons dans les territoires qu'elles contrôlent[99].

Le gouvernement tibétain en exil conteste les statistiques fournies par le gouvernement chinois au motif qu'elles ne tiennent compte ni des membres de l'Armée populaire de libération en garnison au Tibet, ni de l'importante population flottante de migrants non enregistrés[100],[101]. La ligne ferroviaire Qing-Zang reliant Xining à Lhasa est également un sujet majeur de préoccupation, dans la mesure où elle facilite l'afflux de nouveaux immigrants.

Le gouvernement tibétain en exil cite un article du Quotidien du Peuple publié en 1959 pour affirmer que la population tibétaine a diminué de façon significative depuis 1959. Selon cet article, les chiffres du Bureau national de statistiques de la RPC montrent que la population de la région autonome du Tibet était alors de 1 273 969 personnes. Dans les secteurs tibétains du Kham, on comptait 3 381 064 Tibétains. Au Qinghai et dans les autres secteurs tibétains incorporés au Gansu, on comptait 1 675 534 Tibétains. La somme de tous ces chiffres conduisait à une population tibétaine de 6 330 567 en 1959[102]. En 2000, le nombre total de Tibétains dans l'ensemble de ces régions était d'environ 5 400 000 selon le Bureau national de statistiques[103]. Ces chiffres impliqueraient qu'entre 1959 et 2000 la population tibétaine a décru d'environ un million de personnes, soit un déclin de 15 %. Au cours de la même période, la population chinoise a doublé, et la population mondiale a triplé[104]. Cette analyse fournit un argument supplémentaire concernant l'estimation du nombre de morts tibétains durant la période allant de 1959 à 1979. Elle suggère l'existence d'un déficit démographique de la population tibétaine dont les causes et l'évolution temporelle restent à préciser.

Ces chiffres étant plus de deux fois supérieurs à ceux de 1953 et 1964 (d'origine chinoise), respectivement 2,77 et 2,50 millions de tibétains[105], il est possible qu'ils incluent des habitants non tibétains. De son côté, le Kashag évaluait en 1950 la population tibétaine à un peu moins de 3 millions, mais rien n'indique que ce chiffre corresponde à la population totale, et pas uniquement à celle du Tibet central alors menacé par l'avancée chinoise[106]. Il n'en demeure pas moins que les chiffres de source chinoise font apparaître une diminution de la population entre 1953 et 1964, clairement visible sur le graphique présenté au chapitre suivant ; ses causes restent toutefois à déterminer précisément[107],[108].

Vision de la République populaire de Chine

Les entités administratives autonomes tibétaines de la République populaire de Chine
L'évolution démographique tibétaine entre 1953 et 2000[105],[1]

La République Populaire de Chine ne se considère pas comme une puissance occupante et dément avec force les allégations de submersion démographique. Elle ne reconnaît pas non plus l'existence de ce qu'elle appelle le « Grand Tibet » [109] revendiqué par le gouvernement tibétain en exil. Selon elle, cette idée a été forgée par des impérialistes étrangers dans le cadre d'un complot destiné à diviser la Chine. Elle rapproche cette idée du fait que l'Empire japonais avait créé un Manzhouguo en Mandchourie pendant la Seconde Guerre mondiale et que la Mongolie aurait gagné son indépendance - décrétée cependant en 1913 - grâce au soutien de l'Union soviétique sur laquelle elle s'est alignée par la suite, ce qui constituerait pour la Chine un précédent qui a marqué les esprits. Elle s'appuie sur le fait que les territoires de population tibétaine qui n'appartiennent pas à la région autonome n'étaient pas contrôlés par le gouvernement tibétain en 1959, mais auraient été administrés depuis des siècles par les provinces avoisinantes[110].

Selon la RPC, le nombre de Tibétains dans la région autonome était de 2,4 millions lors du recensement mené en 2000, pour 190 000 non-Tibétains, et le nombre de Tibétains dans l'ensemble des entités autonomes tibétaines (légèrement plus petit que le Tibet historique revendiqué par les Tibétains en exil) était de 5 millions, pour 2,3 millions de non-Tibétains. Dans la région autonome elle-même, la plus grande partie des Hans se trouvent à Lhassa. Les autorités chinoises affirment qu'elles respectent la différence culturelle tibétaine (par exemple en assouplissant pour les minorités le contrôle démographique sévère imposé aux Hans). Les politiques de contrôle démographique telles que la politique de l'enfant unique s'appliqueraient uniquement aux Hans, et non aux minorités comme les Tibétains[111].

Jampa Phuntsok, un Tibétain originaire de Chamdo (Kham) et actuel président de la Région autonome du Tibet, a déclaré que le gouvernement central n'avait aucune politique de migration vers le Tibet en raison des conditions difficiles liées à l'altitude, que les 6 % de Hans dans la RAT constituent un groupe très fluide venu principalement pour les affaires ou le travail, et qu'il n'y a pas de problème d'immigration[112].

En ce qui concerne la population d'ethnie tibétaine proprement dite, le gouvernement chinois affirme que, selon le premier recensement national mené en 1954, il y avait 2 770 000 Tibétains en Chine, dont 1 270 000 dans la région autonome, alors que, selon le quatrième recensement mené en 1990, il y avait 4 590 000 Tibétains en Chine, dont 2 090 000 dans la région autonome. Selon lui, ces chiffres constituent la preuve que la population tibétaine a doublé depuis 1951, et que les allégations des Tibétains en exil sont mensongères[113],[114]. 160 000 Tibétains vivraient en exil (dont 120 000 en Inde).

Le tableau ci-dessous[1] donne les chiffres de population, selon le recensement mené dans toute la Chine en 2000, pour toutes les entités autonomes tibétaines ainsi que pour les juridictions de Xining et de Haidong. La présence de ces deux dernières juridictions dans le tableau permet de présenter l'ensemble des chiffres de la province du Qinghai, et correspond également à la vision du gouvernement tibétain en exil qui revendique ces juridictions comme partie intégrante du Tibet historique. Les chiffres présentés ne tiennent pas compte des membres de l'Armée populaire de libération en service actif.

Les principaux groupes ethniques par région dans le Tibet historique ou « Grand Tibet » (recensement 2000)
Total Tibétains Hans Autres
Région autonome du Tibet : 2 616 329 2 427 168 92,8 % 158 570 6,1 % 30 591 1,2 %
- Juridiction de Lhassa 474 499 387 124 81,6 % 80 584 17,0 % 6 791 1,4 %
- Préfecture de Qamdo 586 152 563 831 96,2 % 19 673 3,4 % 2 648 0,5 %
- Préfecture de Shannan 318 106 305 709 96,1 % 10 968 3,4 % 1 429 0,4 %
- Préfecture de Xigazê 634 962 618 270 97,4 % 12 500 2,0 % 4 192 0,7 %
- Préfecture de Nagchu 366 710 357 673 97,5 % 7 510 2,0 % 1 527 0,4 %
- Préfecture de Ngari 77 253 73 111 94,6 % 3 543 4,6 % 599 0,8 %
- Préfecture de Nyingchi 158 647 121 450 76,6 % 23 792 15,0 % 13 405 8,4 %
Province du Qinghai : 4 822 963 1 086 592 22,5 % 2 606 050 54,0 % 1 130 321 23,4 %
- Juridiction de Xining 1 849 713 96 091 5,2 % 1 375 013 74,3 % 378 609 20,5 %
- Préfecture de Haidong 1 391 565 128 025 9,2 % 783 893 56,3 % 479 647 34,5 %
- Préfecture autonome tibétaine de Haibei 258 922 62 520 24,1 % 94 841 36,6 % 101 561 39,2 %
- Préfecture autonome tibétaine de Huangnan 214 642 142 360 66,3 % 16 194 7,5 % 56 088 26,1 %
- Préfecture autonome tibétaine de Hainan 375 426 235 663 62,8 % 105 337 28,1 % 34 426 9,2 %
- Préfecture autonome tibétaine de Golog 137 940 126 395 91,6 % 9 096 6,6 % 2 449 1,8 %
- Préfecture autonome tibétaine de Yushu 262 661 255 167 97,1 % 5 970 2,3 % 1 524 0,6 %
- Préfecture autonome mongole et tibétaine de Haixi 332 094 40 371 12,2 % 215 706 65,0 % 76 017 22,9 %
Territoires tibétains de la province du Sichuan :
- Préfecture autonome tibétaine et qiang d'Aba 847 468 455 238 53,7 % 209 270 24,7 % 182 960 21,6 %
- Préfecture autonome tibétaine de Garzê 897 239 703 168 78,4 % 163 648 18,2 % 30 423 3,4 %
- Xian autonome tibétain de Muli 124 462 60 679 48,8 % 27 199 21,9 % 36 584 29,4 %
Territoires tibétains de la province du Yunnan :
- Préfecture autonome tibétaine de Dêqên 353 518 117 099 33,1 % 57 928 16,4 % 178 491 50,5 %
Territoires tibétains de la province du Gansu :
- Préfecture autonome tibétaine de Gannan 640 106 329 278 51,4 % 267 260 41,8 % 43 568 6,8 %
- Xian autonome tibétain de Tianzhu 221 347 66 125 29,9 % 139 190 62,9 % 16 032 7,2 %
Total pour le Tibet historique ou « Grand Tibet » :
Avec Xining et Haidong 10 523 432 5 245 347 49,8 % 3 629 115 34,5 % 1 648 970 15,7 %
Sans Xining et Haidong 7 282 154 5 021 231 69,0 % 1 470 209 20,2 % 790 714 10,9 %

Économie

Tourisme

Article détaillé : Tourisme au Tibet.

Après s'être ouverte aux touristes étrangers en 1979, la Région autonome du Tibet en reçut 300 en 1980, 2 000 en 1984 et 28 000 en 1994 [115]. En 2004, le chiffre grimpa à 1,1 million de visiteurs [116], en 2005 à 1,6 million et en 2007 à 4 millions [117], dont 90% étaient chinois. En raison des événements de mars 2008 et de leurs séquelles, le chiffre est descendu à quelque 2,2 millions [118].

Selon Jim Underwood, qui a travaillé dans le secteur de la construction rurale au Tibet, le tourisme dans la région peut être perçu comme une influence positive pour la pérennité de l'architecture traditionnelle dans la mesure où les touristes viennent pour découvrir cette architecture. Les divers corps de métier ne peuvent que profiter de la réhabilitation des bâtiments anciens [119].

Infrastructure routière

Le 15 Janvier 2009, la Chine a annoncé la construction de la première autoroute du Tibet, un tronçon de 37,9 kilomètres de route dans le sud-ouest de Lhassa. Le projet coûtera 1,55 milliards de yuans (227 millions de dollars) [120].

Culture

Médecine tibétaine traditionnelle

La médecine tibétaine traditionnelle est une des plus anciennes médecines au monde. Elle utilise jusqu'à deux mille types de plantes et cinquante minéraux. Une des personnalités clé dans son développement fut le médecin Yutok Yonten Gonpo (VIIIe siècle), qui a écrit les « Quatre tantras médicaux », l'ouvrage fondateur de la médecine traditionnelle tibétaine, intégrant différents éléments des médecines de Perse, d'Inde et de Chine. Cet ouvrage fut ensuite modifié et complété par les générations suivantes, et notamment par le 13e descendant de Yutok Yonten Gonpo, Yuthok Sarma Yonten Gonpo, qui y ajouta 18 ouvrages médicaux. Un de ses livres comporte des tableaux dépeignant la remise à l'état initial d'un os cassé ou des images anatomiques d'organes internes.

Elle est généralement pratiquée par des lamas, comme à Xianggelila.

Religion

Bouddhisme tibétain

Article détaillé : bouddhisme tibétain.

La spiritualité est extrêmement importante pour les Tibétains. Le Tibet est l'écrin traditionnel du bouddhisme tibétain, une forme distincte de Vajrayana, qui est aussi relié au Shingon, la tradition bouddhiste au Japon. Le bouddhisme tibétain est non seulement pratiqué au Tibet, mais aussi en Mongolie, en République de Bouriatie, en République de Touva, en République de Kalmoukie et chez les mandchous[121],[122],[123],[124]. Le Tibet est aussi le lieu d'une tradition spirituelle originale appelée Bön.

L'un des rites funéraires les plus pratiqués par les Tibétains présente des caractéristiques uniques : c'est celui de la sépulture de l'Air, par lequel le corps du défunt est offert aux vautours.

Islam

Dans les villes tibétaines, il existe de petites communautés musulmanes, comme les Kachee (Kache), dont les origines remontent aux immigrants de trois régions principales : le Cachemire (Kachee Yul en tibétain ancien), le Ladakh et les pays turcs d’Asie Centrale. L'influence islamique au Tibet est aussi venue de Perse.

Après 1959, un groupe de Musulmans tibétains a demandé la nationalité indienne du fait de leurs racines historiques au Cachemire et le gouvernement indien a déclaré citoyens indiens tous les Musulmans tibétains cette année-là [125].

Il existe aussi une communauté musulmane chinoise bien établie (gya kachee), dont les origines remontent au peuple Hui, un groupe ethnique de Chine.

Les monastères bouddhistes au Tibet

Mandala de sable du Tibet.

Le Palais du Potala, ancienne résidence des dalaï-lamas, figure au patrimoine mondial de l'UNESCO, tout comme le Norbulingka, ancienne résidence d'été des dalaï-lamas.

Suite à l'intervention chinoise de 1950-1951 et la Révolution culturelle de 1960, des sites très importants au plan historique ont été vandalisés sinon détruits totalement.

L’art tibétain

L'art tibétain est intrinsèquement lié au bouddhisme tibétain : cela explique que les œuvres représentent généralement des divinités bouddhiques sous diverses formes allant de statues en bronze doré et de sanctuaires à des thangkas et des mandalas de sables colorés.

La sculpture des statuettes en bronze doré constitue ce qu'on appelle l'art sino-tibétain.

Architecture

L'architecture religieuse tibétaine a subi des influences orientales et indiennes, et reflète profondément l'approche bouddhiste. La roue bouddhiste, aux deux dragons, peut être vue sur presque chaque monastère du Tibet. La conception des chörtens tibétains peut varier, depuis des murs arrondis dans le Kham à des formes carrées et des murs à quatre côtés au Ladakh.

Tour d'une dizaine de mètres de haut, tournée par les moines et les visiteurs bouddhistes, à Zhongdian, Xianggelila.

L'architecture tibétaine est caractérisée par la construction fréquente des maisons et des monastères sur des sites élevés et ensoleillés face au sud, et par la combinaison de divers matériaux : pierre, bois, ciment et terre. Les techniques de construction permettent de pallier la rareté des combustibles utilisés pour le chauffage : toits plats pour préserver la chaleur et fenêtres multiples pour laisser entrer la lumière du soleil. Les murs sont habituellement inclinés de dix degrés vers l'intérieur et soutenus par des gros piliers faits de troncs d'arbres massifs, à titre de précaution contre les tremblements de terre, fréquents dans ce secteur montagneux.

Avec 117 mètres de hauteur et 360 mètres de largeur, le Palais du Potala est considéré comme l'exemple le plus important d'architecture tibétaine. Anciennement résidence du dalaï-lama, il comprend plus d’un millier de pièces réparties sur treize étages et abrite des portraits des dalaï-lamas passés et des statues du Bouddha. Il est divisé en un Palais Blanc extérieur, qui abrite les quartiers administratifs, et des Quartiers Rouges intérieurs, qui abritent la salle de réunion des Lamas, les chapelles, 10 000 sanctuaires et une importante bibliothèque contenant les écritures bouddhistes. Il existe un petit potala, à Zhongdian, au Sud Est du plateau du Tibet, dans la province du Yunnan, dans la région autonome de Xianggelila.

Musique

Article détaillé : Musique tibétaine.
Musiciens dans les rues du Ladakh en Inde du nord.

La musique tibétaine reflète l'héritage culturel de la région himalayenne, centrée sur le Tibet mais aussi sur les régions où l’on trouve des groupes ethniques Tibétains : en Inde, au Bhoutan, au Népal ainsi qu’à l'étranger. Elle est avant tout religieuse, reflétant l'influence profonde du bouddhisme tibétain sur la culture, quoique de nombreux éléments chamaniques subsistent.

La musique tibétaine, sous la forme de chants en tibétain ou en sanscrit, fait partie intégrante de la religion. Ces chants complexes, souvent des récitations de textes sacrés, sont également pratiqués lors de la célébration de divers festivals. Le chant yang, exécuté sans moment de mesure, est accompagné de tambours et à un niveau bas, de syllabes soutenues. Il existe également des styles spécifiques à diverses écoles de bouddhisme tibétain, comme la musique classique populaire des Gelugpa, et la musique romantique des Nyingmapa, Sakyapa et Kagyupa.

Une autre forme de musique populaire est le style classique Gar, qui est exécuté pour les rites et les cérémonies. La musique Lu fait appel à un type de chansons qui présentent des vibrations glottales et aigües. Il y a aussi les chants épiques de héros du Tibet, comme l’épopée de Gesar de Ling.

Festivals

Le Festival de prière de Monlam.

Le Tibet a divers festivals organisés en général en l'honneur de Bouddha. Losar est le Festival de Nouvel An tibétain; il est suivi par le Festival de prière de Monlam qui se déroule durant le premier mois du calendrier tibétain; ce second festival implique beaucoup de Tibétains réunis pour danser, participer à des événements sportifs et partager des pique-niques.

Éducation tibétaine traditionnelle

Avant que l'organisation de l'enseignement soit totalement transformée par les Chinois dans les années 1950[126], mais aussi par les Tibétains en exil en Inde dont l'enseignement attire chaque année un nombre important de jeunes Tibétains vers l'exil[127], trois modes d'enseignement collectif coexistaient au Tibet : l'enseignement bouddhiste assuré dans les monastères, l'enseignement officiel organisé par le gouvernement tibétain et enfin l'enseignement privé[128],[129].

L'enseignement des métiers manuels s'effectuait le plus souvent par transmission de père en fils, mais également par formation interne au sein des ateliers[130].

Bien que l'on ne dispose pas de statistiques précises sur le nombre d'écoles et le nombre d'élèves au sein des monastères bouddhistes, il est cependant certain que cette forme d'enseignement était largement prépondérante, mais qu'elle ne prenait en charge qu'une partie des enfants tibétains, ceux qui y étaient envoyés par leurs parents pour devenir moines[131],[132],[133] ; le chiffre de moins de 2 % d'enfants scolarisés avancé par des sources chinoises paraît néanmoins caricatural[134]. Selon le gouvernement tibétain en exil, avant 1959, on comptait 592 000 moines[135], tandis que le nombre de nonnes étaient de 27 000[136], soit au total près de 10 % de l'ensemble des Tibétains. Ces écoles donnaient aux élèves, aux jeunes moines et nonnes bouddhistes, une formation religieuse, philosophique et artistique, et leur enseignaient également la lecture et l'écriture de la langue tibétaine, ainsi que les bases de la médecine tibétaine traditionnelle et du calendrier tibétain[137].

L'enseignement officiel, organisé par le gouvernement tibétain autour de 3 centres principaux, était destiné essentiellement à la formation des futurs cadres du pays, à celle des médecins et des spécialistes du calendrier astronomique. L'école de Tse, située au sommet du Palais du Potala et fondée par le 7e dalaï-lama, formait les cadres du gouvernement du Tibet. Les diplômés de cette école qui désiraient travailler dans la fonction publique devaient suivre un enseignement plus poussé dans une école religieuse. Les fonctionnaires laïcs étaient principalement formés à l'école de Tse[138]. Selon le gouvernement chinois, les futurs cadres étaient pratiquement tous issus de familles nobles[139], alors que les études médicales étaient ouvertes à tous[140].

Selon des sources chinoises, il existait une seule école de formation des cadres destinée aux laïcs, sise à Lhassa, qui comptait une vingtaine d'élèves, et deux écoles destinées aux religieux, l'une à Lhassa, et l'autre à Xigaze. L'enseignement des futurs cadres laïcs comprenait l'éthique, la grammaire et l'écriture de la langue tibétaine, la composition des documents officiels et les techniques de calcul et de recouvrement des taxes. L'enseignement des futurs cadres religieux comprenait les cérémonies religieuses, les écritures et objets bouddhistes, la grammaire tibétaine, la composition des documents officiels et les mathématiques[141],[142].

L'enseignement destiné aux futurs spécialistes de la médecine et du calendrier astronomique tibétains était délivré par plusieurs écoles, notamment l'Institut Chakpori de médecine tibétaine fondé au XVIIe siècle par le 5e dalaï-lama et son régent Sangyé Gyatso, qui fut détruit en 1959 par l'armée chinoise[143], ainsi qu'au Men-Tsee-Khang de Lhassa, fondé en 1916 par le 13e dalaï-lama, Thubten Gyatso[144],[141],[145]. Cet établissement sera fermé par les communistes, et les médecins tibétains comme Tenzin Choedrak emprisonnés.

Les familles nobles ou aisées avaient fréquemment recours à des précepteurs qui étaient chargés de l'éducation de leurs enfants à domicile. Dans les villes les plus importantes (notamment Lhassa, Shigatse, Zedang et Gyangzê), des écoles privées ont été créées. Celles-ci, au nombre d'une dizaine dans les années 1840, se sont multipliées pour atteindre la centaine sous la République de Chine. La ville de Lhassa comptait au moins une vingtaine d'écoles privées renommées, comme Dakang ou Gyiri[142],[145],[146]. Les Britanniques ont ouvert un dispensaire dans la ville de Gyantse après la signature des traités consécutifs à leur intervention militaire de 1904. C'est dans cette même ville qu'en 1923, le 13e dalaï-lama a établi la première école anglaise, qui a dû fermer en 1926 en raison de l'opposition des monastères[147],[148]. La tentative de généraliser l'enseignement primaire voulue par le 13e dalaï-lama, Thubten Gyatso date de son retour d'exil en Inde, après la chute de la dynastie chinoise Qing en 1911. Il décida d'instituer un enseignement obligatoire de la langue tibétaine pour tous les enfants âgés de 7 à 15 ans, mais se heurta à l'opposition des monastères[141]. Une école anglaise s'ouvrit à Lhassa en 1944, mais cette tentative fut aussi sans lendemain, cependant que quelques Tibétains envoyaient leurs enfants dans les écoles occidentales en Inde[149],[150],[151].

Langues

Tibétain (de la famille des langues tibéto-birmanes), mandarin (langue officelle de la RP de Chine).

Notes et références

  1. a , b , c  et d Department of Population, Social, Science and Technology Statistics of the National Bureau of Statistics of China (国家统计局人口和社会科技统计司) and Department of Economic Development of the State Ethnic Affairs Commission of China (国家民族事务委员会经济发展司), eds. Tabulation on Nationalities of 2000 Population Census of China (《2000年人口普查中国民族人口资料》). 2 vols. Beijing: Nationalities Publishing House (民族出版社), 2003 (ISBN 7-105-05425-5).
  2. Cf. Quelle solution politique pour le Tibet?, rapport présenté par M. Louis de Broissia, sénateur, série Relations interparlementaires France-Tibet, 2006, p. 17 : « Le territoire revendiqué par le gouvernement tibétain en exil depuis 1959 correspond au Pö Chölka Sum, c’est-à-dire au « Tibet des trois provinces » : U-Tsang, Kham et Amdo. Ce Grand Tibet a une superficie d’environ 3,8 millions de km2, soit sept fois la France. Il représente donc près de 40 % de la superficie de la Chine dans ses frontières actuelles (9,6 millions de km2) ».
  3. Cf Patrick French, He May Be a God, But He's No Politician, The New York Times, Opinion, March 22, 2008; citation : « He [the Dalai Lama] should have publicly renounced the claim to a so-called Greater Tibet, which demands territory that was never under the control of the Lhasa government » (« Il aurait dû renoncer publiquement à la revendication du prétendu Grand Tibet, laquelle réclame des territoires qui n'ont jamais été sous l'autorité du gouvernement de Lhassa ».
  4. Il comprenait en effet la haute vallée du Yangzi Jiang (sud de l'Amdo), actuellement située dans la province du Qinghai : voir Histoire du Tibet de Laurent Deshayes, carte p. 218.
  5. Etude du Sénat (France)
  6. Une histoire du Tibet : Conversations avec le dalaï-lama, de Thomas Laird, Dalaï-Lama, Christophe Mercier, Plon, 2007, (ISBN 2259198910)
  7. Pierre Charles Lux-Wurm, The Story of the Flag of Tibet, in Flag Bulletin, Vol. XII, 1973, No. 1.
  8. en:Five Races Under One Union.
  9. (zh)photos et vidéos de l'invasion britannique du Tibet sur CCTV
  10. a , b  et c Roland Barraux - "Histoire des Dalaï Lamas - Quatorze reflets sur le Lac des Visions" - Edition Albin Michel 1993. Réedité en 2002, Albin Michel, (ISBN 2226133178).
  11. Brief History of Tibet
  12. Tom A. Grunfeld, in his The Making of Modern Tibet, p. 65.
  13. Bell, Charles, Tibet Past and Present, 1924, pp. 150-151
  14. Bell, Charles, Tibet Past and Present, 1924, pp150-151
  15. Cette convention indique que le Tibet demeure entre les mains du gouvernement tibétain à Lhassa (The changing face of recognition in international law: A case study of Tibet, Boston University School of Law, note 147 p. 148)
  16. L'épopée des Tibétains : entre mythe et réalité de Frédéric Lenoir et Laurent Deshayes Éditeur Fayard 2002 (ISBN 2-213-61028-2)
  17. (zh)rencontre en 1946 entre le gouvernement tibétain et chinois du guomindang sur CCTV
  18. Invasion du Tibet sur l'encyclopédie Universalis
  19. Histoire du Tibet, Laurent Deshayes, p. 322, « En septembre 1950, le général Liu Bocheng et Deng Xiaoping, alors représentant de la RPC dans son Sichuan natal, ont annoncé que le Tibet serait « libéré ». C'est le 7 octobre que 40 000 hommes aux ordres du général Zhang Guohua franchissent le Yangtsé en une demi-douzaine de points. [...] Le 17, Ngabo Ngawang Djigmé accepte la capitulation de Chamdo. »
  20. Histoire du Tibet, Laurent Deshayes, p. 325, « Les représentants de la RPC, de leur côté, ont déjà préparé le texte de l'acccord qu'ils finissent par imposer en jouant sur un ultimatum simple : sans accord, l'APL continuera sa progression. »
  21. (zh)Vidéo documentaire de la rencontre de Mao Zedong du 14e dalaï-lama et du 10e panchen-lama sur CCTV
  22. Histoire du Tibet, Laurent Deshayes, p. 329
  23. Histoire du Tibet, Laurent Deshayes, p. 331, « Pendant l'hiver 1955-1956, [...] les États-Unis voient dans cette levée d'armes contre la RPC un moyen de renforcer leur politique anticommuniste en Asie. La CIA dans le cadre de l'opération « Garden » va alors former des centaines de membres de l'ANVD (l'Armée nationale volontaire de défense) ou d'autres groupes de résistants aux techniques de guérilla. »
  24. Histoire du Tibet, Laurent Deshayes, p. 327, l'épreuve de force (1950-1959) : (en 1952) « Peu après son retour dans sa capitale, le dalaï-lama reçoit un nouveau message des Etats-Unis lui proposant de fuir son pays, de renier l'accord en dix-sept points et d'organiser la résistance en exil. »
  25. Cent questions sur le Tibet, publication du gouvernement chinois, 2001. Extrait de la réponse à la question 13 : « Des gens de l'échelon supérieur du Tibet considéraient comme une faiblesse l'attitude du gouvernement central d'attendre patiemment la réforme du système social du Tibet, et ils déclenchèrent sans vergogne une rébellion armée en 1959. Dans ces circonstances, se conformant au désir de la majorité de la population du Tibet, le gouvernement central réprima rapidement la rébellion et lança une réforme démocratique. Celle-ci abolit le régime féodal du servage, extrêmement corrompu et ténébreux, et la théocratie, et elle permit à un million de serfs et d'esclaves de s'émanciper. Ces derniers n'étaient plus considérés comme les biens individuels des propriétaires de serfs, c'est-à-dire pouvant être vendus, achetés, transférés, échangés et utilisés pour payer une dette, et ils n'étaient plus forcés à travailler pour leurs propriétaires. Ces serfs et ces esclaves, traités depuis longtemps comme des « bœufs et des chevaux doués de la parole », devinrent dès lors des « êtres humains » à part entière. Ils obtinrent la jouissance de la liberté individuelle et devinrent les maîtres de leur propre destin et de la société. C'est une transformation qui fait époque dans l'histoire du Tibet et aussi un grand progrès dans l'histoire de son développement des droits de l'homme. »
  26. Vers une répression sanglante au Tibet?
  27. Chinese Said to Kill 450 Tibetans in 1989
  28. La fulgurante épopée des Karmapas : entretien avec Francesca Yvonne Caroutch
  29. The Middle-Way Approach: A Framework for Resolving the Issue of Tibet
  30. «Tibet: une civilisation blessée » Françoise Pommaret, Page 62 : Khubilaï Khan devient empereur de Chine en 1260.
  31. Qui détient la souveraineté sur le Tibet
  32. « Encyclopédie Microsoft Encarta », l’article «Tibet » : Les empereurs Qing affirment leur souveraineté sur le pays, en laissant dans la capitale des représentants et une petite garnison
  33. Souvenirs d'un voyage en Tartarie, Evariste Huc, 1854
  34. C.F. L'annexe de la Convention de Simla
  35. Dans les cartes de la Chine, publiées par les Occidentaux et les Japonais, de l'entre deux guerres présentent le Tibet, soit comme province, soit comme région autonome de la Chine : Titre: China – political, Auteur: Bartholomew, J. G. (John George), 1860-1920; John Bartholomew and Son. Date: 1922 (carte britannique datée de 1922, où le Tibet apparaît comme une province de la Chine), Carte de la République de Chine issue de l'Université Harvard, édition 1935 (l'Ü-Tsang, équivalant aux deux tiers de la Région autonome du Tibet actuelle, a un statut de la Région autonome de la Chine), 中印国境はマクマホン・ライン(ヒマラヤ稜線近く)ではなく、ヒマラヤ山脈の麓に引かれています。(1933年発行)La Carte de frontière sino-indienne, publiée par les Japonais en 1933
  36. « Les guerriers de Bouddha » Mikel Dunham 2004, l'édition française, P18, (l'époque de la seconde guerre mondiale). En ce cas, la Chine dirigeait donc les affaires internationales du Tibet. P 20: (l'époque de la seconde guerre mondiale). Le Tibet n'est pas une zone vide sur les cartes des espions. Le pays est universellement identifié comme une partie de la Chine, sous le nom de « région autonome du Tibet ».
  37. Chronology, in Resistance and Reform in Tibet (sous la direction de Robert Barnett et Shirin Akiner), Londres, Hurst, 1994, p. xviii : « The PLA announced its intention to "liberate Tibet from foreign imperialists" ».
  38. Thomas Laird, The Story of Tibet, 2007, p. 296 : « And who was Tibet to be peacefully liberated from? Imperialist Americans and British spies ».
  39. a  et b Livre blanc : La modernisation du Tibet, Office d'information du conseil des affaires d'État de la République populaire de Chine, 2003 (voir version française en ligne)
  40. Liberté religieuse
  41. 人民日報評論:“西藏問題”不是民族問題
  42. 西藏民族区域自治政策概况
  43. 《天葬:西藏的命运Funérailles célestes : le Destin du Tibet》de 王力雄Wang Lixiong Dans cette édition, Page 267.
  44. 透视历史看西藏:记者在拉萨学校采访
  45. 《天葬:西藏的命运Funérailles célestes : le Destin du Tibet》de 王力雄Wang Lixiong Dans cette édition, Page 312.
  46. Le tourisme au Tibet amplifié par le chemin de fer Qinghai-Tibet
  47. Yann Rousseau, Pékin face à son énigme tibétaine, in Les Echos, jeudi 27 mars 2008.
  48. Les Echos, jeudi 27 mars 2008
  49. a , b  et c Libération, 19 mars 2008, page 4
  50. Yves Lacoste, Dictionnaire de géopolitique, Flammarion, 1993, article Tibet, pp 1497-1501
  51. Aymeric Chauprade, Géopolitique, constantes et changements dans l'Histoire, 3e édition, ellipses, 2007, p 189 (citation : « occuper le Tibet situé sur son flanc ouest, de manière à empêcher toute tentative étrangère de s'établir sur le toit du monde avec l'aide des Tibétains. Car celui qui tient le Tibet peut déferler sur la Chine, l'Inde, le Xinjiang et la Mongolie intérieure. Au-delà donc des problèmes médiatisés liés aux entorses aux droits de l'homme dans la région, il faut comprendre les raisons géopolitiques de la présence chinoise au Tibet. »)
  52. Chronologie du Tibet sur le site Clio.fr [1]
  53. Résolutions de l'ONU sur le Tibet selon le Governement of Tibet in exile
  54. Résolution numéro 1353 de l'ONU
  55. Résolution numéro 1723 de l'ONU
  56. Résolution numéro 2079 de l'ONU
  57. Chinese population - Threat to Tibetan identity. « The exiled Tibetan government, however, revealed in 1984 that since the invasion over 1.2 million Tibetans died as a direct result of China's invasion of their nation. This figure was compiled after years of analysis of documents, refugee statements and interviews, and by official delegations sent to Tibet by the Tibetan Government between 1979 and 1983. The fact-finding delegations travelled to most parts of Tibet ». "Over 1.2 Million Tibetans Died Under Chinese Rule," Tibetan Review, March 1984, p 7.
  58. 'Tibet: Proving Truth from Facts', The Department of Information and International Relations: Central Tibetan Administration, 1996. p. 53. « Over 1.2 million Tibetans have died as a direct result of the Chinese invasion and occupation of Tibet. Today, it is hard to come across a Tibetan family that has not had at least one member imprisoned or killed by the Chinese regime. ».
  59. Dans le cadre du chapitre intitulé « The 'Genocide' Myth Re-examined » de son étude Tibetan Population in China: Myths and Facts Re-examined, le démographe Yan Hao (de la Commission du département de planification d'État à l'Institut de recherche économique à Pékin) décortique un tableau dont la source indiquée est l'Office du Tibet, Droits de l'homme, 1984 (dépendant du GTE) et qui avance le chiffre de 1 278 387 morts tibétains, page 19 « (Table 4 : Distribution of Tibetan deaths directly resulting from China’s invasion, by causes of death and regions (1949–79)) ».
  60. La page Human rights sur http://www.tibet.com, le site basé à Londres du gouvernement tibétain en exil, au chapitre "1949-1979: Killings and destructions", on peut lire: « Over 1.2 million Tibetans have died as a direct result of the Chinese invasion and occupation of Tibet. Today, it is hard to come across a Tibetan family that has not had at least one member imprisoned or killed by the Chinese regime. According to Jigme Ngabo, "after the suppressions of 1959 and 1969, almost every family in Tibet has been affected in some way". » et « According to information compiled by the Tibetan Administration in exile, over 1.2 million Tibetans died between 1949 and 1979. » avec un tableau détaillé donnant le chiffre total de 1 207 387 morts tibétains.
  61. Tendzin Choegyal, le conseiller du dalaï-lama, dans un discours fait en 1999 au Hillsdale’s Center pour un seminaire sur les alternatives constructives, intitulé "Faith and Freedom Around the World" : « More than 1.2 million Tibetans are dead as a result of the Chinese occupation ». Tendzin Choegyal, "The Truth about Tibet" Imprimis (publication of Hillsdale College, Michigan), April 1999. [2]
  62. Un dossier du groupe interparlementaire d'amitié liant le Sénat français au Tibet, intitulé "Un Tibet pour le XXIe siècle", chapitre "2.3. Bilan de l'occupation du Tibet par la Chine" avance : « Massacres et déni des droits individuels : si l'on doit donner une comptabilité des pertes en vies humaines depuis 1949, on estime à plus de 1,3 million le nombre de Tibétains (un cinquième de la population) morts directement ou indirectement du fait de l'occupation ».
  63. « [...] the death figures provided by the TGIE are exaggerations not sustained by the evidence. », Tibetan Population in China: Myths and Facts Re-examined, Yan Hao (Institute of Economic Research, State Department of Planning Commission, Beijing)
  64. Le Tibet est-il chinois ? ouvrage collectif publié sous la direction de Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, Édition Albin Michel, coll. Sciences des religions, 2002, Page 144.
  65. Michael Rank, Compte rendu du livre de Patrick French, Tibet Tibet, Albin Michel, 2005.
  66. Tibet, Tibet, (ISBN 1-4000-4100-7), pages 278-282, citation de la page 600 de Warren W. Smith, Tibetan Nation: A History of Tibetan Nationalism and Sino-Tibetan Relations, Westview Press, 1996, (ISBN 0-8133-3155-2).
  67. The Incredible Weariness of Hope (Jamyang Norbu).
  68. Tibet : l’autonomie, pas l’indépendance par Lodi Gyaltsen Gyari
  69. China ups troop numbers in, around Tibet
  70. Ce qui se passe vraiment au Tibet par Matthieu Ricard
  71. Briefing paper for travellers to Tibet (cf Religion)
  72. Le bilinguisme tibétain-chinois : situation et enjeux, op. cit.
  73. Lors du recensement mené en 2000, la population de la région autonome du Tibet comptait 6% de Hans, et l'ensemble des entités administratives tibétaines 20%
  74. See An Appeal from Tibet
  75. Julien Chatelin, Lhassa aujourd'hui, National Geographic, France, janvier 2008, n°100, p.33.
  76. Pékin inaugure le train du Toit du monde, voué à désenclaver et à siniser le Tibet.
  77. (zh)Han Hong interprétant Tianlu à Canton sur la chaîne de télévision CCTV
  78. (zh)Interprétation en tibétain de Tianlu par Ba Sang sur une vidéo de présentation de la ligne sur CCTV
  79. (en) Shibayan Raha (Coordinator of the Calcutta chapter of Friends of Tibet (India), China's Tibet Railway is permanent threat to India, site Phayul.com, 1er juillet 2006.
  80. Tibet : Tanggula Express, un train sur le toit du monde.
  81. (en)Rail link brings AIDS, beggars to Tibet - Dalai Lama.
  82. Gregory Clark, The Fusillade Against China, site Journey East.
  83. (en)Communiqué de presse de la CIJ de 1959
  84. (en)[3]
  85. Rapport de la sous-commission établi en application de la résolution 8 (XXIII) de la Commission des Droits de l'Homme
  86. a , b  et c Pierre Prakash, « Des geôles de Lhassa à Dharamsala » dans Libération (journal) du 14 juin 2006, [lire en ligne]
  87. (en)A Tibetan arrested in Lithang for political demonstration
  88. (fr)Des centaines de Tibétains arrêtés suite à une manifestation à Lithang
  89. Tibet : un peuple en danger (citation : la ségrégation entre Hans et Tibétains pour l'accès aux emplois et aux fonctions politiques dirigeantes. Les Tibétains n'ont pratiquement aucune chance d'occuper une fonction de responsabilité).
  90. Le Dernier Horizon, Michel Peissel, éditions Robert Laffont, 2001 (ISBN 2221092724)
  91. (fr)Le chinois Sun Xiaodi a reçu le prix international de militantisme anti-nucléaire
  92. (fr)Contamination radioactive au Tibet
  93. La politique militaire nucléaire de la Chine au Tibet et son impact
  94. (en)China to Start Building Centres for Nuclear Waste; First to Be in Gansu
  95. (en)China Admits to Nuclear Waste on Tibetan Plateau
  96. (en) China finds oil in Tibet, article sur le site de BBC News du 21 août 2001
  97. "Tibet : la question qui dérange" par Claude B. Levenson, article sur AgoraVox du 8 avril 2008
  98. a  et b Crise du Tibet : des enjeux cruciaux pour Pékin, article du Monde du 26 mars 2008
  99. (en) Population transfer and control, The Office of Tibet, 1996.
  100. « Although Chinese officials asserted that 92 percent of the officially registered population in the TAR was Tibetan, they acknowledged that these figures did not include the large number of "temporary" Han residents, including military and paramilitary troops and their dependents, many of whom had lived in the TAR for years. Furthermore, freer movement of persons throughout China, government-sponsored development, and the prospect of economic opportunity in the TAR have led to a substantial increase in the non-Tibetan population, including both China's Muslim Hui minority and Han Chinese, in Lhasa and other urban areas, as migrant workers from China's large transient population sought to take advantage of the new economic opportunities. Most of these migrants professed to be temporary residents, but small businesses run by Han and Hui citizens, mostly restaurants and retail shops, predominated in almost all TAR cities. Many observers estimated that more than half of Lhasa's population was Han Chinese, and even official estimates put the number of temporary Han Chinese residents in Lhasa at over 100,000 out of a total population of 409,500. Elsewhere in the TAR, the Han percentage of the population was significantly lower. In rural areas, the Han presence was often negligible. », China (includes Tibet, Hong Kong, and Macau) - Country Reports on Human Rights Practices, 25 février 2004. Consulté le 16 novembre 2007.
  101. Susette Cooke, « La culture tibétaine menacée par la croissance économique », Perspectives chinoises, n°79, 2003, §23, En ligne, mis en ligne le 2 août 2006. Consulté le 11 novembre 2007.
  102. People's Daily, Beijing, November 10, 1959, in Population transfer and control
  103. 5 416 021 lors du recensement de 2000: (en)(zh) China Statistical Yearbook 2003, p. 48
  104. L'évolution démographique dans le monde : I - La Chine
  105. a  et b Source (le document n'est plus disponible sur le site tibetology.ac.cn) : (zh) 1950—1990年藏族人口规模变动及其地区差异研究 (les chiffres de la RAT en 1953 et 1964 présentés dans cette étude correspondent à des évaluations, tous les autres chiffres proviennent de recensements)
  106. À la veille de l'arrivée des communistes chinois, le Kashag a écrit, dans une lettre adressée à l'ONU : « a weak and peace loving people, hardly exceeding 3 million. ». Goldtein, Melvyn C., A History of Modern Tibet, 1913-1951 (Berkeley and Los Angeles: University of California Press, 1989-1991), pp. 746-747; FO 371/84455, Copy of UN file A/1658. original English version of Tibetan appeal, dated 11 December 1950.
  107. « In the official doctrinaire explanation the sharp decline in population, which ran contrary to the national trend, is attributed to the prevalence of feudal serfdom. 'Cruel persecution and oppression of the labouring people by the ruling classes was the root cause for the decline in population. The serfs and slaves had to do corvée labour like beasts of burden. Many of them were prohibited from getting married or having children. The heavy work for women after birth, and epidemic deseases were among the reasons for the shrinking population.' No mention is made, however, of the state of intermittent civil war which has existed since the Chinese entered Tibet in 1951, and the flight of refugees which occured especially after the 1959 uprising. », Changing Population Characteristics in Tibet, 1959 to 1965, Michael Freeberne, Population Studies, Vol. 19, No. 3 (Mar., 1966), p. 317. Extrait en ligne
  108. « The decline in population between 1953 and 1964 can be explained by several factors, including the deaths following the various revolts of the 1950s and that of 1959; the famines of the late 1950s and early 1960s (mainly in the Tibetan areas outside Tibet itself); and continuing decline due to factors similar to those already attributed to the period before 1950 [(the high proportion of males in the monastic order, together with the custom of polyandry; widespread venereal diseases; high infant mortality rates as well as frequent smallpox epidemics and in some places endemic goitre; a declining ecological base; and a violent lifestyle in Kham, then part of the Chinese province of Xikang, at least in the 1930s and 1940s)]. Another major factor is emigration, which accounted for many thousands of people through the 1950s and after and formed the basis of the Dharamsala community [...] », People’s Republic of China: Background paper on the situation of the Tibetan population, A Writenet Report by Professor Colin P. Mackerras, p. 19-20. Consulté le 16 novembre 2007 [pdf]
  109. Lors d'une interview le 31 mai 2008, le Dalaï Lama a déclaré : « "Greater Tibet", now, this very word comes from the Chinese government side. We never state the greater Tibet » His Holiness the Dalai Lama discusses the recent unrest inside Tibet with the editors of the Financial Times (FT).
  110. (zh) Xinhua News report
  111. (en) The law of birth control, The People's Republic of China
  112. (zh) SINA News report
  113. (zh) Population of Tibet 1950-1990
  114. Développement des services médicaux et poussée démographique au Tibet Selon le recensement national de 1953, le nombre des Tibétains, y compris ceux du Tibet, était de 2,77 millions ; lors du recensement de 1990, on comptait 4,59 millions de Tibétains dans toute la Chine.
  115. Pierre Chapoutot, Géopolitique de l'Everest, Cimes, 2002.
  116. Paul Miles, Tourism drive is destroying Tibet, Telegraph.co.uk, 8 avril 2005.
  117. (en) Andrew Martin Fischer, "Population Invasion" versus Urban Exclusion in the Tibetan Areas of Western China.
  118. Le Tibet réduit le prix de ses transports et hôtels pour attirer les touristes, Les nouvelles à travers la Chine et le monde, 23 décembre 2008.
  119. Jim Underwood, Tibetan Stone Journey, Stonexus Magazine, issue #1, 2002, p. 12-15.
  120. (en) Peng, James, « China Says ‘Sabotage’ by Dalai Lama Supporters Set Back Tibet », 16 janvier 2009
  121. Mandchous 在清朝建立之前,滿族與蒙古族形成了政治聯盟,蒙古族信仰的喇嘛教(藏傳佛教)也很快傳入滿族,因此,佛教在滿族人中有著。 Avant la fondation de la dynastie Qing, les Mandchous et les Mongols créent une alliance politique, grâce à laquelle, la croyance des mongols - le lamaïsme ( le bouddhisme tibétain ) se répand vite chez les mandchous.
  122. «中国的亚洲内陆边疆 » 喇嘛教与满族势力在蒙古的兴起(17与18世纪)
  123. [« Histoire du Tibet » de Laurent Deshayes ] P151, Le bouddhisme (tibétain) est bien implanté parmi les population mandchoues. Depuis le milieu des années 1620, leurs chefs clament haut et fort qu'ils souhaitent exercer un patronage sur les territoires mongols dont la plupart ont été convertis par les religieux tibétains.
  124. [« Le Lama et L'Empereur »]P43-44, ...Abahai fait construire un temple bouddhiste en 1636 à Moudken, la capitale de son jeune empire. Il fait savoir qu'il souhaite rassembler les peuples nomades mongols et ceux de l'Asie centrale et devenir le nouveau patron du bouddhisme. La même année, il change le nom de la dynastie fondée par Nurhaci (Jin) en Daqing (grands Qing). Il se met en relation avec les Gélougpa. ...Le successeur de Shunzhi, Kangxi, est autant séduit par le bouddhisme que son prédécesseur, sinon plus....
  125. (en) Masood Butt, 'Muslims of Tibet', The Office of Tibet, janvier-février 1994.
  126. (en) General background to the state of education in Tibet, Tibetan Centre for Human Rights and Democracy, 1997
  127. Education in Tibet, TCHRD
  128. Le Tibet Journal, Editions Dharma pour la traduction française, 1985, ISBN 286487010X
  129. Education in Old Tibet Under Feudal Serfdom
  130. Education in Old Tibet Under Feudal Serfdom - Other Forms of Education
  131. « For centuries, monasteries and nunneries in Tibet were the principal centers of learning and education. Tibetan tradition required all families with more than two sons (to) send one of them to a monastery to become a monk. » China's impact on Tibetan cultural and linguistic identity, Tibetan Bulletin online, January-April 2007
  132. « In independent Tibet, monasteries and nunneries, numbering over 6,000, served as schools and universities, fulfilling Tibet's educational needs. » Tibet: Proving Truth from Facts - Socio-economic conditions and colonialism
  133. « Before the peaceful liberation in 1951, school enrolment in Tibet was no more than 3,000 at its highest » China's Tibet Facts & figures 2002 - Education
  134. « Less than 2 percent of school-age children attended school and the illiteracy rate amounted to 95 percent on the eve of Tibet's peaceful liberation in 1951. » Education in Old Tibet Under Feudal Serfdom. Ce chiffre est à mettre en relation avec la proportion indiquée dans ce même document de 10 % de moines et nonnes dans la population tibétaine : « Before 1959, there were some 2,000 monasteries in Tibet with 110,000 monks and nuns, who made up 10 percent of total population. » Education in Old Tibet Under Feudal Serfdom - Monastic Education
  135. Le Tibet est-il chinois ? Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, Albin Michel, 2002, ISBN 2226134263
  136. Combats des Nonnes Tibétaines, Havnevik Hanna, 1995, Ed Dharma, ISBN 2864870258
  137. « Students of the monastery schools, mainly monks, majored in Buddhist scriptures, but also gained some knowledge of Tibetan language, handwriting, literature and art, philosophy logic, astronomical Calendar and medicine. » Education in Old Tibet Under Feudal Serfdom - Monastic Education
  138. Tibet, mon histoire, Jetsun Pema, Éd : Ramsay
  139. « Schools run by local governments were divided into schools for the training of lay and monk officials. Instead of providing students with systematic study, these schools were actually training centers for nurturing local government officials. Most of the students were from noble families. » Education in Old Tibet Under Feudal Serfdom - Official Education
  140. « Unlike schools set up to train lay and monk officials, its students came from ordinary families. » Education in Old Tibet Under Feudal Serfdom - Official Education
  141. a , b  et c Education in Old Tibet Under Feudal Serfdom - Official Education
  142. a  et b Tibetan education as I see it, Qangngoiba Doje Ngoizhub
  143. Histoire de la médecine tibétaine
  144. History of Tibetan Medicine
  145. a  et b China's Tibet Facts & figures 2002 - Education
  146. Education in Old Tibet Under Feudal Serfdom - Private Education
  147. “The Birth of a Clinic”? The IMS Dispensary in Gyantse (Tibet), 1904–1910 An English school existed in Gyantse in the period 1923–26; it was closed as part of a general Tibetan movement against modernization at that time
  148. « Durant les quelques années qui suivirent la Convention de Simla, le dalaï-lama tenta de développer un rapprochement avec les Anglais [...]. Une école anglaise fut créée à Gyantsé mais, devant la réaction des grands monastères [...], l'école dut rapidement fermer ses portes. », Jérôme Édou et René Vernadet, Tibet, les chevaux du vent, L'Asiathèque, Paris, 2007 (ISBN 978-2-91-525548-5), p. 76-77 
  149. “The Birth of a Clinic”? The IMS Dispensary in Gyantse (Tibet), 1904–1910 An English school opened in Lhasa in the 1940s but was also short-lived, although by this time some Tibetans were sending their children to Western schools in India
  150. « En 1944, à l'inspiration du Régent Takra, une deuxième tentative pour installer une école anglaise s'acheva, elle aussi, par un échec, quelques mois après son inauguration. », Tibet, les chevaux du vent, Ibid.
  151. « Cependant l'aristocratie de Lhassa prit l'habitude d'envoyer ses enfants dans les écoles anglaises de Kalimpong et Darjeeling. », Tibet, les chevaux du vent, Ibid.

Bibliographie

  • Marie Louville, Tibet, chemins de liberté / Path of Freedom, Éditions PIPPA, collection « Itinérances » (ISBN 978-2-916506-14-2)
  • Phurbu Dolma, Tibet, les enfants de l'espoir / Children of Hope, Éditions PIPPA, collection « Itinérances » (ISBN 978-2-916506-04-3)
  • Jacques Bacot, Le Tibet révolté - Vers Népémakö, La Terre promise des Tibétains (1909-1910), Librairie Hachette, (1912) — Réédition, Phébus, coll. D'Ailleurs, 1997 — (ISBN 2-859-40465-1)
  • Pierre-Antoine Donnet, Tibet mort ou vif, Édition Gallimard; 1990: Nouv. éd. augm 1993, (ISBN 2070328023)
  • Melvyn C. Goldstein: A History of Modern Tibet, 1913-1951. University of California Press, 1991, (ISBN 0-520-07590-0)
  • Melvyn C. Goldstein: A History of Modern Tibet, Volume 2: The Calm Before the Storm: 1951-1955, University of California Press 2007 (ISBN 978-0520249417)
  • Melvyn C. Goldstein: The Snowlion and the Dragon: China, Tibet and the Dalai Lama. Berkeley: University of California Press. 1997.
  • Melvyn Goldstein, William Siebenschuh, and Tashi Tsering. The Struggle for Modern Tibet: The Autobiography of Tashi Tsering. Armonk, NY: M.E.Sharpe, Inc. 1997.
  • Michel Peissel, Les Cavaliers du Kham. Guerre secrète au Tibet, Robert Laffont, Paris, 1972
  • Tenzin Gyatso, Au loin la liberté autobiographie, Livre de poche 1993, (ISBN 225306498X)
  • Tsering Shakya: The Dragon in the Land of Snows. A History of Modern Tibet Since 1947, London 1999, (ISBN 0140196153)
  • Black-star (s)éditions, Tibet : La rage en éclats, 2008
  • Guide du Tibet
  • Guide du ladakh et de l'Himalaya de l'Ouest
  • la peinture tibétaine

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