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Lac Baïkal
Pour les articles homonymes, voir Baikal.Lac Baïkal Administration Pays Russie Géographie Latitude
LongitudeType Lac d'eau douce Superficie 31 500 km² Longueur 636 km Largeur 80 km Altitude 455 m Profondeur
· Maximale
· Moyenne
1 680 m
758 mVolume 23 600 km³ Hydrographie Bassin versant 560 000 km² Alimentation Selenga, Snejnaïa, Bargouzine, Angara supérieure Émissaire(s) Angara Îles Nombre d'îles 22 Île(s) principale(s) Olkhon Géolocalisation sur la carte : Russie modifier Situé dans le sud de la Sibérie, en Russie orientale, le lac Baïkal (en russe : Озеро Байкал), mer d'eau douce sacrée pour ses premiers habitants, les Bouriates d'origine mongole, représente la plus grande réserve d'eau douce liquide au monde (23 400 km3). Sa transparence est unique et la visibilité parfaite jusqu'à 40 mètres de profondeur. Il est parfois surnommé « Perle de Sibérie ».
Sommaire
Géographie
Dimensions
Orienté du SSO au NNE, il s'étend sur une longueur de 636 km avec une largeur moyenne de 48 km et une superficie de 31 500 km2, ce qui fait de lui le 8e plus grand lac du monde[1]. C'est le lac le plus profond du monde(jusqu'à 1 680 m d'épaisseur d'eau, reposant sur 7 000 mètres de sédiments). Son volume d'eau (23 600 km3) represente environ 260 fois celui du lac Léman, soit autant que la mer Baltique ou que les 5 grands lacs nord-américains (Lac Supérieur, Lac Michigan, Lac Huron, Lac Erié, Lac Ontario) réunis[1]. Il représente 20 % du volume mondial d'eau douce contenue dans les lacs et les rivières[2].
Localisation
Enserré par les monts Iablonovy et Bargouzine à l'est et les monts Baïkal à l'ouest, il se trouve à une altitude de 455 mètres. À son extrémité sud-ouest se trouve la principale ville de la région, Irkoutsk, tandis qu'Oulan-Oude est la capitale de la république de Bouriatie. Il possède une grande île de 730 km2, l'île d'Olkhon, et une presqu'île, Sviatoï Nos, littéralement « le Saint-Nez » (sur la rive est, réserve et parc naturel).
Hydrologie
Il reçoit l'apport de 336 rivières et ruisseaux permanents[1] — dont la Selenga issue de Mongolie — et se déverse dans l'Ienisseï par l'intermédiaire de l'Angara près de Irkoutsk. Sa taille fait qu'il est soumis à un système de vagues parfois importantes (jusqu'à 6 m) et qu'il est parcouru par des courants réguliers.
La quantité de précipitations varie de 200 à 500 mm par an (au sud, elle peut osciller entre 500 et 900 mm). L'épaisseur de glace varie suivant les hivers entre 50 et 70 cm, permettant aux hommes et aux véhicules de se déplacer dessus.
En mai-juin et en octobre-novembre, lorsque la température des eaux du lac avoisine +4° C (température à laquelle la densité de l'eau est maximale), de grands mouvements de brassage naturel de l'eau par convection se mettent en place. Ce brassage permet une oxygénation des eaux jusqu'à 200 ou 300 m de profondeur, ce qui est favorable à la faune et la flore du lac[3].
Principaux tributaires
- la Tyïa
- la Kholodnaïa
- l' Angara supérieure
- la Bargouzine
- la Tourka
- la Kika
- la Selenga
- le Khara Mourin
- la Snejnaïa
Climat
L'inertie thermique des immenses quantités d'eau contenues dans ce lac tempère le climat de cette région de la Sibérie, très continental par ailleurs. La température moyenne hivernale est de -15°C au lieu de -26°C en janvier, et la température moyenne estivale de +13°C au lieu de +19°C en juillet[3].
Histoire
Origine géologique
Le lac Baïkal est d'origine tectonique ; ce lac d'effondrement est en subsidence. Le socle ancien sur lequel le lac repose, en contact d'une part avec la plateforme sibérienne, d'autre part avec les monts de l'Asie centrale, présente un réseau de faille de direction générale NNE-SSO. Ces failles ont été actives dès le tertiaire, ce qui fait du lac Baïkal le plus ancien lac existant au monde (vingt-cinq millions d'années[2]). Ces failles ont été actives au cours du quaternaire jusqu'à nos jours (plus de 30 séismes suffisamment puissants pour être ressentis par les populations ont été enregistrés au 20e siècle). les mouvements tectoniques ont conduit à un enfoncement du fond du lac, sur lequel s'est accumulé une grande épaisseur de sédiments, et un léger surélèvement des bordures montagneuses à plusieurs reprises (ce qui est visible au nord-est du lac, où des terrasses lacustres anciennes, témoins du niveau de l'eau dans le passé, s'élèvent jusqu'à 300 m d'altitude)[3].
Le réseau de failles délimitent trois compartiments plus ou moins effondrés qui se succèdent le long du lac[3],[1]:
- le plus septentrional est le moins profond ; la zone la plus profonde de ce compartiment se trouve à 890 m sous le niveau de l'eau et se situe entre les caps Elokhin et Pokoiniki.
- le plus méridional atteint 1432 m de profondeur dans une zone située entre les zones d'affluence des rivières Pereemnaya et Mishikha.
- le compartiment central est le plus profond, avec une zone située à l'est de l'île Olkhon, entre les caps Izhimey et Khara-Khushun, atteignant une profondeur de 1637 m.
Histoire humaine
Le lac Baïkal et l'homme
Économie
Cinquante mille personnes vivent près du lac dans des conditions difficiles. Les sols sont pauvres. Poissons et pommes de terre servent de base à la nourriture quotidienne. Un afflux de population a été provoqué par la construction de la voie ferrée Baïkal Amour Magistral.
La pêche se pratique tout au long de l'année, même en hiver après avoir foré un trou dans la glace. Les eaux du lac, fortement oxygénées, sont riches. L'omoul est très prisé pour sa chair savoureuse et l'esturgeon pour son caviar.
Le lac constitue, de par sa forme allongée, une excellente voie navigable dans cette région montagneuse et difficile d'accès, mais prise par les glaces près de la moitié de l'année[3]. En hiver, après l'embâcle (prise en glace) qui a lieu en octobre-novembre, tous les bateaux de pêche, d'exploration scientifique ou de tourisme sont paralysés par le froid dans les ports établis sur le Baïkal. Le trafic reprend avec la débâcle, en mai-juin. En outre, la navigation sur cette mer intérieure est rendue dangereuse par des vents parfois violents qui soufflent en rafales.
L'« Œil Bleu de la Sibérie », immense mer d'eau douce gelée pendant la moitié de l'année, était menacé de pollution industrielle par une usine de pâte à papier qui fournissait, à l'époque de la guerre froide, la cellulose pour les pneus d'avion de l'armée soviétique, jusqu'à sa fermeture, en octobre 2008[4].
Grigori Galasii, directeur de l'institut de limnologie de Listvianka, dénonça la pollution industrielle qui gagnait le Baïkal. Aux yeux des autorités, cette attitude était du « sabotage ». Un mouvement d'opinion aidant, son appel fut néanmoins entendu. Aujourd'hui, la "santé" du lac est surveillée en permanence.[réf. nécessaire]
Patrimoine mondial de l'humanité
Inscrits par l'Unesco en 1996 au patrimoine de l'humanité pour sa richesse écologique, ces « Galápagos de la Russie » ont produit une des faunes d'eau douce les plus riches et originales de la planète, qui présente une valeur exceptionnelle pour la science de l'évolution. On y recense 1 550 espèces animales et plus de 600 espèces végétales ; près de la moitié des espèces du lac sont endémiques[3]. Le phoque de Sibérie ou nerpa en est le représentant le plus connu. Plus étonnant est le coméphore : cet étrange poisson des profondeurs explose s'il est remonté trop vite vers la surface en laissant une tache de graisse.[réf. nécessaire]
On a trouvé plus de 250 espèces de crevettes d'eau douce dans le lac Baïkal, ce qui représente le tiers de toutes les espèces de crevettes du monde.[réf. nécessaire]
Autres activités
Le lac accueille également dans ses eaux un télescope à neutrinos, installé depuis 1998 à 1 200 m de profondeur[5].
Une expédition organisée par le scientifique russe Artour Tchilingarov a tenté, à partir du 29 juillet 2008, d'établir un record mondial de plongée en eau douce dans le Baïkal. Mais les deux submersibles de l'expédition, Mir-1 et Mir-2, ne sont descendus dans un premier temps qu'à 1 580 m et 1 592 m. Les plongées se poursuivent actuellement, après réparation de Mir-2 qui a été endommagé[réf. nécessaire]. Ces submersibles sont connus pour avoir servi à d'autres missions, notamment sur l'épave du Titanic, et au pôle Nord.
En 2006, un projet de pipeline transsibérien devait initialement passer à moins d'un kilomètre du lac avant qu'une alternative de route hors du bassin versant du Baïkal ne soit décidée par Vladimir Poutine, sous la pression des écologistes[6]. Ce tracé reste à confirmer.Le lac Baïkal sert aussi de lac réservoir pour les centrales hydroélectriques qui jalonnent le cours de l'Angara[3].
Liens externes
Notes et références
- ↑ a , b , c et d (en) Irkutsk State University, « Baïkal, general background », 1997, baikal.ru. Consulté le 15 Décembre 2008
- ↑ a et b Cycle eau : des stocks restreints
- ↑ a , b , c , d , e , f et g Collectif, Dictionnaire illustré des merveilles naturelles du monde p 66 (1982) Reader's Digest
- ↑ Enfin propre, un combinat ferme après quarante ans de pollution du lac Baïkal, Le Monde. Consulté le 28 novembre 2008
- ↑ Site officiel du télescope à neutrinos Baïkal.
- ↑ (fr) Le lac Baïkal échappe à l’oléoduc sur wwo.fr. Mis en ligne le 9 juin 2006, consulté le 17 juillet 2008
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