Définitions du Tibet

Définitions du Tibet
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Les entités administratives autonomes tibétaines : la région autonome du Tibet et les zones autonomes tibétaines dans le Qinghai, le Gansu, le Sichuan et le Yunnan (République populaire de Chine).

La question des limites du territoire du Tibet peut-être abordée sous les angles géographique, ethnique ou politique[1], mais aussi historique et culturel selon le contexte.

Selon Claude Arpi, la définition du territoire du Tibet est la principale pierre d'achoppement dans les négociations entre le gouvernement tibétain en exil et la République populaire de Chine, la Chine ne souhaitant négocier que la Région autonome du Tibet, qui correspond approximativement au « Tibet extérieur » de la Convention de Simla[2].

Pour le gouvernement chinois, le « Tibet » correspond à la région autonome du Tibet, région qui est dénommée « Tibet central » par le gouvernement tibétain en exil.

Le Tibet, pour celui-ci, correspond au « Tibet historique », c'est-à-dire l'ensemble formé par les anciennes provinces tibétaines de l'U-Tsang, l'Amdo et le Kham, remplacées par les actuelles subdivisions administratives autonomes tibétaines de la République populaire de Chine :

La région du Tibet dont parle le gouvernement tibétain en exil est donc deux fois plus grande (2 500 000 km2) que la région autonome (1 221 600 km2). Elle a quasiment la même surface que ce qu'on appelle le Grand Tibet.

Sommaire

« Tibet géographique »

« Le toit du monde »
Article détaillé : Géographie du Tibet.

Il s'agit du « le toit du monde », le plateau tibétain, le plus haut et le plus grand plateau au monde (altitude moyenne : 4200 m), bordé de trois gigantesques chaînes de montagnes : les monts Kunlun, la chaîne de l’Himalaya et le Karakoram (ou Karakorum), qui constituent autant de frontières naturelles[3],[4].

La région autonome du Tibet

« Tibet officiel » ou « administratif »

La seule entité administrative portant aujourd'hui le nom de « Tibet » est l'actuelle région autonome du Tibet (aussi dite Région autonome du Xizang) (tibétain : བོད་རང་སྐྱོང་ལྗོངས་; Wylie : Bod-rang-skyong-ljongs ; en sinogrammes simplifiés : 西藏自治区 ; en sinogrammes traditionnels : 西藏自治區 ; en pinyin : Xīzàng Zìzhìqū) [5]. Cette région, couvrant quelque 1,2 million de kilomètres carrés[6], est la zone administrative que le gouvernement de la Chine et la plupart des médias occidentaux désignent sous le nom de « Tibet » [7]. Les limites de cette région furent déterminées d'après le territoire sous le contrôle de Lhassa lorsque la RPC envahit la partie orientale du dit territoire en 1950[8]. A sa périphérie orientale et méridionale, existent des « zones autonomes tibétaines » incorporées dans les provinces limitrophes du Qinghai, du Sichuan, du Gansu et du Yunnan (cf, en bas de la page, « Entités autonomes tibétaines de la République populaire de Chine »).

Lorsque la République populaire de Chine utilise le terme « Tibet », elle fait référence à la région autonome du Tibet, dont la capitale est Lhassa, l'une des cinq régions autonomes de la RPC ; elle y inclut la plus grande partie de l'État indien de l'Arunachal Pradesh dont elle revendique la possession [9]. Pour le Gouvernement tibétain en exil, le Tibet renvoie à une région plus vaste comprenant l’ensemble des anciennes provinces de l'Ü-Tsang, du Kham et de l'Amdo, à l'exception de l'Arunachal Pradesh[10].

Les Nations unies ont reconnu la République populaire de Chine dans ses frontières actuelles et ne considèrent pas le Tibet comme un territoire à décoloniser[11].

Selon le linguiste et philosophe américain Noam Chomsky (1967), le Tibet a été reconnu internationalement comme étant une région de la Chine. Ce statut a été accepté par l'Inde ainsi que par la Chine communiste et la Chine nationaliste et n'a jamais été remis en question officiellement par les États-Unis[12].

Pour les historiens américains Melvyn C. Goldstein et Cynthia McBeal, le Tibet contemporain est la région autonome du Tibet ou RAT[13].

En mars 2008, la tibétologue Katia Buffetrille conteste cette définition : « Les frontières actuelles du Tibet, donc ce qu’on appelle la Région autonome du Tibet n’est de loin pas tout le Tibet. Cela correspond à une délimitation administrative imposée par les Chinois en 1965. Il faut y ajouter les régions tibétaines au Gansu, au Yun’nan, au Sichuan et au Qinghai » [14]. Françoise Robin précise que cette réalité de « couverture géographique du Tibet » est connue des spécialistes mais elle est restée invisible du grand public[15].

Pour le site Comité Canada-Tibet, selon le droit international le Tibet a le droit à l’autodétermination pour choisir son statut politique, bien qu'à ce jour, les Tibétains n'aient pu l'exercer [16]. Cependant, l'ONU a défini sans ambiguïté en 1960 les limites et les conditions de l'application du droit à l'autodétermination nationale : cette application ne doit en aucun cas porter atteinte à la souveraineté d'État d'un pays et compromettre son intégrité territoriale[17].

Tibet des encyclopédies

Pour Glenn P. Hastedt, auteur de l'ouvrage Encyclopedia of American Foreign Policy, le Tibet est une région autonome enclavée au sein de la Chine[18].

Pour le tibétologue Alex McKay, auteur de la rubrique « Tibet (Xizang) Autonomous Region » dans la Berkshire Encyclopedia of China, « Le Tibet » est « depuis 1965 officiellement connu sous le nom de région autonome du Tibet (Xizang) (RAT) » [19]

A l'entrée « Tibet », le site internet de l'Encyclopédie britannique (Encyclopedia Britannica), donne les informations suivantes tirées de l'ouvrage Britannica Concise Encyclopedia : « En tibétain Bod, sous sa désignation complète Région Autonome du Tibet, en chinois (Pinyin) Xizang Zizhiqu ou (en romanisation Wade-Giles) Hsi-tsang Tzu-chih-ch’ü. Région autonome (pop., 2002 estimée à 2 670 000), Chine occidentale. Il est bordé par l'Inde (Cachemire compris), le Népal, le Bhoutan et la Birmanie, les provinces du Yunnan, du Sichuan et du Qinghai, et la région autonome du Xinjiang. Il a une superficie de 1 221 600 km carrés, et sa capitale est Lhassa » [20].

Dans l'encyclopédie Universalis, les universitaires Guy Mennessier, Thierry Sanjuan et Pierre Trolliet indiquent que le Qinghai est une « province détachée du Tibet »[21].

Xizang (Région autonome)

En chinois le nom de la région autonome est Xizang.

« Tibet politique » et « Tibet ethnographique »

L’empire tibétain à son apogée, en l'an 800

Selon Michael Harris Goodman, le Tibet politique a vu ses frontières modifiées plusieurs fois au cours des siècles. Du VIIe au IXe siècle, pendant le règne des rois du Tibet, il formait un empire en Asie centrale couvrant des régions de la Chine, du Népal, du Turkestan, de l'Inde, du Pakistan et de la Birmanie. Puis, pour des raisons pratiques liées aux enseignements bouddhiques pacifistes, il fut confiné derrière ses barrières montagneuses. L'U-Tsang, le Kham et l'Amdo restèrent sous le contrôle politique de Lhassa jusqu'à l'établissement d'un protectorat mandchou sur le Tibet en 1720. Quand le 13e dalaï-lama proclama l'indépendance du Tibet en 1913 après le renversement de la dynastie mandchoue des Qing en 1911, du fait d'un manque de puissance militaire, le gouvernement de Lhassa ne put étendre son autorité que sur l'U-Tsang et le Kham occidental, situation qui resta pratiquement inchangée jusqu'en 1950, en dépit de fréquents accrochages frontaliers[22].

Selon la tibétologue Fernanda Pirie, bien que sa population ait toujours considéré Lhassa comme la source ultime de toute autorité religieuse, l'Amdo n'a jamais fait partie du Tibet politique des dalaï-lamas. L'Amdo fut dominé par les forces mongoles du milieu du XIIIe siècle au début du XVIIIe siècle, où la dynastie Qing mandchoue vint au pouvoir et fit de Xining, ville au nord de l'Amdo (à présent capitale de la province de Qinghai), le siège administratif de cette zone[23].

En 1962, dans la revue Politique étrangère, Hugues-Jean de Dianous de La Perrotine définit le Tibet comme comprenant trois régions :

  • celle de Tchamdo (Qamdo) à l'est ;
  • le Tibet central ou antérieur dit Tsien Tsang ;
  • le Tibet ultérieur à l'ouest dit Heou Tsang (Ü-Tsang) ;

la région de Tchamdo étant distincte des Tibet antérieur et ultérieur proprement dits[4].

Selon Melvyn C. Goldstein, le gouvernement tibétain ayant perdu le contrôle de la majeure partie du Kham et de l'Amdo au milieu du XVIIIe siècle au profit des empereurs mandchous, l'historiographie tibétaine en Occident a pris l'habitude de distinguer le « Tibet politique », c'est-à-dire le territoire resté sous la houlette de Lhassa jusqu'en 1950 (l'État du dalaï-lama), des autres régions habitées par des Tibétains. Ainsi, le diplomate et historien britannique Hugh Richardson, à la suite des travaux de Sir Charles Bell, différenciait le « Tibet politique » du « Tibet ethnographique » des anciennes provinces du Kham et de l'Amdo [24].

Selon le professeur Grunfeld, historien de l'Asie orientale, le gouvernement tibétain a lui-même fait litière de la notion du Tibet comme étant l'ensemble des régions de peuplement tibétain. Il cite à ce propos l'avis du tibétologue Melvyn C. Goldstein : dans son appel aux Nations unies du 7 novembre 1950, le gouvernement tibétain déclarait que les troupes chinoises venaient de traverser le haut Yangtsé, « qui marque depuis longtemps la frontière du territoire tibétain » : cette frontière n'est autre que la frontière de ce qui est aujourd'hui la région autonome du Tibet, laquelle se trouve à des centaines de km en deçà de la frontière ethnique revendiquée par le dalaï-lama [25].

Pour Melvyn C. Goldstein, cette séparation politique entre Tibétains de l'entité du dalaï-lama et ceux du Tibet ethnographique était compensée en partie par la religion. Les Tibétains du Tibet ethnographique allaient en pélerinage à Lhassa et dans les autres sites sacrés du Tibet politique tandis qu'un flot ininterrompu de moines des territoires limitrophes venaient étudier dans les grands centres monastiques du Tibet central. Nombre de grands érudits et abbés des monastères du Tibet politique étaient issus en fait du Tibet ethnographique – le Kham et l'Amdo. La religion était dans une certaine mesure un facteur d'unification non seulement entre les Tibétains du Tibet politique et les Tibétains du Tibet ethnographique mais aussi entre ceux vivant dans des États indigènes séparés à l'intérieur du Tibet ethnographique[26].

Anne-Marie Blondeau évoque la distinction faite par Melvyn Goldstein, entre « Tibet Politique » qui équivaudrait à la région autonome du Tibet, et « Tibet ethnographique », qui serait ceux que d'autres appellent « Tibet Historique » : « Ces définitions, pour commodes qu'elles soient nous semblent réductrices et dangereuses pour un éventuel réglement de la question tibétaine. Elles veulent nettement séparer le problème de la RAT de celui des provinces orientales incorporées dans les provinces chinoises »[27].

Définitions autres qu'officielles ou administratives

« Tibet culturel »

Le Tibet culturel
Article connexe : Culture tibétaine.

Le concept de Tibet culturel a une acception plus ou moins étendue, englobant soit uniquement les régions officiellement tibétaines en Chine, soit ces dernières augmentées de celles existant dans les pays limitrophes du Tibet. Ainsi, pour le tibétologue Andrew Martin Fischer, la région autonome du Tibet, jointe aux autres zones tibétaines autonomes (préfectures et comtés) incluses dans d'autres provinces chinoises, forment ce qu'on appelle le Tibet culturel ou Grand Tibet[28]. Par contre, pour Annika Antoinetta Lundkvist, auteur d'une thèse sur le bouddhisme vajrayana dans l'état de New York aux États-Unis, le Tibet culturel englobe également les populations tibétaines présentes non seulement en Chine occidentale, mais aussi au Bhoutan, en Inde, au Pakistan, au Népal, et au Sikkim[29].

« Tibet ethnique » ou « ethnologique »

Le Tibet ethnique ou ethnologique dépasse les frontières naturelles. Il représente toutes les régions qui furent autrefois habitées uniquement ou majoritairement par des gens d’origine tibétaine. Il s’agit du Tibet géographique plus le Bhoutan, les régions orientales et occidentales du Népal, les régions, actuellement indiennes, du Ladakh, de Spiti et de Kinnaur, faisant partie de l’Arunachal Pradesh et du Sikkim [30] ,[31].

Groupes ethno-linguistiques de la Chine communiste (carte du Bureau de renseignement géographique de la CIA, 1967). En violet, les langues tibéto-birmanes.

« Tibet des trois provinces »

Selon le gouvernement tibétain en exil et la diaspora tibétaine, le Tibet est composé de trois régions :

  • le dBus-gTsang ou Ü-Tsang (prononcé [ytsaŋ] en tibétain central), en chinois « Wei-Zang 卫藏 », correspond à l'actuelle Région autonome du Tibet,
  • l’A-mdo, en chinois Anduo 安多, au nord, concerne des provinces chinoises du Qinghai, du sud du Gansu, et du nord du Sichuan (district de rNga-ba 阿坝),
  • le Kham, en chinois Kang 康, à l'est et au sud-est, qui correspond aujourd'hui à une partie de l'est de la région autonome et de deux provinces chinoises : le Yunnan et le Sichuan (district de dKar-mdzes 甘孜).

L'ensemble de ces régions a été unifié au VIIe siècle sous le règne du roi Songtsen Gampo, mais aussi au XVIIe siècle sous le 5e dalaï-lama [32]. Selon Melvyn C. Goldstein, cette unité ne s'applique pas toutefois aux onze siècles qui suivirent la dislocation du royaume au IXe siècle et virent nombre de régions périphériques devenir indépendantes ou tomber sous la coupe d'états voisins [33].

Des populations non tibétaines sont installées, depuis des siècles, dans certaines zones ; c'est notamment le cas des Hans autour de Xining et dans l'est du Kham, des Mongols autour du lac Kokonor et dans le bassin du Qaidam, des Hui, des Tu (ou Mongour) et des Qiang [34].

Dans leurs discussions avec la Chine, les représentants du dalaï-lama demandent que, dans un Tibet faisant partie de la République populaire de Chine, tous les Tibétains soient regroupés dans une seule entité administrative et qu'une véritable autonomie leur soit accordée dans le cadre de la constitution chinoise[35].

« Tibet historique »

Pour certains historiens, la notion de « Tibet historique » renvoie aux VIIe et VIIIe siècles, lorsque l'empire tibétain dans son âge d'or, s'étendait sur une bonne partie de l'Asie y compris certaines parties de la Chine[36].

Divers auteurs utilisent l'expression de « Tibet historique » pour désigner l'ensemble formé par la Région autonome du Tibet, le Kham et l’Amdo[37],[38],[39],[40],[41],[42],[43].

Cette expression de « Tibet historique », appliquée à l'ensemble de la région autonome du Tibet et aux préfectures et comtés tibétains, est présente sur les sites internet d’associations défendant un Tibet indépendant de la Chine telles que l'association Free Tibet Campaign[44] et le Comité Canada Tibet[45].

Pour le professeur Grunfeld, l'idée que le Tibet couvre la totalité des territoires habités par des Tibétains, équivaut à inclure dans une carte du Mexique la totalité du sud-ouest des États-Unis [46].

« Grand Tibet »

Article connexe : Grand Tibet.

On trouve mention de l'appellation « grand Tibet » dans l’encyclopédie de Diderot et d'Alembert, éditée de 1751 à 1772. Il s'agit de l'ancien royaume du Ladakh (aujourd'hui partie de l'état indien du Jammu-et-Cachemire), par opposition au « petit Tibet » ou Baltistan (aujourd'hui partie du Pakistan) [47].

Selon Elisabeth Martens, de nos jours, si le terme n'est pas utilisé par le gouvernement tibétain en exil et les mouvements pour l'indépendance[48], il l'est cependant par divers tibétologues occidentaux et par le gouvernement chinois.

Lors d'interviews en 2008 et en 2010, le dalaï-lama, répondant à une question, a précisé que l'appellation de « Grand Tibet » est utilisée par le gouvernement chinois, mais que les autorités tibétaines en exil ne l’utilisent jamais [49],[50],[51].

Le tibétologue américain Melvyn C. Goldstein emploie l'expression « Grand Tibet » (Greater Tibet) dans son livre The Snow Lion and the Dragon. Selon lui, le gouvernement en exil s'est fermement engagé à re-créer le Grand Tibet, englobant dans une seule unité administrative le Tibet politique et le Tibet ethnographique, en raison du grand nombre de réfugiés issus du Tibet ethnographique et pour éviter le risque d'une scission dans la communauté des exilés[52].

Le sénateur Louis de Broissia qualifie de « Grand Tibet » le « Tibet des trois provinces » : « Le territoire revendiqué par le gouvernement tibétain en exil depuis 1959 correspond au Pö Chölka Sum, c’est-à-dire au « Tibet des trois provinces » : Ü-Tsang, Kham et Amdo. Ce Grand Tibet a une superficie d’environ 3,8 millions de km2, soit sept fois la France. Il représente donc près de 40 % de la superficie de la Chine dans ses frontières actuelles (9,6 millions de km2) » [53].

Stephanie Roemer, auteur d'un livre sur le gouvernement tibétain en exil, emploie cette désignation : « Selon la Charte des Tibétains en exil, un Tibétain est toute personne née à l'intérieur des frontières du Grand Tibet » [54]. L'expression « Grand Tibet » est cependant absente de la Charte. Son article 8 stipule que « Tous les Tibétains nés dans le territoire du Tibet et ceux nés dans les autres pays seront éligibles pour être des citoyens du Tibet » [55].

« Tibet britannique »

Au temps de l'Inde britannique, on désignait, sous l'appellation de British Tibet (en français « Tibet britannique ») la région du Lahul dans ce qui est aujourd'hui l'état indien d'Himachal Pradesh[56],[57].

« Tibet intérieur » et « Tibet extérieur »

Convention de Simla, traité signé en 1914, carte figurant les frontières du Tibet « intérieur » et « extérieur » : « cette carte ne contient ni latitude ni longitude, c'était simplement une ligne au trait appuyé, grossièrement tracée en guise de frontière et portant les signatures de McMahon et de Xarta » (Yang Gongsu)[58].

La division du Tibet en « Tibet intérieur » et « Tibet extérieur » a été proposée par les Britanniques à la convention de Simla en 1914. Au nord de la ligne McMahon définissant la frontière entre l’Inde britannique et le Tibet, l’accord prévoyait que

  • le « Tibet extérieur », c’est-à-dire le territoire qui était sous l’autorité spirituelle et l’administration directe du dalaï-lama, le restait
  • le « Tibet intérieur », c’est-à-dire les régions tibétaines limitrophes de la Chine qui étaient non pas sous l’autorité du dalaï-lama mais sous celle d’abbés locaux, de seigneurs de la guerre mongols ou musulmans[59], étaient administrées par la Chine tout en restant sous l’autorité spirituelle du dalaï-lama.

Les deux Tibet étaient considérés comme étant sous la « suzeraineté » (c’est-à-dire l’autorité limitée) de la Chine et non la pleine souveraineté. L’accord initial fut invalidé par le rejet, de la part du gouvernement chinois, du paraphe de son délégué sur le texte de l’accord[60].

Cependant, l'accord a été reconnu le 3 juillet 1914 par les Britanniques et le Gouvernement tibétain malgré le retrait du plénipotentiaire chinois. Les plénipotentiaires britannique et tibétain ont rédigé une note déniant à la Chine, si elle ne consentait pas à signer, tous privilèges liés à l'Accord et l'ont scellé comme un accord bilatéral le même jour[61],[62]. L'accord a défini les territoires du Tibet extérieur et intérieur[63].

Quelques années plus tard, les Tibétains revendiquant le Tibet extérieur et intérieur marchèrent sur Chamdo qu’ils prirent en 1918. Un armistice fut signé[64]. Un traité définissant des frontières provisoires entre la Chine et le Tibet fut signé le 19 août 1918[65].

Un article publié le 11 septembre 1954 par le quotidien communiste Hong Kong Ta Kung Pao, affirme qu'à la mort de Tsong-khapa, le panchen lama était le dirigeant du Tibet extérieur, alors que le dalaï-lama était celui du Tibet intérieur[66]. Publié alors que le dalaï-lama était en visite à Pékin, l'article a été qualifié de réécriture de l'histoire du bouddhisme tibétain[67],[68].

En 2008, le gouvernement britannique a officiellement renoncé à l'anachronisme de la suzeraineté et reconnu la souveraineté chinoise sur le Tibet[69]. Le tibétologue Robert Barnett est d'avis que cette décision a des implications plus vastes. La revendication de l'Inde sur une partie de ses territoires du nord-est par exemple, repose largement sur la Convention de Simla qui délimite la frontière entre l'Inde et le Tibet (la ligne McMahon), convention que les Britanniques viennent apparemment de jeter aux orties[70].

Notes et références

  1. (en) Stephanie Roemer, The Tibetan Government-in-Exile. Politics at large, Routledge, 2008, pp. 8-10 (Definition of the area of Tibet) : « The questions: 'What is Tibet?' and 'Who are the Tibetans?' can be answered in many ways. The area of Tibet can be defined from a geographical, ethnic or political point of view (...) ».
  2. Claude Arpi, Tibet, le pays sacrifié, p. 140 « Il convient de relever qu'aujourd'hui la principale pierre d'achoppement dans les négociations entre l'administration du dalaï-lama et le gouvernement chinois était la définition du territoire du Tibet. Les Chinois voulaient négocier uniquement la Région autonome (TAR), qui correspond en gros au « Tibet extérieur » de McMahon. »
  3. Stephanie Roemer, op. cit., pp. 8-10 (Definition of the area of Tibet) : « Geographical Tibet is known as the world’s largest plateau – the ‘roof of the world’ – which is enclosed by giant mountain ranges : the Kunlun, the Himalayas and the Karakoram. The definition of ethnic Tibet goes beyond these natural frontiers ».
  4. a et b H.-J. de Dianous, Le Tibet et ses relations avec la Chine, Politique étrangère, vol. 27, année 1962, No 1, pp. 38-72, p. 39.
  5. (en) Howard Giles, Tenzin Dorjee, Cultural Identity in Tibetan Diasporas, in Journal of Multilingual and Multicultural Development, vol. 26, issue 2, March 2005, pp. 138-157 : « Administrative Tibet oversees the Tibetan Autonomous Region only » (Le Tibet administratif ne supervise que la région autonome du Tibet).
  6. (en) Vajrayana forms in upstate New York, A Thesis Presented to the Faculty of the Graduate School of Cornell University in Partial Fulfillment of the Requirements for the Degree of Master of Arts by Annika Antoinetta Lundkvist, May 2008, p. 19 : « When one looks for Tibet on the map today, one finds Xizang, Chinese for “Western Treasury House.” The Tibetan Autonomous Region (TAR) is an administrative unit, established in 1965, covering a region of approximately 1.2 million square kilometers ».
  7. (en) Andrew Martin Fischer, "Population Invasion" versus Urban Exclusion in the Tibetan Areas of Western China, in Population and Development Review, 34(4), pp. 631-662 (December 2008), note 1 p. 656 : « the TAR is the administrative area that the PRC government and most of the Western media usually mean when they refer to Tibet ».
  8. Andrew Martin Fischer, op. cit., p. 656, note 1 : « The boundaries of this region were determined by the territory controlled by Lhassa at the time the PRC invaded the eastern part of this territory in 1950 (see the chapter entitled "The People's Liberation Army invades" in Goldstein 1989: 638-696) ».
  9. (en) John Powers, History as propaganda: Tibetan exiles versus the People's Republic of China, Oxford University Press, 2004 (ISBN 978-0195174267).
  10. Tibet at a Glance, The official website of the Central Tibetan Administration : « The term TIBET here means the whole of Tibet known as Cholka-Sum (U-Tsang, Kham and Amdo). It includes the present-day Chinese administrative areas of the so-called Tibet Autonomous Region, Qinghai Province, two Tibetan Autonomous Prefectures and one Tibetan Autonomous County in Sichuan Province, one Tibetan Autonomous Prefecture and one Tibetan Autonomous County in Gansu Province and one Tibetan Autonomous Prefecture in Yunnan Province. »
  11. Martine Bulard, La Chine parle d’autonomie mais réprime ses minorités, dans Atlas 2010 du Monde diplomatique, Armand Colin, Paris, 2009, p. 143 : « Pour l’heure, les Nations unies ont reconnu la République populaire de Chine dans ses frontières actuelles – et ne considèrent ni le Xinjiang ni le Tibet comme des territoires à décoloniser. Il est à noter que les trois résolutions concernant le Tibet, en 1959, 1961 (seule fois où il est fait mention du droit à l’auto détermination) et 1965, ne font aucune allusion à l’indépendance du territoire. Et que ces trois textes n’ont pas été votés par la Chine communiste, comme on l’entend souvent, mais par celle de Tchang Kaï-chek, autrement dit Taïwan ».
  12. (en) Noam Chomski, An exchange on "The Responsibility of Intellectuals", Noam Chomsky debates with Fryer Calhoun, E.B. Murray, and Arthur Dorfman, The New York Review of Books, April 20, 1967 : « Tibet has been recognized internationally as a region of China. This status has been accepted by India as well as Communist and Nationalist China, and to my knowledge, has never been officially questioned by the United States. »
  13. Melvyn C. Goldstein and Cynthia McBeal, China's Birth Control Policy in the Tibet Autonomous Region, Asian Survey, March 1991, vol. 31, No. 3, pp. 285–303 : « The nature of China's population policy in contemporary Tibet (the Tibet Autonomous Region [TAR]) is a controversial issue ».
  14. La répression est féroce, sur le site helvétique 24 heures (entretien avec Katia Buffetrille), 26 mars 2008
  15. Françoise Robin, « Tibet: des vérités qui dérangent », Perspectives chinoises [En ligne] , 2008/1 | 2008 , mis en ligne le 1er mars 2011, consulté le 2 mars 2011. URL : http://perspectiveschinoises.revues.org/3853
  16. Le statut légal du Tibet, site du Comité Canada Tibet : « Selon le droit international, le Tibet a le droit à l’autodétermination pour décider de son propre statut politique. Jusqu’à ce jour, les Tibétains n’ont pas eu accès à ce droit qui requiert la sincère et libre expression de leur volonté ».
  17. ACAP, « Sept questions sur le Tibet » de Elizabeth Gleick, Agence Centrafrique Presse, page Chine, 24 novembre 2009 : « L'ONU a défini clairement et explicitement en 1960 les limites et les conditions dans l'exécution du droit d'autodétermination nationale, c'est-à-dire que l'application du droit d'autodétermination nationale ne doit en aucun cas porter atteinte à la souveraineté d'Etat d'un pays et compromettre son intégrité territoriale ».
  18. Glenn P. Hastedt, Encyclopedia of American foreign policy, Infobase Publishing, 2004, 562 pages, (ISBN 0816046425 et 9780816046423), p. 475 : « Tibet is a landlocked autonomous region within China. It has a population of approximately 2.3 million people and is 471,700 square miles in size [...]. »
  19. (en) Alex McKay, Tibet (Xizang) Autonomous Region Xizang Zizhiqu, in Berkshire Encyclopedia of China, 2009, Berkshire Publishing Group LLC : « Tibet – since 1965 officially known as the Tibet (Xizang) Autonomous Region (TAR) ».
  20. « Tibet » :
    « Tibetan Bod, in full Tibet Autonomous Region, Chinese (Pinyin) Xizang Zizhiqu or (Wade-Giles romanization) Hsi-tsang Tzu-chih-ch’ü  »
    « Autonomous region (pop., 2002 est.: 2,670,000), western China. »
    « It is bordered by India (including the Kashmir region), Nepal, Bhutan, and Myanmar (Burma), the provinces of Yunnan, Sichuan, and Qinghai, and Xinjiang autonomous region. It has an area of 471,700 sq mi (1,221,600 sq km), and its capital is Lhasa. »
  21. Encyclopédie Universalis Chine : cadre naturel
  22. (en) Michael Harris Goodman, Le Dernier Dalaï-Lama ?, Editeur Claire Lumière, 1993, (ISBN 2905998261), p. 27.
  23. (en) Fernanda Pirie, The hegemony of the Chinese state: sovereignty and order in eastern Tibet, Conference paper prepared for Reinventing the Chinese Party-State, Shenyang, 5th & 6th December 2008 : « Amdo was never incorporated into the political region of the Dalai Lama, despite the fact that most of its population regarded Lhasa as the ultimate source of religious authority. [...] Amdo was dominated by Mongol forces from the mid thirteenth until the early eighteenth century, when the Manchu Qing dynasty rose to power and established Xining, a town to the north of Amdo (now the capital of Qinghai province) as its administrative base for the area. »
  24. Sur les définitions du Tibet, cf (en) Melvyn C. Goldstein, What is Tibet? – Fact and Fancy, extrait de Change, Conflict and Continuity Among a Community of Nomadic Pastoralists — A Case Study from western Tibet, 1950-1990, in Resistance and Reform in Tibet (sous la direction de Barnett et Akiner), Londres, Hurst & Co., 1994 : « The ‘modern’ Sino-Tibetan border in these two regions was generally established during the mid-18th century when the Tibetan Government lost political control over most of these areas to Manchu (Qing) China. While the Tibetan Government has never accepted the loss of these regions as permanent or de jure – for example it claimed all of Kham and Amdo in the Simla Convention of 1913-14 – most of these areas in fact were not a part of its polity for the two centuries preceding the rise to power of the Communists in China in 1949. Consequently, the convention used in Tibetan historiography in the West has been to differentiate analytically between the political entity Tibet and other areas outside it where ethnic Tibetans lived. For example, Hugh Richardson, the well-known British diplomat and historian, for practical purposes differentiated the Tibetan world into two categories. Following the work of Sir Charles Bell, he used the term ‘political’ Tibet for the polity ruled by the Dalai Lamas, and the term ‘ethnographic’ Tibet for other areas such as Amdo and Kham which were outside that state ».
  25. (en) A. Tom Grunfeld, compte rendu de Lee Feigon. Demystifying Tibet: Unlocking the Secrets of the Land of the Snows (Ivan R. Dee, Chicago, 1996), H-Asia, June, 1997 : « The most clear-headed discussion of this matter, and one that effectively dispels this notion, can be found in Melvyn C. Goldstein's "Change, Conflict and Continuity Among a Community of Pastoralists: A Case Study From Western Tibet, 1950-1990." As Goldstein demonstrates, when the Chinese army was approaching the boundary of what is today the Tibet Autonomous Region (hundreds of miles away from the ethnic Tibetan border the Dalai Lama now proclaims), the government of Tibet issued an appeal to the United Nations on November 7, 1950, asserting that Chinese troops had just crossed the upper Yangzi River "which has for long been the boundary into Tibetan territory." »
  26. (en) Melvyn C. Goldstein, Introduction, in Buddhism in contemporary Tibet: religious revival and cultural identity (Melvyn C. Goldstein and Matthew T. Kapstein, editors), paperback, July 1998, 235 pages (ISBN 9780520211315) section What is "Tibet", pp. 4-5 : « The political separation of ethnic Tibetans into those living in the Dalai Lama's polity and those in ethnographic Tibet was briged in part by religion. Tibetans from all over ethnographic Tibet made religious pilgrimages to Lhasa and other holy sites in political Tibet, and large numbers of monks from the borderlands continouously came to study at the great monastic seats in Central Tibet. Many of the greatest scholar-monks and abbots in political Tibet's monastic seats, in fact, came from ethnographic Tibet - Kham and Amdo. Consequently, religion was a unifying force that to a degree reintegrated on the ideological level the millions of Tibetans politically divided between ethnographic and political Tibet (as well as those living in disparate native states within ethnographic Tibet) ».
  27. Le Tibet est-il chinois ? de Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, ed. Albin Michel, coll. Sciences des religions, 2002
  28. (en) Andrew Martin Fischer, "Population Invasion" versus Urban Exclusion in the Tibetan Areas of Western China, in Population and Development Review, 34(4), pp. 631-662 (December 2008), note 1 p. 656 : « In this article, “China” refers to the People’s Republic of China (PRC), and “Tibet” refers to all of the Tibetan areas in China, including the Tibet Autonomous Region (TAR) and the Tibetan areas incorporated into the provinces of Qinghai, Gansu, Sichuan, and Yunnan. Often known as “Greater Tibet” or “cultural Tibet,” this region is about the size of Western Europe or about 25 percent of China ».
  29. (en) Annika Antoinetta Lundkvist, Vajrayana forms in upstate New York, op. cit. : « cultural Tibet is nearly as extensive as its historic territory had been, with Tibetan population in Western China, Bhutan, India, Pakistan, Nepal, and Sikkim ».
  30. Stephanie Roemer, op. cit. , pp. 8-10 (Definition of the area of Tibet) : « The definition of ethnic Tibet goes beyond these natural frontiers. It represents all those regions that were once entirely, or at least by a majority, of people of Tibetan origin, i.e. geographical Tibet, Bhutan, the eastern and western territories of Nepal and the present northern Indian regions of Ladakh, Lahul, Spitti and Kinnaur, parts of Arunachal Pradesh and Sikkim (Clarke 1997:7-9; Dhondup 1977; Shakya 1982; Samuel 1993:100-12) ».
  31. (en) Margaret Evelyn Miller, Educational Practices of Tibetan Lama Training, B - Definitions of Terms, p. 189 : « Such areas as Sikkim, Ladak, and Tibetan populated areas of adjoining Chinese provinces provide religious training similar or almost identical with Tibet proper. Including this wider area, which is sometimes called ethnological Tibet, makes possible a more complete discussion of the lama training ».
  32. Une histoire du Tibet : Conversations avec le dalaï-lama, de Thomas Laird, Dalaï-Lama, Christophe Mercier, Plon, 2007 (ISBN 2259198910).
  33. Melvyn C. Goldstein, op. cit. : « Although all of these regions were once united under the rule of the early kings of Tibet, during the eleven centuries following the breakup of that kingdom in the 9th century many of the regions on the periphery became independent or fell under the authority of neighbouring states ».
  34. (en) Administrative Division of Tibetan Areas : « History proves that the Qinghai-Tibet Plateau is a place many Chinese nationalities once lived. They include the Tibetan nationality formed during the 7th century when the Tubo Kingdom unified many tribes in the Qinghai-Tibet Plateau. As the Tibetan have since been living and multiplying in the Qinghai-Tibetan Plateau, the lion's share of the plateau is referred to as the Tibetan areas. But the plateau is not a place solely inhabited by Tibetans. It has been home to many nationalities, including the Han, Mongolian, Tu, Hui and Qiang, who have played an important role in the development of the plateau ».
  35. (en) Lodi Gyari, Seeking unity through equality, Himal, January 26, 2007 : « There are several issues which are of utmost importance as we continue our dialogue with the Chinese leadership : His Holiness's firm commitment to a resolution that has Tibet as part of the People's Republic of China, the need to unify all Tibetan people into one administrative entity, and the importance of granting genuine autonomy to the Tibetan people within the framework of China's constitution ».
  36. (en) Howard Giles, Tenzin Dorjee, Cultural Identity in Tibetan Diasporas, in Journal of Multilingual and Multicultural Development, vol. 26, Issue 2, March 2005, pp. 138-157 : « Historical Tibet once stretched across much of Asia, including some parts of China, during its golden era in the 7th and 8th centuries (Shakabpa, 1967; van Walt van Praag, 1987). Administrative Tibet oversees the Tibetan Autonomous Region only ».
  37. Pierre-Antoine Donnet, Guy Privat, Jean-Paul Ribes, Tibet: des journalistes témoignent, Maison du Tibet, L'Harmattan, 1992.
  38. Stéphane Guillaume, La question du Tibet en droit international, L'Harmattan, 2008, 305 p.
  39. Claude B. Levenson, La Chine envahit le Tibet: 1949-1959, Editions Complexe, 1995, 116 p.
  40. Les marges culturelles du territoire chinois, Géographie et cultures, volume 34, L'Harmattan, 2000, 143 p.
  41. Archives de sciences sociales des religions, Numéros 121-124, Institut de sciences sociales des religions, Centre national de la recherche scientifique, 2003.
  42. Claude Chancel, Éric-Charles Pielberg, Le monde chinois, Presses universitaires de France, 1998, 295 p.
  43. Max Derruau, La Terre et les hommes: mélanges offerts à Max Derruau , Université de Clermont-Ferrand II. Faculté des lettres et sciences humaines, Association des publications de la Faculté des lettres et sciences humaines, 1990, 604 p. : « Dès 1951 on a détaché certaines parties du Tibet historique : l'Amdo au nord (province duprovince du Qinghai), ... vallées du Kham (provinces du Sichuan et du Yunnan ».
  44. (en) Ten Facts about Tibet, sur le site FreeTibet : «  The Chinese government has divided historical Tibet into one region and several prefectures and counties, with the TAR encompassing only the central area and some eastern regions of Tibet. (...) Historical Tibet was a vast country, with an area roughly equal to Western Europe ».
  45. (en) History of Negotiations between Tibet and China 1949-2004 : « 2003: The Dalai Lama’s envoys returned to Beijing for follow-up meetings with Chinese officials and a visit to the eastern Tibetan province of Kham (ch. Sichuan). Permission to travel to a Tibetan area outside the TAR is considered significant because it implies that all of historical Tibet, not just the TAR, could potentially be under discussion in an eventual negotiation process ».
  46. (en) A. Tom Grunfeld, compte rendu de Lee Feigon, Demystifying Tibet: Unlocking the Secrets of the Land of the Snows (Ivan R. Dee, Chicago, 1996), H-Asia, June 1997 : « Feigon also accepts the notion that the country of "Tibet" is the entire area of Tibetan inhabitation (p. 6). This is somewhat like drawing a map of Mexico to include the entire southwest of the United States ».
  47. Denis Diderot, Jean le Rond d'Alembert, Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, volume 33, pp. 426-427.
  48. Élisabeth Martens, Lettre au Monde diplomatique en réponse à l'article de Mathieu Vernerey, Bourgeonnement précoce du printemps de Lhassa, avril 2008, sur le site du Monde diplomatique, Archives, mai 2008 : « L'actuel dalaï-lama et les mouvements pour l'indépendance ne parlent plus de "Grand Tibet", mais de "Tibet historique", il s'agit quasiment de la même surface ».
  49. (en) His Holiness the Dalai Lama discusses the recent unrest inside Tibet with the editors of the Financial Times (FT) : « "Greater Tibet", now, this very word comes from the Chinese government side. We never state the greater Tibet ».
  50. Le Tibet survivra-t-il ?, Interview du Dalaï Lama par Chen Yan, traduction par Yang Mei et Marie Holzman, Tibet-info.net : « C’est le gouvernement chinois qui parle de Grand Tibet. Jamais nos représentants n’ont utilisé cette expression. La vérité, c’est qu’il existe, en dehors de la région autonome, des départements et des districts autonomes tibétains dans plusieurs provinces limitrophes du Tibet, qui possèdent leurs propres radios et journaux en langue tibétaine. Ce que nous demandons, c’est une réelle autonomie du Tibet qui permette de protéger la religion et la culture tibétaines. Pendant plus de mille ans, les régions de U-Tsang, d’Amdo et de Kham, qui se trouvent aujourd’hui en dehors de la région autonome tibétaine proprement dite, ont largement contribué au rayonnement de notre culture. Parmi les Tibétains qui ont quitté la Chine en 1959 nombreux sont ceux qui sont originaires de ces contrées ».
  51. Term 'Greater Tibet' does not exist, Dalai Lama tells Chinese people, phayul.com, 2 août 2010
  52. (en) Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon. China, Tibet, and the dalai Lama, University of California Press, 1997, p. 71 : « The exile government was deeply committed to the re-creation of a "Greater" Tibet, which would include in one administrative unit both political and ethnographic Tibet. Such has been the goal of previous Tibetan governments (...) it was especially important in exile because of the large numbers of Tibetan refugees from those ethnic areas. (...) if it became known that the Dalai Lama was willing to consider it (not pursuing a demand for Greater Tibet), the unity of the exile community could be permanently split ».
  53. Quelle solution politique pour le Tibet?, rapport présenté par M. Louis de Broissia, sénateur, dans la série Relations interparlementaires France-Tibet, 2006, p. 17.
  54. Stephanie Roemer, op. cit. : « According to the Charter of the Tibetans-in-Exile, a Tibetan is any person who was born within the boundaries of Greater Tibet ».
  55. « Citoyenneté tibétaine – Article 8. (1) Tous les Tibétains nés dans le territoire du Tibet et ceux nés dans les autres pays seront éligibles pour être des citoyens du Tibet. Toute personne dont la mère biologique ou le père biologique est d’origine tibétaine a le droit de devenir citoyen du Tibet ; ou (2) tout réfugié tibétain qui a dû adopter la citoyenneté d'un autre pays dans des circonstances contraignantes peut conserver la citoyenneté tibétaine pourvu qu’il ou elle remplisse les conditions prescrites dans Article 13 de cette Charte ; ou (3) toute personne, bien que formellement citoyen d'un autre pays, qui a légalement épousé une personne de nationalité tibétaine depuis plus de trois ans, qui désire devenir citoyen du Tibet, peut le devenir conformément à la loi de l'Assemblée tibétaine. (4) L'assemblée tibétaine formulera des lois de citoyenneté pour mettre en application les Articles mentionnés ci-dessus. »
  56. (en) Isabella L. Bird, [ebooks.adelaide.edu.au/b/bird/isabella/tibet/complete.html Among the Tibetans], 1984 : « Lahul or British Tibet, under the rule of the Empress of India ».
  57. J.-L. Dutreuil de Rhins, Mission scientifique dans la haute Asie. 1890-1895, deuxième partie, Le Turkestan et le Tibet, Etude ethnographique et sociologique, Ernst Ledoux, Paris, 1898 : « Tandis que les Anglais s'efforçaient de démontrer aux Chinois du côté de Pamir que la ligne de partage des eaux est la seule frontière rationnelle, au nord du Tibet britannique. »
  58. (en) Tibet's modern history full of humiliation, tibet.cn, 19-5-2009 : « In 1953, Yang Gongsu, the former assistant of the Central Government in Tibet's Foreign Affairs, saw the map with the "the McMahon Line" before he left Lhasa for Sino-Indian diplomatic negotiation in Beijing. He recalled: "It is the first time that we saw the McMahon Line, because the map has never been made public since it was drawn. The map contains no latitude or longitude, it was just a roughly-drawn heavy line as the boundary line, with McMahon and Xarta's signatures. »
  59. Willem van Kemenade, Don’t let Tibet issue derail EU-China relations, Clingendael Netherlands Institute of Internal Relations : « Moreover, these outlying Tibetan areas, « dubbed Inner Tibet » by the British while they were creating a sphere of influence of Tibet during the final decades of the « Raj » a hundred years ago, have never been under the rule of the Dalai Lama, but under local abbots, Mongol and even Muslim warlords ».
  60. (en) Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, 1913-1951: The Demise of the Lamaist State, Berkeley, University of California Press, 1989, p. 75 : « The British and Tibetan plenipotentiaries were willing to sign the draft accord, but I-fan Chan, the Chinese plenipotentiary, refused. After considerable pressure from the British, he initialed the draft and then referred it to his government, which immediately repudiated his initialing ».
  61. (en) Rimpoche, p. 837.
  62. (en) Nirmal C. Sinha, Was the Simla Convention not signed?, pp. 33–38.
  63. (en) Ashild Kolas, Monika P. Thowsen On the margins of Tibet: cultural survival on the Sino-Tibetan frontier, p. 33 : « As proposed by the British representative, the agreement established the territories of Outer and Inner Tibet. »
  64. (en) Frank Moore Colby, Talcott Williams, The New international encyclopædia, Volume 25, Éditeur Dodd, Mead and company, 1927, p. 1299 : « Tibetans marched on Chamdo, claimed for both Outer and Inner Tibet, and took it in 1918. An armistice followed, and in the next year the Chinese displayed their desire for peace by proposing a renewal of treaty discussions. »
  65. (en) Agreement for the Restoration of Peaceful Relations Between China and Tibet (1918).
  66. United States. Consulate General (Hong Kong, China), Survey of China mainland press, Numéros 900 à 918, Éditeur American Consulate General, 1954, p. 29 : « The Origin of the Dalai Lama and Panchen Lama (Hong Kong Ta Kung Pao, September 11, 1954) […]. Tsongkapa finally became the actual political and religious ruler of Tibet. After Tsongkapa's death, two of his disciples ruled over Inner and Outer Tibet respectively in accordance with the will of Tsongkapa. The elder disciple, the Dalai, became the ruler of Inner Tibet and the younger disciple, Panchen, the ruler of Outer Tibet. »
  67. (en) United Asia, Volume 11, 1959, p. 168 : « Meanwhile, taking advantage of the Dalai Lama's absence, the Chinese were also busily trying to build up the position of the Panchen Lama. The Chinese even went so far as to rewrite Tibetan Buddhist history, claiming that the Panchen was ruler of Outer Tibet (Lhasa). The Dalai Lama they relegated to the disputed regions of Inner Tibet (Tsinghai Province). One version of this appeared in the Hong Kong Communist daily, Ta Kung Pao, in 1954. "The paper, misrepresenting historical fact, declared that after the death of Tsong-khapa, founder of the Buddhist sect that rules Tibet, two of his disciples ruled over Inner and Outer Tibet respectively in accordance with the will of Tsongkapa". »
  68. (en) Francis Robert Moraes, The revolt in Tibet, Éditeur Macmillan, 1960, p. 79-80 : « In their absence the Communists began a campaign against the Dalai Lama, even writing Tibetan Buddhist history to suggest that the Panchen Lama was the ruler of Outer Tibet, which includes the Lhasa region, while the Dalai Lama's authority was alleged to be restricted to the disputed districts of Inner Tibet, which comprise areas in Chinghai, Szechwan, and Kansu provinces. »
  69. (en) David Miliband, Written Ministerial Statement on Tibet (29/10/2008), site du Ministère des affaires étrangères : « Like every other EU member state, and the United States, we regard Tibet as part of the People's Republic of China. »
  70. Robert Barnett, Did Britain Just Sell Tibet?, The New York Times, 24 novembre 2008.


Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Melvyn C. Goldstein, What is Tibet? – Fact and Fancy, extrait de « Change, Conflict and Continuity Among a Community of Nomadic Pastoralists — A Case Study from Western Tibet », 1950-1990, in Resistance and Reform in Tibet (sous la direction de Barnett et Akiner), Londres, Hurst & Co., 1994
  • (en) Melvyn C. Goldstein, Introduction, in Buddhism in contemporary Tibet: religious revival and cultural identity (sous la direction de Melvyn C. Goldstein and Matthew T. Kapstein), paperback, July 1998, section What is "Tibet"
  • (en) Stephanie Roemer, The Tibetan Government-in-Exile. Politics at large, Routledge, 2008, Definition of the area of Tibet
  • Le Tibet est-il chinois ? de Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, ed. Albin Michel, coll. Sciences des religions, 2002
  • Fabienne Jagou, « Anne-Marie Blondeau, Katia Buffetrille éd., Le Tibet est-il Chinois ? », Perspectives chinoises, 2003, mis en ligne le 2 août 2006

Articles connexes

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