- Compagnie De Chemin De Fer De Caen À La Mer
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Ligne de Caen à la mer
Ligne
de Caen à la merLigne de Caen à Courseulles-sur-Mer Pays France Villes desservies Caen, Luc-sur-Mer, Courseulles-sur-Mer Historique Mise en service 1875 - 1877 Fermeture 1950 - 1952 Concessionnaires Ch. de fer de Caen à la mer (1896 - 1933)
Ch. de fer de l'État (exploitation) (1933 - 1937)
Courriers Normands (à partir de 1937)Caractéristiques techniques Longueur 31 km Écartements Voie normale (1,435 m) et
voie étroite (600 mm)Électrification Non électrifiée Pente ou rampe maximale 15 ‰ Nombre de voies Anciennement à voie unique Schéma de ligne Schéma de la ligne Légende239,907 Caen Ouest 240,483 Viaduc de l'Orne (45 m) 240,550 vers Laval vers Vire vers Cherbourg Maladrerie Caen Saint-Martin Couvrechef Épron Cambes-en-Plaine Mathieu Douvres-la-Délivrande Chapelle-la-Délivrande Vers Caen Saint-Pierre (CFC) Luc-sur-Mer Langrune Saint-Aubin-sur-Mer Bernières-sur-Mer Courseulles-sur-Mer Vers Bayeux (CFC) modifier La ligne du chemin de fer de Caen à la mer fait partie de ces petites lignes secondaires établies par des investisseurs privés vers la fin du XIXe siècle suite à la mode des bains de mer. La ligne a été fermée dans les années 1950. Sur les vues aériennes, on peut encore distinguer l'ancienne plateforme qui passait à travers champs.
Sommaire
Histoire
Le 30 août 1869, le conseil général du Calvados décide d'étoffer le réseau ferré national en établissant cinq lignes de chemin de fer d'intérêt local. L'un de ces projets consiste en la construction d'une ligne reliant une nouvelle gare, bâtie au nord de Caen, à Courseulles-sur-Mer[1]. M. Mauger reçoit le 25 juin 1869 la concession de la ligne assortie d'une subvention de 864 000 francs. Cet ingénieur civil avance les fonds, mais le projet est ajournée du fait de la guerre franco-allemande de 1870. Après la défaite, les circonstances sont peu propices au projet ; le conseil général, sur recommandation du préfet, décide le 3 novembre 1871 de temporiser le projet jusqu'en 1875. Mauger et son associé prévoit d'ouvrir la ligne en trois étapes[2] : Caen - Luc-sur-Mer pour le 1er janvier 1875, Luc-sur-mer - Courseulles-sur-Mer pour le 1er janvier 1875 et raccordement de la nouvelle gare Saint-Martin à la gare de la compagnie de l'Ouest pour le 1er janvier 1877.
Mais les travaux prennent un peu de retard et la ligne de chemin de fer Caen (St-Martin) à Luc-sur-Mer n'est finalement inaugurée que le 30 juin 1875. La ligne est prolongée jusqu'à Saint-Aubin-sur-Mer le 8 juillet 1876 et jusqu'à son terminus définitif de Courseulles-sur-Mer le 31 août 1876. Enfin le raccordement au chemin de fer de l'Ouest est effectué le 12 septembre 1877.[3]
En 1900, la compagnie des Chemins de fer du Calvados, exploitant plusieurs lignes à voie étroite de type Decauville (60 cm), obtient l'autorisation de relier les deux parties de son réseau en posant un troisième rail entre Luc et Courseulles. Les trains des CFC ne desservent aucun arrêt entre ces deux gares, ni pour le transport de voyageurs, ni pour le celui des marchandises. De fait, cette liaison n'a vocation qu'à permettre le transfert du matériel roulant entre les deux parties du réseau organisées autour de la gare de Caen Saint-Pierre à l'est et autour de Bayeux à l'ouest. Les lignes de Bayeux sont fermées en 1931-1932 ; la section entre Courseulles et Luc est alors abandonnée puisqu'elle n'a plus de raison d'être.[4]
La ligne est modernisée en 1937-1938. Les trains sont maintenus pendant la saison d'été, mais le service omnibus étant désormais assuré par autocar, un service routier s’est en partie substitué au rail. La ligne connait une reprise d’activité pendant les années de guerre. Elle est peu touchée pendant le Débarquement de 1944. Quelques mouvements de chars, seulement, détériorent les voies à plusieurs endroits. Le génie les remplace de sorte que les armées alliées puissent y faire circuler leurs trains. Les voyageurs civils sont à nouveau acceptés à la fin de l'été 1944, mais le réseau n'est en fait repris par la compagnie que le 21 décembre 1944.
Le trafic régresse considérablement à partir de 1945. Le trafic voyageur représente alors 6 fois ce qu'il était en 1938 et 2 fois ce qu'il était en 1943. Malheureusement, la plupart des voyageurs sont des anciens combattants bénéficiant de la gratuité sur les transports publics. En 1950, le trafic n'est actif que durant l'été et la décision est prise de fermer la ligne. Incapable alors de rivaliser avec le développement de l’automobile, la ligne est officiellement fermée le 8 décembre 1950. Elle l'est définitivement en 1952. Toutefois, des convois de marchandises continuent de l'emprunter jusqu'en 1970 dans sa partie 'raccordement' jusqu'à l'avenue de Creully (avec 6 passages à niveau) (sur la commune de Caen) pour desservir les entrepôts qui longent alors le boulevard Dunois comme les Établissements Dumond & Jaussaud ou l'Usine Igol.
Exploitants
À partir de 1886, elle est exploitée par la Compagnie du Chemin de fer de Caen à la mer. Les tarifs en 1893 étaient de 3,30 F en 1re classe, 2,45 F en 2e classe, et 1,80 F en 3e classe. La durée du trajet était de 1 heure à 1 heure 30 pour 23 kilomètres et de 35 minutes de Caen à Douvres. La ligne fut donc rapidement surnommée « le tortillard ». Plus généralement, elle était surnommée « le petit train de Caen à la mer ». Elle fut, à ses origines, synonyme de vacances d’été et de détente pour de nombreuses familles aisées. Elle servit aussi à transporter les « pensionnaires » vers les écoles de Caen grâce à des trains spécifiques. En 1944, elle fut utilisée par les armées alliées pour transporter matériel et munitions à destination du front.
Elle est reprise le 23 mars 1933 par la Compagnie des chemins de fer de l'État. La concession s'achevant le 9 août 1937, l’exploitation - hors services d’été et trains Paris-Courseulles direct - fut rétrocédée à la société de cars « les Courriers Normands » qui signe un accord en 1938 avec la toute nouvelle SNCF pour l'entretien des voies.
Matériel roulant
Le matériel moteur était composé de quatre locomotives 030 Fives-Lille construites spécialement en 1875 pour la ligne. Une 030 Corpet-Louvet vint s’y ajouter en 1883, puis la 030-1392 du réseau de l’Ouest (construite en 1869 pour l’ancien réseau de l’Eure). Enfin, une 030 St Léonard et une 030 Corpet-Louvet complétèrent le parc traction en 1927.
Les voitures voyageur étaient des voitures à essieux et caisse en bois dites « Bidel », identiques à celles du réseau de banlieue. Une vingtaine d’entre-elles étaient des voitures à impériale.
Il y eut aussi des voitures à bogies du réseau de l’État qui assuraient les trains Paris-Courseulles directs.
Enfin, la ligne fut dotée d’autorails à partir du 1924. Leur parc se composait d’une automotrice Renault RS4 et de 4 « Michelines » sur pneus (2 « type 11 » et 1 « type 14 »). Elles furent retirées du service en 1939.
Ligne et stations
Article détaillé : Gare de Caen Saint-Martin.À la demande des riverains, des stations furent ouvertes ensuite à Couvrechef, Malon, Le Cisey, et Épron. Langrune et Bernières n'étaient que des haltes (donc dépourvues d'aiguille) et non des gares.
La section en commun avec les chemins de fer du Calvados (Luc-Courseulles) était exploitée grâce à un troisième rail, la séparation entre voie normale (1,435m) et voie de 60cm se faisait sans pièce mobile par un 'pointe de cœur' adapté aux boudins de roues de chaque matériel et par 2 contre-rails (un pour chaque type de largeur de voie) au droit de la pointe de cœur. Le rail commun était le rail le plus au sud. À la seule gare intermédiaire de croisement (St-Aubin) entre Luc et Courseulles, là où les convois en voie normale pouvaient se croiser, il y avait, avant l'aiguille de voie normale, séparation des 2 types de voies. Nous avions donc à St-Aubin 2 voies normales (1,435m) de croisement et côté Sud 2 voies étroites (0,60m) de croisement aussi.
Le raccordement à la ligne Paris - Cherbourg se faisait au poste de bifurcation appelé 'bif de Courseulles'. Ce poste gérait 4 directions de ligne : double voie de Cherbourg, double voie de Flers, voies uniques de Vire et de Courseulles. Il fut démoli en 1996. La ligne Caen-Courseulles désservait de nombreuses haltes ou gares :
- Caen
- Couvrechef
- Épron
- Cambes
- Mathieu
- Douvres
- Chapelle-la-Délivrande
- Luc-sur-Mer
- Langrune
Il y avait parfois une halte à l’hippodrome de Courseulles quand il y avait des courses.
Pour les trains venant de Paris, il y avait aussi une halte pour le quartier Beaulieu, à l’ouest de Caen. La voie passait alors par l'actuel "cours Napoléon" et longeait le boulevard Dunois puis l'emplacement de l'actuel boulevard Weygand au bout duquel la plate-forme ferroviaire existe toujours (près de la bibliothèque des sciences de l'université de Caen).
Tracé de la ligne sur Google Maps ou sur Wikimapia
Modélisme
La ligne de Caen à la mer, et plus particulièrement la gare de Courseulles-sur-Mer, a été reproduite à l'échelle O (1/43) et présentée lors du Mondial de la Maquette et du Modèle Réduit de 2005[5].
Notes et références
- ↑ Les autres lignes sont : Lisieux - Orbec, Berjou - Falaise, Mézidon - Dives-Cabourg, Caen - Aunay-Saint-Georges
- ↑ Philippe Lenglart, Le nouveau siècle à Caen, 1870-1914, Condé-sur-Noireau, Corlet, 1989, p. 17
- ↑ Histoire chronologique des chemins de fer européens et russes
- ↑ Un p'tit calva (en)
- ↑ Photos du réseau miniature du Caen à la Mer
Bibliographie
- Les Petits Trains de jadis, tome 8 : Ouest, Henri Domengie aux éditions du Cabri, 1990. ISBN 2-903310-87-4
- Le Temps des chemins de fer à Caen, J. Marseille, Nathan, 1986
- Le Tour du Calvados en 80 cartes, Direction départementale de l'Equipement (Calvados), 1996.
- Petits trains du Calvados, Editions de la Vie du Rail.
- « Le chemin de fer de Caen à la mer », Magazine des chemins de fer régionaux et urbains, numéros 187 & 188 (1985)
Lien externe
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