- Monastere
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Monastère (christianisme)
Le monastère (du grec monos, seul), est un ensemble de bâtiments où habite une communauté de moines et moniales. On parle également d'abbaye ou de prieuré. Ce sont des monastères, le premier comportant un nombre de moines plus importante que le second. Souvent, le prieuré est dépendant d'une abbaye. Les monastères des ordres militaires du Moyen Âge sont appelés commanderie. On parle de couvent pour les monastères franciscains et dominicains, ainsi que d'autres ordres, tandis que les bénédictins ou prémontrés sont dans des abbayes ou prieurés.
Sommaire
Langue
- Dans la toponymie française, le terme d'ancien français moutier ou moustier (pour les zones méridionales) correspond à la présence (éventuellement passée) d'un monastère : Les Trois-Moutiers (Vienne), l'île de Noirmoutier en sont des exemples. Ce mot a pour étymologie le nom latin monasterium, qui a donné directement monastère, mais qui signifie aussi au Moyen Âge simplement église. Munster ou Münster est l'équivalent dans les dialectes germaniques, minster en vieil anglais.
Histoire
Le monachisme chrétien commença en Égypte et en Terre Sainte et continua plus tard en Abyssinie (Ethiopie). Selon la tradition, au IIIe siècle saint Antoine fut le premier chrétien à adopter un style de vie mêlant anachorétisme et cénobitisme, le monachisme étant plutôt auparavant de type anachorétique. D'autres suivirent peu de temps après.
À l'origine, tous les moines chrétiens étaient des ermites qui rencontraient rarement d'autres personnes. Mais à cause de l'extrême difficulté de la vie solitaire, beaucoup de moines échouèrent dans leur vocation, et soit retournèrent à leurs vies antérieures dans la cité, soient perdirent leurs illusions spirituelles.
Une forme transitoire de monachisme fut créée plus tard par saint Amoun dans laquelle des moines “solitaires” vivaient assez proches les uns des autres pour s'offrir un soutien mutuel et pour se rassembler les dimanches pour des services communs.
Ce fut saint Pacôme qui préconisa que des moines vivent et vénèrent un culte ensemble sous le même toit (monachisme cénobitique). Bientôt, le désert égyptien se peupla de monastères, surtout autour de Nitrie, qui était appelée la "cité sainte”. On estime qu'il y avait au moins 50 000 moines qui vivaient dans cette région à certaines époques.
Dès le commencement, la vie monastique recommandait la lecture assidue de la Parole de Dieu. Les principes de la Lectio divina, telle qu'elle était définie par Origène (sur la prière) furent le plus souvent adoptés dans les règles des monastères. Pacôme, saint Augustin, saint Jérôme, saint Benoît prescrivaient la lecture assidue de la Parole de Dieu[1]. Jean Cassien la recommandait également, et formula à la suite d'Origène les règles d'interprétation des textes selon quatre sens.
Le premier théoricien du monachisme en Occident fut l'abbé Jean Cassien de Marseille.
En Occident, saint Benoît fonda l'abbaye du Mont-Cassin en 529 et rédigea la Règle de saint Benoît.
Architecture
L'ensemble des bâtiments qui composent le monastère sont organisés de façon que la prière et la vie commune soient au centre. Le premier bâtiment du monastère d'être construit est la chapelle à laquelle sont attachés cloître et déambulatoire, salles communes (salle de chapitre, salle à manger, etc.) et les cellules ou le dortoir des moines.
Les monastères bénédictins et clunisiens furent conçus comme la cité idéale. L'exemple le plus connu étant les « trois sœurs provençales » (Abbayes de Sénanque, de Silvacane et du Thoronet, situées en Provence).
L'organisation des monastères occidentaux
Les habitants du monastère
La population des monastères est composée de :
- Moines qui ont prononcé leurs vœux (stabilité, obéissance, conversion de vie chez les moines qui suivent la Règle de Saint Benoît; pauvreté, chasteté, obéissance chez les autres religieux latins) et se trouvent attachés définitivement au monastère. Leur nombre varie d’un monastère à l’autre. Exemple : trois cents moines à Cluny à la fin du XIe siècle, quatre moines dans un prieuré dépendant de Cluny à la même période ;
- Novices qui sont en formation pour devenir moines ;
- Familiers qui ne sont pas des religieux. Ce sont souvent des serviteurs laïques qui logent soit au monastère soit en ville avec leur famille.
- Suivant les familles monastiques, on peut trouver aussi des convers (religieux qui sont passés par le noviciat, mais ne sont pas moines de chœur) chez les Cisterciens et les Chartreux; des oblats réguliers qui portent l'habit de la communauté et vivent avec elle, sans avoir prononcé les vœux monastiques; enfin toute sorte d'hôtes à moyen ou long terme qui partagent la vie de la communauté, sans y être engagés.
Les lettrés (ou litterati)
Les moines lettrés savent non seulement lire et écrire, mais ils ont reçu la formation classique (grammaire, rhétorique, dialectique=trivium) et sont capables de lire et de parler le latin. Ce sont eux qui assurent le bon fonctionnement de la communauté, remplissent les diverses charges de la maison et assurent la célébration de l’office divin.
La plupart d’entre eux ont été élevés et instruits dans le cloître où ils sont entrés enfants. Beaucoup de fils de nobles, surtout des cadets, ont reçu une formation littéraire au sein de leur famille, avant de devenir moines.
Ces enfants, que l'on désignera sous la nom d'oblats, ont été offerts par leurs parents au monastère au cours d’un rite solennel appelé "l’oblation". Ils ne prononceront leurs vœux définitifs que vers l'âge de 15 ans.
Proute kakaka
Les charges monacales
Les officiers principaux du monastère qui en assurent l’organisation et le bon fonctionnement de la communauté sont : l'abbé, le prieur, le chantre, le cellérier, le sacristain, l'hôtelier, le camérier, le réfectorier, l'infirmier. Ils jouissent en raison de leurs charges de certaines dispenses ou privilèges qui les distinguent des autres moines qualifiés de claustraux qui doivent suivre intégralement la vie commune.
L’abbé est à la tête de la famille monastique, il en est le père (abba en araméen). Il est élu par les frères et il est responsable du monastère au temporel (il est seigneur féodal) comme au spirituel. Il nomme tous les officiers principaux de la communauté et donne son accord pour créer ou modifier les "coutumes" qui règlent dans le détail toute la vie des moines et du monastère. Il doit aussi assurer l'hospitalité publique et secourir les pauvres, les paysan et les seigneurs.
Les monastères en France aujourd'hui
Le nombre de monastères habités par des communautés religieuses a fortement évolué au cours de l'histoire. En effet, les révolutions ont vidé les monastères de leurs religieux, avant que ceux-ci ne connaissent un second essor au XIXe siècle ( par exemple la refondation des bénédictins avec dom Prosper Guéranger), stoppé par les différentes lois de la IIIe république contre les congrégations (1880, 1901, etc...) et la séparation des Églises et de l'État en 1905 qui ont expulsé de France la plupart des religieux. Ils n'ont pu revenir qu'à partir des années 1920. Aujourd'hui, la baisse des vocations de vie religieuse, et la démographie vieillissante des moines et moniales ont vu nombre de monastères se vider de leur communauté.
Toutefois, environ 1/4 du nombre total des monastères construits depuis mille ans ou davantage possèdent encore une communauté vivante: bénédictin(e)s, cistercien(ne)s, cistercien(ne)s-trappistes, chartreux et chartreuses, carmélites, visitandines, clarisses, etc.[réf. nécessaire] Beaucoup ont su se relever, attirer des vocations et développer une activité économique pour vivre.
Les monastères orientaux
Les monastères des rites orientaux et des Églises orthodoxes sont dirigés par un higoumène. Les Grecs considèrent saint Hilarion (disciple de saint Antoine) et saint Chariton, avec leurs grottes de Terre Sainte et leurs premiers monastères, comme les pères du monachisme, refondé par la suite par saint Sabas dans un sens plus cénobitique avec des laures, dont la fameuse laure de Saint-Sabas en Terre Sainte. Saint Théodose ira ensuite vers une véritable vie communautaire, ce qui lui vaut son nom de cénobiarque. Les monastères du désert de Juda sont à l'origine d'un monachisme mieux organisé en Palestine et qui fut ensuite protégé par les empereurs romains d'Orient. Cette nouvelle forme de communauté avec des laures essaima dans tout l'Empire byzantin et plus tard en Serbie et en Russie.
Notes et références
- ↑ La lectio divina dans la spiritualité chrétienne
- ↑ Cour céleste : lien.
Voir aussi
Articles connexes
- Abbaye
- Commanderie
- Liste d'abbayes bénédictines
- Matricule
- Utopie
- Antiquité tardive
- Monastère de la Panagia Spiliotissa
Liens externes
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