- Mandala
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Mandala (मण्डल) est un terme sanskrit signifiant cercle, et par extension, sphère, environnement, communauté[1]. Puisqu'il désigne avant tout l'entourage sacré d'une déité, il est encore préférable d'appeler yantra[2] les représentations plus stylisées. Le diagramme symbolique du mandala peut alors servir de support de méditation. Certains mandalas, très élaborés et codifiés, en deviennent semi-figuratifs, semi-abstraits.
Sommaire
Dans le bouddhisme vajrayāna
La méditation du mandala proprement dite consiste en une visualisation très vive et détaillée d'une déité (yidam) et des déités secondaires associées, appelées son assemblée, avec les postures, gestes (mudrās) et objets symboliques prescrits. Le pratiquant suit habituellement une liturgie, en répète les mantras et en effectue les mudrās, le tout lui permettant d'incarner le cœur et les qualités éveillées du yidam, c'est-à-dire d'un Bouddha, d'un Bodhisattva, ou encore du maître (guru) qui l'a initié, ainsi que d'intégrer la perspective de la Vacuité. Le but ultime de cette pratique est de voir en toutes choses un Champ-de-Bouddha (Buddhakshetra) et dans la déité ou le guru la manifestation de sa propre sagesse innée, appelée yeshé ou rigpa en tibétain.
On appelle mandala intérieur l'anatomie du corps subtil ou éthérique, permettant la maîtrise des souffles (prāṇa), des canaux (nādīs), des gouttes (bindus), et des fameux centres de conscience, ou roues d'énergie appelés chakras. Cet ensemble de pratiques, apparenté au Hatha- et Kundalini- yoga hindou, est connu sous le nom de Six yogas de Nāropa. Ils spiritualisent le corps en en faisant un instrument de réalisation. Dans le Vajrayāna, on appelle stade de création, ou de génération[3], la pratique du mandala extérieur, et stade d'accomplissement, ou de perfection[4], la pratique du mandala intérieur.
Les deux grands mandalas du Vajrayāna Shingon sont le Kongôkaï et le Taïzôkaï [5]et regroupent eux aussi de nombreuses déités bouddhiques symbolisant respectivement les aspects yáng et yīn de la bouddhéité fondamentale. Disposées en plusieurs quartiers, les déités expriment la compassion, la douceur, d'autres l'intelligence, le discernement, d'autres encore l'énergie, la force de vaincre tous les aspects négatifs du subconscient samsarique.
L'offrande du Mandala
Il arrive qu'un disciple offre à son maître un mandala, lui indiquant qu'il est prêt à recevoir l'enseignement ; c'est aussi un signe de reconnaissance.
On distingue quatre niveaux d'offrande du mandala : extérieur, intérieur, secret, très secret, ou de la nature de l'esprit.
Cette division courante s'applique aussi aux enseignements, à la lecture des textes et diverses transmissions de pouvoir (sank. : abhisheka; tibétain : dbang).
Finalement il existe un mudrā de l'offrande du mandala, où :
- 1- les auriculaires se croisent et leur bouts touchent les bouts des pouces de l'autre main,
- 2- les deux annulaires sont donc «naturellement» collés, on les pointe vers le haut de sorte qu'ils viennent s'appuyer sur les pouces,
- 3- finalement les index touchent les majeurs opposés en se croisant.
Mandala de sable tibétain
La construction du mandala est en elle-même une pratique spirituelle. Dans la salle, d'autres moines méditent et prient afin de renforcer la bodhicitta et ainsi bénir le mandala, qui sera offert aux Bouddhas et à l'univers. Le mandala est ensuite « détruit » et le sable est rassemblé devant tout le monde pour une offrande spirituelle à une divinité. Les mandalas sont aussi là pour montrer que tout est éphémère... Ces pratiques sont sans doute inspirées du rangoli motif de sables dessinés par les hindouistes. Les femmes y dessinent des motifs de sable pour attirer les bons esprits dans la maison et les religieux font des motifs divins dans leur cérémonies religieuses.
Dans l'hindouisme
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En psychologie
Des représentations structurées selon une double symétrie (carré, cercle) peuvent apparaître dans les rêves, fantasmes, dessins etc. Il s'agit de mandalas spontanés qui, selon Carl Gustav Jung, représentent le soi, archétype de la totalité psychique.
Bibliographie
- Essais
- (de) Christian Pilastre, Mandalas à contempler et à colorier, Almora, 2009 (rééd.) (ISBN 978-2-35118-019-8)
- (de) Carl Gustav Jung, Mandala : Bilder aus dem Unbewussten, Olten, Freiburg im Breisgau, 1977 (rééd.) (ISBN 3-530-40775-5)
- (en) Daniel Cozort, The Sand Mandala of Vajrabhairava, Snow Lion Publications, Ithaca, N.Y., 1995, 38 p. (ISBN 1-559-39056-5)
- (en) Klaus Holitzka, Native American mandalas, Sterling Publishing, New York, 2000 (ISBN 0806928816)
- (fr) Gilles Beguin, Mandala : diagrammes ésotériques du Népal et du Tibet au musée Guimet, Éd. Findakly, Paris, 1993, 168 p. (ISBN 2-86805-014-X)
- (fr) R. Berteaux, « Structure symbolique du mandala in Herméneutique du mandala », Cahiers Internationaux du Symbolisme (Mons), 1984, n° 48-49-50, p. 63-90
- (fr) Martin Brauen, Mandala : cercle sacré du bouddhisme tibétain (traduit de l'allemand par Jean-Daniel Pellet), Favre, Lausanne ; Paris, 2004, 175 p. (ISBN 2-8289-0772-4)
- (fr) Anjan Chakraverty, Peintures sacrées du Tibet : mandalas & thangkas : collections privées du monde entier et de Sa Sainteté le Dalaï Lama, G. Trédaniel, 1998, 96 p. (ISBN 2-84445-028-8)
- (fr) Thomas Cleary, Yi King et mandalas : un programme d'étude pour le Livre des transformations (trad. française Patrick Carré), Ed. Librairie de Médicis, Paris, 1991, 155 p. (ISBN 2-85327-015-7)
- (fr) David Fontana, 52 mandalas pour atteindre la paix de l'esprit, Le Courrier du livre, 2005, 160 p. (ISBN 2702905315)
- (fr) Klaus Holitzka, Mandalas celtes, Le Courrier du livre, 1999, 21 p. (ISBN 2702903738)
- (fr) Marlis Ladurée, Mandalas, miroirs de la paix : les mandalas contemporain, Librairie de Médicis, Paris, 2001
- (fr) Patrick Mandala, Le voyage au centre du soi ou Le symbolisme des mandalas : symbolisme et pratique des mandalas, les écoles de peinture et les peintres tibétains, les techniques du thanka, méditations sur les mandalas ; précédé de L'art et la pensée en Orient et Occident du XIe au XIXe siècle, G. Trédaniel, 1996, 527 p. (ISBN 2-85707-821-8)
- (fr) Joane Michaud, Mandalas : imagerie médiévale, Ada, Varennes, Québec, 2004 (ISBN 2895652341)
- (fr) Blanche Paquette et Jean-François Malherbe, Mandalas, Fides, Saint-Laurent (Québec), Sodis, Paris, 2006, 117 p. (ISBN 2-7621-2744-0) http://www.blanchemandalas.com
- (fr) Giuseppe Tucci, Théorie et pratique du mandala (trad. de l'italien par H.J. Maxwvell), Fayard, Paris, 1974, 150 p. (ISBN 2-213-00073-5)
- Poésie
- Dominique Sorrente, Mandala des jours, Publibook, 2007
- Filmographie
- Mandala, Im Kwon-taek, Corée, 1981
Notes et références
- Le mot mandala, en hindouisme, a les sens suivants : "1) disque, cercle, sphère ; 2) toute figure géométrique apparentée au cercle ; 3) structure, forme d'organisation ; 4) dessin que l'on trace sur le sol ou sur un autre support à l'occasion de divers rites". Jean Herbert et Jean Varenne, Vocabulaire de l'hindouisme, Dervy, 1985, p. 65.
- yam- et yantra Étymologiquement, outil (tra) pour maîtriser, retenir (yam). Voir:
- utpattikrama en sanskrit, kyérim en tibétain
- sampannakrama en sanskrit, dzogrim en tibétain.
- nature d'Éveil; et Garbhadhātu -sphère de la matrice- le plan de la Compassion dans l'univers manifesté. Voir: Philippe Cornu, Dictionnaire encyclopédique du Bouddhisme. Éditions du Seuil, Paris, 2001. 843p./p.517 ISBN 2-02-036234-1. Respectivement: Vajradhātu -shère du diamant- le plan de la sagesse de la
Voir aussi
Liens internes
- Kolam
- Rangoli (à l'origine des mandala)
- Yantra
- Bouddhisme
- Fractales
Liens externes
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