- Autorail
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Le terme autorail désigne globalement un véhicule ferroviaire comportant une cabine de conduite à chaque extrémité, disposant d'un espace pour les voyageurs et étant alimenté en énergie thermique. Toutefois, pour l'opérateur ferroviaire historique Français, la SNCF, ce terme désigne une catégorie précise de véhicules ferroviaires thermiques.
Sommaire
Historique
Les premiers autorails ont été conçus avant la Première Guerre mondiale sur la base de véhicules routiers, afin d'assurer une exploitation plus rapide et plus économique que les rames tractées par des locomotives à vapeur. Ils ont constitué une réponse à l'augmentation des coûts d'exploitation des lignes secondaires durant l'entre deux guerres, et d'importants constructeurs, tels que De Dion-Bouton, Decauville, Billard ont réalisés des autorails dont certains subsistent aujourd'hui encore sur des réseaux touristiques.
Dans les années 1935, la société Michelin construisit des michelines, autorails rapides équipés de roues spéciales munies de pneus brevetés : le pneurail. Bugatti réalisa également de tels véhicules de luxe.
Par la suite le terme de micheline a été abusivement utilisé pour parler d'autorail.
Définitions
Définition générale
Un autorail est un véhicule ferroviaire à traction thermique se déplaçant par ses propres moyens[1]. Ce véhicule ou ensemble de véhicules ferroviaires automoteur à traction thermique est destiné au transport de voyageurs. L'autorail ne doit pas être confondu avec l'automotrice qui est un engin remplissant la même fonction mais dont le mode de propulsion est uniquement électrique. En France, la confusion est parfois présente car à l'époque antérieure à la nationalisation des chemins de fer, seul le terme automotrice était employé.
Il peut généralement circuler en convoi, attelé à une ou plusieurs remorques selon les spécifications techniques, ou accouplé avec un ou plusieurs autres autorails en unité multiple (UM) ou en jumelage pour les plus anciennes séries. L'unité multiple permet à un conducteur de commander les véhicules en même temps (cas par exemple des X 73500 pour les autorails récents, ou des X 2800 après leur rénovation, qui étaient couplables même par l'intermédiaire des remorques XR 6000, et également avec les X 2100) alors que le jumelage obligeait la présence d'un conducteur dans chaque véhicule et une bonne compréhension entre eux car le seul moyen de communiquer était un code de jumelage par sonnerie.
Sur le plan technique, un autorail est généralement propulsé par un (ou plusieurs) moteurs diesel monté sous le plancher ou dans la caisse. La transmission peut être des types suivants :
- mécanique, avec une boîte de vitesses comme sur un autocar ou un camion ;
- électrique, avec une génératrice accouplée au moteur diesel, et moteurs électriques entraînant l'essieu moteur ;
- ou hydraulique (par exemple, boîte Mekydro hydrodynamique sur les autorails X 2700 RGP1, X 2800).
D'autres techniques de propulsion ont existé par le passé mais ont aujourd'hui disparu dans les réseaux modernes : autorail propulsé par un moteur à vapeur, à essence ou une turbine à gaz.
Définition propre à la SNCF
Articles détaillés : Autorail et Élément automoteur diesel.Aujourd'hui, à la SNCF, un autorail est un véhicule ferroviaire à traction thermique, composé d'une seule caisse, aménagé pour le transport de voyageurs, apte à tracter une ou plusieurs remorques d'autorail, ou dans certains cas, une ou plusieurs locomotives. Toutefois, certains autorails moderne ne peuvent pas tracter de remorque ou de véhicules.
Pour les éléments à plusieurs caisses, la SNCF les désigne sous le terme d'élément automoteur diesel (EAD). Ce sont des ensembles réversibles à traction thermique, aménagés pour le transport de voyageurs, indissociables en temps normal, formés soit d'une motrice et d'une ou plusieurs remorques, soit de plusieurs motrices et éventuellement d'une ou plusieurs remorques.
Auparavant, la SNCF regroupait tous les véhicules à moteur électrique, donc ayant une source d'énergie externe dans la famille des automotrices et les véhicules à moteur thermique, donc ayant une source d'énergie interne dans la famille des autorails.
Utilisation
Ces véhicules sont utilisés sur les lignes non électrifiées lorsque le trafic ne justifie pas l'utilisation d'une rame de voitures voyageurs tractée par une locomotive. La capacité limitée de l'autorail et son coût d'exploitation plus restreint sont alors parfaitement adaptés : c'est la situation qui se présente en particulier sur les lignes desservant des régions à faible densité comme en France le Massif central. Les autorails modernes permettent aujourd'hui d'offrir une prestation de qualité (vitesse, accélération, confort) sans avoir recours à l'électrification toujours très coûteuse de la ligne.
En France
Depuis longtemps, les autorails ont été très utilisés en France et ce depuis les anciennes compagnies comme le Nord ou le PLM.
Parmi les anciens autorails de la SNCF les plus réputés, on note ceux des séries X 3000, X 42000, X 42500, X 52000, X 52100, X 3600, X 3800, X 2400, X 4200 X 2800. Après avoir également été désignées sous le nom d'autorails, les séries X 2700, X 2770, X 4300, X 4500, X 4900, etc, font désormais parties de la famille des éléments automoteurs diesels (EAD) parce que les véhicules de ces séries sont composés de plusieurs caisses. Ils ont inspiré la réalisation des turbotrains (ETG et RTG).
Aujourd'hui, les autorails les plus utilisés pour la SNCF sont les X 73500 (appelés également "ATER") qui opèrent aux quatre coins de la France. Il subsiste toutefois encore des modèles plus anciens comme les X 2800, X 2100, X 2200 ; la grande famille des "Caravelles", représentée par les EAD (Éléments Automoteurs Doubles) et par les EAT (Éléments automoteurs triples), faisant désormais partie de la famille des éléments automoteurs diesels (EAD), toujours parce qu'ils sont composés de plusieurs caisses. De plus, d'autres séries d' éléments automoteurs et non d' autorails, se développent. Elles sont dites "hybrides" parce qu'elles présentent la particularité de pouvoir fonctionner en traction thermique et en traction électrique selon les besoins. Il s'agit des Automoteurs Grande Capacité pour la SNCF ou Autorails Grande Capacité pour le constructeur (AGC), bimodes B 81500 et B 82500.
Enfin, l'entreprise ferroviaire CFTA (pour Chemins de fer et transport automobile) utilise sur ses deux lignes de Bretagne, des autorails légers et disposent de deux essieux : les trois A2E fabriqués par Soulé, complétés par des autorails « classiques » rachetés ou loués à la SNCF.
En Belgique
En Belgique, les seuls autorails encore utilisés par la SNCB sont ceux de la série 41[2].
Notes et références
- (fr)Définition sur www.larousse.fr. Consulté le 31 octobre 2010.
- SNCF, ces véhicules ferroviaires sont des éléments automoteurs diesels et non des autorails, toujours pour la même raison. Pour la
Voir aussi
Articles connexes
- Rame automotrice
- CargoSprinter: rame porte-conteneurs automotrice diesel
- Immatriculation des autorails français
Liens externes
Bibliographie
- Jacques Defrance, le Matériel moteur de la SNCF, Éditions N.M., Paris 1969.
- Denis Redoutey, "Le matériel moteur de la SNCF", La Vie du Rail, 2007 (ISBN 978-2-915034-65-3)
- Alain Blot, les X 2800, Presses et éditions ferroviaires, Grenoble 2005, ISBN 2-905447-21-4
- Daniel Vauvillier, « Le Concept « autorail » - 1930 / 1950 », dans Ferrovissime, Mars 2008 (N°3)
- Daniel Vauvillier, « 1968 : Le Début de la fin des vieux autorails », dans Ferrovissime, mai 2008 (N°5)
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