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Mézel
DétailAdministration Pays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Département Alpes-de-Haute-Provence Arrondissement Digne-les-Bains Canton Mézel
(chef-lieu)Code commune 04121 Code postal 04270 Maire
Mandat en coursPierre Suzor
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes des Trois Vallées Démographie Population 660 hab. (2008) Densité 31 hab./km² Gentilé Mézeliens Géographie Coordonnées Altitudes mini. 537 m — maxi. 971 m Superficie 21,36 km2 Mézel (Mesèu en provençal et en vivaro-alpin) est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Ses habitants sont appelés les Mézeliens.
Sommaire
Géographie
La commune est traversée par l’Asse. Le village est situé à 575 m d'altitude[1].
Points remarquables
- col d’Asson
- Mont Cousson
- gorges de Trévans
Histoire
Son territoire aurait été ravagé par les Saxons au VIe siècle[1].
Le nom du village est cité pour la première fois au XIIIe siècle (Mesellum)[2]. La localité, qui appartenait aux comtes de Provence qui prélevaient un péage sur la route allant de la vallée de l’Asse à Digne[3].
En 1348, la reine Jeanne, chassée de son royaume de Naples, dut se réfugier en Provence. Pour reconquérir ses États napolitains, elle vendit Avignon au pape pour 80 000 florins, et obtint au passage l'absolution pontificale qui la lavait de tout soupçon dans le meurtre de son premier époux André de Hongrie. Reconnaissante, elle offrit à Guillaume II Roger, frère du pape, le fief de Valernes, qui fut érigé en vicomté par lettres patentes en 1350[4]. La nouvelle vicomté comprenait les communautés de Bayons, Vaumeilh, la Motte, Bellaffaire, Gigors, Lauzet, les Mées, Mézel, Entrevennes et le Castellet, avec leurs juridictions et dépendances[5].
Un pogrom a lieu en 1355 contre la petite communauté juive locale.
La ville est ravagée par les Ligueurs durant les guerres de religion. Elle devient ville royale dans la première moitié du XVIIe siècle, et bénéficie d’une foire[6]. Une émeute anti-fiscale a lieu en 1775, et un avocat de Digne est pris à partie[7]. En 1785, une nouvelle émeute a lieu contre le piquet, autre nom de l’octroi, impôt sur les marchandises entrant dans la ville. Plusieurs membres de la municipalité sont d’ailleurs contre ce nouvel impôt, comme le juge Chauvet[8].
La société patriotique de la commune y est créée assez précocement pendant l’été 1792[9].
Au XIXe siècle, la commune produit des prunes séchées, les pistoles ; plusieurs maisons dont le grenier est aménagé en séchoir, avec des murs ajourés. Certains de ces aménagements se voient encore[10].
En 1884, la commune est touchée par l'épidémie de choléra : elle cause 9 morts[11]. Le 14 août 1891, le premier train de la ligne Nice-Digne arrive en gare de Mézel-Châteauredon[12].
Toponymie
La localité apparaît pour la première fois dans les textes en 1200 (Mesel) ; son nom serait tiré de l’occitan mezel signifiant lépreux[13].
Héraldique
Article détaillé : Armorial des communes des Alpes-de-Haute-Provence.Blasonnement :
D'or, à la lettre M de sable, posée en coeur, et trois roses de gueules, posées deux en chef et une en pointe[14]Armes parlantes : La lettre M capitale est l'initiale du nom de la ville.
Les trois roses étaient l'emblème de la famille Beaufort-Canillac, le seigneur du lieu, à qui appartenait la ville.Économie
Administration
Intercommunalité
Mézel fait partie de la Communauté de communes des Trois Vallées.
Cette intercommunalité est composée des communes suivantes :
Municipalité
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1977 (?) 1983 (?) Robert Fabre[15] mars 2001 mars 2008 Robert Granet PS mars 2008 Pierre Suzor[16] Enseignement
La commune est dotée d’une école primaire[17].
Démographie
Courbe d'évolution démographique de Mézel depuis 1793
Lieux et monuments
Architecture civile
Les plus anciennes maisons du vieux village, dans la grand-rue et les rues qui donnent dedans, peuvent remonter au XVIe siècle (encorbellement, meneaux, portes en arc surbaissé)[21]. Certaines des maisons à colombage datent du XVIIe siècle[22]. À l’entrée du village, se trouve un ancien relais de poste[23].
Sur une maison privée de la rue du Vallon, un cadran solaire blanc, en forme de cloche porte une légende originale « Une ex his » (en latin : l’une de celles-ci)[24].
Architecture utilitaire
Le pont sur l’Asse, dans sa troisième construction, en remplace un plus ancien, construit en 1657, qui lui-même succédait à un autre pont antérieur. Le pont actuel date de 1777. Il franchit le lit de l’Asse sur 6 arches surbaissées de 15 à 18 m de portée. Ses piles sont protégées par des avant et d'arrière-becs triangulaires. Sa longueur totale est de 105 m, sa largeur à l’origine était de 4,1 m, agrandie successivement en 1902 (pour placer des trottoirs en encorbellement sur des poutres métalliques) et en 1997, cette seconde opération préservant les qualités esthétiques de l’ouvrage[25].
La plus ancienne fontaine de la commune, dans le village, date de 1651[26].
Art religieux
La chapelle Notre-Dame-du-Rosaire est construite sur la colline qui surplombe le village, à l’est. Le portail est en plein cintre, orné d’une palmette sur le claveau central, et encadré de pilastres à impostes toscanes. L’entablement supporté par ces pilastres est surmonté de boules au-dessus des pilastres ; une niche en coquille est encore au-dessus. Un porche précède cette porte[27]. Elle possède une vieille grosse horloge.
La chapelle Notre-Dame-de-Liesse possédait un carrelage du XVIIe classé monument historique, qui a été volé en 1978[28].
L’église paroissiale Notre-Dame ou Saint-Laurent est construite à deux époques différentes. Les parties les plus anciennes sont le chœur, le clocher et la tribune à étage, d’époque gothique. Le chœur et la tribune sont voûtés sous croisées d’ogives. Le reste de l’église date de 1734, dont la nef voûté en berceau[29]. Une cloche est datée de 1611[30], l’autre de 1770, les deux sont classées[31].
Dans son mobilier, figurent :
- une statue de saint Joseph en bois, avec ses outils sur le socle, datant du XVIIe siècle[32] ;
- reliquaire de saint Laurent, du XVIIe[33] ;
- des bâtons et des lanternes de pénitents[34] ;
- sur un tableau original par son sujet, se retrouvent l’Immaculée conception sur un paysage de la commune (XIXe[35]) ;
- des stalles du début du XIXe siècle[36] ;
- la chaire de l’église date du XVIIe siècle selon Raymond Collier[37], du début du XIXe siècle selon les Monuments historiques, qui l’ont classé[38] ;
- un coffre de mariage du XVIe siècle, en bois, est lui aussi classé[39] ;
- les plats de quête en cuivre, du XVIe siècle, sont classés, dont en cuivre repoussé orné d’une Annonciation[40].
Personnalités liées à la commune
- Pierre Antoine Chauvet (1728-1808), député à la Législative, mort à Mézel
Voir aussi
Articles de Wikipédia
- Liste des communes des Alpes-de-Haute-Provence
- Anciennes communes des Alpes-de-Haute-Provence
- Armorial des communes des Alpes-de-Haute-Provence
- Huile d'olive de Provence AOC
Liens externes
Sources
Bibliographie
- Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, Imprimerie Louis Jean, 1986, 559 p.
- Sous la direction d’Édouard Baratier, Georges Duby, et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Librairie Armand Colin, Paris, 1969
Notes
- Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », 1989, Relié, 72 (non-paginé) p. (ISBN 978-2-7399-5004-7)
- Édouard Baratier, Georges Duby, et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Librairie Armand Colin, Paris, 1969, p. 184 Sous la direction d’
- Lucien Stouff, « Ports, routes et foires du XIIIe au XVe siècle », carte 86 et commentaire in Baratier, Duby & Hildesheimer, op. cit.
- Jean-Marie Schio, Guillaume II Roger de Beaufort
- Édouard de Laplane, Histoire de Sisteron, tirée de ses archives, Digne, 1845, T. I, p. 126.
- Baratier et Hilsdesheimer, « carte 122 : Les foires (1713-1789) », in Baratier, Duby & Hildesheimer, op. cit.
- André Lombard, « Violences et troubles de 1789 à l’An VI », La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 153
- ISBN 978-2-07-035971-4, p. 113-114 Jean Nicolas, La Rébellion française : mouvements populaires et conscience sociale, 1661-1789, Paris : Gallimard, 2008. Collection Folio,
- Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires», La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 296-297
- Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, Imprimerie Louis Jean, 1986, 559 p., p 350
- Pierre Colomb, « L'épidémie de choléra de 1884 », Annales de Haute-Provence, Bulletin de la Société scientifique et littéraire de Haute-Provence, no 320, 3e trimestre 1992, p 205
- Raymond Collier, op. cit., p 425
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, Genève : Librairie Droz, 1990. Collection Publications romanes et françaises, volume CVCIII. Volume I : Formations préceltiques, celtiques, romanes § 20984, p 1118
- Louis de Bresc Armorial des communes de Provence 1866. Réédition - Marcel Petit CPM - Raphèle-lès-Arles 1994
- Marie-France Garaud (RPR, candidate indépendante) à l’élection présidentielle de 1981, cf Conseil constitutionnel, liste des élus ayant présenté les candidats à l’élection du Président de la République, Journal officiel de la République française du 15 avril 1981, page 1050, disponible en ligne, consulté le 29 juillet 2010 Robert Fabre est l’un des 500 élus qui ont parrainé la candidature de
- Site de la préfecture des AHP
- Liste des écoles de la circonscription de Digne, publiée le 6 avril 2010, consultée le 31 octobre 2010 Inspection académique des Alpes-de-Haute-Provence,
- Population municipale au 1er janvier 2007, consulté le 3 janvier 2010 Insee,
- Mézel sur le site de l’Insee
- notice communale de Mézel sur la base de données Cassini, consultée le 27 juillet 2009 EHESS,
- op. cit., p 368 Raymond Collier,
- Raymond Collier, op. cit., p 363
- Raymond Collier, op. cit., p 424
- ISBN 2-7449-0309-4 , p 113 Jean-Marie Homet et Franck Rozet, Cadrans solaires des Alpes-de-Haute-Provence, Édisud, Aix-en-Provence, 2002,
- Notice qui lui est consacrée par Guy Barruol in Guy Barruol, Philippe Autran et Jacqueline Ursch, D'une rive à l'autre : les ponts de Haute-Provence de l’Antiquité à nos jours, Les Alpes de Lumière no 153, Forcalquier 2006, p 100
- Raymond Collier, op. cit., p 427
- Raymond Collier, op. cit., p 230
- notice de la Base Palissy, consultée le 22 novembre 2008 Arrêté du 10 septembre 1971,
- Raymond Collier, op. cit., p 172 et 214
- Raymond Collier, op. cit., p 529
- notice de la Base Palissy, consultée le 22 novembre 2008 Arrêté du 7 décembre 1943,
- Raymond Collier, op. cit., p 468
- Raymond Collier, op. cit., p 470
- Raymond Collier, op. cit., p 474
- Raymond Collier, op. cit., p 481
- Raymond Collier, op. cit., p 517
- Raymond Collier, op. cit., p 518
- notice de la Base Palissy, consultée le 22 novembre 2008 Arrêté du 22 février 1979,
- notice de la Base Palissy, consultée le 22 novembre 2008 Arrêté du 19 juin 1908,
- notice de la Base Palissy, consultée le 22 novembre 2008 Arrêté du 20 juin 1933,
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