Muséum National d’Histoire Naturelle

Muséum National d’Histoire Naturelle

Muséum national d'histoire naturelle

Muséum national d'histoire naturelle
Muséum histoire naturelle.jpg
Muséum national d'histoire naturelle : Grande galerie de l'évolution au Jardin des Plantes de Paris
Informations géographiques
Coordonnées 48° 50′ 32″ Nord
       2° 21′ 23″ Est
/ 48.8422, 2.3564
Pays France France
Localité Paris
Informations générales
Date d'ouverture 1790
Collections Animaux, fossiles, minéraux, roches, météorites, herbiers, Objets ethnographiques, cryptogames,
Informations visiteurs
Visiteurs / an 1,9 millions
(tous sites confondus)
Adresse Jardin des Plantes
57, rue Cuvier
75005 Paris
Site officiel Site officiel du Muséum
  Géolocalisation sur la carte : Paris
Paris arr jms.gif
Muséum national d'histoire naturelle
Muséum national d'histoire naturelle

Le Muséum national d'histoire naturelle est un établissement français de recherche scientifique et de diffusion de la culture naturaliste, ayant le statut de grand établissement, placé sous tutelle conjointe des ministères de l'Éducation nationale, de la Recherche et de l'Environnement. Son siège est à Paris mais il dispose d'établissements ailleurs en France. Ses missions principales sont la conservation de collections scientifiques comprenant plus de 62 millions d'articles ainsi que des espèces vivantes sur 13 sites à Paris et en province, la diffusion de la culture scientifique dans les spécialités propres à l'établissement, la recherche et la formation à la recherche. Ces spécialités concernent les disciplines propres à l'Histoire naturelle, à savoir l'étude du monde animal (zoologie et disciplines dérivées), celle du monde végétal (botanique et disciplines dérivées) et celle de la Terre et du monde minéral (géomorphologie, écologie, minéralogie, pétrologie...). Dans l'expression « histoire naturelle », le mot « Histoire » renvoie à l'histoire de notre planète et celle de la vie (paléontologie). La Galerie de paléontologie est d'ailleurs l'une des galeries les plus visitées, avec la grande galerie de l'Évolution.

(M) Ce site est desservi par les stations de métro : Censier - DaubentonJussieu et Gare d'Austerlitz.

Sommaire

Histoire

XVIIe siècle

Sous Louis XIII, l'édit royal de 1635 crée le Jardin royal des plantes médicinales, l'un des plus anciens établissements scientifiques de France. L'intendant et les titulaires des principales charges sont tous docteurs en médecine.

XVIIIe siècle

Au XVIIIe siècle, l'activité se transforme : on passe de l'art de guérir avec les plantes à l'histoire naturelle. La déclaration royale du 31 mars 1718 sépare la charge de premier médecin du roi de la surintendance du Jardin.

En 1739, Georges Louis Leclerc, comte de Buffon (1707-1788) est nommé intendant. Il dirige pendant 50 ans ce que l'on appelle alors le Jardin du roi. Sa notoriété internationale et son travail acharné font du lieu l'un des phares scientifiques du XVIIIe siècle. À sa mort, en 1788, le Roi nomme à la tête du jardin un militaire, Charles-François de Flahaut, comte de La Billarderie. Sous la conduite de Louis Jean-Marie Daubenton, le personnel du Jardin, notamment les démonstrateurs, font connaître leur mécontentement auprès du roi, mais sans succès.

Buffon face a la grande galerie de l'Évolution

La Révolution va transformer profondément le fonctionnement du Jardin. Le 20 août 1790, un décret de l'Assemblée nationale demande aux démonstrateurs de rédiger un projet pour sa réorganisation. La première assemblée vote le départ du comte de La Billarderie et élit à l'unanimité Daubenton comme président. Il forme une commission comprenant Antoine-François Fourcroy, Bernard Lacépède et Antoine Portal. Celle-ci est chargée de rédiger le règlement de la nouvelle institution et d'en fixer le fonctionnement. Elle détermine aussi les missions du Muséum : instruire le public mais aussi de constituer des collections et de participer activement à la recherche scientifique. Le corps des professeurs et leur directeur, élu et renouvelé chaque année devant être le garant de l'indépendance de la recherche.

Mais le projet n'aboutit pas, l'Assemblée nationale ne donnant pas de suite. En 1791, La Billarderie démissionne et est remplacé par Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre. Ce n'est qu'en 1793 que Joseph Lakanal (1762-1845) apportant les collections du Prince de Condé rencontre Daubenton et découvre le projet de 1790. Lakanal le porte à l'Assemblée et, dès le lendemain 10 juin 1793, obtient le vote du décret établissant le Muséum, donnant ainsi une existence juridique propre.

Le poste d'intendant est alors remplacé par la fonction de directeur. L'ancienne hiérarchie, notamment en démonstrateurs et sous-démonstrateurs, est abolie. Douze postes de professeurs assurent, de façon égale et collégiale, l’administration du Muséum. Les enseignements sont répartis en douze chaires professorales.

XIXe siècle

Au cours de la première moitié du XIXe siècle, le Muséum connaît une période de grande prospérité. Avec la nomination, en 1836, du chimiste Eugène Chevreul (1786-1889), il se tourne, comme sa rivale la Faculté des sciences de Paris, vers les sciences expérimentales. Cette période prend fin avec l'arrivée d'Alphonse Milne-Edwards, en 1890, et la promulgation du décret du 12 décembre 1891 qui signe le retour en force de l'histoire naturelle (cette politique restera en vigueur jusqu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale).

XXe siècle

La loi de finances du 31 décembre 1907 fait franchir un nouveau pas au Muséum : elle lui accorde l'autonomie financière en le dotant d'un budget propre qu'il administre.

Parallèlement aux nouveaux champs d'activité ouverts par le colonialisme, le Muséum engage un mouvement d'expansion hors de la capitale. Pour favoriser ses activités de recherche liées à la mer, il implante, en 1928, son laboratoire maritime à Saint-Servan, puis à Dinard. Son activité botanique ne s'étant pas démentie, il devient propriétaire par legs du domaine de Chèvreloup, en 1934. Il hérite aussi de la propriété de l'entomologiste Jean Henri Fabre à Sérignan-du-Comtat, près d'Orange, en 1822. À la suite de la décolonisation, le Muséum concentre ses efforts sur la prise de conscience des déséquilibres causés à la nature par l'expansion humaine. En 1948, il participe à la création de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Plus tard, il installe dans ses murs un service de conservation de la nature (1962), le secrétariat de la Faune et de la Flore (1979) et une délégation permanente à l'Environnement (1992) qui développent l'approche géonomique des rapports homme-nature.

D'autres acquisitions sont faites en province : l'abri Pataud en Dordogne (1957), le Parc animalier de la Haute-Touche dans l'Indre (1958), le Jardin botanique de Val Rahmeh à Menton (1966), la station de biologie végétale de Cherré dans la Sarthe et la station de biologie maritime de Concarneau (1996).

En 1975, un plan de réhabilitation des locaux et de regroupement des laboratoires permet notamment de spectaculaires réalisations, comme la zoothèque souterraine (1986) et la transformation de l'ancienne galerie de zoologie en grande galerie de l'Évolution (1994). Le statut de 1985 met fin au rôle d'administrateurs des professeurs et installe trois conseils qui assurent la gestion du Muséum en remplacement de l'assemblée des professeurs en charge depuis 1793. Tout récemment, le décret de 2001 crée des niveaux hiérarchiques intermédiaires entre la direction et la recherche, ainsi que des structures transversales pour renforcer la cohérence des actions liées aux grandes missions. Le Muséum tient aujourd’hui un rôle national et international majeur dans le développement de l'histoire naturelle.

Le fonctionnement

Le Muséum national d'histoire naturelle dispose de :

Quatre directions transversales

  1. Direction des collections,
  2. Direction des bibliothèques et de la documentation,
  3. Direction de la recherche, de l'enseignement et de la pédagogie,
  4. Direction de l'information, de la communication, de l'accueil et des partenariats.

Dix départements scientifiques

Sept départements de recherche

  1. Écologie et gestion de la biodiversité,
  2. Histoire de la Terre,
  3. Hommes, natures, sociétés,
  4. Milieux et peuplements aquatiques,
  5. Préhistoire,
  6. Régulations, développement et diversité moléculaire,
  7. Systématique et évolution.

Trois départements de diffusion

  1. Galeries du jardin des Plantes,
  2. Jardins botaniques et zoologiques,
  3. Musée de l'Homme.

Les établissements du Muséum

En 2008, le Muséum possède à Paris :

et hors de Paris :

Collections scientifiques

À l'exception des espèces vivantes, les collections du Muséum, conservées en quasi totalité sur ses sites parisiens[1], sont, avec plus de 62 millions d'articles, parmi les plus riches du monde avec celles du National Museum of Natural History de Washington et du Muséum d'histoire naturelle de Londres[2] :

Type de collection Quantité
Minéraux 243 000 échantillons[réf. nécessaire].
Roches 300 000 échantillons[réf. nécessaire].
Météorites 3 050 échantillons[3].
Fossiles 2 700 000 spécimens[4].
Champignons Herbier de 500 000 spécimens[5].
Algues et micro-algues Herbier de 570 000 spécimens[6].
Mousses et lichens 900 000 et 500 000 spécimens[7].
Plantes à fleurs et fougères 8 000 000 spécimens illustrant 320 000 espèces vasculaires[8].
Méduses, coraux, anémones Respectivement 2 000 - 35 000 - 2 000 spécimens[9].
Mollusques 5 000 000 spécimens[10].
Insectes 40 000 000 spécimens[11].
Poissons 400 000 spécimens[12].
Reptiles 130 000 spécimens[13].
Amphibiens 170 000 spécimens[14].
Oiseaux 130 000 spécimens[15] mis en peau.
Mammifères 130 000 spécimens[16].
Crânes humains 35 000 spécimens.
Pièces préhistoriques 2 000 000 + pièces[17].
Objets ethnographiques 300 000 spécimens.[réf. nécessaire]
Plantes vivantes 25 000 spécimens.[réf. nécessaire]
Animaux vivants 5 000 spécimens.[réf. nécessaire]

La collection d'algues[6] est composée d'un herbier d'environ 570 000 spécimens et d'une algothèque d'environ 1 000 souches répertoriées d'algues d'eau douce vivantes.

La collection de champignons[5] est composée d'un herbier de 500 000 spécimens, d'une mycothèque comportant 4 000 souches vivantes et de 420 modèles en cire colorée représentant des champignons de la région parisienne, réalisés par André-Pierre Pinson, chirurgien-major sous Louis XVI.

La collection de fossiles[4] est composée de plus de 2,7 millions de spécimens dont :

  • la collection de vertébrés comprenant 300 000 spécimens de mammifères, reptiles, oiseaux et poissons ;
  • la collection d'invertébrés comprenant environ 2,5 millions de spécimens, particulièrement riche en mollusques tertiaires de France et d'Europe ;
  • la collection de paléobotanique comprenant plus de 200 000 exemplaires de plantes fossiles ;
  • la collection de micropaléontologie comprenant plus de 30 000 lames répertoriées de foraminifères.

Bibliothèques

Le Muséum national d'histoire naturelle comprend une direction des bibliothèques et de la documentation, qui fédère la Bibliothèque centrale du Muséum et 27 bibliothèques de laboratoires, certaines au Muséum même, les autres présentes sur certains des autres sites du Muséum.

Le Cabinet du Roi comprenait déjà au moment de la Révolution quelques dizaines d'ouvrages. Toutefois, le décret du 10 juin 1793 va créer les conditions de son développement. D'une part, la bibliothèque reçoit une existence officielle et le premier étage lui est attribué[18]. D'autre part, le décret prononce l'attribution au Muséum de la collection des « Vélins du Roi », toujours conservés par l'établissement et désormais numérisés, ainsi que les doubles d'ouvrages d'histoire naturelle présents à la bibliothèque royale. Surtout, il autorise le Muséum à alimenter ses collections dans les dépôts littéraires de la capitale.

La bibliothèque prend ainsi rapidement de l'ampleur, constituant une collection encyclopédique avec un net intérêt pour les sciences, en particulier biologiques, et les techniques. La bibliothèque reçoit par ailleurs d'importants dons et legs, notamment de Georges Cuvier ou de Michel-Eugène Chevreul.

En 1823, les collections atteignent déjà 15 000 volumes. En 1833, la construction du bâtiment de minéralogie et géologie par Charles Rohault de Fleury fournit l'occasion d'installer la bibliothèque dans des locaux plus vastes, ouverts en 1837. Cette nouvelle bibliothèque servira pendant plus d'un siècle, alors même que les collections augmentent encore (300 000 volumes vers 1950). Henri Delage conçoit donc l'actuel bâtiment, inauguré le 26 juin 1963, qui comprend deux salles de lecture et sept niveaux de magasins.

Les collections actuelles de la bibliothèque centrale peuvent être estimées à environ 200 000 volumes de livres modernes, plus de 13 000 titres de périodiques (3 000 vivants environ), environ 105 000 imprimés anciens, près de 8 000 manuscrits, des cartes, des estampes et un millier d'objets d'art[19].

Depuis 1992, la bibliothèque centrale est dépositaire d'un « fonds polaire » constitué par Jean Malaurie. Elle donne désormais aussi accès à une dizaine de bases de données et près de 5 000 titres de périodiques électroniques[20].

Une médiathèque, ouverte à un large public, comprend environ 6 000 ouvrages, une centaine de périodiques et des dossiers documentaires.

Le budget propre de la bibliothèque est d'environ 1,3 million d'euros. La bibliothèque du Muséum est CADIST et « pôle associé » de la Bibliothèque nationale de France.

Parmi les 27 bibliothèques associées, la bibliothèque du Musée de l'Homme a été en grande partie transférée au Musée du quai Branly, mais des considérations pratiques et scientifiques ont conduit les responsables de ce dernier musée à en restituer une importante partie au Musée de l'Homme. À travers cette bibliothèque, le MNHN est CADIST à un autre titre[21].

Direction

Directeur élu pour un an.

Directeur élu pour deux ans.

Directeur nommé pour cinq ans.

Président nommé pour cinq ans.

Notes

  1. Ainsi qu'aux Eyzies et à Sérignan
  2. (fr) Quelles collections ? sur http://www.mnhn.fr. Consulté le 1er août 2008
  3. (fr) Quelles collections ? Les météorites sur http://www.mnhn.fr. Consulté le 1er août 2008
  4. a  et b (fr) Quelles collections ? Les fossiles sur http://www.mnhn.fr. Consulté le 1er août 2008
  5. a  et b (fr) Quelles collections ? Champignons sur http://www.mnhn.fr. Consulté le 1er août 2008
  6. a  et b (fr) Quelles collections ? Algues sur http://www.mnhn.fr. Consulté le 1er août 2008
  7. (fr) Quelles collections ? Mousses et lichens sur http://www.mnhn.fr. Consulté le 1er août 2008
  8. (fr) Quelles collections ? Plantes à fleurs et fougères sur http://www.mnhn.fr. Consulté le 1er août 2008
  9. (fr) Quelles collections ? Méduses, coraux, anémones sur http://www.mnhn.fr. Consulté le 1er août 2008
  10. (fr) Quelles collections ? Les mollusques sur http://www.mnhn.fr. Consulté le 1er août 2008
  11. (fr) Quelles collections ? Les insectes sur http://www.mnhn.fr. Consulté le 1er août 2008
  12. (fr) Quelles collections ? Les poissons sur http://www.mnhn.fr. Consulté le 1er août 2008
  13. (fr) Quelles collections ? Les reptiles sur http://www.mnhn.fr. Consulté le 1er août 2008
  14. (fr) Quelles collections ? Les amphibiens sur http://www.mnhn.fr. Consulté le 1er août 2008
  15. (fr) Quelles collections ? Les oiseaux sur http://www.mnhn.fr. Consulté le 1er août 2008
  16. (fr) Quelles collections ? Les mammifères sur http://www.mnhn.fr. Consulté le 1er août 2008
  17. (fr) Quelles collections ? Pièces préhistoriques sur http://www.mnhn.fr. Consulté le 1er août 2008
  18. Pascale Heurtel, « Muséum national d'histoire naturelle », dans Les Bibliothèques parisiennes : architecture et décor, [2002], p. 166-167.
  19. Sophie Guérinot-Nawrocki, Rapport de stage à la Bibliothèque Centrale du Muséum national d'histoire naturelle, 2004, en ligne sur le site de l'Enssib.
  20. Rapport d'activités pour 2006, p. 13
  21. Véronique Heurtematte, « Ecce homo », dans Livres Hebdo, no 717, 18 janvier 2008, p. 72.

Voir aussi

Bibliographie

  • Claude Blanckaert, Claudine Cohen, Pietro Corsi et Jean-Louis Fischer (dir.), Le Muséum au premier siècle de son histoire : [actes du colloque de Paris, juin 1993, centre Alexandere Koyré], Éd. du MNHN, coll. « Archives », Paris, 1997. 687 p. (ISBN 2-85653-516-X).
  • Philippe Jaussaud, Édouard-Raoul Brygoo, Du Jardin au Muséum en 516 biographies, Publications scientifiques du MNHN, coll. « Archives », Paris, 2004. 630 p. (ISBN 2-85653-565-8).
  • Yves Laissus, Le Muséum national d'histoire naturelle, Gallimard, coll. « Découvertes », Paris, 2003, [nouv. éd.]. 128 p. (ISBN 2-07-053323-9).
  • Philippe Morat (dir.), L'Herbier du monde. Cinq siècles d'aventures et de passions botaniques au Muséum d'histoire naturelle, Les Arènes, 2004 (ISBN 2-912485-71-1).

Liens internes

Liens externes

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