Gare de caen

Gare de caen

Gare de Caen

Caen
Caen gare bv.jpg
Le bâtiment voyageurs en 2009
Localisation
Pays France France
Ville Caen
Adresse 15, Place de la gare
14000 Caen
Gestion et exploitation
Propriétaire RFF / SNCF
Exploitant SNCF
Services TGV
CORAIL iNTERCiTéS
ter Basse-Normandie
Caractéristiques
Voies 7
Transit annuel 3,4 millions (2008)
Historique
Mise en service 1857-1858
Correspondances
Tramway A-B
Bus Twisto Lignes 1, 3, 6, 5, 9 et 11
Bus verts Lignes départementales

49° 10′ 35″ N 0° 20′ 52″ W / 49.1764, -0.3477

La gare de Caen, autrefois appelée gare de l'Ouest, gare de l'État ou gare Calvados, est la gare principale et désormais la seule gare de la ville française de Caen. La gare se trouve sur la ligne de chemin de fer de Paris-Saint-Lazare à Cherbourg, les services de la SNCF s'y arrêtant sont principalement Grandes Lignes (Corail Intercités depuis 2006) bien que quelques services régionaux s'y arrêtent également.

Les liaisons typiques relient Caen à Cherbourg, Lisieux, Évreux, Paris, Rouen, Saint-Lô, Rennes, Bayeux, Lison, Alençon, Le Mans et Tours.

Elle est fréquentée par 3,4 millions de passagers par an.

Sommaire

Histoire

L'ouverture de la gare (1857)

En 1846, la réalisation d'une nouvelle ligne reliant Paris à Caen à partir de Mantes-la-Jolie est concédée ; mais les travaux de cette ligne, prolongée jusqu'à Cherbourg, ne commencent qu'en 1853 du fait de la crise financière de 1847 puis des événements de 1848[1]. À Caen, une vive polémique oppose les édiles sur l'emplacement de la nouvelle gare à construire. Plusieurs terrains sont suggérés à Saint-Gilles, à la Demi-Lune, dans le centre-ville, rue de l'Arquette ou dans la Prairie. Six projets sont proposés, mais deux options principales sont en fait opposées ; l'un prévoit de construire la gare au plus près du centre-ville, l'autre à proximité du port de Caen[2]. Faute d'accord, les premiers trains de la Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest en provenance de Paris, à partir du 29 décembre 1855, arrivent dans une gare provisoire bâtie à Mondeville.

C'est finalement à proximité des abattoirs, transférés en 1855 à Vaucelles[3], que la gare définitive est construite. Du fait de l'existence des abattoirs, la gare a du être construite « dos à la ville », obligeant ainsi les usagers à la contourner afin de rejoindre le centre de Caen. Une gare marchandise est aménagée à proximité des abattoirs, notamment pour le transport du bétail. Un pont est également construit sur l'Orne pour la relier au bassin Saint-Pierre.

Les bâtiments sont terminés en juin 1857[4], mais la gare n'est officiellement inaugurée que le 3 août 1858 par l'Empereur Napoléon III et l'Impératrice Eugénie. Elle est construite sur le modèle des gares de première classe de la Compagnie de l'Ouest. Sa façade est similaire à celle de la gare du Mans, ouverte en 1854. Un corps central de cinq travées, surmonté d'une horloge, est flanqué de deux ailes en retrait de sept travées chacune. D'inspiration néo-classique, cette façade aux lignes très simples est scandée par des baies en plein cintre surmontées d'un entablement élémentaire. Les quais sont protégés par deux grandes halles métalliques. Les chapiteaux des trois piliers soutenant ces halles sont ornés des écussons aux armes des villes de Paris, Caen, Cherbourg, Lisieux et Saint-Lô[2].

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L'étoile ferroviaire de Caen

Article détaillé : étoile ferroviaire de Caen.

La ligne atteignant la gare définitive de Caen est ouverte le 1er septembre 1857. Dès le 1858, la ligne Paris - Caen est prolongée jusqu'à Cherbourg. En 1873, la ligne Caen - Berjou est ouverte, permettant la liaison Caen - Flers - Laval. En 1877, un raccordement entre la gare de Caen et la ligne de Caen à la mer autorise des liaisons directes vers Courseulles-sur-Mer ; la gare prend alors le nom de gare de Caen - Ouest pour la distinguer de la gare de Caen Saint-Martin, terminus de la ligne de Caen à la mer. Vers l'est, la ligne Caen - Dozulé-Putot est ouverte en 1881. Enfin en 1886, le premier tronçon de la ligne Caen - Vire est ouvert : la ligne est terminée en 1891. La gare de Caen devient donc à la fin du XIXe siècle le centre d'un véritable réseau régional. La plupart de ces lignes ont été fermées dans la seconde moitié du XXe siècle. La gare de Caen reste toutefois au cœur d'un réseau inter-régional important, grâce aux étoiles ferroviaires de Mézidon et de Lison.

La gare au XXe siècle

Entrée annexe, côté parco-train

À partir de 1901, la gare est reliée par le tramway de Caen à la gare Saint-Martin et au quartier ouest de la ville. En 1902, une petite gare sur le modèle de la gare de Caen Saint-Pierre est construite par les chemins de fer du Calvados sur la place en face de la gare de l'Ouest. Quand la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest est rachetée en 1909 par la Compagnie des chemins de fer de l'État, la gare de Caen - Ouest devient la gare de Caen - État.

Celle-ci est reconstruite en 1934[5] par Henri Pacon[6]. Les deux grandes halles métalliques qui recouvraient les quais sont démolies ; la façade principale est simplifiée et le hall des départs est reconstruit. Ce nouvel espace est principalement éclairé par une grande verrière de style art déco. À la même époque, l'édicule des chemins de fer du Calvados est démoli, suite à la fermeture de la ligne Caen - Falaise. Les lignes de tramway ferment également en 1937 et la gare n'est plus desservie que par des autobus.

Pendant la Seconde guerre mondiale, le quartier de la gare subit des bombardements aériens de la Royal air force à plusieurs reprises[7]. La gare fait également l'objet de plusieurs actes de sabotage de la part de la Résistance intérieure : mitraillage du train express Paris-Cherbourg (3 juin 1943), bombe détruisant un aiguillage vers le port (22 janvier 1943), déraillement d'une locomotive dans le dépôt (1er mai 1944). Mais c'est surtout pendant bataille de Caen en 1944 que la la gare est sévèrement touchée. C'est le premier objectif visé par les Alliés dans la nuit du 6 juin ; elle est à nouveau attaquée le 8 juin. Même après la libération totale de la ville (19 juillet 1944), la gare est encore bombardée, mais par la Luftwaffe cette fois (4 août)[8]. Dès la reprise en main de la ville par les Alliés, le RTO (Railway transport operating) gère la gare ; cette tutelle dure jusqu'à la fin de l'été 1945. Les ateliers, le dépôt de locomotives, les bâtiments de service, le triage et les quais avec leurs abris sont à reconstruire. On envisage alors de bâtir une nouvelle gare orientée vers le centre-ville, rue général Decaen[9]. Mais finalement le bâtiment voyageurs, dont le gros œuvre n'a pas souffert[10], est restauré dans son état d'avant-guerre. La gare conserve donc l'originalité de tourner le dos au centre historique.

La gare avant rénovation en 2003

La gare routière, ouverte en 1938 en plein centre-ville, est fermée en septembre 1981 pour être remplacée par un nouvelle, construite à proximité de la gare SNCF. Cette dernière est rénovée entre septembre 1984 et septembre 1986[11]. En 2008-2009, elle fait l'objet d'une nouvelle campagne de travaux dans le but de moderniser les espaces voyageurs et de mettre les bâtiments en conformité avec les normes de sécurité et la loi handicap du 11 février 2005[12]. Une galerie vitrée est construite en façade afin d'agrandir la gare en améliorant la liaison avec la gare routière (Bus verts) et le centre d'échanges Twisto (Bus et tram). La gare rénovée est inaugurée le vendredi 27 février 2009 par Guillaume Pepy. Malgré le lancement du projet urbain Rives de l'Orne, la construction d'une entrée nord en lien avec le centre-ville (à l'emplacement de l'entrée du parco-train) n'est toujours pas à l'ordre du jour[13].

Projets

Panneau de quai en la gare de Caen
  • En automne 2009, la deuxième phase de travaux de modernisation de la gare doit débuter. L'État, la communauté d'agglomération Caen la mer et le conseil général du Calvados participeront à ce projet de 8 millions d'euros. À partir de 2011, l'accessibilité aux quais sera facilitée pour les personnes à mobilité réduite, grâce notamment à l'installation d'ascenseur[14].

Le dépôt de Caen

Caen héberge un important dépôt de locomotives rendu célèbre par ses turbotrains ETG puis RTG qui avaient assuré les dessertes Paris - Caen - Cherbourg.

Type Nom Service
Locomotives diesel BB 63000
A1A A1A 68000
En service
Réformées
Locomotives électriques BB 22200 En service
Autorails et automotrices Autorails X 4300
Autorails X 4500
Autorails X 4900
Turbotrains ETG
Turbotrains RTG
AGC
En service
En service
En service
Réformés
Réformés
En service

Anecdotes

Le jeudi 29 août 1929 vers 9 heures du matin, une locomotive à vapeur 130-625 de type 130 (issue de la transformation de locomotives Ouest de type 030), tractant un train de marchandises de 325 tonnes composé de 21 wagons, démarre d'un faisceau de garage marchandises de la gare de Caen à destination de la gare de Vire. Elle accélère jusqu'à la vitesse limite de 30 km/h pour rejoindre la voie principale. Or l'aiguille au bout du faisceau est toujours orientée vers le tiroir, nom ferroviaire générique donné à une courte voie en impasse utilisée pour les manœuvres. Le mécanicien s'apercevant de l'erreur d'aiguillage renverse la vapeur et bloque les freins, mais le train continue néanmoins à rouler. Le mécanicien et le chauffeur sautent de la locomotive qui enfonce le heurtoir. Le mur de soutènement cède et le remblai s'affaisse doucement sous le poids de l'engin. La locomotive se retrouve alors parallèlement au pont, dans l'axe du tiroir, mais 5 mètres plus bas. Le tender, resté sur le talus, est en position inclinée et a arraché l'abri de la locomotive. Celle-ci a pénétré sur 1 mètre à l'intérieur du café du "Soleil Levant" (aujourd'hui au débouché de la rue des Tonneliers qui n'existait pas à cette époque). Aucune victime n'est heureusement à déplorer, les clients ayant eu le temps de fuir dans le jardin. Restée horizontalement « comme sur des rails », la locomotive barre complètement la rue de la Gare (large d'une dizaine de mètres seulement à l'époque), bloquant ainsi non seulement la circulation routière, mais également la voie unique métrique du tramway de Caen et la voie de 60 cm des Chemins de fer du Calvados raccordant la gare de Caen Saint-Pierre à la station de la gare de Caen-Ouest. C'est l'ingénieur Raoul Dautry qui, par l'établissement d'un plan incliné, d'une voie provisoire et de palans, fit remonter en marche arrière la locomotive et son tender à la hauteur des rails.[15]

  • Henri Poincaré aurait eu l'idée de sa théorie des groupes fuchsiens en montant dans un train pour Paris à la gare de Caen[16].

Notes et références

  1. Henri Nicolle, De Paris à Cherbourg en chemin de fer, Guide-itinéraire contenant l'historique complet des travaux de la digue et du port de Cherbourg, Caen, Alfred Bouchard, 1860, p. 1-2
  2. a  et b Paul Dartiguenave, Bretteville-sur-Odon du XIXe siècle aux années 1970, Paris, Éditions Publibook, 2001, p. 26
  3. Les abattoirs étaient auparavant à l'angle de la rue Saint-Pierre et de la rue de Strasbourg. Les abattoirs ont été détruits en 1944 et on a construit sur leur emplacement le tri postal et la Criée, démolis à leur tour au début des années 2000.
  4. François Robinard, Caen avant 1940 : rétrospective de la vie caennaise de 1835 à 1940, Caen, Éditions du Lys, 1993, p. 62
  5. Ouest-France, 14/03/2006
  6. Fanette Roche-Pezard, « Gérard Monnier : l'architecte Henri Pacon, 1882-1946 » dans les Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 1985, Vol.40, N°2, p. 445
  7. 1941 : 25 juillet - 1942 : 2 mars - 1943 : 10 février ; 13, 17, 20 avril ; 30 mai - 1944 : 11, 13, 17 et 30 avril
  8. Caen et la Seconde guerre mondiale
  9. Édouard Tribouillard, Caen après la bataille : la survie dans les ruines, Caen/Rennes, Mémorial de Caen/Éditions Ouest-France, 1993, p. 89-92
  10. La gare en 1944
  11. Rémy Desquesnes, Caen 1900-2000 : un siècle de vie, Fécamp, Éditions des Falaises, 2001, p. 194
  12. SNCF.com
  13. Ouest-France, 28/02/2009
  14. Richard Goasguen, « Guillaume Pépy inaugure la phase 1 de la rénovation de la gare de Caen » dans La vie du rail, n°3197, 11 mars 2009
  15. François Robinard, op. cit., p. 167
  16. Joël Rost, Jacques Ravatin, Les désintégrators, Paris, Éditions L'Originel, 1994, p. 103

Voir aussi

Articles connexes

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Liens externes

Bibliographie

  • La France des gares, collection Guides Gallimard, 2001
  • Jacques Defrance, Le matériel moteur de la SNCF, Paris, Éditions N.M., 1969, réédition 1978
  • Patricia et Pierre Laederich, André Jacquot et Marc Gayda, Histoire du réseau ferroviaire français, Valignat, Éditions de l'Ormet, 1996


Direction précédente Gare précédente Trains Gare suivante Direction suivante
Cherbourg Cherbourg TGV Lisieux Dijon-Ville
Cherbourg Bayeux CORAIL iNTERCiTéS NORMANDie Paris-Saint-Lazare
ou
Lisieux (uniquement une fois par jour)
Paris-Saint-Lazare
Saint-Lô Bayeux CORAIL iNTERCiTéS NORMANDie Lisieux Paris-Saint-Lazare
Terminus Terminus CORAIL iNTERCiTéS NORMANDie Lisieux Paris-Saint-Lazare
Terminus Terminus CORAIL iNTERCiTéS Mézidon Le Mans ou Tours
Cherbourg Bayeux ter Basse-Normandie Mézidon Lisieux
Saint-Lô Bayeux ter Basse-Normandie Mézidon Lisieux
Cherbourg Bretteville-Norrey ter Basse-Normandie Terminus Terminus
Coutances Bretteville-Norrey ter Basse-Normandie Terminus Terminus
Rennes Bayeux ter Bretagne /
Basse-Normandie
Terminus Terminus
Terminus Terminus ter Basse-Normandie Frénouville-Cagny Lisieux
Terminus Terminus ter Basse-Normandie Mézidon Alençon
Terminus Terminus ter Basse-Normandie /
Haute-Normandie
Mézidon Évreux-Normandie
Terminus Terminus ter Basse-Normandie /
Haute-Normandie
Mézidon Rouen-Rive-Droite
Terminus Terminus ter Basse-Normandie /
Pays de la Loire
Mézidon Le Mans
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