Meduse (animal)

Meduse (animal)

Méduse (animal)

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Nom vernaculaire ou
nom normalisé ambigu :
Le terme « Méduse » s'applique, en français,
à plusieurs taxons distincts. Icône de redirection
Méduse
Exemple de méduse: Rhizostoma pulmo
Exemple de méduse: Rhizostoma pulmo
Taxons concernés

Le terme méduse est un nom vernaculaire désignant les formes libres de nombreux groupes de cnidaires et s'opposent donc aux formes polypes, sessiles. Les méduses sont généralement des prédateurs, elles paralysent leurs proies grâce à leurs cnidocytes et peuvent posséder des structures sensorielles très élaborées comme des ocelles, rassemblées au sein des rhopalia. Certaines méduses appartenant à la classe des cubozoa peuvent être mortelles pour l'Homme. Dans le cycle de vie de certains groupes de cnidaires, la forme méduse peut alterner avec la phase polype, mais d'autres vivent uniquement à l'état de méduse. Les méduses sont par ailleurs considérées - au vu de résultats récents de phylogénie moléculaire - comme un caractère propre à l'un des deux groupes de cnidaires, appelé en conséquence Medusozoa. L'autre groupe étant celui des Anthozoa [1]. Cependant l'origine évolutive exacte de la forme méduse est encore mal comprise.

Sommaire

Description

Les méduses font partie du compartiment planctonique. Elles passent toute leur vie en pleine eau. Elles sont composées de 97 % d'eau et de 3 % de matière sèche. Les mouvements des méduses sont lents ; elles sont entrainées par les courants marins. Presque toutes les méduses sont marines, seules de rares espèces vivent en eau douce, (env. 1 %). Une méduse est formée d'une calotte appelée ombrelle et d'un axe vertical (manubrium), fixé au centre de la face inférieure. Au bord de l'ombrelle sont attachées des tentacules. La contraction des muscles de l'ombrelle propulse la méduse par bonds.

Les mers arctiques abritent des méduses de 2 m de diamètre dont les tentacules peuvent atteindre quarante mètres de longueur[2]. Certaines méduses pourraient même atteindre trois mètres de diamètre, avec des tentacules de dix-huit mètres (c'est le cas pour la méduse Cyanea capillata).

Classification

Il existe plusieurs centaines d'espèces de méduses, elles se répartissent en deux classes, elles-mêmes subdivisées en 7 ordres :

  • Les Hydroméduses : La classe des hydroméduses regroupe les méduses autonomes qui représentent l'organisation la plus simple ; elle a été subdivisée en deux ordres :
  1. Les Trachyméduses : Ce sont des méduses de petite taille, mesurant quelque centimètres de diamètre. Elles sont hémisphériques ou aplaties. Le nombre de leurs tentacules varie de 8 à 32. Les trachyméduses habitent généralement en haute mer et ne sont présentes dans les zones côtières que pendant les saisons froides, amenées par les courants. Le type Geryonia proboscidalis peut être rencontré en Méditerranée.
  2. Les Narcoméduses : ce sont des méduses dont l'organisation est plus complexe. Leur ombrelle est le plus souvent aplatie, lenticulaire ou discoïdale. Les narcoméduses sont peu nombreuses, mais abondantes en Méditerranée ; elles sont plus rares dans les mers tropicales et à peine représentées dans les mers froides. Leur taille varie en général de 3 à 30 mm de diamètre, et sont amenées près des rivages par les courants pendant la saison froide.
  • Les Acalèphes (ou Scyphoméduses) : ce sont des méduses urticantes et les plus évoluées. L'ombrelle est le plus souvent hémisphérique et sa musculature est bien développée. Les acalèphes sont généralement de grande taille et sont pélagiques. Elles appartiennent soit au plancton côtier, soit au plancton de haute mer. Les Acalèphes ont été répartis en cinq ordres :
  1. Les Charybdéides : méduses extrêmement urticantes de forme cubique possédant quatre tentacules creux. Ces méduses sont aussi parfois rangées dans un ordre à part, les cuboméduses.
  2. Les Coronates : méduses dont le bord de l'ombrelle est découpé en lobes au fond desquels sont insérés les tentacules. Les Coronates sont des espèces de haute mer des régions tropicales.
  3. Les Séméostomes : méduses possédant des tentacules très urticants. Aurelia aurita est une méduse séméostome de grande taille bien connue. Pelagia noctiluca est une méduse Séméostome de couleur rose chair phosphorescente.
  4. Les Rhizostomes : Ces méduses sont les plus évoluées, elles se nourrissent de petits animaux planctoniques. Les Rhizostomes abondent surtout dans les mers chaudes, mais on les trouve aussi dans les mers tempérées. Elles vivent en association avec des algues symbiotiques : les zooxanthelles.
  5. Les Lucernaires : méduses Scyphistomes n'ayant pas réalisé leurs strobilation et devenues sexuées. Il s'agit d'une forme néoténique. La Lucernaire est une sorte de méduse fixée par un pédoncule. Elles sont souvent accrochés à une zostère.

Écologie

Dans les écosystèmes marins, et plus rarement en eau douce ou saumâtre, les méduses jouent un rôle encore mal compris, mais probablement important dans la régulation des populations de poissons et de zooplancton.

On observe à intervalles plus ou moins réguliers (pseudo-cycliques) des pullulations cycliques de méduses qui parfois frappent les pêcheurs et les populations côtières ; on parle alors d'année à méduses (exemple : 2008, pour le Golfe du lion selon l'IFREMER).

Prédateurs

Très souvent fuie à cause de ses cellules urticantes, la méduse a néanmoins des prédateurs.

Les deux plus grands consommateurs de méduses sont la Tortue Luth dont elle est le mets favori, et l'Anémone de mer. Le Thon rouge en est aussi très friand. Dans une moindre mesure, des crustacés apprécient le cadavre de certaines espèces. Certaines espèces peuvent manger des congénères plus petits qu'elles.

L'Homme peut aussi être qualifié de prédateur, étant donné qu'elle est consommée dans des pays d'Asie tels la Chine ou le Japon.

Pullulations

Article détaillé : Pullulation de méduses.
Pullulation de méduses. Ici Aurelia aurita.
Méduse échouée sur une plage d'Italie.

Plusieurs espèces connaissent des pullulations cycliques, qui peuvent poser problème pour la baignade, la plongée sous-marine et plus rarement les centrales nucléaires (risque de colmatage des dégrilleurs des installations de refroidissement) ou certaines industries nécessitant de pomper de l'eau de mer (usines de désalinisation...). Les méduses urticantes peuvent aussi perturber les piscicultures marines. Ces pullulations peuvent générer des coûts économiques et sociaux importants. À titre d'exemple, la ville de Cannes[3], qui dépend fortement du tourisme, a dû poser lors de l'été 2007 des filets de protection (80 000 euros pour trois mois) pour protéger les baigneurs des méduses pelagia noctiluca urticantes (sur des zones de 50 m × 25 m). Ces méduses pullulent épisodiquement (22 jours en 2006 à Cannes) probablement en raison de la régression de plusieurs espèces de thons (le thon spécialement le thon rouge est un grand prédateur de la méduse blanche pelagia (qui recueille aussi les œufs de certaines espèces de poissons), mais les thons sont largement surpêchés en Méditerranée, et l'augmentation de la température de l'eau semble aussi favoriser les pullulations.

Ces explosions démographiques de méduses semblent obéir à des facteurs connus (cf. infra) et aussi répondre à des causes encore inconnues. Les médias voire le cinéma ont pu amplifier le ressenti de ce phénomène, qu'il soit naturel ou non.

Causes (connues ou supposées) et impacts : Il semble qu'un déséquilibre écologique lié aux effets combinés du réchauffement, de la surpêche et de la pollution soit en cause. Ces problèmes ayant causé la disparition de certains poissons (thons et autres prédateurs de méduses adultes ou à l'état de larves) et d'autres prédateurs des méduses (ex. : tortues marines), ils semblent pouvoir favoriser les pullulations y compris tard dans l'année pour certaines espèces.

  • Ainsi en Irlande du nord, mi-novembre 2007, une pisciculture a perdu plus de 100 000 saumons, attaqués par des millions de petites méduses urticantes (2 millions $ de dégâts)[4]
  • Depuis août 2005, en Mer du Japon, au large du Japon, de la Chine et de la Corée du Sud, on assiste à une spectaculaire augmentation de la population d'une méduse géante autrefois peu commune Nemopilema nomurai, qui pèse jusqu'à 220 kg pour une taille atteignant 2 mètres. Jusqu'à 1 000 de ces méduses ont été trouvées dans un seul filet (où elles empoisonnent ou asphyxient par écrasement les poissons)[5]alors que certains pêcheurs dénoncent la disparition d'environ 80 % des poissons de mer, les filets craquent sous le poids des méduses, dont certaines méduses géantes (2 m de long et 200 kg environ)[6] qui se sont anormalement développées dans une eau enrichie en nutriments et appauvries en prédateurs de méduses.
  • Le littoral méditerranéen de l'Espagne, notamment celui de Barcelone ont connu dès juin 2007 des invasions de méduses (Plus de 10 000 blessés, plus ou moins graves en quelques mois). Cette invasion serait due notamment à l'élévation de la température de l'eau de 2 °C et de la régression des prédateurs des méduses (thons, tortues, …).
  • La centrale nucléaire de Gravelines a déjà connu des problèmes liés à une pullulation de méduses dites « groseille de mer » (cténophore en réalité) qui ont failli provoquer l’arrêt de la centrale par colmatage des prises d'eau du système de refroidissement.
  • Ces invasions régulières de méduses peuvent - lorsqu'elles se déposent par dizaines de milliers sur les plages où elles meurent - être classées parmi les pollutions naturelles. Elles posent des problèmes pour partie comparables à ceux posés par les chenilles processionnaires (pour leur caractère urticant/allergène) ou par les criquets pélerins pour les dégâts qu'ils causent.

Consommation humaine

Les méduses sont consommées séchées en Asie, en particulier au Japon (kurage), notamment coupées en lamelles sous forme de salades. Chaque année les Japonais en consomment environ 13 tonnes[7]. En Chine et en Malaisie, les méduses sont également consommées séchées, notamment sous forme de brochettes.

Divers

En astronomie, le rémanent de supernova IC 443, issu de l'explosion d'une étoile massive est composé de deux lobes dont l'un est plus brillant avec un bord bien délimité et l'autre plus diffus et de structure plus filamentaire, le tout évoquant une méduse. Pour cette raison cet objet est parfois appelé Nébuleuse de la Méduse.

Notes et références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Jellyfish ».
  • De Rüdiger Wehner, Walter Gehring: Biologie et physiologie animales. Bases moléculaires, cellulaires, anatomiques et fonctionnelles. (traduit par Christiane Elisabeth Meyer). Publié 1999 par "De Boeck Université", 864 pages (ISBN 2744500097)
    « L'originalité de cet ouvrage est de présenter les fondements de la biologie et de la physiologie animales comparées mais aussi de rendre compte des données les plus récentes dans ces domaines » (NDE).

Voir aussi

Liens externes

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